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Histoire : Combattre à n’importe quel prix


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Écrite par Artémis le 03 septembre 2007 (25339 mots)

Dernière édition le 20 mai 2013

Le jeune homme qui venait de parler abaissa une manette. L’engin qui était relié avec s’éteignit progressivement. Le jeune homme soupira. Il était blond, avec des lunettes, la taille fine, âgé de 17 mais le regard pétillant de bonheur. De toute évidence, abaisser cette curieuse manette était de grand importance. Et il venait enfin de le faire...après toutes ces années...il se retourna vers ses amis. Une jeune femme aux cheveux roses pétillants se jeta dans ses bras.
-Oh Jérémie...c’est merveilleux...on a réussi ! s’exclama-t-elle, émue.
Jérémie la serra entre ses bras, caressant doucement ses cheveux.
-Oui, Aelita...on a réussi..., murmura-t-il.
Derrière le couple enlacé se trouvait un autre jeune homme. Coiffé d’une pointe avec une tâche violette, des habits excentriques, il fit une tape amicale à son meilleur ami, un autre jeune homme à l’allure athlétique. Ils s’enlacèrent et son ami se retourna lui aussi pour faire face à une jolie femme. Il l’enlaça tendrement en lui murmurant ces quelques mots :
-C’est enfin fini...on va pouvoir vivre, ma puce...Je t’aime Yumi.
La jeune femme sourit et lui répondit un joli « Moi aussi... ». Ils s’embrassèrent tout comme l’autre couple. Seul Odd Della Robbia restait pantois entre les deux, mais souriant comme jamais. Il hésita à balancer une vanne, mais finalement se contenta d’observer.

Le soir, au lycée.

Le groupe était réuni dans la chambre de Jérémie, tous avec un verre de champagne à la main. Aelita était assise sur les genoux de Jérémie qui trônait fièrement sur sa chaise de bureau, pour la première fois, l’ordinateur était éteint...
Ulrich tenait Yumi par la taille. Odd, lui avait Kiwi à ses pieds.
-Allez, Einstein ! Un discours, un discours, un discours !
Sa blague fut suivie de rires. L’ambiance était excellente, et tout le monde était de bonne humeur. Après une soirée bien consommée, et riche en rires, les amis se séparèrent, Odd partit rejoindre une bonne (même très) copine à l’étage des filles, Jérémie et Aelita restèrent enlacés, ayant pourtant promis de ne pas faire de bêtises, sachant qu’ils avaient un examen dans quelques mois. Ulrich tira Yumi par la main, avec un sourire malicieux sur les lèvres. Elle se laissa faire, amusée. Il arrivèrent dans la chambre qu’il partageait avec Odd. Ulrich ferma la porte lentement pendant que Yumi s’asseyait sur le lit, un peu chancelante à cause de l’alcool. Elle se souvint tout de même qu’elle devait lui parler coûte que coûte.
Il l’embrassa après avoir pris soin de fermer soigneusement à clé. Yumi le repoussa gentiment.
-Ulrich, il faut que je te parle...
-Qu’est-ce qu’il y a ?
Yumi le regarda droit dans les yeux, ne sachant par où commencer. Mais un sourire confiant de la part du jeune homme la lança.
-Tu sais...j’ai eu 18 ans...je suis majeure...et mon bac, c’est comme si je l’avais en poche...
-Oui et ?
-Et ben...ma tante m’a parlé d’un très bon job...elle en a parlé au patron qui serait enchanté. Tu sais, parler français au Japon, c’est recherché...
-Hein ? Attends, ta tante, elle habite au Japon ?!, s’écria Ulrich.
-Euh...ben, oui..., fit Yumi d’une petite voix.
Ulrich se leva d’un coup.
-Tu serais pas entrain de me dire que tu vas retourner au Japon ?
-Bah...si..., murmura la jeune Japonaise.
Ulrich croisa les bras. Il savait très bien que, passé ses 18 ans, elle allait vouloir retourner dans son pays. Il la regarda à plusieurs reprises, fuyant malgré tout son regard quand elle le regardait.
-Et tu veux partir quand ?demanda-t-il, du tac au tac avec une pointe d’amertume dans la voix.
-Je pensais dans deux mois...histoire de...(interrompue).
-Histoire de passe ton bac, de nous le dire et basta, c’est ça ?, s’exclama Ulrich.
-Mais...mais non...
Ulrich lui tourna le dos et partit à la fenêtre. Regardant la demi-lune qui s’offrait à lui, il réfléchissait. Il avait bien changé durant ces deux années, mais pas encore pour accepter que Yumi s’en aille juste le temps de finir ses études.
-Tes études de puéricultrice, tu peux pas les faire en France ?
-Mais j’ai une grande opportunité au Japon...
Ulrich garda le silence. Yumi baissa la tête. Elle savait que ça allait se passer comme ça. Au moins, il ne s’était pas emporté grâce à l’alcool. Justement, sa tête lui tournait, elle avait essayé de rester sobre, mais cette victoire contre Xana...enfin...ils étaient tellement heureux, avoir vaincu leur ennemi de toujours...Plongée dans ces réflexions, elle ne s’aperçut même pas qu’Ulrich avait éteint la lumière. Seule celle de la lune les éclairait. Elle distingua la fine silhouette d’Ulrich, debout devant elle. Elle sentit bientôt son souffle sur son visage avant qu’il l’embrasse. Elle tomba à la renverse, sans même s’en rendre compte. Il se mit au dessus d’elle.
-Ulrich...mais qu’est-ce que tu fais...
-Ca ne se voit pas ?...
Il l’embrassa au cou passionnément. Yumi voulut s’abandonner à ses caresses, mais elle ne savait pas si c’était l’amour ou tout le champagne bu qui guidait Ulrich.
-Chut...je t’aime...
Yumi ne dit rien. Au bout de quelques baisers échangés, elle chuchota tout de même :
-Moi aussi...
Un instant magique pour les deux amoureux. Il était maintenant 23h et quelques, quand Ulrich retomba lourdement sur le lit. Les deux étaient en sueur. Yumi se mit à caresser un moment les cheveux d’Ulrich, qui avait posé sa tête contre la poitrine de la jeune femme. La Japonaise chercha son portable de la main, et vérifia l’heure. Il était tard, ses parents allaient s’inquiéter...
-Ulrich...
-Ouaip ?, répondit le jeune homme essoufflé mais heureux.
-Il faut que je rentre..., murmura Yumi en embrassant Ulrich sur le front.
-Oh...moi qui pensait que j’allais avoir la jeune demoiselle pour moi tout seul...
Un sourire éclaira le visage de sa compagne.
-Désolée de contre-carrer tes plans mon chéri..., mais oui, j’y vais !
Elle se leva, tirant sur la couette d’Ulrich pour se cacher.
-Hé oh, moi aussi, j’en ai besoin de ma couette ! Et pis, je t’ai déjà vu, tu sais...
Yumi se retourna, outrée mais amusée.
-Comment ça, tu m’as déjà vu nue ?
Elle se mit à genoux sur le lit et une petite bataille entre les deux amants commença.
-Allez, dis moi où !
-Non !
-Vilain, persifla la jeune femme en se levant après avoir subtilisé le drap.
-Hé !
-Tu me le dis ou j’allume la lumière, proposa Yumi malicieusement. J’aimerais bien voir ce qu’il y a en dessous de tes beaux abdos...
-Yumi !!
Après tout, ils étaient plongés dans le noir, nus, ayant fait l’amour pour la première fois...mais tout allait pour le mieux.
Une sonnerie empêcha Yumi de répliquer. Elle prit son portable, et Ulrich vit le sourire qu’elle avait aux lèvres s’éteindre grâce à la lumière de l’appareil.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-C’est ma mère...elle s’inquiète, elle se demande où je suis. Il faut que je rentre.
Elle partit s’habiller. Ulrich se laisse retomber sur le lit. Un superbe moment...ça n’avait durer que quelques heures, mais c’était la plus belle journée de sa vie...
Yumi était prête. Elle posa un doux baiser sur les lèvres d’Ulrich avant de sortir en silence de la chambre après un tendre bonne nuit.
Ulrich peina à trouver le sommeil après cette fabuleuse nuit, mais s’endormit en pensant à sa chère et tendre.
Yumi courait dans les rues éclairées des lampadaires. Elle arriva chez elle, et rentra silencieusement à l’intérieur. Sa mère l’accueillant, inquiète.
-Mais où étais-tu ? Heureusement que ton père ne doit rentrer que demain ! chuchota-t-elle.
-Désolée maman...c’était l’anniversaire d’un ami aujourd’hui...et j’ai complètement pas vu l’heure, mentit la jeune femme. Et pis, je suis majeure...
-Je le sais Yumi, mais tu aurais pu me prévenir au moins, fit Mme Ishiyama en embrassant sa fille au front.
-Je monte me coucher, bonne nuit maman, je t’aime.
-Moi aussi, ma puce, bonne nuit, à demain.
La Japonaise grimpa à sa chambre, bientôt suivie par sa mère qui partit dormir également. Yumi pénétra dans sa chambre et se mit en pyjama. Elle gardait ce sourire si radieux en pensant toujours à ce qu’Ulrich elle avaient fait...Elle était heureuse, tout simplement... Elle remarqua un papier posé sur son bureau impeccablement rangé. Elle le prit et l’observa. C’était une photo d’Ulrich qui souriait à une jeune femme. Une jeune femme qui n’était pas Yumi...Le sourire de cette dernière s’effaça peu à peu...elle ne connaissait pas cette personne et ça lui faisait peur...Reposant l’image, elle s’efforça à penser qu’Ulrich l’aimait elle, il venait de lui faire l’amour... Mais malgré ces joyeuses pensées, elle ne put s’empêcher de se précipiter quand elle vit une autre photo posée sur sa table de nuit. Le cœur de la Japonaise se serra de douleur...Là, Ulrich ne souriait pas à cette jeune femme...il l’embrassait...
Les larmes commencèrent à couler avant même que Yumi ne se rende compte qu’elle s’était agenouillé à terre, la tête entre les mains, pleurant toutes les larmes de son corps...Il venait de lui faire l’amour, et...elle était trompée...Elle se releva et s’écroula sur son lit, en enfouissant son visage dans son oreiller, qui au bout de quelques minutes fut assez mouillé. Elle ne dormit pas de la nuit, ne sachant comme prendre ces photos...trucage ou vérité ? Elle ne le savait pas...

Le lendemain, Yumi descendit à la cuisine très tôt. Son frère dormait encore, seulement sa mère se trouvait dans la cuisine, habillée d’une chemise de nuit et de son peignoir. Ses yeux cernés et rouges d’avoir pleuré étaient encore là et prouvaient sa tristesse. Mais elle ne laissa rien paraître quand elle entra dans la pièce. Sa mère la regarda, étonnée.
-Yumi ? Déjà levée, chérie ?
-Bonjour maman...bien dormi toi ? demanda-t-elle, ignorant les questions de sa mère.
-Bien, oui...ça va toi ? Tu as bien dormi ?
-Oui, bien sûr.
Yumi déjeuna rapidement, telle un éclair passé dans la cuisine. Mais avant de sortir, elle se retourna et fixa sa mère un instant avant de demander.
-Maman...est-ce que je peux repartir au Japon ?
-Mais, tu y vas dans 2 mois...
-Non, je veux y aller le plus tôt possible...
-Pour...(interrompue)
-S’il te plait...
-Euh...très bien...je vais en parler à ton père...mais, Yumi ? Je pourrais savoir pourquoi ?
-Fais moi confiance...
La façon dont sa fille lui suppliait de la laisser aller au Japon troublait beaucoup Mme Ishiyama. Elle ne put qu’acquiescer devant le regard suppliant de Yumi. Celle-ci monta chercher ses affaires et redescendit quelques minutes après. Il n’était que 8 moins que le quart.
-Tu...tu pars déjà Yumi ? Mais...tu as vu l’heure ?, demanda Mme Ishiyama, inquiète.
-J’ai quelque chose à faire avant...
-Yumi ?
La jeune fille se retourna. Devant elle se tenait son petit frère qui n’était plus si petit que ça. Agé maintenant de 14 ans, il commençait à devenir un bel adolescent en pleine puberté. Dégageant son propre style, il était pourtant bien tenu par Yumi qui lui avait bien rappelé que les copains n’étaient pas forcément un bon exemple...à la surprise de sa sœur, il lui avait répondu ceci.
-Mais non, c’est pas les copains, c’est Ulrich ! Je veux être aussi classe que lui !
En voyant Hiroki habillé, c’est vrai, tout comme Ulrich, la jeune femme eut un pincement au cœur. Elle se détourna finalement et partit vers la porte. Mais son frère lui barra la route.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne me dis même plus bonjour ?
-Bon, hé bien, bonjour Hiroki ! Content ?
-Mais qu’est-ce que tu as, Yu ?!
-Rien, à plus.
Elle écarta son frère et sortit dans l’air frais de la matinée. Hiroki échangea un regard avec sa mère, montrant qu’il ne comprenait rien à la situation.
-Tu le sais, je le sens, maman...
-Ces ont les affaires de ta sœur, si elle estime qu’elle doit te le dire, elle le fera...mais tu l’apprendras de sa bouche.
-Merci, je savais que je pouvais compter sur toi !, s’énerva le jeune homme en remontant les escaliers furieux.
Laissant sa mère, peinée...Mme Ishiyama se leva, tremblante. Elle se posta à la fenêtre, voulant guetter une éventuelle revenue de sa fille...mais 5 minutes après, elle comprit que c’était trop tard, elle espéra juste que le ciel lui laisse le droit de voir ses enfants...des larmes coulèrent sur ses jours froides, tombant au sol alors qu’une pluie commençait dehors.

Yumi courait, de plus en plus vite, sentant les gouttes lui glacer la peau. Finalement, elle passa enfin la grille de l’école et vint se cacher sous les arcades. Ses cheveux dégoulinaient et elle avait très froid. Ses yeux exprimait cette même froideur tandis que son cœur espérait une quelconque chaleur pour la réconforter. Mais il l’avait trompé, il se servait d’elle...
Des pas résonnèrent au loin. Yumi se tourna, les bras frictionnant avec faiblesse ses bras si peu recouverts. C’était Aelita...Elle semblait très étonnée de voir Yumi sous cette pluie battante et à cette heure. Elle s’approcha en courant.
-Mais Yumi, qu’est-ce que tu fais ici ? Je suis désolée, Ulrich est encore en haut...sûrement en train de secouer Odd...vous vous étiez donné rendez-vous ? demanda la jeune femme, curieuse.
-Non, Aelita...non...
-Yumi ? Tu es sûre que ça va ?
-Oui..., ne t’en fais pas, petite sœur...
Et là Yumi fit un sourire à Aelita. Et cette dernière sut tout de suite combien Yumi souffrait, combien elle en voulait, à qui, elle ne le savait pas, mais que celle-ci souffrait...Elle ne savait rien de ce qui avait pu se passer mais elle fit ce qu’elle lui sembla juste. Elle l’entoura de ses bras chauds et la serra fort contre elle, tandis que Yumi, poussée par un sentiment d’injustice, lâcha ses larmes tant contenues ce matin...

La sonnerie des cours retentit. Yumi se redressa et partit vers sa classe avec la ferme attention de ne plus pleurer.
Odd et Ulrich descendirent au même moment du dortoir avec Jérémie derrière. Aelita les accueillit.
-Ben, alors ? Qu’est-ce qui s’est passé ?demanda-t-elle.
-Oh, juste Einstein qui avait du mal à se réveiller !, s’écria Odd, heureux.
-Ouais et toi, tu es rentré si tard hier que tu n’as pas du dormir beaucoup, fit Ulrich, moqueur.
-Aelita ? Est-ce que tout va bien ?
Le regard de la jeune fille s’assombrit tandis qu’elle baissait la tête. Mais elle la releva et regarda Ulrich avec attention. Celui-ci ne comprit pas.
-Aelita ?
-Ulrich, est-ce que...Est-ce que ça s’est bien passé hier avec Yumi ?
Ne laissant le temps à Ulrich de répondre, Odd lança avec bonne humeur.
-Ah non ! Ca se saurait si ça s’était mal passé ! Premièrement, il aurait fait la gueule. Deuxio, il n’aurait pas balancer ces vêtements dans toute la chambre s’il était allé au lit tout seul (en insistant bien sur ces mots), et tertio...il n’aurait pas fait la grasse mat’ ! Tout garçon qui se respecte, dort après ces moments là !, justifia-t-il en levant le doigt. Aïe !!
-Tais toi un peu !, réprima le beau brun. Ben...oui, Aelita...je crois qu’Odd a tout résumé...(lançant un regard vers le jeune homme qui affichait un sourire prouvant son contentement), ça s’est super bien passé hier...pourquoi ?
-Yumi était...
Deuxième sonnerie. Cette fois, pour les premières.
-Et allez, c’est parti pour les cours, soupira Odd, son sourire disparu.
-Elle était quoi ?, poursuivit le beau brun à la jeune femme.
-Euh, je te dirais plus tard..., promit cette dernière.
Ce qui apparemment suffit à Ulrich, qui ne se faisait aucun doute au sujet de Yumi. Ils avaient passé une excellente soirée, Yumi ne pouvait pas être malheureuse, pour Ulrich, c’était hors d’idées.

Celle-ci, justement, était entrain de suivre les derniers conseils de leur professeur principal pour le bac. Ils se préparaient depuis longtemps et Yumi ne redoutait plus cette épreuve. Ses notes étaient excellentes, et elle n’avait pas de problèmes à ce sujet. Elle répondit correctement au dernier petit contrôle, et fit une prestation parfaite devant ses professeurs. Ces derniers lui auraient presque fait passer l’épreuve immédiatement. Contrairement à certains élèves qui redoutaient ce jour comme la fin de l’humanité, elle, cette Japonaise pourtant réservée, n’avait aucun problème.
Vint l’heure de manger, mais au lieu de se diriger vers le réfectoire, Yumi traversa la grille de l’école.
Les autres sortaient du bâtiment des sciences quand Odd s’exclama.
-Hé, c’est pas Yumi là-haut !
Laissant juste le temps aux autres de la voir partir, Yumi s’enfonça vers le centre ville.
-Mais qu’est-ce qu’elle va faire en centre ville ? Elle a mangé ou pas ?demanda Ulrich, abasourdi.
-T’es vraiment sûr que t’as assuré niveau prestation hier ?fit Odd, moqueur ? P’tete qu’elle a pas aimé vieux, faut te faire une raison !
-La ferme Odd ! C’est pas drôle...je me demande ce qui lui prends...mais, au fait, Aelita, tu m’as toujours pas dit ce qu’elle avait ce matin...
-Oh...ben...elle pleurait...
-Elle pleurait ? Mais...elle t’a dit quelque chose ?
-Non...elle n’a rien voulu me dire...je ne sais pas comment vous expliquez...mais quand elle m’a regardé...ça m’a fait froid dans le dos...elle semblait si...malheureuse..., expliqua Aelita, en fondant en larmes.
Jérémie la prit dans ses bras tout en jetant des regards inquiets aux deux autres. Ulrich était pensif et Odd n’avait plus trop envie de blaguer d’un seul coup...

A la fin de la journée, aucune trace de Yumi. Ils n’arrivaient pas à la voir, ni à l’intercepter. Elle les fuyait...mais pourquoi ? Ulrich commençait à prendre peur et son visage palissait d’heures en heures.
-Mais qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Elle allait très bien hier soir, je ne comprends pas...(il s’assit sur un banc) j’aimerais tellement qu’elle soit là, près de moi...que tout aille bien...
Jamais ses amis ne l’avaient vus aussi désemparé.
-Elle ne t’a pas parlé de quelque chose, un truc qui pourrait nous indiquer ses problèmes ? essaya Jérémie.
-Non...tout allait...(il se tut) attends...hier, elle m’a avoué qu’après son bac...elle...elle...
-Elle quoi ? l’encouragea Aelita qui s’assit sur le banc aussi.
-Elle veut repartir au Japon...
Les autrs restèrent bouche bée un moment. Mais à un moment Aelita qui cherchait désespérément une réponse, tourna la tête et cria en se levant.
-Yumiiii !
Les autres suivirent son mouvement et virent en effet la jeune femme, à la sortie du bâtiment administratif. Pendant que le groupe la rejoignait en courant, Odd proposa.
-Peut-être qu’elle a eu un ennui avec le proviseur, ou un truc avec Sissi...
-Ca m’étonnerait, je ne vois pas pourquoi...
-Sissi ne vous a pas entendu au moins ?
-Ben...non, je pense pas...
Ils avaient rejoints la Japonaise. Aelita se jeta dans ses bras en pleurant.
-Yumi...dis nous ce qui se passe...s’il te plait...j’ai si peur pour toi...
Avant même que la concernée ait pu répondre, Ulrich s’avança et supplia d’une voix anxieuse.
-Yumi, s’il te plait...
Alors que la jeune femme allait répondre, elle fronça les sourcils et son regard désespéré se transforma en un regard acéré vers le jeune homme. Elle écarta doucement Aelita, s’avança et gifla Ulrich. Les autres sursautèrent de ce geste. Ulrich recula, chancelant tellement la gifle l’a avait sonné. Une marque rouge ne tarda pas à dessiner sur sa joue, et il jeta un regard plus qu’étonné à sa petite amie. Celle-ci n’attendit pas son commentaire et partit en courant sous les regards stupéfaits de ses amis et surtout d’Ulrich qui sentait son monde s’écrouler...

Quelques jours plus tard, toujours aucune nouvelle. Ulrich avait tenté bien des fois d’aller chez les Ishiyama, mais que ce soit le père ou la mère de Yumi, personne ne le laissait rentrer. Même Hiroki, d’habitude si joyeux à sa vue, lui avait fermé la porte au nez. La bande ne comprenait pas tout simplement...puis un jour, le 5eme précisément, Yumi apparut. C’était sans équivoque pour passer son bac qu’elle était obligée de se rendre au lycée. Mais ils n’eurent aucune occasion de la voir. Les jours défilèrent ainsi, et les épreuves se terminèrent sans qu’ils purent lui parler, ni même l’apercevoir dans un couloir ou dans la cour...Le bonheur qu’Ulrich éprouvait se transformait en un cauchemar sinistre...
Ils se rendirent ce jour-là dans le bureau du proviseur, tous les 4. Mr Delmas les accueillit avec son habituelle courtoisie.
-Que me vaut le plaisir de cette visite ?
-Monsieur...cela fait presque une semaine que nous n’avons pas vu Yumi...Yumi Ishiyama...même pour passer les épreuves de bac, impossible de la croiser, de la voir...est-ce que vous savez quelque chose ?,s e lança Jérémie.
-Nous sommes très inquiets monsieur..., ajouta le beau brun, une mine triste collée au visage.
-Si j’ai une explication, en effet, j’en ai une. Mais ça m’étonne que vous ne soyez pas au courant. Yumi est partie au Japon précisément dans la nuit. Elle commencera là-haut sa formation de puéricultrice avec sa famille.
Les 4 futurs adultes restèrent cloués. Aelita éclata en sanglot dans les bras de Jérémie. Le proviseur était très surpris mais il avoua à ses élèves que quand Yumi était venu le voir, son attitude lui avait semblé bizarre. Ils sortirent en remerciant vivement Mr Delmas.
Maintenant qu’allaient-ils faire ? Le seul moyen de la joindre était le portable, mais combien de fois avaient-ils essayés...Ulrich se retira seul, dans sa chambre sous les regards compatissants de ces amis. Ils entendirent peu de temps plus tard des bruits de frappe, le samouraï défoulait certainement sa haine et son désespoir d’avoir perdu celle qu’il aimait...

_____________________________

1 ans plus tard, Paris.

