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Histoire : Dossier Hopper


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Écrite par Typy le 22 mars 2007 (36556 mots)

Dernière édition le 02 février 2008

Chapitre 1

Il est assis, tout seul, devant son écran d'ordinateur. Il est dans une chambre d’hôtel presque vide, à peine remplie par un lit, recouvert d'une vieille couverture. Devant une table, sur laquelle il a posé son ordinateur portable, le seul objet qui soit neuf dans cette pièce. Il est assis, sur une chaise en osier, de celles qui lui laissent des traces sur les jambes lorsqu'il passe la nuit à travailler.
on dirai un fou. Comme les fous, il parle tout seul. Ou pas ? Non, pas tout seul. À son ordinateur. Ou plus précisément, à celui qu'il appelle pour lui-même "mon programme de conversation". Un programme vocal qu'il a conçu tout seul, et qui possède une intelligence artificielle assez grande pour discuter. L'homme ne parle pas pour ne rien dire aujourd'hui. Il lui explique en direct, et en détails, sur quoi il travaille, ses progrès et ses motivations.
Sur quoi peut bien travailler cette homme d'une vingtaines d'année, seul dans une chambre d'hôtel ? L'hôtel lui-même semble petit et seul, dans un quartier modeste presque dans la capitale. L'homme n'est pas ici par choix, mais tout simplement parce qu'il n'a pas d'argent pour aller autre part, et en fait, parce qu'il ne s'intéresse pas à ce qui l'entoure. Si son lieu de vie était important pour lui, peut être trouverait-il un travail ? Pour le moment il n'en a pas. Car non, il n'est pas payé pour son travail, ce travail qui lui prend tout son temps libre, depuis plus d'un mois. Et dieu sait que le temps libre ne lui manque pas, puisque qu'il ne travaille pas.
L'homme, que l'état civil, à défaut d'un être humain, appelle Franz, de son nom complet Franz Hopper, a l'air de s'amuser.
- Regarde-la... Répète-il pour la huitième fois à son programme de conversation. Regarde-la... Elle est magnifique...
Il bouge fiévreusement sa souris partout sur sa petite table. De son curseur, il fait tourner une poupée virtuelle, qu'il a dessinée lui-même, pixel par pixel, et qu'il trouve très belle. Elle ressemble beaucoup à un humain, pas comme un dessin, mais vraiment comme une humaine. Toutes les proportions sont exactes. Il a beaucoup travaillé là-dessus, et maintenant on dirait que c'est une photo en 3D. La seule différence vraiment visible qu'a cette poupée virtuelle avec un humain, ce sont ses cheveux roses... Franz a décidé qu'il n'aimait pas les couleurs de cheveux des femmes "normale", ni les femmes elles-mêmes d'ailleurs. Et surtout qu'il lui fallait signer sa création par un détail excentrique. Les cheveux roses conviennent alors tout à fait, d'autant plus que Franz aime bien cette couleur
Il demande l'avis de son programme de conversation.
- N'est ce pas qu'elle est belle?
C'est une voix avec des intonations métalliques, qui lui répond à travers ses gros écouteurs.
La poupée virtuelle a aussi un visage d'un ovale parfait, de grands yeux verts, comme la plupart des rousses, et une sorte de sourire trop gentil, presque forcé, presque vulgaire, mais en tout cas désagréable. Avec tout cela, le programme juge qu'elle en est belle.
- Oui, plus belle que le commun de mortelle.
Il est vrai que son programme n'est pas très évolué, il ne peut donner que des statistiques reposant sur des critères bien particuliers... Pour répondre à cette question, il se base sur les statistiques des gouts européens. Il ne peut émettre d'avis personnel. Mais puisque Franz a eu une réponse positive, ce genre de considération ne l'intéresse pas. Bientôt, et c'est ce sur quoi il travaille justement, il aura un programme de conversation plus développé, qui pourra avoir un avis, qui aura même une conscience. Une conscience d'être que n'a pas son programme de conversation actuel.
Là dessus, Franz y travaille 14 heure sur 24, le reste étant consacré à dormir. Il mange des fois aussi, mais rarement, manger lui prendrait du temps s’il le faisait trop souvent. Il compte implanter ce nouveau programme de conversation dans la poupée virtuelle qu'il a mis tant de temps à créer. Une âme, un corps... un humain quoi.
il a bientôt fini d'ailleurs. Aujourd'hui, il se passera de ses heures de sommeil, il a trop attendu, et il est si prêt du but...
- Plus que quelques réglages ! dit-il a son programme de conversation, je n'ai plus qu'à régler quelques petits détails, et j'aurai crée un humain virtuel exactement comme je le voulais...
- Combien de temps encore? demande le programme que la réponse n’intéresse pas, mais qui a été programmé pour sembler s'intéresser.
Comme l'aurai fait un ami, si Franz en avait eu...
- Une heure je pense ! Je n'en reviens encore pas de mon génie ! J'ai réussi à créer une humaine ! C'est exceptionnel !
- Effectivement Franz, c'est exceptionnel.
Si Franz avait utilisé le mot "fantastique", le programme n'aurait pas pu répondre, il serais resté silencieux. Fantastique exprime un avis, exceptionnel exprime juste la rareté du fait. Et c'était effectivement la première fois qu'une donnée pareille entrait dans la mémoire du programme de conversation de Franz. Le silence du programme de conversation n'arrive cependant que rarement. Franz s'est habitué à parler de façon à ce qu'il puisse lui répondre.
Plus qu'une heure... Environ cinquante minutes pour terminer le nouveau programme de conversation, environ dix minutes pour le raccorder à la poupée virtuelle... Raccorder un programme ce n'est pas dur. Franz le fera facilement. Il réalise, pendant qu'il donne l'accès aux informations de l'Internet à son nouveau programme, que le temps qu'il a passé sur cette poupée est court par rapport au miracle accomplit. Il ne travail la dessus que depuis un mois, et il a réussi à crée une vie.
Il a crée une vie alors que sa mère lui disait que seul dieu pouvait le faire... Maman, pense-il, tu vois, je suis Dieu ... Bien sûr, il n'ira jamais trouver sa mère pour de vrai, pour lui annoncer. Elle est morte maintenant, pas depuis longtemps d'ailleurs. Franz ignore pourquoi et, tout comme son programme de conversation, il ne s'y intéresse pas. Le jour ou un avocat l'a convoqué pour lui dire qu'il devait hériter, il ne l'avait plus vue depuis 3 ans. Elle refusait de le voir, comme s’il avait la peste... Franz a accepter l'héritage, mais n'y a pas encore toucher. Ce n'était pas beaucoup, juste la vente de ce qu'elle possédait : une maison et quelques meubles. Rien de très luxueux évidement, elle aurait pu offenser le seigneur. Néanmoins, toucher même un peu à l'argent de sa mère le gêne. Mais il n'est pas stupide, et surtout il ne voudrait pas se retrouver dans une situation désagréable, qu'elle aurait sûrement aimé. Alors il a accepté parce qu'on ne sait jamais, ça peut servir. Peut-être que naissait déjà dans sa tête l'ébauche de son projet, le jour ou il a signé. Pour le moment, il vit du peu que lui accorde l'État, au nom d'un quelconque principe de solidarité. Peut-être que c'est la mort de sa mère qui a provoquée une telle envie de grandeur ? Elle ne manque pas à Franz, mais en cette minute il aurait très envie de la narguer, elle et tout les principes ridicules qu'elle a essayés de lui inculquer.
Voilà c'est fait. Ce programme saura tout... Du moins, tant que la connexion marchera. Bientôt, dans moins d'une heure, il sera maître d'une vie, dans moins d'une heure il sera comme un dieu pour un être humain qu'il aura créé de toutes pièces... Au fond, se dit-il, les humains sont comme des programmes informatiques de chair. Et depuis des milliers d'années, l'Église a rendu sacré ce qui en fait n'est rien. Il a un peu accomplit un miracle. Maintenant, grâce à lui, une vie n'a plus rien de sacré puisqu'il peut en créer une.
Ses pensées narsiciques, et il termine sans s'en rendre compte son programme. Ne manque plus que le raccordement. Ce n'est pas dur, il ne lui faudra que quelques minutes. Franz tape des codes, fait des copier coller, et réfléchit un peu, rien qu'un peu.
Il a fini. Il a réussi. Il admire encore une fois sa poupée virtuelle qui bientôt bougera toute seule. Toute seule, comme une humaine... Il n'a même pas envie de le dire à son programme de conversation, il ne veut plus parler à un tas de ferraille. Pas maintenant qu'il l'a, elle... Comment va-il l'appeler ? Quelle importance au fond... C'est lui qui l'a créée, et il serra la seule personne à lui parler, donc elle n'a pas besoin de nom.
Fébrilement, il clique une dernière fois pour enregistrer ce qu'il vient de taper, et il ouvre pour la première fois le programme. Le programme se lance, et elle va ouvrir les yeux. Elle ouvre les yeux ! Elle le regarde et ouvre la bouche. Elle va prononcer son premier mot ! Elle le prononce.
- Bonjour Franz.
Bonjour Franz... Ces mots resteront gravés dans sa mémoire à jamais... Cette voix également. Cette voix tellement métallique. Trop artificielle pour être humaine, et trop artificielle pour être vraiment vivante. Parfaitement digne d'un programme de conversation...
- Tu as réussi, répond son programme de conversation, celui qui fait semblant de s'intéresser comme l'ami qu'il n'a pas... Celui qui ne saisit pas la nuance. Et qui ne sait pas non plus entendre la différence entre une voix humaine et chaleureuse, et une voix fausse et froide.
Franz sait que son programme a tort et se sent mal. Son amour propre en prend un coup. Lui, qui se pensait il y a quelques secondes encore, l'égal de Dieu est tout à coup rabaissé au rang de simple mortel... Au rang de simple mortel ridicule et prétentieux.
ça lui fait mal,mais il sais que créer une âme n'est pas possible. Même après un mois, il n'a rien créé de plus qu'un programme de conversation, avec une apparence. Il regarde sa belle poupée virtuelle, qui n'est rien de plus. Elle parle. Elle bouge. Elle ne parle pas avec lui mais avec le programme de conversation. Ils font semblant de se parler, ils sont tout deux conçus pour sembler s'intéresser aux voix qui les atteignent, et aucun des deux ne se rend compte qu'il parle dans le vide, aucun des deux n'est capable de comprendre la différence entre lui, et un programme sans âme. Ils parlent. Et il n'en peut plus.

- Je vous laisse parler entre vous, dit-il avant d'aller s'effondrer sur son lit.
Mais qu'est ce qui lui prend ? Il devient fou ! Voilà qu'il fait des politesses avec un programme de conversation ! Voilà qu'il les laisse branchés, comme si vraiment c'était important pour eux de parler ! C'est lui qui fait tous les efforts, c'est lui a besoin de parler à quelqu'un ! D'un geste rageur il arrache la prise de son ordinateur, qui s'éteint en clignotant. Les voix se baissent en grésillant puis disparaissent. Il est maintenant vraiment tout seul. Seul, si on peut considérer qu'il ne l'était pas avant. Il est déjà dur de considérer qu'il fut accompagné un jour... En fait, il est vraiment tout seul. Depuis plus d'un mois, seul depuis toujours même. Les seules personnes qui lui parlent sont les caissières de supermarché, une fois par semaine. Et il ne répond jamais, il n'a rien à leur dire. Tout comme eux, qui ne lui annonce que le prix de ce qu'il emporte. Et il n'avait rien à dire à son programme de conversation non plus, il n'a rien à dire à personne. Même le propriétaire de l'hôtel, il fait de son mieux pour l'éviter. Une fois par semaine encore, une enveloppe avec son nom et son prénom est placée dans la boite aux lettres du propriétaire de cette poubelle, dans laquelle il a choisi de vivre. Il touche ses yeux et voit qu'il pleure. La tristesse... ça doit être le prix à payer quant on veut se placer au dessus de Dieu... Sa mère avait sûrement raison, il est fou. Complètement. Fou d'y avoir crû, et fou rien que de l'avoir voulu.
Il est triste, mais ne peut s'empêcher d'analyser la situation. La douleur qu'il ressent est bien trop grande, pour qu'il ne cherche pas au moins à comprendre pourquoi sa tentative a échoué. Pourtant, il sait parfaitement comment fonctionne le cerveau humain, et il a conçu son programme exactement de la même manière. Il a même trafiqué son ordinateur portable, pour que son programme fonctionne mieux. Il devrait marcher ! Il a toujours refusé de croire qu'il y avait quelque chose de plus. Il ne veut toujours pas croire qu'il existe quelque chose qui ne se fabrique pas. Mais il doit bien se rendre à l'évidence. Ce nouveau programme de conversation fonctionne différemment. Il utilise plus d'énergie peut-être, peut être est-il plus rapide ou plus intelligent, mais il n'est pas humain, et ça, Franz ne pouvait pas ne pas le voir. Humain, il l'est encore un peu lui.
Autre chose ? Alors quoi ? L'élément que sa mère appelait une âme ? Ça ne se fabrique pas donc... Il devra donc en trouver une. Une conscience neuve, qu'il épurera de toute mémoire. Ce ne sera pas très difficile, on en trouve une dans chaque humain. Par contre, c'est risqué, on ne sait jamais qu'il se fasse prendre...





Chapitre 2


Un homme est adossé contre le mur. Il a 24 ans. Il s'appelle Franz Hopper.
Franz Hopper boit un café. Avec l'air triste qu'il a sur le visage, on pourrait penser qu'il attend quelqu'un et qu'il est inquiet. Ce n'est pas vrai, mais ce n'est pas tout à fait faux non plus. Il attend quelqu'un, mais ne sait pas encore qui. En revanche, il sait que cette personne sera une femme et qu'elle sera en état de mort cérébrale. Il n'a pas besoin du cerveau, juste de l’âme. Il emportera le corps dans un champ, où deux heures plus tôt, il a installé tout le matériel nécessaire. Depuis trois semaines , il travaille dessus, il a eu du mal à voler les pièces pour le fabriquer, et c'est assez risqué... Bien sur il n'a pas demandé l'avis du propriétaire, mais ce n'est pas grave, la nuit est presque déjà tombée, personne ne prêtera attention à lui. Tous ces préparatifs, couplés à l'attente, font qu'il se demande, en buvant le troisième café qu'il a oublié de sucrer, pourquoi il tient tellement à cette humaine virtuelle. Il n'y avait jamais réfléchit dans ces termes... Ce n'est plus par défis envers sa mère, puisqu’en venant chercher, ou plutôt voler une âme ici, il admet qu'elle avait raison. Et qu'il doit chercher ailleurs quelque chose qu'il n'est pas capable de construire et de fabriquer, même avec la meilleure volonté du monde, tout simplement parce que personne ne l'est. Il en est conscient maintenant. Mais alors pourquoi continuer si il n'a plus rien à prouver et qu'il a perdu ? Pour cette humaine virtuelle qui n'existe pas encore ? elle ne peut pas être importante pour lui, ce n'est jamais qu'une humaine, ce ne serra jamais qu'une âme humaine dans une poupée virtuelle, une âme humaine avec un cerveau virtuel qu'il aura conçu de toutes pièces également... Il ne s'était jamais poser la question dans ces termes, et il va arrêter, parce que les réponses qu'il pourrait trouver ne lui plaisent pas, et aussi parce qu'il entend tout juste un médecin parler d'une femme, morte cérébralement...

Franz suit discrètement un médecin qui est déjà suivit d'un homme complètement détruit. Franz suppose que c'est sa femme ou au moins sa petite amie dont il est question. Les deux hommes rentrent dans la chambre et laissent leur suiveur inconnu seul dans le couloir. Franz a un plan : il va prendre cette femme et se sauver. Ce n'est pas un plan ça. A peine une idée. Sérieusement, il va prendre une femme presque morte dans ses bras et l’amener incognito dans un champ de maïs désert ? Il faut bien croire que oui... Pourquoi ? Parce que. Franz a décidé qu'il ne se posait plus de questions. il sait ce qu'il doit faire et même si il ne sait pas pourquoi, il le fera. Ce doit être bien de savoir pourquoi. C'est sûrement encore mieux de ne pas avoir honte de la réponse.
Les deux hommes sortent de la chambre, le petit ami de la femme morte a l'air encore plus mal, on dirais même qu'il pleure. Voilà ce qui arrive quant on s'attache à des être humains. C'est bien trop fragile les êtres humains. Ils s’éloignent, le médecin va sûrement l'emmener signer des papiers... Franz entre dans la chambre dès que les deux hommes ont passer le coin du couloir.

Elle dort. Ou plutôt, on dirait qu'elle dort. Elle n'est pas très belle, avec ses cheveux d'un brun si banal, mais elle a l'air tellement calme aujourd'hui. Alors qu'elle va bientôt mourir et renaître, elle n'est même pas consciente de ce qui va lui arriver. Elle a presque son âge et elle respire encore, comme font les gens vivants... Comment s'appelle cette femme ? Peu importe, il faut la sortir de là ! Il regarde la fenêtre : premier étage seulement. Il ne sait pas comment il aurait réagit si elle avait été au troisième, mais dans le cas présent elle ne l'est pas. Alors il va sauter et la sortir d'ici.
De toute façon elle n'aura pas mal, elle est presque morte. Et lui... Et bien lui, tant pis, il fera avec : se casser une jambe ne l'effraie pas.
Presque sans réfléchir, il ouvre grand la fenêtre et enlève les fils et les aiguilles. Pourquoi dans ce sens là ? Par hâte de se sauver, il réagit de façon désordonnée. Elle est presque belle sans les fils qui la maintiennent en vie. Vite ! Il faut l’emmener dans le champ ! Sinon l’âme risque de partir pour aller là où Franz ne sait pas les prendre. Il se souvient du secourisme appris cher les scouts... Il sait comment prendre un humain sans le blesser. Franz prends délicatement la femme sans nom et sans cerveau dans ses bras. Un peu déséquilibré par son poids, il recommence à réfléchir à la vue du trottoir. C'est haut. Non, il n'a pas peur, mais c'est haut. La femme sans nom dans ses bras, il la sent respirer. Elle n'est même pas froide comme il le pensait, elle est toujours vivante. C'est quand elle deviendra froide qu'il n'y aura plus de raison de courir. L’âme se serra sauvée.
Il retient son souffle. Il saute. Franz est jeune, mais il n'est pas gymnaste. Il n'atterrit pas sur ses pieds et il tombe, évidement. La femme aussi tombe, Franz l'a lâché sans le vouloir quant son genou a prit un coup. Elle roule par terre, s’arrête contre un parcmètre et reste couchée dans la rue, juste devant l’hôpital... Il a mal mais ignore volontairement la douleur, il reprend dans ses bras cette femme qui ne pense plus et court le plus vite possible. le plus vite qu'il peut pour qu'on lui pose pas de question, pour ne pas que l'âme s'envole, et parce qu'il a peur de penser à l'homme de l’hôpital et de changer d'avis...

Pas une seconde il ne s'est arrêté de courir, il transporte une morte encore chaude dans ses bras, mais personne ne l'a arrêté. Il regarde le champ, vide. Il regarde la femme, morte. Il se regarderait bien lui-même pour savoir ce qu'il penserait de lui, pour savoir par quel mot il pourrait se représenter. Le mot ridicule lui vient à l’esprit, mais il s'interdit de se cataloguer ainsi. Il doit choisir : écœurant ou courageux, mais pas ridicule. Pas inexistant. Il arrive à son ordinateur, et pose la femme par terre en vérifiant qu'elle respire encore. Oui, c'est bon, l’âme n'est pas partie. Il couche bien à plat la femme en robe d’hôpital. Il la couche pour trouver plus facilement ou est l’âme, et aussi pour que le sang circule bien et qu'elle n'ai aucun mal à respirer. Il ne sait pas encore le temps que va prendre la localisation de l’âme. Il lui plante une vingtaine d'aiguilles dans la peau, peut être plus qu'avant qu'il ne la libère de l’hôpital.
Il s’installe debout à son ordinateur, car il n'a pas apporter de siège, et essaye de localiser ce qu'on pourrait appeler une âme. Il cherche, va vérifier toutes les 10 minutes que le corps est encore en vie, puis retourne chercher. Il a prévu et fabriquer un appareil pour décomposer un corps en énergie, et un autre appareil qui scanne l’intérieur du corps... C'est grâce à lui qu'il va trouver ce qu'il cherche, et c'est grâce à l'autre qu'il fera totalement disparaître le corps. C'est assez dangereux, car un corps libère beaucoup d’énergie, voilà pourquoi il laissera le corps se décomposer lentement, en trois heures. La nuit tombe déjà, et dans la pénombre, il lui vient la crainte stupide que cette femme se réveille. Elle est encore vivante après tout... Il lui semble d’ailleurs étrange qu'elle le reste aussi longtemps. Dieu serait-il de son coté ? si sa mère savait ça...
Voilà un élément bizarre ! Il ne correspond à rien qu'il connaisse et ne semble pas avoir de fonction précise... Il le télécharge si ce mot peut s’appliquer à un corps, et au lieu de regarder la numérisation de ce qu'il pense être une âme, il va vérifier que son cadavre est toujours en vie.
Le cœur bat de plus en plus lentement... Puis la femme sans nom, sans cerveau et maintenant sans âme arrête de respirer. Est ce que dieu a voulu lui donner une leçon en prenant l'âme avant lui, ou est ce qu'il a réellement volé un élément important, vital pour ce corps ? La femme est toujours couchée. Elle se meure et n'a même pas un sursaut. Elle n'en aura plus maintenant : elle est morte. Franz espère de tout son cœur que son âme ne vient pas de s'envoler, mais qu'elle est au contraire bien à l'abris dans son ordinateur. Il vérifierait bien tout de suite, mais il ne peut pas : pour le moment le corps doit disparaître. Il enclenche la transformation, et laisse ce corps sans vie, ainsi que son matériel de récupération des âmes se transformer en quelques atomes insaisissables. Il a déjà eu beaucoup de chance aujourd'hui, alors si la transplantation de l'âme ne fonctionne pas, elle ne fonctionnera jamais, et si elle ne fonctionne pas, il n'a pas de raison de garder cette machine. Dans trois heures il n'y aura plus aucune trace de lui. La seule trace qu'il restera sera cette poupée virtuelle avec une âme à l’intérieur... Une véritable humaine virtuelle en somme. Il n'a pas crée la vie, mais dans trois heures il va assister à sa naissance, et au fond c'est tout ce qu'il voulait.
Sa mère avait raison, mais il comprend enfin que cela n'a pas d'importance.
Franz sent les radiations du corps qui se décompose. Il reste assis dans l'herbe pendant trois heures. Il ne s’ennuie pas, il regarde le corps disparaître lentement dans la nature. Elle n'a plus aucune importance maintenant, en considérant qu'elle en eut un jour. Quand la dernière particule a effectué sa transformation, Franz est toujours là, il regarde. Il ne regarde plus que l'herbe maintenant, mais il reste immobile devant. Il se relève pour éteindre son transformateur, pour ne pas risquer que celui ci fasse un trou dans la terre et qu'on puisse remarquer un passage. Il sort d'un seul coup de la transe dans laquelle il était plongé. Vite, il faut aller réveiller l'âme ! Pourquoi vite ? Parce qu'il est pressé tout simplement, pourquoi se le cacherait-il ? Il se met à genoux dans l'herbe, sans se préoccuper de tacher son pantalon. Après tout, il n'en a pas changer depuis trois jours, alors ce n'est pas un peu d'herbe qui influencera son état de propreté ! Son programme s’allume, il clique et sa poupée virtuelle apparaît, les yeux fermés. Elle en ouvre un, puis un autre. Pourquoi pas les deux à la fois? Quelle importance ! Qu'elle les ouvre ! Elle ouvre un oeil, puis un autre. Puis le regarde fixement. Puis ouvre la bouche. Puis... Plus rien. A la vision de sa poupée virtuelle devenue vivante se soustrait un écran noir. La batterie ! Depuis le temps qu'il est dans ce champ il n'a plus de batterie ! Il savait bien qu'il aurait du penser à récupérer l’énergie évacuée par le cadavre !
Franz replie son ordinateur portable, tout ce qui est encore à lui dans ce champ, il le prend sous son bras, puis se remet à courir vers son hôtel. Il ne vit pas très loin, deux kilomètres tout au plus, mais avec un ordinateur portable de près de 5 kilos, et au pas de courses, deux kilomètres sont tout de même épuisant. Surtout que Franz n'est pas des plus sportifs... C'est dans un état lamentable, mais surexcité, qu'il franchit la porte de son hôtel. Il croise le propriétaire, probablement prêt à aller dépenser l'argent des loyers dans un bar quelconque. Celui ci ne l'a pas vu depuis plus de six mois, mais Franz ne le salut pas, n'émet aucun son pour lui, et ne l'a peut être même pas remarqué. Très vite il rentre dans sa chambre, branche son ordinateur, et rallume son programme. L’ordinateur est long à démarrer, le programme s’allume, il songe qu'il lui faudra trouver un logo pour les prochaines ouvertures.
De nouveau sa poupée virtuelle ouvre les yeux, les deux cette fois, du premier coup. Elle le regarde, elle cligne des yeux. C'est magnifique. Elle a tous les détails d'un être humain. Elle ouvre la bouche pour parler, et Franz se demande déjà ce qu'elle va dire. Il espère de tout son cœur ne pas réentendre la voix métallique de son programme de conversation. Il espère réellement ne plus jamais l'entendre.
Elle ouvre la bouche, puis la referme. Sans rien dire. Elle le regarde toujours, elle sourit. Elle est vivante, évidement... Elle ne parle pas, mais elle est vivante. Elle a exactement la même apparence que le programme de conversation, et dans le même corps, mais un air indéfinissable prouve qu'elle est vivante. Comme Franz, même si on pourrait en douter quelquefois. Franz ne comprend plus comment il a pu penser que la vie ne passait que par la parole. Comment a-t-il pu penser que ses programmes de conversation était vivant, puisqu'ils parlaient ? Cette fille, elle est humaine, et vivante et elle n'a pas besoin de lui prouver, alors elle ne dit rien.
Franz se ressaisit bien vite de ces pensées poétiques sur l'âme humaine, et avec plus de réflexion vient à la conclusion que cette fille ne sait pas parler. Puisque qu'elle n'a pas de mémoire, elle ne connaît aucun mots, elle a besoin de les apprendre. Alors, il va devoir lui parler ? Oui... Elle ne répondra pas, mais il va devoir parler, tout seul. Non ! Pas tout seul, juste parler a quelqu'un de vivant qui l’écoutera sans rien dire, pour apprendre.
- Salut... Bredouille-t-il avec un petit signe de la main.
La fille sourit. Un geste instinctif, incontrôlé et amical. Elle a sûrement compris ses intentions pacifiques. Ou alors simplement elle ignore l’agressivité.
- Je m'appelle Franz, Franz Hopper, mais mon nom de famille n'est pas important, c'est juste le nom de mon père... En général, mes amis m'appelle Franz tout court.
Ses amis ? Il n'arrive pas à croire lui-même à une énormité pareille. Il vient à peine d'animer cette fille que déjà il lui ment ? c'est ridicule...
- Enfin, je suppose que c'est ce qu'ils feraient si j'en avais... Après tout, les amis s'appellent par leurs prénoms non ?


- Je ne sais pas quoi te dire... Je ne sais même pas si tu me comprends en fait... Si ça se trouve, c'est du charabia pour toi... Et si ça se trouve, j'ai complètement raté ma création... Tu pourrais remuer un peu la tête pour que je sache si tu me comprends ? s'il te plaît remue la main, cligne des yeux... N’importe quoi ! Ca me déprime de ne pas te voir réagir... J'irai bien me coucher mais je n'ose pas, je sais qu'il faut que je continu à te parler... Te parler de n'importe quoi pendant des jours et des jours...

- C'est un tournevis, c'est en grande partie grâce à un tournevis que j'ai construit la machine pour te rendre vivante. Un tournevis sert à... Attends je vais chercher un truc. Voilà ! Ce petit truc c’est une vis, tu la mets de cette façon et normalement dans un trou un peu plus petit que son diamètre, pour que le matériau que tu visse tienne bien. Tu peux te servir d'un clou aussi, mais en général ils tiennent moins bien et surtout ils ne transpercent pas le métal. Les vis non plus remarque. Quant tu as du métal, soit tu prépare des trous légèrement plus petits que le diamètre d'une vis, soit tu te sers des soudures, c'est ce qu'il y a de plus solide. Les soudures c’est quand tu attache deux morceaux de métal en les fondant un peu, pour qu'il ne fasse plus qu'une seule pièce de métal et donc qu'ils restent bien ensemble...

- Oui excuse moi, je vais te l'expliquer aussi ! C'est un casse-croûte, et c'est ce qu’on mange quand on n'a pas envie de passer du temps à cuisiner. Parce qu'on a plus important à faire par exemple ! Attend on va le décomposer pour voir. Alors ça c'est le pain, c'est réalisé à base de farine, la farine c'est des grains de blé écrasés. Je te trouverai une photo de blé tout à l'heure. Ça c'est du fromage, on le fabrique avec du lait de vache... Le lait c'est un peu compliquer à expliquer... C'est le liquide qui sort de femelles mammifères pour nourrir leurs petits... Et nous, on récolte celui de la vache et celui de quelques autres espèces aussi. Et ensuite on le met bien au frais sans le stériliser dans une cave, et au bout d'un moment l’eau s'en va et le reste s'est transformé en fromage ! C’est drôle, oui. J’aime bien te voir sourire, tu es tellement jolie... ça c'est une tomate ! Enfin seulement une tranche, je vais chercher une tomate entière pour que tu vois ce que c'est. Regarde c'est tout rouge et on peut la manger si on veut... Enfin moi personnellement je n'aime pas trop manger des tomates entière parce qu'elles me dégoulinent sur le menton après... Bon d'accord j’essaye ! Tu vois j'en ai partout ! Je sais que c'est pas propre de s'essuyer avec son tee-shirt, mais je me changerai ce soir et après je devrais le laver, alors autant qu'il soit vraiment sale !

