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Histoire : Épidémie X


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Écrite par alexandre le 17 août 2011 (26407 mots)

Alors voici une fan fic que j’ai commencé à écrire. L’action se déroule dans le futur, loin dans le futur, pour vous dire, cela se passe environ 17 ans après la fin de la saison 4 ! Nos héros seront donc dans les débuts de la trentaine et vont voir ce qu’ils sont devenus !!

Pour ce chapitre 1, ça sera consacré à Aelita !! On commence par le plus important quoi ^^
Bonne lecture !!

Épidémie X


« Bonsoir à tous, ici Ronald Stendham de CNN, voici les titres des informations du jour. Nous consacrerons une grande partie de l’édition de notre journal à l’épidémie X qui touche le monde entier depuis une semaine. Après les États-Unis, le Canada, la Grande Bretagne et l’Allemagne, la bactérie responsable de cette pagaille a sévit en Espagne où sept nouveaux cas ont été admis ce matin à l’Hôpital de la Paz à Madrid. Nous recevrons plusieurs docteurs et scientifiques qui essayeront de tirer au clair les dessous de cette bactérie encore inconnue à l’heure actuelle et qui a déjà causé la mort de 17 personnes. »


Chapitre 1 : L’ange de l’espoir

2023 ! Le monde avait bien changé … ou pas. Les mêmes problèmes persistaient encore et toujours, les conflits, l’économie en baisse, les catastrophes naturelles, les manifestations, les réformes et les scandales à répétition. En réalité le monde n’avait pas vraiment changé, ce qui désolait une jeune femme, assise à côté de sa mère dans un hélicoptère de dernière technologie, plus rapide, plus robuste et plus maniable. Cette jeune femme de 31 ans à l’allure fragile, timide et un peu naïve regardait les informations sur la dernière tablette électronique vendue par ElexIndustry. Elle se demandait pourquoi on l’avait fortement conviée à venir aux États-Unis d’urgence pas très loin de Washington. Elle se doutait bien que cela avait un rapport avec l’épidémie mais pourquoi elle ?

Sa mère était son portrait craché, elle avait subi beaucoup de souffrances pendant des années. Retenue prisonnière par une agence militaire, coupée du monde, privée de sa fille, de sa vie. Elle avait tenté plusieurs fois de mettre fin à ses jours pour ne plus subir le sort qu’on lui attribuait. Mais un beau jour, la porte de sa cellule fut ouverte, il s’agissait d’une unité spéciale de l’Armée française. Ils avaient reçu une information anonyme leur expliquant le plus grand scandale de l’histoire militaire. Le projet Carthage, voilà le nom qui a défrayé la chronique en 2007. Pour cette femme prisonnière, la personne anonyme qui avait mis le feu aux poudres lui avait sauvé la vie, elle regrette encore aujourd’hui de ne pas connaître son sauveur. Mais aujourd’hui, elle avait retrouvé toute sa hargne, son courage, sa détermination, tout cela grâce à sa fille.

- Maman je ne pense pas que je suis à la hauteur !
- Mais qu’est ce que tu racontes ? Tu es la meilleur scientifique que je connaisse, tu seras parfaite ne t’en fais pas.
- Mais qu’est ce que tu racontes ? Tu es la meilleur scientifique que je connaisse, tu seras parfaite ne t’en fais pas.
- Oui mais là je ne joue plus dans la même catégorie, c’est du sérieux ce qui se passe, j’ai pas le droit à l’erreur.
- Écoute ma chérie, on ne te demande pas de trouver la solution immédiatement du premier coup … et puis tu combats dans cette catégorie depuis longtemps, depuis ta grande avancée sur le vaccin du virus du SIDA.
- Sauf que cette victoire je ne la mérite pas, les résultats ont été obtenus à la suite d’une erreur de manipulation, si tu ne me l’avais pas fait remarqué, je m’en serais jamais rendue compte.
- Il y a une chose que tu dois savoir Aelita, de nombreuses découvertes vitales sont le fruit d’une erreur. Ne minimise pas ton savoir scientifique sans faille, tu sauras quoi faire une fois dans ton laboratoire.

Aelita esquissa un sourire mais restait encore craintive de l’immense tâche qu’on allait lui donner.

L’hélicoptère arriva à destination, il s’agissait de l’Institut National de la Santé qui se trouvait à Bethesda dans le Maryland. Une personne attendait les deux femmes sur l’héliport. La porte de l’hélicoptère s’ouvrit et les deux femmes aux cheveux roses sortirent rapidement pour rejoindre l’homme qui les attendait.

- Mademoiselle Stone ? Demanda t-il à Aelita qui avait garder son identité de couverture du collège Kadic.
- Appelez moi Aelita ou alors tout simplement Docteur monsieur … comment?
- Oh désolé, docteur Peters, chef du service épidémiologique du NIH. C’est votre mère ? Questionna t-il en regardant Anthéa.
- Je ne voyage jamais sans elle et elle ne voyage jamais sans moi. Elle m’a toujours été d’une grande aide.
- Très bien, alors veuillez me suivre Docteur, la réunion de crise va commencer.

Une réunion de crise ? L’esprit d’Aelita était perturbé, une épidémie ayant touché presque 80 personnes et fait 17 victimes, certes la situation était préoccupante mais pas au point, selon elle, d’établir une réunion de crise. En réalité, c’était d’être en plein milieu de l’arène qui terrorisait la jeune femme. Même avec toutes les meilleures volontés du monde et les encouragements de sa mère, Aelita avait un mauvais pressentiment sur la situation.

Et elle avait raison car dans une base secrète dans un lieu inconnu, un homme scrutait ses écrans de télévision, contemplant l’avancée de ses plans. Un homme froid, posé et calme, ne montrant aucun signe d’émotion, fin calculateur, un grand amateur d’échec faisant de lui un adversaire redoutable. Il avait toujours plusieurs coups d’avance sur ses concurrents, c’était un leader né, mais un leader ne pouvant s’exprimer dans ce monde actuel. Il se surnommait lui même le Prince mais personne n’osait vraiment l’appeler ainsi, la plupart des gens en avait une peur bleue. Cependant un agent s’approcha de lui pour lui faire son rapport.

- Bonjour agent Bakster, comment se déroule le plan à Tokyo ?
- L’équipe Delta a pris un peu de retard, l’accès au supercalculateur avait été scellé il y a plusieurs années à cause du terrible tremblement de terre et du tsunami qui a suivi en 2011. Mais ils sont parvenus à entrer dans l’ancienne salle de contrôle. Ils ont rallumé le supercalculateur et commencent à construire les caissons de virtualisation comme vous l’aviez demandé monsieur.
- Très bien, de toute façon on a pris pas mal d’avance, vous pouvez dire à l’équipe Delta qu’elle peut prendre son temps. C’est souvent dans la précipitation que l’on commet des erreurs.
- Bien monsieur. Juste une question, beaucoup ici, moi y compris, se demandent quel est votre but ? Pourquoi avoir provoqué cette épidémie ? Pourquoi envoyez vous nos équipes aux quatre coins du monde pour trouver et activer les anciens supercalculateurs ?
- Bakster, faites ce que vous avez à faire et laissez moi m’occuper des détails, répondit il avec un air menaçant faisant comprendre à Bakster qu’il s’était rendu sur un terrain où il valait mieux ne pas s’aventurer.
- Monsieur !! Monsieur !! Elle est arrivée !! s’exclama une femme qui servait en quelque sorte de secrétaire particulière de l’homme responsable de l’épidémie.
- Qui est arrivée ? Demanda Bakster.
- La femme qui pourrait anéantir mes plans, répondit il sèchement en appuyant sur un bouton montrant sur les écrans géants le visage d’Aelita. Agent Bakster, je vous charge de surveiller cette femme avec une grande attention.
- Bien monsieur.

Au NIH, Aelita suivait le docteur Peters, il n’avait pas l’apparence d’un docteur, il était habillé en costume noir avec une cravate, des chaussures cirées leur donnant une apparence quasi neuve. Il avait plus l’habit d’un membre du gouvernement plutôt qu’un scientifique. Mais elle était la première à savoir que l’habit ne fait pas le moine, avec ses cheveux roses, son visage angélique, sa personnalité fragile, personne ne pouvait penser que derrière ce masque se cachait une femme déterminée et sûre de ses convictions.
Aelita et sa mère entrèrent dans une salle où déjà beaucoup de monde se trouvait. Il y avait le secrétaire d’État à la Santé, le ministre de la Défense, le chef du CDC, le centre pour le contrôle et la prévention des maladies et il y avait même le président Bruce Hagen qui participait à la réunion par visioconférence. Voir toutes ces personnes importantes et haut placé, Aelita ne semblait vraiment pas être au bon endroit.

- Bien je vois que notre invitée venue tout droit de Paris est bien arrivée. Je suis désolé de vous avoir un peu forcer à venir mais la situation est critique, déclara le président Hagen.
- Moi j’aimerais comprendre ce qui se passe ici. Vous m’avez fait venir ici pour que je puisse collaborer avec vos scientifiques afin de trouver un remède, un antidote au virus X. Ça je le comprends très bien mais à quoi rime cette réunion?!! demanda Aelita qui avait surpris tout les membres de la réunion qui se trouvaient troublés et sans réponses.
- Docteur Stone, je n’avais pas prévu de vous en parler mais nous avons besoin de votre totale confiance envers nous. Je vais donc tout vous expliquer. Nous avons reçu il y a deux semaines une vidéo pirate sur les réseaux privés de la NSA.

Le président montra la vidéo qui représentait les mains d’un homme manipulant, dans un caisson de protection, plusieurs tubes à essai et plusieurs pipettes contenant un liquide incolore. L’homme expliquait qu’il manipulait l’arme divine, le virus qui allait changer la face du monde. La vidéo montrait cette fois ci le pouvoir destructeur du virus sur une souris. Au bout de quelques minutes, la souris était morte. Le même effet sur une plante, le plus terrifiant était de voir que ce virus attaquait également des matières non organiques comme la pierre ou le métal. L’image s’arrêta et un message apparut sur l’écran. « Pouvez vous imaginer ce que le monde deviendrait si cette arme divine venait à répandre sa justice sur cette population corrompue ? Vous le saurez bien assez tôt. Les malades vont naître dans le monde entier, de plus en plus chaque jour, la situation deviendra ingérable et le monde s’écroulera. Temps restant 119:59:47 ; 119:59:46 ; 119:59:45 ... »
Le visage d’Aelita s’était figé tout comme celui de sa mère. Il n’était pas question d’une simple épidémie mais d’une attaque de grande ampleur de la part d’un homme voulant créer un nouvel Apocalypse !

*

La réunion était terminée depuis une heure, la mère d’Aelita avait été escortée vers son hôtel à Washington. Quant à la jeune femme, elle était restée au NIH pour observer les personnes les plus atteintes par l’épidémie pour voir de ses propres yeux les symptômes des malades.
Dans la salle de crise, le ministre de la Défense était resté à lire plusieurs rapports des différentes agences gouvernementales du monde pour essayer de trouver un suspect. Un autre homme entra brusquement dans la pièce, il s’agissait du vice président Thomas Wright.

- Thomas, que faites vous là ? Vous savez que la réunion est terminée depuis une heure !! Où vous étiez bon sang ?!! s’exclama le ministre de la Défense très mécontent de l’absence de Wright.
- J’avais plusieurs affaires urgentes qui ne pouvaient pas être repoussées.
- Des affaires plus urgentes que l’attaque que nous subissons depuis une semaine ?!! s’emporta t-il à cause de l’attitude minimaliste du numéro 2 du gouvernement.
- Écoute, j’ai plusieurs années de services, j’ai fais partie de quatre gouvernements différents et deux fois en tant que vice président, j’ai assez d’expérience pour t’affirmer que Hagen s’est alarmé beaucoup trop facilement. Les menaces que l’on a reçu sont à prendre en considération mais pas au pied de la lettre. On a vu ce que l’effet fin du monde de 2012 avait provoqué, un vent de panique inutile. Ne commettons pas la même erreur aujourd’hui.
- Et comment a t-il pu envoyer la vidéo sur les serveurs ultra sécurisés de la NSA ?
- Il existe des hackers talentueux partout … et ça prouve bien qu’il ne s’agit pas d’une attaque terroriste, si ça avait été le cas, la vidéo aurait fait le tour du monde sur le net. Au lieu de ça, la personne nous l’envoie chez nous, à la NSA, comme si il voulait nous faire peur sans paniquer la population. C’est pas l’œuvre de terroristes.
- Et comment tu expliques l’épidémie ?! Une coïncidence ?!!
- J’en sais rien mais je peux t’assurer qu’on ne risque pas une épidémie d’alerte rouge. Combien de malades y a t-il ? 78 ? C’est bien ça ? 78 sur une population de 7 milliards, je crois qu’on peut encore dormir tranquille … et puis de toute façon, vous avez fait venir le messie, ou plutôt la messie, non ? Elle va tout régler en quelques jours et cette épidémie sera de l’histoire ancienne. Où est t-elle d’ailleurs ?
- Dans la section « Épidémie » du NIH, elle analyse nos données et inspecte les malades. Sa principale tâche est de découvrir la nature de cette bactérie X car en ce moment on nage dans le brouillard. Comment combattre une chose que l’on ne connaît pas ?

Aelita était dans un laboratoire mis a sa disposition par le docteur Peters, elle avait prélevé plusieurs échantillons de sang chez les personnes où la maladie était la plus avancée. Elle observait au microscope, elle écrivait quelques notes sur son calepin, elle effectuait des analyses, mais pour l’instant, elle en était au même point que ses confrères américains, elle n’avait rien, pas le moindre début de piste. Le docteur Peters la voyant en plein désarroi décida d’aller lui remonter le moral.

- Cela fait même pas trois heures que vous êtes là et je ne reconnais plus mon labo, annonça Peters avec humour. A ce rythme là, vous allez faire une crise cardiaque, vous devez vous reposer.
- Le président Hagen m’a bien fait comprendre que je devais vite trouver la source de cette bactérie.
- Oui mais pas au dépens de votre santé. Sinon vous avez une piste ? Demanda t-il en scrutant les notes du calepin.
- Vous savez je ne pense pas détenir la clé de tout le savoir, si les plus grands scientifiques, y compris vous, n’ont pas réussi à trouver l’origine de l’épidémie, comment je pourrais y arriver à moi toute seule ?
- Qu’est ce que c’est que ça ? S’interrogea Peters après avoir remarqué un dessin bizarre dans le calepin.
- C’est un schéma récurrent dans les souches bactériennes que j’ai prélevé. Mais étant donné que je ne reconnais pas la moindre molécule dans ce schéma, c’est comme si j’essayais de traduire les hiéroglyphes sans la pierre de Rosette.
- Mais c’est déjà un début, aucun spécialiste n’avait encore découvert ce schéma récurrent. Il a vraiment cette forme là ? C’est pas très courant.
- J’étais aussi surpris que vous … mais je sais pas, cette forme m’est apparue du premier coup, comme si je l’avais déjà vu quelque part.
- Attendez docteur vous avez fait tomber quelque chose de votre calepin, déclara Peters en ramassant la photo qui venait de s’échapper du bloc note d’Aelita. Qui est ce ?

Aelita regarda la photo, il s’agissait d’une vielle photo datant de son époque au collège Kadic, la photo montrait la tête d’un jeune garçon blondinet avec des lunettes. Aelita ne se rappelait même pas d’avoir cette photo dans son bloc note, elle pensait l’avoir jeté. Derrière il y avait écrit un prénom, Jérémy. Tout cela faisait partie de son passé douloureux et la jeune femme aux cheveux roses ne voulait pas en parler.

- Oh c’est une vielle photo, répondit-elle en rigolant. C’était un ami d’enfance.
- C’était ? Il s’est passé quelque chose de grave ?
- Oh … de grave non. Mais disons que cela remonte au collège et cette partie de ma vie m’a en réalité fait beaucoup souffrir. C’est une partie de ma vie que je me suis forcée à oublier.

Mais un lointain souvenir lui revint en mémoire, cela n’a duré que quelques secondes mais elle se rappela de quelque chose. Elle regarda immédiatement le schéma récurrent de la bactérie. Il n’y avait plus de doutes, elle pensait avoir découvert l’origine du virus. Elle fouilla ses affaires, il y avait à l’intérieur un mini disque qui renfermait selon elle la clé du remède. Les yeux de Peters s’ouvrirent en grand, ce qu’on disait sur elle n’était pas faux, elle avait vraiment un talent inné. Malheureusement le mini disque n’était pas dans ses affaires, il devait sûrement encore se trouver dans sa valise à l’hôtel. Aelita et Peters sortirent de laboratoire en courant pour rejoindre l’hôtel le plus vite possible. Washington n’était pas très loin de Bethesda mais il y avait quand même pas mal de route à faire.

Pendant ce temps là, un homme habillé en blouse blanche s’était caché dans laboratoire mis à disposition pour Aelita. Il avait tout entendu sur le possible remède, il appuya sur son oreillette pour appeler quelqu’un. « Ici Bakster, nous avons un problème, j’ai bien peur que l’Ange est retrouvé ses ailes. Le boss avait raison, elle possède en quelque sorte le remède dans un mini disque. Elle se dirige vers son hôtel en ce moment même, soyez là bas avant elle, si jamais vous rencontrez une difficulté, le mot d’ordre est pas de témoins. Terminé. »

Anthéa était à peine arrivée à l’hôtel qu’elle dû repartir. En ouvrant la valise de sa fille, elle se rendit compte qu’elle n’avait pris quasiment aucuns vêtements. Vu qu’elles risquaient d’être ici pendant plusieurs semaines, Anthéa ne pouvait pas imaginer sa fille travaillant 24 heures sur 24 sans se laver, sans se changer, sans se reposer. Elle verrouilla la chambre avec la carte électronique. Cela faisait quelques années que tous les hôtels des grandes villes étaient équipés d’un système de verrouillage électronique très sophistiqué. Elle sortit de l’hôtel et demanda où se trouvait le magasin de vêtements le plus proche. Elle fut bousculée par deux hommes vêtus de vestes noires qui ne se sont même pas excusés.