-Odd...allez, grouille toi un peu !, houspilla Ulrich, sur les nerfs.
-Ca va, ça va..., soupira-t-il.
Odd se leva péniblement et tout en s’habillant, jeta un regard furtif vers Ulrich. Celui-ci semblait encore de mauvaise humeur...cela faisait maintenant un an que Yumi était partie, comme ça, sans rien dire, et Ulrich avait eu beaucoup de mal à digérer cette séparation forcée. Il se montrait désormais agressif envers tout le monde et s’énervait facilement. C’était comme si on lui avait enlevé l’envie, l’espoir de vivre...
Il ne disait plus rien, mangeait moins, son corps déjà si fin s’était amaigri...Mais il avait renforcé son entraînement de penchack-silat non seulement pour se préparer à la formation qu’il allait subir pour pouvoir obtenir sa licence, mais aussi pour défouler la colère qui régnait à présent en lui, sans le lâcher.
Le beau brun en tête, Odd à la traîne, ils descendirent les escaliers et rejoignirent Aelita et Jérémie qui déjeunaient à présent en un mignon tête à tête. L’arrivée d’Ulrich jeta un froid à la table, laissant chacun dans ses pensées...
Pourtant, il y avait une semaine, ils avaient fêtés l’anniversaire d’Ulrich. Essayant au mieux de lui changer les idées, ils lui avaient offerts un stage de penchak-silat durant un week-end. Ca avait beaucoup plu au jeune homme, mais le jour de son anniversaire, le vendredi, il n’avait pas arrêté de surveiller le courrier, son téléphone ou autres moyens de communication...
Aujourd’hui, ils étaient en préparation au bac, ce qui accentuait sa mauvaise humeur. Il se murait pourtant dans ses révisions, lui permettant de relever son niveau.
Ils remontèrent chercher leur sac et Aelita, Odd et Ulrich redescendirent presque en même temps. Seul Jérémie manquait. Ils attendirent quelques minutes puis l’heure de la sonnerie approchant, ils partirent voir ce que faisait le petit génie. Celui-ci observait son ordinateur avec une immobilité parfaite.
-Jérémie ? Que se passe-t-il ?demanda Aelita en s’avançant pour voir l’écran.
Elle se figea automatiquement en étouffant un cri. Jérémie se retourna, tremblant.
-Ce n’est pas possible...non...
-Qu’est-ce qu’il se passe ? s’enquit Odd.
-Xana...il a lancé une attaque !!
Ulrich, qui avait croisé les bras en attendant une réponse, les décroisa et fixa les deux scientifiques avec une mine déconfite.
-Mais...mais c’est pas possible ça ! On l’a désactivé il y a un peu plus d’un an !, bredouilla-t-il.
-Pourtant, le super-scan est formel, il a lancé une attaque..., affirma Jérémie, remis de ses émotions.
-Quand ? Quand a-t-il lancé l’attaque ?, s’informa Aelita, plongée dans ses pensées.
-Euh...attends...Le 6 juin 2009...hein ?! 2009 ?
-Mais c’était l’année dernière ça ! On est en 2010 ! s’écria Odd, complètement désorienté.
-Tu ne t’es pas trompé Jérémie, demanda Ulrich, prévoyant.
-Mais non ! Tout est là ! L’heure de l’attaque, tout...hé...il y en même une deuxième...qui s’est passé avant celle-là...elle n’a duré que quelques minutes, c’était le soir du...du jour où on a éteint le supercalculateur...la deuxième attaque, elle, a commencé le 16 juin...Quelqu’un sait ce qui s’est passé le 16 juin ?
-...c’était le jour où Yumi est partie au Japon..., lâcha Ulrich, serrant les poings.
Silence pesant dans la pièce. La sonnerie retentit.
-Jérémie, vite regarde où a été lancée la deuxième attaque !, pressa Aelita.
-Euh...au Japon...
Le visage d’Aelita blêmit tout comme ceux des autres. Ulrich se prit la tête entre les mains.
-Bon, on va en cours, et à midi on file à l’usine pour déterminer ce qu’il en est...
-Mais et l’attaque ?, demanda Odd.
-Ca fait un an qu’elle est en place, je pense qu’on peut attendre un peu...
-Oui, c’est vrai...

Les cours furent interminables pour Ulrich qui se demandait ce que Xana avait trafiqué...puis, au grand soulagement de tous les élèves, la sonnerie retentit.
Ils se dirigèrent en courant vers cette usine qu’ils n’avaient plus jamais pénétrés depuis un an...
Le monte-charge les emmena au labo. L’écran tournait à plein régime. Jérémie s’installa et observa attentivement les manœuvres qui s’y faisaient. Puis il commença à taper sur le clavier, sous l’œil impatient des autres.
-Je vais essayer de voir si l’attaque a des conséquences visuelles au Japon...voir si Yumi va bien...
-Attends, tu peux voir Yumi ?, demanda Ulrich l’interrompant.
-Bien sûr. Je me relis à un satellite et le tour est joué. Comme si tu la voyais à la télé, répondit Jérémie.

Une fenêtre s’ouvrit. Une vue aérienne...Kyôto affirma Jérémie. Il zooma au fur et à mesure, le satellite ayant repéré Yumi. La vision se faisait plus claire à présent et l’on survolait une banlieue plaisante, tranquille et verte. Tout en zoomant, Jérémie cherchait le but de l’attaque. Elle visait une personne. Nell Stern.
-Nell...Stern?, lut Jérémie.
Tous les regards se tournèrent vers Ulrich.
-Ben, quoi je le connais pas !
-Tu n’as pas de la famille au Japon ?hasarda Odd.
-Mais non !
Maintenant, on ne voyait qu’une seule maison, et une jeune femme en sortit. C’était Yumi...
-Ouah ! Elle a changé..., s’exclama Odd.
-Ses cheveux sont plus longs, et j’ai l’impression qu’elle a pris quelques kilos, non ?, observa Aelita.
Yumi déposa un sac dans une voiture puis refit le chemin inverse.
-A votre avis, c’est qui cette Nell ? Elle concerne Yumi ou pas ?demanda Ulrich.
-C’est à toi qu’on devrait demander ça ! répliqua Odd.
-Ma famille n’est pas la seule à s’appeler Stern dans le monde !
-Oui, mais je ne vois pas l’intérêt que Xana aurait si cette Nell n’était pas dans nos familles...Donc, elle te concerne forcément, expliqua Jérémie.
-Regardez !, s’écria Aelita.
Yumi ressortait à présent, portant...un bébé dans ses bras. Jérémie fit un zoom. Des cheveux bruns, des yeux bridés, une petite frimousse adorable...
-Franchement je vois pas qui c’est...sa petite sœur ?proposa Odd.
Les deux autres garçons firent la moue. La scène devenait comique quand Aelita s’exclama.
-Mais enfin, vous voyez pas que c’est sa fille ?!
-Quoi ?firent en même temps les garçons.
-Sa fille ?, répéta Ulrich en fronçant les sourcils.
-Ne fais pas ses yeux là, il est de toute évidence que c’est la tienne aussi !, gronda Aelita. Puis poursuivant : Yumi a pris un peu de poids, elle était enceinte, mais elle est de nature fine, c’est pour ça que ça ne se voit pas tant que ça, elle porte dans ses bras une petite fille de toute évidence à l’origine Japonaise, ce n’est sûrement pas sa petite sœur, puisque ses parents sont restés à Paris, et enfin, cette petite s’appelle Nell Stern, et c’est certainement la fille d’Ulrich par son nom et parce que Yumi ne fréquenterait aucun autre garçon...et vous avez vu comment elle est petite ? Trois mois pas plus...c’est logique :neuf mois de grossesse, plus trois mois, ça fait un an, non ?termina-t-elle.
Les garçons étaient ébahis. Aelita haussa les épaules comme si c’était évident.
-Bah, ça y est...t’es papa ! rigola Odd en faisant une tape amicale à Ulrich.
Ce dernier s’évanouit, tombant lourdement à terre.








Ulrich ayant repris vaguement ses esprits, il regardait à présent très attentivement sa fille. Cela faisait bien 5 minutes que le groupe observait les allées et venues de Yumi et de son enfant. Ils étaient simplement chez le pédiatre, une attitude normale puisque le bébé n’avait que 3 mois. Pendant que le médecin examinait calmement Nell, Yumi lui parlait des habitudes de l’enfant, son alimentation, qu’elle continuait à la faire téter, et que tout se passait parfaitement bien.
-Est-ce qu’elle dort bien ? Elle fait ses nuits ?
-Plutôt oui. Ca lui arrive des fois de me réveiller la nuit, mais elle se stabilise.
-Très bien...(se tournant vers l’enfant) tu es en parfaite santé, petite puce ! Allez, plus qu’un petit vaccin et maman te récupère.
La fillette ne broncha pas pendant que le médecin la vaccinait. Elle se contenait de sourire gentiment à sa mère qui lui faisait des petites mimiques. La visite étant terminée, Yumi la rhabilla posément tout en discutant avec le docteur qui étudiait ses papiers.
-Alors, tonton, aucune femme en ce moment ?
-Yumi...
-Bah quoi, je m’informe ! J’aimerais bien avoir une tante...
-Tu en as déjà une, non ?
-Et pis, ce serait bien que tu te trouves quelqu’un, non ? continua la jeune femme, déterminée à décider son oncle.
-Apparemment un médecin ne tente pas toutes les femmes...
-Je suis sûre que si ! Bon, je vais y aller, quelques courses à faire...on se voit ce soir !
-Ce soir ?
-L’anniversaire de grand-mère...tu as oublié ?
-Ah non ! Maman...j’ai même pas de cadeau...
-Si ça se trouve, tu trouves personne parce que tu oublies le jour du rendez-vous à chaque fois ! Ce qui est un comble pour un médecin généraliste, non ? fit Yumi, moqueuse.
-C’est ça, moque toi de moi !
Mr Ishiyama s’approcha de Yumi et commença à la chatouiller, au grand plaisir de Nell qui adorait voir les gens rigoler.
Quelques minutes, plus tard, Nell dans ses bras, gazouillant gaiement, Yumi monta dans sa voiture et se dirigea en centre ville. Alors qu’elle était prise dans un bouchon, Yumi se prit à contempler sa fille tendrement. Celle-ci s’était endormie comme à chaque voyage qu’elle faisait en voiture...
-Dieu que tu ressembles à ton père toi... murmura Yumi, les larmes aux yeux.
Le souvenir d’Ulrich lui faisait toujours de l’effet et elle ne pouvait s’en empêcher en regardant sa fille, sa si jolie fille...
La circulation se débloquant, Yumi sécha ses larmes et se concentra sur la route.

Au labo, Jérémie fermant la fenêtre, Ulrich se retira dans un coin pour pleurer, ne pouvant retenir ses sanglots.
Odd vint le réconforter.
-A ton avis, qu’est-ce qui l’a poussé à faire ça ? Elle ne le ferait jamais... réfléchit le beau brun, essayant de se calmer.
-Je ne sais pas...tu crois que Xana serait dans le coup ?
-Sans doute...il n’y que lui ! vociféra le jeune homme.
Ses points se serraient alors que la tristesse laissait place à la colère.
-S’il les touche...murmura-t-il.
-Calme toi Ulrich. Je pense que tu as raison, mais il faudrait d’abord réussir à joindre Yumi, lui demander des explications calmement et surtout protéger Nell. Elle est fragile toute petite, si Xana s’en prend à elle... raisonna Aelita.
-Il ne le fera pas !Je serai là...
-Ca veut dire qu’on va au Japon ? questionna Odd.
-Euh...non, là, Odd, on va à l’école, tu as vu l’heure qu’il est ? On va se faire tuer sinon...
-Oh...mais comment on va faire alors ? Xana va savoir que l’on sait tout, il va réagir, non ? pensa le blondinet.
-C’est vrai ça, Jérémie, dit Aelita.
-Ne vous en faites pas...on va l’appeler d’un autre téléphone, un numéro qu’elle ne connaît pas...
-Et comment on va faire ?
-D’ici bien sûr...mais d’abord, au lycée.

Yumi, elle, continuait son chemin, ne se doutant pas que ses amis l’observaient...
Elle rentra chez elle avec ses commissions, et fut accueillie par sa tante.
-Alors ma puce, le verdict du médecin ? rigola Mme Shimizu.
-Oh, mais elle va très bien, tout est normal chez cette petite princesse, répondit Yumi fièrement en posant sa fille dans son transat.
-Tiens, j’ai ramené le gâteau de ce soir...figure toi qu’il avait oublié, tonton !
-Sezu a oublié? C’est bien mon frère ça... soupira Mme Shimizu. Au fait, tu as des nouvelles de France, Hiroki a eu son brevet...un truc comme ça, enfin, tu dois connaître...
-Son brevet ? Ah, c’est bien ! commenta la jeune femme en déballant ses paquets et posant le gâteau au frigo.
-Allez, princesse...on va miam, hein ? dit Yumi en prenant sa fille qui réclamait.
-Et...dis Yumi...
-Oui, tata ?
-On a jamais vraiment parlé mais...(regarda Nell qui tétait avec appétit), tu connais le père de Nell ?
-...bien sûr...
Son visage s’était embruni et elle se perdait dans les yeux profonds de sa fille, comme ceux d’Ulrich...
-Qu’est-ce qui s’est passé, Yumi ?
-Il m’a trompé...avoua lugubrement la jeune Japonaise.
-Ah...
-Pourtant...je n’arrive toujours pas à y croire tata...(plongea ses yeux larmoyants dans ceux de sa tante), tu ne peux pas savoir comme...c’est horrible...il venait de me faire l’amour...et le soir...ton cœur si empli de joie se casse...(se lève et tape doucement dans le dos de sa fille ayant finie).
-Oh tu sais, je le sais très bien...avant de connaître ton oncle...ta mère m’avait bien prévenue, mais que veux-tu...l’amour ne si dicte pas...
-Tu te rappelles quand j’ai appris que j’étais enceinte ?
-Bien sûr Yumi...

La porte claque.
-Yumi ?
-C’est moi, t’en fais pas tata...
-Comment ça s’est pa...(interrompue)
-Mal !
-Pardon ?
Un porte claque à nouveau. Yumi est en colère...Sa tante décide de se lever, apparemment, il s’est passé quelque chose...
-Raconte moi enfin !
-Je me suis évanouie pendant l’entretien !
-Hein ?Evanouie ?
-Oui...je me suis réveillée, Mr Harumi était au dessus de moi, sa secrétaire aussi, j’étais allongée...mais explique moi ce qui ne va pas chez moi ?! Il fallait que ça arrive en plein entretien d’embauche...
-Je le connais, tu sais bien, je suis sûre qu’il va te prendre quand même, vous avez eu le temps de parler ?
-Oui...
-Tu te sens mal ? Tu veux t’allonger ?
-Non...ça va tata, ça va...
Mme Shimizu réfléchit et demande, sérieuse.
-Tu as un petit copain ?
-Pardon ? s’exclama Yumi en se retournant.
-Je te demande si tu as un petit copain...il se pourrait fortement que tu sois enceinte, tu sais...
-Mais non...c’est...c’est impossible...oh...non...
-Vous avez oublié de vous protéger, c’est ça ?
-On...était un peu saouls...oh tata...qu’est-ce que je vais faire...

Un mois plus tard, Yumi décidait de garder ce bébé lors d’une visite chez son oncle qui avait confirmé l’état de la jeune femme.
Elle était heureuse...mais bien sûr, il manquait quelqu’un...il manquerait toujours ce quelqu’un...aussi, Yumi décida également, que même s’il l’avait fait souffrir, elle porterait son nom...une Stern...


-Et j’ai pas tardé à devenir grosse...
-Oh...tu t’es vu ? Tu es plate comme une planche...je ne sais pas si tu te rappelles la naissance de ton cousin...ohlala ce ventre que j’avais après...toi, c’est comme si tu n’avais rien eu, tu fais du sport, et tu es de nature fine de toute façon...tu pourrais avoir 5 enfants, ça ne changerait rien !
-Euh...si peut-être tata...et pis, je suis pas prête de les avoir ces enfants-là...
-Mais si...tu verras, tu es jeune...







Paris.
Ulrich Stern se mord officiellement les doigts. Ce jeune homme est dans un état de stress pas possible. Il a 18 ans, c’est le bac bientôt, me direz vous...hé bien, non. Ce jeune brun, si fort d’habitude, si solide, est entrain de stresser comme si sa vie dépendait du moment suivant. Et pour cause, il vient de se rendre compte que sa vie ne se résume plus qu’à lui, et l’amour qu’il porte à une certaine Japonaise...non, maintenant, sa vie a changé. Il doit réussir sa vie, non plus pour lui, mais pour sa fille...Ulrich Stern est père depuis 3 mois, la vie de cette petite fille, ce bébé innocent, dépend lourdement de lui...
Jamais il ne laissera la femme qu’il aime s’en occuper seule...pas qu’il n’a pas confiance, au contraire...Mais maintenant sa vie est liée à ces deux personnes...il en est heureux. Mais...Yumi voudra-t-elle de lui ? De son amour ? De la protection qu’il peut apporter à leur fille ? Son univers bascule...son rêve...être avec Yumi, fonder une famille avec elle...et ça s’est réalisé. Maintenant que c’est fait, il risque de tout perdre...de ne pas pouvoir profiter de ce bonheur...des deux femmes de sa vie...
Alors qu’Aelita tient le téléphone portable du père de Jérémie, passé de visite pour des nouvelles à l’approche de l’examen, Ulrich tremble de peur...quelle va être sa réaction ? Va-t-elle lui raccrocher au nez ? Non...c’est pour ça qu’ils ont décidés que ce serait Aelita...
Cette dernière parcourait la chambre de Jérémie, faisant les cent pas. Au final, elle raccrocha.
Jérémie soupira.
-Numéro pas attribué... lâcha la jeune fille.
-Bon, bah y’a plus qu’à chercher...ça devrait être simple, compris Jérémie.
-Pourtant Yumi sait bien que rien ne peut te résister, non ? réfléchit Odd.
-Peut-être, mais ça fait quand même une protection en plus. Et pis...je ne pense pas que Yumi veuille vraiment...casser les ponts, expliqua Aelita.
-Hein ? ne comprit pas le blondinet.
-On connaît tous très bien Yumi...on ne sait jamais, un accident, un remord, quelque chose...elle n’a pas voulu forcer...ça prouve qu’on a une petite chance...
Ulrich soupira et leva les yeux. Jérémie s’exclama enfin.
-Trouvé ! Aelita, je te donne le numéro...
-Ok, répondit-elle.
De nouveau cette attente et cet étau qui se resserre autour du cœur du beau brun. Le visage d’Aelita se tendit. Une voix féminine résonnait dans le portable.
-Yu...Yumi...c’est moi...Aelita...
Silence. Aelita prit peur.
-Yumi ?
Re silence. Les points d’Ulrich se serrèrent, son esprit priant qu’elle réponde à son appel. A leur appel...
-Oui, salut Aelita.
Aelita se retint de soupirer de soulagement.
-Euh...comment tu vas ?
-Hum...bien, très bien...et toi ?
-Ben...en fait, on...euh, je m’inquiétais pour toi...grande sœur...
La voix de Yumi se fit plus joyeuse.
-Tu m’as manquée Aelita...si tu savais...
-Yumi...pourquoi es-tu partie ?
-Je...j’avais mes raisons petite sœur, répondit la jeune femme d’une voix un peu plus dure qu’elle ne l’aurait voulu. Demande à Ulrich si tu veux.
-Mais...je t’assure qu’il ne sait rien...
-Où sont les autres ?
-Ben...à côté de moi...
-Même Ulrich ?
-...oui...
Yumi soupira.
-Il m’a fait trop de mal Aelita...en une nuit...il m’a brisée...
-Tu...tu parles de la nuit où on a éteint Xana ?
-Oui...mais après, ce n’est pas ce que tu penses...mais ne compte pas sur moi pour en parler Aelita. Tu ne feras pas changer d’avis.
-Et si je te dis que Xana est toujours activé ? Tu me crois ?
-Comment ? Xa...Xana est...mais on l’a...
-Je sais...Yumi...quelle que soit la raison qui t’a poussé à partir...c’est un coup de Xana...je t’assure...
-...
Aelita attendit, ne voulant pas brusquer son amie.
-Mais qui vous dit que ce n’est pas en réalité la vraie faute d’Ulrich ?
-Yumi, je sais que tu lui en veux...mais essaie d’imaginer que c’est Xana...que tout était faux...Ulrich n’a rien à voir avec ça...
Ce dernier écoutait avec attention, comme les deux autres. Aelita parlait tout en le regardant, ce qui accentuait sa sincérité dans sa voix.
-Si tu savais comme il a pleuré...il s’en veut...sans...sans savoir ce qu’il a fait. Puis on a découvert la tour activée...Yumi...ça fait un an qu’elle est activée.
-Un an ? Mais...pourquoi ?
-Deux attaques avaient été lancées...une pour te faire partir...et une autre lancée contre...ta fille.
-Comment tu...
-Yumi, il faut que tu reviennes avec Nell...
-Je...Aelita même si je le voulais, mais non...elle est bien trop petite en plus pour faire ce voyage. Elle n’a que...
-Trois mois, je sais...Yumi...je...attends, s’il te plait. Tu ne raccroches pas, hein ?
-...non...je ne raccroche pas.
Aelita fixa les garçons.
-Tu penses qu’on pourrait... dit Aelita en regardant Jérémie.
-Non, et pis, on ne pourrait pas du Japon...il faut tout faire ici...Yumi au Japon, et nous ici, on ne peut pas plus...
-Mais si Xana lance une attaque contre Nell ?
C’était la première phrase qu’Ulrich prononçait. Jérémie savait bien que le jeune brun ne pouvait s’empêcher de penser à la sécurité de sa fille, c’était naturel...
-Yumi devra s’en occuper...seule. Etre vigilante, et nous prévenir le plus tôt possible. Passe la moi Aelita. Yumi ?
-Jérémie ?
-Oui...bon, je ne vais pas passer par 4 chemins...personne ne pourra voyager...et on sera beaucoup occupés avec le bac, et je doute qu’Ulrich et Odd auront des notes brillantes...Yumi, au moindre truc, tu nous appelles...la vie de Nell en dépend...Yumi ?
Pas de réponse.
-Yumi ?!
-Jérémie...qui me dit que vous ne faîtes pas ça, juste pour...
-Yumi...je te le promets...
La jeune femme était sur son lit, assise, une photo entre les mains.
-Jérémie, est-ce que je peux t’envoyer une photo ? Rien n’a changé ?
-Non, bien sûr...C’est quoi comme photo ?
-Si Xana a bien lancé une attaque pour me faire partir, alors...alors ces photos sont tout simplement fausses.
-Je peux facilement le voir, envoie les moi de suite à mon ordi.
-Tout de suite, attends...je mets le haut-parleur.
Les 4 amis entendirent les faits et gestes de la jeune femme. Odd ferma les yeux, pensant à cette année qu’ils n’avaient pas passé ensemble, Jérémie pensait douloureusement à ce souvenir où ils s’entendaient encore à merveille, Aelita avait le regard vide, et Ulrich s’imaginait au Japon, avec elles...
Des pleurs les firent tous sursauter. Ulrich eut un doux sourire. Le premier depuis longtemps.
-Excusez moi, 2 minutes le temps d’aller voir la demoiselle.
Avant même que Jérémie réponde, Ulrich répliqua.
-Va t’occuper de notre fille, Yumi...
Les 4 sentirent Yumi hésitante. Elle venait d’entendre la voix d’Ulrich qu’elle n’avait plus entendue depuis maintenant un an...
-Tu lui manques tu sais...murmura Yumi, la voix tremblante.
Un bruit de porte résonna. Les cris du bébé se firent plus aigus puis s’atténuèrent peu à peu.
-Je suis revenue...
En effet, le petit groupe entendait les gazouillements de Nell qui ne se doutait absolument pas que son père était de l’autre côté du téléphone...
-Yumi, est-ce que tu as un travail ?reprit Jérémie.
-Oui, mais je travaille à mi-temps. Quand je ne donnerai plus le sein à Nell, ce qui ne devrait pas tarder, je passerais en plein temps...mais pour l’instant, non.
-Tant mieux...il faut que tu sois le plus possible avec elle.
-Je peux l’emmener au travail, elle est calme...rassura Yumi. Et elle n’est jamais seule bien évidemment. La nuit, je la mettrais dans ma chambre...
-Parfait...sinon...tu n’as rien remarqué durant cette année ?
-Ben...maintenant que tu le dis...je n’ai pas eu beaucoup de chances pendant ma grossesse...
-Du genre ?
-Du genre, il n’y avait qu’un seul médecin qui était de garde et libre...chose assez rare, surtout à Tokyo. Mes parents n’ont pas pu venir pendant 2 semaines...
-C’est vrai que Nell, sur Lyoko...rigola Odd. C’est Ulrich et Yumi mélangés. Une vraie Lyokoguerrière !
-Odd... gronda Yumi. Pourtant elle rit de bon cœur.
-Bah quoi ? répliqua innocemment Odd.
-Ah...voilà la photo Yumi, prévint Jérémie.
-Hum...
-Voyons voir...
Ulrich regarda à l’écran l’image...il comprenait à présent...même si Yumi n’aurait pas du partir sur un coup de tête.
-Je peux vous dire que ce n’est pas moi ! Je la connais même pas...
-Ulrich a raison Yumi...c’était une fausse. En zoomant, on s’en rend facilement compte...
-Hum...je sais...Vous les finissez quand vos épreuves de bac ?
-Le 15, répondit Jérémie.
-Ok...j’ai plus qu’à tenir...mais vous pensez vraiment que Xana va s’en rendre compte ?
-Je ne sais pas ce qu’il compte faire Yumi, mais une chose est sûre, la tache ne va pas être facile, tu sais...il attend peut-être que ça...
-Hum...ok. Bon...je...je vais vous laisser...vous n’avez pas changé de numéro ?
-Non, mais toi si ! répliqua Odd.
-Rooh...je le sais que j’ai été idiote...
-On comprend Yumi, ça peut arriver à tout le monde...jamais on ne t’en voudra...dit Aelita.
-C’est...c’est vrai Yumi...on sera toujours là...je serai toujours là...rappela Ulrich d’une voix douce.
-Ulrich...je suis vraiment désolée, tu sais...si j’avais su...et...on avait bu...
-Je sais Yumi.
Le groupe était maintenant gêné mais heureux que la conversation se soit si bien passée.
-Bon...je...Nell commence à avoir faim, je vais vous laisser...
Ulrich s’empara du téléphone rapidement, coupa le haut parleur et sortit de la chambre avec un clin d’œil d’Odd.
-Yumi...est-ce que je peux t’appeler...plus tard ?
-Oui...je...suppose que tu as plein de questions...
Le jeune homme sourit. Pouvoir lui parler...quel bonheur.
-Merci...mais Yumi ?
-Oui ?
-Je...je...tu m’aimes toujours ? Ou...
-Non, Ulrich, je ne t’ai pas remplacé...malgré tous mes efforts...tu ne peux pas savoir comme je t’aime. Surtout que je sais maintenant que c’était Xana...
Un gazouillement se fit entendre du côté de Yumi. Ulrich resta un moment en silence, savourant ce qu’il venait d’entendre.
-Elle a une jolie voix...
-Et encore tu n’as pas entendu quand elle pleure !
Les deux amoureux éclatèrent d’un rire complice. Le bébé, voyant sa mère rire, fit de même, amusée et heureuse.
-Au fait Yumi...merci.
-Pour quoi ?
-Ben...de l’avoir appelé Nell Stern...
-Même si officiellement ce n’était que ma fille, j’ai voulu lui donner son vrai nom...Bon, je dois y aller...je te promets Ulrich...quand tout sera fini...tu la verras...
-J’ai hâte de...de vous voir. Tu m’as terriblement manquée...
-Toi aussi...à tout à l’heure.
-A tout à...(interrompu)
-Stern !!!! Que fais tu dans les couloirs à cette heure ci ? vociféra Jim.
Ulrich raccrocha immédiatement.
-Je...
-Tu téléphones ? A qui ? Tu sais pourtant que c’est interdit ! Allez, file, tu as de la chance parce que c’est bientôt les examens !
Ulrich n’attendit pas son reste et fila dans sa chambre où l’attendait Odd.
-Alors, c’était comment ?
-Quoi, c’était comment ? répliqua Ulrich, sur la défensive.
-Bah...elle t’aime toujours ?
Un sourire béat s’afficha sur le visage d’Ulrich qui se laissa tomber sur son lit.
-Ouais...j’y crois pas...la femme de ma vie m’aime toujours, envers et contre tout, et ma fille est adorable...
-Tu l’as entendu ? Elles faisaient des beaux « areu » ?
Alors que le blondinet s’attendait à une remarque, Ulrich ne fit qu’hocher la tête, perdu dans un bonheur incroyable. Son univers se reconstruisait et à nouveau il se sentit bien.