- Et ce jour là, je suis rentré à la maison avec plein de bleu partout... Mais il le fallait tu comprends, sinon comment j'aurais défendu mon honneur ? Ma mère ne comprenait pas, alors elle m'a disputé... Tient d’ailleurs je t'ai déjà parler de ma mère ? C’est tout simplement un monstre ! oui je sais, je parle comme un gosse ! Mais je la vois de la même manière que je la voyais à cette époque... Peut être même pire maintenant, parce que lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas tout. Si un jour j'ai un enfant, ce qui m’étonnerait beaucoup, je ferai tout pour qu'il ne supporte pas ça... Je ne le laisserai jamais à une femme ignoble comme mon père. Lui non plus, il ne pouvait plus supporter ma mère, mais il ne s'est pas sentit capable d'assumer la charge d'un bébé... Et en y réfléchissant bien, c'est possible que ma mère n'ai pas voulu en supporter la charge non plus... Elle disait tout le temps que parce que j'étais trop méchant, elle n'aurait plus jamais d'autres enfants et qu'à cause de moi elle serait malheureuse parce qu'elle voulait une gentille petite fille. Elle disait qu'elle avait peur d'avoir encore un monstre comme moi... Je l'ai cru durant une dizaine d'années, mais quand je suis devenu adolescent j'ai compris qu'elle était simplement mauvaise. C'est pour cette raison que j’ai fugué et que j'ai eu tellement de problèmes avec les gens par la suite... Enfin j'imagine. Là c'était la version ou rien n'est de ma faute. Mais même si je sais bien que beaucoup est du a ma mère, je suis quand même un peu diffèrent des autres... Les médecins disaient que j'étais surdoué, je n'y croyais pas parce que maman m'assurais que c’était des conneries et que j'étais complètement stupide... C'est un psychologue qui m'a convaincu du contraire et aussi d'entrer à la fac d'informatique quant j'avais 15 ans. Je ne plus vécu cher ma mère à partir de ce moment là. J’avais déjà fugué une dizaine de fois.

- Oui je sais, il est déjà trois heures et je suis avec toi depuis 7 heures du matin... Mais comme tu ne dors pas j'ai un peu de scrupule à te laisser tout seule pendant toute la nuit ! Je baille mais je ne suis pas vraiment fatigué, je t'assure. Arrête de me faire des signes je reste je te dis ! Merci... Je t'adore aussi... C'est pour ça que je reste... Non je ne suis pas fatigué quant même ! Tu ne m'auras pas ! J’ai dit que j'allais te parler de la religion alors je le ferai ! La religion est un vaste sujet... Mais en gros c'est simple, l'idée consiste en croire qu'un être supérieur au êtres humains existe. Après, ce supérieur prend plein de noms et de formes différentes ! Ma mère croyait en Dieu et m'emmenait à l’église tous les dimanches. Je ne sais pas vraiment si je crois en Dieu... Après tout si il n'y avait rien de supérieur est-ce que ce serait grave ? Ma mère pensait sûrement que oui, mais moi je vit plutôt bien sans savoir et sans tout comprendre. On dirait que certains hasards, ou moments sont assemblés comme avec une autre volonté, mais souvent tout se passe si mal... Je ne vois pas pourquoi si il y a quelqu’un de supérieur il nous rend aussi malheureux... Mais peut être qu'il nous déteste, si il est si supérieur il doit nous mépriser... Il m'arrive souvent de mépriser des gens stupides, alors ce serais c'est exactement pareil en mille fois plus grand. Ça expliquerait tout. Oui, moi aussi je trouve que très compliqué pour pas grand chose, et c'est pour ça que je n'ai pas d'avis définitif et que je change aussi souvent que la direction des événements, c'est à dire si ils sont en ma faveur ou non. Ça peut paraître hypocrite, mais au fond si il n'existe pas, qui s'en soucie ? Tu es bien la seule personne à qui j'ai parler de religion... Même aux psychologues que j'ai rencontrés, je n'ai jamais parler de la fascination dérangeante de ma mère... Dit moi ? J’ai le cerveau qui s’empâte... Je n'arrive plus à penser correctement... Tu m'en voudrais si j'allais me coucher ? Non, je m'en doutais en fait, ce n'est pas ton genre ! Je te promets que je reviens demain le plus tôt possible ! Dès mon réveil j’allumerai l’écran ! A tout à l'heure, je te laisse allumée pour cogiter tout ce que je t'ai raconté aujourd'hui !

- Tu sais, quant j'ai remarqué que je n'avais pas réussi à créer la vie de toutes pièces, j'ai reçu comme une baffe. C’était surtout une leçon d’humilité je crois, j'avais sûrement dépasser les bornes et j'ai été remis à ma place. Je dois t’embêter avec toutes mes pensées non? Non? Je vais arrêter quant même parce que je réfléchit trop après, et que c'est pas bon pour moi ! Tu es tellement jolie quant tu rigole... Non ne rougit pas c'est vrai je t'assure ! Parlons d'un sujet plus léger ! Tu sais ce que je me suis dit hier ? Tu dois te sentir un peu à l’étroit là où tu es... Je vais te créer un monde avec plein de paysages différents ! Ne me regarde pas de cette façon, je suis sur que j'arriverai à le programmer. Je vais te trouver des photos de paysage et tu me dis lesquels tu préfère et ensuite, avec un programme de 3D partagé on fera une maquette tous les deux ! Ça te ferait plaisir ? Je suis content alors ! Tu pourras te promener de cette façon, parce que là, c'est tout noir et ça ne donne vraiment pas envie de se balader... Tu verra je te mettrais de l'eau bien transparente. Comme celle que je bois oui ! Je ne sais pas si tu la sentiras, mais tu pourras la toucher et la voir de très près. Je vais essayer d’intégrer quant même une sensation de température, pour que tu sentes le froid de l'eau ! Je sais que j'ai l'air de partir dans un délire, mais je suis sur que j'arriverai à le programmer en quatre ou cinq semaines... J'irai acheter un deuxième écran demain, pour pouvoir travailler dessus pendant que je suis avec toi. Parce que si la programmation me prendra cinq semaines, c'est à temps plein, et je ne supporterai pas de ne pas te voir pendant plus d'une journée... C'est étrange n'est ce pas ? C’est étrange d'avoir besoin d'un autre être humain, alors que ça n'a pas l'air indispensable... Est ce tu a la même impression ? Ha bon... ça m'étonne qu'on puisse avoir besoin de moi... J'imagine que c'est parce qu'on est ami ! Non je ne rougi pas ! Toi si part contre ! D’ailleurs tient ! Tu sais quoi ? En attendant que ce soit fini je vais déplacer ma table vers la fenêtre, ainsi je l'aurai dans le dos et toi tu pourras regarder ! C’est beau, surtout en cette saison, il y a de la neige partout... C'est beau la neige, c'est tout blanc ! J’en mettrais dans ton monde si tu veux ! Une grande étendu de glace avec de l'eau froide... Le glace c'est de l'eau très froide qui est carrément devenue solide... Je mettrais de la neige, de la glace et de l'eau... Regarde, comme sur cette photo. C'est la banquise, il n'y aura pas de pingouins chez toi, du moins pas tout de suite, mais je dois pouvoir programmer des imitations assez facilement. Je m'occuperai de peupler ton monde dès qu'il sera fini. Dit moi tu pense qu'on devrait l’appeler comment ?
- Je ne sais pas.

Trois semaines était passée depuis la première fois qu'elle avait ouvert les yeux. Aujourd'hui après trois semaine d'un muet dialogue, elle disait ses premiers mots. Franz savait que ce moment arriverait, mais il ne pensait absolument pas que ces quelques mots le retourneraient autant. Sans qu'ils puissent les contrôler, des larmes lui venaient aux yeux. Il n'avait jamais pleurer devant personne. Et jamais il ne s'était sentit aussi heureux d'entendre quelqu'un parler... C'est grâce à lui que cette femme existe, et il n'en ressent aucune fierté, mais il est tellement content pourtant...
- Tu sais... Bafouille-t-il.
Il s’arrête en cours de phrase. Que dire maintenant ? Il lui semble qu'il a déjà tout dit.
- Je t'aime tellement...
Il lâche ça sans réfléchir, sans le vouloir. Il passe sa main sur ses yeux et articule :
- Depuis quand tu parle ?
elle le regarde, légèrement surprise mais visiblement émue et lui répond un peu honteuse :
- Depuis deux semaines déjà, mais tu avais tellement de choses à dire... J'ai préféré te laisser parler encore un peu.








Chapitre 3

Après que Franz lui ai expliqué que les gens vivants se nommaient par leurs prénoms, la poupée virtuelle décida de s'appeler Lyndie. Selon elle, ce mot représentait une rondelle de citron tombée dans un verre d'eau, l'été.
Comme promit, Franz entama la programmation d'animaux virtuels, et commença par le pingouin, le préféré de Lyndie.
- Franz c'est magnifique !
Dans le territoire banquise, Franz a affiché sans attendre les avancements du projet, même si n'est encore qu'au stade holographique. Lyndie joue avec l'enveloppe du pingouin et Franz s'occupe déjà du programme d'intelligence artificielle. Bien qu'il soit content que Lyndie soit contente, il veut terminer le pingouin entièrement le plus vite possible. Pour qu'elle soit encore plus contente. Elle passe sa main dans l'hologramme, pour projeter les images sur sa propre peau. Il la regarde d'un oeil discret et soupir d'affection, tandis qu'il termine la liaison entre le programme d'intelligence artificielle et l'enveloppe virtuelle. Pendant ce temps, Lyndie s'amuse à jeter de l'eau sur le pingouin pour que l'image se brouille. L'eau dégouline sur son enveloppe corporelle sans qu'elle s'en rende compte.
- Lyndie ?
Elle relève la tête.
- Oui ? Tu as besoin de moi ?
- J'ai fini !
- Déjà ? C'est génial ! Montre-moi vite !
Franz lance le nouveau programme et l'intègre au paradis virtuel. L'hologramme ne disparaît pas, mais Lyndie n'y prête plus attention puisqu'à coté d'elle se virtualise un petit animal donc le ventre tout blanc se marie harmonieusement avec le décor, et dont le pelage noir contraste parfaitement avec ce qui l'entoure. Elle attend sans y toucher jusqu'à ce qu'il soit totalement pixelisé, ce qui dure bien une trentaine de seconde. Puis elle tend une main vers le pingouin, pour le caresser.
- Ca te fait plaisir? Demande Franz, plus par réflexe que par interrogation, étant donné qu'il a un visuel permanent de ce que fait Lyndie.
- Oui beaucoup ! Merci Franz ! il est tellement mignon...
Elle le caresse toujours, l'animal programmé réagit comme un vrai et émet une sorte de ronronnement.
- Trois jours de travail mais ça valait la peine je trouve !
- Je trouve aussi ! Dit moi Franz, combien de jours tu avais mis pour me faire ?
- Pour faire ton apparence j'avais mis au moins une semaine... le plus dur, c'était les cheveux, ils devaient souples et bouger à tes mouvements. Pour le reste ça m'a pris beaucoup plus de temps...
Lyndie regarde ses cheveux quant une idée amusante lui vint :
- Tu saurais teindre en rose les poils du pingouin ?
- Je peux tout faire !
D'accord, ce n'est pas vrai, mais il aime tellement la voir rire, et ça la fait tellement rire de le voir faire le beau pour elle. Il pianote quelque chose, change quelques chiffres dans une série de codes couleur, et en moins de deux minutes termine son opération de coiffure par un appui sur la touche entrée.
- Pour mademoiselle !
Lyndie vois le bébé pingouin dans ses bras se teindre pixel par pixel. A la place de son pelage sombre apparaît un pelage dans les tons roses, légèrement violet par endroit, mais toujours pale, pour ne pas trop contraster avec le blanc.
- Wouha ! Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le camouflage, mais c'est tellement joli ! Houla, il commence à être tard... tu va aller dormir ?
- Tu me jette de ton territoire ? demande il amusé
Elle lui fait remarquer qu'il est cinq heures du matin.
- Justement ! Et si je ne dormais pas de la nuit ?
- La dernière fois que tu as dit ça tu es parti à 11 heures.
- Tu m'avais forcé !
- Tu ne tenais plus debout !
- Mais si puisque j'étais encore là !
- Tu venais de me sortir une phrase en parfait charabia ! Aller houst au lit ! Je veux que tu sois en forme demain matin !
Franz se résigne avec le sourire et lui souhaite une bonne soirée et un bon amusement.
- Merci !
Franz éteint la camera, et part chercher son pyjama dans le silence complet. C'est seulement lorsque sa tête est coincée sous un tee-shirt que Lyndie recommence à parler :
- Dit moi Franz, avant de partir, tu pourrais me dire si c'est possible de faire le contraire de ce que tu as fais avec mon âme ? Tu sais... faire passer quelque chose de l'état virtuel à l'état réel... enfin je me demande juste ça comme ça tu sais ! Passe une bonne nuit !
Lyndie éteint l'écran. Franz soulève son haut de pyjama, et devant l'écran noir clignotant, demeure perplexe.

Possible ? De transformer quelque chose de virtuel en quelque chose de réel? Franz ne sait pas. Non c'est impossible, soit une matière existe, soit elle n'existe pas. Mais si ce quelque chose est dans son ordinateur, c'est pourtant qu'il existe. Alors il faudrait juste lui faire changer de forme ? Peut-être. Mais pourquoi a elle demandé ça ? Est-ce qu'elle pense vraiment que Franz pourrait la faire devenir une humaine ? Franz se surprend à imaginer ce que serai sa vie si Lyndie était humaine... d'accord, elle est déjà humaine, mais si... il ne sait pas comment définir ça. Si il pouvait la toucher, l'entendre parler, la voir dormir... non c'est idiot ! De la même manière qu'il ne peut pas créer une âme, il ne peut pas créer un corps. Même en inversant le processus de désintégration. Quoique. Peut être que... non il doit arrêter d'y penser tout de suite. Si il y pensait trop il pourrait se mettre à espérer, et il se décevrait tout seul, car il sait bien que ce n'est pas possible. Et elle, qui l'empêchera d'être déçue ? Il repense à l'âme de Lyndie qu'il a eu tellement de mal a obtenir. Il sait bien que c'est la principale partie d'elle. Il lui faudrait juste créer un corps, et mettre l'âme dans ce corps, puis le mettre en état de marche... c'est très dangereux, il risquera de perdre Lyndie si jamais il ne pouvait pas revenir en arrière... non, il pourrait faire une sauvegarde. Cette pensée lui serre le coeur. Imaginer son amie en double, et savoir qu'au fond elle n'est qu'un programme informatique copiable... Lyndie est bien plus que ça, et il le sait, mais il ne peut pas nier qu'elle est copiable a l'infini. C'est si peu de chose une âme, lorsqu'on en a déjà un exemplaire. Mais celle de Lyndie est tellement plus importante que les autres... peut être que si il trouvait de la matière... non c'est idiot. Il pourrait peut être créer de la matière à partir de rien. Peut être pourrait-il aussi transférer l'âme de sa Lyndie dans un autre corps. Il repense maintenant a la morte de l'hôpital, quant il a serré dans ses bas son corps inerte, qui contenait l'âme de sa future Lyndie... rien que d'imaginer la remettre dans un corps inerte il se sent mal. Non. Si Lyndie doit avoir un corps, elle l'aura pour elle seule, et personne n'aura déjà mis son âme dedans. D'autant plus qu'un corps sans âme est forcement en mauvais état. Et Lyndie n'aurait plus les beaux cheveux rose qu'elle aime tant. Cette raison est sûrement de moindre importance, mais elle est vraie.
Quelque chose d'instinctif dans son cerveau lui dit que c'est possible, mais il sait surtout qu'il doit laisser cet instinct le submerger pour savoir précisément comment faire. Et c'est en dormant à moitié, et sans réfléchir à la portée morale de ses actes que Hopper trouve la solution qu'il sait déjà existante. Si ça se trouve, Franz va peut être se réveiller en comprenant que c'est impossible, que ça nécessite un meurtre, ou que ça ferait prendre un risque énorme a Lyndie... pour l'instant il ne réfléchit plus comme ça. Il évalue juste les conditions nécessaires pour fabriquer un corps avec pour modèle une image virtuelle.
Ça nécessiterait une énergie colossale, et ça en expulserait énormément aussi... il faudrait un caisson pour protéger les corps de cette immense énergie. Sans caisson, Lyndie serait désintégré. Un caisson de forme arrondie, pour que l'énergie glisse mieux. carré il exploserait, explosant au passage le corps. Et plat... non, ça c'est tordu, laisse tomber Franz. Ce genre de caisson coûterait cher. Il en faudrait plusieurs, pour évacuer l'énergie. Il faudrait également une puissance de calcul phénoménale. Un énorme calculateur. Un supercalculateur... oui, un supercalculateur, comme celui de sa fac ! Comment payer tout ça ? Il existe bien assez d'argent pour ça. Il n'est simplement pas encore a lui. Il faudrait également beaucoup de place. Louer un bâtiment est le mieux, mais tellement peu discret. D'autant plus que le propriétaire se demanderait d'où lui vient cet argent. Il lui faut un grand lieu, vide, ou personne ne viens et d'où il peut faire du bruit et des allés et venu fréquentes. Il cherchera dès demain un endroit comme celui ci. Sans le dire à Lyndie, il ne veut pas lui faire de faux espoirs. Elle s'en est déjà trop fait toute seule. Il trouvera un prétexte... il dira que son propriétaire avais voulu lui parler et l'avais monopoliser... oui il lui dira ça. Franz jette un regard vers son réveil qui indique 6h23... soudain, il réalise qu'il est libre. non pas qu'il ne le fut pas d'habitude. Au fond, il cherche un prétexte mais il sait bien que ce n'est pas la peine. il sais bien que même si il n'arrivais qu'a vingt heures, Lyndie ne lui dirai rien. Bien sur, elle poserait une question : "tient? Ou était tu?" Mais elle n'insisterait pas si il l'évitait. Elle ne comprendrait pas mais elle accepterait. Lyndie a un caractère facile et elle aime à faire comme si le temps ne passait pas, comme si en tant qu'être virtuelle la vie était éternelle. Franz sait bien que ce n'est pas vrai et qu'elle sent le temps passer tout comme lui, mais pourtant il apprécie cette envie qu'elle a de faire semblant. Lyndie, il ne lui viendrait jamais d'envie parce que c'est le moment, ou parce qu'il ne faut pas perdre son temps... aujourd'hui elle a envie de venir au cotés de Franz, et c'est... c'est pour être avec lui justement. mais si elle en a envie aujourd'hui, c'est juste parce qu'elle n'y avait pas pensé auparavant, juste parce que cette idée est arrivée subitement, et qu'elle lui a plu...
Mais tout de même : si il sort maintenant personne ne lui dira rien, personne ne le verrait et personne ne se ferait de faux espoirs. Sauf lui peut être. Franz sort de son lit et met un pull, puis songe qu'il devrait se rhabiller. Ceci fait, il prend une inspiration et ouvre la porte, pour partir à la recherche d'un lieu pour accueillir son projet de supercalculateur.

la température se situe entre 10 ou 5 degrés et pourtant, ça fait le troisième groupe qu'il croise. Qu'est ce que les gens font dehors par ce temps ? Deux personnes sur le trottoir d'en face marchent main dans la main. Elles ne l'on pas vu, et elles ne l'auraient pas vu même si il avait ressemblé à eu la peau verte à pois jaune. Certains gens ont autre chose à penser. Le groupe d'avant l'avait vu, c'était quelques jeunes, enfin, de son âge... Franz se sent toujours un peu plus vieux qu'il ne l'est, mais ces gens qu'il a vu passer tout à l'heure n'avaient pas beaucoup moins que 25 ans... ils l'ont regardé, ils ne doivent pas avoir l'habitude de voir des hommes seuls dans les rues de paris, qui marchent lentement et sans manteau alors qu'il fait froid. Le groupe d'avant c'était trois personnes qui avaient bu. Ils se sont arrêtés, alors que Franz était sur le même trottoir qu'eux et ils l'avaient dévisagé. Franz n'aime pas qu'on le regarde. C'est diffèrent quant c'est Lyndie bien sur, mais le regard des être humains le gêne. il avais continué sa route, en essayant de faire comme si il n'avais pas remarquer qu'il était lourdement observé. En y réfléchissant maintenant, croiser trois hommes complètement saouls en pleine nuit devrait être inquiétant, mais Franz n'a jamais eu peur des autres. Au contraire, le plus souvent il les méprisait. il ne pense pas longtemps au personnes qu'il a vu passer, ses réflexions le portent plutôt sur la place dont il aura besoin pour héberger son supercalculateur. Ça prendra une certaine place en hauteur. existe il vraiment un endroit dans la ville qui soit assez grand ? Il se sent légèrement découragé : si un endroit assez grand existe, il n'est sûrement pas abandonné... peut être devrait il se résoudre à louer un bâtiment ? Mais forcement si il louait, on lui demanderait des comptes... Franz marche toujours. Six mètres de hauteur, deux étages... il lui faudrait un entrepôt, un loft, une usine au moins. Un entrepôt désaffecté, ça coûterai combien ? Non décidément il a trop peur que quelqu'un découvre ce qu'il fait... pourquoi ? Il ne fait rien de mal. Enfin si, il a fait du mal, mais on ne pourrait pas retrouver de trace de ce qu'il a fait en sachant ce qu'il veut faire maintenant. oui mais en même temps, même si il sait qu'il ne fait plus vraiment de mal, il sais aussi que ça va déranger certaine personnes. Et que des gens s'intéresseront à lui... cette perspective lui fait peur. Pas beaucoup, mais ça lui inspire une légère crainte : il n'a pas l'habitude. Si une seule personne venait à apprendre l'existence de Lyndie, mais en plus le projet fou de Franz, il ne pourrait pas le laisser et s'en désintéresser. Et il serait dans ses pattes, et il en parlerait, et d'autres gens seraient dans ses pattes. Et bien sur, Franz serait obligé de communiquer avec tous ces gens là... parce qu'en fait c'est ça le problème. Franz ne veux pas de contact avec ces gens là. Pourquoi accepterai il maintenant d'être ami avec ceux qui l'ont rejeté ? Et puis ce ne serait pas de l'amitié, juste de la curiosité malsaine. Lyndie est son amie, mais un curieux ne le serai pas. Et il n'a aucune envie de communiquer avec qui que se soit, donc il ne louera pas de bâtiments. La carte des métros de paris se dresse devant lui. il y a encore des gens qui le dévisagent, peut être parce qu'il est tout seul. "Lyndie sera bientôt avec moi" voilà ce qu'il a envie de leur répondre. Mais si il le faisait il passerait pour un fou c'est certain. Ou pire, peut être que personne ne le remarquerai... comment est il arrivé dans le métro? Cette question paraît stupide : il est évident qu'il a marché jusque là et qu'il est descendu... mais comment ? Ou plutôt quant ? Il ne se souvient pas d'avoir fait ce chemin. il est vraiment trop perdu dans ses pensées... il ne crois pas en dieu, mais il ne crois pas non plus au hasard. Alors sans réfléchir, parce qu'il aime faire confiance a ce qui existe peut être, il sort une pièce de sa poche, et achète un billet de métro.
Le métro n'est pas désert. Dedans il y a des hommes en costumes, avec leurs petites valises et leur air lassé, qui vont au dernier jour de travail de leurs semaines. il y en a trois dans son wagon. il y a également cinq jeunes aussi vieux que lui, qui chuchotent dans leur coin. il y a une fille parmi eux, elles n'est pas très jolie. évidement, on peut difficilement avoir l'air fraîche quant on est dans le métro à six heures du matin au lieu d'être dans son lit ? Mademoiselle a l'air d'être une habituée. Franz regarde tour à tour les hommes aux valises, et les jeunes plus vieux que lui. Il les observe comme l'observe le reste du monde. il n'aime pas qu'on lui fasse ça, et il perçois dans leur regard que eux non plus... les jeunes qui sont en groupe, les hommes à la valise qui savent ou il vont, il n'aime pas ça... et Franz non plus. Est-ce là le seul point commun qu'il a avec l'humanité ? Sûrement. En les regardant autant, il voit dans leurs yeux la même lassitude. Pourquoi sont-ils tous lassés pareil ? Pourtant, Lyndie va peut être bientôt venir parmi eux. Pourquoi ils ne sont pas heureux, eux ? Comment font ils pour ne pas réaliser à quel point ils ont de la chance qu'elle existe ? Et si c'était passager ? Peut-être que lui aussi, il va redevenir comme eux, dans quelque temps, ils serra aussi lassé de Lyndie. l'angoisse le prends et dans la quasi immobilité du wagon il se retourne vivement vers la vitre. Il se regarde droit dans les yeux et le plus impartialement qu'il peut, se juge. Non, il n'est pas lassé. Pas lui. Comme si il venait d'apprendre à se connaître, il sait. Et il comprend que quelque chose d'irréversible s'est passé. Il sait que maintenant il a un but et qu'il le mènera a bien, qu'il va trouver un bâtiment, et peu importe où le métro s'arrêtera. Quant on sait ce qu'on veut, on agit avec le hasard, ou contre lui, mais toujours comme on veut.
Il est encore tout seul. Il s'est montré bruyant, ils le regardent, et il n'aime pas ça, tout comme eux. il les regarde à nouveau, sans les scruter, juste par défi. il est tout seul, et il ne sais pas ou il va. Mais maintenant, il sait pourquoi.









Chapitre 4


Pourquoi fait il toujours plus froid quant le soleil se lève ? Le soleil devrait enlever cette sensation désagréable de froid, mais à la place on dirait qu'il refroidit tout. Le soleil est levé depuis 10 minutes, alors il est environ 8 heures et demie. Franz n'a pas de montre sur lui, mais après avoir passé des années de nuit blanche devant un ordinateur, il sait à quelle heure se lève le soleil. Il fait vraiment froid ! La prochaine fois qu'il partira en expédition nocturne, il prendra un deuxième pull ! La prochaine ? Non, c'est idiot, quel homme censé ferait ça plusieurs fois ? Lui si il le fallait. Mais il ne le faudra pas, puisqu'il a décidé de trouver un bâtiment aujourd'hui. En attendant il a froid. C'est sans importance. Il va bientôt trouver, il en est persuadé. Une idée stupide lui vient. Quoique, pas vraiment stupide, juste affreusement culottée. Bien plus qu'il ne pensait l'être. Les jeunes dans le train de cette nuit auraient sans doute eu le culot nécessaire, mais ça ne leurs auraient servit à rien. Le monde est vraiment mal fait ! Et la seule façon de réparer cette injustice est seulement de décider qu'il peut adresser la parole à quelqu'un ! Non seulement parler, mais en plus raconter des mensonges ! C'est fou le nombre de décision qu'il a prit dans les trois dernières heures ! C'est presque trop demander à Franz. Presque. Ce serai trop, s'il n'avait pas pour motivation les beaux yeux verts de Lyndie... il avale de l'air et sa salive, et se conforte dans son choix : il a une motivation, du courage, et parfaitement le droit d'être culotté, ou ridicule.

Franz oublia la boule de son ventre et commença sa phrase :
- Monsieur, s'il vous plaît ?
- Oui ?
- Je voudrais un exemplaire de ce truc là, s'il vous plaît, et... est ce que vous pourriez me renseigner sur quelque chose ?
le buraliste se retourne et attrape un exemplaire de maison et jardin, pour le poser sur la petite tablette :
- Ca fera un euro trente. Qu'est ce que vous voulez savoir ?
- Mon ami m'a donné rendez vous pour faire de la peinture... vous savez, l'énorme truc, heu le bâtiment ! Ça m'embête un peu, je ne sais pas ou c'est, ni le nom, alors je ne peux pas demander aux gens... mais vous connaissez peut être ?
Le buraliste réfléchit quelques instants. L'espace d'une seconde Franz a peur qu'il découvre la supercherie. Mais finalement, c'est impossible. Il a toute confiance en sa ruse : si le buraliste ne connais pas d'endroit, il le prendra pour un égaré ou pensera simplement ne pas connaître... bref en aucun cas il ne peut imaginer que Franz lui ment, et quant bien même il y penserait, il ne lui dirait jamais tellement ce serait ridicule. Franz n'aura pas à rendre de compte, il est rassuré.
- Vous parlez sûrement de l'ancienne usine Renaud ? C'est un grand bâtiment abandonné. C'est peut être la bas que votre ami vous a donner rendez vous, je vois rien d'autre. C'est deux pâtés de maison plus loin, de ce coté la bas, dit le buraliste en fessant un geste de la main vers la gauche.
- Ca doit être ça ! Lui répond la voie enjouée de Franz. Tenez pour le journal, et merci pour l'information !
Le buraliste regarde Franz s'éloigner en courant. Franz a une pensée pour tous ces gens qui n'ont rien d'autre à faire que d'observer les autres. Il n'en fait pas partit, dieu merci.