Ces deux hommes entrèrent dans l’hôtel et se dirigèrent directement vers le troisième étage, là où se trouvait la chambre d’Aelita et sa mère. L’un des deux hommes sortit un petit boîtier de sa veste et le colla sur le lecteur à carte électronique. En quelques secondes, la porte s’ouvrit sans déclencher l’alarme.
Anthéa continuait à marcher vers le magasin le plus proche quand soudain, elle s’arrêta en plein milieu du trottoir en repensant aux deux hommes en noir qui l’ont bousculé. Elle n’y avait pas prêté attention sur le moment mais elle avait senti un objet dur dans la poche intérieur de la veste d’un des hommes. Elle reconnut immédiatement la forme de l’objet, c’était une arme. Elle enfonça un petit appareil dans son oreille et prononça à haute voix « Appel 911 » Il s’agissait des nouveaux modèles de téléphone portable à commande vocale.

Peters roulait le plus vite possible sans jamais dépassé les limites de vitesse, Aelita avait essayé d’appeler sa mère pour la prévenir de la bonne nouvelle mais elle tombait directement sur la messagerie. Pourquoi a t-elle éteint son portable se disait-elle. Une fois arrivée à bon port, ce fut la stupeur. Plusieurs voitures de police étaient garées devant l’hôtel, des gens accouraient de l’intérieur vers l’extérieur, certains même criaient de peur. Aelita se rappela de la vidéo que le président lui avait montré, et si les responsable de cette attaque était là, venus l’empêcher de saboter leur plan. Elle pensa tout de suite à sa mère, ni une ni deux, elle sortit de la voiture et fonça vers l’hôtel. Malheureusement un policier la stoppa en plein élan.

- Où allez vous ma petite dame ? L’accès est fermé, il y a deux hommes armés à l’intérieur, il y a déjà une victime.
- Quoi ?!! Qui est ce ?!! QUI EST CE ?!!
- Je ne sais pas, reculez derrière le périmètre de sécurité .
- NON ! Laissez moi passer !! s’écria Aelita qui se débattait de toutes ses forces, c’est là qu’un autre agent s’approcha.
- Sergent ! Mais qu’est ce que c’est que ce bordel ?!
- C’est cette jeune femme, elle est hystérique !
- Ok comment vous vous appelez ?
- Aelita Stone, ma mère est dans cet …
- Stone ? Votre mère s’appelle Anthéa Stone ?
- Oui, pourquoi ? Elle va bien ?
- Je vais pas vous mentir, j’en sais rien. Je suis l’inspecteur Spencer Jackson de la police de Washington, c’est votre mère qui nous a prévenu que deux hommes armés avaient pénétré dans l’hôtel. Le gérant a voulu les arrêter mais ils lui ont tiré dessus. On a bouclé toutes les issues, ils sont piégés à l’intérieur. Si votre mère est intelligente, elle saura se mettre à l’abri.
- Je dois rentrer à l’intérieur, il le faut absolument.
- Non il en est pas question ! Restez derrière le périmètre !!
- Vous ne comprenez pas, je dois récupérer des disques dans ma chambre.
- Vous le ferez après que mon équipe ai neutralisé ces deux fouteurs de merde.
- Il n’y a pas une minute à perdre, insista Aelita qui avait la réelle impression que les deux hommes armés étaient venus pour ce fameux disque. Ces disques renferment le remède de l’épidémie !! Je pense que ces deux hommes sont là pour les voler !

Spencer la regarda la bouche grande ouverte, estomaqué de la révélation que la jeune femme venait de lui faire. Aelita se rendit compte tout de suite de son erreur, cette révélation revenait presque à dire que l’épidémie était l’œuvre de terroristes. Mais l’inspecteur n’avait pas vraiment entendu la deuxième phrase, seule la première l’avait convaincu. Spencer Jackson était un policier de renom, le meilleur de la côte est selon son supérieur. Il avait toujours un coup d’avance sur les criminels mais depuis une semaine, il n’était plus le même. Il avait une femme merveilleuse mais il y a quatre ans, il ne s’attendait pas à recevoir une lettre d’elle demandant le divorce. Elle était retournée vivre en France et Spencer était tombé en dépression. Après un suivi psychologique, la dépression était partie mais la souffrance était restée, c’était sûrement pour ça qu’il se tuait au travail. Mais un beau jour, sa femme décida de renouer le contact. Après quatre ans, elle avait compris qu’elle avait agi d’une façon pas très honnête, elle voulait garder un lien d’amitié. Elle était arrivée à Washington et une semaine après, elle tombait malade à cause de l’épidémie X. A l’heure actuelle, elle était dans le coma, donc quand Aelita a dit qu’elle avait un remède, Spencer ne réfléchit pas une seconde, il escorta la jeune femme dans l’hôtel.

**

- Bakster ! Il nous faut un coup de main et vite !! s’exclama l’un des deux hommes armés qui s’étaient réfugiés au niveau de la blanchisserie.
- Qu’est ce que vous avez foutu bordel !! Il y a des flics partout !!
- On a été pris de vitesse, quelqu’un a prévenu la police et on s’est retrouvé bloqué.
- Vous avez le mini disque ?!
- Disons qu’on les a tous pris par précaution.
- Bon attendez deux petites secondes, répondit Bakster qui alluma son petit ordinateur portable et se mit à pianoter aussi vite que possible. Bon j’ai trouvé les plan de l’hôtel, où êtes vous en ce moment ?
- Dans la blanchisserie.
- Bon vous allez devoir monter au premier étage, il y a un ascenseur en panne, c’est l’ascenseur de maintenance, vous pourrez descendre jusqu’à la salle de maintenance par l’échelle de secours. Une fois dans la salle, vous verrez, il y a sortie rien que pour vous.
- Merci beaucoup, on se retrouve au point de rendez vous. Au fait, on a récupéré un autre paquet. On a avec nous la mère de notre petit ange rose.
- Vraiment ?! Vous aurez au moins servi à quelque chose ! Bon dépêchez vous et restez discret !!

Dans le hall de l’hôtel il n’y avait plus personne à part l’équipe d’intervention de la police. Aelita enfila un gilet pare balle et suivi Spencer jusqu’aux ascenseurs. L’équipe d’intervention avait pour mission de trouver les deux criminels et d’évacuer le reste de occupants de l’hôtel qui s’étaient barricadés dans leur chambre. Aelita et Spencer devaient, quant à eux, récupérer le mini disque dans la chambre de la jeune scientifique. Aelita ne pouvait s’empêcher de penser que les deux hommes l’avaient sûrement déjà pris et qu’il fallait à tout prix les retrouver rapidement. Spencer scruta l’indicateur en haut de la porte de l’ascenseur, il se trouvait au troisième. Une fois au rez-de-chaussée, les portes s’ouvrirent, Spencer jeta un dernier regard dans le hall et son visage se figea. Il observa une nouvelle fois l’indicateur en haut des portes de l’ascenseur, il se trouvait bien au rez-de-chaussée mais il y avait un point rouge au dessus qui indiquait que les portes étaient ouvertes. Spencer traversa le hall en courant et observa avec insistance les portes d’un autre ascenseur réservé aux techniciens de maintenance, mais cet ascenseur était en panne. Pourtant Spencer avait remarqué de loin qu’une petite lumière rouge s’était allumée sur l’indicateur. Comment un ascenseur en panne fait ouvrir les portes du premier étage ? Se disait il. L’inspecteur alla chercher le portier de l’hôtel.

- Cet ascenseur, c’est bien celui réservé aux techniciens ?
- Oui inspecteur mais il est en panne depuis 5 mois.
- Pourquoi ?
- Il y a eu un incendie dans la salle de maintenance au sous sol. La salle était complètement carbonisée. Cela fait 5 mois qu’elle est en réparation.
- Et comment les ouvriers font pour faire les travaux si l’accès par l’ascenseur est bloqué ?
- Ils passent par le tunnel du métro qui jouxte l’hôtel, la ligne a été fermée le temps des travaux. Pourquoi ?

Spencer fonça au premier étage en prenant l’escalier de secours et remarqua que la porte de l’ascenseur avait été forcée.

- Équipe Bravo, ici Spencer, les deux lascars se sont faufiler dans le conduit de l’ascenseur pour atteindre la salle de maintenance et rejoindre la ligne de métro. Je vais les suivre, vous vous allez les cueillir à revers !
- Entendu, on y va tout de suite !!
- Attendez !! s’écria Aelita en ramassant un objet par terre. C’est la barrette à cheveux de ma mère. Ils l’ont enlevé ?!!
- Merde … Équipe Bravo changement de programme, il y a de grandes chances que nos deux emmerdeurs aient eu la magnifique idée d’emmener un otage avec eux. Donc interdiction de tirer avant que j’ai donné l’ordre !!
- Compris Spencer, on oublie la manière forte, on fera ça tout en douceur.
- Je vous accompagne, déclara sèchement Aelita à l’inspecteur.
- Il en est pas question et...
- Je m’en fiche, c’est de ma mère dont il s’agit et vous ne pourrez pas m’empêcher de vous suivre !!

Spencer réfléchissait à un moyen de l’attacher avec ses menottes mais il n’y avait rien de vraiment solide, le sort s’acharnait sur lui, il ne pouvait pas empêcher la personne qui pouvait sauver sa fille de prendre un risque inconsidéré. Il accepta à contre cœur et lui ordonna de bien rester derrière lui.
Une fois dans la salle de maintenance, on voyait les restes des dégâts causés par l’incendie d’il y a 5 mois. Spencer remarqua des traces de pas toutes récentes laissées dans la poussière, ces traces se dirigeaient bien vers le tunnel du métro, mais à l’opposé de l’endroit où se trouvait l’équipe Bravo.

- Équipe Bravo, ici Spencer, vous avez vu quelque chose ?
- Non, rien, je crois qu’ils ont du partir vers le terminus !
- Bon très bien, à toutes les unités, je veux qu’une patrouille soit positionnée à chaque sortie de station de la ligne Verte du métro à partir de l’arrêt Enfant Plaza en direction de Branch Avenue. Je vous rappelle, qu’ils ont un otage et qu’il est interdit de faire feu sans que j’en donne l’ordre !!

Aelita remarqua une boucle d’oreille par terre, c’était celle de sa mère, elle continuait de semer des miettes comme le Petit Poucet.
Les deux criminels tentaient tant bien que mal de rallier la surface le plus rapidement possible mais Anthéa n’était le genre de femme à se laisser faire, surtout depuis son kidnapping par le projet Carthage, elle faisait tout pour ralentir les deux hommes. Ces deux là sentaient bien que la police était sur leur trace, ils pouvaient le savoir rien que par le fait de voir des voitures de police garées devant les bouches de métro. Il devait de toute façon tenter quelque chose, l’un des deux savait qu’ils ne pourraient pas ramener les mini disques et Anthéa au point de rendez vous, il fallait faire un choix. Comme la mission était de récupérer les disques, ils optèrent pour libérer la mère d’Aelita. Tout d’abord un des deux hommes sortit de la bouche du métro en se faufilant parmi les passants. Les policiers ne pouvaient pas garder un œil sur tout le monde, l’homme s’en alla sans se retourner. Le deuxième portait le sac rempli de disques, il s’apprêtait à monter l’escalier quand une voix lui ordonna brutalement : « Bouge plus enfoiré !! Lâche ton arme !! »

Spencer était arrivé à temps, Aelita courut vers sa mère. Le criminel était piégé, les policiers allaient débarquer de partout, il devait trouver une solution rapidement. Il empoigna le sac de disques et pointa son arme dessus. « Si vous approchez, je détruis le remède !! » criait-il. Aelita rappela à Spencer en quoi ce sac était très important, ça il le savait. Il se concentra sur sa cible, la main du criminel, la main qui tenait le pistolet pointé sur le sac. Soudain un bruit de pas se fit entendre dans l’escalier, c’était un policier qui voulait jouer aux héros. L’homme armé se retourna et tira sur le policier avant de prendre la fuite, Spencer était fou de rage, il s’empressa d’aller voir l’agent à terre, Aelita lui ordonna de rattraper le fuyard, elle s’occuperait du blessé.
Une fois dans la rue, Spencer fonça sur l’homme armé mais il y avait du monde et le criminel pouvait réagir de manière trop brutale ce qui serait dangereux pour les civils. Il menaça un automobiliste, le fit sortir de force et vola la voiture. Spencer stoppa la première voiture qui passait et continua la poursuite. L’homme armé avait pris pas mal d’avance mais les qualités de pilotage de Spencer allait rattraper son retard. Le criminel regarda dans son rétroviseur, il appuya un peu plus fort sur l’accélérateur afin de reprendre de l’avance et vira au dernier moment à gauche et s’engagea sur la route à contre sens. Spencer ne devait laisser aucune place à l’hésitation ou la réflexion sinon il pouvait dire au revoir au fugitif. Il prit le même chemin collant au maximum la voiture qu’il poursuivait pour éviter un accident.
Après quelques centaines de mètres, ils tournèrent à droite pour rejoindre la voie rapide, Spencer accéléra mais une voiture lui barra la route involontairement abrégeant ainsi toutes chances d’arrêter le criminel. Celui ci regardait l’air triomphant son rétroviseur, il traversa un carrefour à toute vitesse, malheureusement pour lui, le camion qui venait de la gauche brûla le feu du carrefour et percuta de plein fouet la voiture qui partit en tonneaux sur presque une centaine de mètres. L’homme était mort sur le coup mais le pire, la plupart des disques avait été détruit dans l’accident, un véritable coup dur pour Spencer, pour Aelita, pour tout le monde.

***

La nuit était tombée depuis quelques heures sur la côte est des États-Unis, le président Hagen avait mis en place une réunion de crise après la terrible nouvelle de la journée. Tout le monde avait une mine attristée, le ministre de la Défense restait de marbre et essayait de contenir sa colère. L’inspecteur Spencer Jackson avait lui aussi convié à cette réunion pour qu’on lui explique la situation. La télévision s’alluma et le visage du président apparut.

- Bonjour à tous, je tiens à vous remercier d’être venu aussi vite mais après ce qui viens de se passer, je pense que nous devons discuter de certains points cruciaux. Inspecteur Jackson, si je vous ai fais venir c’est pour vous poser une simple question. Que savez vous sur la personne qui a volé les disques ?
- Pour l’instant, pas grand chose, l’enquête ne fait que débuter, il n’avait pas de portefeuille, pas le moindre papier d’identité sur lui. J’ai demandé que son ADN sois expressément analysé pour avoir son identité.
Je ne suis pas sûr de comprendre, s’interrogea le ministre de la Défense.
Et bien j’ai vu sa façon de tenir une arme, sa façon de tirer avec grande précision. Si le docteur Stone n’avait pas été là, on aurait perdu un agent de police aujourd’hui. Et en ce qui concerne sa façon de conduire, il n’y a pas de doute, ce type était très entraîné, un entraînement militaire et vous savez que chaque militaire subi un nombre incalculable d’analyses sanguines. J’aimerais avec votre permission comparer l’ADN de notre victime avec les ADN archivés des militaires …
- Attendez !! Vous n’êtes pas en train j’espère d’insinuer que nos militaires sont suspects ?!! s’énerva le ministre qui essayait de garder son calme tant bien que mal.
- Non je n’ai pas dis ça, je dis juste...
- Alors nous n’avons pas entendu la même chose !! Je m’oppose fortement à votre initiative !
- Je vois, dites tout de suite que vous voulez que je dégage !!
- Exactement !! Sans vous manquez de respect monsieur le Président, je n’accepte pas l’idée qu’un simple inspecteur de police s’occupe d’une affaire comme celle là !!
- Je comprends votre inquiétude Walter, mais il s’avère que le docteur Stone ai avoué à l’inspecteur Jackson que l’épidémie était due à un acte terroriste. De ce fait, j’étais dans l’obligation de lui laisser les rennes de l’enquête pour ne pas éveiller les soupçons. D’ailleurs sur ce sujet, je compte sur votre entière discrétion inspecteur. En ce qui concerne votre demande au sujet des ADN, je suis de l’avis de Walter, je pense qu’il y a d’autres pistes que nos militaires.
- D’accord je comprends monsieur le Président.
- Bien vous pouvez disposer, je vous souhaite bonne chance pour votre enquête, mon chef de cabinet vous donnera un numéro, j’attends de vous un rapport complet de manière régulière.
- Bien entendu, ça sera fait. J’ai juste une question, y a t-il encore une chance que le mini disque dans lequel se trouvait le remède soit récupérable ?
- Le docteur Stone et le docteur Peters travaillent dessus en ce moment même. Je suis au courant pour votre ex femme, je vous promets de vous tenir informé si il y a une bonne nouvelle.
- Merci monsieur.

Spencer quitta la salle, soulagé mais en colère, il se doutait bien que cette enquête ne serait pas une partie de tout repos mais il espérait quand même une plus grande coopération de la part de son gouvernement.
Pendant ce temps là, Aelita s’était réfugiée dans son le laboratoire qu’on lui avait assigné à Bethesda, elle s’était enfermée à l’intérieur pour rester tranquille. Elle avait les yeux fixés sur une photo, la photo de ce jeune blondinet nommé Jeremy qui se trouvait dans son calepin. Elle était perdue dans ses pensées quand soudain la porte s’ouvrit, elle prit les ciseaux sur la table et les lança instinctivement vers la porte. Les ciseaux se plantèrent dans le mur esquivant de justesse le docteur Peters.