Chambre d’Ulrich et Odd.
Le beau brun enfile son habituel pyjama kaki quand son portable vibre. Il se précipite, manquant se prendre les pieds dans Kiwi. Un mms de Yumi...un sourire éclatant éclaira son visage. Sa petite fille...elle était tellement jolie, mignonne...la première photo, celle où elle dormait l’attendrissait...il regarda la deuxième, elle était marrante. Nell regardait l’objectif avec une mine curieuse et étonnée. Un bruit le tira de sa contemplation.
-Ulrich...mais qu’est-ce que tu fais ? Tu devrais pas dormir ? râla Odd.
Ulrich sauta sur ses pieds énergiquement comme s’il était 10h du matin, et vint montrer fièrement son portable à Odd. Celui-ci se frotta les yeux.
-C’est Nell ? Oh...elle est trop mimi quand elle dort ! Mais c’est clair qu’elle doit être comme toi !
-Comme moi, comment ça ?
-Bah pour réveiller les gens ! Je plains Yumi !
-Merci, c’est gentil, rappelle toi que si tu ne rates aucun cours, c’est grâce à moi.
-Mais là, c’est un ange...oh, qu’est-ce qu’elle a marqué Yumi après la photo ?
-Rien rien !
Ulrich rougit comme une tomate en reprenant son portable.
-Ouais ouais... « voilà ta jolie fille qui dort calmement (enfin^^), je t’aime mon amour, Yumi », c’est si miiiiiignon...
-Odd...
-Oui, oui, j’arrête...(remonte sa couette) je te laisse. Bonne nuit.
-Bonne nuit Odd...
Ulrich s’endormit. Il rêva de Yumi et de Nell, ils étaient réunis, heureux...

Les jours passèrent. Aucune attaque n’était signalée. Ulrich et Yumi se téléphonaient tous les soirs, partageant leurs soirées, discutant de leur journée et surtout de Nell. Ulrich tenait à chaque détail de sa journée. Yumi se plaisait à lui raconter des petites anecdotes car le beau brun voulait tout savoir de sa fille, il voulait la connaître par cœur...rattraper ses 3 mois...
Un soir, alors qu’Ulrich se précipitait en hâte dans sa chambre, Odd lui suivant avec peine, Sissi vint leur barrer la route.
-Alors, on est pressés ?lança-t-elle, provocatrice.
-C’est ton cerveau qu’on a pressé, je me demande encore comment tu as réussi à entrer en terminale ! répliqua Odd.
-Toi, je ne t’ai pas causé. Ulriiiiiiiiiich, tu fais quoi ce soir ?
Bien sûr, seul le groupe connaissait l’existence de Nell...
-En tout cas, rien qui est à voir avec toi.
-Tu ne voudras pas qu’on sorte rien que tous les deux...se faire un ciné...y’a un très bon film ce soir...
-Non, aucune envie, je vais réviser de toute façon. Et c’est pas demain la veille que je vais sortir avec toi, répondit le beau brun en continuant son chemin.
-En tout cas, si tu ne sors pas avec moi, ça ne serait sûrement pas Yumi...murmura Sissi, consciente qu’elle s’emmanchait sur un sujet plus que délicat.
-Qu’est-ce que tu en sais ? dit Ulrich, tournant le dos à la pimbêche.
Cette réponse déstabilisa la jeune femme.
-Comment ? Mais elle t’a quitté ! Tout le monde sait que l’année dernière, elle est partie subitement après le bac, c’est mon père qu’il me l’a dit...
-Tu veux plutôt dire que tu as lu son dossier, non ? persifla Odd entre ses dents.
-Elle t’a plaqué, je ne vois pas pourquoi tu continues à espérer, continua la peste en ignorant Odd.
Elle s’approcha lentement d’Ulrich et posa une main sur son torse athlétique.
-Ce n’était pas une fille pour toi...moi, je suis encore là..., chuchota Sissi langoureusement.
-Mais toi, tu ne me donneras jamais d’enfants...
Sissi recula.
-Quoi ?
-Durant l’année dernière, Yumi était enceinte de mon enfant, ma fille Nell...ça te cloue le bec, hein ?lança Ulrich durement. Yumi est tout pour moi, elle me rend heureux, elle m’a donné une fille ! J’ai une famille avec elle, et je l’aime. Alors je te préviens, continue à la traiter comme ça, et tu auras à faire à moi...mais je ne serai pas gentil.
Lui jetant un dernier regard froid, Ulrich tourna les talons et reprit sa route vers le dortoir des garçons.
Sissi était pétrifiée sur place. « Cette peste de Yumi a réussi à avoir MON Ulrich...non...elle ne l’aura pas...j’aurais cette gamine...elle ne doit pas exister ! Et pour ça, il n’y a qu’un seul moyen... »
La peste repartit furieuse tandis qu’un spectre fait de fumée rôdait derrière elle. Il hésita un moment mais finalement se jeta sur elle. Elle se débattit à terre mais ne réussit pas à crier quand le fantôme rentra en elle. Des curieux symboles apparurent dans le blanc de ses yeux et elle se releva calmement pour sortir du bâtiment. Sissi partit dans le bureau de son père, et celui-ci n’était pas là, la possédée s’empara de son porte-feuille. Elle partit dans la rue et marcha longtemps, tel un robot. De longues minutes plus tard, elle arriva à l’aéroport. A un guichet, elle prit un billet immédiat pour Kyotô...

Au lycée, Ulrich cherchait à joindre Yumi pour la 3eme fois. Bizarrement, elle ne répondait pas. Il se résolut alors à lui laisser un message sur son répondeur et un sms. Il révisa l’épreuve du lendemain une fois de plus, jetant constamment des regards à son portable. Odd était amusé de ce cirque et se cachait derrière son classeur pour éviter les remarques du samouraï.
Aelita et Jérémie vinrent leur rendre visite pour les aider sur un problème, une question de dernière minute, le stress y faisant de beaucoup.
Ils passèrent une demi-heure à ressasser l’essentiel. Ils étaient prêts. Seul Ulrich semblait dans la Lune.
-Hé Ulrich ! Arrête un peu de penser à Yumi et concentre toi enfin !, sermonna Jérémie.
-Euh oui oui...
-Tu l’as appelé tout à l’heure, ça suffit, non ?
-Et toi, si Aelita avait passé un an loin de toi, tu ferais quoi Einstein ? plaisanta Odd.
-Euh...
-Je ne l’ai pas eu au téléphone justement, Jérémie, et ce 3 fois, c’est pour ça que je m’inquiète. J’espère qu’ils ne leur ait rien arrivé...
Un silence s’abattit dans la chambre. Aelita reprit.
-On réessaiera ce soir, et pis on a bientôt fini.







La soirée défila lentement, Ulrich soupirant à chaque fois qu’il regardait son réveil. D’après les calculs d’Odd, le beau brun ne pouvait s’empêcher de surveiller le portable pour les messages, et le réveil pour l’heure toutes les 3 minutes. Un accro de la Japonaise, d’après notre expert blondinet.
L’heure d’aller se coucher arriva mais Ulrich ne lâchait pas l’affaire.
-Ulrich...il est 22h...tu comptes faire le gué encore combien de temps ?
-Jusqu’à ce qu’elle m’appelle...
-Mais...roh Ulrich, fous lui la paix aussi, tu sais que t’es possessif ? Il va rien leur arriver tu sais...si ça se trouve elles dorment, ce que, par exemple, MOI j’essaie de faire, et de ce fait, ta chère et tendre Yumi est sûrement loin de penser à toi !
La mine d’Ulrich s’attrista et il resserra ses jambes contre lui. La scène devenait pathétique. Odd eut pitié de lui, il réalisa que ses paroles étaient un peu dures. Quelle ironie pour ce grand sportif musclé de se ronger les sangs pour une jeune femme. Si on m’avait dit ça en 4e, pensa Odd, j’aurais éclaté de rire, dis donc...Ulrich...amoureux fou au point de devenir soucieux...et de ME faire devenir fou...c’est incroyable mais vrai ce truc...le froid et réservé, timide Ulrich...c’est in-cro-ya-ble...
Odd s’endormit alors qu’Ulrich regardait une énième fois son portable dont la batterie s’affaiblissait rapidement.

Le lendemain, Odd se réveilla le premier. Il était 8h...il cria.
-Ulrich !! T’aurais pu...(se stoppe)
Le beau brun dormait, sur le ventre, la tête tournée vers le bout du lit, le portable dans la main, une jambe hors du lit, habillé, le lit non défait. Odd l’observa un moment puis vint le secouer.
-Ulrich...Ulrich !!
-Hein, quoi ?...
-Réveille toi, il est déjà 8h...on va être en retard !
-Oh non...purée, j’ai veillé jusqu’à 3h, après, j’ai pas pu m’empêcher de fermer les yeux et de...
-Dormir, je sais, bon, viens à la douche. T’essaieras de la rappeler tout à l’heure...
-Pfff...

La matinée s’écoula très lentement...beaucoup trop pour Ulrich qui était tout en bas de la liste pour sa convocation à l’oral...ben oui, quand on s’appelle Stern...seule Aelita était restée grâce à son nom inventé, Stones...Elle le soutint moralement, ainsi qu’Odd qui était resté l’épauler.
Et c’était parti pour une heure d’oral...

Midi, réfectoire.
Jérémie pousse la porte et repère facilement la table où se trouve ses amis. Il s’installe à côté d’Aelita qui lui sourit.
-Où est Ulrich ?
-Bah, comprends Einstein, monsieur est encore scotché à son portable, là-haut, dans la cour...
Les 3 amis tournèrent la tête après la réplique d’Odd. En effet, Ulrich était adossé à un arbre, ses doigts tapant avec anxiété l’écorce, l’autre main tenant l’appareil. Ses yeux étaient froncés, il attendait impatiemment.
Finalement, il appuya plusieurs touches sur son portable, en s’énervant et s’inquiétant un peu plus, et recommença.
-Ca fait combien de fois ?demanda le petit génie.
-6...Mais il a quand même arrêté à la troisième...je te dis pas quand Yumi va regarder son portable...remarque, c’est bête, not’ samouraï était redevenu normal parce que Yumi lui avait répondu.
-Elle a décroché, s’étonna Jérémie.
-Non, sms. Elle lui précisait qu’elle rechargeait son portable...et depuis ce temps, monsieur essaye de la rappeler en vain...ah, regardez !
Tournage de têtes (oui, ça se dit pas, je sais :p). Ulrich parlait joyeusement. De toute évidence, la jeune Japonaise avait été présente à la 6eme fois. Beaucoup trop selon Ulrich qui estimait qu’elle devait constamment avoir son portable sur elle. Ulrich revint une bonne vingtaine de minutes plus tard, Yumi devait faire manger Nell, et la petite ne semblait pas apprécier que sa mère navigue entre le téléphone et le petit pot. Et oui, Nell est grande maintenant, on passe aux petits pots...ce qui avait encore plus attristé Ulrich qui n’aurait pas voulu manquer ces moments...Yumi l’a rassuré, il ne manquera pas les autres...
Le beau brun raconta avec fierté et enthousiasme les exploits de sa fille, ses mimiques...sous l’œil attendri des autres. Tous voyaient en Ulrich le père idéal, il fallait voir comment il parlait d’elle, son attention, son inquiétude...c’était attendrissant.
Remis de ses émotions, Ulrich fut de meilleure humeur, surtout que demain, ils pourraient enfin aller sur Lyoko, et vaincre Xana. Car, oui, le samouraï avait bien l’intention de gagner et prendre sa revanche contre le virus.

Alors que Odd et Ulrich révisaient calmement, Jérémie et Aelita sortirent un peu, prendre l’air dans le parc. Ils arrivèrent devant l’Ermitage où Aelita s’arrêta un instant.
-Jérémie...
-Oui Aelita ?, fit Jérémie attentionné.
-Est-ce que...est-ce que tu crois que cette fois, on pourrait sauver mon père ?
-Cette fois ?
-Oui...il y a un an, on a été Xana après avoir appris qu’il avait détruit William...
Des larmes coulèrent sur ses joues. Ce matin où, guillerets, ils s’étaient retrouvés à l’usine pour que Jérémie leur montre un nouveau programme sur les véhicules, ils avaient découverts amèrement que Xana avait supprimé lâchement son disciple...ils ne pouvaient plus sauver William à présent, c’était fini...
-Tu...tu crois que Xana a aussi supprimé mon père ?
-Je...je ne sais pas Aelita...mais j’espère que non...et ton père est très intelligent...il saura se protéger de lui. J’en suis sûr.
-Mais si on n’arrive pas à temps ?
-Hé bien...on trouvera une solution...forcément...il y a toujours une solution, répondit Jérémie en blottissant Aelita contre lui.

Odd sortit de la chambre après ces 10 minutes de révision, ce qui était suffisant pour lui. Laissant Ulrich et ses sms amoureux pour Yumi, il grimpa à l’ étage de dessus et cogna à une porte. Une jeune femme apparut.
-Odd ! Mais qu’est-ce que tu fais là ?
-J’avais une petite envie de te voir Amélie..., murmura-t-il en enlaçant sa partenaire, l’entraînant dans la chambre et refermant la porte doucement. Ce qui était sûr, c’est que pour eux, l’après-midi allait être très riche...

Yumi déposa délicatement sa fille dans son berceau. Rassasiée, la petite Nell dormait d’un sommeil profond, partie pour une bonne sieste. Sa jeune mère l’observa un moment, puis remarquant enfin que sa respiration était devenue régulière et calme, elle sortit de la chambre sur la pointe des pieds.
Elle descendit les escaliers, se demandant ce qu’elle allait faire ce mercredi. Sa tante travaillait et la jeune Japonaise se retrouvait donc seule à la maison avec Nell. Yumi sortit un livre destinée aux jeunes mamans, et reprit sa lecture. Aucun bruit ne traversait la maison, si ce n’est le bruit des pages tournées par Yumi. Son portable était silencieux, posé sur la table basse devant elle. Le sofa était remarquablement confortable. Yumi s’installa un peu mieux en s’allongeant, la tête sur un coussin moelleux. Cette nuit, Nell n’avait pas beaucoup dormi, et Yumi avait du se lever plusieurs fois pour aller calmer l’enfant éveillé. Yumi était fatiguée, c’était dur de s’occuper d’un nouveau-né seule...si Ulrich avait été là, ça aurait été plus simple...pendant que sa fille rattrapait la nuit avec une bonne et grasse sieste, Yumi se sentait partir elle aussi...le livre glissait de ses mains pour finir parterre. Ses yeux se fermèrent doucement et elle s’endormit profondément. Quand son portable vibra, annonçant un nouveau message, elle ne l’entendit pas du tout...
Quelques minutes s’écoulèrent. Un bruit étrange résonna dehors. Mais Yumi ne bougea pas, inerte, bien endormie.
La porte s’ouvrit, laissant une personne entrer délicatement. Une jeune femme aux longs cheveux bruns...Sissi, possédée...elle se déplaça doucement sans bruit vers le canapé où reposait la jeune Japonaise. Sortant un chiffon de sa poche, Sissi l’appliqua avec précaution sur le visage de la Japonaise. Sa respiration se fit plus lente mais toujours régulière. Avec ça, Yumi ne se réveillera pas avant longtemps...
Sissi monta les escaliers, sûre que personne ne la dérangerait à présent. Elle ouvrit la porte joliment décorée au nom de Nell, et pénétra doucement dans la chambre. Sissi xanatifiée se pencha sur le bébé, endormie, les bras écartés, adorable.
Elle lui fit respirer également un peu du gaz avant de la prendre dans ses bras. Elle redescendit et toujours sans bruit, ressortit comme elle était venue.








Odd revint sur les coups de 9h, frais comme un gardon. Ulrich s’énervait après son portable en tapant frénétiquement dessus.
-Ohlala...mais qu’est-ce qu’il a fait pour mériter une telle punition ? Il capte pas la douce voix de Yumi ? ironisa Odd.
-Ahah, très drôle Odd...non, Yumi ne répond pas une fois de plus...
-Oh...ben, vivement que tu la retrouves sinon tu vas nous faire une Yumiphobie...
-Et toi, comment ça va avec Amélie, hein ?lança Ulrich.
-Hé ! Depuis quand t’es au courant ?!
-Depuis que t’as cassé avec Sonia hier...lâcha Ulrich, lassé.
-Mouais...mais moi, j’ai pas fait d’enfant avec elle !
-Bon t’arrête, tu m’lâches, ok ?
-Oui, oui...ohlala, ce que t’es susceptible...
-Odd !! prévint le samouraï prêt à exploser.
-Oui, j’me tais !

Chacun s’occupa silencieusement. Jérémie et Aelita entrèrent dans la chambre pour leur souhaiter une bonne nuit. Finalement, quand ils virent que l’ambiance était tendu, ils repartirent rapidement avec un petit « bonne nuit ». Odd s’endormit calmement et Ulrich se coucha peu de temps après. Mais il garda les yeux bien ouverts, pensant à sa chère petite famille...

Yumi ouvrit difficilement les yeux. Il faisait nuit...elle sursauta quand elle s’en aperçut. Se levant rapidement, elle mit un peu de temps avant de se rendre compte de la situation. Paniquée, elle grimpa 4 à 4 les marches et entra précipitamment dans la chambre de sa fille. Le cœur de Yumi battait à tout rompre, elle avait peur de ce qu’elle allait voir, elle sentait qu’elle savait la réponse...
Le lit était vide...Yumi resta un moment au dessus, penchée, les mains crispées sur le berceau. Sa main caressa le doudou de Nell...elle tomba à genoux, éclatant en sanglots. Elle criait sa douleur. Un « non » perçant et douloureux déchira la maison.
Après quelques minutes où Yumi sentait son être se fendre en deux, où elle réalisait que Xana avait peut-être atteint son but...que sa fille était...Yumi comprenait la douleur de ces mères qui perdent un enfant, décédé, ou disparu, enlevé...Etant petite, la jeune Japonaise avait perdu sa mère dans un magasin. Sa mère l’avait retrouvé au bout d’un quart d’heure, elle était effondrée. Une part de Yumi était en suspens...sa fille, son enfant, son bébé, sa chair...était entre les mains de Xana...mais comment ? Qui ? Elle se releva fébrilement et descendit voir son portable. Un message d’Ulrich...son expression se figea quand elle lut le nom de son bien-aimé. Elle l’appela immédiatement. En attendant impatiemment qu’il décroche, elle faisait les cents pas dans le salon. Elle se rappela soudainement de tante Yuzuki. Elle n’était pas rentrée non plus...On sonna à la porte ce qui fit sursauter Yumi. Elle raccrocha et se précipita vers la porte. Telle ne fut pas sa surprise de se retrouver face à un agent de police.
-Résidence Shimizu ? Capitaine Motosuwa.
-Euh...oui, Yumi Ishiyama. Que...que voulez-vous ?
-Tout va bien mademoiselle ? Vous pleurez ? Vous êtes au courant ?
-Je...au courant de quoi ?
-Votre tante se nomme bien Yuzuki Shimizu ?
-Oui...mais je ne vois pas où..., répondit Yumi qui commençait à prendre peur. Généralement, ce genre de visite n’étaient jamais bonnes...
-Je suis désolé mademoiselle, mais votre tant a été assassinée cet après-midi dans son bureau. Le coupable s’est enfui, il n’y a aucun témoin...où étiez-vous à cette heure là ?
Le temps s’arrêta autour de Yumi. Les larmes recommencèrent à affluer sur ses jolies joues.
-Oh non...tata...Nell et ensuite toi...
-Mademoiselle ? De quoi parlez vous ?
Yumi releva la tête, se demandant s’il fallait en parler aux autorités.
-On a enlevé ma fille, capitaine...je viens de me réveiller...j’ai dormi tout l’après-midi...je me suis réveillée, elle n’était plus là...
-Quel âge a votre fille ? Elle a peut-être fu...(interrompu)
-3 mois...c’est un enlèvement, pas une fugue...je vous en prie, retrouvez la...je m’apprêtais à appeler la police quand vous avez sonner...oh tata..., mentit-elle.
-Ne vous en faîtes, calmez vous. Je suis sincèrement désolé pour votre tante, et je vous promets que nous ferons tout pour retrouver votre enfant. Dites moi tout.
-Elle...(sanglot) s’appelle Nell. Nell Stern.
-Stern? Où est son père?
-Il s’appelle Ulrich Stern. Mais ce n’est pas lui, il est en France...il ne sait encore rien...oh mon dieu...
-Donc, une enfant de 3 mois...avez-vous une photo ?
-Hum...oui...tenez, fit Yumi en prenant une photo collée au mur.
-Parfait. Elle portait quels habits ?
-Hum...attendez, voici une photo où elle porte les habits de ce moment.
-Très bien...Merci mademoiselle, sachez que nous ferons tout ce qui est notre possible pour la retrouver. Tenez bon, je vous tiendrais au courant. Votre numéro ?
-*dis un numéro* j’attendrais...
-Au revoir capitaine.
-Au revoir mademoiselle.

Yumi referma la porte. Pourquoi fallait-il que ça lui arrive à elle ? Pourquoi Xana s’acharnait...elle en avait marre. Glissant contre la porte, anéantie, elle hurla une fois de plus sa douleur. Des sanglots la parcouraient quand son portable sonna. Elle se leva du sol et décrocha.
-Oui ?
-Yumi...enfin...ça va ?
-Oh...Ulrich...
-Yumi ? Qu’est-ce qu’il y a? Tu...pleures ? Qu’est-ce qui s’est passé !
-Ulrich...Xana...Xana a tué ma tante... à son travail...*pleure* Ulrich...
-Quoi ? Oh mon dieu, je suis désolé ma puce...mais comment...
-Ulrich...Xana est venu ici ensuite...Nell faisait sa sieste et la fatigue m’a emmenée aussi...quand je me suis réveillée, il faisait nuit...Nell n’étais plus là...*éclate en sanglots* Mon bébé...Ulrich...
-...pu**** ! Xana...je te jure que si tu...purée...Nell...
-Ulrich...il faut la retrouver...ma fille...il faut désactiver la tour au plus vite...mon bébé, mon trésor...*pleure toujours*
-Yumi, calme toi...je vais prévenir les autres, et on file à l’usine. D’accord ? Toi...calme toi, d’abord...et préviens la po...
-C’est fait Ulrich...ils venaient m’annoncer pour ma tante...*re pleure*
-Je...oh, chérie...ma puce, comme j’aimerais être là pour toi...il faut que tu sois forte. Je te promets qu’on va y arriver. On va sauver Nell. Ne t’en fais pas...
-Oui...j’ai confiance en toi. Je t’aime Ulrich...
-Je t’aime...fais attention à toi.
-Oui...*raccroche*

Yumi se laissa tomber sur le canapé, la tête entre les mains. Elle n’en pouvait plus, Nell, et après sa tante...mais que Xana comptait-il faire à Nell ? Pourquoi avoir tué sa tante ?