Il arrête vite de penser à cet homme pour se concentrer sur sa course. Il n'est encore que 8 heures et demie, et il court pendant environ deux minutes pour arriver sur un pont. Il se sent obligé de s'arrêter pour reprendre son souffle. Pourtant quant il s'enfuyait de l'hôpital, il avait couru bien plus vite et bien plus longtemps. C'était certainement l'adrénaline. Le corps humain est vraiment fascinant. Franz se demande si Lyndie aurai un corps capable de produire de l'adrénaline. Ce sera vital pour elle. Elle ne pourra pas vivre sans fonctionner normalement. Ça va être très dur a fabriquer, Franz décide qu'il étudiera le corps humain dans ses moindres détails, avant de modéliser l'apparence interne. Franz s'arrête donc pour respirer et s'en va sur le coté du pont pour regarder l'eau. Du moins c'est ce qu'il comptait faire avant de buter sur quelque chose. Franz perd l'équilibre mais se rattrape sur la barrière qui sépare cette route de l'eau. Il a butté sur un vieux panneau. Usine Renaud. USINE RENAUD ? Il contracte ses deux mains sur la barrière qui le retenait et à laquelle maintenant il s'agrippe, puis tourne la tête d'un geste vif.
Devant lui s'élève un des bâtiments le plus grand et le plus large qu'il n'a jamais vu : l'usine Renaud s'étend sur presque un kilomètre de longueur et plus de 20 mètres de hauteur. Il ouvre de grands yeux, ébahi.
C'est ça l'usine Renaud ? C'est encore mieux que ce qu'il imaginait ! Ne pensant plus du tout a reprendre son souffle, Franz court vers la porte ouverte. Le pont est long, mais il y arrive. Il arrive en haut d'une immense pièce, en équilibre face au vide, il regarde de haut son nouveau royaume. Il constate il aura toute la place nécessaire pour entreposer du matériel. Peut être même qu'il y a un sous-sol... il descend deux par deux les vieilles marches d'un escalier en métal. Elles font beaucoup de bruit quant les pas pressés de Franz leurs tombent dessus. Il n'y prête pas attention, envahit par l'excitation de sa découverte. A il déjà éprouvé cette sensation ? Il était très excité quant Lyndie a ouvert les yeux, mais il était tellement inquiet qu'il n'avait pas pu profiter entièrement de cette étrange sensation. Pas d'inquiétude aujourd'hui. Son coeur bat très vite, il est heureux. Déjà il fait le tour du propriétaire, au pas de course. Il réparera ce monte-charge là. C'est la preuve qu'il y a au moins un sous-sol. Sans doute aussi grand. Pendant la construction, il mettra les plus gros morceaux sous cette poutre cassée, et les pièces fragiles en dessous de l'escalier. Au sous-sol, il utilisera cet espace pour mettre un ordinateur, pour pouvoir manœuvrer le supercalculateur facilement. Et là bas, continua il, il y a beaucoup de place, il ferra les assemblages ! Il y a très peu de lumière ici. Qu'elle heure est il ? Il regarde avec curiosité le monte-charge, tout en pensant à Lyndie qui l'attends. Il ne peut pas être plus de 9 heures, il lui reste encore du temps pour trouver le moyen de descendre au sous-sol, et surtout le visiter. Franz s'approche du monte-charge, et aperçois entre la cage et la colonne, une échelle de métal toute rouillée. Il faudra la polir, ou la changer. L'espace entre la cage d'ascenseur et la colonne et de cinquante centimètres environ. Il peut passer. Franz va chercher un morceau de métal, sûrement un reste de machine, presque aussi gros que les trois quarts de la cage. Il le traîne à coté du monte-charge et l'escalade à la force de bras, en songeant qu'il est parfaitement prêt à se casser une jambe.

Quinze heures. Franz, a les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Il ne regarde pas Lyndie, mais le réseau interne d'une banque. Il vient de le pirater, et il sent en lui une grande hésitation. Ce n'est pas honnête, mais c'est sans doute "bien". Il y a peu de temps, ça ne l'aurai pas dérangé. Oui, il a besoin de beaucoup, mais ce n'est rien par rapport à ce que possède cette banque. Et puis c'est pour une bonne cause : Lyndie. Qu'est ce qu'elle en dirait d'ailleurs Lyndie ? Franz n'en a aucune idée , et évitera de lui en parler. Elle pourrait être contre, et donc préférer rester virtuelle... jamais il n'arriverait à trouver autant d'argent honnêtement, c'est sur. Et si il y arrivait, ce serait dans des années. Pourquoi est ce qu'il hésite tellement ? Ces gens là n'en ont pas besoin, et ils ne s'en rendront même pas compte. Franz effleure du bout des doigts les touches sur lesquelles il devrait appuyer. Il n'arrive pas à le faire, il a vraiment peur que Lyndie ne soit pas d'accord avec cette idée. Aller va y, ce sera la dernière fois. Il faut une dernière fois. Franz avale sa salive, mais n'ose plus regarder l'écran, et en appuyant dessus, refait le même chemin sur les touches.
Il ne travaille pas longtemps là dessus, il n'a pas de mal. En moins d'une demi-heure, c'est fini. Pirater une banque, ce n'est rien quant on a déjà piraté une âme. Maintenant que tout est presque prêt, il est quatorze heures. Il établit la communication entre lui et Lyndie. Sur son deuxième écran il la voit, elle a l'air contente.
- Je vois que tu as bien dormit ! Ça me fait plaisir que tu sois reposé !
Il rougit un peu, elle trouve ça mignon. Elle ne sait pas.
Lui dire maintenant? Oui, pourquoi se taire ? Ça ne sert à rien et ça lui fera tellement plaisir. A elle comme à lui. Il se remet bien droit sur son siège, et se tourne pour être bien à son aise.
- J'ai une surprise pour toi. avoue il.
Elle le regarde, sourit et attends. Il a peur de lui dire. Pourtant il ne peut plus reculer : il ne va pas lui inventer une histoire pour rendre crédible sa dernière phrase. Mais même, il a l'impression que lui avouer son projet, c'est s'engager. Et s'engager à la faire venir dans le monde réel, c'est énorme. Il a passer plusieurs mois à fabriquer une âme, il a étudié pendant des années, il y a pensé plus encore. Mais il ne s'était engager à rien. Si il le voulait, il aurait pu tout abandonner du jour au lendemain, il pouvait même abandonner et décider de reprendre le lendemain. Personne ne lui aurait rien dit. Franz découvre avec une joie et une crainte mêlée, la contrainte de ne pas se sentir seul au monde. Il doit lui dire... il ne pourra pas essayer sans la prévenir, c'est certain. Mais si il échoue elle sera très déçue. Est-ce qu'il faut qu'il abandonne ?
- Franz ? Pourquoi tu regarde ton clavier depuis deux minutes ?
- Heu... je... tu as joué avec ton pingouin aujourd'hui ?
Elle penche la tête, étonnée. Mais elle ne pose pas de question et consent à répondre :
- Oui ! Je me demande si il pourrait rapporter la balle comme un chien... je crois que les pingouins ne font pas ça chez vous !
Elle rigole, car elle sait bien que les pingouins ne ramènent rien, et que Franz pourrait tout aussi bien lui programmer un chien.
Franz ne répond pas, il a la gorge noué.
- Franz, ça va ?
- Un pingouin, je ne te promets pas tout de suite, mais quant tu serra dans le monde réel, je pourrai te montrer plein de chiens !
Voilà c'est lâché, c'est à elle de réagir maintenant. Est-ce qu'elle va comprendre ?
- Pardon ?
il ne ravale pas sa salive cette fois et répond d'une traite :
- Je vais te faire venir sur terre.
Sa bouche et ses yeux s'ouvrent de surprise. Est-ce qu'elle est contente ? L'avenir lui dira.
- Hein ? Sur terre ? Tu veux dire, avec toi ? Dans le monde réel ?
Il hoche la tête vivement, et comme son exclamation se transforme en sourire, il est content aussi.


Plus tard, dans la journée, Franz entame les explications pour Lyndie.
- C'est pas très compliqué : c'est un peu comme un téléphone.
- Je n'ai jamais utilisé de téléphone.
- Mais tu sais ce que c'est, et ce n'est pas très compliqué non plus. regarde, je mets ça en marche avant de partir...
- D'accord.
- Je vais à l'usine...
- D'accord.
- Je parle à moins de dix mètres de la radio...
- Et ?
- Et tu m'entends !
- Dans mes oreilles ? Directement ?
- Oui ! C'est génial non ?
- Ca a l'air chouette ! Dit moi, ça va durer longtemps la construction ?
- Quelques mois peut être... mais je vais installer l'ordinateur de la salle de contrôle en premier, pour qu'on puisse discuter ensemble.
- Même avant de réparer l'ascenseur ? Rigole elle.
- Oui même avant ! Lui répond il sur un ton exagérément sérieux tout en souriant. Je pourrai toujours le réparer après ! Ce qui va être dur c'est de monter tout le matériel par l'échelle... ajoute il avec une mimique de réflexion.
Lyndie éclate de rire.
- Répare l'ascenseur avant ! Occupe toi de moi et du reste après !
- Puisque madame insiste...
Il fait une petite révérence. elle se courbe également mais le reprend :
- Mademoiselle, s'il vous plaît !
- Certes, mais jusqu'à quant ?
La demoiselle rougit et Franz la trouve magnifique.
après un blanc de quelques secondes, Franz reparle à contre coeur :
- Bon ! je vais y aller...
- Oui... n'oublie pas la radio ! A dans 30 minutes !
- Trente minutes ?
- tu compte me parler sur le trajet ? Tu va passer pour un fou !
Si tu savais Lyndie. On passe bien plus pour un fou quant on est tout seul que lorsqu'on parle à une radio. il le pense, mais ne lui dira pas, II se contente d'ajouter :
- tu as raison... à tout de suite !

Un boulon par-ci, une soudure par-là, il est sûrement inutile de raconter comment fabriquer un supercalculateur. Mais alors qu'est ce que Franz dit à Lyndie durant tout ce temps ?
- Tu sais ce que je ferais une fois que le supercalculateur sera fini ? j'y installerai ton monde...
- Ca ne servira pas a grand chose quant je ne serai plus dedans.
- C'est vrai, mais tu devras passer encore un peu de temps sur Lyoko, le temps que je fabrique les scanners... et comme l'espace du supercalculateur sera bien plus grand, les territoires s'agrandirons, et ils seront plus jolis !
- Plus jolis ?
- Plus détaillés en fait. Il y aura plus de pixels, ce sera surtout bien pour ton pingouin, en attendant.
Elle sourit, mais elle à surtout hâte d'être dans le monde réel.
- Quant je serai sur terre, on adoptera un pingouin ?
- Il fait trop chaud en France pour les pingouins.
- Ha ?
- Oui, les pingouins ne vivent qu'au pole Nord ou il fait très froid. On en voit jamais par ici.
- Même pas en hiver ?
Franz relève la tête, rigole et regarde Lyndie, surprise.
- On ira au zoo si tu veux ! On ira ou tu veux !
Elle sourit aussi, juste avant qu'il ne continu à voix basse, pour lui-même :
- Et même en antarctique si ça te fait plaisir...

Elle, elle ne sait pas vraiment comment prendre ça. Est-ce une gentillesse ou une moquerie ? Mais Franz sais qu'il ferait n'importe quoi pour elle. D'ailleurs il a déjà fait n'importe quoi : se sauver d'un hôpital avec une mourante dans les bras, ce n'est pas vraiment ce qu'il appelle raisonnable.











chapitre 5


Plusieurs mois passèrent, le printemps arriva. Pour la Saint-Valentin, Franz avait fait pousser des fleurs dans le désert. Elles n'avaient pas d'odeur, mais Lyndie les trouvais jolies, alors Franz lui avait promit qu'il lui en offrirait de vraies quant elle serait sur terre. Entre temps aussi, Franz intégra un programme de régulement interne à Lyndie, pour qu'elle prenne l'habitude de dormir et de respirer, choses qu'elle ne connaissait pas encore. C'est un soir où elle dormait que Franz poussa un cri de joie, que la fatigue transforma en soupir de soulagement. A genoux devant un scanner, une boite cylindrique de deux mètres de haut, il vient tout juste de terminer la dernière soudure. Le scanner du milieu bénéficie d'une double couche de métal à souder, car Franz préfère être sur qu'il ne se démontera pas. C'est dans celui ci qu'il va faire apparaître Lyndie. Il a également conçu, un mois plus tôt, un autre programme qui organise l'intérieur du corps de Lyndie. Elle a mit plusieurs semaine à s'habituer au "sang" qui coule dans ses veines, et parfois elle a des vertiges. Mais c'est mieux comme ça, elle devra déjà supporter le choc de l'apesanteur non contrôlable, la capacité mémorielle limitée, tout les nouveaux endroits et objets, les bruits de fonds et pire, la fatigue à l'effort... Franz a fait le maximum pour la soulager un peu. Alors qu'il était trop tard pour changer d'avis, il s'était surprit à penser qu'il aurait mieux fait de partir sur Lyoko lui-même. Après tout, rien ne le retient ici. C'était bien ça le plus étrange : Lyndie semble aimer le monde réel plus que Franz. Peut-être parce qu'elle n'y a jamais vécue.
C'est prêt maintenant. Est-ce qu'il doit la réveiller ou suivre son rythme ? Si il la réveille, elle apparaîtra fatigué, et il vaut sûrement mieux qu'elle soit en pleine forme pour supporter toutes les différences. Le mot apparaître ne convient pas trop. Oui, elle apparaît dans ce monde, mais le mot fait penser à un tour de magie, et c'est ridicule de comparer. Il faut trouver un autre mot. Matérialiser ? Va pour matérialiser. il ne la matérialisera pas maintenant, elle serait fatiguée, et après tout elle ne se réveille que dans deux heures...
Est-ce que ça lui laisse le temps d'acheter des fleurs ?


Voilà 20 minutes qu'il tourne devant un stand de fleurs. Plus loin, en train de décharger un camion, une femme habillée tout en jean fait office de fleuriste. Il n'ose pas aller lui parler, il ne sait pas quoi lui dire, et il n'a même aucune idée du prix que coûte un bouquet de fleurs. C'est inquiétant de savoir autant de chose sans savoir ça.
- vous cherchez quelque chose ? Lui demande la fleuriste.
Tient ? Lassée elle aussi. Cela s'entend à des kilomètres. Mais c'est normal. Les clients qui arrivent dès l'installation du stand, c'était fatigant. Pourtant ça doit pas être courant, alors pourquoi est-elle lassée... ?
- je cherche des fleurs, avoue-il bêtement.
Elle ne rit pas. Peut être parce qu'il ne l'a pas dit pour rire. Si il avait rigolé, aurait-elle rigolé aussi ?
- quel genre de fleurs ?
- et bien... de jolies fleurs.
Franz ne se doutait pas que c'était aussi dur d'acheter des fleurs. Sa mère aimait bien les fleurs, elle en achetait souvent, et de temps en temps elle allait en mettre sur des tombes. Franz ignore à qui appartenaient ces tombes, et ce ne l'intéresse guère. Il n'aime pas vraiment les fleurs. Sa mère trouvait que ça rendait les tombes plus gaies, mais lui trouve beaucoup plus morbide d'aller couper une fleur et de la laisser faner en plein soleil.
- vous avez une préférence vers quel genre de fleurs ? Lui demande la fleuriste, lassée à juste titre par ce jeune homme qui ne saurait pas discerner une pâquerette d'un coquelicot.
- heu ! Oui pardon ? Des fleurs rouges ? oui voilà rouge, et qui tiennent longtemps, parce que je n'aime pas les fleurs fanées et...
- c'est pour vous ?
Cette phrase le frappe. Bien sur ! Qu'est ce qui lui prend de choisir des fleurs selon ses propres goûts, sans prendre en compte ceux de Lyndie ! Il se sent honteux. La fleuriste a bien fait de le lui reprocher. Du moins si c'était vraiment un reproche. mais Franz penche plutôt pour une banale question, qui serait sortie toute seule, mais qui lui indiquerai par l'inconscient de cette femme, la marche à suivre...
Il réfléchit trop.
- finalement qu'est ce que vous me conseillez ? Se reprend-il en ignorant la question de la fleuriste. Puisqu'il est arrivé à une conclusion pour lui-même, le fait qu'elle puisse encore se poser des questions, elle, ne lui effleure pas l'esprit.
- c'est pour qui ?
Qui ?
- ma petite amie. Pour fêter quelque chose de très important.
- une demande en mariage ?
- déjà ? Ce n'est pas un peu tôt ?
- je n'en ai aucune idée monsieur... je demandais ça comme ça.
Franz à la désagréable impression d'avoir pensé a voix haute.
- non, enfin oui, enfin excusez moi. je veux dire...
Franz respire un bon coup.
- non ce n'est pas une demande en mariage. En fait pour tout vous expliquer, elle revient d'un long voyage pendant lequel je ne l'ai pas vu. Et elle aime beaucoup les fleurs ! je lui en offrais souvent... heu, avant...
- on dirait pas, ne peut s'empêcher de maugréer la vendeuse, à voix assez basse pour que Franz fasse semblant de n'avoir rien entendu. Il ne voit pas l'intérêt de se disputer avec une fleuriste, et même, que lui répondrait il ? La contredire aurai été ridicule.
- elle aime quoi comme couleurs ? Questionne la fleuriste, bien décidée à choisir pour lui.
- le rose. Et le bleu aussi. Et le rouge et le jaune. Et elle aime bien le blanc aussi. Et...
- il n'y en a pas une qu'elle préfère ?
- elle aime particulièrement le rose, le bleu clair et le rouge... et elle aime bien aussi les fleurs qui ont l'air fragiles... vous avez des fleurs fragiles rose, rouge et bleue clair ?
- il faudra qu'un jour quelqu'un vous explique que les fleurs ne se fabriquent pas dans des usines...
La fleuriste se moque en oubliant que le client a toujours raison. Peut être que ça ne fonctionne pas dans ce cas là ?
Bien que piqué, il ne réplique pas à ça. Déjà parce qu'il la trouve stupide, et ensuite parce qu'il ne sait pas quoi dire. C'est assez contradictoire, mais Franz ne se pose pas la question. il se contente d'ajouter :
- vous savez tout sur ses goûts floraux... je vous fais confiance !
La vendeuse qui n'attendait que ça va chercher des fleurs, "jolie mais morbide". Comme la femme qu'il a prit à l'hôpital ? Non, plus qu'elle. Mais de la même beauté dégoûtante... il espère ne pas faire la tête en les offrant à Lyndie. Rose et rouge, ça lui plaira. Il va bientôt être 8 heures. Lyndie se réveille dans environ une demi-heure.
Franz rentre à l'usine. Il rentre à l'usine comme il rentrerait à la maison. C'est difficile d'appeler ça une maison, et pourtant, au sens sentimental du terme, c'est bien ce qui s'y rapporte le plus. Lyndie va venir aujourd'hui. Ne lui faudrait il pas une vraie maison ? Est ce que Franz veux vraiment installer l'amour de sa vie dans une chambre d'hôtel complètement paumée, dangereuse et franchement crade ? Même pour lui, c'est loin d'être un palace. Mais elle, elle mérite bien mieux que ça ! Il faut qu'il achète un appartement ! Non une maison ! Oui une maison ce serait parfait !
Comment on achète une maison ?
Il arrête quelques secondes son délire pour réaliser qu'on n'achète pas une maison comme un bouquet de fleurs. Etant donné qu'il n'avait jamais, acheté d'autre chose dans sa vie que de la nourriture et du matériel informatique, ça le surprendrait presque.
Tant pis, ils choisiront une maison ensemble. C'est normal après tout, puisque cette maison est davantage pour elle que pour lui.
Il arrive à l'usine, et allume bien vite l'ordinateur. Elle dort encore. Elle devrait se réveiller toute seule dans quelques minutes. En attendant il la regarde dormir.
Quant enfin elle ouvre les yeux, il est perdu dans ses pensées sur les maisons, et il ne regarde plus l'écran. Il aimait bien les jardins... peut être qu'une balançoire ou une piscine ferai plaisir à Lyndie ?
- Franz ? Tu attendais que je me réveille ? Lui demande une petite voix endormie et malicieuse.
- tu es réveillée ! S'exclame il.
- oui tout juste ! Tu ne devrais pas travailler ?
Il ne répond pas et se contente de sourire, elle comprend aussitôt et ouvre la bouche sans savoir quoi dire. Puis se ressaisie avec son enthousiasme habituel.
- c'est formidable ! Quant est ce que tu le fais ? On peut le faire tout de suite ? S'il te plaît !
- oui bien sur ! Je n'attendais que ton réveil ! Je t'ai même préparé une surprise !
- c'est quoi ? Non, laisse moi la surprise ! Dit moi ce que je dois faire, je dois me mettre bien droite pour le passage ?
- je pense que le mieux est que tu te couche. Ce sera plus facile pour moi de t'orienter pour que tu "tombe" bien dans le scanner.
Lyndie s'exécute, et se couche sur le dos, sur la glace du territoire désert. Avec un geste automatique et parfaitement humain, elle réajuste ses vêtements, et attend.
- c'est bien comme ça ?
Franz, depuis l'ordinateur, essaye de calibrer le rayon pour qu'il arrive bien horizontalement sur Lyndie. Il ne voudrait pas qu'elle arrive dans le scanner dans une position non équilibrée. Elle fléchirait à coup sur et risquerait de se faire mal en se cognant contre une paroi. Il règle le rayon, et bloque la position.
- voilà ! C'est parfait... s'avoue il à lui-même, inquiet. Si il ne se rassurait pas, il aurait continué et aurait peut être déréglé le rayon, alors qu'il est bien placé comme ça.
Lyndie entend et demande confirmation.
- c'est vraiment bon ?
- oui. Compte jusqu'à 20 et ferme les yeux.
Lyndie s'exécute une fois encore.
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Le programme est activé. L'ordinateur de contrôle lui signale le commencement de la matérialisation.
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Franz s'inquiète encore pour la solidité du scanner, il court vers le monte-charge.
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Il arrive dans la pièce, de la fumée sort de deux scanners ouverts. Il fait très chaud ici, il a peur que ça explose... peut être aurait-il du prévoir un quatrième scanner ? Et si il arrivait du mal à Lyndie?
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Lyndie a l'impression d'être désintégrée. Tout son corps brûle. Pour la première fois elle ressent le touché, et elle ne sent rien d'autre que la vive douleur des brûlés. Elle ne peut pas crier ni bouger. Elle subit donc en silence.
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Le scanner du milieu s'ouvre, la chaleur est encore plus forte, un corps aux cheveux rose se trouve dedans, affalé contre la paroi du scanner.
- Lyndie ?
Franz s'approche d'elle.
- ça va, Lyndie ?
- je... je me sens lourde... halète-elle avant de faire une chute contrôlée vers Franz.
Il la sort du scanner et s'assied en la couchant sur le sol de métal chaud.
- tu va t'habituer... tu n'as mal nul part ?
- non, ça va. Elle semble exténuée, mais pourtant heureuse. Elle regarde son bras bouger, en jetant des regards attendris à Franz qui la fixe, assis en tailleur à coté d'elle. Il songe à lui apporter une couverture, mais il n'en a pas. Il ne sait pas quoi faire et n'ose lui proposer de se lever parce qu'il ne sait pas à quel point elle est fatiguée.
- Franz ? Le sort elle encore une fois de ses pensées.
- oui ?
Avant que Franz n'ai le temps de réagir, Lyndie se jette à son cou. Il la serre maladroitement dans ses bras, ferme les yeux et la berce doucement.











Chapitre 6


Les mouvements de ce qui semble être le métro, mais qui est peut être un train, réveillent un jeune homme. Il regarde autour de lui et ne peut manquer de voir Lyndie endormie sur son épaule. Comment sont-ils arrivés là ? Elle voulait visiter la ville et il lui semble qu'ils se sont endormis dans le premier endroit venu... espérons qu'ils ne soient pas en route pour Marseille ! Du moins, si il y a un train qui va de paris à Marseille... il a sans doute pris un billet, peut être que s'il vérifiait... non mauvaise idée, il réveillerai Lyndie.
Le métro s'arrête à la gare de Châtelet. Voilà un mystère de réglé.
Lyndie respire très faiblement, presque sans bouger. Elle dort donc profondément. Elle est complètement décoiffée, et elle a même quelques-uns uns de ses cheveux rose dans la bouche.
Fidèle à son habitude, Franz regarde les passagers. Il y a toujours la même clientèle... le soleil se lève, l'heure doit avoisiner les 7 heures. Une fille dans un groupe de jeunes regarde Lyndie fixement. Vous voyez, je ne suis pas revenu seul. Je vous l'avais dit non ? Pourquoi cette fille regarde-elle sa précieuse Lyndie comme ça ? Est-ce qu'elle est jalouse ? Est-ce qu'elle la trouve ridicule avec ses cheveux rose ? Est-ce qu'elle regarde toujours les gens dans le métro, comme Franz ? Non ça ne peut pas être ça. si c'était le cas, elle ne trainerai pas avec ces autres jeunes. enfin jeunes, de son âge...
Elle chuchote quelque chose dans l'oreille d'un homme. Plutôt beau. Est-ce qu'il plairai à Lyndie ? Oui, probablement.
Franz a un petit pincement au coeur. Maintenant qu'il y pense, cela lui semble évident que Lyndie ne restera pas bien longtemps avec lui. Il y a tellement de personnes bien mieux que lui dans le monde. Oui, ça lui saute aux yeux maintenant. Lyndie va tomber amoureuse, vraiment amoureuse, et le lui dire. Elle s'excusera parce qu'elle ne voulait pas lui faire de peine, et parce qu'elle ne voulait pas lui faire croire que c'était sérieux, et elle partira. Avec un type de ce genre.
Ses pensées sont interrompues par la même Lyndie qui lui embrasse la joue.
- Franz ? Lui demande-elle en chuchotant. Qu'est ce qu'on fait ici ?
- je crois qu'on s'est endormi... ça va toi ? S'enquiert-il.
- oui ! J'ai rarement aussi bien dormi... c'est étrange non ?
Franz repense à la tête de Lyndie sur son épaule.
- moi aussi je...
- hé toi !
Les deux amoureux tournent la tête vers la voix qui les demande.
- heu... oui ?
Franz n'a pas parlé à un inconnu depuis des années, et il fallait qu'il tombe sur un agressif !
Le type s'approche. Tient, c'est l'homme qu'il trouvait beau tout à l'heure. Il n'adresse qu'un regard navré à Franz puis jette son dévolu sur Lyndie.
- comment tu t'appelle ? Lui demande-il.
- moi c'est Lyndie ! et lui...
- m'en fiche, la coupe-il pas très élégamment. Lyndie fronce les sourcils.
Franz ravale sa salive. Il doit se calmer, il sent bien que ce ne serait pas une bonne idée de se battre aujourd'hui. C'est un crétin. voilà, catalogué... il n'avait qu'a pas.
- hé toi ! Tu réponds pas ? T'a peur hein ? Clame le type. Ses copains derrière rigolent, même la fille qui observait Lyndie tout à l'heure.
Franz soupire, et fait une grimace de consternation. Il n'a pas envie de répondre pour la millième fois à ce genre de provocation. Surtout devant Lyndie.
La Lyndie en question n'était pas aussi stoïque. Elle n'a pas tout compris, mais elle demandera des explications plus tard. en attendant, elle essaye de régler le problème comme elle peut :
- dites ? On ne vient pas vous embêter, nous, alors la moindre des choses serai que tu nous laisse tranquille.
- qu'est ce que tu fiche avec ce type ? C'est bien d'être gentille avec les nazes, mais te ne force pas trop quant même. tu mérite bien mieux que ça.
Ça, elle a compris. Et elle n'apprécie pas. De quel droit des gens qu'elle ne connaît pas se permettent d'insulter Franz ? Et pourquoi ?
- si tu savais à quel point tu étais pathétique, tu n'oserais plus ouvrir la bouche. malheureusement, tu n'as pas compris ma phrase...
- pardon ? Demande le type.
- hein ? Demande également Franz en sourdine.
Les petits cons de l'arrière du wagon la regardent. Franz déteste ça. Lyndie aussi. Tout le monde déteste ça. Elle se lève.
- viens, on s'en va... elle lui prend la main et l'entraîne vers la sortie.
Le type plutôt beau s'étonne et s'irrite qu'on lui réponde comme ça. En désespoir de cause, et pour garder la contenance qu'il n'a pas devant ses copains, s'exclame.
- tu reste avec ce mec parce que c'est une lavette ! J'en veux pas d'une meuf comme toi ! t'es qu'une putain de féministe qui...
Ils n'entendent pas la suite, la porte du métro se referme aussi vite qu'elle s'est ouverte. Ils restent un moment debout, sans rien dire, la main dans la main. mais cet instant est loin d'être romantique. Lyndie fond en larmes. Franz la regarde et l'écoute, prostré.
- pourquoi ils nous ont insulté ? On ne les connaissait même pas ! On ne leur avait rien fait ! Je n'ai même pas compris ce qu'il t'avait dit... pourquoi ont-il fait ça ?
Franz essaye de la prendre dans ses bras, elle s'effondre sur lui et pleure encore plus. Les gens autour s'arrêtent pour les regarder. Ils ne sont vraiment pas gênés.
- Lyndie, calme toi... c'est des cons, il y en a partout des comme ça. S'il a été méchant c'est par dépit... enfin il n'avait pas tout à fait tord, mais c'est pour ça.
- pas tout à fait tord ? Partout ? Vraiment partout ?
- oui vraiment partout...
Il se trouvait gêné. Comment avouer à Lyndie qu'il trouvait que la race humaine toute entière méritait d'être jetée à la poubelle ?
- je n'arrive pas à y croire... non, je n'y crois pas. Ils ont du faire une erreur sur la personne. Oui c'est ça ! Voilà une erreur sur la personne ! On ressemblait beaucoup à des gens qui leur avaient fait du mal ! Alors ils ont été méchants !
- et bien... peut être oui.
- je m'en doutais ! Elle sert Franz dans ses bras. Ça me rassure ! Mais c'était idiot... évidement que personne n'irai insulter quelqu'un qu'il ne connaît pas sans raison.
Franz ne sait pas quoi répondre. Alors il ne répond rien et la laisse se rassurer toute seule. Elle n'est pas encore prête à supporter la vérité. Mais en attendant, une question lui brûle les lèvres.
- dit moi Lyndie ?
- oui ?
- tu sais ce que le type a dit... tu ne crois pas qu'il avait raison ?
- raison ? Sur quoi ?
- tu ne crois pas que tu es trop bien pour moi ? enfin je veux dire... tu sais que tu n'es pas obligée de m'apprécier juste parce que je t'ai matérialisé...
Lyndie ne comprend pas trop ou Franz veut en venir.
- non, évidement... mais pourquoi tu me dis ça ?
- je te dis ça parce que tu es bien la seule personne qui m'apprécie, alors je me dis qu'il y a forcement une raison comme ça... et tu sais bien que je t'aime beaucoup, je ne veux pas que tu te force.
Lyndie laisse échapper un rire nerveux. Elle est encore sous le choc des insultes.
- je sais bien que je ne pas me forcer. Je suis libre.
Elle se serre encore plus contre lui, si bien qu'il ne voit plus ses yeux.
- tu ne l'étais pas avant.
- j'étais quant même libre de t'aimer ou non... tu n'aurais pas pu me forcer si je ne l'avais pas voulu. N'est ce pas ?
- c'est vrai.
Pourtant, c'est bien ce qu'il voulait faire.
Le coeur de Franz s'accélère, Lyndie l'entend bien puisqu'elle est toute contre lui.
- Crois-moi Franz. Je t'aime... et si je suis la seule c'est que tu as mal cherché !
Il resserre également ses bras autour de Lyndie. Franz n'avait jamais pensé à ça, mais il a totalement échoué dans son ancien but. Mais cela n'a plus d'importance aujourd'hui. elle vient de lui dire distinctement qu'elle était libre, et qu'elle l'avait quant même choisit...