- Oh c’est vous … je suis désolé, je m’excuse mais je suis un peu à cran et...
- Calmez vous ! Calmez vous ! Vous êtes en sécurité ici et je m’assurerai que personne ne vous fasse du mal, vous avez ma parole.
- Euh … merci beaucoup, balbutia Aelita qui ne s’attendait pas à autant de compassion de la part du docteur Peters.
- Cela n’empêche je constate que vous n’avez besoin de personne pour vous défendre. Où avez vous appris à lancer les ciseaux de cette manière ?
- Oh … disons que j’ai reçu une forte dose d’adrénaline à Washington et je suis encore un peu tendue. Le coup des ciseaux, c’est surtout un coup de chance.
- Vous savez, la plupart des scientifiques se posent des questions sur vous. Quand vous leur avez expliqué que la restauration du mini disque était une priorité absolue, ils ont vu en vous une âme de combattante, je n’avais jamais vu autant d’espoir dans leurs yeux. Mais vous êtes parti juste après vous retrancher ici, ce n’est pas le moment de flancher.
- Je sais mais je crois que je perds espoir petit à petit, sans ce disque, il n’y aura plus rien à faire.
- Oh je suis déçu, vous savez nos chercheurs peuvent faire des miracles quand ils sont motivés et VOUS les avez motivé !! Vous voulez une bonne nouvelle, ils sont parvenus à réparer le mini disque et récupérer son contenu.
- Attendez !! Mais c’est génial !! Vous êtes formidable ! S’écria t-elle en se jetant dans les bras du docteur Peters.
- Merci ! Merci mais c’est pas moi que vous devez remercier mais nos quelques informaticiens qui ont fait un boulot extraordinaire. Par contre les données ont été endommagées et elles sont cryptées. Vous avez des notions en informatique non ?
- Oui mais elles sont quand même limitées.

Aelita suivit le docteur Peters jusqu’à la salle dans laquelle se trouvait les scientifiques travaillant sur le remède. Quand la jeune femme entra, tout les scientifiques la regardèrent avec le sourire. Elle s’approcha de l’ordinateur où se trouvait le mini disque, l’écran était rempli de lignes de code, de lignes complètement incompréhensible, Aelita avait beau faire tout ce qu’elle savait faire mais le cryptage était de très haute qualité. Les experts en informatique de la région n’avaient pas réussi à déchiffrer le contenu. L’espoir d’Aelita fut de courte durée, elle était tellement énervée contre elle même qu’elle frappa de toute ses forces sur la table. Elle y avait été si fort qu’elle s’était blessée, elle mit sa main dans sa poche pour prendre un mouchoir et elle sentit quelque chose, c’était la photo de Jeremy. Elle la sortit, elle fixa le visage du jeune garçon à lunettes, elle ferma les yeux et sourit.

- Je connais une personne qui pourra cracker ce cryptage !
- Vraiment ? Mais c’est formidable, qui est ce ?
- C’est un ancien ami à moi, il vit en France, peut être encore à Paris, prévenez le président Hagen que je pars pour Paris.
- Mais attendez, on peut très bien le faire venir ici. Dites nous son nom et on lui envoi un hélicoptère.
- Non cela ne sert à rien car ça ne pourra se faire que là bas, là où tout a commencé.

Peters était estomaqué, il ne comprenait pas ce qui se passait et les techniciens dans la salle étaient aussi abasourdis que lui. Qu’entendait-elle par « là où tout a commencé » ? Mais voilà que l’ange de l’espoir, l’ange aux cheveux roses se préparait à revenir aux sources du mal.

Bakster se trouvait dans le quartier général du Prince, le deuxième agent qui avait réussi à s’enfuir devait essayer de se justifier d’un tel échec. Le Prince n’avait pas un visage amical, même en temps normal, mais quand l’agent fautif vit son regard, il comprit très vite qu’il n’avait quasiment aucune chance de s’en sortir.

- Parle ! Explique moi pourquoi as tu osé venir au point de rendez vous tout seul et sans le mini disque ? Demanda le Prince d’une voix grave et d’un calme terrifiant.
- On était cerné par la police, on ne pouvait pas s’en sortir si on resté groupé, alors on a décidé de se séparer et de se retrouver au point de rendez vous.
- Je vous avais pourtant dis de passer par la salle de maintenance, vous avez fais quoi pour vous retrouver cerné ?!! s’emporta Bakster.
- On a fait ce que vous nous avez demandé mais je crois que vous avez sous estimé la police, ils étaient sur nos traces, ils avaient placé des patrouilles à toutes les bouches de métro, on était cuit !
- Moi je pense que c’est vous que j’ai surestimé !! Je pensais que vous étiez des agents compétents, il s’avère que je me suis trompé !!
- Agent Bakster, dois je vous rappeler que c’est vous qui les formait ? ajouta le Prince qui n’aimait pas les discussions houleuses dans sa salle du trône. Si ces deux agents sont incompétents, c’est peut être vous qui n’avait pas été à la hauteur. Mais cela ne change rien au fait que si vous aviez fait votre mission en toute discrétion, vous n’auriez pas eu besoin des conseils fumeux de l’agent Bakster !! Vous connaissez la sanction, vous êtes rétrogradé !! Et vous Bakster, c’est pareil, vous n’êtes plus chef d’unité, vous redevenez un agent de terrain, je crois que cela vous fera le plus grand bien.
- Comme vous voudrez monsieur.

L’agent rétrogradé savait ce qui l’attendait, c’était pire qu’une rétrogradation, c’était un envoie direct en Enfer. On l’emmena dans la salle des scanners, il fut mis de force dans un des caissons. L’informaticienne qui se trouvait en face de lui commença à appuyer sur son clavier et à annoncer le mot fatidique : « Virtualisation ! »
Après quelques secondes d’inconscience, l’agent se réveilla brusquement et vit qu’il n’était pas mort, mais sa joie fut de courte durée car il s’aperçut très vite qu’il se trouvait dans une cellule complètement infesté de cafards et de rats, on pouvait même voir de temps en temps, des araignées plutôt grosses. Soudain la porte s’ouvrit et un homme balafré vint le chercher avec force.

- Viens par là flemmard !! Je suis le caporal Zing mais comme tu dois le comprendre, je n’aime pas du tout ce nom, alors tu m’appelleras le Balafré, c’est clair ?!!
- D’accord où sommes...
- Tu te crois où mauviettes ?!! Ici c’est moi qui donne les ordres, c’est moi qui pose les questions, c’est moi le patron en gros !! Alors comme ça c’est toi le nouveau que le Grand Boss m’envoie cette fois ci ?! Très bien, va prendre une pioche et un seau et rejoins les autres condamnés dans la carrière !!
- Condamnés ?! Attendez je ne comprends pas !
- Alors en plus d’être flemmard, t’es bête comme tes pieds ?!! Tu croyais que tu allais où ? A la croisière s’amuse ?! Tu vas dans la carrière de Xanium !! Avant que tu me demande ce que c’est, c’est la saloperie de virus que le Grand Boss est en train de propager sur Terre !! Donc tu comprends mieux pourquoi tu es un condamné !! Mais ne t’en fais pas, je vais te faire une piqûre qui te permettra de tenir le plus longtemps possible, tu vas souffrir mon pote, tu vas souffrir lentement !! Bienvenue sur Lyoko mon gars !!

L’agent vit enfin le monde extérieur et put voir à quoi ressemblait Lyoko. Il se trouvait en pleine forêt, les arbres étaient gigantesques et semblaient monter à l’infini, l’atmosphère était étouffante et humide comme les jungles tropicales. Le plus troublant était le fait qu’ils ressentaient tous la douleur, la chaleur, la fatigue alors qu’il s’agissait d’un monde virtuel. Le territoire Forêt était peut être toujours composé en grande partie d’arbres géants, le paysage avait été fortement modifié. Le Prince avait découvert Lyoko par hasard après avoir découvert le supercalculateur dans des sous sols cachés. Il a modifié ce monde virtuel qui était pure en un monde dangereux et hostile. C’était un paradoxe, là où le monde réel n’a quasiment pas bougé en 17 ans, le monde virtuel subissait un total changement de visage. Lyoko était devenu une terre de malheur, de mort, de désolation ! Le monde qu’avait côtoyé l’Ange de l’Espoir venait d’être remplacé par le monde du Prince de l’Enfer !!


A SUIVRE ...



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En 2023, un terrible virus, créé par un être maléfique se faisant appeler LE PRINCE, se répandait sur la planète entière. Personne ne connaissait les véritables intentions du Prince, pas même son bras droit BAKSTER. Mais il savait ce qu’il risquait si il osait désobéir, un aller simple sur LYOKO, un monde virtuel transformé par le Prince en terre hostile et démoniaque. Mais pour contrer les noirs desseins du Prince, une jeune femme du nom d’AELITA avait été appelé par le président des États-Unis, BRUCE HAGEN, pour trouver un remède à ce virus X. Et par miracle, elle en avait peut être un dont les formules étaient cachées dans un mini disque qui a été volé et endommagé par un criminel envoyé par Bakster et arrêté par un inspecteur chevronné, SPENCER JACKSON.

Bien maintenant, il ne reste plus qu’à vous dire Bonne lecture !!!



« … Oui Ronald, je suis à Washington devant les grilles de la Maison Blanche où une foule de manifestants se sont rassemblés pour avoir des explications du président Hagen en personne. Je vous rappelle que le site internet du Washington Post diffusait hier qu’une réunion de crise avait été tenue il y a trois jours, au sujet de l’épidémie, dans laquelle se trouvait le ministre de la Défense Walter Allenby. En quoi le ministre de la Défense peut répondre dans une crise sanitaire ? La plupart des internautes ont avancé l’idée que l’épidémie ne serait pas le fruit de la Nature mais bien d’un acte terroriste. Alors que neuf nouveaux cas ont été découvert à Tokyo au Japon, une violente manifestation a éclaté en Espagne faisant trois victimes. Le monde est au bord du ... »

Durée de l’épidémie : 10 jours
Nombre total de personnes infectées : 87
Nombre total de victimes : 23
Nombre de pays touchés : 6
Nombre de victimes dans les manifestations : 3
Temps restant avant la première attaque : 47h 36m 19s


Chapitre 2 : La chute du soleil levant

Le Tokyo Salonard Café n’était pas ce qu’on pourrait appeler un café luxueux, c’est pourtant ici que Kobayashi décida de donner rendez vous à sa patronne. C’était une vrai guerrière dans les affaires, elle avait monté sa boîte avec l’aide de son père. Elle n’avait pourtant pas d’expérience dans ce monde froid et impitoyable du business mais son tempérament faisait d’elle une femme à ne pas contrarier. Elle avait l’intention de racheter une parcelle de terrain sur lequel se trouvait un vieil immeuble afin d’en faire un complexe culturel et sportif. Le terrain n’était pas cher et elle avait envoyé son employé pour jouer les intermédiaires auprès du propriétaire.

- Bonjour mademoiselle Ishiyama, désolé de vous déranger mais c’est urgent.
- Dis moi juste que nous pouvons signer le contrat et commencer les travaux. Sinon j’ai appelé la mairie, ils m’ont dis que les plans du site avaient été envoyés à mon associé, c’est à dire toi ! Tu les a reçu ?
- Non pas encore mais dès que je les aurais en main, je vous les enverrais immédiatement.
- Bien alors quelle est donc cette urgence ?
- Vous devez abandonner ce contrat !
- Comment ? L’espace d’un instant j’ai cru entendre une blague de très mauvais goût.
- Je ne rigole pas mademoiselle Ishiyama, on ne peut pas continuer cette affaire, le propriétaire refuse catégoriquement de vendre.
- Vous rigolez j’espère, il veut garder son immeuble pourri, rempli de squatteurs et qui ne lui rapporte pas un rond ? Avec notre offre, c’est une aubaine pour lui !
- Sauf que d’après ce qu’il m’a dit, l’immeuble sert de repaire à des yakuzas, il ne veut pas s’en mêler et je le comprends.
- Pourquoi vous n’appelez pas la police pour qu’ils viennent les arrêter ?
- Et prendre le risque de titiller la mafia japonaise ? J’ai pas envi de passer toute ma vie à regarder derrière moi si personne ne me suis !!
La ravissante jeune femme fixa Kobayashi du regard et après quelques secondes de réflexion.
- Très bien, vous avez raison, c’est votre sécurité après tout, dans ce cas je vais appeler quelqu’un d’autre pour vous remplacer, quelqu’un qui n’a pas froid aux yeux. Donnez moi tous les documents en rapport avec l’affaire, vous prendrez quelques jours de vacances.
- Non mais attendez, pourquoi voulez vous à tout prix ce terrain là, il y en a des dizaines d’autres comme celui là à Tokyo ! Répondit Kobayashi de façon nerveuse, il ne s’attendait pas à ce que sa patronne réagisse ainsi.
- Si je veux ce terrain c’est parce que c’est le moins cher, voilà pourquoi ! Et c’est le seul qui soit dans nos moyens ! Dois je vous rappeler que nous sommes en faillite depuis plusieurs mois. Ce projet est notre seule chance de nous sauver ! Alors maintenant donnez moi ces fichus documents !!

Kobayashi hésita un instant, il réfléchissait à une manière de s’en sortir mais le regard pressant de sa patronne l’obligeait à s’exécuter. Il prit sont sac et commença à l’ouvrir, mais c’est alors que mademoiselle Ishiyama vit un document étrange au milieu des autres feuilles. Il s’agissait des plans de la mairie, son employé lui avait menti. Elle comprit ce qui se tramait en réalité, Kobayashi était en train de l’arnaquer, il tentait de la convaincre d’abandonner le projet pour qu’il puisse en tirer profit à lui tout seul. Voilà pourquoi la boîte était en faillite, il avait besoin d’argent pour acheter le terrain et faire le projet. Mademoiselle Ishiyama arracha les plans des mains de son employé qui essayait de l’en empêcher. Elle repoussa violemment Kobayashi qui s’écrasa sur la table derrière. Tout le monde était horrifié de voir cette scène et de voir cette femme si belle être en réalité une femme froide et fatale.

Bakster n’était plus le coordinateur des opérations depuis l’échec à Washington, le Prince l’avait envoyé à Tokyo pour diriger l’équipe Delta et finir les travaux. Il restait encore un caisson de virtualisation a installer mais le problème venait de l’alimentation. Le supercalculateur qu’ils avaient découvert ne pouvait pas s’allumer car le générateur principal avait été fortement endommagé par le tremblement de terre de 2011. Ils avaient tenté de le remettre en état mais le générateur était tellement vieux, ils n’avaient pas les pièces nécessaire. Il y avait bien un moyen, retrouver le générateur de secours et espérer qu’il soit encore en bon état pour récupérer des pièces. Malheureusement pour Bakster et son équipe, ils n’avaient aucune idée de l’endroit où se trouvait ce générateur, les sous sols étaient tellement en mauvais état qu’il était difficile de s’orienter sans se perdre.

- Agent Bakster, Kimura est revenu !!
- Parfait, il était temps.
Bakster sortit de la pièce et entra dans une sorte de monte charge, une fois à la surface, il emprunta un long couloir qui menait jusqu’à l’extérieur. C’était là qu’attendait Kimura avec ses deux sbires et un autre homme portant un sac sur la tête. Bakster fut surpris de voir qu’il faisait déjà nuit, à force de rester toute la journée sous terre, il en avait perdu la notion du temps.
- Agent Bakster, voici l’homme dont on vous a parlé, annonça Kimura en enlevant le sac de la tête du prisonnier. Il s’appelle Kobayashi, c’est lui qui voulait racheter le terrain.
- Merci Kimura … alors Kobayashi, tu sais que tu es une source de problème pour moi et pour celui qui m’emploie. Mais comme tu veux acheter ce terrain, la mairie t’a envoyé les plans, non ? Et là tu deviens un formidable atout pour moi car j’ai un besoin urgent de ces plans. Alors où sont ils ?
- Je … je dois vous expliquer … je … je suis désolé … mais … je n’ai pas les plans.
- C’est fort dommage, répondit Bakster en envoyant au passage un violent coup de poing dans le bas ventre de Kobayashi. Je repose la question, où sont les plans ?
- C’est ma patronne qui me les a pris, s’exprima t-il en suffoquant et toussant avec douleur suite au coup de poing.
- Ta patronne ?! S’étonna Kimura. Je croyais que tu travaillais pour ton propre compte.
- C’est le cas de façon officieuse mais officiellement je travaille pour quelqu’un mais elle m’a démasqué et a pris les plans avec elle.
- Qui est ce ? Demanda calmement Bakster.
- Attendez … vous allez lui faire quoi ?
- C’est plutôt toi qui devrait t’inquiéter de ce qu’on va te faire si tu ne réponds pas, réprimanda Kimura qui mit, à son tour, un coup de poing dans le bas ventre.

Après avoir retrouvé ses esprits et son souffle, Kobayashi regarda autour de lui et vit qu’il était cerné et qu’il était impossible pour lui de s’enfuir. Il ne lui restait qu’une seule solution, donner à ses ravisseurs ce qu’ils demandaient, c’est alors qu’il répondit « Yumi Ishiyama ». Bakster rechercha l’adresse et envoya Kimura et ses yakuzas s’occupaient du problème.

Le lendemain matin, la mère de Yumi s’était réveillée pour prendre son petit déjeuner quand elle aperçut une silhouette sur le canapé du salon. Quelle surprise pour elle de voir sa fille dormir tranquillement encore habillée. Elle esquissa un rapide sourire et repartit dans la cuisine. Le bruit du grille pain et du micro-onde réveilla Yumi qui n’avait pas très bien dormi.