Ulrich raccrocha lentement. Pourquoi ? Mais pourquoi ? Des larmes coulèrent le long de ses joues, jusqu’à s’infiltrer sous son tee-shirt. Il se leva. Non, Xana n’allait pas lui enlever sa fille, pas avant de l’avoir vu, ni après...Il réveilla Odd et lui expliqua rapidement la situation, essayant d’être le plus concis possible. Après, il courut à la chambre de Jérémie. Ce dernier dormait d’épuisement. Il le secoua tout de même de toutes ses forces, animé par la peur.
-Hein ? Quoi ? Oh, c’est toi...
-Jérémie, vite, il faut aller à l’usine désactiver la tour, Xana a enlevé Nell !
-Hein ? Mais comment ?
-Je n’en sais rien...mais toujours est-il qu’on enlevé ma fille, et qu’il faut désactiver cette maudite tour au plus vite !!
-Oui, je...va prévenir Aelita, je relance le scan.
-Hum, affirma Ulrich avant de disparaître.
Il déambula parmi les couloirs, manquant foncer sur Odd qui arrivait chez Jérémie. Le blondinet entra dans la pièce et le petit génie regarda par-dessus son épaule.
-Odd, j’espère que t’es au meilleur de ta forme, lança Jérémie.
-Pourquoi ? Y’a un si gros comité d’accueil que ça ?devina-t-il.
-Hélas, oui...Vous allez devoir jouer des pieds et des mains pendant que Yumi se débrouillera. Enfin, j’ose espérer qu’elle tiendra le choc...
-Nell a été enlevé, c’est ça ? Ulrich m’a expliqué, à moitié en pleurs avant de se reprendre.
-Ca va pas être facile pour lui non plus, ce compte à rebours, mais il est déterminé dans ces cas-là, pour Xana, ça va chauffer...
-Ouais, faut contrarier un Ulrich ! Surtout quand il s’agit de Yu...de sa famille, se reprit-il.
-Jérémie, j’ai ramené Aelita, dit Ulrich en rentrant à nouveau, suivi par une Aelita endormie.
La jeune fille s’approcha pour essayer d’aider au mieux son petit-ami.
-Regarde là, souffla-t-elle.
-Je sais, j’ai vu...
-Qu’est-ce qui se passe ? demanda Ulrich.
-Xana a divisé ses forces. D’un côté, il continue à posséder je ne sais qui au Japon contre Yumi, et une horde de monstres vous attendent sur le territoire...forêt.
-On y va tout de suite ! lança le samouraï, sans plus attendre.
-Attends...voilà, murmura Jérémie.
-Qu’est-ce que tu as fait ? demanda Odd.
-L’ordinateur du labo va chercher et trouver Nell pendant qu’on va faire la route, et dés qu’il aura trouvé, je le communiquerai à Yumi. Le satellite va me permettre également de la surveiller, elle.
-J’aimerais être tant là-haut...chuchota le beau brun en entamant la course vers l’usine.
-On le sait Ulrich, dit Aelita, en posant une main sur son épaule, courant elle aussi.
-On va tous faire de notre mieux, ajouta Jérémie.

Au Japon, Yumi passa la nuit au commissariat, à se faire interroger. Elle n’était pas suspecte, mais ils avaient besoin d’informations, autant pour trouver l’assassin de sa tante que pour retrouver le kidnappeur de Nell. Même si le doute n’était plus permis : c’était une seule et même personne. Yumi réclama à voir le corps de sa tante. Elle fondit en larmes quand elle sortit de la pièce macabre. Ses yeux étaient rouges, ses cheveux décoiffés, elle faisait peine à voir. Son visage était plus pâle que la mort, et la vue de Nell, morte tout comme sa tante, apparut à son esprit. Elle cria de douleur et s’effondra à terre. Une femme vint la réconforter. Elle fut ramenée chez elle. Il était plus de 4h du matin. Elle se demandait bien ce qu’ils faisaient. S’ils étaient en bon chemin sur Lyoko, ou s’ils avaient du mal...et elle ne pouvait rien faire à part attendre. Attendre inlassablement dans la douleur. Sa vue rencontra la photo de son enfant, et Yumi dut détourner le regard, sentant les larmes monter. Que s’était dur d’attendre ainsi...sans personne, sans réconfort, sans amour...personne ne lui disait qu’on l’aimait, qu’elle allait revoir sa fille, que tout cela n’était qu’un mauvais rêve...elle se recroquevilla dans sa cuisine, tombant sur ses fesses, n’en pouvant plus. Ses jambes vinrent automatiquement se resserrer sur elle, ses bras les bloquèrent et elle ferma les yeux.
La journée du 12 avril lui revint en mémoire. C’était un jour très spécial...la naissance de sa fille. Il était 8h, alors qu’elle souhaitait à sa tante une bonne journée, et recevait une kyrielle de conseils pour passer une journée calme, sans soucis, sans stress. Plutôt du stress pour tante Suzuka...avait-elle pensé. Mais au moment où sa tante fermait la porte qu’une violente contraction la mis à terre. Suzuka, qui avait entendu le bruit sourd d’une chute revenait précipitamment vers elle, et la transportait du mieux qu’elle pouvait au canapé. Elle appela une ambulance et prévint également son frère médecin.
Un demi-heure plus tard, Yumi était dans la salle d’accouchement, hurlant sous la douleur et la violence des contractions. Sa tante lui tenait la main qui de temps en temps était broyée par la Japonaise. Yumi pensait à Ulrich, à ce moment où la vie avaient refusé qu’ils le partagent ensemble. Une caméra était installée, pour les parents de Yumi qui étaient malheureusement en France. Dans un dernier effort, Yumi mit au monde Nell. On lui posa son bébé sur elle. Elle avait de si jolis yeux...des yeux si profonds, si expressifs...contemplant ce regard qu’il lui avait tant manqué, elle sourit à sa fille qui s’arrêta de pleurer pour observer sa jeune mère heureuse.
Yumi s’endormit, par terre, à même le sol, d’épuisement.







-Ulrich !
Aelita recula encore un peu plus vers le bord du plateau.
-Je sais Jérémie, répondit d’une voix dur le concerné, je ne peux pas être partout à la fois.
-Mais dépêche toi, s’énerva le petit génie. Elle va tomber !
Renvoyant un tir qui était pourtant menaçant, Ulrich fonça vers la jeune fille et attrapa sa main au vol, alors qu’un tir la propulsait dans le vide.
-Oh Ulrich...
Elle vint se placer derrière son ami qui cherchait Odd des yeux. Celui-ci était perché en haut d’une montagne, le brouillard du territoire des montagnes cachant le haut de son corps. Il se jeta de son perchoir et pulvérisant une tarentule au passage, atterrit avec une souplesse féline sur le sol rocailleux. D’un signe de tête, Ulrich l’intima de continuer, et ils reprirent leur route. Aelita courait entre les garçons, dans sa jolie tenue d’elfe. Ulrich arborait toujours cet élégance masculine, fière, et déterminée. Odd, lui, était plus mature, et augmentait ses compétences au maximum. Les deux meilleurs amis formaient un duo impressionnant et leur allure était combattive. L’année passée sans combattre n’avait rien changé sur leur âme de guerriers, ils poursuivaient sans relâche leur lutte.
Arrivant devant une impasse, une fois de plus, Ulrich sentit de l’exaspération venir d’Odd tandis que ses nerfs se tendaient. Aelita s’approcha, toujours la pierre, dure, non, il n’y avait aucun leurre...
Ulrich grogna et sans un mot, poussa doucement Aelita d’une main ferme, et repartit dans une course frénétique. Ils arrivèrent bientôt à une sorte de labyrinthe, où Ulrich s’arrêta à l’entrée.
-J’en ai ma claque de ce monde virtuel...Jérémie ?! siffla-t-il.

-Oui, j’ai vu Ulrich...hélas, c’est le seul moyen pour vous de rejoindre la tour. Bien évidemment.
-De toute façon, on n’a pas le choix Ulrich, accorda Odd.
-Oui, mais si on se perds, cela nous fera perdre qu’un peu plus de temps, et je trouve que là, c’est largement suffisant.
-Allez, Ulrich, il n’y pas d’autre chemin, Jérémie l’a dit...murmura Aelita.
Ulrich resta insondable un moment, puis secoua la tête, résigné.
-Très bien...Jérémie, guide nous du mieux que tu le peux.
-Je vais essayer Ulrich...
Ils s’engouffrèrent prudemment dans le labyrinthe truffé de pièges. Puis vint bien sûr très bien une intersection. Que faire ?
-Jé...
-Oui...hum, à droite.
-Ok...
Ils bifurquèrent dans cette direction. Bizarrement, Ulrich dégaina son katana. Odd pressa Aelita vers lui.
-Tu sens quelque chose ? demanda-t-il.
-C’est trop facile...répondit le beau brun.
-Outre le fait que ce soit un labyrinthe ?
-Non, Aelita, Xana s’implique vraiment là...
-Des montres ?

En réponse à sa question, Odd reçut un tir à l’épaule. Le groupe de Lyokoguerriers se retourna dans un ensemble parfait vers plusieurs frôlions menaçants de leur dards.
-Beuh, des insectes ! Allez, Ulrich, l’insecticide, Aelita reste en arrière !
Les deux garçons se mirent en position et attendirent, sur le qui vive. Mais les frôlions ne bougeaient pas. Pas plus que en tout cas. Ulrich cogita et commença à reculer vers Aelita doucement, en arrière, vers leur direction. L’un des frôlions tira et le laser effrita son bras.
-Jérémie...Je crois qu’il nous ont eu...j’ai bien peur qu’on soit encerclés...
En effet, Aelita se retrouva aux prises avec des kankrelats la poussant vers les garçons. Elle se réfugia lentement derrière Odd. Celui-ci se tourna derrière Ulrich.
-Mais qu’est-ce qu’on va faire ?
-Ca !

Ulrich se jeta en avant sur les frôlions étonnés. Ils n’eurent pas le temps de répliquer que le samouraï ne fit qu’une bouchée d’eux. Odd détruit la ligne de kankrelats.
-Ben ça...comment ça se fait ?
-J’en sais rien, mais en tout cas, c’était simple...avoua Aelita.
-Mais on a encore perdu du temps ! ragea Ulrich, hors de lui.
-Mais oui, c’est ça ! s’exclama la voie off de Jérémie.
-Ca quoi ? demandèrent en chœur les 3 amis.
-L’objectif de Xana est de nous ralentir pour pouvoir...
-Nell...souffla Ulrich.
-Il faut se dépêcher !! s’exclama Aelita.








Depuis combien de temps passait-elle allongée par terre, inondant le sol de larmes ? Elle ne le savait pas...la vie n’avait plus aucune saveur...son bébé, sa chair...elle se mordait les doigts de ne plus la revoir...et entre les mains de Xana ? Elle avait si peur...son corps tremblait et était parcouru de frissons non seulement de froid mais d’effroi...elle se leva péniblement, pris son manteau et sortit. Elle n’en pouvait plus...il fallait qu’elle cherche. Une mère ne peut pas rester sans son enfant...c’était plus fort qu’elle...elle devait y aller...pourtant, Xane n’attendait que ça...Sissi sourit, cachée par la pénombre de la nuit, à l’abri des lampadaires éclairant la rue endormie. Des sirènes de polices hurlaient leur appel, cherchant activement la petite Nell dans la ville. L’une des voitures passa devant Yumi lentement, la jeune femme ne la quitta du regard qu’au carrefour où elle prit une direction différente. Elle s’engouffra dans une rue humide. Une odeur pestilentielle rodait et Yumi se protégea le nez pour ne pas avoir des hauts le cœur.
Elle arriva à un embranchement et prit la droite. Elle ne tarda pas à tomber sur un petit parc, faiblement éclairé. Un bruit étrange parvenait des buissons...elle s’approcha et son sang ne fit qu’un tour. Des pleurs ! Elle courut et escalada la barrière pour pénétrer dans le parc. Les cris se rapprochaient. Yumi s’agenouilla, frémissante et prit dans ses bras le bébé en pleur. Elle serra sa fille contre elle, remerciant le ciel. Des larmes coulèrent sur ses joues, elle était si heureuse...

Ulrich courait sans perdre de temps et s’était même mis à porter la jeune humanoïde pour aller plus vite. Cependant, Odd restait à la traîne et avait droit à un regard pressant de la part de son meilleur ami à chaque fois que ce dernier se retournait. Des mantas les avaient pris en chasse mais Ulrich forçait toujours un peu plus sur le rythme de la course, fatiguant Odd tant et plus.
Aelita cria à Odd de tenir sa droite et elle jeta un champ de force sur l’un des monstres qui explosa de l’impact. Odd accéléra un peu pour venir à la hauteur d’Ulrich qui avait arrêté son supersprint pour l’attendre un peu. Le beau brun laissa Aelita descendre et la jeune fille put aisément balancer deux champs de force sur deux mantas qui prenaient de l’avance. Les 2 autres restèrent immédiatement en retrait, intimidées.
La tour se montrait enfin, un halo rouge sang flamboyant. Des Krabes les attendaient de pied ferme.
Le combat dura longtemps, épuisant les forces des troupes ennemies, et alliées...
Un flèche passa près du cou d’Ulrich. Ce dernier se retourna vers son compagnon, surpris.
-Odd ?
Celui-ci lui répondit d’une autre flèche, faisant reculer le samouraï.
-Mais Odd, qu’est-ce qui te prend ? lança Aelita, inquiète.
Les monstres ne tardèrent pas à se resserrer sur elle, Ulrich ne pouvant l’aider, et Odd apparemment ayant d’autres projets que de lui porter secours...
Ulrich reculait maintenant jusqu’à la fin du plateau, où le vide l’attendait. Odd braqua son bras, prêt à tirer sur son ami.
-Odd !! Ne fais pas ça !
Une flèche. Evitée souplement. Mais Ulrich n’allait pas garder cette cadence aussi longtemps.
Au labo, Jérémie s’activait à trouver une solution. Après quelques secondes de réflexion, il tapa sur le clavier tout en murmurant ces propos : Si Xana contrôle Odd, mène une attaque sur Lyoko, et sur Terre...il ne peut pas garder une assez grande puissance pour me résister...
Et sur ces mots, il entra son programme, fier. Un Krabe se retourna mécaniquement et tira sur Odd. Jérémie avait pris le contrôle des monstres...Et Xana n’avait plus de puissance pour l’en empêcher.
Odd tomba à terre, et Ulrich en profita pour emmener Aelita à la tour. Quand celle-ci entra le code, Ulrich se faisait dévirtualiser par Odd.

Un vide se forma entre ses bras...Yumi sursauta...sa fille n’était qu’une illusion...des larmes montèrent en elle, tandis que, sans douceur, elle se faisait relever par Sissi. Elle fut projetée sans ménagement contre un des arbres. Retombant lourdement, Yumi se protégea de ses mains quand une boule d’électricité vola vers elle. Mais elle s’arrêta en chemin. Le temps se figea, seule Yumi restait assise, en boule, tremblante, se demandant ce qui allait lui arriver. Puis elle comprit...ils avaient réussi...Sissi tomba à la renverse doucement. Yumi se releva, fragile. Elle s’approcha, méfiante. Elle tendit l’oreille au son d’un bruit. Il provenait de derrière l’arbre. Le regard de Yumi pétilla de bonheur. Mais elle n’eut pas le temps d’aller rejoindre sa fille que le retour vers le passé s’enclencha...

Elle était seule...il faisait noir. Tremblante, elle toucha les objets autour d’elle, et reconnut son bureau. Elle était dans sa chambre...elle se rappela alors...le retour vers le passé...elle alluma la lumière et vit qu’ils avaient effectivement fait un bon d’une année en arrière...
Aucune photo, rien...elle soupira de bonheur. Quelque chose cogna sa fenêtre. Intriguée, elle ouvrit celle-ci et se pencha. Un sourire éblouissant illumina son visage, et ses yeux pétillèrent d’amour. L’affaire de quelques secondes, et deux amants se retrouvèrent dans la chambre de la Japonaise...

Le lendemain...Yumi s’éveilla, décontractée ce qu’elle n’avait plus été depuis longtemps...elle sentait une présence à côté d’elle, chaude et rassurante...Un beau jeune homme, brun, les yeux fermés, cheveux en bataille, dormait paisiblement, les bras passés autour de sa taille. Elle sourit et se pressa contre lui. Passant doucement une main sur son torse, elle l’embrassa délicatement. Ce qui n’empêcha pas le samouraï de se réveiller, les lèvres étirées d’un doux sourire. Il caressa la joue de sa compagne avant de l’embrasser tendrement. Le baiser s’intensifia et Ulrich passa bientôt au-dessus de Yumi pour des câlins plus fougueux. Quelqu’un frappa à la porte, ce qui stoppa les deux amoureux dans leur élan.
-Yumi ? Dépêche toi de te lever et de descendre en bas pour déjeuner, l’heure tourne ma chérie.
Les bruits de pas de Mme Ishiyama s’éloignèrent dans le couloir.
-Je crois qu’il va falloir que je file...souffla Ulrich, reposant sa tête sur l’oreiller.
-...
-Quelque chose ne va pas ?
-Comment je vais annoncer à mes parents que je suis enceinte ? Qui plus est de toi ? Papa a toujours cru que ma relation avec toi était...précipitée...Alors là, imagine la tête qu’il va me tirer...
-Tu as 18 ans, Yumi...tu es majeure et libre de ta vie...
-Mais tu ne comprends pas...j’ai encore mes études à faire...je ne peux pas avoir Nell...
-Tu as bien réussi à le faire toute seule au Japon, alors ça sera 2 fois plus facile à deux !
-J’avais ma tante Ul...*cesse de parler et prends une expression horrifiée* Tata !!
Yumi rejette la couverture et court vers son portable. La scène prend un air comique quand Ulrich s’aperçoit que sa jeune compagne est vraiment très peu vêtue...il rougit et détourne la tête, attendant la réponse à la question laissée en suspens. Les secondes passent. On décroche enfin. Elle est en vie...
Yumi raccroche après avoir trouvé une excuse à son appel. Elle retombe lourdement en travers du lit.
Ulrich se penche sur elle, un sourire coquin au visage.
-Elle va bien ?
-Oui...
-Tant mieux alors...bon, on disait ?
-On disait pas de bébé ! lança Yumi en se relevant énergiquement.
-Mais...
-Pas de mais Ulrich...c’est l’avortement, et c’est tout. Tu sais que je déteste ça, mais...mais il n’y a pas d’autres solutions.
-Mais...si tu veux, je peux abandonner le penchak-silat et la garder pendant que tu feras tes études ? On ne peut pas...tu te rends compte ? Ca serait...tuer notre fille...tu es la meilleure placée. Tu es sa mère...tu l’as vu grandir...tu ne peux pas...
-Si je peux Ulrich...et je le ferai. Maintenant, retourne au lycée. Dis aux autres que tout va bien.
-Yu...
-Non Ulrich ! Fais ce que je t’ai dit !
Sans un mot, Ulrich s’habilla, et rassembla ses affaires éparpillées sur le sol, Yumi lui tournant le dos, les bras croisés. Il s’avança vers elle, hésita, puis finalement, fit demi-tour et descendit lentement pour atterrir souplement sur le sol. Et jetant un dernier regard à la fenêtre de sa petite amie, prit la direction du lycée.
Yumi se retourna et constata son départ. Les remords vinrent immédiatement. Les larmes aux yeux, elle pensait à moitié ce qu’elle avait dit. Elle savait que ce moment serait horrible, et celui qui allait arriver n’allait pas être joyeux...Elle s’habilla et descendit à l’étage inférieur. Ses parents et Hiroki étaient attablés, discutant au rythme de la radio. Son teint relativement pâle trahissait malheureusement son état, et sa mère s’inquiéta tout de suite à sa vue.
-Yumi ? Tu es malade chérie ?
-Non...papa, maman, j’ai quelque chose à vous annoncer.
-On...on t’écoute Yumi.
Hiroki cessa de manger pour suivre ce qui allait se passer.
-Je ne vais pas y aller par 4 chemins, fit la jeune Japonaise en tortillant ses doigts. Je suis enceinte...
Silence. Pesant silence... Yumi ne risqua aucun regard vers ses parents et fixait ses chaussures. Elle releva la tête seulement quand son père l’interpella.
-Yumi...C’est Ulrich le père, n’est-ce pas ?
-Oui.
-Que comptes-tu faire ?
-Avorter.
La réponse surprit Mme Ishiyama.
-Mais je croyais que...
-Je n’ai pas changé de position face à ce...moyen maman, murmura Yumi avec mépris. Mais je dois le faire...pour le bien de mon avenir...et pour celui de mon bébé.
-Tu en as parlé à Ulrich ?
-Oui...
-Qu’est-ce qu’il a dit ?
-Il est contre.
-...C’est aussi son enfant tu sais...fit Mme Ishiyama.
-Mais sûrement moins mature ! grogna Mr Ishiyama.
-Papa, ne dis pas ça de lui. Il a un grand sens des responsabilités.
-En tout cas, le tien me déçoit beaucoup Yumi ! On t’avait prévenu de ce qui pouvait arriver, il suffit d’une fois...
-Je sais...
Plusieurs minutes passèrent dans le silence complet.
-Tu sais Yumi...je ne veux que ton bonheur...si tu aimes Ulrich, je le comprend, et je l’accepte. Mais la vie nous réserve tellement de surprises...par ces interdictions, je n’essaie que de te protéger ma chérie...avoua le père.
-Je le sais papa...
-Ma chérie, tu veux prendre rendez-vous quand ?
-Le plus tôt possible...je vais à l’école, à ce soir.
Et elle est sortie de la maison.








Sur le chemin, la jeune fille manqua se prendre un poteau avant de virer à sa gauche pour l’éviter, l’ayant vu au dernier moment. Sa vision se troublait et un mal de tête atroce l’envahissait. Nell lui reprochait-elle sa décision ? Sûrement...hein ? Qu’est-ce qu’elle disait ? Bien sûr que non, elle perdait la tête...mais malgré ses efforts, Yumi ne parvint pas à s’enlever de la conscience que sa fille pourrait lui en vouloir...
Elle arriva au lycée plus vite qu’elle ne le pensa et tomba nez à nez avec un Ulrich assez furax.
-Yumi, je veux qu’on parle immédiatement, et compte sur moi pour ne pas lâcher l’affaire, tu n’avorteras pas !
Yumi le fixa un instant, les yeux dans les yeux. La profondeur de leurs regards était comparable à un océan de tristesse sans fond...Ulrich porta ses deux mains à hauteur de son frêle visage et caressa ses joues avec une extrême douceur...le regard de Yumi était imperturbable mais ce contact si doux la fit frissonner.
-Ulrich...il est trop tard...
La magie retomba lourdement. Ulrich la regarda, étonné et ébahi. Puis la réaction surgit.
-Comment ça, trop tard ?!!
-Ma mère va prendre rendez-vous...
-Yumi, je sais que tu ne peux pas avorter comme ça, c’est dans la loi, tu es obligée de réfléchir durant un délai... déclara Ulrich, au bord du souffle comme s’il venait de courir le marathon.
-Peut-être mais ma décision est prise...
Ulrich prit Yumi par les épaules, comme si elle était devenue folle, essayant de la raisonner.
-Mais Yumi, enfin, tu t’entends ? Tu ne peux pas avorter...tu ne peux pas tuer Nell !
Il commença à la secouer de plus en plus fort, refusant d’écouter ce qu’elle disait.
-Non Ulrich...non, mon choix est fait...je ne veux pas qu’elle soit encore en danger...je veux la protéger...
Ulrich resserra ses prises sur elle, comme à une enfant qui pouvait faire une grosse bêtise.
-Non Yumi, je ne peux pas te laisser faire ça...pourquoi l’aurait-on sauver si c’est pour que tu avortes ? Réfléchis !!
Les yeux de Yumi reflétèrent le blanc des nuages, quand celle-ci leva la tête vers le ciel, murmurant, un sourire aux lèvres...
-Elle le sait...
Le regard d’Ulrich s’agrandit tandis qu’il reculait, effrayé par les propos de Yumi. Une larme coula le long de la joue de celle-ci.
-Elle me manqua tu sais...ça fait si mal de perdre un enfant...et dire que je dois la tuer...
Un torrent de larmes coulait à présent quand Ulrich prit fermement Yumi dans ses bras, décidé à ne plus la lâcher ou la vie de la jeune fille en dépendait...