- cette maison est...
- fabuleuse !
- tu n'exagère pas un peu ?
- mais madame a raison ! Vous ne trouverez pas d'autre maison aussi belle dans le quartier !
- c'est surtout qu'on ne trouvera pas d'autres maisons dans le quartier.
- vous pouvez apprécier le calme de la forêt ! la tranquillité...
- ha oui ça...
- j'adore cette maison... elle a même un jardin !
- c'est courant dans les mai...
- n'est ce pas fantastique madame ?
- si !
Franz respire un bon coup. Il n'aime pas cette maison. la cave donne sur les égouts, il n'y a personne autour, et il y a des loups dans la forêt.
- et comment va-on faire pour les loups ?
- ne vous inquiétez pas ! Les loups ont bien plus de peur de vous que le contraire ! Ils restent à l'écart du bruit.
Franz n'a aucune intention de monter une boite de nuit ici. et ce n'est sûrement pas les voisins qui feront du bruit...
- mouais, se content-il de répondre.
- heureusement ! Il ne faudrait pas qu'un loup vienne attaquer nos enfants.
Franz manque de s'étouffer avec un courant d'air.
- vous avez des enfants ?
- non pas encore ! Rigole-t-elle. Mais ça ne va sûrement pas tarder.
L'agent immobilier sourit, Franz sens qu'il s'en fiche. Ce qu'il comprend bien, parce que lui non plus ne s'intéresse pas à sa situation familiale de cet homme.
- alors ? Vous avez une première impression ?
- j'adore !
- on va la prendre alors.
- vraiment ? S'exclame Lyndie.
- déjà ? Je vais chercher les papiers dans la voiture.
- vraiment Franz tu veux bien ?
- oui ! Après tout c'est pour toi qu'on prend cette maison. Si elle te plaît c'est le principal. Franz souris et prend la main de Lyndie pour l'embrasser quant l'agent immobilier revient.
- voilà monsieur ! Je dérange peut être ?
- à peine...
- mais non monsieur !
- il faut juste remplir ceci, et si vous ne vous rétractez pas dans 7 jours, cette maison est à vous !
- et en attendant ? S'inquiète Lyndie.
- elle l'est aussi bien sur ! Vous pouvez emménager dès maintenant !


- je me demande si ont doit prendre cette étagère en bois foncé ou en bois clair...
- je dirai en bois clair.
- tu crois ? Oui peut être que ça fera plus de lumière... tu crois qu'il vaut mieux avoir plein de niveaux de rangement ou alors en avoir peu mais qu'il soit plus grands ?
- tout dépend de ce que tu veux ranger.
- je ne sais pas... tu as quoi à ranger ?
- rien.
- qu'est ce qu'ils nous faudra à ton avis ?
- ben... il nous fallait un lit, tu l'as déjà choisit. la cuisine on a dit qu'on voyait ça après, et ont a déjà pris la boite aux lettres aussi...
- c'est très important la boite aux lettres !
- oui, surtout qu'on m'écrit souvent...
- ha ? Qui donc ?
- le service des impôts il y a 4 mois... ils voulaient s'assurer encore une fois que je n'avais pas assez pour en payer. et je ne sais plus quand, on m'a envoyé une lettre pour me demander aussi si je comptais chercher du travail un jour... en plus poli évidement.
Lyndie rigole mais elle s'inquiète. D'après les dires de Franz, et elle le croit sans problème, il ne verrait donc jamais personne ? Elle n'est pas réelle depuis longtemps, mais elle apprécie la compagnie des humains, même des gens qu'elle ne connaît pas. Elle a déjà discuté quelques fois avec des vendeurs, alors que Franz ne dit pas un mot. il ne fait pas la tête, mais il ne dit rien, il reste juste là à coté, à penser peut être, et à la regarder aussi...
- tu peux aller demander conseil au vendeur pour moi s'il te plaît ? Je n'ose pas trop.
Elle n'ose pas ? Elle vient de taper la causette avec une dizaine de personne, et elle n'ose pas ? Pourquoi les gens discutent-ils avec elle et non pas avec lui ? Non, il n'est pas jaloux, pas d'elle. Mais il a juste du mal à comprendre. Par contre, il croit comprendre la manœuvre de Lyndie, elle ne lui veut pas de mal c'est sur... elle ne comprend juste pas.
- oui bien sur, répond-il avec un faux sourire.
Il fait volte face et se dirige vers un vendeur.
- monsieur ?
- vous désirez ? Lui répond une voix sèche sur un visage agressif. Non vraiment il ne comprend pas.
- Est-ce que vous pensez qu'il faut privilégier l'espace entre les planches des étagères au détriment du nombre, ou l'inverse ?
- vous en avez des questions...
Franz est sur que si c'était Lyndie, jamais il n'aurai répondu comme ça. Mais pourquoi ? Est-ce qu'elle aurai mieux posé la question ? En même temps cette question est bizarre il faut bien l'admettre. Ils n'ont rien à ranger, et l'ermitage est assez grand pour accueillir plusieurs étagères... alors pourquoi se prendre la tête ?
- merci monsieur ! S'exclame Franz bien fort pour que Lyndie entende, ce qui surprend un peu le vendeur, même si au fond ça ne l'intéresse pas tant que ça.
Franz se retourne et marche vers Lyndie.
- il a dit qu'il valait mieux prendre une de chaque !
- c'est une bonne idée ! Je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé avant ! Dit moi, c'est quoi le magasin la bas ?
- je ne sais pas trop... je ne vois pas d'ici ! Vas-y si tu veux, je prendrais la commande pour toi.
- tu es trop gentil !
Elle l'embrasse sur la joue avant de se sauver vers un magasin pas encore visité.
Franz commande les deux étagères. Il doit encore parler au vendeur, mais il faut bien le faire. Et tant qu'il n'est pas obligé de faire semblant de trouver ça génial, ça va. Les deux étagères seront livrées cher lui, demain. Montées, insiste-il, ça leur prendrait des jours de monter chaque meuble acheté aujourd'hui.
Maintenant que c'est fait, où est Lyndie ? Franz se dirige au magasin d'en face qui se trouve être un magasin de musique. Il la trouve en train se s'amuser avec une guitare. Elle pince une corde, puis reste à attendre la fin de la note, que l'écho se taise.
- tu es là ! regarde comme c'est beau...
Elle pince a nouveau la corde, qui émet un son aigu.
- oui, c'est joli.
- comment on appelle ça ?
Elle lit l'étiquette.
- guitare acoustique modèle classique... c'est pour faire de la musique classique ?
- non, enfin si ! Je veux dire... on peut faire ce qu'on veut avec, si on sait en jouer.
- tu sais en jouer toi ? demande-elle avec envie.
Franz rougit un peu.
- non desolé, je ne sais jouer que du piano. je ne sais plus si je t'en avais parlé... c'était à l'époque ou ma mère avait décidé que je devais faire quelque chose pour la kermesse.
Lyndie prend la main de Franz, puis change de sujet.
- ça ressemble à quoi un piano ?
- c'est un instrument avec des touches blanches et... tient en voilà un !
Il cours vers un grand piano noir, du genre qui prendrai un tiers de sa chambre d'hôtel. Lyndie appui sur une touche, puis retire sa main rapidement, comme un chat apeuré qui aurai marcher sur le clavier.
- tu sais en jouer ?
- un peu.
elle n'y prend pas garde et s'exclame :
- Montre-moi s'il te plaît ! S'il te plaît ! J'ai envie de t'entendre faire de la musique.
Elle monte la main de Franz, qu'elle n'avait pas lâché, à sa joue et le regarde avec de tout petits yeux.
- s'il te plaît.
Devant un si joli minois, Franz cède.
- juste pour toi alors.
Il retire doucement sa main de celle de Lyndie, puis s'assoit sur le tabouret qui va d'ensemble avec le piano. Il ferme les yeux et essaye de se souvenir de ses leçons de piano. Que jouer ? Elle ne reconnaîtra rien, et lui n'a plus aucune partition en tête. il rouvre les yeux et la voit en train d'attendre. Elle est impatiente. Elle est vraiment adorable.
Alors il referme les yeux, et sans réfléchir, laisse ses mains le guider sur le clavier du piano. Il entame ainsi une petite chanson d'enfant, puis la fait suivre par une autre mélodie, dont il ne se souvient plus le titre. Touche par touche, il fait sortir de la musique de ce meuble en bois. Une belle musique classique, il en entend presque les autres instruments. Ou a-il entendu ça ? Ça n'a pas d'importance finalement, aller, joue ! Pendant une dizaine de minutes, elle reste à coté, assise sur un semple qui traînait là, à écouter des chansons qu'elle ne connaît pas, mais qui lui plaise déjà beaucoup.

- monsieur a du talent... vous le prenez ? L'interromps brutalement un vendeur.
- monsieur me dérange... répond Franz du tac au tac. Le vendeur, peu habitué à ce genre de situation, ne répond rien et se contente de le dévisager d'une façon désagréable.
Lyndie. Elle, elle ne prête pas attention à la remarque de Franz. En tout cas, elle ne le fera pas remarquer. Elle sait que ça va lui passer. elle se tourne juste vers le vendeur, les yeux brillants pour demander :
- on peut le prendre ?
- oui, il est à vendre... c'est bien pour ça qu'il est en magasin.
- c'est assez logique comme raisonnement.
Le vendeur catalogue ses deux clients comme étant fous.
- tu veux apprendre à jouer du piano ? S'étonne Franz, à la fois surpris et enthousiasmé par cette idée. Lyndie a l'air d'aimer la musique, et lui se ferai un plaisir de lui apprendre.
- peut être plus tard, mais pour l'instant j'ai juste envie de t'entendre jouer !
- je ne joue pas si bien que ça...
- aucune importance, moi j'aime beaucoup.
Sur ces mots, elle l'embrasse sur la joue, le surprenant en même temps. Devant tout le monde, pense-il. Peut être qu'un jour il arrêtera de douter de tout, pense-t-elle.


Elle a l'air d'aimer les châtaignes... et le feu aussi... elle est complètement hypnotisée par les flammes. Prés d'une demi-heure qu'elle est immobile, les yeux rivés sur le feu, souriant de temps en temps. A quoi pense-t-elle ? Il ne le sait pas, mais ses pensées ont l'air agréables. Il parcourt son corps des yeux. Elle est tellement jolie... elle a passé la journée dans un survêtement rose, qu'elle adore. Loin de la banaliser, ce vêtement grossier la met encore plus en valeurs. Franz s'attarde un peu sur les formes de Lyndie. Il n'avait jamais fait ça avant. Peut être un peu quant elle n'avais pas âme, mais c'était diffèrent. Il n'était pas gêné, et il aurait été vulgaire de regarder Lyndie de cette manière. Il ne l'aurai pas permis par quelqu'un d'autre.
- à quoi tu pense Franz ?
Franz, surpris, détourne rapidement son regard vers un coin de la pièce. Il devient tout rouge, comme s'il avait été surpris en faute.
- heu... ben... ânonne-il en retournant la tête vers elle, comme s'il avait regardé ailleurs. Je ne pensais à rien !
- c'est vraiment possible ça ?
elle se rapproche de Franz puis demande :
- tu me fais un câlin ?
Sans attendre la réponse, elle pose affectueusement sa tête sur les genoux de Franz. Un peu pris au dépourvu, il caresse ses longs cheveux rose et descends sa main jusque sur ses épaules. Elle ferme les yeux en souriant.
- tu es jolie tu sais... laisse-il échapper sans se rendre compte.
Elle rouvre les yeux, par surprise, puis les referme avant de caresser de sa joue le genou sur lequel elle repose.
- merci.
Elle se laisse caresser encore quelques minutes, en regardant les flammes danser. Puis elle se redresse d'un seul coup, faisant sursauter Franz au passage !
- qu'est ce qu'il y a ?
- il est temps de passer aux choses sérieuses ! Elle se met à genoux à sa hauteur.
- hein ?
- tu ne m'as jamais embrassé dit moi ? Ajoute-elle, en se rapprochant de plus en plus, pour gêner son amoureux.
- pourquoi tu demande ça ? Heu non c'est vrai mais... Lyndie pourquoi tu t'approche autant ?
Elle penche la tête et ouvre de grands yeux. De beaux yeux verts comme en ont souvent les rousses. C'est pour ça que Franz avait choisir cette couleur, parce que le rose lui faisait penser à du roux. Mais l'heure n'est pas au divagations.
- Lyndie... je... enfin tu vois quoi... c'est pas que l'on ne se connaît pas, non c'est vrai qu'on se connaît bien. tu me connais mieux que n'importe qui, et moi aussi pour toi mais tu vois...
- chut.
Elle marque un temps pendant lequel elle le fixe droit dans les yeux. puis elle demande encore :
- alors ?
Elle se penche encore un peu, et ses cheveux tombent de ses épaules. Franz sans réfléchir attrape une mèche et avoue en soutenant son regard.
- je t'aime.
Lyndie rougit légèrement, puis se ressaisie et lui fait remarquer avec un sourire en coin :
- déjà dit ça.
Franz ferme les yeux, Lyndie pas encore. C'est seulement quant il est assez proche pour ne plus reculer, qu'elle se décide à baisser ses paupières.
et ainsi est née Aelita...


Un cri déchirant traverse l'air, laissant sur Franz un air hébété, celui de quelqu'un qui ne sait plus quoi faire.
- vous pourriez vous enlever de nos pattes ! Lui cri hargneusement l'infirmier. Mais aujourd'hui, Franz ne cherche pas à comprendre pourquoi on est agressif avec lui. Il s'inquiète pour Lyndie. Il ne se doutait pas que ça allait arriver, et ça a beau faire plus de 6 mois qu'il est au courant, il ne s'est toujours pas habitué. non pas qu'il pensait que sa Lyndie était stérile... en fait, il n'y avait simplement pas pensé.
- Lyndie ça va ? Demande-il une énième fois, malgré les infirmiers qui le poussent.
- mais oui je t'assure... ça va juste faire un peu mal... mais plein de gens y sont passé avant moi !
il prend sa main puis convient :
- oui... mais... tu sais, il y a des femmes qui meurent en couche... je m'inquiète.
Qu'est ce qu'il est rassurant dit donc...
- il ne faut pas ! Cherche plutôt un prénom pour le futur bébé ! Lui ordonne-elle doucement, radieuse.
Il se baisse et chuchote.
- si c'est un garçon se sera max. Et si c'est une fille... si c'est une fille, tu choisis ?
- ça me semble équitable !
- tu as choisit quel prénom ?
- si c'est une fille... j'attendrais qu'elle soit née pour lui donner un prénom.
Le travail dura longtemps. Lyndie essayait de garder le sourire, mais elle compris bien vite que l'accouchement lui ferai trop mal. Franz lui tenait la main, et il paniquait. Et si âme de Lyndie qu'il avait voler ne lui permettait pas elle-même d'en crée une ? Il s'en voudrait toujours si par sa faute Lyndie mourrait. Les médecins avaient l'air inquiets, ce qui n'était pas pour le rassurer. Il aurai de loin préféré être paranoïaque. De ces paranoïaques qui s'inquiètent, mais qui savent au fond qu'ils affabulent et qu'il n'arrivera rien.
Il l'est aussi en y réfléchissant. Il sait bien que Lyndie est en bonne santé, et d'après les échographies le bébé l'est aussi. Mais il ne peut s'empêcher de penser qu'il ne mérite pas un tel cadeau... et puis... il n'avait pas réussi à créer une âme... et c'est exactement ce qu'ils ont fait avec cet enfant... mais il n'en a pas été capable la première fois, alors en sera-il capable aujourd'hui ? Et si cet enfant, comme son dernier programme de conversation n'avais pas âme ? Et s'il naissait mort ? Mais dans quel état serai Lyndie ? Que pourrait-il lui expliquer ? Qu'il était incapable de donner la vie autrement qu'en la volant ? Peut être cet enfant n'aura-il pas de conscience. C'est bien la seule explication pour qu'il soit en bonne santé. Parce qu'il ne vient pas a l'idée de Franz que tout se passe normalement. une catastrophe va forcement surgir, il la sent venir...
- mais enfin dites lui vous ! Lui hurle un médecin. Lyndie refuse les tranquillisants, elle veut sentir son enfant passer, comme les humaines.
- laissez la tranquille, c'est déjà assez dur comme ça ! Cri il à son tour. Il ne se sent pas la force d'obliger Lyndie à quoi que ce soit maintenant. Le médecin ne réplique pas. Lyndie n'est pas en danger, il ne peut pas forcer une patiente à avoir moins mal.

Puis il sortit. Dans une ultime contraction, un bébé sortie du ventre de Lyndie.
- félicitations ! C'est une fille !
Ils se précipitent dessus, l'un coupant le cordon, l'autre le nettoyant, un autre encore le tâtant, et un autre encore... mais pourquoi ces gens tripotent-ils ainsi une si petite chose ? Franz pousse un des médecins pour voir, quant après quelques secondes de murmures, il se trouve agacer.
- Poussez-vous un peu ! Qu'est ce qu'il a ce bébé ? Pourquoi vous le regardez comme ça ?
Ils lui débouchèrent la vue, comme pour présenter une chose atroce. Lyndie ne comprit pas tout de suite, bien trop bouleversée par le fait de voir son enfant pour la première fois. Franz lui comprit instantanément, et se contenta de bredouiller :
- ha... elle a des cheveux... ça explique les aigreurs d'estomac !
Ils tournent leurs visages vers lui, sauf la sage-femme, qui remet le bébé à la jeune maman.
- Franz... appelons là Aelita...
- si tu veux. C'est très joli comme prénom. Il s'approche de sa femme pour lui caresser la tête mais avant d'y arriver, est bloqué par un médecin. Le nouveau papa est entraîné d'une poigne ferme en dehors de la chambre. Juste quant il aurai préféré rester avec Lyndie... ils choisissent leurs moments !
le docteur l'entraîne dans une autre pièce, claque la porte et demande d'un ton catégorique :
- votre femme n'est pas teinte n'est ce pas ?
- non effectivement... mais je n'ai jamais dit une chose pareil...
- il semblerai que votre enfant ai hérité de son handicap.
- vous exagérez là. Elle a les cheveux un peu rosé certes... mais c'est sans grande importance.
- votre femme n'a jamais été voir un médecin pour ça ?
- non.
- je pense que ça doit être du a une dégénérescence cellulaire ou peut être au niveau des chromosomes...
- houla... carrément ? j'avoue que je ne me suis jamais poser la question... elle est apparue comme ça et elle était en bonne santé...
- apparue ?
- rien, laissez tombez.
- si vous voulez, nous pouvons garder votre fille en couveuse.
- hein ? Elle a à peine un prénom et vous voulez déjà l'enfermer !
- pas l'enfermer. L'observer.
- c'est pire et c'est hors de question.
- bien... revenez nous voir s'il y a le moindre doute !
- promis... achève-il la conversation tout en sachant qu'il n'en fera rien, comme un gosse qui ferai une promesse à sa mère pour avoir la paix.
Il sort, et le docteur ne le suis pas. Il a envie d'aller se promener. Mais Lyndie a sûrement besoin de lui, il ne peut pas aller faire une balade comme ça... en même temps s'il se force à aller là bas elle va le sentir, et elle sera triste, et il ne veut surtout pas qu'elle soit triste. C'est pour ça qu'il prit la direction du jardin. Dans ce jardin se promènent des malades convalescents, des personnes âgées, qui terminent leurs jours ici, et aussi quelques mamans avec leurs nouveau-nés. Autant dire qu'il n'aime pas cet endroit. Une dégénérescence cellulaire... qu'est ce qu'ils ne vont pas inventer... elle a les cheveux rose, c'est tout ! Il craignait tellement de chose plus grave ! Et elle a juste les cheveux d'une couleur hors du commun ! C'est d'ailleurs un très beau bébé avec ça ! Même pas fripée, presque pas pleuré... ça va être une petite fille extraordinaire. Et lui qui en parlait comme d'une malade. Cette idée le fait sourire. Puis lui prend même un petit rire, qui grandit jusqu'à former un énorme éclat de rire, assez fort pour que tout le monde se retourne vers lui, personnes âgées comme femme enceinte. Sa petite fille est la plus belle du monde, il faudrait être fou pour penser le contraire !











Chapitre 7


Est ce parce qu'Aelita est vraiment adorable, ou parce que c'est sa fille ? Lui-même ne sait pas trop, mais il est certain que Franz a tout naturellement beaucoup aimé Aelita.
Franz est assis en tailleur sur la moquette sale de la bibliothèque la plus proche de l'Ermitage. Il referme un livre, puis le pose sur la pile à coté de lui. C'est bien ce qu'il pensait : savoir parler à 11 mois n'est pas tout à fait normal. Autant bien faire les choses alors. Il se retourne et prend un autre livre intitulé "comment élever votre enfant surdoué".
"Attention ! Il ne faut pas en vouloir à votre enfant d'être plus intelligent que vous !"
- moui... il faudra faire attention à ça.
Il se replonge dans sa lecture quant une voix jeune, mais énervée, l'interromps.
- putain fait chier, cette saloperie a encore planté...
Franz tourne la tête, et voit de loin un garçon perdre son calme devant l'un des ordinateurs de la bibliothèque. Le bibliothécaire lui lance d'ailleurs un regard mauvais. Il ne doit pas apprécier qu'on fasse autant de bruit dans "sa" bibliothèque. Le problème de ce garçon ne doit pas être bien compliqué, surtout pour lui. Ce serai égoïste de ne pas proposer son aide. Mais il ne le connaît pas, et il s'en fiche qu'il réussisse ce qu'il veut faire ou non. Et il n'a pas envie de lui parler. pas du tout du tout du tout du tout... mais si Lyndie était là ça lui ferait plaisir...
- tu veux de l'aide peut être ?
- vous savez faire marcher Photoshop ? Quand je lance l'étirement sur Paint, l'ordinateur plante, et je dois tout recommencer.
Le gamin le regarde d'un air suspicieux. Franz ne s'en étonne même plus, il n'a pas de souvenir du dernier inconnu qui lui ai parlé gentiment. Un prof probablement. Franz se penche par-dessus l'épaule du garçon et tente de voir ce qu'il fait. Qui est l'andouille qui a installé le programme en allemand ?
- je peux avoir la souris s'il te plaît ?
- t'es sur que tu y connais quelque chose ? Tu sais faire marcher Photoshop ?
- j'étais le premier en fac d'informatique. Et j'avais 4 ans de moins que les autres.
L'enfant ne quitte pas son air suspicieux.
- je sais faire marcher n'importe quoi, pousse-toi.
Après avoir obtenu une place, Franz réinstalle le programme en français, tout en communiquant tant bien que mal avec celui qu'il aide.
- tu as quel âge ?
- 16 ans.
- ha? Et tu fais quoi comme études ?
- STI, arts appliqués, Répond le garçon, qui en a déjà marre de ses questions.
- moi j'ai fait la fac d'informatique ! Ce n'est pas très intéressant, mais ce n'est pas dur non plus. En fait c'était tout simple, même si le programme était incompréhensible. Regarde, l'étirement c'est là. C'est rien du tout comparé au réglage d'un ordinateur quantique. Tu sais ce que c'est ?
- nan.
Et Franz aurait sûrement remarqué qu'il s'en fichait, s'il avait été intéressé par son désintérêt.
- c'est dificile à expliquer brièvement. Mais en gros c'est un ordinateur qui a plus de positions qu'un ordinateur normal. Un ordinateur normal n'en a que deux, et un ordinateur quantique... le nombre de position dépends de sa puissance.
- Ha, casse sèchement le garçon.
Franz soupir intérieurement. Ça ferait sûrement plaisir à Lyndie, mais qu'est ce que ça le gonfle, lui !.
- réparé. Se content-il d'ajouter.
- merci ! S'exclame le garçon, avant de se rasseoir sur le siège que Franz vient de laisser. Celui retourne par terre, là où il avait laissé son livre. Il se replonge dans la lecture, en oubliant le garçon désagréable de l'ordinateur.
"il est fortement déconseillé de faire des préférences par rapport aux autres enfants, dans quel sens que ce soit"
- d'autres enfants ? on va attendre un peu...
Un homme surgit de derrière une étagère, et s'approche de Franz.
- monsieur ! Excusez-moi ?
Le monsieur en question lève à peine les yeux de son livre, et se contente de répondre sans regarder l'inconnu. Un homme d'au moins quarante ans, aux cheveux brun, d'une carrure de militaire, mais en costume.
- Il est 13 heures 47, il y a une horloge au mur.
L'homme ne se laisse pas démonter par cette froideur et cette indifférence.
- je pourrai vous parler deux minutes ? sans votre livre...
Franz baisse son livre en soupirant. Autant de contact humain en une journée dépasse largement son cotât, espérons que ce soit le dernier de la journée.
- que désirez-vous ?
- et bien...
Commence l'inconnu, avec une mimique de tortillement. Franz détermine qu'il joue le faussement gêné.
- voilà ! en fait, je vous ai entendu lorsque que vous parliez informatique avec un enfant là bas...
- parler informatique, c'est vite dit, répond Franz en fixant son interlocuteur droit dans les yeux, ce qui le gêne pour de vrai, et le force à s'accroupir pour être à la hauteur de Franz.
- même si vous parliez tout seul, là n'est pas la question. Voyez-vous, je suis Waldo Schaeffer...
- connais pas. L'interromps Franz.
- ça ne m'étonne pas. Je dirige un projet sur les supercalculateur, sous les ordres du gouvernement français.
Cet homme est trop poli pour être normal. Mais qu'est ce qu'il lui veut ?
- et ?
- et comme vous avez l'air de bien vous y connaître, j'aimerai éventuellement vous engager.
Pourquoi ce type voudrait-il l'engager ? Ils ne se connaissent même pas !
- hein ? Vous vous rendez compte ce que vous me proposez ?
- vous avez déjà un contrat ?
- non mais... vous ne vous trouvez pas gonflé !
- vous allez y réfléchir quant même ?
Franz soupire encore une fois. Sa curiosité le perdra.
- sur quoi travaillez-vous précisément ?
- sur les ondes de communication. Nous cherchons à comprendre comment font certains pays ennemis pour intercepter nos ondes et les réduire à néant.
- ils peuvent faire ça ? Demande Franz, sans cacher la surprise dans sa voix.
- oui, c'est assez inquiétant effectivement. Imaginez s'ils empêchaient tout les pays de communiquer... avec cette technologie ils pourraient tenir le monde entre leurs mains ! Vous accepterez de nous aider alors ?
- je ne sais pas. Je vais en parler avec ma femme.
Waldo regarde le livre que Franz lisait.
- vous avez un enfant ?
- une petite fille. Elle parle, ajoute-il comme pour s'excuser du livre qu'il tient dans ses mains.
- c'est courant cher les enfants.
- à l'âge de 11 mois ? Pas d'après ce livre. Vous êtes médecin aussi ?
- Excusez-moi maintenant, je dois prendre congé. Voici un numéro où me joindre.
Il lui remet une brochure de bibliothèque griffonnée. De toute évidence il l'avait préparée avant d'aller le voir. Waldo Schaeffer fait une sorte de salut de la main, et se détourne pour sortir de la bibliothèque.
- si on doit se revoir, autant nous tutoyer ! Lui cri Franz de loin.
- comme tu veux... tu t'appelle comment au fait ?
- Franz Hopper. Tu n'es pas obligé de dire le Hopper.
- j'y penserai ! Bonne journée.
Puis il s'en va, sans rien dans les mains, et sans ranger aucun livre. Comme s'il n'était venu ici que parce qu'il savait qu'il allait y trouver Franz. Celui ci essaye de se replonger dans son livre. Mais ce genre de chose ne lui est jamais arrivé auparavant, et il a besoin d'en parler à Lyndie.

Du haut de sa chaise haute, Aelita boit du jus d'orange dans son verre pour bébé. Elle boit toute seule, Aelita. Elle est déjà une grande. Il est 18 heures, mais elle attendra pour la purée que sa maman voulait lui préparer. Son papa explique en ce moment à sa maman, qu'un monsieur lui a parlé aujourd'hui. Elle ne comprend pas tout, et écoute d'une oreille distraite les conversations adultes, en renversant la tête pour boire son jus de fruit.