- Comment tu peux te réveiller à 7h tous les jours ? Râla Yumi qui dormait encore à moitié.
- Parce ce que je dors la nuit par rapport à toi … et je dors dans un lit … d’ailleurs comment se fait il que tu sois venue ici, ton appartement est en travaux ?
- Non, j’ai eu comme une illumination, un pressentiment comme si le destin me disait de ne pas rentrer chez moi.
- Quand je t’entends dire ça, je vois que tu as vraiment besoin de sommeil, répondit sa mère qui ne pouvait s’empêcher de rire.
- Ah ! Ah ! Très drôle … faut dire que j’ai passé une nuit atroce aussi.
- Ah bon, c’est ton travail qui te mets dans des états pareils ?
- Oh mince, en parlant de ça, il faut que j’appelle mon avocat.
- Comment ça ? Tu as eu un problème ? Demanda t-elle en étant plus inquiète cette fois ci.
- Non pas du tout, enfin pas dans le sens que tu crois, je sais enfin qui est le responsable de la faillite de la boîte, c’était mon employé, il volait presque tous mes contrats dans mon dos, c’est pour ça que j’appelle mon avocat. J’ai bien l’intention de récupérer mon argent !

Soudain Yumi entendit une voiture freiner brusquement devant la maison, à peine devant la fenêtre pour voir qui provoquait toute cette agitation, que quelqu’un frappa lourdement à la porte en criant « Police !! ». Elle ouvrit la porte, un peu surprise.
- Et bien messieurs les agents, vous savez l’heure qu...
- Inspecteur Fukuda, vous êtes bien Yumi Ishiyama ? Interrompit brutalement l’inspecteur.
- Euh oui … mais que se passe t-il ?
- Yumi Ishiyama … vous êtes en état d’arrestation pour le meurtre de Yasuo Kobayashi. Vous avez le droit de garder le silence et d’appeler un avocat. Pour l’instant nous allons vous interroger au commissariat !!

La police repartit aussi vite qu’elle était venue, laissant la mère de Yumi complètement désemparée, sans comprendre la situation. Car dans la nuit, une patrouille de police avait bel et bien découvert le corps de l’employé de Yumi dans un fossé sur le bord d’une route, à quelques centaines de mètres seulement de l’immeuble que Yumi voulait racheter.

*

L’inspecteur Fukuda n’était pas à prendre à la légère, c’était un inspecteur chevronné et très souvent, voire trop souvent, borné sur ses positions même si elles sont fausses. Pour lui, le meurtre de Kobayashi était réglé, Yumi était coupable. La jeune femme restait calme, dans son métier elle se devait de garder un parfait sang froid, elle en avait vécu des coups durs et des moments de stress intense.

- Mademoiselle Ishiyama, vous savez pourquoi vous êtes là ? Demanda Fukuda avec un sourire sournois. Yasuo Kobayashi était votre employé, c’est exact ?
- Vous le savez déjà, pourquoi vous posez la question ? Répondit Yumi froidement pour montrer qu’elle n’était impressionnée par le manège de l’inspecteur.
- Vous aviez rendez vous avec lui au Tokyo Salonard Café, hier après midi. Vu votre notoriété, je pensais plutôt vous trouver dans un restaurant chic du centre ville.
- Belle mentalité, donc les gens ayant une notoriété, comme vous le dites, ne peuvent manger et prendre un café hors de prix et souvent de moins bonne qualité juste parce qu’on a les moyens ?! Je tiens à vous préciser que je mange où je veux inspecteur et en ce qui concerne le Tokyo Salonard Café, ce n’est pas moi qui l’ai choisi !!
- Ne vous énervez pas, ce sont juste des questions de routine. Plusieurs témoins affirment que vous avez eu une altercation avec la victime. Il paraît même que vous l’avez poussé violemment. Pour quelles raisons ?
- Parce que je me suis rendu compte qu’il se servait de moi pour me voler mes clients et voler l’argent de ma boîte. Je me suis emportée, je l’avoue, pour ça je plaide coupable, il l’avait bien mérité !!
- Voyez vous mademoiselle Ishiyama, dans mon métier j’appelle ça un mobile.
- Mais puisque je vous dis que je ne l’ai pas tué !! J’avais l’intention de prévenir mon avocat pour mettre cet enfoiré en justice.
- Avez vous des liens avec la mafia par hasard ?
- Quoi ?!! Mais de quoi parlez vous ? S’emporta Yumi qui avait de plus en plus de mal à garder son calme.
- Voici des photos de votre appartement, déclara Fukuda en posant les polaroids devant les yeux de Yumi. Il a été complètement saccagé comme si quelqu’un avait cherché quelque chose. On n’y a trouvé une lettre pour vous, elle dit « Tu n’aurais jamais dû te mesurer à nous ! » La signature est celle d’un gang de yakuzas qui se planque sur le terrain que vous souhaitez acheter.
- Je trouve que cette lettre me montre plus comme une victime, vous ne pensez pas ?
- Peut être mais moi je n’en crois pas un mot !! Votre appartement a peut être été saccagé mais les dégâts matériels sont minimes et comme par hasard, vous n’étiez pas chez vous hier soir, quelle chance. Je vais vous expliquer ce que je pense, vous fricotez avec les yakuzas, votre employé Kobayashi vous a démasqué, vous l’avez tué avant qu’il ne parle à la police.
- Non mais vous êtes malade !! Je n’ai jamais rien entendu d’aussi débile. Vous ne faites qu’emmètre des hypothèses plus que douteuses et plus ou moins bancales !!
- Alors dans ce cas, dites moi où étiez vous entre 22h et minuit, hier soir à l’heure du meurtre ?

Yumi fut pétrifiée quand elle entendit la tranche horaire. Elle était retournée chez elle après son rendez vous avec Kobayashi, hier après midi. Elle avait l’intention d’appeler son avocat pour régler cette affaire au plus vite mais son regard s’était arrêté sur les plans qu’elle avait piqué à son futur ancien employé. Ils montraient un énorme dédale souterrain dont la salle principale se trouvait à plusieurs centaines de mètres sous l’immeuble en ruine. Ces sous sols désignaient un important complexe informatique avec un super ordinateur dans la salle centrale. La dernière fois que Yumi avait vu ça, cela remontait à plusieurs années, à un peu plus de 17 ans maintenant, au collège Kadic. C’était des souvenirs douloureux, la déchirure qui avait eu lieu à cette époque l’avait rendu fébrile, fragile et seule. Après avoir vu ces plans, Yumi voulait immédiatement aller sur place pour vérifier si ces sous sols existaient réellement. Il était environ 23h, elle se trouvait à quelques centaines de mètres des lieux du crime dans la fourchette indiquée par l’inspecteur Fukuda. Elle hésita à répondre, si elle lui disait la vérité, c’était fichu, si elle mentait, elle était encore plus fichue. Mais tout à coup, la porte de la salle d’interrogatoire s’ouvrit brusquement, c’était l’avocat de Yumi.

- Fukuda !! J’aurais du m’en douter !! La seule personne capable de foutre la merde et d’accuser les gens respectables des pires saloperies du monde, c’est bien vous !!
- Si j’étais vous maître, je ferais attention à ce que vous dites.
- Cela n’empêche que ma cliente et moi, on ne restera pas une minute de plus dans ce trou à rat. Osez accuser une des seules personnes à avoir relancé l’attrait et l’économie de certains quartiers, d’avoir permis un élan culturel dans les banlieues à problème. Cette jeune femme a plus de faits d’arme en sa faveur que vous. Votre accusation n’est rien d’autre que de la jalousie.
- Mais il y a de fortes présomptions sur elle et votre cliente ne m’a pas donné d’alibi.
- Et elle n’en fera rien. Soit vous l’arrêter pour meurtre avec seulement vos présomptions et dans même pas une heure, elle sera libre et vous, viré. Soit vous la libérez et vous avouez ainsi avoir arrêter une personne pour meurtre sans la moindre preuve et dans ce cas là, vous êtes la risée de ce commissariat.
- Très bien j’ai compris, mademoiselle Ishiyama … vous êtes libre de partir, veuillez me suivre à l’accueil pour remplir la paperasse.
- Non apportez là ici !! Ça vous fera de l’exercice et vous pourrez ainsi cogiter avec le peu de neurones qui vous reste !!

Fukuda était sur le point d’exploser intérieurement, ne voulant pas donner plus d’os à grignoter à ce chacal d’avocat, il ne souhaita pas envenimer la situation et laissa Yumi et son avocat dans la salle. Celui ci soupira et ferma les yeux, il n’était pas venu pour délivrer Yumi, contrairement à ce qu’elle pensait, il regarda la jeune femme droit dans les yeux et pointa une arme sur sa tête.
- Tu fais décidément tout pour me mettre en rogne !!
- Attendez mais qu’est ce qui vous prend ? Déclara Yumi avec une voix tremblotante de terreur.
- Je t’attendais bien calmement chez toi, quelle surprise j’ai eu en apprenant par la bouche de ta mère que tu avais été arrêtée par la police !! Où sont les plans ?
- C’est vous qui avait saccagé mon appartement ?
- Où sont LES PLANS !! Les plans que tu a pris à Kobayashi au café !!
- C’est vous qui l’avait tué ?!
- Non, ce sont mes employeurs … normalement je ne mange pas de ce pain là mais avec toi, j’en ferais bien une exception !! Où est ton sac ?!!
Yumi ne répondit pas, elle vivait un véritable cauchemar depuis hier, sa vie se passait si bien pourtant. Son avocat comprit que le sac, et par conséquent les plans, se trouvait dans le local des pièces à conviction. Il agrippa Yumi brutalement et la fit passer devant lui en prenant bien soin de garder son arme pointée sur elle.

Une minute plus tard, Fukuda revint dans la salle d’interrogatoire et eut la surprise de la voir vide. Il comprit qu’il venait de se faire entuber comme un débutant, il demanda à ses collègues si ils avaient vu Yumi et son avocat, personne ne voulait lui répondre. Ses collègues lui en voulaient de mettre souvent en péril l’intégrité de ce poste de police et le sérieux de la profession. Et ce nouveau coup dur ne plaidait pas en sa faveur. Fukuda retourna rapidement à l’accueil pour savoir si Yumi s’était échappée avec son avocat. C’est alors que le père et la mère de Yumi se jetèrent sur l’inspecteur en posant un tas de questions, ils s’inquiétaient pour leur fille mais Fukuda n’avait pas le temps de s’occuper d’eux. La mère de Yumi était effondrée mais surtout dans une colère noire de voir un inspecteur aussi empoté que Fukuda. Yumi et son avocat se trouvait juste à côté, il pensait pouvoir passer par la porte d’entrée sans difficultés mais la présence des parents de Yumi lui bloquait le passage. C’est alors que la jeune et belle asiatique se remémora ses combats du passé et elle profita du manque d’attention de son avocat pour se dégager de son emprise.

A l’extérieur, dans une voiture, deux hommes du gang de Kimura attendaient patiemment le retour de l’avocat avec les plans mais l’heure tournait et il ne s’était pas encore présenté. Un des deux gangsters sortit de la voiture et en s’approchant du commissariat, il entendit deux coups de feu. L’avocat sortit rapidement en boitant, il avait reçu une balle dans la jambe. Il grimpa dans la voiture et ordonna au gangster qui était sorti de retenir la police le plus longtemps possible. Le gangster sortit un pistolet mitrailleur de sa veste et commença à canarder l’accueil du commissariat. Yumi s’était jeté sur ses parents pour les mettre à l’abri. Les rares courageux policiers qui osaient sortir pour abattre ce malade mental ne s’en sortaient pas. Le gangster s’avança et entra dans le commissariat, l’accueil avait été déserté. Yumi et ses parents s’étaient réfugiés dans la salle de réunion, derrière un rideau. Ils entendaient les crépitements du pistolet mitrailleur se rapprochaient. Yumi ferma les yeux, il était temps, temps pour elle de redevenir l’héroïne qu’elle a été quand elle était jeune. Elle prit son courage à deux mains et sortit de sa cachette pour affronter le gangster.

Ce que personne ne savait, c’était qu’en même temps que les policiers tentaient d’arrêter l’homme au pistolet mitrailleur, un autre homme armé était rentré dans le commissariat. Il s’avançait doucement en regardant autour de lui. Il entra dans la salle de réunion et vit le rideau s’agitait, il s’approcha et tira l’étoffe d’un coup sec.
Le gangster entendit des hurlements lointains dans son dos, il se retourna et fut surpris de voir Yumi juste devant lui. Un coup direct du droit dans le visage, le gangster tituba avant de s’appuyer sur le mur pour reprendre ses esprits. Yumi donna un coup de pied dans le genou pour le mettre définitivement à terre mais le gangster para l’attaque et d’un coup de coude , fit reculer son adversaire. Yumi se jeta immédiatement sur le côté pour éviter la rafale de balles que venait de tirer le gangster. Il n’avait pas apprécié qu’une petite peste le déstabilise aussi facilement. Il s’approcha de la salle où s’était cachée Yumi, celle ci observait l’ombre du gangster sur le sol et quand elle se trouva devant l’embrasure de la porte, elle balança une chaise en métal sur le gangster. Mais celui ci l’évita de justesse et attrapa Yumi par le bras avant de la pousser contre le mur. Elle n’arrivait pas à se libérer, les mains du gangster commençaient à l’étrangler petit à petit. Mais un tir soudain desserra les liens autour de son cou. Le gangster venait de recevoir une balle en pleine tête. Il s’agissait du mystérieux homme armé qui était rentré auparavant. Les parents de Yumi se précipitèrent sur leur fille pour voir si elle allait bien. La jeune femme regarda l’homme qui venait de la sauver, elle tenta de dire péniblement merci mais l’homme prit la parole en premier.

« Ne vous inquiétez pas, je suis de la police. Inspecteur Spencer Jackson de Washington. »

**

Une voiture arriva en trombe au pied de l’immeuble où se trouvait Bakster et ses acolytes, c’était l’avocat de Yumi qui en sortit, aidé par le yakuza qui l’avait conduit ici. Ils se dirigèrent vers le passage menant au sous sol, Bakster avait pris soin de la cacher pour éviter qu’un petit curieux ne vienne fourrer son nez là où il ne fallait pas. La porte menant au sous sol ressemblait plus à une trappe incrustée dans le sol et recouvert de feuilles, de branches et de détritus. Le yakuza ouvrit la trappe et fit apparaître ainsi un escalier très étroit s’engouffrant à une profondeur inquiétante pour l’avocat. Il avait peur de ce qui pouvait lui arriver, les choses ne s’étaient pas passées comme prévues. Il pensa à Kobayashi, allait il subir le même sort ?
Le yakuza l’emmena dans la salle centrale, la façon dont il était traîné et tiré par ce criminel lui indiquait qu’il n’était pas là pour être soigné.

- Bonjour … vous devez être cet avocat n’est ce pas ? Demanda Bakster en regardant l’homme blessé d’un œil méfiant.
- J’ai apporté ce que vous vouliez, répondit l’avocat d’une voix tremblotante.
- Très bien, je savais que je pouvais compter sur vous.
- Mais il y a eu un petit problème.
- Je m’en doute, vu votre jambe blessée, je comprends que vous n’avez pas fait ça dans la finesse.
- On a pu semer la police et le retenir avec un des hommes de Kimura mais ils finiront bien par arriver ici.
- Nous sommes sous terre, l’entrée est cachée et protégée, il n’y a rien à craindre. On aura fini nos affaires ici bien avant qu’ils arrivent. Kimura, veuillez amener notre cher avocat se faire soigner cette jambe.
- Bien monsieur Bakster.
- Postez également quelques uns de vos hommes aux fenêtres de l’immeuble. On ne sait jamais, au cas où la police arriverait plus vite. Je ne vais pas les sous estimer cette fois. Et faites en sorte que ce générateur de secours soit allumé dans dix minutes. Nous n’avons plus de temps à perdre.

Au commissariat, l’inspecteur Jackson devait s’expliquer sa présence à Tokyo mais les ordres du président Hagen étaient clairs, l’enquête devait rester secrète. Son enquête avait fait un incroyable bond en avant il y a deux jours, son équipe avaient pris les empreintes de l’homme qui avait tenté de voler les disques d’Aelita. Ils se rendirent compte que la base de donnée informatique avait été piraté car les empreintes désignaient une personne morte depuis plusieurs années. C’est alors que Spencer remarqua une marque au niveau de la cheville, on avait effacé quelque chose, sans doute un tatouage. Avec une lampe à ultraviolet, il mit en surbrillance le dessin effacé, c’était une sorte d’épée enflammée. L’un des membres de l’équipe de Spencer reconnut le tatouage comme étant la marque d’un gang de New York. Après une recherche approfondie, ils découvrirent que ce groupe était un gang de la prison de Sing Sing, cela signifiait que l’homme était un ancien détenu. La théorie de Spencer sur le fait qu’il s’agissait de militaire tombait à l’eau. Après un coup de fil au directeur de la prison et l’envoi des empreintes, ils ont pu ainsi trouver la véritable identité du criminel.

Ce criminel avait été condamné à 25 ans de prison pour meurtre mais il n’y ai resté que sept mois. Il avait été libéré il y a cinq ans suite à la révélation que les preuves contre lui avaient été manipulées par d’autres personnes, extérieures à l’enquête. Cette révélation choqua tout le monde mais surtout la police qui avait crié au complot. Suite à ça, un avocat était venu libérer le criminel lui même. C’était un avocat asiatique, Spencer avait peut être trouvé une nouvelle piste, il en informa le président Hagen qui lui fournit les informations complémentaires sur cet avocat. Ce fut ainsi que Spencer prit un billet d’avion pour Tokyo pour interroger cet avocat et tenter de remonter la piste jusqu’à celui qui donne les ordres.