Derrière lui, Ulrich perçut une voix, puis une deuxième et pour finir une troisième...
Odd apparut dans son champ de vision et sembla lui dire quelque chose, mais les pleurs de Yumi contre lui occupaient toute son attention...
Une main se posa finalement contre l’épaule droite d’Ulrich. Ce dernier savait que ces amis étaient là...mais perdait-il sa bien-aimée ? Elle semblait perdue, confuse...et folle. Elle ne cessait de parler de Nell depuis qu’elle pleurait, elle racontait la première fois où elle l’avait emmenée à la plage...
Jim arrivait à grands pas, poussant les curieux. Quand il vit l’état de la jeune Japonaise, il hésita une seconde. Puis s’avança, ferme, et questionna Odd.
-Qu’est-ce qui se passe ici ?
-Euh...je...Yumi est...elle a de gros problèmes...
-Problèmes de quoi ?
Il commençait à écarter Ulrich de la jeune fille mais reçut un regard noir de la part du samouraï. De toute évidence, celui-ci en voulait au monde entier pour ce qu’il arrivait à Yumi...
Aelita s’interposa quand Jim insista.
-Ulrich peut s’en charger, monsieur Morales, il saura consoler Yumi...
-Mais il...
-S’il vous plait...il faut ramener Yumi chez elle, c’est tout ce qu’il y a à faire...
-Très bien... céda Jim, un peu décontenancé.








Au moment où Jim prononça ces paroles, la jeune Japonaise s’effondrait dans les bras de son petit ami. Celui-ci la rattrapa de justesse, tandis qu’elle glissait le long de son corps. Ulrich lança un regard désespéré à son meilleur ami qui vint l’aider. Ainsi Ulrich put la placer correctement dans ses bras, Yumi s’étant évanouie. Son état s’empirait sans qu’on sache vraiment ce qu’elle avait. Le groupe était en route pour la maison Ishiyama, d’après Jim, mais en fait, ils avaient bifurqués vers l’usine, se doutant que la folie de Yumi n’était pas si innocente que ça...
Arrivés au labo, Ulrich emmena Yumi dans un des scanners, sous les ordres de Jérémie. Ce dernier s’installa rapidement sur son fauteuil et commença les manip’.
-Tu crois que c’est grave ? hasarda Aelita, visiblement inquiète pour son amie.
-Quelque chose me dit que c’est Xana qui a voulu laisser un cadeau d’adieu...répondit le petit génie, la voix dure.
La jeune fille aux cheveux roses réfléchit un moment, les yeux dans le vague, tout comme Odd qui se tenait derrière elle, le teint pâle et fatigué, la tête entre ses mains.
-Tu veux dire un virus ?
-J’en ai bien peur Aelita...
Celui qui avait sans doute le plus mal suite à cet aveu fut sûrement Ulrich qui s’adossa au mur, retenant ses larmes avec peine. Mon dieu, mais qu’est-ce qu’il avait fait pour mériter tel sort ? Il avait sauvé le monde et maintenant, la malchance s’abattait sur eux...Xana était détruit, mais risquait bien d’emmener Yumi avec lui...tout ça pour tuer Nell...et elle bien sûr.
Aelita soupira tandis que des larmes s’écoulaient lentement le long de son doux visage...Elles perlèrent aussi aux yeux d’Odd.
Jérémie regardait fixement l’écran qui cherchait...jusqu’à trouver. Les 3 se regroupèrent d’un coup et lurent les informations. Aucun doute à présent...Jérémie hésita sur son clavier, puis arrêta le scanner d’un coup sec. Il porta sa main à sa bouche, se retenant de pleurer.
-Jérémie...
L’interpellé tourna lentement son siège en face du jeune homme qui ouvrait la bouche depuis pas mal de temps.
-Oui Odd ?
-Y’a un antivirus, n’est-ce pas ? Dis moi qu’il y a un antivirus !!
Dans la salle des scanners, tandis qu’Ulrich rattrapait Yumi dans ses bras délicatement, la serrant dans ses bras plus fort que jamais, caressant ses cheveux soyeux d’un geste doux et tendre. Il s’arrêta d’un coup, écoutant silencieusement la conversation qui commençait au labo.
-Non, Odd, il n’y a pas d’antivirus, non !!!
-Mais c’est pas possible Jérémie, c’est pas possible !!! C’est impossible parce que c’est NOTRE Yumi...pour nous, pour Ulrich, pour Nell, s’il te plait Jérémie...
-Odd...(Jérémie lui tourna le dos, se levant de son siège), il n’y a rien à faire...je ne peux pas donner de faux espoirs !! Je suis désolé, mais je ne peux rien faire ! Xana a utilisé toutes ces dernières forces...il est vraiment détruit, pour toujours. Mais au prix de la vie de Yumi...
-Mais depuis combien de temps on se sacrifie ??? Au collège, nos notes étaient en baisse, nos relations amoureuses lamentables, on n’avait pas une seconde à nous, on sauvait le monde !! Puis y’a le lycée où ça s’est calmé pendant un an, mais Xana nous a enlevé Yumi !! Et là, il veut encore la tuer avec l’enfant d’Ulrich qu’elle porte ? Tu veux te laisser abattre Jérémie ? Trouve une solution !!!
Le silence tomba sur l’usine...Ulrich ne bougeait absolument pas, le regard flou à cause des larmes qui venaient sans cesse. Il les essuya de sa manche et se dirigea d’un pas lent vers l’ascenseur pour apparaître quelques minutes plus tard devant ses amis, le visage fermé et le teint livide.
Il déposa Yumi délicatement dans un coin, s’assit à ses côtés et commença avec un rythme lent mais régulier un mouvement de va et vient doux dans les cheveux de la jeune Japonaise. La couleur du visage de la jeune fille frôlait celle de la neige, elle semblait dormir telle une princesse, mais tous savait qu’un virus la détruisait de l’intérieur. Elle paressait calme et apaisée alors que son cœur et son esprit étaient tourmentés sans répit, sa conscience ne trouvait plus d’équilibre, ses rêves se transformaient en cauchemars, sa raison s’envolait, elle délirait...
Odd s’approcha lentement du couple et s’agenouilla près d’Ulrich, et posa une main réconfortante sur l’épaule du beau brun qui tourna son regard vide vers lui. Il faisait peine à voir, ses traits étaient tirés puisqu’il se retenait vainement de pleurer. Une seule larme vint s’écraser sur la main de Yumi qui ne bougea pas...
Aelita observait cette scène, effondrée, les mains rassemblées devant sa bouche en des poings durs et fermes. Les larmes s’écoulaient toujours le long de ses jours d’habitude si roses, mais là si pâles...Elle pivota vers Jérémie qui la regarda de même. L’espace d’un instant, Aelita hésita puis se jeta dans les bras du génie.
-S’il te plait...sanglota-t-elle la tête enfouie dans le creux de son épaule, sauve la...s’il te plait...
Jérémie la serra contre elle, regardant le corps étendu de sa meilleure amie sur le sol, comme protégée par les bras d’Ulrich passés autour d’elle, alors qu’en fait, il n’en était rien...il ne pouvait rien cette fois...le regard que le samouraï échangea avec lui le prouvait...il le suppliait de l’aider, de la sauver...il le devait...au nom de l’amitié qui les unissait depuis toutes ces années de combat...combattre...combattre pour un tel sacrifice ? Combattre au prix de perdre celle qu’il considérait comme leur sœur, leur meilleure amie, leur âme sœur ? Non...il ne pouvait pas...il fallait qu’elle vive...elle avait un avenir tracé, une vie à protéger, et une autre à aimer...des amis à soutenir, une famille à fonder...elle ne devait pas mourir...ils allaient tous combattre...parce qu’elle le méritait. Combattre pour la sauver...Xana n’allait pas l’emporter.









La journée fut dure, très dure. Ulrich était d’une humeur maussade, ne disait rien, ne parlant qu’à Yumi. Aelita pleurait sans cesse, aidant Jérémie entre 2 sanglots, à chaque fois qu’elle se risquait à regarder la jeune Japonaise au prix de pleurer une nouvelle fois de désespoir.
Le silence régnait depuis quelques minutes. Odd était assis par terre, près d’un mur.
Les heures passèrent, longues, douloureusement infinies...
Odd se décida à aller au lycée, prévenir pour éviter les soupçons. Les lycéens paraissaient si joyeux...et lui qui avait le teint si blême...il rentra dans le bureau du proviseur, qui l’accueillit. Il était au courant. Mais s’il savait...pour lui, Yumi perdait un peu la tête, dépassée par les évènements...alors que ces deux vies étaient bien plus menacées...Odd résuma la situation une fois de plus. Et une fois de plus son cœur se serra...les larmes montaient, mais d’une volonté de fer, il s’empêcha de pleurer. La situation, pour le lycée s’améliorait. Il ne devait pas montrer sa tristesse, sa peine. Après un bel petit interrogatoire, le proviseur l’autorisa à partir à la condition de ramener les autres pour les cours de demain. Et donc sur un mensonge, Odd sortit du bâtiment administratif, et sous les yeux intrigués des autres, traversa la cour. Une voix criarde l’interrompit. Il s’efforça de ne pas s’énerver, et accéléra, son pas déjà rapide. Il était très pressé de retourner à l’usine, et il n’avait pas de temps à accorder à la peste qui courait presque derrière lui pour l’importuner. Alors qu’il s’apprêtait à passer la grille, Sissi Delmas le rattrapa, essoufflée.
-Où est Ulrich ?!! demanda-t-elle en barrant le chemin au jeune homme.
-Ca ne te regarde pas, persifla Odd, perdant déjà son sang-froid.
Sissi écarta les bras devant lui.
-Dis-le-moi, articula-t-elle avec un regard noir.
-Bon, Sissi...j’ai d’autres trucs à faire, alors s’il te plait... prévint Odd, sentant un accès de colère monter.
-Non, tant que tu ne m’auras pas dit...il est avec Yumi, c’est ça ? grinça la jeune femme.
-Si je te dis qu’il a passé une nuit merveilleuse avec elle, tu vas me faire quoi ? répliqua-t-il froidement.
Sissi se figea sur place, serrant ses petits poings. Odd la dépassa négligemment, et commença à courir en direction l’usine. Sissi le regarda partir, rageuse. Pourquoi ce n’était pas elle qu’il avait choisi ? Pourquoi ? Elle avait le monde à ses pieds...sauf lui...
Elle décida de suivre Odd dans la rue déserte.

Ulrich eut les jambes engourdies quand il essaya de se lever lentement. Ses articulations craquèrent et il fit une grimace. Se dégourdissant les jambes, il observa ce que faisaient Aelita et Jérémie. C’était assez compliqué...aussi, il se tourna encore une fois vers Yumi qui était allongée, immobile, intacte, comme une poupée de verre au teint si blanc et sans vie. Ulrich, peiné, sentit les larmes monter. Cela le surprit presque. Il avait tellement pleuré depuis le début de la journée...comment pouvait-il verser encore une seule larme ? Peut-être parce que si cette si belle jeune femme, si fière, si douce et gentille, si fragile et si forte à la fois venait à mourir, il ne serait strictement plus rien...sa vie perdrait son sens...à quoi bon vivre sans elle ? Cette personne si chère à son cœur...elle était son cœur...elle ne devait pas mourir...non...
La poitrine de la jeune femme se souleva en un spasme. Les regards de ses amis fusèrent vers elle. Avant qu’Aelita et Jérémie réagissent, Ulrich était déjà près d’elle, prenant sa main, caressant ses cheveux pour la calmer. Mais son corps se souleva une nouvelle fois. Ses paupières frémirent, tout comme sa peau qui frissonnait. Le jeune homme quitta sa veste et la couvrit avec. Peu à peu, sous le rythme doux et apaisant de ses caresses, elle se calma lentement. Aelita et Jérémie continuèrent à chercher l’antivirus, tout de même peu rassurés...
Odd vint quelques instants plus tard, la mine déconfite. Ulrich lui lança un regard interrogateur. Son ami lui répondit d’un signe de tête rassurant. Ulrich reposa alors son regard fatigué sur sa compagne étendue.
Odd allait s’asseoir près de lui quand Jérémie coupa le silence.
-Odd...t’as fait quoi au lycée ?
Le jeune homme ne répondit pas tout de suite, surpris de la question.
-Bah...j’ai informé le proviseur et...
-Tu n’aurais pas croisé Sissi par hasard ? l’interrompit le génie.
Le visage d’Odd se décomposa plus qu’il ne l’était. Ulrich se retourna, prenant d’un seul coup part à la conversation.
-Ne me dis pas que cette peste est dans l’usine ?? persifla-t-il.
-Du calme Ulrich. Odd va s’en occuper...
Les deux meilleurs amis s’échangèrent un regard pesant. Odd se leva, fixant toujours son ami d’un regard perçant. Aelita et Jérémie observaient, impuissants, le résultat de plusieurs heures d’attente et de colère. Aelita s’avança tout de même, se plaçant entre les deux garçons. Ces derniers ne semblèrent pas s’en apercevoir. Odd disparut dans le monte-charge. Aelita tourna la tête vers Ulrich qui s’était remis à contempler Yumi. La jeune femme retourna alors vers Jérémie, accompagné d’un soupir.
Pourquoi le sort s’acharnait-il ? Pourquoi ?...elle voulait tellement que ces amis soient heureux...la vie sur Terre pouvait-elle être si dure ? Le bonheur n’y était jamais présent ? Elle commençait à en douter... son regard vola vers cette personne qui guidait ses faits et gestes...Yumi était un modèle pour elle...sa grande sœur...elle ne pouvait pas mourir...elle méritait tellement de choses...tellement...

Jérémie travaillait. Il ne savait pas quel serait le résultat de ces heures de travail...mais qu’importe. Pour elle, pour lui, pour tous...il devait le faire. Pour la sauver. C’était ça, son but...il n’osait pas regarder Ulrich. Il attendait tellement de lui...s’il échouait, il perdrait une amie...et Ulrich sombrerait dans le désespoir...pourtant...Xana avait si bien préparé son coup...il avait très peu de chances à trouver cet antivirus. Il se rappela les heures passées devant son écran, à chercher, assembler les éléments permettant de matérialiser Aelita, sa belle Aelita...et quelques heures plus tard, après avoir trouvé la clé, un virus la menace...à nouveau, journées intenses en recherche, ne jamais abandonner, toujours donner, pour elle...il comprenait Ulrich...combien de fois avait-il eu peur de ne pas être à la hauteur, d’avoir envie de tout lâcher ? Mais à quel prix...il ne devait pas...tenir...rien d’autre ne comptait qu’elle...elle et elle seule...

Le monte-charge descendait Odd lentement. Les portes s’ouvrirent avec cet habituel bruit métallique. Elle se tenait là, droite. Aucun d’eux ne bougea. Odd dédaigna finalement à lever les yeux sur elle quand celle-ci fit un pas.
-Tu n’as aucun droit d’entrer, murmura-t-il.
-Et toi aucun droit d’y être, répliqua la jeune femme. Si mon père apprend tout...
Odd balaya sa menace d’un « tais-toi » autoritaire.
-Comment oses-tu venir ici, te mêler de ce qui ne te regarde pas ? Comme toujours, tu viens nous enquiquiner avec tes « Ulrich » et tes menaces jetées en l’air. Y’en a marre, tu piges ? Yumi va mal, c’est ça qui te rend si heureuse ? J’vais t’dire, Ulrich aime les femmes fortes, honnêtes et qui ont un cerveau. Généreuses et belles. Ce qui n’est absolument pas ton cas. Tu es manipulatrice et égoïste. Voilà ce que tu es...maintenant dé...
Avant même qu’il ait pu clore, Sissi grimaça quelque paroles.
-Tu n’as pas à me dire ça...tu es mal placé !!Toi, connaître l’amour ? j’aimerais bien voir ça ! Maintenant, oui, laisse moi passer.
La pimbêche passa Odd qui la retint. Il la tira vers la sortie. La jeune femme se débattit mais la poigne forte du jeune homme lui entravait toute tentative. Il la traîna ainsi jusqu’à la sortie. Elle s’était mise à crier, mais Odd lui plaqua la main sur la bouche. Ses protestations s’étouffèrent. Il la menaça alors, inventant le plus possible. L’effet commençait à calmer la jeune femme qui finit par se taire. Il la relâcha lentement et quand il s’aperçut qu’elle ne disait plus rien, il la lâcha complètement, et recula vers le monte-charge, portant sur elle un regard lourd. Les portes se refermèrent sur le visage apeuré de la lycéenne.









Odd soupira d’exaspération... c’en était désolant de devoir en arriver là... pourquoi tout devait se passer dans la violence ? Dans la peur, la panique, puis la tristesse ? Pourquoi ?... Les portes s’ouvrirent à nouveau. Rien n’avait changé...c’était comme si le temps s’était arrêté sur cette scène tragique, la perte d’une amie exceptionnelle qui avait tout fait pour eux, tout donné...le meilleur d’elle pour leur offrir un monde sans danger...sans danger, oui, mais à quel prix ?? Ils souffraient... l’espace d’un instant où Odd ne bougea que pour sortir du monte-charge, une once de lassitude s’empara de lui, et il se sentit faible...peut-être que...tout arrêter ? Cette solution était-elle envisageable ? Il balaya du regard le labo, où le silence régnait en maître...tous arboraient une mine désolée, figée dans une constante tristesse que rien ne pouvait bannir de leurs visages, leurs lèvres qui ne souriraient peut-être plus jamais, leurs yeux dépourvus de cette étincelle magique qui illuminait leur pupille... pourquoi cela devait-il se passer comme ça ?...pourquoi ?... Un soupir réussit à le sortir de sa léthargie. Ulrich le regardait si intensément que ça en devenait gênant, et immédiatement Odd se retrouva à la place de tous ceux qui avaient affronté Ulrich droit dans les yeux. Protégé par ce lien amical, le jeune blond n’avait jamais subi un tel interrogatoire aux rayons X, simplement avec un regard foudroyant. Il se demanda s’il avait fait quelque chose de mal... Le samouraï lui offrit sa réponse.
-Arrête de penser ça, Odd... T’es le plus joyeux d’entre nous. Si tu plies, on plie tous. Alors résiste.
-Mais...
-Je ne te demande pas ton avis. Fais le, c’est tout, répliqua Ulrich en détachant son regard pour surveiller à nouveau Yumi.
Odd trembla...de peur ? de frustration ? En tout cas, la remontrance d’Ulrich faisait effet...il ne savait pas pourquoi, mais ses paroles avaient quelque chose de...réconfortant. En fait...le sentiment d’être inutile s’était effacé. Merci Ulrich...

Aelita avait elle aussi frissonné quand Ulrich s’était enfin décidé à parler...sa voix dure, froide, et dénuée de sentiments faisait peur...mais elle le comprenait...la jeune femme ne sentait plus les larmes qui coulaient le long de ses joues blanches...elle ne les essuyait plus, elle n’en avait plus le réflexe...dans ces moments là, les larmes deviennent plus qu’une partie de vous, et vous ne vous comportez plus pareil... vous n’éprouvez plus rien de gratifiant...tout vous pèse, et vous ne vous demandez même plus quand est-ce que cela va s’arrêter...c’est une torture douce. Mais plus douloureuse en fin de compte...
Aelita tourna le visage vers la jeune Japonaise qui semblait dormir si calmement...ça rassurait tout le monde d’un côté, elle n’était plus aussi agitée que tout à l’heure, quand elle commençait à dire des propos incohérents, en somme, devenir folle... des fois, le jeune brun la regardait si fixement...puis d’un seul coup, ses mains passaient de ses cheveux qu’il caressait à sa nuque, cherchant son pouls. Puis en un soupir il recommençait son mouvement doux et régulier... à chaque fois qu’il faisait ça, Aelita sursautait. Ce mouvement vif troublait la fausse quiétude de la salle...personne ne percevait parfaitement le bruit des touches appuyées par Jérémie. Tous les bruits quotidiens s’effaçaient tandis qu’ils plongeaient tous dans un silence total, perdus dans leur réflexion noire...

Personne ne se déplaçait, personne ne sentait la présence des autres. Chacun se trouvait dans un monde fait de tristesse pure... de désespoir allié avec la peine, le chagrin et la solitude... l’espoir qui subsistait se matérialisait en Yumi, calme et apaisée... -mais peut-être vivait-elle un vrai cauchemar sans le montrer ?...- et Jérémie qui s’accrochait aux données défilant sur son écran, pour être sûr finalement de rien... Ses yeux le piquaient un peu, et quand d’aventure, il osait bouger pour chercher une autre position, peut-être un peu moins douloureuse, il ressentait une vive douleur qui arrivait parfois à le faire gémir de douleur... il attraperait sûrement un torticolis mais un seul regard vers son amie allongée par terre, et il parvenait à faire abstraction de la douleur, et à replonger dans le flot d’informations qui pourraient, une fois rassemblées, la sauver...












Jérémie venait de trouver un élément intéressant, et peut-être susceptible d’apporter un peu d’aide à ses recherches. Mais il comprit vite qu’il n’en était rien. Il jeta pour la première fois depuis des heures un coup d’œil à sa montre. Une idée traversa alors son esprit et il se tourna si vite vers Ulrich que tout le monde sursauta.

-Ulrich, il est 18h... ça fait 24h que Yumi n’a rien mangé ou bu. Il faudrait que tu l’emmènes à l’hôpital... c’est le seul moyen pour maintenir son corps en vie. Si ça continue, on risque de la perdre plus vite qu’on ne le croit...

Sans demander plus d’explications, Ulrich se levait déjà, un peu étourdi, et prit Yumi dans ses bras avec délicatesse et douceur. Odd se leva également, décidé à l’accompagner.

-Trouve n’importe quelle explication à son état... mais du moment qu’elle sera sous perfusion, on a rien à craindre.
-Comme si ça pouvait être plus grave, répondit le jeune brun en un soupir.

Les deux garçons sortirent sans un mot, juste un regard qui en disait long. Aelita se leva quelques minutes plus tard, et d’un pas mal assuré, se traîna du peu de forces qu’il lui restait vers Jérémie.

-Tu trouves quelques chose ?
-Non... pas vraiment...
Un blanc suivi ces deux petites phrases qui arrivaient à résumer si facilement cette attente.

-Jérémie... pourquoi j’ai l’impression que la solution se trouve tout prêt, mais qu’on ne la trouve pas ?
-Je... je ne sais pas Aelita...
Cette dernière baissa les yeux, encore une fois, remplis de tristesse.
-Je ne veux pas la perdre...plus ça va, plus je me dis qu’il le faudra...

Ne trouvant rien à redire de plus, Jérémie se leva aussi, et entoura la jeune femme de ses bras pour seul réconfort. Si seulement il pouvait changer ce qui allait arriver...

A l’hôpital, tout était relativement calme. Mais quand Ulrich arriva dans l’entrée avec Yumi inconsciente dans ses bras, suivi de près par Odd, l’agitation commença. On emmena très vite la jeune femme sans poser de questions. Il est vrai que beaucoup de jeunes filles arrivaient dans cet état là, victimes de violence, de viol... ils y étaient habitués. Mais le calme étrange de Yumi intriguait le médecin qui venait de rejoindre le groupe médical, sans pourtant qu’il en demande plus. Ulrich suivit le brancard, ne voulant pas quitter Yumi des yeux.
Odd voulut suivre le mouvement, mais se résigna, il serait sans doute de trop, il attendrait un moment avant de les rejoindre. Il envoya seulement un texto à Aelita pour la prévenir que Yumi était prise en charge dans la minute. La soirée s’écoula lentement... très lentement... Odd rejoignit Ulrich un peu plus tard, pour quérir des nouvelles, bonnes ou mauvaises, tant qu’il y avait du nouveau après tout...

-Les médecins pensent que ces muscles sont en train de tomber en léthargie... si tu veux, elle ne bouge plus du tout... ils pensent aussi qu’il va falloir stimuler son cœur bientôt si elle ne réagit pas plus que ça...
-Mais le stimuler comment ?
-Peut-être d’abord les membres... réveiller les sensations... et beaucoup lui parler. C’est comme si son âme avait quitté son corps et qu’il lui servait uniquement de passerelle avec nous. Il fait s’occuper de son corps, si on veut avoir une chance de la voir ouvrir les yeux un jour...
Odd baissa la tête, et réfléchit aux conséquences à tout cela.
-Mais... et le bébé ? Nell ?
-Je leur ai dit... ça a compliqué les choses évidemment. Mais bon, à court terme, ça n’affecterait pas Nell. Par contre, si le coma de Yumi devait se prolonger... on aurait à s’inquiéter. Le corps de Yumi qui essaie déjà de se défendre comme il peut, peut très bien prendre Nell comme...
-Comme ?
-Comme un intrus...un étranger. Les médecins m’ont aussi demandé si Yumi avait bien accepté le fait qu’elle soit enceinte. Je leur ai dit qu’elle ne se sentait pas prête, ce qui est vrai si l’on compte ce que Xana lui a fait... alors ils m’ont répondu qu’il est effectivement de plus en plus probable que son corps rejette Nell. En somme, demain, Yumi subira une séance de massage pour relancer la circulation du sang, stimuler à nouveau les nerfs et les muscles... et essayer du mieux que l’on peut à lui faire provoquer des émotions fortes. Il n’y a que ça pour la faire sortir de ce coma...

Odd écoutait les propos d’Ulrich, en hochant la tête quand ce dernier le regardait. On aurait dit que c’était le seul sujet sur lequel Ulrich pouvait aisément parler. Il avait dû écouter les médecins avec attention, mémorisant tout ce qui concernait la jeune femme.