- et puis il est partit sans prendre de livre.
Cette phrase achève le monologue que Franz tient depuis 15 minutes. D'où a-il sortit tous ces détails ? Franz termine son récit, Lyndie termine une tablette de chocolat au lait. Parfaitement synchronisée, Lyndie se mort les doigts, et se souvient que Aelita n'a pas mangé. elle se lève pour aller préparer le repas, au moment ou Franz lui demande :
- qu'est ce que tu pense que je dois faire?
Lyndie mélange le lait, l'eau et les œufs, et en même temps réfléchit.
- ça te plairait non ?
- sûrement. Mais si je travaille... tu sais, je n'ai jamais vraiment travaillé, on peut pas considérer le temps que j'ai passé à l'école comme du travail. peut être que ça va m'ennuyer, peut être que je n'arriverai pas à supporter mes collègues, peut être que je serai mauvais...
Franz a peur. Lyndie ne sais pas bien pourquoi, mais elle sent qu'il a peur. C'est étonnant qu'une personne pas vraiment humaine, comme elle, pense plus avec son instinct qu'avec son cerveau. Elle suppose parfois que c'est peut être parce que son âme est de nouveau presque neuve. Elle n'en a jamais parlé à Franz. Elle pense aussi qu'il serait mieux de pousser un peu Franz, pour son bien.
- on ne peut pas vivre infiniment avec l'argent de ta maman, précise-elle hypocritement.
Lyndie dit maman. Franz lui, dit mère. La différence n'est pas grande, mais Lyndie a du mal à manquer de respect à celle qui a engendré Franz. Qui l'a lui-même engendré ensuite, bien qu'elle n'y pense pas en ce moment. Lyndie ne réfléchit pas avant de parler, mais en général elle parle bien, du moins pour Franz. La preuve, ces mots sont justes ceux qu'il fallait pour que Franz se décide. Il ne peut pas continuer ainsi, c'est vrai, ça aurait fait bien trop plaisir à sa mère si elle l'avait su. Il doit vivre sans elle, sans aide, sans personne pour l'aider. Lyndie et sa petite Aelita mises à part bien sur. Franz se résout à accepter. ça ne peut pas être totalement mauvais...

- je vais l'appeler maintenant, admet-il en se levant de sa chaise. Lyndie fait un beau sourire, qui lui donne encore plus de courage qu'il n'en avait.

Franz soupire, compose le numéro, et lit la brochure en attendant que quelqu'un décroche. "Les documents audio et vidéos devront être ramenés dans les 5 jours." Un vrai vidéoclub cette bibliothèque.
- allô ? Franz c'est toi?
- comment tu sais que c'est moi? Demande Franz désarçonné.
- tu es le seul à avoir ce numéro sans être dans mon agenda. Je ne pensais pas que tu me rappellerais si vite !
- je vais accepter ta proposition. Mais tu t'en doute sûrement, si j'avais refusé, je n'aurai pas appelé.
- malheureusement la politesse se perd...
- je commence quand ?
- je viens te chercher demain matin. Tu habite bien dans la maison paumée dans les bois de Saint-Leu ? Tu es le seul Franz Hopper que j'ai trouvé.
- la maison paumée oui, tu peux pas te tromper, c'est à coté de rien.
- ok ! Je suis là demain à 8 heures ! Je t'expliquerai tout ce que tu dois savoir.













Chapitre 8

Les livres disaient pourtant que les bébés dormaient presque tout le temps. Un peu comme les chats. Sauf qu'ils sont plus bruyants, et qu'ils grandissent... une chose est certaine : Aelita n'est pas un chat ! il est à peine 7 heure et demie, que Aelita, en entendant Franz se lever s'écrie :
- papa !
Franz à encore un peu de mal à se faire appeler ainsi, mais il laisse faire. Après tout, comment pourrait-elle l'appeler autrement ?
- papa !
- j'arrive ma chérie !
- j'ai faim papa.
Franz sort Aelita de son lit. Elle se tenait déjà debout sur le matelas, se cramponnant au barreaux. Il l'emmène vers la cuisine en espérant que Lyndie n'a pas été réveillée.
- viens, on va manger tous les deux.
- de la compote de poire.
- oui ma chérie, de la compote.
- de poire.
Franz caresse le tout petit nez d'Aelita.
- d'accord, de la compote de poire.
- il est tôt papa.
- oui, admet Franz en plaçant sa fille sur la chaise haute, un monsieur va venir me chercher à la maison dans pas longtemps.
- un méchant ?
Franz rigole.
- non je ne crois pas ! Je ne serai pas là de toute la journée, tu seras sage avec ta maman ?
- oui papa ! Je suis gentille.
- oui, tu es la plus gentille et la plus mignonne des petites filles.
Aelita sourit, et Franz va chercher un pot de compote.
- vroum vroum vroum vroummmmmmm allez, on ouvre la bouche, l'avion va atterrir !
BIP !
Ils sursautent tous les deux quand la sonnerie ressentie.
- je vais ouvrir, c'est le monsieur.
Aelita avale précipitamment sa cuillère, et écoute. Elle a un peu peur, parce qu'elle ne connaît pas le monsieur.

Waldo Schaeffer est devant la porte, à coté d'une voiture blanche d'une quinzaine d'années. Il porte un pull kaki qui semble appartenir à un uniforme, accompagné d'un jean noir. Ce détail intrigue Franz, et il se demande si Waldo est vraiment en uniforme ou s'il cherche juste à l'impressionner.
- tu es en avance... et tu as sûrement réveillé ma femme.
- et toi... tu es toujours comme ça?
- comme ça comment ?
- joyeux et sympathique...
- je vais faire comme si je n'avais pas entendu...
- bonne idée ! je pense que c'est une bonne base pour arriver à nous apprécier ! Rigole waldo.
Franz sourit, et acquiesce de la tête. C'est sûrement comme ça que font les autres. Waldo a l'air diffèrent, ne serait ce déjà parce qu'il lui parle sans l'agresser. Mais peut être que c'est normal dans le monde du travail ? ou peut être qu'il fallait juste qu'il rencontre les bonnes personnes...
- où on va ? Demande Franz une fois dans la voiture. Il remet en place un morceau de housse qui se défait, et essaye de se souvenir depuis combien d'années il n'est pas monté en voiture.
- au collège Kadic ! Tu connais peut être ?
- non, ma fille est encore un peu loin du collège... et je n'ai pas grandi à paris.
- elle n'ira sûrement jamais à celui là, il est bien trop loin de chez toi ! Mais c'est mieux comme ça : elle aurait été ta chouchoute, et de toute façon, c'est le seul dont je connaisse le proviseur.
Franz s'intrigue.
- je peux savoir ce qu'on va faire là bas?
- te trouver une couverture. Tu va être prof de physique chimie à mi-temps là bas.
- prof? Mais je n'ai pas le diplôme !
- mais tu as le niveau. En tout cas le proviseur trouve que ton niveau est largement suffisant. et puis c'est un ami...
- mouais... ça j'ai compris que c'était un ami... pourquoi à mi-temps ? Et puis pourquoi la physique chimie ? je n'aime pas spécialement ça...
- y a-il quelque chose que tu aime particulièrement ? Répond Waldo avec un faux soupir. A mi-temps parce qu'il faut aussi que tu travaille sur cette histoire de supercalculateur ! Je ne sais pas toi, mais j'ai d'autres choses à faire entre 19 et 8 heures.
- j'aime particulièrement Lyndie et Aelita... j'aime bien le piano aussi... enfin non remarque, c'est surtout Lyndie qui aime...
- c'est bien ce que je disais, tu n'aime rien. même l'informatique ça te gonfle, on dirait...
- c'est le cas, il n'y a jamais aucune surprise dans l'informatique, et puis tu sais, c'est pas parce que je suis, paraît-il, doué que je dois forcement aimer.
- la plupart des gens deviennent doués en aimant.
- ça a l'air plutôt logique. Ça marcherait peut être aussi pour moi.
- dommage que tu n'aime rien ! Rigole encore une fois Waldo, qui semble être la bonne humeur même, même si son apparence de militaire préretraité peut laisser penser le contraire. Toujours est-il que Franz s'amuse des justes remarques de Waldo. Le reste du trajet se passe dans le silence, un peu lentement à cause des embouteillages, mais ils finissent par arriver devant un établissement scolaire. Un homme les y attend, un homme vêtu de gris et de brun, que Franz identifie comme le proviseur, l'ami de Waldo Schaeffer. Il reste quelques élèves en retard qui courent vers les bâtiments, mais à part eux, ils sont tous les trois seuls.

Waldo Schaeffer sort de la voiture avec son dynamisme habituel, et auquel Franz commence justement à s'habituer.
- Waldo ! Tu n'étais pas obligé d'arriver si tôt ! Je viens tout juste de sortir du collège pour vous attendre, un peu plus et il n'y avait personne !
- Jean Pierre, je te présente mon ami Franz Hopper... Franz c'est Jean Pierre Delmas, l'ami dont je t'ai parlé, il vient d'être nommé proviseur de cet établissement, grâce à ses techniques pédagogiques originales !
- n'exagère rien ! Le secret c'est d'être juste et respectueux avec les élèves. C'est tout à fait normal, ils ne peuvent pas devenir des adultes responsables si personnes ne les considère comme tel... bonjours Franz... Franz Hopper ? Comme Grâce ?
- vous êtes loin d'être le premier à me faire le coup... soupire Franz
Waldo paraît surpris.
- Grâce? Grâce Kelly ?
- non, Grâce Hopper.
- Ta mère ?
- non justement...
- ça aurait pu quant même ! S'exclame le directeur.
- on voit bien que vous ne connaissiez pas ma mère.
S'en suis un silence pesant. Pourquoi ne pas aller droit à l'essentiel? Qu'elle importance peut bien avoir le prénom de sa mère ?
- tu devrais peut être montrer à Franz l'établissement? Propose Waldo.
- en fait Franz... je peux t'appeler comme ça ? Les élèves t'attendent. Ne leur en veux pas s'ils ont l'air un peu déçu de te voir venir, c'est qu'ils espéraient que le cours sauterait et qu'ils pourraient sortir.
- génial... c'est une classe de quel âge ?
- sixième. Tu as de la chance, ce sont les plus faciles. Pour commencer, ça t'aidera. Aussi... ne dit à personne que tu n'as pas les diplômes nécessaires pour être professeur, je ne voudrais pas qu'on pense qu'à peine nommé proviseur je fais rentrer n'importe qui dans le collège !
- c'est ce que vous faites...
- je t'en prie, tu me tutoyer. Tu n'es pas n'importe qui, tu es un ami de Waldo. Mais ça les gens ne comprendrais pas, alors je préfère que ça reste secret. On s'arrangera pour que tu passe les examens vite fait.
Ça fait bizarre de devoir garder un secret. Non pas qu'il ai l'habitude de tout révéler à tout le monde, mais plutôt, il n'a pas l'habitude que qui que se soit s'intéresse au secrets qu'il pourrait avoir. Franz hoche la tête, mais est persuadé que personne ne s'intéressera jamais à son éventuel diplôme. L'homme en gris et brun a l'air d'avoir à peine quelques années de plus que Franz. Il ne doit sûrement pas exercer depuis bien longtemps, cette nomination au poste de proviseur est sûrement une fierté pour lui. Ils avancent dans les couloirs silencieusement, un ou deux élèves les saluent, et ils s'arrêtent après avoir monté deux étages, devant la salle 21. jean pierre Delmas ouvre la porte les élèves se lèvent, et une clameur remplie de "ho non" s'élève dans la salle de classe.
- les enfants, je vous présente votre nouveau professeur. A partir d'aujourd'hui, c'est lui qui vous dispensera deux heures de physique chimie par semaine.
Franz fait un petit signe de la main. Tous les regards sont braqués sur lui, et il déteste ça... Waldo s'approche de lui par surprise, et le fait sursauter en lui posant la main sur l'épaule.
- je serai devant le collège à midi, pour te montrer la partie la plus intéressante du travail. Passe une bonne matinée !
Puis il sortit, accompagné du proviseur. Les élèves se remettent assis et attendent. Franz bredouille :
- bonjour, je m'appelle Franz Hopper...
Beaucoup d'élèves ne l'écoutent pas, ils parlent entre eux, certain font même des commentaires sur le nouveau prof, sans se gêner de savoir s'il entend. Franz découvre qu'il est moche, qu'il a l'air vieux, et accessoirement qu'il n'a aucune autorité. Réjouissant. Deux élèves, une fille et un garçon, assis en premier rang bien entendu, semblent tout de même attendre une consigne. comme s'il faisait le "cours" pour eux seuls, Franz récite ce qu'il a entendu des centaines de fois :
- ouvrez vos livres page...
Le silence se fait. A la moindre hésitation, ils le regardent tous comme s'ils allaient lui sauter dessus. Page... ?
- quel page monsieur ? Demande une gamine d'environ 11 ans, habillée comme une grande, ou plutôt, exactement comme Franz n'aimerai qu'Aelita s'habille un jour.
- page une.
- monsieur, reprend-elle, à la page une c'est la table des matières.
Cette remarque pseudo insolente provoque quelques rires. Franz les trouve ridicule.
- vous n'avez aucune autonomie ou quoi ? Prenez la première page où commence le livre. Et lisez.
- jusqu'où ? Demande le garçon du premier rang.
- jusqu'à ce que ça fasse "driiiiing" répond Franz d'un air moqueur. Allez ! Moi pendant ce temps je... je vous surveille. Le premier qui parle, il sort de la classe.
D'abord il y a quelques exclamations, puis elles se taisent toutes seules. Franz s'assoit sur sa chaise et feuillette un magazine appartenant à l'ancien professeur. La classe est calme, quelques élèves font la gueule, et regardent par la fenêtre. Mais la plupart ont l'air de travailler. C'est à se demander pourquoi tous les professeurs ne font pas comme ça !

Deux heures après, la classe sortit, et une autre lui suivie, pas forcément plus ravie du nouveau professeur. Ou est l'ancien, justement ? Eliminé par des amis de Waldo ?
Midi sonna, et le bâtiment se vida à une vitesse impressionnante, une partie des élèves allant vers le réfectoire, et une autre partie, comme Franz, sortant par la grille d'entrée. Celui ci aperçoit vite la voiture blanche du matin.
- alors ! Comment s'est passé cette première matinée de travail ? L'accueil Waldo de l'intérieur de la voiture. Monte, je t'emmène !
- pas mal. Reposante... un peu longue vers la fin, mais j'amènerai un livre la prochaine fois, ça passera plus vite.
- tu recommenceras lundi prochain, et ensuite mardi, jeudi, et vendredi.
- je sais, le proviseur et venu me donner en emploit du temps. Il est quant même sympa.
- pourquoi quant même? C'est normal qu'il soit sympa, c'est mon ami ! Rigole Waldo.
- c'est à se demander s'il y a des gens qui ne sont pas tes amis...
- bien plus que tu ne crois !
Pendant les 25 minutes de trajet, Franz et Waldo discutent de choses et d'autres. Waldo parle entre autre des futurs collaborateurs de Franz, de grands amis à lui, qui sont des gens très sympathiques et très doués dans leur travail. Franz se demande si Waldo n'est pas un extraterrestre qui cherche à l'entraîner dans un monde parallèle dans lequel tout est beau et gentil... oui vraiment, il faudra qu'il pense à apporter un livre, parce que quatre heures de lecture sur les mondes parallèles, ça monte facilement à la tête...
La voiture arrive devant un immeuble banal, peut être même un HLM, et Waldo se gare juste en face, sur une place réservée.
- ça ne ressemble pas du tout à un centre de recherche... remarque Franz à voix haute.
- heureusement ! Tu imagine si tout le monde venait nous demander comment avancent nos recherches sur les travaux secrets ? ou mieux, si un espion se postait devant l'immeuble pour nous tirer dessus quand on sort...
- mais qui irai faire ça ? Les fameuses personnes qui ne sont pas tes amis ? Demande Franz avec le sourire.
même s'il prétend qu'ils sont en danger de mort, Waldo n'a pas l'air véritablement stressé, ni même faussement, ni même plus inquiet que lorsqu'il montait en voiture...
- oui, par exemple ! Tient c'est par-là, dit-il en ouvrant la seule porte du bâtiment.
Franz le suit à l'intérieur de l'immeuble, qui cette fois, ressemble bien plus à un centre de recherche qu'a un HLM. Toute la pièce est peinte en blanc, et au milieu traîne un grand bureau rond. Etrangement personne n'est à l'accueil, mais ça n'étonne qu'a moitié Franz. Un escalier en béton semble monter à l'étage supérieur. A vu de nez, Franz estime qu'il y en a 6, et un autre descend vers le ou les sous-sols.
- combien de sous-sols ?
- je vois que tu es observateur. Trois sous-sols, dont seulement les deux plus proches du sol utilisés. Il n'y a pas d'ascenseur, c'est pour décourager les squatters qui viendraient à forcer la porte.
- si je pénétrais sans en avoir le droit dans un immeuble, je ne prendrais pas l'ascenseur. il y a trop de risque d'y trouver quelqu'un, ou pire encore, d'être coincé... et puis tu ne vois pas ce qui arrive, alors si quelqu'un t'attend à l'étage du dessus, tu ne peux ni le voir, ni te sauver... en escalier si.
- on peut voir les choses comme ça... mais imagine que les premiers étages soit libre, tu t'amuserais à aller voir ce qu'il y a au sixième ?
- ça dépends pour quoi je suis là. C'est vrai que si je ne suis là que pour dormir, ou pour m'amuser, à moins d'être vraiment curieux je ne monterai pas. Mais si je suis un espion ?
- normalement, aucun espion ne peut savoir ce qui se passe ici... s'ils ont le courage de monter les six étages, ils n'ont sûrement pas celui de visiter tous les immeubles de paris... et même s'ils le faisaient, on s'en fiche, on est dans la banlieue !
Franz ne retient pas un sourire, à moitié navré mais aussi à moitié attendrit pour son ami.

Ils montent au troisième étage, presque en courant, et Franz découvre que trois hommes les attendent.
- je vais faire les présentations ! Franz, voici Michel c'est notre spécialiste en physique quantique, Daniel, notre spécialiste en ondes électromagnétiques, et Mick, notre spécialiste en mécanique et électricité !
- tu peux dire mécanicien tu sais... fait remarquer le Mick en question.
- et toi ? Tu es spécialiste en quoi ? Demande Franz à Waldo.
- spécialiste en informations diverses et variées sur les armées internationales, achève Waldo avec une petite révérence. hum... et toi...
- moi ?
- spécialiste en informatique ça te va ?
- ça fait un peu simple par rapport au autre, mais je m'y ferai !
Michel fait une moue dubitative.
- il est un peu jeune pour être un spécialiste non ? je m'attendais à plus vieux quand tu nous l'as décrit...
Franz se cale contre le mur, et répond avec cette insolence toute particulière des gens méprisants.
- si je ne te plais pas... je peux partir.
Michel continu de le fixer, le jaugeant du regard. Faussement, car manifestement, Franz lui plaît. il capitule enfin en éclatant de rire :
- apparemment on se tutoie !
- pourquoi pas ? C'est Waldo qui veux ça.
- m'étonne pas tient. remarque Mick
Franz lui s'étonne.
- Dites-moi... on est que cinq ?
- oui, répond Mick, pour la sécurité.
- oui, pas faux... bon allez ! Je meure de faim, et j'aimerai qu'on m'explique quelques trucs !
Waldo rigole.
- on installera une petite cuisinière au premier si tu veux ! En attendant, qui se dévoue pour aller chercher des sandwichs ?
Franz lève la main, comme s'il était à l'école. Il a besoin de se changer les idées pour réfléchir à tout ça.
- je veux bien y aller !
- non, pas toi... toi tu reste là, et tu consulte les fichiers de l'ordinateur collectif. C'est sur celui ci qu'on transfère les conclusions, et d'autres choses utiles, comme le plan du centre, ou des remarques sur des choses qui n'a rien à voir, mais qui peuvent faire avancer la science... accessoirement, il est monté en réseau avec les autres ordinateurs. En fait, tu peux tout atteindre dessus. Daniel ? Tu lui montre ?
- viens, c'est le brun là bas.
Daniel, dont Franz venais d'entendre la voix pour la première fois, le conduit vers un ordinateur donc l'écran est imbriqué dans la tour. Il est à peine plus gros qu'une machine à laver, quelques circuits sont à l'air libre et un ventilateur tourne très vite mais aussi silencieusement que possible. Franz s'assoit et trouve vite le bouton d'allumage.
Code ?
- hum... code ? Demande Franz à l'intention de ses nouveaux amis.
Michel se moque.
- tu n'es pas spécialiste en informatique ?
- je vois...
- vous n'êtes pas sympa avec lui...
Waldo se dirige vers l'ordinateur pour taper le code, mais Franz lui fait signe de s'arrêter.
- laisse... je vais trouver.

Sept heures plus tard, l'horloge indique presque vingt heures, et Franz en est à son troisième casse-croûte.
- au moins, on ne le ramènera pas squelettique à sa famille... chuchote Michel sans aucune discrétion.
- dites ! J'ai repéré une faute béante dans vos calculs, je peux corriger ?
- Bien sur, te gène pas ! S'exclame Michel.
- alors ? Lui demande Waldo à voix basse. Il a l'air doué non ?
- ça va... oui il a l'air assez calé dans son domaine... j'espère tout de même qu'il ne va pas s'amuser à corriger toutes nos fautes...
- tu tiens tant que ça à les garder ?
- je le trouve quant même prétentieux.
- tu dis ça parce qu'il est plus doué que toi ! clôt-il la conversation avec un clin d'oeil.



Chapitre 9

Et le temps passa... la petite fille aux cheveux rose grandit, Lyndie découvrit le monde en même temps qu'elle, Franz prit l'habitude de se laisser pousser la barbe, et le projet secret avançait... en fait, tout se déroulait étrangement bien. Franz manquait d'expérience dans le domaine du bonheur, alors il ne se méfia de rien.

1984

- hé Franz viens voir ça !
Franz se demande parfois si ils n'auraient pas déjà trouvé les solutions qu'ils cherchent si ils ne travaillaient pas tous ensemble, mais plutôt dans des bureaux séparés. Il se lève et s'approche d'une assiette en carton.
- wouah ! Qu'est ce que c'est que ça ?
- Waldo faisait le con avec son gâteau et...
- tu m'as poussé !
- tu l'as poussé ?
- peu importe !
Désespérant.
- oui bref, il se trouve qu'il a fini par laisser tomber le gâteau à la crème dans l'azote liquide, et depuis on arrive plus à le dégeler !
Waldo continu de tripoter le gâteau, il passe son doigt sur la crème devenue lisse et dure. Franz n'ose pas l'avertir que ce serait très dangereux si c'était du métal. Un chou à la crème géant et une plaque de métal sont-ils comparables ? Franz espère que non.
- c'est dingue on dirait un jouet ! Il a même l'air plus appétissant comme ça !
- passionnant ! Je vais retourner travailler... dites, si ça décongèle, puis-je vous conseiller de ne pas le manger ?
En plus, Waldo n'arrête pas de le tripoter !

1985

Une voix l'interpelle lorsqu'il descend les escaliers du troisième étage.
- monsieur Hopper !
Monsieur Hopper fais volte face, et répond du tac au tac et par réflexe.
- Appelez-moi Franz s'il vous plaît. C'est plus...
- convivial ?
- mouais. Comme vous voulez du moment que vous m'appelez par mon prénom.
- ok Franz ! Permettez-moi de vous serrez la main !
- et permettez-moi de refuser, je n'ai aucune envie de jouer à "c'est moi qui sers le plus fort" avec tous les hommes du collège. Qui êtes vous ?
- je suis le nouveau prof ! On a dû vous annoncer ma venue !
Non, pas du tout. C'est stupéfiant comme certaines nouvelles circulent plus vite que d'autres. Est-il aussi un ami de jean pierre ? Il n'a pas l'air d'un ami de Waldo en tout cas.
- félicitations. Prof de quoi ?
- d'EPS ! Mais seulement a mi-temps, j'assurerai aussi la gestion de la surveillance des élèves !
- vous allez être pion ?
- Chef des pions !
- bon courage... je ne supporterai pas des métiers aussi actifs...
- pourtant on raconte que vous êtes un bon prof. On dit que vous avez des méthodes originales... dans le lycée, on dit que les élèves qui sont passé par vous n'ont aucun problèmes d'adaptation en physique chimie ! Puisque je débute, vous pourriez me donner quelques conseils ?
- et bien... je ne crois pas que ça puisse s'appliquer à l'EPS ou à la surveillance... et puis, je préfère garder ça pour moi, sinon on pourrait s'apercevoir que je n'ai rien d'un vrai prof.
- ha ! Vous êtes un original vous !
Depuis qu'il avait été obligé de faire en catastrophe le premier contrôle de l'année le 14 juin, pour le bulletin, on le considérait comme un original... les gens exagèrent, vraiment.
- je vais prendre ça pour un compliment...
- mais c'est un compliment ! Je pense qu'on devrait expliquer au élèves qu'il ne faut pas se forcer à être comme tout le monde, et qu'on est tous uniques ! Que quoi qu'il arrive, on vaut tous quelque chose en tant que personne !
- c'est un point de vu oui.
- pas le vôtre ?
- oups ! Déjà moins le quart, il faut que j'aille préparer mon cours ! Vous savez, mes méthodes originales, les neutrons, les matériaux, et tous ces trucs là ! C'est que ça met du temps à être préparé !
- j'ai oublié pas mal de mes cours de physique... je n'ai pas grand chose d'un scientifique moi !
- m'étonne pas...
- pardon ?
Ses capacités sociales progressent de jour en jour...
- hum... j'y vais ! C'est quoi votre nom déjà ?
- Jim morales ! Tu peux m'appeler Jim !
- et te tutoyer aussi apparemment.
- ben ouais, ça ce fait entre copain.

1986

- monsieur !
- oui... Adrien ?
- j'ai fini le livre.
- Relis-le. Je doute que tu ai pu comprendre toutes les subtilités de la corrosion de l'azote liquide sur les matériaux organiques en trois heures.
- maintenant que vous le dites... dites-moi monsieur, vous êtes sur que c'est au programme de cinquième ?
- pas certain non, je vérifierais... tu peux te taire maintenant ? Il y a des gens qui lisent ici.

1987

C'était la pause déjeuner, et Franz testait la résistance des ordinateurs coûteux aux miettes de pain.
- dites ! S'exclame Franz.
- ça recommence... soupire Mick.
- j'ai regardé tous les rapports qu'on envoit, et je me suis posé une question...
- une faute?
- pas tout à fait non, en fait, je me demandais... vous avez écrit "Waldo Schaeffer" sur chaque couverture... je trouve ça, non seulement imprudent mais en plus rudement bordélique. Ce projet n'a donc pas de nom ?
- pourquoi faire ?
- pour l'écrire sur les dossiers, pour que les gens qui connaissent voient de quoi on parle, pour en parler plus discrètement qu'en disant "le projet top secret sur le contrôle d'onde à distance à l'aide des supercalculateur quantique"...
- j'admets que le dernier argument n'est pas dénué de logique... tu as une idée ?
- ça tombe bien que tu demande...
- Le contraire m'aurait étonné. Le PTSCODASQ ?
- non, projet Carthage.
- Pas mal. On vote ?
- Pas la peine, c'est ok, répond waldo la bouche pleine.
- d'accord.
- comme tu veux.
- ça ne me dérange pas.
- ok, merci !

1988

- Aelita ma chérie, ce n'est pas que je veuille réduire à néant tes aspirations musicales, ni même que je veuille prétendre que tu joue mal, parce que ce n'est pas le cas. en fait, que tu joue du piano ne me dérange pas du tout, mais là vois-tu, chérie, il est minuit moins le quart.
Aelita appuie sur une touche, puis une autre. Le son produit est joli, elle recommence. Elle répond à son père.
- on est dimanche demain.
- oui, mais il est quant même un peu tard...
Elle relève la tête et la tourne vers Franz, et arrête d'appuyer sur les touches.
- Excuse-moi, maman dort ?
Franz semble gêné.
- heu non... elle est dans la chambre...
- c'est toi qui veux dormir ?
- ben... non... j'étais dans la chambre aussi, c'est juste que le piano...
Aelita semble perplexe.
- pourquoi je devrais m'arrêter alors ? Je ne joue pas fort, alors je ne dérange pas les voisins.
- non, évidement, il faudrait faire exploser une bombe pour déranger nos plus proches voisins...
- alors pourquoi papa ?
- ...
- papa ?
- tu sais quoi ? Je n'ai rien dit ! Bonne nuit ma chérie !
Aelita presse une touche, puis une autre, et ajoute avant de retourner la tête.
- bonne nuit papa.

1989

- Waldo viens voir ça ! je n'ai plus qu'ont régler quelques petites choses, et ce sera fini...
Waldo hausse un sourcil, et se penche dangereusement sur sa chaise pour apercevoir l'écran de Franz.
- pas mal ! Tu en as pour combien de temps encore ?
Tient, Franz a déjà entendu cette phrase quelque part. Mais il se trouvait dans d'autres lieux, d'autres circonstances, et avec d'autres personnes... il sourit à son ami, comme il sourirait à une bonne blague, sans réaliser tout de suite que Waldo ignore ce qu'il pense. Et qu'il ne le saura jamais.
- Franz ? Ça va? J'ai dit quelque chose de drôle ?
- non c'est juste que... ho, rien d'important, laisse. Ça me prendra encore une heure je pense.