- J’aimerais bien rester plus longtemps pour vous expliquer tout ça plus en détail mais je n’ai pas le temps pour ça. Je dois à tout prix attraper cet avocat.
- OK pas de problème, on vous accompagne, déclara Fukuda.
- Non il en est pas question, j’ai pour ordre ne n’impliquer personne d’autre que moi.
- Et bien je m’en moque, je viens avec vous, s’exclama Yumi.
- Vous n’avez pas l’air de comprendre ce qui se passe, la police locale ne doit pas être impliquée et encore moins une civile.
- Peut être mais cet avocat, c’était le mien et je pense savoir où il se trouve. Alors à vous de voir, soit je vous accompagne soit vous perdez votre temps à essayer de le trouver.
Spencer avait déjà vécu cette situation, c’était il y a trois jours à l’Enfant Plaza Hotel à Washington, quand Aelita ne lui a pas laissé le choix pour le suivre. Mais c’est quoi cette génération de gens qui n’ont peur de rien ? Se demandait il à lui même. Il essaya de trouver une solution mais si cette jeune femme disait vrai, c’était une opportunité à ne pas manquer. Il accepta à contre cœur mais prévint la jeune femme qu’une fois sur place, elle serait menottée à la voiture.

Yumi avait eu la formidable idée de photographier les plans de Kobayashi avec son téléphone portable. Spencer était plutôt pessimiste, ce n’est pas parce que les employés de l’avocat avaient besoin des plans qu’ils se trouvaient à l’endroit même. Mais Yumi avait cette sensation que c’était là bas qu’elle devait aller, ces plans lui avaient tourné la tête dans tous les sens. Ces plans lui avaient ravivé quelques souvenirs de son enfance. Elle se voyait en tenue de combat, sur Lyoko, avec ses amis … ou plutôt ses anciens amis. Elle avait été très affectée par la dissolution brutale du groupe, elle savait qu’un jour, leurs chemins allaient se séparer, à cause des différentes études. Mais elle n’avait jamais pensé que cela pouvait éclater aussi fort entre eux. Elle était la seule à vouloir reprendre le contact avec ses anciens amis. William l’avait ignoré tout comme Jeremy et Odd, Ulrich semblait être partant mais il trouvait toujours un moyen pour ne pas le faire et Aelita l’avait envoyé balader de façon injurieuse. Son monde s’était écroulé, après ça plus rien ne la retenait en France. Ce n’était plus qu’un lieu désert, rempli de souvenirs … non, rempli de cauchemars.
Elle fit sortit de ses pensées par Spencer qui lui demandait si ils se trouvaient bien au bon endroit, Yumi acquiesça. Spencer observa l’immeuble, c’était très calme, trop calme à son goût. Il attendit encore quelques minutes et regarda son téléphone portable, il prit la main de Yumi et la menotta au volant. Elle n’avait rien vu venir, pourtant l’inspecteur l’avait prévenu mais le calme qui régnait l’avait déconcentré.

Spencer s’approcha d’un buisson et sortit une paire de jumelles de son sac, elles possédaient un mode vision infrarouge, du matériel dernier cri offert par son gouvernement. Il vit quatre silhouettes à différents étages de l’immeuble, des sentinelles sûrement. Il redoubla de prudence en se faufilant cette fois ci en plein milieu des déchets et en passant de buissons en buissons. Il arriva à l’endroit où devait se trouvait l’entrée du souterrain selon la carte. Il n’y avait que des planches, des détritus mais sous ce tas d’immondices se cachait une bâche sous laquelle se trouvait une trappe. Yumi observait l’inspecteur de loin et le vit peu à peu s’enfoncer sous terre. Elle ne se sentait pas si en sécurité toute seule dans un endroit isolé, réputé pour être le terrain d’un gang de yakuzas et attachée au volant d’une voiture sans les clés de contact. Spencer marchait délicatement, il y avait des capteurs de lumière partout sur les murs, des caméras de surveillance balayaient les couloirs, ce sous sol est plus gardé que la Zone 51 ironisait Spencer. L’inspecteur prit son temps mais soudain, il entendit un bruit assourdissant de générateur, malgré le brouhaha, il entendit des bruits de pas s’approcher de lui. Il se cacha derrière une caisse en bois et patienta que l’homme arrive à sa portée pour l’assommer. Il le déshabilla et enfila les vêtements pour passer inaperçu.

Spencer avait du mal à s’orienter dans ce labyrinthe de tunnels, heureusement qu’il possédait un plan. Il ne se trouvait plus très loin de la salle centrale, il essayait tant bien que mal de ne pas s’exposer aux champs des caméras car il ne possédait pas vraiment un visage de yakuza. Plus il s’approchait de la salle centrale et plus les couloirs devenaient high-tech, il commençait à entendre des bribes de conversation, il continua de se rapprocher mais tout à coup, il tomba nez à nez avec Kimura.
- Tiens donc, je ne vous reconnais pas, vous êtes nouveau ici ? Questionna t-il en pointant son arme sur Spencer.
- En fait je crois que je me suis perdu, on dit que tous les chemins mènent à Rome pourtant.
- Tu te crois drôle ?! Tu vas voir quel sort Bakster te réservera.
- Qui est Bakster ? Demanda Spencer en quête d’informations.
- Tu le verras par toi même. Qui t’envoie ?!
- Le Père Noël, il paraît que tu n’as pas été gentil cette année.

Kimura donna un coup avec la crosse de son arme sur la tête de Spencer qui s’agenouilla suite au choc. Kimura s’empara de son bras pour le relever, Spencer en profita pour surprendre son adversaire et le plaquer contre le mur. Le chef yakuza lâcha son arme, Spencer se faufila derrière son ennemi et commença à lui infliger la prise du sommeil mais Kimura ne se laissait pas faire, il donna un violent coup de coude dans les côtes et se libéra des bras de Spencer. L’inspecteur devait reprendre ses esprits et son souffle mais il perdait de précieuses secondes et son avantage allait considérablement s’estomper. Kimura avait récupérer son arme mais Spencer l’éjecta d’un coup de pied, alors qu’il allait asséner un deuxième coup rapide, Kimura bloqua son attaque et cette fois ci c’était Spencer qui était plaqué contre le mur. L’inspecteur n’arrivait plus à respirer, il essaya d’atteindre le visage de Kimura avec ses bras mais l’asiatique avait pris ses précautions. Au bout de quelques secondes, le corps de Kimura s’affala sur le sol, Spencer regarda devant lui, Yumi se trouvait face à lui toujours menottée au volant qui se trouvait dans ses mains. Le policier regardait le volant avec tristesse.
- Vous savez, ce n’était pas ma voiture.
- Et alors ? C’était pas la mienne non plus, répondit Yumi avec le sourire.
- On voit que c’est pas vous qui l’avait loué. En tout cas merci pour le coup de … volant. Dépêchons nous d’atteindre la salle centrale, je les soupçonne de préparer quelque chose.
- Et vous avez bien raison … mais je ne me rappelle pas vous avoir invité, annonça d’un ton calme Bakster qui tenait en joue les deux individus perturbateurs.

***

Yumi et Spencer étaient attachés chacun à une chaise, ils se trouvaient dans la salle des scanners, l’inspecteur était un peu abasourdi de ce qu’il voyait. Yumi, quant à elle, savait très bien de quoi il s’agissait et ne présentait aucune crainte.
- Alors comme ça, c’est vous le flic qui me cause des ennuis, fit Bakster en regardant Spencer. Je me demande bien comment vous avez fait pour retrouver ma trace.
- C’est simple, c’est pas vous que je cherchais, c’est l’avocat derrière vous, répondit il en désignant l’avocat qui se trouvait dans le fond de la salle avec une jambe bandée. Mais je vois qu’ici, c’est vous le patron, je vais m’intéresser un peu plus à vous.
- Monsieur ne perdez pas votre temps avec eux, qu’on s’en débarrasse vite fait, s’exclama Kimura qui s’était remis de son combat avec Spencer. Et je me ferais une joie de m’occuper de cette garce qui attaque par derrière.
- Attends Kimura, j’ai une meilleure idée, j’avais de toute façon besoin de volontaires pour tester ces caissons. On a l’embarras du choix.
- Vous ne pensez quand même pas qu’on va avoir peur de ces caissons, déclara Yumi avec un sourire presque provocateur.
- Je n’aime pas votre ton, Kimura emmène la dans le caisson.
- Vous perdez votre temps, je vais vous dire, pas la peine de me forcer, j’y entrerais volontiers dans ce caisson.
Bakster était bizarrement intrigué par cette femme. Elle était peut être réputée pour sa force mentale, sa détermination mais son attitude le dérangeait un peu. Essayait elle de me piéger ? De gagner du temps ? Est ce que c’était du bluff ? Ayant appris sa réputation dans le monde des affaires, elle devait être une négociatrice hors pair, elle avait du en bluffer plus d’un avant lui.

Bakster n’arrivait pas à se décider et Spencer l’avait bien remarqué, il ne s’était pas attendu à ce que Yumi prenne autant de risques mais elle avait fait le plus gros du travail, maintenant c’était à son tour de jouer les troubles fête.
- Laisser la tranquille !! s’écria Spencer qui tenta de se défaire de ses liens.
- Ferme la !! vociféra Bakster en frappant le policier au visage.
- Vous allez le regretter, je connais plein d’informations secrètes, je peux vous les communiquer, à condition que vous relâchiez cette femme !
- Vous pensez vraiment que je vais vous croire mais je vois parfaitement votre manège à tous les deux, vous bluffez !!
- Oh non, je ne vous mens pas, vous connaissez une opération secrète nommée « Feu de joie » ? Ça raconte comment un policier de Washington et son équipe d’élite débarrassent le monde de gens comme vous !!
Bakster ne comprenait pas pourquoi Spencer souriait bêtement mais la réponse lui apparut immédiatement. « Équipe d’élite ». Il n’était pas venu seul. La seconde d’après une grenade aveuglante explosa dans la salle et les yakuzas commencèrent à tirer à l’aveugle. Quatre silhouettes sortirent de nulle part, c’était l’équipe Bravo. Ils éliminèrent rapidement les ennemis. Mais l’effet de surprise avait été plus fort, la plupart des yakuzas s’étaient échappés, tout comme Bakster. La salle s’était vidée en quelques secondes, seul l’avocat était à terre. Après l’explosion de la grenade, il avait tenté de s’éclipser dans la pagaille mais sa jambe blessée l’empêchait de courir et il avait reçu une balle en pleine poitrine.

- Tenez bon, on va vous soigner !
- NON !! … laissez tomber … ça ne sert à rien, je suis … mort de toute façon.
- Pas encore mon gars, j’ai plein de questions à te poser !
- Ça ne … sert à rien … il me … tuera avant … que je ne dise … quoique se soit.
- Qui IL ? Le gars qui était là tout à l’heure ?
- Non … quelqu’un de plus … important … vous ne pourrez … pas l’arrêter.
- Qui est ce ? Reste avec moi !! Qui est ce ? Dis le moi !!
- Dans mes affaires … il est là … Pro … Pro …
L’avocat finit par succomber à ses blessures avant de pouvoir terminer sa phrase. Qu’avait il voulu dire ? A qui pouvait bien se référer le « Pro... » qu’il avait prononcé ? En tout cas, ils avaient désormais une nouvelle piste à explorer. A côté de cela, les quatre agents de l’équipe Bravo scrutaient la salle dans les moindres recoins.

- Spencer, tu peux m’expliquer ce qu’ils fabriquaient ici ? Demanda Bravo 1 en pointant les caissons.
- Aucune idée mais j’ai pas vraiment envi de le savoir pour le moment.
- Ce sont des caissons de virtualisation, déclara Yumi qui observait cette salle d’un œil expert, les souvenirs de ses années de collégienne n’arrêtaient pas de lui revenir en tête depuis la veille.
- De virtualisation ?!
- Comment ? Oh oubliez ce que je viens dire, j’étais juste en train de penser à voix haute, balbutia Yumi qui n’avait pas vraiment l’intention de raconter ses aventures de jeunesse.
- En tout, ces caissons sont reliés au super ordinateur qui se trouve dans la salle centrale, ajouta Bravo 3.
- Et tu penses que tu peux utiliser ce super ordinateur pour essayer de comprendre ? Demanda Spencer.
- Je ne pense pas, j’en suis sûr, aucun ordinateur ne m’a résisté jusqu’à maintenant.
Bravo 3 était un expert en informatique et en sciences en général, au tout début, c’était un passionné de chimie et de physique, au collège il s’amusait même à faire des expériences parfois dangereuses. Un jour il avait été envoyé à l’hôpital suite à une expérience d’électricité, il avait forcé la porte des laboratoires et volé du matériel pour son expérience. Suite à ça, Bravo 3 avait été renvoyé du collège et s’était intéressé à l’informatique. Un jour, alors qu’il regardait la retransmission d’un procès médiatique à la télévision, le coupable allait s’en tirer, les preuves avaient toutes été rejetées par la cour les unes après les autres. Dépité, Bravo 3 avait piraté les serveurs de la police pour leur donner sa version et de nouvelles pistes. Spencer arrêta Bravo 3 le jour même mais il s’est avéré par la suite, que les nouvelles pistes de ce hacker avaient permis de mettre sous les verrous le coupable. C’est ainsi que Spencer fut convaincu que ce jeune garçon avait droit à une seconde chance. Et aujourd’hui Bravo 3 faisait partie de l’unité la plus efficace des États-Unis. Il avait brillamment passé les systèmes de sécurité du super ordinateur.
- Et bien vous allez rire mais il semblerait que cette jeune femme avait raison, il s’agit bien de caissons de virtualisation. Ils permettent d’envoyer des sujets dans un monde virtuel nommé … Lyoko ?

Yumi fit répéter le nom à Bravo 3. Elle n’arrivait pas à y croire, comment cela pouvait être possible ? Normalement c’était le supercalculateur qui se trouvait dans l’usine de Paris qui générait le monde de Lyoko. Yumi attrapa son téléphone portable et regarda les plans du sous-sol. Il devait y avoir une autre salle quelque part, elle parcourut les plans des yeux en observant chaque centimètre carré, c’est à ce moment qu’elle vit une ouverture ne menant à aucune pièce sur la carte. Elle se mit à courir dans le dédale de tunnels suivis de Spencer et l’équipe Bravo. Tout à coup, Yumi s’arrêta devant un mur, d’après le plan, l’ouverture devrait se trouver ici, elle commença à toucher le mur un peu partout jusqu’à trouver une encoche qui fit apparaître un accès vers une nouvelle pièce. Elle était spacieuse et abritait un engin colossal que ni Spencer, ni l’équipe Bravo pouvait décrire.
- Mais qu’est ce que c’est que ce truc ? S’exprima Bravo 2.
- C’est un supercalculateur, répondit Yumi. C’est cette machine qui génère le monde virtuel de Lyoko … mais c’est pas normal.
- Sans vouloir être méchant, comment vous savez toutes ses choses ? S’interrogea Spencer.
- C’est une longue histoire … il faut à tout prix que je contact quelqu’un.
Yumi prit son portable et choisit un nom dans son répertoire, elle tomba sur la messagerie de Jeremy Belpois, elle commença à laisser un message d’urgence lui apprenant que Lyoko avait été réactivé. Soudain, Yumi toussa, elle avait de plus en plus de mal à respirer, elle tomba à genou sur le sol en continuant de tousser fortement. Tout le monde autour d’elle commençait à s’inquiéter, Bravo 3 s’approcha pour l’examiner et Yumi s’affala de tout son long. Elle ne toussait plus, elle crachait du sang. Bravo 2 confirma les craintes de Spencer, elle était atteinte du virus X, il en avait immédiatement reconnu les symptômes, son ex femme avait eu les mêmes.

Ni une ni deux, deux membres de l’équipe Bravo aidèrent à relever la jeune femme et commencèrent à se diriger vers la sortie. Bravo 4 était le chauffeur de l’équipe, il possédait un hélicoptère qu’il avait déposé dans un champ à plusieurs kilomètres de l’immeuble. Yumi devait être expressément rapatriée à Paris, au laboratoire Stone. Les quatre membres de l’équipe sortirent en premier avec Yumi dans leurs bras, Spencer sécurisait les arrières du groupe, il monta les petites marches de l’escalier menant à la surface. C’est alors que la trappe se ferma aussitôt sur lui le bloquant à l’intérieur, les membres de l’équipe Bravo ne comprenaient pas ce qui se passait. Spencer leur ordonna de conduire Yumi à l’hélicoptère sans plus attendre, quant à lui, il allait trouver une autre sortie quelque part. Spencer se retourna et vit une silhouette s’échapper vers la salle centrale. Qui cela pouvait bien être, il mit sa main à sa ceinture et se rappela qu’il n’avait pas récupérer son arme, il se résigna alors sur une barre en fer. Une fois dans l’antre du super ordinateur, il vit une ombre sur le sol, il évita le coup qui lui était réservé.