Un médecin arriva, coupa la conversation, intimant moins de bruit. Il proposa à Ulrich de dormir aux côtés de Yumi, ce qu’accepta sans hésitation le jeune homme. Avant de retourner dans la chambre, il jeta un regard à Odd qui lui répondit qu’il retournait à l’usine, pour communiquer les nouvelles. Le jeune blond lui adressa un sourire encourageant, Yumi était entre de bonnes mains maintenant, et il y avait un espoir... il sortit de l’hôpital, priant le ciel pour la première fois de sa vie que ses paroles eut été écoutées.



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A l’hôpital, tout était relativement calme. Mais quand Ulrich arriva dans l’entrée avec Yumi inconsciente dans ses bras, suivi de près par Odd, l’agitation commença. On emmena très vite la jeune femme sans poser de questions. Il est vrai que beaucoup de jeunes filles arrivaient dans cet état là, victimes de violence, de viol… ils y étaient habitués. Mais le calme étrange de Yumi intriguait le médecin qui venait de rejoindre le groupe médical, sans pourtant qu’il en demande plus. Ulrich suivit le brancard, ne voulant pas quitter Yumi des yeux.
Odd voulut suivre le mouvement, mais se résigna, il serait sans doute de trop, il attendrait un moment avant de les rejoindre. Il envoya seulement un texto à Aelita pour la prévenir que Yumi était prise en charge dans la minute. La soirée s’écoula lentement… très lentement… Odd rejoignit Ulrich un peu plus tard, pour quérir des nouvelles, bonnes ou mauvaises, tant qu’il y avait du nouveau après tout…

-Les médecins pensent que ces muscles sont en train de tomber en léthargie… si tu veux, elle ne bouge plus du tout… ils pensent aussi qu’il va falloir stimuler son cœur bientôt si elle ne réagit pas plus que ça…
-Mais le stimuler comment ?
-Peut-être d’abord les membres… réveiller les sensations… et beaucoup lui parler. C’est comme si son âme avait quitté son corps et qu’il lui servait uniquement de passerelle avec nous. Il faut s’occuper de son corps, si on veut avoir une chance de la voir ouvrir les yeux un jour…
Odd baissa la tête, et réfléchit aux conséquences à tout cela.
-Mais… et le bébé ? Nell ?
-Je leur ai dit… ça a compliqué les choses évidemment. Mais bon, à court terme, ça n’affecterait pas Nell. Par contre, si le coma de Yumi devait se prolonger… on aurait à s’inquiéter. Le corps de Yumi qui essaie déjà de se défendre comme il peut, peut très bien prendre Nell comme…
-Comme ?
-Comme un intrus…un étranger. Les médecins m’ont aussi demandé si Yumi avait bien accepté le fait qu’elle soit enceinte. Je leur ai dit qu’elle ne se sentait pas prête, ce qui est vrai si l’on compte ce que Xana lui a fait… alors ils m’ont répondu qu’il est effectivement de plus en plus probable que son corps rejette Nell. En somme, demain, Yumi subira une séance de massage pour relancer la circulation du sang, stimuler à nouveau les nerfs et les muscles… et essayer du mieux que l’on peut à lui faire provoquer des émotions fortes. Il n’y a que ça pour la faire sortir de ce coma…

Odd écoutait les propos d’Ulrich, en hochant la tête quand ce dernier le regardait. On aurait dit que c’était le seul sujet sur lequel Ulrich pouvait aisément parler. Il avait dû écouter les médecins avec attention, mémorisant tout ce qui concernait la jeune femme.

Un médecin arriva, coupa la conversation, intimant moins de bruit. Il proposa à Ulrich de dormir aux côtés de Yumi, ce qu’accepta sans hésitation le jeune homme. Avant de retourner dans la chambre, il jeta un regard à Odd qui lui répondit qu’il retournait à l’usine, pour communiquer les nouvelles. Le jeune blond lui adressa un sourire encourageant, Yumi était entre de bonnes mains maintenant, et il y avait un espoir… il sortit de l’hôpital, priant le ciel pour la première fois de sa vie que ses paroles eurent été écoutées.


Ils arrivèrent à l’usine, et découvrirent, sans surprise, Aelita et Jérémie dans la même position que lorsqu’ils étaient partis : Jérémie sur le fauteuil, et la belle aux cheveux roses penchée au dessus de lui. Lançant un regard à Ulrich, qui gardait les yeux baissés, Odd se lança dans les explications médicales. Pendant qu’il parlait, Jérémie réfléchissait intensément. Quand le blondinet eut fini, personne ne commenta. Ce n’est que quelques minutes plus tard, alors que personne n’avait bougé que Jérémie s’exclama :
- Je sais ce que nous allons faire ! Nous allons leurrer Xana.
- Et comment tu veux leurrer un programme informatique Jérémie ? lança Odd, un peu décontenancé par la solution de son ami.
- Vous allez sur Lyoko, et vous lancez l’offensive, on verra comment Xana réagira. Il réduira sûrement ses défenses contre vous, mais les augmentera pour protéger des données qui pourraient m’aider à faire un anti virus, ce qu’il a caché je ne sais où sur Lyoko.
-Tu veux dire que ce peut être dans une tour de n’importe quel territoire… réfléchit Aelita.
-… Comme dans le 5ème territoire, acheva son petit ami. Il faudra que tu essayes toutes les interfaces Aelita.
Tout le monde se tut quelques instants. Ulrich, qui n’avait alors rien dit jusque là, relança :
-Alors, qu’est-ce qu’on attend ?? On a pas de temps à perdre !
-Et c’est reparti, la course contre la temps, deuxième round ! s’exclama Odd.
Pendant que ses amis couraient vers le monte-charge et descendaient en salle des scanners, Jérémie marmonna pour lui-même « et j’espère qu’il n’y en aura pas un troisième… »
Les trois amis entrèrent chacun dans un scanner et se laissèrent enfermer.
« Je ne pensais vraiment pas revivre ça un jour… » se dit Ulrich, pensée partagée par Odd et Aelita.
-Scanner Odd, scanner Ulrich, scanner Aelita… Virtualisation !
Et à nouveau, ils se sentirent absorbés par un halo blanc, sensation qu’ils retrouvèrent comme si la dernière fois remontait à la veille…
Ils atterrirent souplement l’un après l’autre, et ouvrirent les yeux sur le monde virtuel qu’ils connaissaient si bien. Le territoire de la forêt s’étendait devant eux, avec ses arbres virtuels aux racines plongeant dans la mer numérique et aussi hauts que possible. Visiblement, rien n’avait changé. Cependant, ils ne confirmèrent pas tout de suite à Jérémie qu’ils étaient bien arrivés, leur esprit trop assailli par les souvenirs.
-Vous me recevez ? Hé oh ?
-Oui Jérémie pardon, s’excusa Aelita. Tout est comme avant. Où se trouve l’extrémité du terr…
Elle fut coupée par une puissante pulsation, suivie de très près par plusieurs autres, semblables à un tremblement de terre.
-Wahou ! ça m’avait pas manqué ça ! s’exclama Ulrich.
- Il nous souhaite la bienvenue ? ironisa Odd.
-Cesse de plaisanteries, dirigez vous plein nord ! Je vous programme vos bécannes, c’est qu’une question de secondes.
Et sur ces mots, les trois lyokoguerriers s’élancèrent. En effet, au loin, ils virent progressivement se dessiner leurs véhicules respectifs, Aelita héritant de l’Overwing. Sans stopper leur course, ils sautèrent dessus et s’envolèrent dans les airs. Au bout de quelques minutes, ils distinguèrent la pointe du territoire.
- Vous allez arriver pile à temps !
Quelques secondes plus tard, le transporteur les déposa dans l’Aréna. Aussitôt, la passerelle s’ouvre et nos amis s’engouffrent dedans, courant à perdre haleine.
- Bon, j’ai le plaisir de vous rappeler que le temps est compté ! avisa Jérémie.
- Même sans ça, on se serait dépêchés aussi ! répondit Ulrich.
Ils déboulèrent dans la zone noyau.
- Là, franchement, c’est pas pour rigoler, mais il est où le comité d’accueil ? demanda Odd.
Devant eux, aucun monstre ne les attendait.
- On va pas s’en plaindre ! lança Ulrich. Supersprint ! Il s’élança au travers de la pièce, sautant sur chaque pilier qui lui offrait un chemin. Rapidement, il atteignit la clé et désactiva le compte à rebours.
Pendant que les autres le rejoignaient, Jérémie les informa de la marche à suivre, ce que firent les héros au fur et à mesure qu’il le disait.
- Bon, comme d’habitude, vous rejoignez l’ascenseur… et je vous reprogramme vos véhicules pour aller au cœur.
Ulrich et Odd sur leurs gardes, Aelita se connectait pendant ce temps à une interface pour tenter de dénicher l’antivirus qui sauverait Yumi. Au bout de quelques minutes, elle s’enthousiasma :
- Je crois que j’ai trouvé ! Il doit y avoir un antivirus !
- Oui, je vois la même chose que toi. Sûrement au cœur, allez-y !
- Jérémie, c’est tout de même très bizarre, on n’a toujours pas croisé de monstres… c’est dur de lancer l’offensive, là ! lança encore une fois Odd.
- Je sais bien, mais c’est peut-être simplement à cause du fait que Xana est affaibli, après toutes les attaques qu’il a enchainées, répondit le concerné.
- C’est plausible, confirma Aelita.
Ils passèrent l’entrée du cœur, et pénétrèrent dans la grande salle ronde. Au même moment, trois tirs dévirtualisèrent leurs véhicules, et ils retombèrent lourdement sur le sol bleu.
-Aïe ! J’ai rien dit ! se plaignit le blondinet.
-Odd, debout ! Aide moi ! réclama son meilleur ami pendant qu’il contrecarrait les tirs avec son katana, et quand c’était possible, les renvoyait à leurs expéditeurs. Aelita, elle aussi, répliquait avec des boules d’énergies.
- Aelita, monte ! Je vais m’en occuper ! assura Odd. Il la remplaça pour qu’elle put s’élancer vers le haut, gravissant les étages.
Quelques rampants s’intéressèrent aussitôt à elle et la mitraillèrent, ce qui l’obligea à esquiver, la ralentissant.
Cependant, Ulrich et Odd qui en avaient terminé avec les rampants du bas, revinrent à son niveau, chevauchant des mantas qu’ils tuèrent avant de resauter sur le sol.
Ils s’attaquèrent à ceux qui encerclaient Aelita, et n’en firent qu’une bouchée. Ils purent aisément la rejoindre dans sa course vers le sommet, une boule lumineuse flottant en son milieu. Aucun monstre ne la gardait, et les autres avaient tous été vaincus. Ulrich ne put s’empêcher de réfléchir à voix haute :
- C’est trop facile… aussi peu de monstres pour une chose aussi importante…
Arrivant devant la sphère virtuelle qui flottait légèrement au dessus du vide, ils hésitèrent un court instant.
- On y va Jérémie ? demanda Aelita, douteuse.
- Je suis tout aussi étonné que vous, mais il faut croire que vous n’avez rien perdu de vos capacités ! Touche la, et je récupère l’antivirus !
Sa petite amie s’exécuta, et la boule disparut en scintillant.
- C’est bon ! Je vous rematérialise tout de suite, inutile de prendre des risques.
Alors que nos amis disparaissaient du cœur de Lyoko, une boule tout aussi lumineuse que la première se forma. Des rampants sortirent de leurs cachettes et se placèrent devant, en gardiens. Mais qu’avaient donc pris nos amis ?



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Ulrich et Odd couraient à perdre haleine dans les rues de Paris. Ils arrivèrent bientôt dans le quartier où habitait Yumi, et passèrent devant sa maison. Ulrich, qui ne cessait de penser à sa belle, n’entendit pas d’abord qu’on l’appelait. Puis, au 2ème coup, il se retourna vers Odd, qui le talonnait :
- Tu m’as appelé ?
- Non ! Tu as entendu quelque chose ?
- Ben je crois que…
Un troisième cri, plus fort, le coupa : « Ulriiiiich ! Attends ! ». Le concerné s’arrêta net, et reconnut la personne qui l’avait interpellée. C’était… le père de Yumi. Un instant, Ulrich ne sut que faire. Ok, elle allait bientôt se remettre, mais comment leur expliquer que leur fille était à l’hôpital ? D’autant qu’ils savaient qu’elle était enceinte ! Autrement dit, il allait passer un sale quart d’heure. Pendant que Mr et Mme Ishiyama accouraient auprès d’eux, il chercha vainement quoi leur dire.
- Ulrich, enfin ! Je pensais que tu n’allais jamais t’arrêter ! lança la mère de Yumi, soulagée.
- Mon garçon, haleta son mari qui peinait à reprendre son souffle, il faut absolument que tu nous dises où est Yumi. Tu dois le savoir ! Même le collège ne sait pas où vous êtes passés, toi et tes amis !
Un blanc suivit, pendant lequel Ulrich cherchait encore et toujours quoi leur répondre. Vérité ? Mensonge ? Vérité ? Mensonge ?? Ses neurones tournaient à plein régime pendant qu’il s’imaginait la réaction du couple japonais face à chaque alternative. Finalement, il fit son choix et décidé de s’y tenir.
- Je suis désolé de ne pas vous avoir prévenus plutôt Mr et Mme Ishiyama.
- Mais enfin de quoi parles-tu ? répondit immédiatement Akiko Ishiyama.
- Je vais tout vous expliquer, mais d’abord… je… suis désolé de vous demander ça, mais vous devez absolument me faire confiance et m’aider. Dans l’intérêt de Yumi. Même si cela ne vous paraîtra pas juste !
Le couple asiatique resta bouche bée. Ils s’échangèrent un regard.
- Nous t’écoutons mon garçon. Nous ferons ce que tu diras, si tu nous promets que ça aidera notre fille, mais d’abord dis nous où elle est, demanda Takeo Ishiyama.
- Merci, répondit Ulrich avec soulagement. Yumi est… (il baissa la voix comme s’il prenait des pincettes pour annoncer ça) à l’hôpital. (Voyant le regard stupéfait puis paniqué des parents, s’empressa de reprendre) Mais vous inquiétez pas, dans quelques heures ça ira mieux !! c’est juste par précaution !!
Choqués, abasourdis, ses interlocuteurs mirent un moment à digérer l’information. Ulrich jeta un coup d’œil à Odd pour voir s’il s’était bien débrouillé. Après lui avoir souri, ce dernier l’aida :
- Mais seulement si vous nous aidez ! Il faut nous croire !
Le couple posa enfin les yeux sur Odd comme s’il se rendait compte de sa présence. Ils s’entre-regardèrent à nouveau.
- Bon, allons à l’hôpital et en chemin vous nous direz ce qu’on peut faire.
Ils se dirigèrent tous vers la voiture de la famille Japonaise, qui démarra en trombe peu de temps après.

A l’usine, l’ambiance était plus détendue. Aelita était restée à côté de Jérémie, sans dire mot, savourant juste ce moment où ils ressentaient autre chose que de l’inquiétude et de la tristesse. Elle posa sa tête sur l’épaule du petit génie qui se tourna vers elle lentement. Ce contact était loin d’être nouveau pour lui, puisque cela faisait maintenant un an qu’ils sortaient ensemble, enfin… plus depuis le retour dans le passé ! Ils allaient devoir subir les cours de terminales une seconde fois... pour eux, c’était un plaisir, mais pour Odd, qui ne s’en était rendu compte que lors du premier cours qu’ils avaient eu après le retour dans le passé, c’était la catastrophe. Ne parlons pas d’Ulrich pour qui, avec tous ses problèmes, s’en fichait probablement, du moment qu’il retrouvait sa Yumi et qu’il aurait peut-être la chance de vivre sa grossesse et la naissance de sa fille (d’ailleurs, s’en était-il rendu compte ?).
Jérémie déposa un petit bisou sur la joue tendue d’Aelita qui lui sourit tendrement. Elle entoura Jérémie de ses bras et elle l’enlaça amoureusement. Il laissa sa tête à nouveau reposer contre la sienne, les yeux fermés. « Je t’aime… »

A l’hôpital.
- Je trouve ça INADMISSIBLE que vous ne nous ayez pas prévenus avant !!
- Monsieur, je vous en prie, calmez vous, nous étions sur le point de le faire, et votre fille est entre de très bonnes mains…
- D’ailleurs en parlant de ma fille, j’aimerais bien la voir !! Où est-elle ?
- Calmez vous monsieur, nous sommes dans un hôpital… répondit l’infirmière, gênée, avant de les conduire vers la chambre de Yumi.
Tout le monde s’était stoppé et avait regardé la violente discussion entre l’infirmière d’accueil et le couple japonais, qui avait duré deux bonnes minutes et secoué tout l’hôpital.
L’infirmière ouvrit doucement la porte n°359 pour découvrir… un lit vide. Elle resta un moment plantée dans l’entrebâillement de la porte. Mr Ishiyama l’ayant remarqué, continua de jouer le jeu :
- C’est une blague j’espère ? Cette chambre est vide. Où est notre fille ?
- Je… je…
La pauvre jeune femme se retourna et consulta la porte pour vérifier que c’était la bonne chambre. Commençant à paniquer de plus en plus, elle bégaya :
- Je… je ne comprends pas…
- Mademoiselle, je vous prierai de bien vouloir nous dire où se trouve notre fille, insista la mère de Yumi.
-Je… Je reviens ! lança l’infirmière en détalant en direction de l’accueil.
Les parents de la jeune femme l’entendirent demander avec une voix anxieuse « où est Yumi Ishiyama ? Vous l’avez changée de chambre ? Elle subit des examens ? Vous auriez pu me tenir au courant !! »
Akiko s’excusa mentalement du désordre qu’ils causaient. « Pauvre enfant… »
C’était en effet le seul moyen qu’ils avaient trouvé pour faire sortir Yumi de l’hôpital. Pendant que les parents faisaient diversion dans le hall d’accueil du service de réanimation et attiraient l’attention de tout le monde, Ulrich et Odd se chargeaient d’emmener Yumi, tout ça en un temps record. A présent, ils étaient devant l’hôpital, attendant une occasion pour s’enfuir. Quand enfin la dernière ambulance qui amenait une nouvelle personne aux urgences fut partie, ils détalèrent vers l’usine, Yumi dans les bras d’Ulrich. Dix bonnes minutes plus tard, celui-ci la déposait dans un scanner, complètement essoufflé après sa course folle.
- Allez ! Je lance le programme ! s’écria Jérémie.
L’hologramme représentant Yumi apparut, et se remplit au fur et à mesure. Les deux petits génies regardaient anxieusement l’opération à l’écran pendant qu’Ulrich et Odd fixaient le scanner en plein travail, en se mordant les lèvres. L’attente leur parut interminable. Enfin, un son positif résonna : l’anti-virus avait marché. Les deux jeunes hommes entendirent un « Yes !! » de la part des Einstein qui se dépêchèrent de les rejoindre dans la salle des scanners. Celui qui contenait Yumi s’ouvrit, laissant échapper beaucoup de fumée. Ulrich se précipita pour récupérer sa belle. Il tâta son pouls, il était normal et régulier. Il jeta un regard rassurant à ses amis, qui laissèrent échapper un soupir de soulagement.
Cependant, celui-ci gardait en tête la dernière étape, et qui était loin d’être la plus facile : ramener Yumi à l’hôpital. Ils avaient pensé avec Odd de prétendre avoir retrouvé Yumi dehors. Comment, où, pourquoi ? ils improviseraient, n’ayant pas de meilleures idées. Et puis, l’hôpital reprendrait en charge Yumi, c’était le plus important !

Une fois arrivés à l’hôpital, Ulrich et Odd se calmèrent un peu, reprirent leur souffle, histoire de paraître crédibles. Puis Ulrich s’avança d’un pas décidé devant les portes automatiques de l’hôpital qui s’ouvrirent devant lui. A ce moment là, une foule de personnel infirmier se précipita sur lui et récupéra Yumi. Une tonne de questions fusaient de partout : « Où était-elle ? », « Comment l’avez vous retrouvée ? » Ulrich bégaya quelque chose d’incompréhensible qui, vraisemblablement, parut satisfaire tout le monde. Odd ayant rejoint son meilleur ami, ils suivirent le troupeau, mais plus personne ne s’occupa d’eux. Ils retrouvèrent les parents de Yumi aux prises avec des papiers administratifs. En aparté, Mr Ishiyama confia au jeune brun comment il avait été dur de paraitre tout autant paniqué que le personnel de l’hôpital lorsqu’ils s’étaient rendus compte de sa disparition. Ulrich lui répondit que Yumi allait maintenant se remettre, normalement, tout s’était bien passé. Dans la voiture, les deux lyokoguerriers avaient confié leur secret au couple japonais qui, tout de même atterré par ce flot de nouvelles, semblait avoir digéré l’information. Après tout, on aurait pu leur dire que les extraterrestres existaient, cela ne les aurait pas empêché de tout faire pour sauver leur fille.
Au même moment, Hiroki déboula dans le service, et aperçut ses parents assis sur un banc. Il accourut vers eux.
- Mais c’est quoi cette histoire ?? Elle va bien Yumi ?
- Ne t’inquiète pas mon garçon, ta sœur va se remettre, répondit posément Mme Ishiyama.
Le jeune garçon regarda sa mère comme s’il la voyait pour la première fois et se demande comment elle faisait pour être aussi calme, elle d’habitude si affolée quand il s’agissait de la santé de ses enfants.
Plus tard dans la journée, Jérémie et Aelita rejoignirent le petit groupe et attendirent de pouvoir voir Yumi. Il s’écoula 3 jours avant que celle-ci ne sorte du coma progressivement. Ulrich était présent à ses côtés quand elle ouvrit les yeux pour la première fois depuis des jours.


Artémis
03/09/07 à 18:39
Voici ma nouvelle fic...bonne lecture.


Le jeune homme qui venait de parler abaissa une manette. L’engin qui était relié avec s’éteignit progressivement. Le jeune homme soupira. Il était blond, avec des lunettes, la taille fine, âgé de 17 mais le regard pétillant de bonheur. De toute évidence, abaisser cette curieuse manette était de grand importance. Et il venait enfin de le faire…après toutes ces années…il se retourna vers ses amis. Une jeune femme aux cheveux roses pétillants se jeta dans ses bras.
-Oh Jérémie…c’est merveilleux…on a réussi ! s’exclama-t-elle, émue.
Jérémie la serra entre ses bras, caressant doucement ses cheveux.
-Oui, Aelita…on a réussi…, murmura-t-il.
Derrière le couple enlacé se trouvait un autre jeune homme. Coiffé d’une pointe avec une tâche violette, des habits excentriques, il fit une tape amicale à son meilleur ami, un autre jeune homme à l’allure athlétique. Ils s’enlacèrent et son ami se retourna lui aussi pour faire face à une jolie femme. Il l’enlaça tendrement en lui murmurant ces quelques mots :
-C’est enfin fini…on va pouvoir vivre, ma puce…Je t’aime Yumi.
La jeune femme sourit et lui répondit un joli « Moi aussi… ». Ils s’embrassèrent tout comme l’autre couple. Seul Odd Della Robbia restait pantois entre les deux, mais souriant comme jamais. Il hésita à balancer une vanne, mais finalement se contenta d’observer.

Le soir, au lycée.