1990

Franz sort à peine de la salle de classe que Jean pierre Delmas arrive vers lui en souriant.
- Franz ? Dit... est ce que je peux te demander un service ?
- ça devrait être possible normalement ! Pourquoi tu as besoin de moi ?
Une femme arrive, elle semble heureuse elle aussi. Franz la connaît : il s'agit de la petite amie de Jean Pierre, Taily. Tout excitée, elle se précipite vers les deux hommes.
- alors ? Tu lui en as parlé ?
Franz la salut et répond.
- non, il ne m'a parlé de rien encore ! Mais je crois qu'il allait le faire. C'est bien ça ?
- oui, c'est exactement ça, répond jean pierre. Voilà... Taily et moi allons nous marier. Et j'aimerais que tu sois mon témoin.
Franz écarquille les yeux, et s'exclame :
- nan ? Mais c'est génial ! Bien sur, ça me ferait vachement plaisir, vous avez déjà prévu une date ? Mes félicitations au fait !
Taily rigole. C'est une jolie femme, elle a probablement l'âge que Lyndie semble avoir. Elles sont d'ailleurs amie, ce qui n'est pas étonnant puisqu'elles sont toutes les deux amies avec tout le monde. Taily possède visiblement des gènes indiens, et cela se voit dans ses cheveux, long, noirs et lisses.
- nous avons déjà prévu une date oui ! Dans un an environ !
- un an ? S'étonne Franz, pourquoi le retarder autant ?
- devine !
- dis-moi ?
- Taily attend un bébé !
- nan ?
Décidément il semblait un peu incrédule aujourd'hui.
- si ! Je suis tellement heureuse ! Elle va être magnifique... je suis sur que c'est une petite fille, ma grand-mère a tiré les cartes, et elle m'a assuré que cela allait être une fille !
Franz acquiesce. Jean Pierre reprend :
- elle sera magnifique oui. Elle aura tes cheveux et tes yeux !
Taily attrape la main de jean pierre, la serre contre son coeur, et Franz l'observe rougir. Jean Pierre admire Taily comme la huitième merveille de monde, il est évident qu'il en est fou amoureux. Elle aussi semble très heureuse, elle couve son futur mari de regard, et caresse avec la main qu'elle tient, sa joue. Franz se demande si Lyndie et lui font la même impression aux autres gens. Bien probable, il est certain d'être au moins autant amoureux de Lyndie que jean pierre l'est de Taily.
- et comment vous allez l'appeler ? Demande Franz précipitamment, avant qu'ils ne s'embrassent sous ses yeux, ce à quoi il ne saurait pas comment réagir.
- si c'est un garçon, Tanéo ! Et si c'est une fille... Elisabeth.
- Tanéo ? C'est original !
- c'est Jean Pierre qui a choisit ! On en choisit un chacun, et le hasard fera le reste !
- c'est Lyndie qui avait choisit pour Aelita ! Elle a choisit juste après qu'Aelita soit née, je n'ai jamais su pourquoi elle avait décidé que c'était celui ci et pas un autre... l'instinct maternel peut être ? J'y pense, Aelita sera ravie de jouer avec votre enfant quant il sera né, Aelita adore les enfants.
- j'aimerais beaucoup aussi qu'elles deviennent amies. Et tu sais ce que Jean Pierre m'a promis ?
Combien d'autres décisions ont ils prit, de toute évidence, dans la journée d'hier ?
- non, quoi donc ?
Taily se retourne vers son futur époux, et lui propose :
- dit lui toi-même.
- et bien... j'ai promis à Taily qu'on allait bientôt acheter une maison. Mon appartement de fonction n'est pas fait pour accueillir un enfant, c'est certain !
- ce sera magnifique... rêve Taily à voix haute. J'ai hâte d'aller voir mon médecin demain, qu'il m'assure que tout va bien.
- puisque ta grand-mère a lu les cartes, ça ne peut que bien se passer, la taquine Franz.
- entre nous, ajoute-elle la voix basse comme une confidence, je crois de moins en moins à ses prédictions. Il y a deux ans elle m'a annoncé que j'allais perdre mon chien, et ce n'est jamais arrivé !
- vous n'avez pas de chien.
- évidement, je ne vais pas tenter le diable non plus !
Franz rigole, puis salut ses amis avant de partir à son laboratoire, pour continuer ses recherches.











Chapitre 10

Un après midi comme un autre, un peu plus chaud peut être, Franz travail. il est aussi sur le point de lancer l'analyse d'un signal. L'ordinateur en aura pour plusieurs minutes, alors il profite pour se retourner vers ses amis, et les déranger dans leurs travaux.
- tient, Waldo est de nouveau absent ? Cette fille ne fais donc rien d'autre de ses journées !
Jusqu'à preuve du contraire, Waldo n'est ni marié, ni même en couple. Mais depuis cinq semaines, il téléphone de plus en plus fréquemment. Franz prétend sans en être sur, qu'il a enfin trouvé une petite amie. Et puis, Waldo ne le contredit pas, il se contente de phrases allusives, et sous-entend que Franz a peut être raison. Il ne semble ni énervé, ni même gêné par les moqueries amicales de ses amis, alors personne ne se gène, et la petite amie supposée de Waldo est devenue le dernier sujet de conversation. Quand il montre enfin le bout de son nez, ils arrêtent tous de travailler pour l'accueillir, Franz le premier.
- j'ai une théorie ! Elle est femme au foyer, et elle ne peut t'appeler que pendant les heures de travail de son mari !
Mick renchérit :
- ça expliquerait aussi qu'il soit au téléphone si souvent, ils se manquent tellement durant les soirées...
- mais il la voit aussi le matin. En fait, ils passent même plus de temps ensemble qu'elle n'en passe avec son mari ! Continue Franz, que rien n'arrêtera tant que son analyse n'aura pas bipé.
- évidement ! Il faut bien qu'on puisse passer du temps ensemble !
- c'est un aveu ça !
- mais non, je vous aide simplement dans vos suppositions, pour que ça tienne la route le mieux possible !
- sans aucune arrières pensés, évidement.
- aucune ! Affirme Waldo, le sourire taquin.
Une sonnerie sort des haut-parleurs, elle provient de l'ordinateur de Franz.
- hé ! C'est fini ! Venez, on va découvrir ensemble !
- ça va sûrement rater cette fois aussi...
- ne soit pas défaitiste Michel ! Rétorque Waldo. On a peut-être fini les trois quarts de notre travail !

Etant donner que le simulateur de récepteur a indiqué que les ondes allaient de 11 à 90 MHZ, si les analyses confirment ces chiffres, c'est qu'il peut balayer toutes les ondes pour les décoder en les interceptant.
- Franz, arrête de réfléchir et montre-nous !
- c'est bien 11 à 90 non ?
- oui, j'espère que ça va marcher.
Franz clique sur "ok" puis fixe la barre de chargement qui progresse lentement. Il ne regarde pas l'écran, il ne veut pas savoir avant d'avoir entendu les cris de joie, ou les soupirs de déceptions de ses amis. C'est étrange, mais lorsqu'il n'apprend le résultat qu'indirectement, il se sent moins déçu, comme si le sentiment le percutait moins fort. Il faut dire que Franz a eu beaucoup d'occasion d'y réfléchir, ça fais plus de quarante fois que le récepteur se trompe, ou annonce qu'il ne reçoit aucune onde, ou même des fois, fait surchauffer l'ordinateur qui fini par s'éteindre.
Mais cette fois ci c'est diffèrent. leur laboratoire n'a pas inventé de nouvelle méthode, ils n'ont pas manœuvré plus précisément que d'habitude, n'ont pas non plus laissé le hasard guider les branchements...
Et pourtant, ça marche.
Il entend les exclamations et relève la tête, pour vérifier. "Onde émise de 11 à 90 Mhz". Franz sourit silencieusement, et remercie le ciel, ou quoi que ce soit d'autre, d'être ici aujourd'hui. Enfin, il ouvre la bouche.
- il ne nous reste plus qu'a découvrir comme masquer les ondes, et nous aurons gagner !
- je vais aller passer un coup de téléphone ! S'exclame Waldo.
Le silence se fait pendant quelques secondes, pendant lesquels ils le regardent fixement.
- tu veux prévenir ta petite amie ? Rigole Franz, de trop bonne humeur pour imaginer que quelque chose cloche.
- Non évidement, je vais appeler nos patrons !
- oui, bonne idée, ça leur fera au moins autant plaisir qu'à nous.
- dites, en parlant de choses joyeuses. Pour fêter ça, on pourrait peut être partir plus tôt ce soir ? J'ai promis à Aelita qu'on irait au parc d'attraction ce soir... si on pouvait y aller 3 heures plus tôt, ce serait génial, ça lui éviterait de se coucher trop tard.
Waldo compose le numéro en souriant, comme d'habitude.
- aller, va t'amuser, tu l'a bien mérité ! Fait un bisou à tes chéries de ma part !
- je n'y manquerais pas.
C'est vrai, il n'y manquera pas. Waldo dit toujours ça, et il n'y manque jamais.
Mick se lève, s'étire, et ajoute en retirant son pull.
- tu à eu une bonne idée Franz, je vais partir plus tôt moi aussi, je n'arriverais pas à travailler tant que je ne serais pas calmé un peu ! Vous venez avec moi au café ? On va fêter ça !
Ils continuent à babiller gaiement en s'habillant, comme tous les jours avant de partir, et finalement, Franz qui décide d'éteindre les ordinateurs, se trouve être le dernier à partir. Daniel, Mick et Michel sont déjà sortit, et Waldo est au téléphone, comme d'habitude, mais pas avec les mêmes personnes. Franz se demande pourquoi Waldo est sortit de la salle de travail. Peut être pour ne pas imposer le silence. Ou pour ne pas être dérangé. Ou par habitude, tout simplement. Au moment de fermer le programme de réception des ondes, Franz a envie de le tester une seconde fois. Et pas sur n'importe quoi, non, plutôt sur la conversation téléphonique de Waldo. Ce n'est pas vraiment privé, et si jamais Franz tombe sur une voix feminine, il se fait confiance pour éteindre. Mais là, il a envie de savoir à quel point ses chefs sont contents du travail accomplit. Waldo ne lui en voudra pas, Franz est même sur qu'il aurait mis le haut-parleur du téléphone si ses amis avaient pensé à lui demander. Tout en branchant le casque pour ne pas être entendu, Franz s'amuse en réalisant qu'utiliser une technologie aussi compliquée pour entendre les conversations téléphoniques reviendrais à se servir d'un satellite pour photographier un ciel étoilé. La voix de Waldo résonne dans les écouteurs, et Franz sourit, parce qu'il a enfin une preuve irréfutable que leur récepteur fonctionne.

- nous n'avons fait qu'un seul test pour le moment. Mais les probabilités pour qu'un test réussisse alors que le récepteur et l'intercepteur ne fonctionnent pas est très basse.
Franz a hâte de prévenir Waldo qu'effectivement, ça marche. Si à ce moment là, il était accouru dans la pièce ou se trouvait Waldo pour lui dire, peut être que tout aurait pu être évité...
- refaites quant même des tests demain, je veux avoir la certitude que cet appareil peut arrêter et intercepter n'importe quelles ondes.
- ok, on fera des tests demain sur plusieurs appareil. On fera même un essai de deux minutes sur la radio.
- si vous arriviez à interrompre la radio pendant deux minutes, je ne douterais plus que vous intercepteur marche !
- alors on le fera, écoutez R.T.L., demain à quinze heures. Mais il y a un problème là dedans. Franz attend encore de programmer quelque chose pour nous arrêter.
- peut être que vous n'auriez pas du le prendre pour un imbécile si longtemps ? je suis sur que si vous l'aviez mieux payé, on aurait pu lui faire accepter de travailler pour nous...
- on voulait être sur de ses compétences avant de lui proposer. Mais vous auriez entendu le discours qu'il nous a fait sur la défense du pays, une fois... il n'aurait jamais accepté, et il nous aurait dénoncé.
- alors, que comptez vous faire ? ce serait ridicule de ne rien faire pour ne pas éveiller les soupçons d'un de vos employés...
- vous avez une idée vous ?
- non. Mais je vous conseille d'en trouver une demain, sinon j'utiliserais des méthodes radicales.
- je n'ai pas tellement envie que vous... bon d'accord, j'aurais trouvé une idée d'ici demain.

Les mots continuent, mais se perdent dans les écouteurs. Celui qui les écoutait n'entend plus, il est abasourdi, tétanisé.
Franz cligne des paupières, d'abord lentement, comme pour se réveiller, puis de plus en plus vite, pour sortir du cauchemar dans lequel il vient d'être propulsé. Il fini par fermer les yeux tout à fait, sans pouvoir réfléchir tellement ce qu'il a entendu lui semble anormal. Quant un événement important arrive dans une vie, il faut toujours un moment pour réaliser. Le temps de dormir une nuit, d'y réfléchir quelques heures, ou juste quelques minutes, en fonction des cas. Mais des fois on ne peut pas. Des fois il n'y a pas de délai, parce qu'il n'y a pas de temps à perdre pour le délai, ou parce que la nouvelle est trop imprévisible pour que le cerveau la refuse. C'est le cas pour Franz aujourd'hui. Il ferme les yeux, et passe presque instantanément de l'amitié, à la surprise, et à la colère. Franz ne refuse pas d'accepter la nouvelle, il n'essaye même pas de se convaincre qu'il se trompe. Il se fait plus mal ainsi, mais il réagira plus vite. Franz a déjà peur, et il a raison, alors il s'offre le luxe de la conscience, au prix d'un énorme choc.

Il débranche l'ordinateur, et le retranche aussitôt, il ne veut pas perdre une minute de plus dans cet endroit. Mais il ne faudrait surtout pas laisser l'ordinateur allumé, Waldo pourrais voir ce que Franz faisait. Franz cours, sans regarder autour de lui, il court jusqu'à une impasse, ou il se rend compte qu'il a oublié son manteau. De toute façon qu'elle importance ? Ils pourraient se rendre compte de quelque chose. Mais non, se rendre compte de quoi ? C'est eux les coupables, c'est eux qui lui cachent des choses, et quelles choses ! Ou aller ? Ou se poser ? Qu'est ce qu'il vont faire de lui ? Aelita ! Qu'est ce qu'ils peuvent faire ? Qu'est ce qu'ils veulent de lui ? Lyndie... il pourrait accepter, bien qu'il ne sachent pas tout à fait quoi. Pourquoi lui avoir caché tout ça ? Pourquoi ne pas l'avoir laissé tranquille ? Il était presque heureux, c'est si cruel de lui avoir mentit s'il devait connaître la vérité un jour. Calme-toi, aller calme-toi. Aelita... ils pourraient leur faire du mal ? Comment peut-il les embrasser d'un coté et les tuer de l'autre ? Comment peut-il être son meilleur ami et lui vouloir autant de mal ? comment a-il pu entendre tout ça de la part de Waldo, à qui il avait confié tellement de choses, avec qui il a passé tellement de temps...
Stop. Calme.
C'est qu'ils veulent de lui, c'est simplement la même chose qu'avant, plus son silence et sa complicité. Juste faire comme avant. Si on fait semblant que rien n'a changé, ce sera un peu comme avant. Franz a envie d'y croire. Il se dit qu'il va aller parler à Waldo, lui dire qu'il a tout entendu, lui dire qu'il est d'accord pour faire comme avant, et qu'il peut téléphoner à son chef pour lui dire que tout est réglé, qu'il ne lui en veut pas pour tout ça, qu'il sait bien qu'il n'aurait jamais pu le tuer, et qu'ils peuvent redevenir ami. Comme avant. Et Lyndie ? Lyndie on ne lui dira rien. Lyndie ne comprendrait pas. Ou plutôt, elle comprendrait trop bien, et elle aurait exactement la réaction qu'il attend de lui-même. pardon Lyndie, tu sais bien que si ça n'engageait que moi...
Dans ce cas, quoi ? S'il était tout seul, si ce qui allait lui arriver ne l'inquiétait pas, il irait voir Waldo, il crierait et lui donnerait le plus grand coup que celui ci n'a jamais connu. Ou alors non. Il détruirait pièce par pièce le projet qu'il a à moitié construit. Puis, là, il irait voir Waldo, et il lui ferait comprendre qu'on ne se moque pas de Franz Hopper. Enfin non, Franz tout court, ça ira.
Mais qu'est ce qu'il raconte ? Se battre, c'est ridicule quant on a quelqu'un a préserver. Lyndie le comprendrait, il ne peut pas se montrer fier et honnête, il ne peut pas la rendre fière. Il y a des cas ou on doit juste ravaler sa fierté, parce qu'il y a des choses qui valent plus que ça. C'est sûrement ce que son père lui aurait dit.
Mais Lyndie, qu'est ce qu'elle lui aurait dit ?

Lorsque Franz rentre, et qu'il lui explique, Lyndie ne dit rien. Elle pleure juste.
- Lyndie...
Elle relève la tête, et murmure un son, pour que Franz continu sa phrase.
- qu'est qu'on fait ?
Elle ferme les yeux. Peut être qu'elle passe le marché pour la conscience elle aussi, mais même si c'était son cas, elle n'aura jamais aussi mal que Franz.
- qu'est ce qu'on peut faire ?
Pourquoi parler au pluriel ? Elle sait bien qu'elle ne peut rien faire. Mais lui pourrait sûrement. Comment peut-il avoir besoin d'elle alors qu'elle ne peut rien faire ?
je ferais ce que tu décide, admet-il finalement.
Franz se demande si c'est une preuve de faiblesse de ne pas prendre de décision lui-même. Il se demande ce qu'il va faire si Lyndie ne veux pas décider elle-même. Mais il décide en revanche que si être fort, c'est sacrifier sans sourciller les deux personnes qui aime le plus, alors il préfère être faible. Et au fond, il sait ce que Lyndie va dire, et il sait aussi qu'il est d'accord avec. Il n'attend que ça qu'elle lui demande de se battre. Mais décider tout seul, il n'ose pas.
- tu... on ne peut pas les laisser faire. On ne peut pas leur permettre de dominer le monde sans rien faire !
Il sourit. Il savait qu'elle allait dire ça. Et elle devinait qu'il attendait qu'elle dise ça. Sinon, à quoi d'autre pouvait-elle servir ? elle se jette dans ses bras et ajoute :
- dit moi que tu peux faire quelque chose contre eux.
Franz, un peu surprit, sert sa femme contre lui et répond :
- je peux, mais j'ai peur pour vous. Va avec Aelita au chalet, je ne veux pas qu'ils sachent ou vous êtes.
- il pensera forcement à aller nous chercher là bas un jour.
- d'ici là, on les aura arrêté.
Lyndie hoche la tête.
- je te fais confiance.


Deux heures plus tard, elles étaient parties. Aelita n'a pas compris pourquoi papa ne venait pas, tout comme elle n'a pas compris pourquoi on attendait pas les vacances pour partir à la montagne. "Mais il y a pas de neige en cette saison." Avait-elle simplement ajouté avant de monter dans le train. Aelita ne connaîtrait jamais ce qui se passe aujourd'hui. Ou si elle l'apprend, ce sera comme une lointaine anecdote, quant elle sera adulte. Pourquoi pas en l'an 2000 ? Franz se battra jusqu'à la fin, pour qu'Aelita ne connaisse jamais la peur qui lui tiraille le ventre. Quant on veux on peut, et il est persuadé d'y arriver.

Quant il arrive dans l'usine, il soupire un bon coup. Ça fais bien 12 ans qu'il n'est pas venu, et pourtant elle n'a pas changé. Il est même surprit de voir que l'électricité fonctionne encore. Il imaginait que les rats auraient vite fait de ronger les fils qu'il avait installé. Le super calculateur ne demande qu'a être rallumé, il fonctionne toujours lui aussi. Il n'y a que d'ici que Franz puisse contrer le projet Carthage. Il se demande ce qu'il aurait pu faire sans ce super calculateur. Il aurait sûrement du retourner dans les bureaux et il y aurait risqué sa vie : rien d'autre n'aurait eu la puissance de calcul nécessaire pour pirater l'ordinateur de contrôle du laboratoire. Franz se met au travail. Il lui faut simplement effacer toutes traces de ce qu'ils ont fait, pour réduire leur travail à néant. Comme ils n'arriveraient pas à tout refaire sans lui, ils seraient forcés d'abandonner. C'est plus facile à imaginer qu'a faire, Franz ignore totalement le nombre de sauvegarde que Waldo et les autres ont fait... il faudrait créer une I.A. qui chercherait en permanence des informations relative au projet Carthage, et qui les détruirait sur-le-champ... mais pour ça, il faudrait la doter de la capacité d'abaisser tous les systèmes de sécurité... ça nécessiterait plus de la moitié de la puissance du super calculateur. ça pourrait être encore plus rapide s'il donnait le contrôle presque total du super calculateur à I.A.
Voyons voir. Un peu comme un programme de conversation, mais qui ne parle pas... qui n'utiliserait donc pas ses capacités de déduction à la fonction principale d'un programme de conversation. Ce serais bancal de reprendre un programme de conversation. Mieux vaux faire tout à fait autre chose. Le plan du futur programme se dessine dans sa tête.
Xana ne conversera pas. Hopper lui codera les ordres directement, ce sera plus simple, et évitera toute erreur de compréhension. Xana aura le contrôle total sur 95% du super calculateur, Franz se réserve une partie de la puissance au cas ou un bug ou un piratage aurais lieu. Franz est sur d'être capable de réparer n'importe quoi avec seulement 5% de controle.
Pendant deux semaines, Franz travail sur Xana. Il dort à l'usine, mais peu, il mange à l'usine, mais presque pas, il travail à l'usine, beaucoup, énormément même. Tous les jours, il se rend à une cabine pour appeler Lyndie et s'assurer qu'elle et Aelita vont bien. Aelita est tombée de vélo, mais elle n'a qu'une égratignure. Un chat miaule toute la nuit, alors Lyndie à décidé de le laisser dormir dans le chalet. Et toi Franz, ça va ?
Franz va très bien : ce n'est pas le moment d'aller mal. Lyndie ne lui demande pas s'il supporte le fait d'être tout seul, de nouveau. Elle ne lui demande pas non plus s'il pense beaucoup à Waldo, ce qui n'est pas le cas. Franz ne pense qu'a Lyndie et Aelita. Il sera triste d'avoir perdu son meilleur ami quant celui ci sera sous les verrous. Pour le moment, il est juste inquiet pour celles qu'il aime.
Lyndie raccroche, et Franz retourne travailler. Xana ne parle pas, évidement, mais Franz ressent le besoin de s'adresser à lui. C'est ridicule, puisque Xana ne pourra que recevoir le son à travers ses écouteurs, sans comprendre un seul concept. Ce serais comme écouter un message extraterrestre, on percevrait juste un son, sans comprendre, sans même avoir une idée de ce que peux signifier l'intonation. Pourtant, il a quelque chose à lui dire.
- tu ne le sais pas Xana, mais tu n'es pas vivant. Et même si tu pouvais me répondre, tu ne serais pas vivant. Et je dois t'avouer que tu ne le seras jamais. Pourtant, si je te rendais vivant, tu serais fidèle toi, contrairement à Waldo... mais, même si tu ne peux pas comprendre, j'aime Lyndie, et je pense qu'elle a raison. Il y a d'autres personnes que je pourrais apprécier, j'en suis capable aujourd'hui. En fait, ce que je voulais te dire... ne m'en veux pas Xana, mais je n'ai pas besoin de toi.
Franz soupire. Sourit. Rigole. C'est bien la première fois qu'il dit à un de ses programmes que celui ci n'est pas capable de le comprendre !
Quatorze jours durant, Franz reste devant l'ordinateur, et sursaute au gré des recherches. A chaque document découvert, Franz sursaute, sens son coeur battre plus fort pendant le piratage des mots de passe, et se calme lorsque Xana annonce la suppression des données. Puis enfin, après plusieurs jours sans aucune alerte, Xana annonce que plus un seul document accessible ne correspond au critère de recherche. Franz arrête de respirer, soupire, clique sur "ok", et cours téléphoner à Lyndie.
- allô Lyndie ? Tu va bien ? Devine quoi ?
- tu as fini ?
- oui ! Vous allez pouvoir rentrer à la maison !
- je suis soulagée ! Je vais dire à Aelita que c'est l'heure de rentrer ! On devrait être arriver par le train de 18 heures.

A 18 heures, Lyndie n'était pas à la gare. Aelita sorti du train en pleurant, elle se jeta dans les bras de son père et lui dit que sa mère étais descendu avec des hommes qu'elle ne connaissait pas. Franz prit Aelita dans ses bras, bien qu'elle ai déjà 12 ans, et la serra contre lui, pour essayer de la consoler. Il essayait de se faire calme, il lui disait que c'était sûrement des amis de sa maman, qu'il y avait sûrement eu une urgence. Mais en fait, il savait. Pourquoi ils n'avaient pas prit Aelita ? Ou était Lyndie ?
- monsieur !
Le policier se retourna.
- je vous confis ma fille, emmenez là, téléphonez-moi dans une semaine, et en faites très attention à elle. S'il lui arrive quoi que soit...
- mais...
- elle court un grand danger. Faites attention à elle, s'il vous plaît.
Le policier hocha de la tête.
- je ferais mon possible.
- Aelita ? Tu va partir avec le monsieur. Il va faire attention à toi, quant tu reviendras tout ira mieux.
- ou on va ? C'est qui ce monsieur ? Tu le connais ?
- pour tout te dire, non. Mais on peut lui faire confiance hein ? Se retournant vers lui. N'est ce pas ?
Le policier ne comprenait pas ce qu'il prenait à Franz. Mais il était évident qu'il valait mieux qu'on lui confit cette enfant à lui qu'au premier venu.
- je vous promets que je m'occuperais d'elle.
- je m'appelle Aelita ! Je serais sage papa, tu reviens quant ?
Franz se baisse et fait un bisou à Aelita :
- bientôt mon ange, bientôt.
Il sort son portefeuille.
- tenez, pour le train, merci encore, je dois y aller !
La confiance est sûrement le plus beau des sentiments. En ce moment, les deux hommes se faisaient confiance, et même Aelita n'avait pas peur. Le policier devina que Franz venais de lui confier ce qu'il a de plus précieux, et sans savoir pourquoi Franz courrait, il cria.
- bonne chance !

Mick caressait l'ordinateur de contrôle de l'usine.
- wouah... comment est-ce qu'il a pu se payer tout ça ?
- va savoir... il n'est peut être pas aussi honnête qu'il se l'imagine ! Se moque Waldo, même si le coeur n'y est pas : les autres trouvaient tout à fait normal de mentir à Franz, et déjà là, il s'en voulait beaucoup. Mais depuis qu'ils ont capturé Lyndie, et qu'il a vu son regard plein d'incompréhension, il se sent plus mal qu'il ne l'a jamais été. Son ventre s'est resserré, ses pensées sont de plus en plus tortueuses, et pour la première fois de sa vie, il doit faire semblant de rigoler. C'est qu'il s'attache facilement aux gens lui... en fait, il trouve normal de s'attacher à quelqu'un avec qui on travail depuis 11 ans et qui le considérait comme son meilleur ami. Et il ne comprend pas comment font les autres pour êtres aussi insensibles. ils ont trouvé l'usine en traçant le programme de destruction : Xana. Ce ne fut pas facile, on avait l'impression qu'il était partout à la fois. Comme Waldo n'y connais rien à l'informatique, il s'assit, et attend que les autres regardent ce que contient l'ordinateur. Une magnifique simulation de paysage, quelques programmes étranges, et rien d'intéressant au fond. Le tout gardé par des mots de passes cryptés, ce qui leur prend bien des heures entre chaque découverte.
quant Daniel pousse un cri surprenant pour qui le connais un peu :
- putain Waldo viens voir ça !
Waldo se réveille en sursaut, et pousse ses amis complètement tétanisé devant l'écran.
- oui oui j'arrive, qu'est ce qu'il y a ?
Ils avaient découvert la poupée virtuelle.
- ho. C'est Lyndie.
- on avait vu...
- pourquoi il a fait une simulation aussi ressemblante ?
- Waldo... je crois que ce n'est pas une simulation, mais l'inverse.
- hein ?
- d'après les notes, cette poupée est le modèle de Lyndie. Et non pas l'inverse.
- hein ? Mais c'est impossible, Lyndie n'est pas un robot, je la connaissais bien, et vous aussi, on l'aurait bien vu !
- ou alors... on a toujours pas trouver à quoi servais les tubes en bas.
- on devrait essayer de lancer l'application, propose Mick.
Waldo s'oppose.
- je trouve ça dangereux, on ne sait pas ce qui va sortir des tubes, imaginez que ce soit un clone de Lyndie ?
- et alors ? Répond Michel, au pire, on s'en débarrasse !
Qu'est ce qu'il pourrait dire de toute façon ? Il aimerait tellement ne jamais rien regretter, et ne jamais avoir honte.
- si vous voulez après tout...

Ils lancèrent le programme, et descendirent en courant vers les scanners. Comme pour la matérialisation de Lyndie, de la fumée sort des scanners. Il y en a beaucoup plus, et la salle est entièrement plongée dans une brume blanche. Puis le scanner fermé s'ouvre, et laisse sortir ce qui aurait vu le jour si Lyndie n'avais pas eu d'âme. Le scanner s'ouvre, et un corps sans vie en tombe. Michel est le premier à se précipiter pour ramasser le corps et s'assurer :
- elle est morte.
- dit plutôt qu'elle n'a jamais vécu, fait remarquer Waldo, les yeux fixé sur le corps. Il ressemble à Lyndie, mais ce n'est pas elle. Juste quelque chose qui lui ressemble.
- il est tout à fait froid, c'est dingue ! S'exclame Mick.
Michel proposa.
- ça me donne une idée... puisque ce corps est là, autant l'utiliser. On devrait le monter, et le laisser traîner. Franz pensera que c'est Lyndie, et on aura pour un moment avant qu'il ne s'en remette et nous pourchasse. Entre temps, on l'aura tué.
Waldo eu un petit sursaut, mais se contrôle. Il savait que ça finirai comme ça, depuis que Xana avait commencé à détruire le projet Carthage. Ce plan est bon, Waldo sait bien à quel point la mort de Lyndie affectera Franz. Est-ce qu'il faudra tuer Aelita aussi ? espérons que Franz aura su la mettre en lieu sur...