- Alors le flic, lors de notre dernier affrontement, tu as reçu l’aide de ta copine, déclara Kimura qui était resté patiemment à l’intérieur pour prendre sa revanche. Il est temps que j’en finisse avec toi.
Tout d’un coup, une alarme au bruit stridente retentit dans l’ensemble du complexe souterrain et une voix sortit des haut-parleurs accrochés aux murs.
« Destruction du complexe dans 5 minutes »
A ces mots, Kimura ne perdit pas de temps et se rua sur Spencer, celui ci l’esquiva au dernier moment et en profita pour lui donner un coup dans le dos avec sa barre en fer. Kimura se retrouva à terre mais il se mit à lancer des couteaux qui se trouvaient cachés dans ses manches et poches. Spencer fut surpris et se jeta sur le côté, il évita la plupart des lames mais une se planta dans son épaule. A l’extérieur, l’équipe Bravo venait d’arriver à l’hélicoptère, Bravo 4 se mit aux commandes et commença à faire tourner les pales de l’engin. Bravo 1 scrutait au loin en espérant voir la silhouette de Spencer mais il n’était toujours pas là. « Allez on décolle, on va le récupérer directement ! »
04:03. Kimura avait pris le dessus, Spencer s’était bloqué dans un coin et à cause de sa blessure à l’épaule, il n’avait plus assez de force pour soulevez la barre en fer. Kimura le rouait de coups dans le ventre, dans les côtes, au niveau des jambes. Spencer était littéralement à terre et quasi inconscient. Kimura sortit une seringue de sa poche.
« Tu sais ce que c’est ça ? C’est le produit que j’ai introduit chez ta copine femme d’affaire quand tout le monde a été aveuglé ! Comment elle se sent ? Elle ne couvrirait pas un petit virus ? » Le rire démoniaque du yakuza rappela à Spencer les souffrances qu’avaient vécu son ex femme avant de sombrer dans le coma. Cette pensée lui redonna toutes ses forces et lui permit de plaquer Kimura sur la table centrale. Suite au choc, le gangster lâcha la seringue, couché sur la table où se trouvait le super ordinateur, il repoussa son adversaire avec un coup de pied. 02:48. Spencer ne donna aucune chance à son ennemi de reprendre l’avantage, il empoigna le col de la veste de Kimura et le balança dans les fils électriques du super ordinateur. Le yakuza reçut une importante décharge avant de s’écrouler sur le sol, mort.

01:52. Bravo 4 survolait l’immeuble depuis deux minutes et ne voyait toujours aucun signe de Spencer. Celui ci se trouvait encore dans le souterrain, Kimura possédait une télécommande qui permettait l’ouverture et la fermeture sécurisée de la trappe en cas d’urgence. L’inspecteur monta une à une les marches avec difficulté, son épaule lui faisait un mal de chien. 00:45. Il appuya sur le bouton et la sécurité de la trappe se désactiva, il utilisa ses dernières ressources pour soulever la trappe. Il n’arrivait plus à se remettre debout. 00:32. Spencer se mit alors à ramper le plus loin possible de la trappe mais il commençait à perdre petit à petit connaissance, son esprit s’embrouillait. Mais bizarrement, il se sentit bouger de nouveau, pourtant il ne réalisait aucun effort, il ouvrit les yeux et vit Bravo 1 et 2 le porter jusqu’à l’hélicoptère. L’engin décolla sur le champ et s’écarta rapidement de ce terrain direction Paris. 4, 3, 2, 1. Un grondement sourd se fit entendre et une explosion ravagea la trappe sur un rayon d’une centaine de mètres. L’immeuble trembla sous l’onde de choc, quelques murs s’écroulèrent mais il resta debout. Après quelques minutes, un mur s’entrouvrit comme une porte secrète, un homme meurtri sortit des décombres, il s’avança lentement vers la fenêtre et regarda le ciel.
« La prochaine fois, c’est moi qui te réduira en miettes … le flic !! marmonna Kimura en serrant les poings. »


A SUIVRE ...



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Alors qu’en 2023, le monde est touché par un infâme virus lancé par un fou se faisant appelé le PRINCE, l’espoir renaît en la personne d’AELITA qui est la seule à pouvoir obtenir un remède. Un remède qui serait bien utile à YUMI car à Tokyo, elle a eu le malheur d’être infectée en s’opposant à BAKSTER et ses hommes. Mais elle sera secourue par SPENCER et son équipe Bravo. Mais le temps joue contre eux, le président HAGEN est acculé de tous les côtés et la première attaque du Prince approche à grand pas.

Voilà, bonne lecture à vous !!



« … Le président Hagen a connu un véritable échec lors de la conférence de presse d’hier, devant la Maison Blanche. Beaucoup de questions ont été posées comme par exemple la possibilité d’un complot terroriste. Le président a préféré botté en touche. De plus, il est probable que les États-Unis ne soient plus soutenus par le premier ministre Masayoshi du Japon. Je rappelle qu’il y a deux jours, une importante fusillade a ébranlé le commissariat central de Tokyo, faisant huit morts chez les policiers et un du côté des yakuzas. Quel serait le rapport avec cette épidémie ? Nous n’en savons rien mais immédiatement, le premier ministre Masayoshi a décidé d’accuser le président Hagen de mettre volontairement en péril la vie de milliards d’innocents. Coïncidences ? Je ne peux rien vous dire mais à l’heure où l’épidémie X se répand de plus en plus, 14 nouveaux cas ont été annoncé en Turquie, les manifestations naissant partout dans le monde, il semblerait que cette panique internationale n’en soit qu’à son commencement. »

Durée de l’épidémie : 12 jours
Nombre totale de personnes infectées : 102
Nombre total de victimes : 39
Nombre de pays touchés : 7
Nombre de victimes dans les manifestations : 29
Temps restant avant la première attaque : 7h 02m 33s

Chapitre 3 : Jeu de dupes

Laboratoire Stone, Paris, 7 heures avant l’attaque

Spencer était assis, il tenait la main d’une jeune femme qui se trouvait dans un lit. C’était la première fois qu’il lui rendait visite après l’avoir amené au laboratoire Stone. Il attendait tous les jours un appel du président Hagen ou d’Aelita, il espérait entendre qu’un remède avait été trouvé, que son ex femme allait être sauvée. Mais les jours passaient et les nouvelles n’étaient jamais rassurante. La jeune femme aux cheveux rose tentait de déchiffrer le cryptage sur ses disques mais seul Jeremy pouvait l’aider … et depuis son retour à Paris, le blondinet était introuvable. Le problème était que sans lui, il n’y avait pas de remède pour le moment. Spencer se décida ainsi à mettre tout en œuvre pour le retrouver mais c’est alors que Bravo 3 arriva avec une mine terrifiée. Encore des mauvaises nouvelles se disait Spencer. Le président Hagen voulait lui parler par visioconférence, il se rendit donc dans la salle de réunion du laboratoire. La télévision était allumé et le visage très sérieux du président augurait rien de bon.

- Inspecteur Jackson, je suis content de vous voir, commença Hagen. J’ai lu votre rapport sur votre opération à Tokyo. Il est très intéressant, le vice président Wright a envoyé deux agents récupérer les affaires sur lesquelles l’avocat de … comment s’appelle t-elle déjà ?
- Yumi Ishiyama !
- Voilà on va donc récupérer les affaires sur lesquelles l’avocat de mademoiselle Ishiyama a travaillé. Je vous les ferais parvenir le plus rapidement possible. Il semblerait que vous soyez sur la bonne piste. Je dois vous avouer que je ne pensais pas vous voir progresser de manière si significative.
- Merci monsieur le président.
- C’est d’ailleurs pour cette raison que j’ai décidé de faire appel à vous et votre équipe. Il s’agit d’une mission de la plus haute importance. Walter prenez la suite.
- Le président Ismet Ozal de Turquie a reçu une menace de la part de l’homme responsable de cette épidémie, ajouta le ministre de la Défense. Il s’agit du premier message possédant une revendication. Il souhaite que le président Ozal démissionne de son poste sinon son pays en paiera les conséquences.
- C’est assez clair, répondit Spencer. Mais pourquoi la Turquie ?
- C’est une excellente question, reprit Hagen. Cela peut être une nouvelle piste, en tout cas nous avons sept heures pour empêcher un attentat. Malheureusement, nous ne savons ni où, ni comment les terroristes comptent agir. Je vous ai faxé la menace qu’a reçu le président Ozal, le message semblait bizarre, peut être qu’avec votre regard d’inspecteur, vous trouverez une piste. En tout cas le président turc nous a donné carte blanche, préparez vous à partir pour Ankara, vous serez assigné à sa protection.
- Bien monsieur !

Spencer prit la feuille que lui tendait Bravo 1, à la première lecture, ses pensées s’entrechoquèrent, le président Hagen avait raison, autant les revendications étaient claires mais la façon de les formuler transparaissait un code caché.

« Le gouvernement que vous dirigez s’effondrera sans un cri.
Insultants et inacceptables sont vos actes et vos lois.
Noyez vous dans vos mensonges car à la tombée de la nuit,
des flammes tomberont pour embraser votre aura.
Bouclez vos valises car pour vous c’est la fin.
Evitez ce destin tragique à votre peuple et faite votre job.
Renoncez au pouvoir de votre esprit corrompu.
Gangrené est votre pays qui sombrera dans un gouffre abyssal.
Hérétique comme vous l’êtes, vous serez exterminé ... »

Un message bien étrange mais il y avait une dernière note en bas de la page qui semblait encore plus incompréhensible. « Écrit à Paris, TK 1433. » Après avoir vu le complexe souterrain à Tokyo, appris la possible existence d’un monde virtuel, maintenant c’était un message codé dans lequel il ne comprenait rien. Spencer se gratta la tête et rangea le bout de papier dans sa poche, il ne fallait pas perdre de temps, il réfléchirait pendant le trajet jusqu’à Ankara.

Aéroport international Atatürk, Turquie, 6h30 avant l’attaque

Tout semblait calme dans cet aéroport ou plutôt rien ne sortait de l’ordinaire car l’aéroport Atatürk était l’un des plus important du pays, il accueillait les touristes venant du monde entier. Aujourd’hui était une journée comme les autres, beaucoup de voyageurs, des fraudeurs, de bagages perdus, des crises de nerf dans le hall, des départs tristes, des arrivées joyeuses, enfin bref, le flot continu d’émotions diverses et variées que possédait un aéroport international. Cependant, dans un des hangars à avion se trouvant dans un lieu isolé du tarmac, une bande d’employés responsables de faire le plein des avions étaient en train de discuter calmement de choses et d’autres quand soudain, un des employés cria de douleur. Il se tenait la gorge, il sentait cette douleur s’imprégner dans son corps tout entier, il s’effondra sur le sol. Son collègue essaya de le relever mais un petit filet de sang était sorti de sa bouche, il prit son téléphone pour appeler les secours quand un deuxième employé et un troisième se plaignirent de la même façon que leur ami. A cet instant, le seul qui ne souffrait pas n’arrivait plus à bouger, pétrifié de peur, surtout quand ses collègues se jetèrent sur lui comme des cannibales. Il se fit mordre à la jambe, il repoussa un de ses collègues du pied et prit le fusil de chasse qui se trouvait sur le sol et commença à canarder tout le monde.

- COUPEZ !! hurla le réalisateur qui se trouvait sur son fauteuil. C’était parfait, honnêtement, j’ai failli y croire.
- Monsieur, vous êtes sûr que vous ne voulez pas la refaire ? Demanda l’acteur au fusil de chasse. Parce qu’à ce rythme là, on aura fini nos scènes aujourd’hui, demain au pire.
- Mais ne t’en fais pas, on finira le film dans les délais sans le moindre temps mort.
- Sauf que les seules scènes qui restent à tourner sont celle avec le personnage de Sandy et votre actrice fétiche a raté son avion. Il n’y a vraiment qu’elle pour faire ce genre d’oubli !!
- Ah j’avoue que, moi qui l’a connaît très bien malheureusement, elle a toujours été comme ça. Cela n’empêche que tu n’auras pas à attendre un jour sans tourner, je te le promets. Normalement, notre actrice tant attendue devrait arriver ici dans environ six heures, d’ici là, on a encore du pain sur la planche.
- D’accord mais je trouve que la dernière scène que je viens de faire manque de crédibilité. Que fait un fusil de chasse posé en plein milieu d’un hangar à avion rempli de bidons de kérosène ?
- Ah c’est ça qui te dérange !! Tu ne pensais quand même pas faire ce film pour recevoir un Oscar ? Demanda le réalisateur en rigolant. Je ne suis pas Steven Spielberg, Peter Jackson, James Cameron ou encore Georges Lucas, je suis Odd Della Robia, le roi de la série Z !! Les gens m’adorent pour ça !! Je fais des films sans queue ni tête, complètement loufoques et terriblement drôle. En ce moment avec cette épidémie, la mode des zombies infectés est remontée comme une flèche. Alors j’ai décidé de faire ce film pour faire le bien. Car si on y réfléchit bien, je donne de l’humour, je fais oublier aux gens leurs tracas quotidiens, je les rends plus heureux. Tu vois, c’est tout un art la série Z.
- Mouais, dites plutôt que vous êtes incapable de faire quelque chose de talentueux donc vous vous arrangez pour faire ce que vous savez faire.
- Oh je sens que tu es de mauvaise humeur toi … bon OK tout le monde, on fait une pause, on repasse vite fait par la case maquillage et on revoie son texte une dernière fois, on reprend dans une demi heure !!

Odd commença à ranger les accessoires avec l’aide des autres employés quand il vit une silhouette passait furtivement au fond du hangar et sortir par la porte de derrière. Odd pensait que ce hangar leur avait été laissé pour les biens de leur tournage, il décida d’aller voir ça de plus près. Il entendit une voix venant de l’extérieur du bâtiment, les murs n’étaient pas très épais et il pouvait clairement entendre la conversation. Il n’y avait qu’une seule voix, Odd en conclut que la personne devait parler au téléphone. De l’autre côté du mur, une femme parlait à voix basse.

- Alors est ce que tu es en position ?
- Pas encore, j’attends l’embarquement mais il ne devrait plus tarder, répondit une voix masculine qui téléphonait d’une cabine d’un autre aéroport.
- Bien tu sais ce que tu dois faire ?
- Oui, je reste discret, j’observe les allées et venues et au moment d’approcher vers notre destination, je passe à l’action en empoisonnant le pilote.
- Exactement … surtout ne fais rien qui puisse compromettre notre mission !
- Mais si cet inspecteur de Washington parvient à déchiffrer le message codé, qu’est ce que je dois faire ?
- Tu ne dois en aucun cas paniquer, ce n’est pas en déchiffrent le code qui vont empêcher ce qui arrivera, de toute façon si le plan A ne marche pas, c’est moi qui entre en action. Cet aéroport deviendra un cimetière quoiqu’il arrive dans un peu plus de huit heures. D’ici là détend toi, tout se passera comme prévu.

La femme raccrocha et s’en alla discrètement en faisant le chemin inverse, ce qu’elle ne savait pas, c’était la présence d’un jeune homme blond avec une mèche violette qui venait d’entendre le pire.

Aéroport Roissy Charles de Gaulle, Paris, 6h15 avant l’attaque

Une femme entra dans l’avion, elle parlait dans le vide tellement fort que la plupart des gens installés commençaient à s’énerver de l’attitude irrespectueuse de la jeune femme. C’est alors qu’une hôtesse de l’air tapota sur l’épaule de cette brune hystérique.

- Mademoiselle, veuillez vous asseoir et faire moins de bruit je vous prie.
- Bon je te laisse et arrête de regarder des films d’espionnage, ça te monte à la tête, répondit t-elle dans le vide en appuyant sur son oreillette pour désactiver le téléphone sans fil. Alors quoi, vous voulez un autographe ?! S’exclama t-elle à l’hôtesse.
- Euh non, veuillez rejoindre votre place, nous décollons dans cinq minutes et essayez de rester calme.
- Mais je suis calme !! Vous ne me connaissez pas ! Moi, Elizabeth Delmas, quand je m’énerve, ça ne ressemble pas à ça et de toute façon je suis une star du cinéma, je fais ce que je veux !
Voyant que l’ensemble des passagers la regardait d’un air pathétique, elle rajouta : « En tout cas, je le serais dans pas longtemps ! »
Sissi s’assit sur son siège en contemplant le fait qu’elle n’avait personne à côté d’elle. Enfin une bonne nouvelle se disait t-elle. La dernière chose qu’elle voulait c’était de devoir supporter la présence d’un vieux plouc comme voisin. Malheureusement, alors que la porte allait se fermer, un homme cria pour qu’on le laisse entrer. Vous avez de la chance, à une minute près vous le ratiez, lui fit l’hôtesse. L’homme s’installa à côté de Sissi, il était essoufflé et semblait avoir couru un marathon, ce qui intrigua la jeune actrice, c’était sa mallette de travail qu’il tenait fermement dans ses bras. Après ce que venait de lui dire Odd au téléphone, elle se mit à paniquer intérieurement mais de toute façon, c’était trop tard, l’avion venait de décoller.

*

Aéroport Atatürk, Turquie, 5h avant l’attaque

L’équipe de tournage était complètement désorientée, cela faisait quasiment une heure que leur réalisateur n’était pas réapparu. Les acteurs commençaient à s’impatienter, l’assistant réalisateur essaya d’appeler Odd sur son portable mais il tombait directement sur sa messagerie. Une partie des techniciens trouvaient ce comportement impétueux inadmissible alors que l’autre moitié était plutôt inquiète. Mais en réalité, Odd jouait aux espions. Après avoir entendu la conversation téléphonique de cette femme, il avait longuement hésité à appeler la police. Depuis la fin de son aventure de Lyoko guerrier et la dissolution du groupe d’amis, le blondinet charmeur cherchait de nouvelles sensations fortes mais rien n’était aussi fort qu’avant. Seulement, le problème ne s’arrêtait pas là, Odd avait l’impression que le moindre incident cachait une attaque terroriste, il avait appelé plusieurs fois la police pour de banales discussions de voisinage entre autre. Ceci pouvait expliquer son hésitation, avant de prévenir quelconque autorité, il devait s’assurer que rien de grave ne se tramait. Odd suivait donc depuis presque une heure cette femme dans l’ensemble du terminal de l’aéroport. A plusieurs reprises, son téléphone avait sonné mais il ne pouvait pas s’approcher pour écouter au risque d’être immédiatement repéré. Après une dizaine de minutes, la femme entra dans un couloir qui pétrifia Odd. Sur la porte était écrit en anglais « Réservé au personnel de sécurité de l’aéroport », la folie paranoïaque du Casanova se remit en marche. Qui de mieux qu’un agent de la sécurité pour organiser une attaque sans être vu ?