Le groupe était réuni dans la chambre de Jérémie, tous avec un verre de champagne à la main. Aelita était assise sur les genoux de Jérémie qui trônait fièrement sur sa chaise de bureau, pour la première fois, l’ordinateur était éteint…
Ulrich tenait Yumi par la taille. Odd, lui avait Kiwi à ses pieds.
-Allez, Einstein ! Un discours, un discours, un discours !
Sa blague fut suivie de rires. L’ambiance était excellente, et tout le monde était de bonne humeur. Après une soirée bien consommée, et riche en rires, les amis se séparèrent, Odd partit rejoindre une bonne (même très) copine à l’étage des filles, Jérémie et Aelita restèrent enlacés, ayant pourtant promis de ne pas faire de bêtises, sachant qu’ils avaient un examen dans quelques mois. Ulrich tira Yumi par la main, avec un sourire malicieux sur les lèvres. Elle se laissa faire, amusée. Il arrivèrent dans la chambre qu’il partageait avec Odd. Ulrich ferma la porte lentement pendant que Yumi s’asseyait sur le lit, un peu chancelante à cause de l’alcool. Elle se souvint tout de même qu’elle devait lui parler coûte que coûte.
Il l’embrassa après avoir pris soin de fermer soigneusement à clé. Yumi le repoussa gentiment.
-Ulrich, il faut que je te parle…
-Qu’est-ce qu’il y a ?
Yumi le regarda droit dans les yeux, ne sachant par où commencer. Mais un sourire confiant de la part du jeune homme la lança.
-Tu sais…j’ai eu 18 ans…je suis majeure…et mon bac, c’est comme si je l’avais en poche…
-Oui et ?
-Et ben…ma tante m’a parlé d’un très bon job…elle en a parlé au patron qui serait enchanté. Tu sais, parler français au Japon, c’est recherché…
-Hein ? Attends, ta tante, elle habite au Japon ?!, s’écria Ulrich.
-Euh…ben, oui…, fit Yumi d’une petite voix.
Ulrich se leva d’un coup.
-Tu serais pas entrain de me dire que tu vas retourner au Japon ?
-Bah…si…, murmura la jeune Japonaise.
Ulrich croisa les bras. Il savait très bien que, passé ses 18 ans, elle allait vouloir retourner dans son pays. Il la regarda à plusieurs reprises, fuyant malgré tout son regard quand elle le regardait.
-Et tu veux partir quand ?demanda-t-il, du tac au tac avec une pointe d’amertume dans la voix.
-Je pensais dans deux mois…histoire de…(interrompue).
-Histoire de passe ton bac, de nous le dire et basta, c’est ça ?, s’exclama Ulrich.
-Mais…mais non…
Ulrich lui tourna le dos et partit à la fenêtre. Regardant la demi-lune qui s’offrait à lui, il réfléchissait. Il avait bien changé durant ces deux années, mais pas encore pour accepter que Yumi s’en aille juste le temps de finir ses études.
-Tes études de puéricultrice, tu peux pas les faire en France ?
-Mais j’ai une grande opportunité au Japon…
Ulrich garda le silence. Yumi baissa la tête. Elle savait que ça allait se passer comme ça. Au moins, il ne s’était pas emporté grâce à l’alcool. Justement, sa tête lui tournait, elle avait essayé de rester sobre, mais cette victoire contre Xana…enfin…ils étaient tellement heureux, avoir vaincu leur ennemi de toujours…Plongée dans ces réflexions, elle ne s’aperçut même pas qu’Ulrich avait éteint la lumière. Seule celle de la lune les éclairait. Elle distingua la fine silhouette d’Ulrich, debout devant elle. Elle sentit bientôt son souffle sur son visage avant qu’il l’embrasse. Elle tomba à la renverse, sans même s’en rendre compte. Il se mit au dessus d’elle.
-Ulrich…mais qu’est-ce que tu fais…
-Ca ne se voit pas ?…
Il l’embrassa au cou passionnément. Yumi voulut s’abandonner à ses caresses, mais elle ne savait pas si c’était l’amour ou tout le champagne bu qui guidait Ulrich.
-Chut…je t’aime…
Yumi ne dit rien. Au bout de quelques baisers échangés, elle chuchota tout de même :
-Moi aussi…
Un instant magique pour les deux amoureux. Il était maintenant 23h et quelques, quand Ulrich retomba lourdement sur le lit. Les deux étaient en sueur. Yumi se mit à caresser un moment les cheveux d’Ulrich, qui avait posé sa tête contre la poitrine de la jeune femme. La Japonaise chercha son portable de la main, et vérifia l’heure. Il était tard, ses parents allaient s’inquiéter…
-Ulrich…
-Ouaip ?, répondit le jeune homme essoufflé mais heureux.
-Il faut que je rentre…, murmura Yumi en embrassant Ulrich sur le front.
-Oh…moi qui pensait que j’allais avoir la jeune demoiselle pour moi tout seul…
Un sourire éclaira le visage de sa compagne.
-Désolée de contre-carrer tes plans mon chéri…, mais oui, j’y vais !
Elle se leva, tirant sur la couette d’Ulrich pour se cacher.
-Hé oh, moi aussi, j’en ai besoin de ma couette ! Et pis, je t’ai déjà vu, tu sais…
Yumi se retourna, outrée mais amusée.
-Comment ça, tu m’as déjà vu nue ?
Elle se mit à genoux sur le lit et une petite bataille entre les deux amants commença.
-Allez, dis moi où !
-Non !
-Vilain, persifla la jeune femme en se levant après avoir subtilisé le drap.
-Hé !
-Tu me le dis ou j’allume la lumière, proposa Yumi malicieusement. J’aimerais bien voir ce qu’il y a en dessous de tes beaux abdos…
-Yumi !!
Après tout, ils étaient plongés dans le noir, nus, ayant fait l’amour pour la première fois…mais tout allait pour le mieux.
Une sonnerie empêcha Yumi de répliquer. Elle prit son portable, et Ulrich vit le sourire qu’elle avait aux lèvres s’éteindre grâce à la lumière de l’appareil.
-Qu’est-ce qu’il y a ?
-C’est ma mère…elle s’inquiète, elle se demande où je suis. Il faut que je rentre.
Elle partit s’habiller. Ulrich se laisse retomber sur le lit. Un superbe moment…ça n’avait durer que quelques heures, mais c’était la plus belle journée de sa vie…
Yumi était prête. Elle posa un doux baiser sur les lèvres d’Ulrich avant de sortir en silence de la chambre après un tendre bonne nuit.
Ulrich peina à trouver le sommeil après cette fabuleuse nuit, mais s’endormit en pensant à sa chère et tendre.
Yumi courait dans les rues éclairées des lampadaires. Elle arriva chez elle, et rentra silencieusement à l’intérieur. Sa mère l’accueillant, inquiète.
-Mais où étais-tu ? Heureusement que ton père ne doit rentrer que demain ! chuchota-t-elle.
-Désolée maman…c’était l’anniversaire d’un ami aujourd’hui…et j’ai complètement pas vu l’heure, mentit la jeune femme. Et pis, je suis majeure…
-Je le sais Yumi, mais tu aurais pu me prévenir au moins, fit Mme Ishiyama en embrassant sa fille au front.
-Je monte me coucher, bonne nuit maman, je t’aime.
-Moi aussi, ma puce, bonne nuit, à demain.
La Japonaise grimpa à sa chambre, bientôt suivie par sa mère qui partit dormir également. Yumi pénétra dans sa chambre et se mit en pyjama. Elle gardait ce sourire si radieux en pensant toujours à ce qu’Ulrich elle avaient fait…Elle était heureuse, tout simplement… Elle remarqua un papier posé sur son bureau impeccablement rangé. Elle le prit et l’observa. C’était une photo d’Ulrich qui souriait à une jeune femme. Une jeune femme qui n’était pas Yumi…Le sourire de cette dernière s’effaça peu à peu…elle ne connaissait pas cette personne et ça lui faisait peur…Reposant l’image, elle s’efforça à penser qu’Ulrich l’aimait elle, il venait de lui faire l’amour… Mais malgré ces joyeuses pensées, elle ne put s’empêcher de se précipiter quand elle vit une autre photo posée sur sa table de nuit. Le cœur de la Japonaise se serra de douleur…Là, Ulrich ne souriait pas à cette jeune femme…il l’embrassait…
Les larmes commencèrent à couler avant même que Yumi ne se rende compte qu’elle s’était agenouillé à terre, la tête entre les mains, pleurant toutes les larmes de son corps…Il venait de lui faire l’amour, et…elle était trompée…Elle se releva et s’écroula sur son lit, en enfouissant son visage dans son oreiller, qui au bout de quelques minutes fut assez mouillé. Elle ne dormit pas de la nuit, ne sachant comme prendre ces photos…trucage ou vérité ? Elle ne le savait pas…

Le lendemain, Yumi descendit à la cuisine très tôt. Son frère dormait encore, seulement sa mère se trouvait dans la cuisine, habillée d’une chemise de nuit et de son peignoir. Ses yeux cernés et rouges d’avoir pleuré étaient encore là et prouvaient sa tristesse. Mais elle ne laissa rien paraître quand elle entra dans la pièce. Sa mère la regarda, étonnée.
-Yumi ? Déjà levée, chérie ?
-Bonjour maman…bien dormi toi ? demanda-t-elle, ignorant les questions de sa mère.
-Bien, oui…ça va toi ? Tu as bien dormi ?
-Oui, bien sûr.
Yumi déjeuna rapidement, telle un éclair passé dans la cuisine. Mais avant de sortir, elle se retourna et fixa sa mère un instant avant de demander.
-Maman…est-ce que je peux repartir au Japon ?
-Mais, tu y vas dans 2 mois…
-Non, je veux y aller le plus tôt possible…
-Pour…(interrompue)
-S’il te plait…
-Euh…très bien…je vais en parler à ton père…mais, Yumi ? Je pourrais savoir pourquoi ?
-Fais moi confiance…
La façon dont sa fille lui suppliait de la laisser aller au Japon troublait beaucoup Mme Ishiyama. Elle ne put qu’acquiescer devant le regard suppliant de Yumi. Celle-ci monta chercher ses affaires et redescendit quelques minutes après. Il n’était que 8 moins que le quart.
-Tu…tu pars déjà Yumi ? Mais…tu as vu l’heure ?, demanda Mme Ishiyama, inquiète.
-J’ai quelque chose à faire avant…
-Yumi ?
La jeune fille se retourna. Devant elle se tenait son petit frère qui n’était plus si petit que ça. Agé maintenant de 14 ans, il commençait à devenir un bel adolescent en pleine puberté. Dégageant son propre style, il était pourtant bien tenu par Yumi qui lui avait bien rappelé que les copains n’étaient pas forcément un bon exemple…à la surprise de sa sœur, il lui avait répondu ceci.
-Mais non, c’est pas les copains, c’est Ulrich ! Je veux être aussi classe que lui !
En voyant Hiroki habillé, c’est vrai, tout comme Ulrich, la jeune femme eut un pincement au cœur. Elle se détourna finalement et partit vers la porte. Mais son frère lui barra la route.
-Qu’est-ce qu’il y a ? Tu ne me dis même plus bonjour ?
-Bon, hé bien, bonjour Hiroki ! Content ?
-Mais qu’est-ce que tu as, Yu ?!
-Rien, à plus.
Elle écarta son frère et sortit dans l’air frais de la matinée. Hiroki échangea un regard avec sa mère, montrant qu’il ne comprenait rien à la situation.
-Tu le sais, je le sens, maman…
-Ces ont les affaires de ta sœur, si elle estime qu’elle doit te le dire, elle le fera…mais tu l’apprendras de sa bouche.
-Merci, je savais que je pouvais compter sur toi !, s’énerva le jeune homme en remontant les escaliers furieux.
Laissant sa mère, peinée…Mme Ishiyama se leva, tremblante. Elle se posta à la fenêtre, voulant guetter une éventuelle revenue de sa fille…mais 5 minutes après, elle comprit que c’était trop tard, elle espéra juste que le ciel lui laisse le droit de voir ses enfants…des larmes coulèrent sur ses jours froides, tombant au sol alors qu’une pluie commençait dehors.

Yumi courait, de plus en plus vite, sentant les gouttes lui glacer la peau. Finalement, elle passa enfin la grille de l’école et vint se cacher sous les arcades. Ses cheveux dégoulinaient et elle avait très froid. Ses yeux exprimait cette même froideur tandis que son cœur espérait une quelconque chaleur pour la réconforter. Mais il l’avait trompé, il se servait d’elle…
Des pas résonnèrent au loin. Yumi se tourna, les bras frictionnant avec faiblesse ses bras si peu recouverts. C’était Aelita…Elle semblait très étonnée de voir Yumi sous cette pluie battante et à cette heure. Elle s’approcha en courant.
-Mais Yumi, qu’est-ce que tu fais ici ? Je suis désolée, Ulrich est encore en haut…sûrement en train de secouer Odd…vous vous étiez donné rendez-vous ? demanda la jeune femme, curieuse.
-Non, Aelita…non…
-Yumi ? Tu es sûre que ça va ?
-Oui…, ne t’en fais pas, petite sœur…
Et là Yumi fit un sourire à Aelita. Et cette dernière sut tout de suite combien Yumi souffrait, combien elle en voulait, à qui, elle ne le savait pas, mais que celle-ci souffrait…Elle ne savait rien de ce qui avait pu se passer mais elle fit ce qu’elle lui sembla juste. Elle l’entoura de ses bras chauds et la serra fort contre elle, tandis que Yumi, poussée par un sentiment d’injustice, lâcha ses larmes tant contenues ce matin…

La sonnerie des cours retentit. Yumi se redressa et partit vers sa classe avec la ferme attention de ne plus pleurer.
Odd et Ulrich descendirent au même moment du dortoir avec Jérémie derrière. Aelita les accueillit.
-Ben, alors ? Qu’est-ce qui s’est passé ?demanda-t-elle.
-Oh, juste Einstein qui avait du mal à se réveiller !, s’écria Odd, heureux.
-Ouais et toi, tu es rentré si tard hier que tu n’as pas du dormir beaucoup, fit Ulrich, moqueur.
-Aelita ? Est-ce que tout va bien ?
Le regard de la jeune fille s’assombrit tandis qu’elle baissait la tête. Mais elle la releva et regarda Ulrich avec attention. Celui-ci ne comprit pas.
-Aelita ?
-Ulrich, est-ce que…Est-ce que ça s’est bien passé hier avec Yumi ?
Ne laissant le temps à Ulrich de répondre, Odd lança avec bonne humeur.
-Ah non ! Ca se saurait si ça s’était mal passé ! Premièrement, il aurait fait la gueule. Deuxio, il n’aurait pas balancer ces vêtements dans toute la chambre s’il était allé au lit tout seul (en insistant bien sur ces mots), et tertio…il n’aurait pas fait la grasse mat’ ! Tout garçon qui se respecte, dort après ces moments là !, justifia-t-il en levant le doigt. Aïe !!
-Tais toi un peu !, réprima le beau brun. Ben…oui, Aelita…je crois qu’Odd a tout résumé…(lançant un regard vers le jeune homme qui affichait un sourire prouvant son contentement), ça s’est super bien passé hier…pourquoi ?
-Yumi était…
Deuxième sonnerie. Cette fois, pour les premières.
-Et allez, c’est parti pour les cours, soupira Odd, son sourire disparu.
-Elle était quoi ?, poursuivit le beau brun à la jeune femme.
-Euh, je te dirais plus tard…, promit cette dernière.
Ce qui apparemment suffit à Ulrich, qui ne se faisait aucun doute au sujet de Yumi. Ils avaient passé une excellente soirée, Yumi ne pouvait pas être malheureuse, pour Ulrich, c’était hors d’idées.

Celle-ci, justement, était entrain de suivre les derniers conseils de leur professeur principal pour le bac. Ils se préparaient depuis longtemps et Yumi ne redoutait plus cette épreuve. Ses notes étaient excellentes, et elle n’avait pas de problèmes à ce sujet. Elle répondit correctement au dernier petit contrôle, et fit une prestation parfaite devant ses professeurs. Ces derniers lui auraient presque fait passer l’épreuve immédiatement. Contrairement à certains élèves qui redoutaient ce jour comme la fin de l’humanité, elle, cette Japonaise pourtant réservée, n’avait aucun problème.
Vint l’heure de manger, mais au lieu de se diriger vers le réfectoire, Yumi traversa la grille de l’école.
Les autres sortaient du bâtiment des sciences quand Odd s’exclama.
-Hé, c’est pas Yumi là-haut !
Laissant juste le temps aux autres de la voir partir, Yumi s’enfonça vers le centre ville.
-Mais qu’est-ce qu’elle va faire en centre ville ? Elle a mangé ou pas ?demanda Ulrich, abasourdi.
-T’es vraiment sûr que t’as assuré niveau prestation hier ?fit Odd, moqueur ? P’tete qu’elle a pas aimé vieux, faut te faire une raison !
-La ferme Odd ! C’est pas drôle…je me demande ce qui lui prends…mais, au fait, Aelita, tu m’as toujours pas dit ce qu’elle avait ce matin…
-Oh…ben…elle pleurait…
-Elle pleurait ? Mais…elle t’a dit quelque chose ?
-Non…elle n’a rien voulu me dire…je ne sais pas comment vous expliquez…mais quand elle m’a regardé…ça m’a fait froid dans le dos…elle semblait si…malheureuse…, expliqua Aelita, en fondant en larmes.
Jérémie la prit dans ses bras tout en jetant des regards inquiets aux deux autres. Ulrich était pensif et Odd n’avait plus trop envie de blaguer d’un seul coup…

A la fin de la journée, aucune trace de Yumi. Ils n’arrivaient pas à la voir, ni à l’intercepter. Elle les fuyait…mais pourquoi ? Ulrich commençait à prendre peur et son visage palissait d’heures en heures.
-Mais qu’est-ce qui a bien pu lui arriver ? Elle allait très bien hier soir, je ne comprends pas…(il s’assit sur un banc) j’aimerais tellement qu’elle soit là, près de moi…que tout aille bien…
Jamais ses amis ne l’avaient vus aussi désemparé.
-Elle ne t’a pas parlé de quelque chose, un truc qui pourrait nous indiquer ses problèmes ? essaya Jérémie.
-Non…tout allait…(il se tut) attends…hier, elle m’a avoué qu’après son bac…elle…elle…
-Elle quoi ? l’encouragea Aelita qui s’assit sur le banc aussi.
-Elle veut repartir au Japon…
Les autrs restèrent bouche bée un moment. Mais à un moment Aelita qui cherchait désespérément une réponse, tourna la tête et cria en se levant.
-Yumiiii !
Les autres suivirent son mouvement et virent en effet la jeune femme, à la sortie du bâtiment administratif. Pendant que le groupe la rejoignait en courant, Odd proposa.
-Peut-être qu’elle a eu un ennui avec le proviseur, ou un truc avec Sissi…
-Ca m’étonnerait, je ne vois pas pourquoi…
-Sissi ne vous a pas entendu au moins ?
-Ben…non, je pense pas…
Ils avaient rejoints la Japonaise. Aelita se jeta dans ses bras en pleurant.
-Yumi…dis nous ce qui se passe…s’il te plait…j’ai si peur pour toi…
Avant même que la concernée ait pu répondre, Ulrich s’avança et supplia d’une voix anxieuse.
-Yumi, s’il te plait…
Alors que la jeune femme allait répondre, elle fronça les sourcils et son regard désespéré se transforma en un regard acéré vers le jeune homme. Elle écarta doucement Aelita, s’avança et gifla Ulrich. Les autres sursautèrent de ce geste. Ulrich recula, chancelant tellement la gifle l’a avait sonné. Une marque rouge ne tarda pas à dessiner sur sa joue, et il jeta un regard plus qu’étonné à sa petite amie. Celle-ci n’attendit pas son commentaire et partit en courant sous les regards stupéfaits de ses amis et surtout d’Ulrich qui sentait son monde s’écrouler…

Quelques jours plus tard, toujours aucune nouvelle. Ulrich avait tenté bien des fois d’aller chez les Ishiyama, mais que ce soit le père ou la mère de Yumi, personne ne le laissait rentrer. Même Hiroki, d’habitude si joyeux à sa vue, lui avait fermé la porte au nez. La bande ne comprenait pas tout simplement…puis un jour, le 5eme précisément, Yumi apparut. C’était sans équivoque pour passer son bac qu’elle était obligée de se rendre au lycée. Mais ils n’eurent aucune occasion de la voir. Les jours défilèrent ainsi, et les épreuves se terminèrent sans qu’ils purent lui parler, ni même l’apercevoir dans un couloir ou dans la cour…Le bonheur qu’Ulrich éprouvait se transformait en un cauchemar sinistre…
Ils se rendirent ce jour-là dans le bureau du proviseur, tous les 4. Mr Delmas les accueillit avec son habituelle courtoisie.
-Que me vaut le plaisir de cette visite ?
-Monsieur…cela fait presque une semaine que nous n’avons pas vu Yumi…Yumi Ishiyama…même pour passer les épreuves de bac, impossible de la croiser, de la voir…est-ce que vous savez quelque chose ?,s e lança Jérémie.
-Nous sommes très inquiets monsieur…, ajouta le beau brun, une mine triste collée au visage.
-Si j’ai une explication, en effet, j’en ai une. Mais ça m’étonne que vous ne soyez pas au courant. Yumi est partie au Japon précisément dans la nuit. Elle commencera là-haut sa formation de puéricultrice avec sa famille.
Les 4 futurs adultes restèrent cloués. Aelita éclata en sanglot dans les bras de Jérémie. Le proviseur était très surpris mais il avoua à ses élèves que quand Yumi était venu le voir, son attitude lui avait semblé bizarre. Ils sortirent en remerciant vivement Mr Delmas.
Maintenant qu’allaient-ils faire ? Le seul moyen de la joindre était le portable, mais combien de fois avaient-ils essayés…Ulrich se retira seul, dans sa chambre sous les regards compatissants de ces amis. Ils entendirent peu de temps plus tard des bruits de frappe, le samouraï défoulait certainement sa haine et son désespoir d’avoir perdu celle qu’il aimait…

_____________________________

1 ans plus tard, Paris.

-Odd…allez, grouille toi un peu !, houspilla Ulrich, sur les nerfs.
-Ca va, ça va…, soupira-t-il.
Odd se leva péniblement et tout en s’habillant, jeta un regard furtif vers Ulrich. Celui-ci semblait encore de mauvaise humeur…cela faisait maintenant un an que Yumi était partie, comme ça, sans rien dire, et Ulrich avait eu beaucoup de mal à digérer cette séparation forcée. Il se montrait désormais agressif envers tout le monde et s’énervait facilement. C’était comme si on lui avait enlevé l’envie, l’espoir de vivre…
Il ne disait plus rien, mangeait moins, son corps déjà si fin s’était amaigri…Mais il avait renforcé son entraînement de penchack-silat non seulement pour se préparer à la formation qu’il allait subir pour pouvoir obtenir sa licence, mais aussi pour défouler la colère qui régnait à présent en lui, sans le lâcher.
Le beau brun en tête, Odd à la traîne, ils descendirent les escaliers et rejoignirent Aelita et Jérémie qui déjeunaient à présent en un mignon tête à tête. L’arrivée d’Ulrich jeta un froid à la table, laissant chacun dans ses pensées…
Pourtant, il y avait une semaine, ils avaient fêtés l’anniversaire d’Ulrich. Essayant au mieux de lui changer les idées, ils lui avaient offerts un stage de penchak-silat durant un week-end. Ca avait beaucoup plu au jeune homme, mais le jour de son anniversaire, le vendredi, il n’avait pas arrêté de surveiller le courrier, son téléphone ou autres moyens de communication…
Aujourd’hui, ils étaient en préparation au bac, ce qui accentuait sa mauvaise humeur. Il se murait pourtant dans ses révisions, lui permettant de relever son niveau.
Ils remontèrent chercher leur sac et Aelita, Odd et Ulrich redescendirent presque en même temps. Seul Jérémie manquait. Ils attendirent quelques minutes puis l’heure de la sonnerie approchant, ils partirent voir ce que faisait le petit génie. Celui-ci observait son ordinateur avec une immobilité parfaite.
-Jérémie ? Que se passe-t-il ?demanda Aelita en s’avançant pour voir l’écran.
Elle se figea automatiquement en étouffant un cri. Jérémie se retourna, tremblant.
-Ce n’est pas possible…non…
-Qu’est-ce qu’il se passe ? s’enquit Odd.
-Xana…il a lancé une attaque !!
Ulrich, qui avait croisé les bras en attendant une réponse, les décroisa et fixa les deux scientifiques avec une mine déconfite.
-Mais…mais c’est pas possible ça ! On l’a désactivé il y a un peu plus d’un an !, bredouilla-t-il.
-Pourtant, le super-scan est formel, il a lancé une attaque…, affirma Jérémie, remis de ses émotions.
-Quand ? Quand a-t-il lancé l’attaque ?, s’informa Aelita, plongée dans ses pensées.
-Euh…attends…Le 6 juin 2009…hein ?! 2009 ?
-Mais c’était l’année dernière ça ! On est en 2010 ! s’écria Odd, complètement désorienté.
-Tu ne t’es pas trompé Jérémie, demanda Ulrich, prévoyant.
-Mais non ! Tout est là ! L’heure de l’attaque, tout…hé…il y en même une deuxième…qui s’est passé avant celle-là…elle n’a duré que quelques minutes, c’était le soir du…du jour où on a éteint le supercalculateur…la deuxième attaque, elle, a commencé le 16 juin…Quelqu’un sait ce qui s’est passé le 16 juin ?
-…c’était le jour où Yumi est partie au Japon…, lâcha Ulrich, serrant les poings.
Silence pesant dans la pièce. La sonnerie retentit.
-Jérémie, vite regarde où a été lancée la deuxième attaque !, pressa Aelita.
-Euh…au Japon…
Le visage d’Aelita blêmit tout comme ceux des autres. Ulrich se prit la tête entre les mains.
-Bon, on va en cours, et à midi on file à l’usine pour déterminer ce qu’il en est…
-Mais et l’attaque ?, demanda Odd.
-Ca fait un an qu’elle est en place, je pense qu’on peut attendre un peu…
-Oui, c’est vrai…

Les cours furent interminables pour Ulrich qui se demandait ce que Xana avait trafiqué…puis, au grand soulagement de tous les élèves, la sonnerie retentit.
Ils se dirigèrent en courant vers cette usine qu’ils n’avaient plus jamais pénétrés depuis un an…
Le monte-charge les emmena au labo. L’écran tournait à plein régime. Jérémie s’installa et observa attentivement les manœuvres qui s’y faisaient. Puis il commença à taper sur le clavier, sous l’œil impatient des autres.
-Je vais essayer de voir si l’attaque a des conséquences visuelles au Japon…voir si Yumi va bien…
-Attends, tu peux voir Yumi ?, demanda Ulrich l’interrompant.
-Bien sûr. Je me relis à un satellite et le tour est joué. Comme si tu la voyais à la télé, répondit Jérémie.