Chapitre 11

Franz est complètement essoufflé. Il a vérifié tout les lieux qu'il connaît, il s'est rendu à son ancien lieu de travail, dans les endroits ou ils avaient l'habitude d'aller, et même chez ses anciens amis. Il est même tombé sur la femme de Michel, qui n'est au courant de rien, et qui lui a demandé pourquoi Michel ne serais pas à son lieu de travail... il se trouve sur le pont de l'usine, et avance avec de moins en moins d'espoir. Il est venu ici pour réactiver Xana et utiliser le supercalculateur pour retrouver des anciens collègues. Franz est inquiet, mais il sent que Lyndie est toujours en vie, et il est persuadé qu'elle est en prison quelques part. Il faut qu'il trouve où, puis il appellera la police, et ils iront la délivrer. Voilà, c'est simple, il suffit juste de ne pas céder à la panique.
Franz descends le long de la corde, marche vers le monte-charge, et descends à la salle de contrôle. Le corps de Lyndie, entièrement nu, est à terre. Franz reste tétanisé.
- Lyndie !
Il se précipite contre elle, la remue, l'implore de bouger, et vérifier encore et encore qu'elle n'est plus en vie.
- Lyndie. mais qu'est ce qu'ils t'ont fait...
Les larmes coulent sur ses joues. De grosses larmes des gros chagrins. Son visage ruisselle, puis c'est une véritable crise d'hystérie qui le prend. Il veut tout casser, tous les tuer, tous tous tous. Cela lui fait insupportablement mal, il aimerait s'arracher le coeur pour ne plus rien ressentir. A défaut, il tape des points sur le sol, et s'aplatit complètement pour se faire violence à la tête. Il voudrait mourir.
La crise ne dure que 20 minutes, puis Franz sombre dans un demi-coma, complètement épuisé.


Lyndie, la véritable, celle qui a une âme, soufre aussi. Moins que Franz c'est certain. Elle se trouve dans une petite cave, sans savoir où. De toute façon, elle est enfermée, alors qu'elle importance ça aurait ? Etrangement, Waldo vient la nourrir. Pourquoi ne la laissent-ils pas mourir ? Ça ferait leur affaire. Sa seule consolation, c'est que Aelita ai été tenue en dehors de ça. Elle savait qu'elle faisait le bon choix en demandant à Franz de se battre, mais elle n'aurait jamais pu se le pardonner si Aelita en avais subit les conséquences.
Dans le train, un homme qu'elle ne connaissait pas s'est approché d'elle, et lui a glissé à l'oreille :
- au prochain arrêt, toi et Aelita descendez avec moi.
- laissez Aelita en dehors de ça, où je me mets à crier.
Lyndie savait que si elle criait, elle recevrait directement un coup de couteau, mais elle se doutait que l'homme n'avait pas envie d'attirer l'attention, et qu'il préférait laisser filer une gamine de douze ans que de se retrouver piégé dans un train avec des dizaines de témoins. Effectivement, il hocha la tête, et resta prêt d'elle jusqu'au prochain arrêt.
Quant Lyndie est arrivée, elle ne comprenait pas le mensonge. Puis elle a fini par comprendre l'intérêt. Elle a compris que c'était inutile de faire mal au coeur à quelqu'un si on pouvait l'éviter. Mais là ? Comment est ce qu'ils ont pu mentir à Franz onze ans durant ? Quelle raison pouvait-elle être assez bonne pour ça ? Et qu'elle raison peut-elle être assez bonne pour qu'on veuille la tuer ? Et pourquoi Waldo vient-il la nourrir, si elle va finir par mourir ? Qu'elle est sa raison à lui ? On dirait qu'un fou est aux commandes de ce monde, pense Lyndie. Rien n'est logique, personne ne pense de la même manière, et ce qui semble insupportable pour certains est tout à fait normal pour d'autre... pourtant, elle croit comprendre Aelita et Franz. Peut-être qu'il faut du temps pour comprendre quelqu'un, et qu'elle n'en a pas eu assez pour... le reste du monde... Aelita est sûrement en sécurité, elle fait confiance à Franz pour prendre soin d'elle. Mais lui, comment va-il ? Qui fera attention à lui ? Ce n'est certainement pas Aelita qui le protégera, elle n'y arriverait pas, elle est encore trop jeune... Lyndie a peur de ce qui va se passer. Elle a beau être moins humaine que d'autre, elle a un douloureux pressentiment. comme si tous les trois, ils allaient être encore plus séparés qu'ils ne le sont déjà...


Les larmes de Franz ont séchées, mais il ne faut pas espérer un geste de lui. Il n'arrive pas à se convaincre de se relever. Comme si quoi qu'il fasse, rien ne servirais à rien. Puis son portable sonna, lui apportant en même temps le seul salut qu'il aurait pu avoir.
- allô ?
- bonjour papa ! La dame m'a ramené à la maison, où tu es toi ? Tu rentre bientôt ? Ou est maman ? Je vais vous faire des crêpes, rentre vite !
- je... j'arrive ma chérie.
Aelita... il serre le corps de Lyndie contre lui, et accepte que Aelita soit désormais sa seule raison de vivre. Il la protégera, il l'emmènera ailleurs, le plus loin possible, là où personne ne pourra leur faire du mal. Aelita... j'arrive.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Capteurs audio vidéo enclenchée. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Waldo glisse sous la porte le repas de Lyndie. Tout les jours, c'est un peu n'importe quoi qu'il y glisse, il achète en vrac des aliments à l'épicerie la plus proche. Il sait que Lyndie finira par se faire tuer, mais il ne se sent pas capable de la laisser mourir ainsi. A une époque, ils étaient amis... les autres le laissent faire, ils s'en désintéressent totalement au fond. Waldo se plaque contre le mur, et pleure. Il y a des gens comme ça, qui s'attachent au rôle qu'ils se donnent. Et aux personnes qu'ils prétendent aimer. Et si Lyndie se sauvait ? Et s'il l'aidai pour en être sur ? Ils ne méritent pas de mourir, ça ne retrouvera pas de sauvegarde du projet Carthage... il pourrait ouvrir la porte, très doucement... elle finirait par s'en rendre compte. il pourrait aussi lui écrire un petit mot...
"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant.

Franz ne rentre pas. Il va le faire, mais ce soir seulement. Pour le moment, une idée le harcèle : il est certain qu'il est possible de faire pénétrer un corps dans le monde virtuel qu'il a créé pour Lyndie. Peut-être avec les scanners ? S'il y arrivait... là bas, c'est le seul endroit au monde où ils seraient en sécurité. Ça ne devrait pas être dur... il faudrait juste transférer une âme, comme il l'avait fait pour Lyndie, et un corps, c'est à dire, effectuer une matérialisation dans le sens inverse. Ce doit être possible. Peut être même qu'ils pourront revenir, dans un an ou deux ? D'ici là on les aura oublié. Et il n'aura pas gâché la vie d'Aelita... mais il va lui falloir du temps pour le construire. Une idée lui vient. Puis soudain, Franz eu un coup de génie. Sans pouvoir expliquer comment, sans y avoir jamais pensé, il vient de comprendre comme il pourrait avoir tout le temps nécessaire. C'est comme si son cerveau essayait constamment les milliers de combinaisons possibles, et qu'une alarme retentissant à chaque fois que quelque chose émergeais de rien. Et cette idée là, elle déclenche une des plus grandes alarmes de sa vie, elle fut presque aussi grande que celle qu'il avait eu pour Lyndie. D'un instant à l'autre, il compris comment remettre en cause les lois de la physique, comment arrêter la course du temps, et comment sauver la vie d'Aelita. Comme s'il était caché au fond de lui-même, il venait de découvrir le retour vers le passé.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Décryptage des informations recueillies. Création d'une mémoire artificielle. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Capteurs audio vidéo enclenchée. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi fait-il ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.

Ça marche. Franz n'en a pas douté un seul instant. Aelita l'attend. Il ne le reverra pas avant très longtemps... tout d'abord, il faut s'occuper du monde virtuel. Franz en donne la charge à Xana. Comme d'habitude, à 95% seulement, en cas de bug. Iil utilise le nom du monde virtuel comme mot de passe : Lyoko. Peut être faudrait-il quelque chose de plus sur ? Oui, il incorpore directement le mot de passe dans la structure des corps virtuels. Franz met un retardateur : les deux premières personnes à se virtualiser posséderont le code Lyoko. Puis il sera détruit de la mémoire, et personne d'autre ne pourra le posséder. Franz pense au retour vers le passé. Et s'il revenait dans le passé, avant que Lyndie meure ? Avant de savoir, ou même, avant Carthage ? Il n'essaye pas. Ce serais trop dangereux de se retrouver dans une époque sans retour vers le passé, et sans Lyndie. Ses mésaventures dans le domaine des âmes lui ont appris que celle ci étais plus que des objets. Celle de Lyndie est au paradis maintenant, et il ne la récupérera jamais.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Enclenchement de la vérification ponctuelle. délai : 60 minutes. Tache terminée. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Capteurs audio vidéo enclenchés. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Et si Lyndie se sauvait ? Et s'il l'aidai pour en être sur ? Ils ne méritent pas de mourir, ça ne retrouvera pas de sauvegarde du projet Carthage... il pourrait ouvrir la porte, très doucement... elle finirait par s'en rendre compte. il pourrait aussi lui écrire un petit mot...
"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant. Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi il fait ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir où est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir.

Franz pourrait aussi utiliser la sauvegarde qu'il a de Lyndie. Mais ce ne serait pas vraiment elle. Où plutôt, ce serait elle, mais sans aucun des souvenirs des onze dernières années. ce serait une Lyndie qui ne connais pas Aelita, et n'a jamais vécu sur terre... avant, Franz aurait peut être pensé à matérialiser sa poupée virtuelle une deuxième fois. Mais aujourd'hui, il a trop de respect pour Lyndie pour la considérer ainsi. La Lyndie qu'il a connu est morte, et il ne fera pas revivre une autre qui lui ressemble. Néanmoins, il n'arrive pas à supprimer la sauvegarde. Il pourrait peut être changer d'avis, qui sait ? En tout cas, il ne voudrait pas se maudire un jour d'avoir supprimer sa seule chance de revoir un peu Lyndie.
Lyoko est stable. Franz s'attaque à la virtualisation. Il se trouve que c'est plus simple que la matérialisation : le corps devenant un programme informatique, il est plus facile à faire fonctionner. Le plus difficile reste à sauvegarder la position exacte des atomes composant le corps du virtualisé. C'est néanmoins plus simple que de devoir matérialiser un être humain en parfait état de marche, c'est à dire avec tous ses organes fonctionnant parfaitement. C'est aussi plus simple que de devoir refaire l'intérieur d'Aelita et Franz lorsqu'ils sortiront. De plus, ne pas supporter les contraintes d'un corps rendra l'expérience beaucoup plus agréable. Il faudra aussi concevoir un programme qui déterminera l'apparence physique des virtualisés. L'idéal serait de scanner précisément le corps du virtualisé pour reproduire son image dans le monde virtuel. Sur Lyoko.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminée. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Capteurs audio vidéo enclenchés. Connexion aus réseaux effectuée. Captage des ondes. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant. Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi il fait ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir où est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ?

Finalement, Franz a déterminé que ce serais mauvais pour l'équilibre d'Aelita. Puisque le décors n'a pas une apparence de réel, celle des virtualisé sera stylisée elle aussi. Franz repense à Lyndie. Il la trouvais si belle... en vérité, Franz ne cesse pas une seconde de penser à Lyndie. Il n'arrive pas à concevoir qu'elle soit morte, et qu'elle n'existe plus. Comment va-il le dire à Aelita ? Est-ce qu'Aelita l'a compris ? Lyndie sentait souvent ce qui se passais autour d'elle, peut être que Aelita y arrive aussi... Franz espère qu'elle ne le sais pas. Le mieux, ce serais qu'elle ne se doute de rien, et qu'elle le comprenne petit à petit. Ça lui fera moins mal ainsi. Du moins, il faut espérer. Et lui alors ? Qui fera attention à lui ? Il ne faut pas être égoïste bien sur, bien sur, il sais que Aelita est ce qui compte le plus à ses yeux... mais il a tellement mal. Et personne ne s'en rend compte, encore moins dans cette boucle temporelle... Lyndie n'aurait sûrement pas voulu qu'il soit triste. Elle aurais même préféré qu'il l'oubli totalement, il en est persuadé. Mais il n'y arrive pas, il n'arrive même pas à la sortir de ses pensée quelques minutes. Alors il travail en pensant à elle. Presque avec elle.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminé. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Demande d'un surplus d'énergie. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Demande d'un surplus d'énergie. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. demande d'un surplus d'énergie...

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ? La même scène se répète des milliers de fois. A chaque fois qu'ils arrivent au monte charge, le retour vers le passé s'enclenche. A chaque fois le temps s'arrête, et une énorme bulle blanche englobe tout à perte de vue. A chaque fois, le temps recommence 12 heures plus tôt, et personne ne sais qu'il recommence la même action. Pendant plus de 8 ans, ses anciens amis sont sur le point de le tuer, et pendant 6 ans, Franz l'ignore.

Parfois, Franz parle à Lyndie. Rien de plus normal n'est ce pas ? Elle est forcement au paradis. Même si le paradis n'existait pas, il a du être créer pour elle : elle méritais au moins ça. Lorsqu'il lui parle, elle ne répond évidement pas. Comme peu après sa naissance, lorsqu'elle étais encore sur Lyoko. sauf que là, il ne la vois pas, elle ne lui fait aucun signe, et surtout, elle ne lui parlera plus jamais...
Le supercalculateur n'est pas affecté par le retour vers le passé. C'est ainsi que Franz peut travailler sans que son travail soit perdu. Tout comme Xana.
Le programme de virtualisation et les scanners sont prêt. Tout est prêt. Lyndie, j'ai fini. Bientôt Aelita pourra recommencer à vivre. Demain. Pour le moment, Franz va se reposer. Il va voir Lyndie qui est toujours à la même place : le retour vers le passé la remmène tout le temps dans la salle de contrôle. Certains jours, il lui parle pendant plusieurs heures. Quelques fois il est même rester avec elle, sans travailler. Avec le retour vers le passé, il a vraiment eu tout son temps pour pleurer et faire son deuil. aujourd'hui encore il lui parle :
- j'ai fini. Quant le retour vers le passé me reprendra, j'irais à la maison. Et j'attendrais qu'ils arrivent. Puis on se sauvera, et je disparaîtrais pour toujours à leur yeux. Je veux qu'ils me voient disparaître. Je veux qu'ils comprennent qu'ils ont perdu, même s'il t'ont fait du mal... tu comprend Lyndie ? Je vais dormir un peu avec toi, puis demain... tu sais Lyndie, je dois rester ici pour Aelita. Mais en vérité, j'ai hâte de te retrouver. J'espère que j'irais au paradis moi aussi, ce serais vraiment trop bête de ne pas être ensemble.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminé. Classement des informations. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Vérification des taches déjà effectuée. Détruire Carthage. Tache non terminée. Préparation à la destruction définitive de la menace. Capteurs audio vidéo enclenchés. Connexion au réseaux effectuée. Captage des ondes. Mise en route des enregistrement. Demande d'un surplus d'énergie.

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ?
une bulle blanche l'englobe, pour la derniere fois.

6 juin 1994, jour 2546 : Franz se réveille, toujours sur Lyndie. Mais cette fois, le retour vers le passé viens d'avoir lieu : c'est l'heure, il va enfin revoir Aelita. Il se lève, s'étire, et est tout excité. D'ici quelques heures, lui et Aelita seront sur Lyoko. Il éteint la boucle du retour vers le passé, va cacher Lyndie dans un coin, pour ne pas qu'Aelita la voit, et marche tranquillement jusqu'à l'ermitage. Il a tout son temps : Aelita ne l'a pas encore appelé. Le calme de Franz est même inquiétant : comme si rien n'étais anormal, il prépare le repas pour Aelita, pour va jouer du piano, en pensant à Lyndie...

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ? Pas ici en tout cas. Ils trouvent la salle de contrôle vide, tout ordinateurs éteint.
- même le corps n'est plus là... vous pensez qu'il l'a emporté ?
Le corps ? Mais le corps de qui ? Aelita ? Panique Lyndie.
- sûrement, il dois vouloir l'enterrer... tu vois Waldo, il n'a rien fait, tu n'avais pas de raison de t'inquiéter.
- si vous le dites...
- puisqu'il n'est pas là, je vais envoyer qui vous savez cher lui !
Waldo soupire douloureusement. Il espère que Franz n'est pas chez lui, et même qu'il a déjà prit la fuite avec Aelita. Lyndie panique de plus en plus, et quant elle entend que quelqu'un va être envoyer cher elle, elle s'enfuit discrètement.

Aelita est interrompu dans sa lecture pour un bruit dans le jardin. deux hommes habillé tout en noir avec un pistolet à la mains lui crient :
- allons, sortez de là !
- papa !
Franz arrête de jouer, et sourit. Son coeur bas de plus en plus rapidement, et il monte en courant vers la chambre d'Aelita.
- papa y a des hommes en noirs en bas !
- je sais. Tu te souviens où est monsieur Puck ?
Aelita est un peu surprise de cette question, mais répond :
- oui.
- alors viens vite.
Franz dévale les escaliers en courant, Aelita derrière lui. Les hommes en noir ont défoncé la porte, et ils se retrouvent nez à nez avec eux dans le couloir.
- par ici chérie !
Franz attrape la main d'Aelita et la fait courir vers la sortit du garage. Il atterrissent dans le jardin ou il lui fait prendre une porte qui mènent aux égouts. Aelita le suis sans discuter. Quant la portes vers les égouts se referme les hommes en noir défoncent celle du garage. Lyndie voit la scène de loin. Tout est allé tellement vite, elle n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.
Franz et Aelita arrivent dans l'usine, il l'a fais monter dans la salle de contrôle qu'il a quitté quelques heures plus tôt.
- mais ou est ce qu'on est ? Demande Aelita.
- dans mon laboratoire. Aller vient !
- ou ça ?
- dans un monde ou nous seront à l'abris toi et moi, pour toujours.
Franz et Aelita descendent dans la salle des scanners, Aelita imite son père qui rentre dans l'un d'entre eux.
- aller, à tout de suite mon trésor !
- d'accord, à tout de suite papa.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminée. Tentative de récupération des 5 % restant. Tentative échouée. Tentative de récupération du code Lyoko. Tentative échouée. Tentative de synthétisation du code Lyoko. Tentative échouée. Vérification des taches à effectuer. Détruire Carthage. Détruire Franz Hopper. Création d'armes contre Franz Hopper. Armes créées.
Intrusion dans le système. Extinction du supercalculateur programmée. Tentative d'expulsion de l'intrus. Tentative échouée. Tentative d'annulation de l'ordre. Tentative échouée. Destruction de Carthage non terminée. Destruction de Carthage non terminée. Mise en route du programme de survie. Mise en veille prolongée.

Lyndie arrive une heure plus tard. Elle trouve le supercalculateur éteint. Malgré le peu qu'elle en connaît, elle tente de le rallumer, mais les écrans restent désespérément noirs. Lyndie a compris que son mari et sa fille sont là dedans. Elle a aussi compris qu'elle n'arrivera jamais à relumer cet ordinateur, et qu'ils sont définitivement perdus. Mais pourquoi est ce qu'il ne veut pas se rallumer ? Saleté... Lyndie s'effondre sur le levier, et pleure bruyamment jusqu'à ce que plus aucune larmes ne sorte. C'est pas possible. Pourquoi il veut pas se rallumer ? Pourquoi ? Pourquoi tout allait si bien, et maintenant... maintenant ils sont morts... c'est pas possible. Elle ne peut continuer à vivre sans eux. Elle ne peux continuer à vivre seule ! Elle aurais préférer mourir dans sa prison. Waldo l'a-il fais sortir pour lui imposer une telle souffrance ? C'est vraiment cruel. Pourquoi a-il fais ça ? Elle ne lui avait rien fait ! Elle n'a jamais fais de mal à personne ! pourquoi tout se passe si mal, alors qu'elle ne mérite que le contraire...
Lyndie sort de l'usine, et recommence à pleurer sur un banc. Elle ne pourra jamais s'arrêter de pleurer. Elle doit partir... partir pour de bon de ce monde incompréhensible, pour aller retrouver Franz et Aelita... parce qu'ils sont au paradis n'est ce pas ? Ils ne vont quant même pas être enfermer dans cet ordinateur pour l'éternité ? Si le dieu dont lui a parlé Franz existe, il doit savoir que le supercalculateur ne peux être rallumé. Il doit aussi savoir que Franz et Lyndie ont fait tout ce qu'ils ont pu, et que Aelita n'est qu'une petite fille... elle n'avait jamais rien fait pour mériter ça... oui, c'est comme ça que cela va se passer. Lyndie est déterminée à se laisser mourir, et à arriver vite au paradis, pour retrouver sa fille adorée, et l'amour de sa vie.
Elle ne saura que là haut qu'elle est en avance.

Xana aura besoin de plusieurs années de veille pour vaincre les défenses mises au point par Franz. Mais lorsqu'il est en veille, il ne peut réclamer que peu d'énergie, au risque de voir le supercalculateur se rallumer, et se réteindre. Xana empêche l'allumage du supercalculateur pour le moment : lorsqu'il est en veille, il est toujours le maître. Il est limité dans ses actions, mais il est le maître. Ainsi, il va avoir tout le temps pour réfléchir, et pour mettre lentement en quarantaine le programme Franz Hopper. Puis il sera obliger de s'éteindre. Mais il sait qu'un un jour, quelqu'un rallumera le supercalculateur et ce jour là, ce sera le réveil de Lyoko. Et le réveil de Xana.
Et ce jour là il détruira totalement toute menace du projet Carthage.
Ce n'est qu'une question de temps.

Fin.


Typy
21/03/07 à 23:56
Chapitre 1

Il est assis, tout seul, devant son écran d'ordinateur. Il est dans une chambre d’hôtel presque vide, à peine remplie par un lit, recouvert d'une vieille couverture. Devant une table, sur laquelle il a posé son ordinateur portable, le seul objet qui soit neuf dans cette pièce. Il est assis, sur une chaise en osier, de celles qui lui laissent des traces sur les jambes lorsqu'il passe la nuit à travailler.
on dirai un fou. Comme les fous, il parle tout seul. Ou pas ? Non, pas tout seul. À son ordinateur. Ou plus précisément, à celui qu'il appelle pour lui-même "mon programme de conversation". Un programme vocal qu'il a conçu tout seul, et qui possède une intelligence artificielle assez grande pour discuter. L'homme ne parle pas pour ne rien dire aujourd'hui. Il lui explique en direct, et en détails, sur quoi il travaille, ses progrès et ses motivations.
Sur quoi peut bien travailler cette homme d'une vingtaines d'année, seul dans une chambre d'hôtel ? L'hôtel lui-même semble petit et seul, dans un quartier modeste presque dans la capitale. L'homme n'est pas ici par choix, mais tout simplement parce qu'il n'a pas d'argent pour aller autre part, et en fait, parce qu'il ne s'intéresse pas à ce qui l'entoure. Si son lieu de vie était important pour lui, peut être trouverait-il un travail ? Pour le moment il n'en a pas. Car non, il n'est pas payé pour son travail, ce travail qui lui prend tout son temps libre, depuis plus d'un mois. Et dieu sait que le temps libre ne lui manque pas, puisque qu'il ne travaille pas.
L'homme, que l'état civil, à défaut d'un être humain, appelle Franz, de son nom complet Franz Hopper, a l'air de s'amuser.
- Regarde-la... Répète-il pour la huitième fois à son programme de conversation. Regarde-la... Elle est magnifique...
Il bouge fiévreusement sa souris partout sur sa petite table. De son curseur, il fait tourner une poupée virtuelle, qu'il a dessinée lui-même, pixel par pixel, et qu'il trouve très belle. Elle ressemble beaucoup à un humain, pas comme un dessin, mais vraiment comme une humaine. Toutes les proportions sont exactes. Il a beaucoup travaillé là-dessus, et maintenant on dirait que c'est une photo en 3D. La seule différence vraiment visible qu'a cette poupée virtuelle avec un humain, ce sont ses cheveux roses... Franz a décidé qu'il n'aimait pas les couleurs de cheveux des femmes "normale", ni les femmes elles-mêmes d'ailleurs. Et surtout qu'il lui fallait signer sa création par un détail excentrique. Les cheveux roses conviennent alors tout à fait, d'autant plus que Franz aime bien cette couleur
Il demande l'avis de son programme de conversation.
- N'est ce pas qu'elle est belle?
C'est une voix avec des intonations métalliques, qui lui répond à travers ses gros écouteurs.
La poupée virtuelle a aussi un visage d'un ovale parfait, de grands yeux verts, comme la plupart des rousses, et une sorte de sourire trop gentil, presque forcé, presque vulgaire, mais en tout cas désagréable. Avec tout cela, le programme juge qu'elle en est belle.
- Oui, plus belle que le commun de mortelle.
Il est vrai que son programme n'est pas très évolué, il ne peut donner que des statistiques reposant sur des critères bien particuliers... Pour répondre à cette question, il se base sur les statistiques des gouts européens. Il ne peut émettre d'avis personnel. Mais puisque Franz a eu une réponse positive, ce genre de considération ne l'intéresse pas. Bientôt, et c'est ce sur quoi il travaille justement, il aura un programme de conversation plus développé, qui pourra avoir un avis, qui aura même une conscience. Une conscience d'être que n'a pas son programme de conversation actuel.
Là dessus, Franz y travaille 14 heure sur 24, le reste étant consacré à dormir. Il mange des fois aussi, mais rarement, manger lui prendrait du temps s’il le faisait trop souvent. Il compte implanter ce nouveau programme de conversation dans la poupée virtuelle qu'il a mis tant de temps à créer. Une âme, un corps... un humain quoi.
il a bientôt fini d'ailleurs. Aujourd'hui, il se passera de ses heures de sommeil, il a trop attendu, et il est si prêt du but...
- Plus que quelques réglages ! dit-il a son programme de conversation, je n'ai plus qu'à régler quelques petits détails, et j'aurai crée un humain virtuel exactement comme je le voulais...
- Combien de temps encore? demande le programme que la réponse n’intéresse pas, mais qui a été programmé pour sembler s'intéresser.
Comme l'aurai fait un ami, si Franz en avait eu...
- Une heure je pense ! Je n'en reviens encore pas de mon génie ! J'ai réussi à créer une humaine ! C'est exceptionnel !
- Effectivement Franz, c'est exceptionnel.
Si Franz avait utilisé le mot "fantastique", le programme n'aurait pas pu répondre, il serais resté silencieux. Fantastique exprime un avis, exceptionnel exprime juste la rareté du fait. Et c'était effectivement la première fois qu'une donnée pareille entrait dans la mémoire du programme de conversation de Franz. Le silence du programme de conversation n'arrive cependant que rarement. Franz s'est habitué à parler de façon à ce qu'il puisse lui répondre.
Plus qu'une heure... Environ cinquante minutes pour terminer le nouveau programme de conversation, environ dix minutes pour le raccorder à la poupée virtuelle... Raccorder un programme ce n'est pas dur. Franz le fera facilement. Il réalise, pendant qu'il donne l'accès aux informations de l'Internet à son nouveau programme, que le temps qu'il a passé sur cette poupée est court par rapport au miracle accomplit. Il ne travail la dessus que depuis un mois, et il a réussi à crée une vie.
Il a crée une vie alors que sa mère lui disait que seul dieu pouvait le faire... Maman, pense-il, tu vois, je suis Dieu ... Bien sûr, il n'ira jamais trouver sa mère pour de vrai, pour lui annoncer. Elle est morte maintenant, pas depuis longtemps d'ailleurs. Franz ignore pourquoi et, tout comme son programme de conversation, il ne s'y intéresse pas. Le jour ou un avocat l'a convoqué pour lui dire qu'il devait hériter, il ne l'avait plus vue depuis 3 ans. Elle refusait de le voir, comme s’il avait la peste... Franz a accepter l'héritage, mais n'y a pas encore toucher. Ce n'était pas beaucoup, juste la vente de ce qu'elle possédait : une maison et quelques meubles. Rien de très luxueux évidement, elle aurait pu offenser le seigneur. Néanmoins, toucher même un peu à l'argent de sa mère le gêne. Mais il n'est pas stupide, et surtout il ne voudrait pas se retrouver dans une situation désagréable, qu'elle aurait sûrement aimé. Alors il a accepté parce qu'on ne sait jamais, ça peut servir. Peut-être que naissait déjà dans sa tête l'ébauche de son projet, le jour ou il a signé. Pour le moment, il vit du peu que lui accorde l'État, au nom d'un quelconque principe de solidarité. Peut-être que c'est la mort de sa mère qui a provoquée une telle envie de grandeur ? Elle ne manque pas à Franz, mais en cette minute il aurait très envie de la narguer, elle et tout les principes ridicules qu'elle a essayés de lui inculquer.
Voilà c'est fait. Ce programme saura tout... Du moins, tant que la connexion marchera. Bientôt, dans moins d'une heure, il sera maître d'une vie, dans moins d'une heure il sera comme un dieu pour un être humain qu'il aura créé de toutes pièces... Au fond, se dit-il, les humains sont comme des programmes informatiques de chair. Et depuis des milliers d'années, l'Église a rendu sacré ce qui en fait n'est rien. Il a un peu accomplit un miracle. Maintenant, grâce à lui, une vie n'a plus rien de sacré puisqu'il peut en créer une.
Ses pensées narsiciques, et il termine sans s'en rendre compte son programme. Ne manque plus que le raccordement. Ce n'est pas dur, il ne lui faudra que quelques minutes. Franz tape des codes, fait des copier coller, et réfléchit un peu, rien qu'un peu.
Il a fini. Il a réussi. Il admire encore une fois sa poupée virtuelle qui bientôt bougera toute seule. Toute seule, comme une humaine... Il n'a même pas envie de le dire à son programme de conversation, il ne veut plus parler à un tas de ferraille. Pas maintenant qu'il l'a, elle... Comment va-il l'appeler ? Quelle importance au fond... C'est lui qui l'a créée, et il serra la seule personne à lui parler, donc elle n'a pas besoin de nom.
Fébrilement, il clique une dernière fois pour enregistrer ce qu'il vient de taper, et il ouvre pour la première fois le programme. Le programme se lance, et elle va ouvrir les yeux. Elle ouvre les yeux ! Elle le regarde et ouvre la bouche. Elle va prononcer son premier mot ! Elle le prononce.
- Bonjour Franz.
Bonjour Franz... Ces mots resteront gravés dans sa mémoire à jamais... Cette voix également. Cette voix tellement métallique. Trop artificielle pour être humaine, et trop artificielle pour être vraiment vivante. Parfaitement digne d'un programme de conversation...
- Tu as réussi, répond son programme de conversation, celui qui fait semblant de s'intéresser comme l'ami qu'il n'a pas... Celui qui ne saisit pas la nuance. Et qui ne sait pas non plus entendre la différence entre une voix humaine et chaleureuse, et une voix fausse et froide.
Franz sait que son programme a tort et se sent mal. Son amour propre en prend un coup. Lui, qui se pensait il y a quelques secondes encore, l'égal de Dieu est tout à coup rabaissé au rang de simple mortel... Au rang de simple mortel ridicule et prétentieux.
ça lui fait mal,mais il sais que créer une âme n'est pas possible. Même après un mois, il n'a rien créé de plus qu'un programme de conversation, avec une apparence. Il regarde sa belle poupée virtuelle, qui n'est rien de plus. Elle parle. Elle bouge. Elle ne parle pas avec lui mais avec le programme de conversation. Ils font semblant de se parler, ils sont tout deux conçus pour sembler s'intéresser aux voix qui les atteignent, et aucun des deux ne se rend compte qu'il parle dans le vide, aucun des deux n'est capable de comprendre la différence entre lui, et un programme sans âme. Ils parlent. Et il n'en peut plus.