Odd ne savait plus quoi faire, la porte ne pouvait s’ouvrir qu’avec un pass et il n’avait pas eu sa preuve formelle. Il attendit quelques minutes devant un kiosque à journaux, faisant semblant de lire les magazines. Soudain, le bruit de la porte se fit entendre, quelqu’un sortait, il regarda du coin de l’œil, ce n’était pas cette femme. Il replongea dans son magazine mais après un dixième de seconde, vit que la porte du couloir avait été ouvert en grand et mettait plus de temps à se refermer. Il prit sa chance et son courage à deux mains, il fonça dans le couloir avant que la porte ne se referme. C’est alors qu’il vit qu’il fallait également le pass pour sortir, saleté scoumoune se disait il, de toute façon, il trouverait bien un moyen de s’en aller. Odd arpenta les couloirs de la réserve des agents de sécurité, c’était là que se trouvait le local des caméras de surveillance. Il se cacha dans une salle quand il entendit des bruits de pas se dirigeant vers lui. C’était deux hommes parlant en turc, après avoir attendu quelques secondes, il sortit de sa cachette et continua son enquête.

Odd commençait à tourner en rond, il se procurait un peu trop de frayeurs d’un coup, il était prêt à abandonner et à sortir d’ici mais c’est à ce moment là qu’il vit cette femme sortant de l’armurerie, il la suivit de loin en faisant doublement attention. Elle entra dans les vestiaires, elle ouvrit son casier et prit un petit sac plastique. Son talkie-walkie grésilla, après avoir répondu, elle reposa le sac dans son casier, le ferma à clé et sortit des vestiaires. C’était sa chance, pourquoi avoir reposer ce sac ? Contenait il quelque chose de très compromettant ? Pour Odd, c’était sa preuve mais il voulait en avoir le cœur net. Il entra dans les vestiaires et sortit un couteau suisse de sa poche. Il s’expérimenta à crocheter une serrure mais sans succès pour le moment. MacGyver peut désamorcer une bombe avec un couteau suisse, pourquoi je ne pourrais pas crocheter un simple casier avec ? Après plusieurs tentatives, la porte s’ouvrit mais il entendait déjà la femme qui revenait. Il ferma la porte et entra dans un des casiers qui étaient ouverts. Odd rentrait tout juste dedans, sa carrure svelte lui était d’une grande aide dans ses moments là. La femme retourna à son casier et insera sa clé pour l’ouvrir. A ce moment là, Odd se mordit les doigts car en crochetant la serrure, le casier n’était plus verrouillé. La femme fut très surprise de s’en rendre compte, elle regarda autour d’elle et commença à ouvrir les casiers non verrouillés un par un. Odd sentait son cœur battre de plus en plus vite, elle s’approchait de sa position mais quand elle fut devant sa cachette, elle stoppa sa folie en se disant que c’était stupide de penser que quelqu’un puisse se cacher ici. Odd fut soulagé mais il devait vite reprendre ses esprits, son enquête était loin d’être terminée.

Avion Turkish Airlines, 4h avant l’attaque

Sissi avait beaucoup de mal à se concentrer sur ses textes, elle avait la tête ailleurs, scrutait du coin des yeux les moindres mouvements de son voisin un peu anxieux et de plus, il y avait un passager qui n’arrêtait pas de se lever et d’aller aux toilettes. Elle avait compté le nombre de fois au début mais s’était résignée quand ce passager en question s’y rendit pour la quinzième fois en deux heures. Trois rangs devant l’actrice se trouvait un vieillard avec un sac à dos, il dormait quasiment depuis le décollage. Y en a qui on de la chance, pensa t-elle. Voyant qu’elle ne pouvait pas travailler tranquillement, elle se décida d’importuner son voisin pour tenter de le déstresser et du coup se déstresser elle même.

- C’est la première fois que vous allez en Turquie ? Déclara t-elle avec un grand sourire.
- Euh … j’ai pas très bien compris, je suis américain.
- Ahhh … Mais c’est formidable !! s’écria t-elle en anglais. Vous habitez Hollywood ? Parce que je suis une célèbre actrice française … enfin bientôt … vous ne connaîtriez pas un producteur par hasard ?
- Euh … non désolé, répondit l’homme qui ne voulait pas s’engager dans une discussion sans intérêts.
- Hé bien !! Vous en faites une tête !! Détendez vous, tout se passe bien … c’est incroyable qu’est ce que vous avez tous aujourd’hui à penser qu’une catastrophe va se produire !!
- Une catastrophe ? S’enquit immédiatement l’américain qui écoutait plus attentivement désormais.
- Oui … j’ai un ami, enfin si on peut appeler ça un ami … mais c’est le seul qui me donne du travail d’actrice. Je disais donc, j’ai un ami, il m’a appelé tout à l’heure en me disant de ne pas venir ! Que c’était dangereux à l’aéroport, qu’un attentat devait se produire. C’est un fou furieux, je m’en était rendue compte il y a longtemps mais je me doutais pas que c’était si grave.
- Deux petites secondes, je dois aller aux toilettes.

Décidément, j’ai pas de chance ! Fulmina Sissi dans ses pensées. Alors qu’il commençait à s’intéresser à mes paroles, il se barre. Mais ce qui avait surpris la jeune brune, c’était qu’il était parti avec sa mallette. Elle se faisait pourtant une joie de pouvoir fouiller dedans mais, il était parti avec. La panique refit surface dans le corps de Sissi, pourquoi allait aux toilettes avec une mallette. Les WC d’un avion ne sont pas des toilettes de dix mètres carré, se disait elle en réfléchissant. Elle devait en avoir le cœur net, elle se leva et se dirigea vers les toilettes, elle colla son oreille à la porte, elle n’entendait que des bribes mais il n’y avait aucun doute, l’homme était en train de parler à voix basse. C’est à cet instant qu’une main toucha son épaule, elle se retourna et vit l’excité qui se levait toutes les cinq minutes. Il avait remarqué le comportement étrange de la jeune femme et se demandait ce qui se passait.

- Il y a un problème mademoiselle ?
- Hein … euh … non pas du tout … tout va bien, j’avais cru entendre un bruit, balbutia t-elle en revenant à sa place.
L’excité colla son oreille sur la porte des WC mais il n’entendit rien à part le bruit de la chasse d’eau. La porte s’ouvrit et l’américain tomba nez à nez avec le petit curieux. Ils se regardèrent pendant au moins une dizaine de secondes sans bouger. L’hôtesse les pria donc de rejoindre leur place, l’avion allait entrer dans une petite zone de turbulences sans gravité. L’américain s’assit sur son siège sans quitter l’excité des yeux, celui ci fit de même, cette scène terrifia Sissi, elle sentait que la situation allait s’empirer dans les prochaines heures et qu’elle ne pourrait rien faire pour empêcher ceci d’arriver.
- Que vous a t-il demandé ? Questionna l’américain à Sissi.
- Euh … rien, il m’a demandé ce qui se passait, c’est tout … je crois qu’il panique un peu avion. Je ne suis pas profiler mais ça y ressemble.
- En quelle langue vous a t-il parlé ?
- Pourquoi cette question ?
- Dites moi seulement en quelle langue ?!
- Euh … en anglais … pourquoi ?
L’américain ne répondit rien, il fixait l’autre homme avec un regard noir. Sissi remarqua alors qu’il serrait sa mallette encore plus fortement. Elle ferma les yeux et commanda un soda à l’hôtesse pour se rafraîchir les idées.

Aéroport Atatürk, Turquie, 3h45 avant l’attaque

Cela faisait plus de deux heures qu’Odd filait cette femme, lui qui avait depuis plusieurs mois, la petite idée de réaliser une saga plus sérieuse parlant d’un détective privé, il était en plein entraînement. Mais le danger semblait bien réel selon lui. La femme n’avait pas quitter son petit sac plastique depuis qu’elle était sortie des vestiaires, plus les minutes s’écoulaient et plus il avait l’impression de s’être trompé sur toute la ligne. La femme qu’il suivait faisait sa ronde, ni plus ni moins, mais c’est alors qu’elle entra dans une autre salle réservée au personnel, c’était là où les tapis roulants transportant les valises s’entrecroisaient. Il entra de la même manière qu’il était entré dans le local de sécurité. Le bruit mécanique des tapis étaient assourdissants, Odd avait perdu de vue l’agent de sécurité, elle s’était faufiler entre les tapis pour se rendre dans la salle de maintenance. Elle ouvrit la porte avec son pass, une fois ouverte, elle enjamba deux cadavres de techniciens qu’elle avait assassiné la veille parce qu’il fouinait un peu trop. Elle s’approcha d’un chariot sur lequel se trouvait une grosse machine recouverte d’une bâche. Elle fit rouler le chariot jusqu’au système central de ventilation de l’aéroport. Elle enleva la bâche et admira l’engin qui se trouvait devant ses yeux. Il s’agissait d’un énorme cylindre noir, il portait une étiquette : « TOXIC XANIUM »

Elle sortit un petit boîtier de son sac plastique et l’inséra dans l’espace vide au dessus du cylindre. Elle pianota quelques secondes et un compte à rebours s’afficha. 03:30:00. Elle le savait, trois heures, cela faisait beaucoup, mais elle n’avait pas réussi à obtenir des heures supplémentaires de travail auprès de son patron, comme elle finissait son service dans une demi heure, elle n’avait pas vraiment le choix. Elle sortit de la pièce et après avoir verrouillé la porte, elle sortit son arme et tira dans le lecteur de pass. La porte était maintenant condamnée. Odd s’était perdu parmi les valises, il tournait en rond, il n’arrivait même plus à trouver la sortie. Cependant malgré ce brouhaha incessant, il crut entendre un coup de feu. Il se dirigea rapidement vers la source du bruit. Il se retrouva devant une porte fermée où le dispositif de lecture de cartes magnétiques avait été saboté. Il n’avait plus de doute, cette femme préparait un attentat. Celle ci était déjà sortie du local des tapis roulant et se dirigeait désormais vers son vestiaires pour prendre la poudre d’escampette et mettre la touche finale à son plan. 03:28:15 ; 03:28:14 ; 03:28:13 …

**

Aéroport Atatürk, Turquie, 2h30 avant l’attaque

Un message codé. Quand il revoyait cette feuille, Spencer ne pouvait s’empêcher d’esquisser un sourire crispé. Le code n’était en soit pas très original et il s’en mordait les doigts de ne pas y avoir pensé plus vite. C’est juste avant de monter dans l’hélicoptère en direction d’Ankara que Bravo 3 eut un flash. Un acrostiche !! Une vieille figure de style utilisée en poésie. Le principe consistait que la première lettre de chaque ligne formait un mot pouvant être lu à la verticale. Spencer n’y croyait pas vraiment, il avait prit la feuille et fut surpris du résultat.

« L e gouvernement que vous dirigez s’effondrera sans un cri.
I nsultants et inacceptables sont vos actes et vos lois.
N oyez vous dans vos mensonges car à la tombée de la nuit,
D es flammes tomberont pour embraser votre aura.
B ouclez vos valises car pour vous c’est la fin.
E vitez ce destin tragique à votre peuple et faite votre job.
R enoncez au pouvoir de votre esprit corrompu.
G angrené est votre pays qui sombrera dans un gouffre abyssal.
H érétique comme vous l’êtes, vous serez exterminé ... »

Lindbergh ?! C’était pour le moins surprenant. Spencer comprit alors que l’attentat toucherait un avion puisque Charles Lindbergh était l’un des plus célèbre aviateur, connu pour être le premier à avoir traverser l’Atlantique en avion avec son « Spirit of St Louis ». Il leur restait à trouver le lieu de l’attentat. Cela devait sûrement se trouvait en Turquie puisque c’est le président turc qui avait reçu cette lettre. La cible évidente serait Ankara, la capitale, mais en utilisant le même principe que l’acrostiche avec les dernières lettres, Spencer vit la réponse. ISTANBUL !! Quoi de plus logique, la ville la plus peuplée et plus importante, économiquement parlant. Il ne restait plus qu’à trouver l’avion qui devait être détourné. Bravo 1 se rappela de l’étrange phrase en bas de la feuille. « Écrit à Paris, TK 1433 ». Cela pouvait signifiait qu’il s’agissait d’un avion partant de Paris en direction d’Istanbul. Plus précisément partant de Roissy Charles de Gaulle, à cause de Lindbergh. Pourquoi avoir choisi cet aviateur et pas un autre, le rapport se trouvait dans le prénom. Malheureusement, il y avait plusieurs vols vers Istanbul dans la journée et la solution leur sauta aux yeux. TK 1433 désignait le numéro de vol de l’avion choisi. Spencer ordonna à Bravo 4 et Bravo 2 de s’infiltrer dans l’avion avant qu’il ne décolle pour démasquer le ou les coupables et enrayer cette attaque. Bravo 4 étant un pilote confirmé, il pourrait poser cet avion n’importe où si jamais la situation l’exigeait. Cela dit, il espérait que cette opération se passerait sans le moindre accrochage.

Spencer venait d’arriver à l’aéroport d’Istanbul pour expliquer la situation au directeur de l’aéroport. Il fallait éviter une panique générale. On l’emmena dans la tour de contrôle alors que Bravo 1 et Bravo 3 étaient dirigés vers le local de sécurité pour visionner les caméras de surveillance.

- Je ne voudrais pas me montrer impoli mais je n’apprécie pas être dirigé à l’aveugle, déclara le directeur de l’aéroport.
- Moins vous en saurez et mieux se sera. La seule chose importante pour l’instant est de surveiller le vol TK 1433, rétorqua Spencer.
- On ne prévient pas le pilote ?
- Non, j’ai deux agents à moi dans l’avion. On doit faire croire aux terroristes que tout se passe comme prévu. Donc on garde le silence le plus longtemps possible. Gardez le contact avec le pilote, posez lui des questions sans dévoiler la raison, vous pouvez faire ça ?
- Et en ce qui concerne le possible attentat ici, dans l’aéroport ? On laisse les gens dans l’ignorance ?!!
- Écoutez … on a pas parlé d’attentat. C’est juste une précaution. Les terroristes ont peut être un complice dans l’aéroport. Si vous déclenchez une évacuation, vous mettez en alerte les criminels et toute l’opération est foutue !!

Bravo 1 et 3 regardaient les images des derniers jours pour tenter de voir une quelconque anomalie. Il y avait un grand nombres de caméras et il était difficile de tout observer mais Bravo 3 eut l’impression d’apercevoir quelque chose. Ou plutôt l’inverse, la veille, deux techniciens ont été vus dans le parking réservé aux employés. Un agent de sécurité lui expliqua qu’il y avait eu un problème avec le système de ventilation mais que l’incident était réglé. Bravo 3 aurait bien voulu y croire mais les deux techniciens n’étaient jamais réapparus sur les caméras depuis leur entrée dans l’aéroport. Pourtant leur camionnette, sur le parking des employés, avait disparu. Il y avait quelque chose de louche, Bravo 1 appela Spencer pour le prévenir qu’ils allaient vérifier la salle de maintenance. Soudain quelqu’un se proposa volontaire pour les accompagner. C’était la femme qu’Odd avait suivi toute la journée. Au moment de partir, elle avait vu les deux agents de l’équipe Bravo entrer, elle savait bien que trois heures de compte à rebours, c’était beaucoup trop long. Elle n’était plus en service mais son collègue n’était pas encore arrivé. Une aubaine ? En réalité, son collègue était mort. Elle l’avait tué il n’y a même pas trente minutes pour ralentir les rondes de sécurité dans le local de maintenance. Elle avait caché le corps dans un casier des vestiaires, elle savait qu’il serait vite découvert, mais normalement elle aurait dû être loin de cet endroit. Cependant, elle accompagnait les deux agents Bravo vers la salle de maintenance. Elle avait déjà laissé trois cadavres derrière elle, pourquoi pas deux de plus ?

Pendant ce temps là, dans la tour de contrôle, le pilote du vol TK 1433 était en train d’expliquer à l’aiguilleur que la situation devenait tendue à l’arrière. En effet, un homme se serait mis à paniquer lors des turbulences et il aurait un comportement violent. Spencer appuya sur son oreillette et demanda à Bravo 2 un rapport de la situation.

- C’est le suspect que Bravo 4 a repéré. Il s’agite beaucoup, l’hôtesse essaye de le raisonner, murmura t-il à son chef d’équipe.
- On est pourtant encore loin d’Istanbul, tu crois que ce type nous aurait repéré ?
- J’en sais rien mais il semblerait que Bravo 4 se soit fait démasquer. Alors qu’est ce qu’on fait, on passe à l’action ?
- Porte t-il un détonateur ou une arme quelconque sur lui ?
- Non … en tout cas pour l’instant.
- Dans ce cas attendez, il faut être sûr que se soit lui. Si on se trompe, cela pourrait être une catastrophe.

Bravo 1 et 3 suivaient toujours la terroriste sans savoir qu’ils se rendaient vers leur cimetière prématuré. Une fois devant la porte du local de maintenance, elle fit semblant d’être surprise de voir le lecteur de pass détruit. Elle tenta d’ouvrir la porte et fut réellement surprise, cette fois ci, de la sentir se déplacer vers l’intérieur. Comment cela est il possible, se maudit elle. Elle était pourtant fermée à son départ. Elle reprit ses esprits et convia les deux agents à entrer en premier. La première vision fut terrible, les corps des deux techniciens gisaient dans le petit corridor menant au système de ventilation. Bravo 3 se pencha au dessus des cadavres en espérant que l’un d’eux était encore en vie. La meurtrière était restée à l’extérieur, elle dégaina son arme et tira sur Bravo 3 qui s’effondra sur le sol. Bravo 1 riposta immédiatement mais il manqua son coup. Il tira Bravo 3 vers lui pour le sortir de la ligne de mire de cette folle furieuse. Son ami était blessé et il perdait beaucoup de sang, il prit un bandana qu’il avait dans sa poche et l’appliqua sur la blessure pour essayer de stopper l’hémorragie. La terroriste continuait de tirer en direction des deux agents qui s’étaient réfugiés derrière un pilier en béton. Les balles fusaient dans tous les sens, c’est alors qu’un projectile se logea dans un dispositif électrique accroché au mur. Des étincelles jaillirent du boîtier et les lumières du couloir s’éteignirent les unes après les autres avant que le boîtier n’explose sous la surchauffe. L’onde de la petite explosion fit tomber une armature métallique du plafond et bloqua l’accès à la sortie.