Une fenêtre s’ouvrit. Une vue aérienne…Kyôto affirma Jérémie. Il zooma au fur et à mesure, le satellite ayant repéré Yumi. La vision se faisait plus claire à présent et l’on survolait une banlieue plaisante, tranquille et verte. Tout en zoomant, Jérémie cherchait le but de l’attaque. Elle visait une personne. Nell Stern.
-Nell...Stern?, lut Jérémie.
Tous les regards se tournèrent vers Ulrich.
-Ben, quoi je le connais pas !
-Tu n’as pas de la famille au Japon ?hasarda Odd.
-Mais non !
Maintenant, on ne voyait qu’une seule maison, et une jeune femme en sortit. C’était Yumi…
-Ouah ! Elle a changé…, s’exclama Odd.
-Ses cheveux sont plus longs, et j’ai l’impression qu’elle a pris quelques kilos, non ?, observa Aelita.
Yumi déposa un sac dans une voiture puis refit le chemin inverse.
-A votre avis, c’est qui cette Nell ? Elle concerne Yumi ou pas ?demanda Ulrich.
-C’est à toi qu’on devrait demander ça ! répliqua Odd.
-Ma famille n’est pas la seule à s’appeler Stern dans le monde !
-Oui, mais je ne vois pas l’intérêt que Xana aurait si cette Nell n’était pas dans nos familles…Donc, elle te concerne forcément, expliqua Jérémie.
-Regardez !, s’écria Aelita.
Yumi ressortait à présent, portant…un bébé dans ses bras. Jérémie fit un zoom. Des cheveux bruns, des yeux bridés, une petite frimousse adorable…
-Franchement je vois pas qui c’est…sa petite sœur ?proposa Odd.
Les deux autres garçons firent la moue. La scène devenait comique quand Aelita s’exclama.
-Mais enfin, vous voyez pas que c’est sa fille ?!
-Quoi ?firent en même temps les garçons.
-Sa fille ?, répéta Ulrich en fronçant les sourcils.
-Ne fais pas ses yeux là, il est de toute évidence que c’est la tienne aussi !, gronda Aelita. Puis poursuivant : Yumi a pris un peu de poids, elle était enceinte, mais elle est de nature fine, c’est pour ça que ça ne se voit pas tant que ça, elle porte dans ses bras une petite fille de toute évidence à l’origine Japonaise, ce n’est sûrement pas sa petite sœur, puisque ses parents sont restés à Paris, et enfin, cette petite s’appelle Nell Stern, et c’est certainement la fille d’Ulrich par son nom et parce que Yumi ne fréquenterait aucun autre garçon…et vous avez vu comment elle est petite ? Trois mois pas plus…c’est logique :neuf mois de grossesse, plus trois mois, ça fait un an, non ?termina-t-elle.
Les garçons étaient ébahis. Aelita haussa les épaules comme si c’était évident.
-Bah, ça y est…t’es papa ! rigola Odd en faisant une tape amicale à Ulrich.
Ce dernier s’évanouit, tombant lourdement à terre.


Voilà^^Des comms! :p

Kaede
03/09/07 à 18:55
prem' :p
c'est géniiiiiiial
Alors là, je suis bluffée.... c'est un très beau début. Juste un truc qui me ...pas me choque mais...disons qui me dérange... Je ne pense pas que Yumi serait partie tout de suite comme ça... j'aurais pensé qu'elle demanderait d'abord des explications...enfin...
sinon bien écrit, bien décrit, en un mot extra quoi ^^
Ils ont un enfant, ils ont un enfant...tais toi Kaede ! Ok okje me calme
continue et fais nous vite une suite ^^

Yumi_Ulrich
03/09/07 à 18:59
Oulà, tu commences une autre fic qui me plait énormément!!
Que d'émotions.... Ulrich qui embrasse une femme alors qu'il est avec Yumi ( :evil: si je le tiens celui là...), Yumi enceinte d'Ulrich, XANA qui lance une attaque d'un an....que d'émotions^^
J'adore toujours autant ton style, ta construction de phrases....et en plus c'était un très long début!
Que demander de plus? Une suite peut-être....^^

vewtwo
03/09/07 à 19:29
elle est stupide yumi ou quoi ? elle ne pose pas de question en montrant les photos qu'elle a vu à ulrich ? et sa famille empechait ce dernier pour les expliquations ? et elle part sans rien dire à ses amis, s'est cruel ce qu'elle à fait, elle aurait due faire confiance à ulrich,il ne la tromperait jamais. il n'a même pas été poue elle pendant qu'elle etait enceinte et à l'accouchent. les douleurs du coeur sont terribles en apprennant cela

personnellement, j'ai horreur des fics ou yumi ert ulrich sont séparés pour n'importes qu'elle raisons, ça me flanque le cafard.
j'ai toujours préféré les fics ou nos amoureux sont toujours ensembles quoi qu'il arrive et qu'ils aillent n'importe ou ensemble, contre vents et marées, malgré leur ages.

bien quand même le début, j'espere que tu arrangera cette histoire de photo, et leur vie ( peut-etre qu'un retour vers passé pourrait tout arrangé qui sait?) la suite.

Yumi94
03/09/07 à 19:50
C'est génial... j'ai rien d'autre a dire !!! Bravo !!! Une des attaques sa serai pas les photo d'Ulrich ? J'imagine pas Yumi qui dit rien au sujet e sa grossesse mais pourquoi pas.. en tout cas je veux une seule chose c'est la suite!!!

Bisous

Susana

Typy
03/09/07 à 19:55
Citation :
Jérémie et Aelita restèrent enlacés, ayant pourtant promis de ne pas faire de bêtises, sachant qu’ils avaient un examen dans quelques mois.
quel rapport ? ^^

ho,yumi gache tout...

un petit truc genant,c'est les virgules après les trois petits points.normalement,il faut juste mettre... puis recommencer la phrase sans majuscule.

et puis,je veux pas dire,mais si ulrich n'a pas reconnu sa fille,elle ne peut pas s'appeller stern... enfin,je crois pas.en fait je suis pas sure ^^

Cléo 972
03/09/07 à 20:30
Alors là vraiment j'suis bluffée. Encore une merveille de fic.
J'ai trouvé Yumi vraiment trop conne sur le coup. Elle voit une photo elle se demande même pas si c'est une ex, si c'était un baiser volé...Non elle part tout de suite après avoir décroché son bac. En plus, après avoir passé une nuit super avec le concerné? Elle est pas malde cette fille?
Bon déjà si on regarde les jours des attaques c'est sûr que c'est X.A.N.A! Mais comment a t'il fait puisqu'on l'a désactivé?
En ce qui concerne Nell c'est sur qu'elle ne peut pas porter le nom de son père mais bon ça on s'en fout. Que va faire Ulrich maintenant?
Trop de questions sans réponses alors poste vite une suite.
Ton style d'écriture est toujours aussi aisé.
Bravo!

yumi72
03/09/07 à 20:31
Ouah ^^ eh bien sa alors si je m'attendais à ça c'est vraiment...impressionnant ^^ Alors comme ça Ulrich est papa et bien, mais alors la fille sur la photo qui est ce ? C'était une attaque de xana si j'ai tout compris ? une petite brune au yeux bridés c'est trop mignon Ulrich bah dans les pommes okéé bon bah le futur papa il est KO ^^ pauvre Ulrich

Yumi 94
03/09/07 à 20:47
C'est super :p un très bon début de fic!!^^et vivement la suite^^!! :D

huaso
03/09/07 à 21:12
Ton début de fic est super, la suite stp !

Yumi94
03/09/07 à 21:14
J'ai relue la fic et en réfléchissant je comprend le choix de Yumi... Faut se mettre a sa place... Elle vient d'offrir sa virginité a Ulrich et quelques minutes après elle découvre des photo d'Ulrich qui embrasse une autre fille... moi je crois qu'on aurai un peu tous réagit comme elle.... pour ce qui est du moment où elle a su qu'elle était enceinte j'imagine qu'elle a eu peur de la réaction d'Ulrich et de le voir avec quelqu'un d'autre....

yumi72
03/09/07 à 21:34
bah oui moi je la comprend parfaitement aussi je les compris dés le début j'aurais pas fait exactement pareil et encore je n'aurais pas eu le courage de revenir lui mettre une gifle j'aurais fuis tout de suite, quand on voit que quelqu'un qu'on aime la trahir on n'a pas envie d'avoir d'explication les fait étaient là devant elle, elle n'avait pas à cherché par quatre chemin

vewtwo
03/09/07 à 21:43
"yumi72" a écrit :
bah oui moi je la comprend parfaitement aussi je les compris dés le début j'aurais pas fait exactement pareil et encore je n'aurais pas eu le courage de revenir lui mettre une gifle j'aurais fuis tout de suite, quand on voit que quelqu'un qu'on aime la trahir on n'a pas envie d'avoir d'explication les fait étaient là devant elle, elle n'avait pas à cherché par quatre chemin


et elle n'a même pas voulu avoir d'explication de la part d'ulrich ? elle le connais parfaitement bien, il ne la trahirait jamais. l'impulsivitée est une très mauvaise chose, je l'ai trouvée stupide yumi cette fois-ci, et encore je pése mes mots

yumi72
03/09/07 à 21:47
"vewtwo" a écrit :
"yumi72" a écrit :
bah oui moi je la comprend parfaitement aussi je les compris dés le début j'aurais pas fait exactement pareil et encore je n'aurais pas eu le courage de revenir lui mettre une gifle j'aurais fuis tout de suite, quand on voit que quelqu'un qu'on aime la trahir on n'a pas envie d'avoir d'explication les fait étaient là devant elle, elle n'avait pas à cherché par quatre chemin


et elle n'a même pas voulu avoir d'explication de la part d'ulrich ? elle le connais parfaitement bien, il ne la trahirait jamais. l'impulsivitée est une très mauvaise chose, je l'ai trouvée stupide yumi cette fois-ci, et encore je pése mes mots


des fois on découvre les facettes des gens qu'on aime qu'on ne soupsonnais pas, enfin après on comprend ou on ne comprend pas moi je comprend

Yumi94
03/09/07 à 21:54
"yumi72" a écrit :
"vewtwo" a écrit :
"yumi72" a écrit :
bah oui moi je la comprend parfaitement aussi je les compris dés le début j'aurais pas fait exactement pareil et encore je n'aurais pas eu le courage de revenir lui mettre une gifle j'aurais fuis tout de suite, quand on voit que quelqu'un qu'on aime la trahir on n'a pas envie d'avoir d'explication les fait étaient là devant elle, elle n'avait pas à cherché par quatre chemin


et elle n'a même pas voulu avoir d'explication de la part d'ulrich ? elle le connais parfaitement bien, il ne la trahirait jamais. l'impulsivitée est une très mauvaise chose, je l'ai trouvée stupide yumi cette fois-ci, et encore je pése mes mots


des fois on découvre les facettes des gens qu'on aime qu'on ne soupsonnais pas, enfin après on comprend ou on ne comprend pas moi je comprend


Moi je comprend.. c'est vrai qu'elle aurai pu réflechire mais voila quoi ... je la comprend

Vallone
03/09/07 à 22:05
C'est merveilleux!! Tout simplement, tu nous emmène encore dans un voyage à travers une somptueuse fic de ta création c'est fou comme c'est superbe! On se croit vraiment dedans en plus, le début est bien long, tout est bien structuré et expliqué, vraiment extra bravo bravo!! :p :p
Pour en revenir à Yumi (dsl Arté, l'héroine principale c'est Yumi mais on pense jamais à l'auteur!!) je pense c'est vrai que sur le coup c'est idiot de ne pas demander des explications, mais d'un autre côté, elle est du genre impulsive et de partir comme ca du jour au lendemain ca lui correspond assez, mais vous oubliez quelqu'un aussi: Xana! Qui nous dit qu'il a pas fait un sale tour à notre japonaise, avec ses mystérieuses photos?
En tout cas j'ai remarqué qu'il y avait pas mal d'humour! Surtout la fin avec Ulrich qui s'évanout, marrant^^
Bref en un mot: Magique, superbe, époustoufflant, gargantuesquement génial (dsl un mot ca suffit pas!!) continue vite!! J'en suis gaga déjà!

Artémis
04/09/07 à 19:53
Hé bien...merci beaucoup pour ces commentaires! :p
Bon, je pense que je ne vais pas répondre individuellement, faisons généralement, si vous voulez bien^^:
Je sais parfaitement que ce ne sont pas dans les habitudes de Yumi de paraître comme ça...mais...mais j'avais envie de le faire^^
Et pis...je vais sûrement casser le suspens...mais vous avez tellement l'air de vous inquiéter... :? , pensez vous que je laisserais nos deux amoureux séparés? Mystère... :p m'enfin, quoiqu'il en soit, vous me connaissez hein...
Merci également pour tous ces compliments, ça me fait très plaisir! ^-^
Egalement...
vewtwo>Je comprends parfaitelent ta réaction. J'aurais sans doute douté aussi sur ce point. Mais s'il on te mettait dans la même situation (adapté bien sûr à toi, j'sais même pas si t'es fille/garçon...^^), qu'aurais tu fait?
Et pis, j'ai trouvé intéressant d'explorer cette idée, une première fois à tout hein? Bon...vous devez quand même avoir la haine contre moi, je le sens...ça se voit dans vos comms...^^Vous ne comprenez pas cette décision...m'enfin, si vous aimez pas j'arrête hein...j'avoue que j'ai fait ça sur un coup de tête, j'étais fâchée, et comme à chaque fois j'ai pensé à Yumi/Ulrich...dans mon bain, j'ai imaginé (encore une fois...^^) à un nouveau scénario...et voilà^^
Direct écrit sur l'ordi par la suite. Dites moi^^De toute façon, la suite ne sera pas pour le moment..enfin, peut-être demain, je ne sais pas.

vewtwo
04/09/07 à 20:00
tu pourrais tout arranger avec un retour vers passé à la fin de ta fic afin que nos deux amoureux préférés recommencent à zéro ensemble cette fois-ci (avant la naissance de la petite Nel bien sûr)?

au fait , je suis un garçon.

met la suite s'il te plait.

à plus tard

yumi72
04/09/07 à 20:02
Arté si tu arrêtes ta fic tu signe ton arrêt ^^ (non je plaisante bien sur pas touche à l'une des meilleurs écrivain de ce forum^^) comment on peut juger un tel talent Arté je te jure c'est une superbe fic et c'est TA fic tu mets ce que tu veux dedans et puis la fic n'est pas terminé au dernière nouvelle ?? Allez j'ai hate d'avoir la suite Arté ^^

éstélla
05/09/07 à 11:52
salut tout le monde!!
franchement ton histoire est magnifique!!! ;) :D
je n est que chose à dire bravo et vive la suite!! :D

Artémis
05/09/07 à 13:11
Merci ^-^
Voici une courte suite. Je n'aurais plus beaucoup de temps, donc voici un petit bout. Bonne lecture.


Ulrich ayant repris vaguement ses esprits, il regardait à présent très attentivement sa fille. Cela faisait bien 5 minutes que le groupe observait les allées et venues de Yumi et de son enfant. Ils étaient simplement chez le pédiatre, une attitude normale puisque le bébé n’avait que 3 mois. Pendant que le médecin examinait calmement Nell, Yumi lui parlait des habitudes de l’enfant, son alimentation, qu’elle continuait à la faire téter, et que tout se passait parfaitement bien.
-Est-ce qu’elle dort bien ? Elle fait ses nuits ?
-Plutôt oui. Ca lui arrive des fois de me réveiller la nuit, mais elle se stabilise.
-Très bien…(se tournant vers l’enfant) tu es en parfaite santé, petite puce ! Allez, plus qu’un petit vaccin et maman te récupère.
La fillette ne broncha pas pendant que le médecin la vaccinait. Elle se contenait de sourire gentiment à sa mère qui lui faisait des petites mimiques. La visite étant terminée, Yumi la rhabilla posément tout en discutant avec le docteur qui étudiait ses papiers.
-Alors, tonton, aucune femme en ce moment ?
-Yumi…
-Bah quoi, je m’informe ! J’aimerais bien avoir une tante…
-Tu en as déjà une, non ?
-Et pis, ce serait bien que tu te trouves quelqu’un, non ? continua la jeune femme, déterminée à décider son oncle.
-Apparemment un médecin ne tente pas toutes les femmes…
-Je suis sûre que si ! Bon, je vais y aller, quelques courses à faire…on se voit ce soir !
-Ce soir ?
-L’anniversaire de grand-mère…tu as oublié ?
-Ah non ! Maman…j’ai même pas de cadeau…
-Si ça se trouve, tu trouves personne parce que tu oublies le jour du rendez-vous à chaque fois ! Ce qui est un comble pour un médecin généraliste, non ? fit Yumi, moqueuse.
-C’est ça, moque toi de moi !
Mr Ishiyama s’approcha de Yumi et commença à la chatouiller, au grand plaisir de Nell qui adorait voir les gens rigoler.
Quelques minutes, plus tard, Nell dans ses bras, gazouillant gaiement, Yumi monta dans sa voiture et se dirigea en centre ville. Alors qu’elle était prise dans un bouchon, Yumi se prit à contempler sa fille tendrement. Celle-ci s’était endormie comme à chaque voyage qu’elle faisait en voiture…
-Dieu que tu ressembles à ton père toi… murmura Yumi, les larmes aux yeux.
Le souvenir d’Ulrich lui faisait toujours de l’effet et elle ne pouvait s’en empêcher en regardant sa fille, sa si jolie fille…
La circulation se débloquant, Yumi sécha ses larmes et se concentra sur la route.

Au labo, Jérémie fermant la fenêtre, Ulrich se retira dans un coin pour pleurer, ne pouvant retenir ses sanglots.
Odd vint le réconforter.
-A ton avis, qu’est-ce qui l’a poussé à faire ça ? Elle ne le ferait jamais… réfléchit le beau brun, essayant de se calmer.
-Je ne sais pas…tu crois que Xana serait dans le coup ?
-Sans doute…il n’y que lui ! vociféra le jeune homme.
Ses points se serraient alors que la tristesse laissait place à la colère.
-S’il les touche…murmura-t-il.
-Calme toi Ulrich. Je pense que tu as raison, mais il faudrait d’abord réussir à joindre Yumi, lui demander des explications calmement et surtout protéger Nell. Elle est fragile toute petite, si Xana s’en prend à elle… raisonna Aelita.
-Il ne le fera pas !Je serai là…
-Ca veut dire qu’on va au Japon ? questionna Odd.
-Euh…non, là, Odd, on va à l’école, tu as vu l’heure qu’il est ? On va se faire tuer sinon…
-Oh…mais comment on va faire alors ? Xana va savoir que l’on sait tout, il va réagir, non ? pensa le blondinet.
-C’est vrai ça, Jérémie, dit Aelita.
-Ne vous en faites pas…on va l’appeler d’un autre téléphone, un numéro qu’elle ne connaît pas…
-Et comment on va faire ?
-D’ici bien sûr…mais d’abord, au lycée.

Yumi, elle, continuait son chemin, ne se doutant pas que ses amis l’observaient…
Elle rentra chez elle avec ses commissions, et fut accueillie par sa tante.
-Alors ma puce, le verdict du médecin ? rigola Mme Shimizu.
-Oh, mais elle va très bien, tout est normal chez cette petite princesse, répondit Yumi fièrement en posant sa fille dans son transat.
-Tiens, j’ai ramené le gâteau de ce soir…figure toi qu’il avait oublié, tonton !
-Sezu a oublié? C’est bien mon frère ça… soupira Mme Shimizu. Au fait, tu as des nouvelles de France, Hiroki a eu son brevet…un truc comme ça, enfin, tu dois connaître…
-Son brevet ? Ah, c’est bien ! commenta la jeune femme en déballant ses paquets et posant le gâteau au frigo.
-Allez, princesse…on va miam, hein ? dit Yumi en prenant sa fille qui réclamait.
-Et…dis Yumi…
-Oui, tata ?
-On a jamais vraiment parlé mais…(regarda Nell qui tétait avec appétit), tu connais le père de Nell ?
-…bien sûr…
Son visage s’était embruni et elle se perdait dans les yeux profonds de sa fille, comme ceux d’Ulrich…
-Qu’est-ce qui s’est passé, Yumi ?
-Il m’a trompé…avoua lugubrement la jeune Japonaise.
-Ah…
-Pourtant…je n’arrive toujours pas à y croire tata…(plongea ses yeux larmoyants dans ceux de sa tante), tu ne peux pas savoir comme…c’est horrible…il venait de me faire l’amour…et le soir…ton cœur si empli de joie se casse…(se lève et tape doucement dans le dos de sa fille ayant finie).
-Oh tu sais, je le sais très bien…avant de connaître ton oncle…ta mère m’avait bien prévenue, mais que veux-tu…l’amour ne si dicte pas…
-Tu te rappelles quand j’ai appris que j’étais enceinte ?
-Bien sûr Yumi…

La porte claque.
-Yumi ?
-C’est moi, t’en fais pas tata…
-Comment ça s’est pa…(interrompue)
-Mal !
-Pardon ?
Un porte claque à nouveau. Yumi est en colère…Sa tante décide de se lever, apparemment, il s’est passé quelque chose…
-Raconte moi enfin !
-Je me suis évanouie pendant l’entretien !
-Hein ?Evanouie ?
-Oui…je me suis réveillée, Mr Harumi était au dessus de moi, sa secrétaire aussi, j’étais allongée…mais explique moi ce qui ne va pas chez moi ?! Il fallait que ça arrive en plein entretien d’embauche…
-Je le connais, tu sais bien, je suis sûre qu’il va te prendre quand même, vous avez eu le temps de parler ?
-Oui…
-Tu te sens mal ? Tu veux t’allonger ?
-Non…ça va tata, ça va…
Mme Shimizu réfléchit et demande, sérieuse.
-Tu as un petit copain ?
-Pardon ? s’exclama Yumi en se retournant.
-Je te demande si tu as un petit copain…il se pourrait fortement que tu sois enceinte, tu sais…
-Mais non…c’est…c’est impossible…oh…non…
-Vous avez oublié de vous protéger, c’est ça ?
-On…était un peu saouls…oh tata…qu’est-ce que je vais faire…

Un mois plus tard, Yumi décidait de garder ce bébé lors d’une visite chez son oncle qui avait confirmé l’état de la jeune femme.
Elle était heureuse…mais bien sûr, il manquait quelqu’un…il manquerait toujours ce quelqu’un…aussi, Yumi décida également, que même s’il l’avait fait souffrir, elle porterait son nom…une Stern…


-Et j’ai pas tardé à devenir grosse…
-Oh…tu t’es vu ? Tu es plate comme une planche…je ne sais pas si tu te rappelles la naissance de ton cousin…ohlala ce ventre que j’avais après…toi, c’est comme si tu n’avais rien eu, tu fais du sport, et tu es de nature fine de toute façon…tu pourrais avoir 5 enfants, ça ne changerait rien !
-Euh…si peut-être tata…et pis, je suis pas prête de les avoir ces enfants-là…
-Mais si…tu verras, tu es jeune…


Voilà...les comms? :p

yumi72
05/09/07 à 13:23
pauvre Yumi elle n'arrive toujours pas à croire qu'Ulrich la trompé d'ailleur on ne veut jamais y croire au début, en tout cas cette petite puce à l'air d'être un vrai petit ange ^^, espérons que Yumi accepte de revoir Ulrich ils se manquent l'un et l'autre je suis sur que c'est xana pour les photos exprès espèce de... et puis Nell voudra connaître son papa c'est évident

J'adore c'est émouvant comme fic vivement la suite

éstélla
05/09/07 à 15:27
bravo bravo!!!! :D
la suite est vraiment super!!
j éspére que yumi et ulrich vont se retrouvé :p ;)
si la petite nell resemble à son pére elle doit etre mimi!! :)
vive la suite!!

Vallone
05/09/07 à 18:14
Ouiiiiiiiii super suite!! Magnifico, sublimo!! :p :p
Niveau texte c'est parfait rien à dire!! Et l'histoire avance vite! On apprend déjà un petit bout du passé de Yumi. Xana y est vraiment pour quelque chose?? Ca je me le demande.. En tout cas continue vite!!

vewtwo
05/09/07 à 18:17
"yumi72" a écrit :
pauvre Yumi elle n'arrive toujours pas à croire qu'Ulrich la trompé d'ailleur on ne veut jamais y croire au début, en tout cas cette petite puce à l'air d'être un vrai petit ange ^^, espérons que Yumi accepte de revoir Ulrich ils se manquent l'un et l'autre je suis sur que c'est xana pour les photos exprès espèce de... et puis Nell voudra connaître son papa c'est évident

J'adore c'est émouvant comme fic vivement la suite
mais c'est faux ! ulrich ne la jamais trompée, les photos ne sont qu'un couo monté par Xana, et ce monstre leur a privée du bonheur d'étre ensemble pendant la grossesse et à l'accouchement, et ça, IL LE PAIERA CHER DE SON EXISTENCE ! VOILà !