Avion TK 1433, 1h45 avant l’attaque

Sissi était fatiguée de ce voyage. Les turbulences, les passagers étranges, Odd et son attentat, elle n’arrivait même plus à s’entendre penser. L’excité avait causé un tel remue ménage que les passagers étaient tous tendus. Seul le vieillard continuait à dormir paisiblement. Il a le sommeil lourd, se disait elle, il ne manquerait plus qu’il soit mort. Sissi enleva cette pensée peu encourageante de son esprit et se leva pour aller aux toilettes se rafraîchir les idées. Après tout, ces toilettes semblaient être surnaturels vu le nombre de personnes qui y sont entrés rien que sur ce vol. Elle entendit la chasse, encore quelqu’un à l’intérieur se disait elle. L’hôtesse en sortit avant d’adresser un sourire à Sissi et lui glisser un petit « Ne vous inquiéter pas, il me tarde aussi que ce vol se termine. » La jeune brune rigola un petit instant et entra dans la pièce tant convoitée. Elle se regarda dans le miroir et vit une mine exténuée et des cernes sous ses yeux. Elle ouvrit le robinet d’eau froide et se passa l’eau sur le visage. Elle réfléchissait aux événements spectaculaires de ce vol, il y avait quelque chose de louche derrière tout ça, elle en était persuadée maintenant. Son voisin cachait quelque chose et l’excité de service également. La jeune actrice se rappela qu’à chaque fois que quelqu’un allait aux toilettes, le malade mental se dirigeait aussitôt au même endroit en pressant la personne à l’intérieur de sortir. Si ça se trouve il avait caché quelque chose dans ces toilettes. Elle se mit à farfouiller un peu partout, sous le lavabo, sous les WC. Rien. Elle devait faire fausse route, elle se repassa un dernier coup d’eau sur le visage et décida enfin de se soulager. Avec tous les sodas qu’elle s’était enquiller, c’était plutôt normal. Elle baissa la lunette des toilettes et s’assit confortablement.

Perdue dans ses pensées, Sissi s’imaginait en train de fouler le tapis rouge de Hollywood quand un cri la tira de son rêve éveillé. Elle reconnut la voix de l’excité, il avait l’air en colère et agressif. Elle tira la chasse et entrouvrit la porte, elle vit l’homme en question avec un couteau. Tout à coup, un bruit de plateau tombant par terre fit retourner l’excité. C’est là qu’il vit Sissi, cachée dans les toilettes. Le fou décida de s’en servir comme otage et bouclier humain. C’était décidément pas son jour. A cet instant, l’homme qui était assis à côté d’elle, ouvrit sa mallette et en sortit un pistolet.

- Lâche immédiatement cette femme !! cria t-il.
- Et qu’est ce que tu fous avec un flingue dans un avion ?!!
- Je suis flic, voilà la raison, agent d’intervention d’élite à Washington.
- Et tu pourrais nous expliquer ta présence dans cet avion, armé en plus. Je crois que tout le monde ici aimerait savoir !! s’emporta l’excité qui agitait son couteau dangereusement sous la gorge de Sissi.
L’homme s’approchait de plus en plus de lui, l’agent ne savait pas quoi faire, il ne pouvait pas se risquer de tirer dans l’enceinte d’un avion et le malade devant lui devait s’en doutait également. Sissi essayait de se dégager de l’emprise de son ravisseur mais le couteau sous sa gorge ne l’incitait pas à se défendre. L’homme continuait de s’approcher, il passa à côté du vieillard endormi et la seconde d’après, il sentit une arme sur sa nuque. Le vieillard, qui était en réalité un autre agent d’intervention, enleva sa perruque et menotta le perturbateur. Sissi était abasourdie, tout s’était enchaîné si vite. L’homme à mallette appuya sur son oreillette.
- Spencer, ici Bravo 4, on a arrêté le suspect.
- Parfait … dites au pilote de vous diriger vers un autre aéroport, ici la situation s’est aggravée.
- Tout va bien ?
- Pas vraiment, on a trouvé une bombe de cette saloperie de virus, si jamais on arrive pas à la désamorcer, l’endroit sera entièrement mis en quarantaine. Je préfère prendre mes précautions. Demande plutôt à Bravo 2 d’expliquer à Bravo 1 comment désamorcer cette foutue bombe !!
- Très bien chef !! conclut Bravo 4 en se retournant vers son coéquipier qui faisait grise mine. Que se passe t-il ?
- J’ai trouvé ça dans son sac, chuchota t-il en montrant un petit tube vide sur lequel était écrit XANIUM. Il l’a jeté quelque part … si ça se trouve, on est tous contaminé.

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Aéroport Atatürk, Istanbul, 1h30 avant l’attaque

Bravo 3 était étendu sur le sol, il ne saignait plus mais il était encore un peu mal en point, il devait aller à l’hôpital le plus rapidement possible. Cependant, c’était une autre urgence qui faisait face à Bravo 1, l’énorme engin qui servait de bombe à retardement. Il avait encore le temps mais il n’était pas vraiment un professionnel des explosifs. C’était un tireur d’élite qui faisait partie d’une formation de sniper d’élite de l’Armée américaine. Mais suite à un refus d’obéir à un ordre de son supérieur direct qui lui demandait d’abattre un adolescent servant une milice bolivienne, il a été renvoyé de la formation d’élite et avait décidé de quitter l’armée. Déprimé d’avoir été viré parce qu’il avait une morale et un code éthique, il s’entraîner à tirer dans le parc à côté de chez lui. Un jour, il avait failli blessé une jeune fille qui s’amusait avec ses amis. Il avait été arrêté par Spencer qui lui avait donné une seconde chance. Donc quand il vit qu’il allait devoir désamorcer une bombe de cette taille, son cœur eut comme un arrêt. Toutefois, Bravo 2 étant un expert en démolition, il s’y connaissait en bombe et autres explosifs. Il s’était mis à l’écart dans l’avion pour aider son ami à sauver des centaines de personnes.

- T’inquiète pas mon gars, plus elles sont grosses et plus elles sont simple à comprendre, rassura Bravo 2. Le reste, ce n’est que de la structure décorative.
- Alors qu’est ce que je fais ?
- Tu vas commencer par sortir le boîtier où se trouve le compte à rebours.
- Tu te moques de moi ?
- Pas du tout, la seule façon de mettre en rade ces engins, c’est de les bouffer de l’intérieur et la seule ouverture possible c’est en enlevant le boîtier.
- Et il ne se passera rien ?
- Ça dépend, si c’est l’œuvre d’amateurs, le boîtier servant comme une sorte d’interrupteur à la bombe, si tu l’enlèves, c’est comme si tu éteignais la lumière. Mais j’en doute fortement. Donc dans le meilleur des cas, rien ne bouge ou alors le temps s’écoulera plus vite.
- Plus vite comment ?!!
- Ah ça j’en sais rien mais ne perds pas de temps, enlève ce foutu boîtier.

Bravo 1 s’exécuta, il entendit un cliquetis qui indiquait que le boîtier n’était plus dans son socle, le compte à rebours s’affola avant de reprendre son rythme effréné. Malheureusement, le temps s’écoulait beaucoup plus rapidement, cinq secondes s’envolaient par seconde, Bravo fit un rapide calcul, le résultat fut brutal. Il ne leur restait plus que 18 minutes pour désamorcer cette bombe.

Au même moment, Spencer et le reste des agents de sécurité de l’aéroport poursuivaient la femme qui avait causé tous ses remous. Celle ci s’était échappée en empruntant un chemin à travers les tapis roulants, elle avait un sacré longueur d’avance sur ses poursuivants. Elle vit la sortie de secours, elle ne pouvait pas s’empêcher de sourire mais l’instant d’après, elle reçut une valise en pleine tête. Quelqu’un sortit de l’ombre, c’était Odd. Il avait réussi à ouvrir la porte du local de maintenance en créant un court-circuit sur ce qui restait du dispositif de lecture de cartes. Il avait vu la bombe, il voulait prévenir les autorités mais la batterie de son portable l’avait lâché. Il devait absolument sortir de ce dédale infernal. Jusqu’au moment où il entendit la voix de cette femme, elle était revenue, il avait entendu par la suite la fusillade. Quand il aperçut cette mégère s’enfuir comme si de rien n’était, il se décida de la pourchasser. Odd regardait fièrement le corps inerte et inconscient de la terroriste sur le sol. Il cria pour tenter d’interpeller un des agents qui se trouvaient là. Mais rien à faire, le bruit des tapis était trop fort. Il prit l’arme de la meurtrière et tira deux coups de feu en l’air.

Spencer entendit les deux bruits sourds et se dirigea en direction d’Odd. Sauf que celui ci commença à se faire étrangler par la terroriste qui s’était relevée. Le jeune réalisateur se débattit comme un beau diable et en voyant le mur, il pria pour que la magie du cinéma asiatique fonctionne. Il courut vers le mur et marcha sur sa surface pour passer au dessus de la tête de son agresseur. Surprise, celle ci sortit son tazer et l’appliqua sur le blondinet. Odd avait mis son bras en opposition, il reçut une décharge qui lui paralysa momentanément son bras gauche. Devenant incapable de se défendre pleinement, la meurtrière lui donna un coup de poing dans la poitrine avant de le jeter sur le tapis roulant. Mais au bout ce tapis se trouvait une sorte de rouleau compresseur qui réduisait en miettes tous les objets non identifiés qui pouvaient se trouver sur ces tapis. Odd s’accrocha au bord avec son bras droit et essaya de ramper sur le côté pour sortir de ce piège.

Bravo 1 suivait les instructions de son collègue à la lettre, il avait déjà coupé plusieurs fils en tremblant de plus en plus en voyant le compte à rebours sur le boîtier qui défilait à une vitesse. Il ne leur restait plus que neuf minutes. Bravo 2 lui demanda de fermer les yeux car il ne restait plus qu’un fil à couper pour tout arrêter et il allait être difficile à cerner. Il devait sectionner le fil noir, mais celui ci se trouvait en dessous de tous les autres fils. Un seul faux contact pouvait causer l’explosion. Bravo 1 était persuadé de ne pas y arriver, il tremblait trop, il était en pleine panique. Il ferma les yeux et pensa à sa famille, ses amis, il vit sa vie défiler dans ses pensées. Il expira longuement et entama la dernière étape. Il approcha le cutter de la nuée de fils multicolores, il écarta légèrement cette jungle à l’aide d’une aiguille. Le fil noir était là, sous ses yeux, il commença à ciseler le fil avant de le couper net. Un bruit fut émis par le boîtier et le compte à rebours afficha 45 secondes. Bravo 1 paniqua, tout son corps s’agitait, si il ne reprenait pas tout de suite ses esprits, son cœur pouvait lâcher. Bravo 2 lui demanda si il avait bien sectionner le fil noir, son collègue vérifia sans trop y croire et en passant sa lampe de poche au dessus des fils, il vit où se trouvait son erreur. Une illusion d’optique, il n’avait pas vu le fil noir sur un fond noir, du coup le dernier fil qu’il avait coupé était en réalité l’avant dernier. Bravo 1 se concentra de nouveau et s’engouffra une nouvelle fois dans la jungle fileuse pour cette fois ci trancher le bon fil à deux secondes de la fin.

Odd retrouvait peu à peu la force de son bras gauche et parvint même à s’éloigner du rouleau compresseur. Malheureusement, sa meurtrière n’avait pas l’intention de se laisser impressionner par un petit maigrichon à la coiffure ringarde. Elle monta sur le tapis et lui donna un coup de pied au visage. Odd tomba dans l’inconscience en s’approchant dangereusement vers une mort certaine. C’est à cet instant que Spencer arriva pour sauver le jeune homme, les autres agents s’étaient rués sur leur collègues en qui ils avaient confiance. Odd demanda immédiatement si ils avaient trouvé la bombe, l’inspecteur américain le rassura en lui avouant qu’elle venait d’être désarmer. Odd souffla de joie et de soulagement, il regarda la femme menottée droit dans ses yeux et lui déclara en marchant sur son pied : « Je ne suis pas maigrichon !! »

Avion TK 1433, 30 minutes avant l’attaque

Bravo 2 et Bravo 4 avait fouillé une bonne partie de l’avion sans trouver la moindre trace de virus. Mais c’est surtout en voyant que personne ne présentait encore les symptômes de la bactérie que les deux agents commencèrent à douter sur leur suspect.
Vous savez, je me suis posé la question, pourquoi allait il souvent aux toilettes ce timbré ! S’exclama Sissi qui avait suivi les deux agents tout au long de leur fouille.
De quoi parlez vous ?
Des toilettes, quand j’y suis allée, j’ai cherché un peu partout. Un homme ne peut pas aller se soulager toutes les cinq minutes, voyons c’est pas possible. Vous devez le savoir mieux que moi.
Les deux agents fouillèrent chaque centimètres carré de cette petite pièce. Il n’y avait rien, pas la moindre trace de quoique ce soit. Sissi regardait par dessus les épaules de Bravo 1 mais son regard se fixa sur son collègue. Il avait relevé la lunette des WC pour vérifier si rien n’avait été caché ou collé quelque part. Mais oui !! s’écria la jeune femme. La lunette des toilettes. Elle se rappela d’avoir baissé la lunette quand elle était allée aux toilettes il y a un peu plus d’une heure. Sauf que la personne qui venait d’en sortir était l’hôtesse de l’air. Comment une femme pourrait faire pipi avec la lunette relevée ? Cette question laissa perplexe les deux agents mais ils avaient compris où voulait en venir la jeune actrice. Cette hôtesse n’en était pas une, c’était un déguisement.
A l’autre bout de l’avion, l’hôtesse retira sa perruque et sortit une seringue de sa poche. Il se trouvait devant la porte du cockpit. C’était le moment d’agir. Dans l’habitacle du pilote, celui ci regardait fièrement le ciel et s’apprêtait à amorcer sa descente vers l’aéroport d’Istanbul. Il n’entendit pas l’homme qui s’approchait lentement dans son dos, la seringue à la main. Il ne lui restait plus que quelques centimètres à effectuer. Il prit le pilote par surprise et lui injecta le virus dans le coup. Le coupable se trancha immédiatement la gorge pour ne pas être arrêté. Le pilote commença à sentir des picotements dans son ventre. La douleur s’intensifiait.

Bravo 2 et Bravo 4 arrivèrent à l’avant de l’appareil, il vit le corps de la fausse hôtesse devant la porte, une seringue à la main. Bravo 4 tambourina la porte pour savoir si tout se passait bien. Au bout de quelques secondes, le copilote lui ouvrit.
- Que se passe t-il bon sang ?!!
- Heu … personne est entré dans le cockpit récemment ? Demanda t-il en voyant que les deux pilotes se trouvaient là sans le moindre problèmes.
- Bien entendu que personne est entré … on va atterrir dans même pas vingt minutes. Rejoignez vos places bordel !!
- Spencer … ici Bravo 4, je ne comprends pas … il ne s’est rien passé. Le terroriste s’est suicidé mais il n’a pas commis l’attentat alors qu’il en avait mille fois le temps.
- Attendez … vous pensez à quoi ?!! s’interrogea Spencer qui était revenu dans la tour de contrôle.
- Monsieur le directeur, on a un problème !! s’écria un aiguilleur du ciel. J’ai un pilote qui affirme que son copilote l’a empoisonner avant de se trancher la gorge.
- Qu’est ce que vous dites ?!!! s’offusqua Spencer. De quel avion s’agit il ?!!
- Le TK 2054 !! Attendez, il est là !! Il amorce sa descente, il va essayer de se poser.
- Mais il fou, il va s’écraser !! balbutia le directeur. Faites évacuer les pistes !!! Prévenez les pompiers !!
- Mais d’où il est parti cet avion ? Demanda Spencer à l’aiguilleur qui ne savait plus quoi penser.
- Il est parti de Paris dans le Michigan … à … 14h33 !

Spencer tomba raide sur le sol. Il venait de comprendre. Michigan. Charles Lindbergh était né à Détroit dans le Michigan. Les terroristes avaient calculé leur coup, ils avaient semé les graines du début à la fin, créant le parfait attentat. C’était un jeu de dupes et à ce jeu là, leurs adversaires étaient plus fort. Un écran s’alluma dans la tour de contrôle puis ce fut tous les écrans du monde entier. « Ici Ronald Stendham, nous avons reçu un lien vidéo du responsable de cette panique. » L’image montrait l’intérieur du cockpit d’un avion. Le pilote semblait souffrir le martyre, il essayait de tenir les commandes mais la douleur était insoutenable. L’avion filait à toute vitesse sur la piste. « Que veut il nous montrer ? Mais attendez, le pilote !! … il s’est évanoui !! Il n’a quand même pas l’intention de … oh non c’est pas vrai !!! » Le nez de l’avion frappa le tarmac de plein fouet. La caméra embarquée du cockpit explosa sous le choc. Le reste de l’avion subit un sort bien pire ? Les réacteurs explosèrent et mirent le feu au kérosène de l’avion qui s’embrasa dans une gigantesque boule incandescente. Spencer ne pouvait qu’être spectateur de ce terrible spectacle. Une nouvelle image s’afficha sur les écrans. « Le président turc n’a pas obéit, il vient d’être puni. La prochaine fois sera peut être votre tour. ».

A SUIVRE ...