- Je vous laisse parler entre vous, dit-il avant d'aller s'effondrer sur son lit.
Mais qu'est ce qui lui prend ? Il devient fou ! Voilà qu'il fait des politesses avec un programme de conversation ! Voilà qu'il les laisse branchés, comme si vraiment c'était important pour eux de parler ! C'est lui qui fait tous les efforts, c'est lui a besoin de parler à quelqu'un ! D'un geste rageur il arrache la prise de son ordinateur, qui s'éteint en clignotant. Les voix se baissent en grésillant puis disparaissent. Il est maintenant vraiment tout seul. Seul, si on peut considérer qu'il ne l'était pas avant. Il est déjà dur de considérer qu'il fut accompagné un jour... En fait, il est vraiment tout seul. Depuis plus d'un mois, seul depuis toujours même. Les seules personnes qui lui parlent sont les caissières de supermarché, une fois par semaine. Et il ne répond jamais, il n'a rien à leur dire. Tout comme eux, qui ne lui annonce que le prix de ce qu'il emporte. Et il n'avait rien à dire à son programme de conversation non plus, il n'a rien à dire à personne. Même le propriétaire de l'hôtel, il fait de son mieux pour l'éviter. Une fois par semaine encore, une enveloppe avec son nom et son prénom est placée dans la boite aux lettres du propriétaire de cette poubelle, dans laquelle il a choisi de vivre. Il touche ses yeux et voit qu'il pleure. La tristesse... ça doit être le prix à payer quant on veut se placer au dessus de Dieu... Sa mère avait sûrement raison, il est fou. Complètement. Fou d'y avoir crû, et fou rien que de l'avoir voulu.
Il est triste, mais ne peut s'empêcher d'analyser la situation. La douleur qu'il ressent est bien trop grande, pour qu'il ne cherche pas au moins à comprendre pourquoi sa tentative a échoué. Pourtant, il sait parfaitement comment fonctionne le cerveau humain, et il a conçu son programme exactement de la même manière. Il a même trafiqué son ordinateur portable, pour que son programme fonctionne mieux. Il devrait marcher ! Il a toujours refusé de croire qu'il y avait quelque chose de plus. Il ne veut toujours pas croire qu'il existe quelque chose qui ne se fabrique pas. Mais il doit bien se rendre à l'évidence. Ce nouveau programme de conversation fonctionne différemment. Il utilise plus d'énergie peut-être, peut être est-il plus rapide ou plus intelligent, mais il n'est pas humain, et ça, Franz ne pouvait pas ne pas le voir. Humain, il l'est encore un peu lui.
Autre chose ? Alors quoi ? L'élément que sa mère appelait une âme ? Ça ne se fabrique pas donc... Il devra donc en trouver une. Une conscience neuve, qu'il épurera de toute mémoire. Ce ne sera pas très difficile, on en trouve une dans chaque humain. Par contre, c'est risqué, on ne sait jamais qu'il se fasse prendre...

yami no kitsune
22/03/07 à 09:18
Oulaaa :pale:
Il est completement dijoncté le F.H :lol:
Arrete lórdi mon pote :o Les humains sont limite pour ne pas faire 24h/24 :o :o
A part ça, ta fic est vraiment sympa meme si un peu complexe :?
Mais j'attend la suite avec impatience ;)

Sonic Hachelle-Bee
27/03/07 à 08:15
Moi aussi j'attends la suite ^^

Je l'ai trouvé sympa ce début. Pourquoi pas après tout? J'avais émis l'hypothèse que l'âme qui manquait à Franz il allait la trouver dans sa fille Aelita... Qui sait? On saura bientôt j'espère ^^

L'IA qui fait la converse avec toi, ça m'a fait penser a Eliza. Au bout d'un moment si on cherche compliqué, ça répond un peu à côté de la plaque.

jojo69
27/03/07 à 11:51
Il fait peur notre F.H....:pale: Non c'est super bien décrit c'est magnifique!!!! J'attends impatiemment la suite

Typy
22/04/07 à 17:33
Chapitre 2


Un homme est adossé contre le mur. Il a 24 ans. Il s'appelle Franz Hopper.
Franz Hopper boit un café. Avec l'air triste qu'il a sur le visage, on pourrait penser qu'il attend quelqu'un et qu'il est inquiet. Ce n'est pas vrai, mais ce n'est pas tout à fait faux non plus. Il attend quelqu'un, mais ne sait pas encore qui. En revanche, il sait que cette personne sera une femme et qu'elle sera en état de mort cérébrale. Il n'a pas besoin du cerveau, juste de l’âme. Il emportera le corps dans un champ, où deux heures plus tôt, il a installé tout le matériel nécessaire. Depuis trois semaines , il travaille dessus, il a eu du mal à voler les pièces pour le fabriquer, et c'est assez risqué... Bien sur il n'a pas demandé l'avis du propriétaire, mais ce n'est pas grave, la nuit est presque déjà tombée, personne ne prêtera attention à lui. Tous ces préparatifs, couplés à l'attente, font qu'il se demande, en buvant le troisième café qu'il a oublié de sucrer, pourquoi il tient tellement à cette humaine virtuelle. Il n'y avait jamais réfléchit dans ces termes... Ce n'est plus par défis envers sa mère, puisqu’en venant chercher, ou plutôt voler une âme ici, il admet qu'elle avait raison. Et qu'il doit chercher ailleurs quelque chose qu'il n'est pas capable de construire et de fabriquer, même avec la meilleure volonté du monde, tout simplement parce que personne ne l'est. Il en est conscient maintenant. Mais alors pourquoi continuer si il n'a plus rien à prouver et qu'il a perdu ? Pour cette humaine virtuelle qui n'existe pas encore ? elle ne peut pas être importante pour lui, ce n'est jamais qu'une humaine, ce ne serra jamais qu'une âme humaine dans une poupée virtuelle, une âme humaine avec un cerveau virtuel qu'il aura conçu de toutes pièces également... Il ne s'était jamais poser la question dans ces termes, et il va arrêter, parce que les réponses qu'il pourrait trouver ne lui plaisent pas, et aussi parce qu'il entend tout juste un médecin parler d'une femme, morte cérébralement...

Franz suit discrètement un médecin qui est déjà suivit d'un homme complètement détruit. Franz suppose que c'est sa femme ou au moins sa petite amie dont il est question. Les deux hommes rentrent dans la chambre et laissent leur suiveur inconnu seul dans le couloir. Franz a un plan : il va prendre cette femme et se sauver. Ce n'est pas un plan ça. A peine une idée. Sérieusement, il va prendre une femme presque morte dans ses bras et l’amener incognito dans un champ de maïs désert ? Il faut bien croire que oui... Pourquoi ? Parce que. Franz a décidé qu'il ne se posait plus de questions. il sait ce qu'il doit faire et même si il ne sait pas pourquoi, il le fera. Ce doit être bien de savoir pourquoi. C'est sûrement encore mieux de ne pas avoir honte de la réponse.
Les deux hommes sortent de la chambre, le petit ami de la femme morte a l'air encore plus mal, on dirais même qu'il pleure. Voilà ce qui arrive quant on s'attache à des être humains. C'est bien trop fragile les êtres humains. Ils s’éloignent, le médecin va sûrement l'emmener signer des papiers... Franz entre dans la chambre dès que les deux hommes ont passer le coin du couloir.

Elle dort. Ou plutôt, on dirait qu'elle dort. Elle n'est pas très belle, avec ses cheveux d'un brun si banal, mais elle a l'air tellement calme aujourd'hui. Alors qu'elle va bientôt mourir et renaître, elle n'est même pas consciente de ce qui va lui arriver. Elle a presque son âge et elle respire encore, comme font les gens vivants... Comment s'appelle cette femme ? Peu importe, il faut la sortir de là ! Il regarde la fenêtre : premier étage seulement. Il ne sait pas comment il aurait réagit si elle avait été au troisième, mais dans le cas présent elle ne l'est pas. Alors il va sauter et la sortir d'ici.
De toute façon elle n'aura pas mal, elle est presque morte. Et lui... Et bien lui, tant pis, il fera avec : se casser une jambe ne l'effraie pas.
Presque sans réfléchir, il ouvre grand la fenêtre et enlève les fils et les aiguilles. Pourquoi dans ce sens là ? Par hâte de se sauver, il réagit de façon désordonnée. Elle est presque belle sans les fils qui la maintiennent en vie. Vite ! Il faut l’emmener dans le champ ! Sinon l’âme risque de partir pour aller là où Franz ne sait pas les prendre. Il se souvient du secourisme appris cher les scouts... Il sait comment prendre un humain sans le blesser. Franz prends délicatement la femme sans nom et sans cerveau dans ses bras. Un peu déséquilibré par son poids, il recommence à réfléchir à la vue du trottoir. C'est haut. Non, il n'a pas peur, mais c'est haut. La femme sans nom dans ses bras, il la sent respirer. Elle n'est même pas froide comme il le pensait, elle est toujours vivante. C'est quand elle deviendra froide qu'il n'y aura plus de raison de courir. L’âme se serra sauvée.
Il retient son souffle. Il saute. Franz est jeune, mais il n'est pas gymnaste. Il n'atterrit pas sur ses pieds et il tombe, évidement. La femme aussi tombe, Franz l'a lâché sans le vouloir quant son genou a prit un coup. Elle roule par terre, s’arrête contre un parcmètre et reste couchée dans la rue, juste devant l’hôpital... Il a mal mais ignore volontairement la douleur, il reprend dans ses bras cette femme qui ne pense plus et court le plus vite possible. le plus vite qu'il peut pour qu'on lui pose pas de question, pour ne pas que l'âme s'envole, et parce qu'il a peur de penser à l'homme de l’hôpital et de changer d'avis...

Pas une seconde il ne s'est arrêté de courir, il transporte une morte encore chaude dans ses bras, mais personne ne l'a arrêté. Il regarde le champ, vide. Il regarde la femme, morte. Il se regarderait bien lui-même pour savoir ce qu'il penserait de lui, pour savoir par quel mot il pourrait se représenter. Le mot ridicule lui vient à l’esprit, mais il s'interdit de se cataloguer ainsi. Il doit choisir : écœurant ou courageux, mais pas ridicule. Pas inexistant. Il arrive à son ordinateur, et pose la femme par terre en vérifiant qu'elle respire encore. Oui, c'est bon, l’âme n'est pas partie. Il couche bien à plat la femme en robe d’hôpital. Il la couche pour trouver plus facilement ou est l’âme, et aussi pour que le sang circule bien et qu'elle n'ai aucun mal à respirer. Il ne sait pas encore le temps que va prendre la localisation de l’âme. Il lui plante une vingtaine d'aiguilles dans la peau, peut être plus qu'avant qu'il ne la libère de l’hôpital.
Il s’installe debout à son ordinateur, car il n'a pas apporter de siège, et essaye de localiser ce qu'on pourrait appeler une âme. Il cherche, va vérifier toutes les 10 minutes que le corps est encore en vie, puis retourne chercher. Il a prévu et fabriquer un appareil pour décomposer un corps en énergie, et un autre appareil qui scanne l’intérieur du corps... C'est grâce à lui qu'il va trouver ce qu'il cherche, et c'est grâce à l'autre qu'il fera totalement disparaître le corps. C'est assez dangereux, car un corps libère beaucoup d’énergie, voilà pourquoi il laissera le corps se décomposer lentement, en trois heures. La nuit tombe déjà, et dans la pénombre, il lui vient la crainte stupide que cette femme se réveille. Elle est encore vivante après tout... Il lui semble d’ailleurs étrange qu'elle le reste aussi longtemps. Dieu serait-il de son coté ? si sa mère savait ça...
Voilà un élément bizarre ! Il ne correspond à rien qu'il connaisse et ne semble pas avoir de fonction précise... Il le télécharge si ce mot peut s’appliquer à un corps, et au lieu de regarder la numérisation de ce qu'il pense être une âme, il va vérifier que son cadavre est toujours en vie.
Le cœur bat de plus en plus lentement... Puis la femme sans nom, sans cerveau et maintenant sans âme arrête de respirer. Est ce que dieu a voulu lui donner une leçon en prenant l'âme avant lui, ou est ce qu'il a réellement volé un élément important, vital pour ce corps ? La femme est toujours couchée. Elle se meure et n'a même pas un sursaut. Elle n'en aura plus maintenant : elle est morte. Franz espère de tout son cœur que son âme ne vient pas de s'envoler, mais qu'elle est au contraire bien à l'abris dans son ordinateur. Il vérifierait bien tout de suite, mais il ne peut pas : pour le moment le corps doit disparaître. Il enclenche la transformation, et laisse ce corps sans vie, ainsi que son matériel de récupération des âmes se transformer en quelques atomes insaisissables. Il a déjà eu beaucoup de chance aujourd'hui, alors si la transplantation de l'âme ne fonctionne pas, elle ne fonctionnera jamais, et si elle ne fonctionne pas, il n'a pas de raison de garder cette machine. Dans trois heures il n'y aura plus aucune trace de lui. La seule trace qu'il restera sera cette poupée virtuelle avec une âme à l’intérieur... Une véritable humaine virtuelle en somme. Il n'a pas crée la vie, mais dans trois heures il va assister à sa naissance, et au fond c'est tout ce qu'il voulait.
Sa mère avait raison, mais il comprend enfin que cela n'a pas d'importance.
Franz sent les radiations du corps qui se décompose. Il reste assis dans l'herbe pendant trois heures. Il ne s’ennuie pas, il regarde le corps disparaître lentement dans la nature. Elle n'a plus aucune importance maintenant, en considérant qu'elle en eut un jour. Quand la dernière particule a effectué sa transformation, Franz est toujours là, il regarde. Il ne regarde plus que l'herbe maintenant, mais il reste immobile devant. Il se relève pour éteindre son transformateur, pour ne pas risquer que celui ci fasse un trou dans la terre et qu'on puisse remarquer un passage. Il sort d'un seul coup de la transe dans laquelle il était plongé. Vite, il faut aller réveiller l'âme ! Pourquoi vite ? Parce qu'il est pressé tout simplement, pourquoi se le cacherait-il ? Il se met à genoux dans l'herbe, sans se préoccuper de tacher son pantalon. Après tout, il n'en a pas changer depuis trois jours, alors ce n'est pas un peu d'herbe qui influencera son état de propreté ! Son programme s’allume, il clique et sa poupée virtuelle apparaît, les yeux fermés. Elle en ouvre un, puis un autre. Pourquoi pas les deux à la fois? Quelle importance ! Qu'elle les ouvre ! Elle ouvre un oeil, puis un autre. Puis le regarde fixement. Puis ouvre la bouche. Puis... Plus rien. A la vision de sa poupée virtuelle devenue vivante se soustrait un écran noir. La batterie ! Depuis le temps qu'il est dans ce champ il n'a plus de batterie ! Il savait bien qu'il aurait du penser à récupérer l’énergie évacuée par le cadavre !
Franz replie son ordinateur portable, tout ce qui est encore à lui dans ce champ, il le prend sous son bras, puis se remet à courir vers son hôtel. Il ne vit pas très loin, deux kilomètres tout au plus, mais avec un ordinateur portable de près de 5 kilos, et au pas de courses, deux kilomètres sont tout de même épuisant. Surtout que Franz n'est pas des plus sportifs... C'est dans un état lamentable, mais surexcité, qu'il franchit la porte de son hôtel. Il croise le propriétaire, probablement prêt à aller dépenser l'argent des loyers dans un bar quelconque. Celui ci ne l'a pas vu depuis plus de six mois, mais Franz ne le salut pas, n'émet aucun son pour lui, et ne l'a peut être même pas remarqué. Très vite il rentre dans sa chambre, branche son ordinateur, et rallume son programme. L’ordinateur est long à démarrer, le programme s’allume, il songe qu'il lui faudra trouver un logo pour les prochaines ouvertures.
De nouveau sa poupée virtuelle ouvre les yeux, les deux cette fois, du premier coup. Elle le regarde, elle cligne des yeux. C'est magnifique. Elle a tous les détails d'un être humain. Elle ouvre la bouche pour parler, et Franz se demande déjà ce qu'elle va dire. Il espère de tout son cœur ne pas réentendre la voix métallique de son programme de conversation. Il espère réellement ne plus jamais l'entendre.
Elle ouvre la bouche, puis la referme. Sans rien dire. Elle le regarde toujours, elle sourit. Elle est vivante, évidement... Elle ne parle pas, mais elle est vivante. Elle a exactement la même apparence que le programme de conversation, et dans le même corps, mais un air indéfinissable prouve qu'elle est vivante. Comme Franz, même si on pourrait en douter quelquefois. Franz ne comprend plus comment il a pu penser que la vie ne passait que par la parole. Comment a-t-il pu penser que ses programmes de conversation était vivant, puisqu'ils parlaient ? Cette fille, elle est humaine, et vivante et elle n'a pas besoin de lui prouver, alors elle ne dit rien.
Franz se ressaisit bien vite de ces pensées poétiques sur l'âme humaine, et avec plus de réflexion vient à la conclusion que cette fille ne sait pas parler. Puisque qu'elle n'a pas de mémoire, elle ne connaît aucun mots, elle a besoin de les apprendre. Alors, il va devoir lui parler ? Oui... Elle ne répondra pas, mais il va devoir parler, tout seul. Non ! Pas tout seul, juste parler a quelqu'un de vivant qui l’écoutera sans rien dire, pour apprendre.
- Salut... Bredouille-t-il avec un petit signe de la main.
La fille sourit. Un geste instinctif, incontrôlé et amical. Elle a sûrement compris ses intentions pacifiques. Ou alors simplement elle ignore l’agressivité.
- Je m'appelle Franz, Franz Hopper, mais mon nom de famille n'est pas important, c'est juste le nom de mon père... En général, mes amis m'appelle Franz tout court.
Ses amis ? Il n'arrive pas à croire lui-même à une énormité pareille. Il vient à peine d'animer cette fille que déjà il lui ment ? c'est ridicule...
- Enfin, je suppose que c'est ce qu'ils feraient si j'en avais... Après tout, les amis s'appellent par leurs prénoms non ?


- Je ne sais pas quoi te dire... Je ne sais même pas si tu me comprends en fait... Si ça se trouve, c'est du charabia pour toi... Et si ça se trouve, j'ai complètement raté ma création... Tu pourrais remuer un peu la tête pour que je sache si tu me comprends ? s'il te plaît remue la main, cligne des yeux... N’importe quoi ! Ca me déprime de ne pas te voir réagir... J'irai bien me coucher mais je n'ose pas, je sais qu'il faut que je continu à te parler... Te parler de n'importe quoi pendant des jours et des jours...

- C'est un tournevis, c'est en grande partie grâce à un tournevis que j'ai construit la machine pour te rendre vivante. Un tournevis sert à... Attends je vais chercher un truc. Voilà ! Ce petit truc c’est une vis, tu la mets de cette façon et normalement dans un trou un peu plus petit que son diamètre, pour que le matériau que tu visse tienne bien. Tu peux te servir d'un clou aussi, mais en général ils tiennent moins bien et surtout ils ne transpercent pas le métal. Les vis non plus remarque. Quant tu as du métal, soit tu prépare des trous légèrement plus petits que le diamètre d'une vis, soit tu te sers des soudures, c'est ce qu'il y a de plus solide. Les soudures c’est quand tu attache deux morceaux de métal en les fondant un peu, pour qu'il ne fasse plus qu'une seule pièce de métal et donc qu'ils restent bien ensemble...

- Oui excuse moi, je vais te l'expliquer aussi ! C'est un casse-croûte, et c'est ce qu’on mange quand on n'a pas envie de passer du temps à cuisiner. Parce qu'on a plus important à faire par exemple ! Attend on va le décomposer pour voir. Alors ça c'est le pain, c'est réalisé à base de farine, la farine c'est des grains de blé écrasés. Je te trouverai une photo de blé tout à l'heure. Ça c'est du fromage, on le fabrique avec du lait de vache... Le lait c'est un peu compliquer à expliquer... C'est le liquide qui sort de femelles mammifères pour nourrir leurs petits... Et nous, on récolte celui de la vache et celui de quelques autres espèces aussi. Et ensuite on le met bien au frais sans le stériliser dans une cave, et au bout d'un moment l’eau s'en va et le reste s'est transformé en fromage ! C’est drôle, oui. J’aime bien te voir sourire, tu es tellement jolie... ça c'est une tomate ! Enfin seulement une tranche, je vais chercher une tomate entière pour que tu vois ce que c'est. Regarde c'est tout rouge et on peut la manger si on veut... Enfin moi personnellement je n'aime pas trop manger des tomates entière parce qu'elles me dégoulinent sur le menton après... Bon d'accord j’essaye ! Tu vois j'en ai partout ! Je sais que c'est pas propre de s'essuyer avec son tee-shirt, mais je me changerai ce soir et après je devrais le laver, alors autant qu'il soit vraiment sale !

- Et ce jour là, je suis rentré à la maison avec plein de bleu partout... Mais il le fallait tu comprends, sinon comment j'aurais défendu mon honneur ? Ma mère ne comprenait pas, alors elle m'a disputé... Tient d’ailleurs je t'ai déjà parler de ma mère ? C’est tout simplement un monstre ! oui je sais, je parle comme un gosse ! Mais je la vois de la même manière que je la voyais à cette époque... Peut être même pire maintenant, parce que lorsque j'étais enfant, je ne comprenais pas tout. Si un jour j'ai un enfant, ce qui m’étonnerait beaucoup, je ferai tout pour qu'il ne supporte pas ça... Je ne le laisserai jamais à une femme ignoble comme mon père. Lui non plus, il ne pouvait plus supporter ma mère, mais il ne s'est pas sentit capable d'assumer la charge d'un bébé... Et en y réfléchissant bien, c'est possible que ma mère n'ai pas voulu en supporter la charge non plus... Elle disait tout le temps que parce que j'étais trop méchant, elle n'aurait plus jamais d'autres enfants et qu'à cause de moi elle serait malheureuse parce qu'elle voulait une gentille petite fille. Elle disait qu'elle avait peur d'avoir encore un monstre comme moi... Je l'ai cru durant une dizaine d'années, mais quand je suis devenu adolescent j'ai compris qu'elle était simplement mauvaise. C'est pour cette raison que j’ai fugué et que j'ai eu tellement de problèmes avec les gens par la suite... Enfin j'imagine. Là c'était la version ou rien n'est de ma faute. Mais même si je sais bien que beaucoup est du a ma mère, je suis quand même un peu diffèrent des autres... Les médecins disaient que j'étais surdoué, je n'y croyais pas parce que maman m'assurais que c’était des conneries et que j'étais complètement stupide... C'est un psychologue qui m'a convaincu du contraire et aussi d'entrer à la fac d'informatique quant j'avais 15 ans. Je ne plus vécu cher ma mère à partir de ce moment là. J’avais déjà fugué une dizaine de fois.

- Oui je sais, il est déjà trois heures et je suis avec toi depuis 7 heures du matin... Mais comme tu ne dors pas j'ai un peu de scrupule à te laisser tout seule pendant toute la nuit ! Je baille mais je ne suis pas vraiment fatigué, je t'assure. Arrête de me faire des signes je reste je te dis ! Merci... Je t'adore aussi... C'est pour ça que je reste... Non je ne suis pas fatigué quant même ! Tu ne m'auras pas ! J’ai dit que j'allais te parler de la religion alors je le ferai ! La religion est un vaste sujet... Mais en gros c'est simple, l'idée consiste en croire qu'un être supérieur au êtres humains existe. Après, ce supérieur prend plein de noms et de formes différentes ! Ma mère croyait en Dieu et m'emmenait à l’église tous les dimanches. Je ne sais pas vraiment si je crois en Dieu... Après tout si il n'y avait rien de supérieur est-ce que ce serait grave ? Ma mère pensait sûrement que oui, mais moi je vit plutôt bien sans savoir et sans tout comprendre. On dirait que certains hasards, ou moments sont assemblés comme avec une autre volonté, mais souvent tout se passe si mal... Je ne vois pas pourquoi si il y a quelqu’un de supérieur il nous rend aussi malheureux... Mais peut être qu'il nous déteste, si il est si supérieur il doit nous mépriser... Il m'arrive souvent de mépriser des gens stupides, alors ce serais c'est exactement pareil en mille fois plus grand. Ça expliquerait tout. Oui, moi aussi je trouve que très compliqué pour pas grand chose, et c'est pour ça que je n'ai pas d'avis définitif et que je change aussi souvent que la direction des événements, c'est à dire si ils sont en ma faveur ou non. Ça peut paraître hypocrite, mais au fond si il n'existe pas, qui s'en soucie ? Tu es bien la seule personne à qui j'ai parler de religion... Même aux psychologues que j'ai rencontrés, je n'ai jamais parler de la fascination dérangeante de ma mère... Dit moi ? J’ai le cerveau qui s’empâte... Je n'arrive plus à penser correctement... Tu m'en voudrais si j'allais me coucher ? Non, je m'en doutais en fait, ce n'est pas ton genre ! Je te promets que je reviens demain le plus tôt possible ! Dès mon réveil j’allumerai l’écran ! A tout à l'heure, je te laisse allumée pour cogiter tout ce que je t'ai raconté aujourd'hui !

- Tu sais, quant j'ai remarqué que je n'avais pas réussi à créer la vie de toutes pièces, j'ai reçu comme une baffe. C’était surtout une leçon d’humilité je crois, j'avais sûrement dépasser les bornes et j'ai été remis à ma place. Je dois t’embêter avec toutes mes pensées non? Non? Je vais arrêter quant même parce que je réfléchit trop après, et que c'est pas bon pour moi ! Tu es tellement jolie quant tu rigole... Non ne rougit pas c'est vrai je t'assure ! Parlons d'un sujet plus léger ! Tu sais ce que je me suis dit hier ? Tu dois te sentir un peu à l’étroit là où tu es... Je vais te créer un monde avec plein de paysages différents ! Ne me regarde pas de cette façon, je suis sur que j'arriverai à le programmer. Je vais te trouver des photos de paysage et tu me dis lesquels tu préfère et ensuite, avec un programme de 3D partagé on fera une maquette tous les deux ! Ça te ferait plaisir ? Je suis content alors ! Tu pourras te promener de cette façon, parce que là, c'est tout noir et ça ne donne vraiment pas envie de se balader... Tu verra je te mettrais de l'eau bien transparente. Comme celle que je bois oui ! Je ne sais pas si tu la sentiras, mais tu pourras la toucher et la voir de très près. Je vais essayer d’intégrer quant même une sensation de température, pour que tu sentes le froid de l'eau ! Je sais que j'ai l'air de partir dans un délire, mais je suis sur que j'arriverai à le programmer en quatre ou cinq semaines... J'irai acheter un deuxième écran demain, pour pouvoir travailler dessus pendant que je suis avec toi. Parce que si la programmation me prendra cinq semaines, c'est à temps plein, et je ne supporterai pas de ne pas te voir pendant plus d'une journée... C'est étrange n'est ce pas ? C’est étrange d'avoir besoin d'un autre être humain, alors que ça n'a pas l'air indispensable... Est ce tu a la même impression ? Ha bon... ça m'étonne qu'on puisse avoir besoin de moi... J'imagine que c'est parce qu'on est ami ! Non je ne rougi pas ! Toi si part contre ! D’ailleurs tient ! Tu sais quoi ? En attendant que ce soit fini je vais déplacer ma table vers la fenêtre, ainsi je l'aurai dans le dos et toi tu pourras regarder ! C’est beau, surtout en cette saison, il y a de la neige partout... C'est beau la neige, c'est tout blanc ! J’en mettrais dans ton monde si tu veux ! Une grande étendu de glace avec de l'eau froide... Le glace c'est de l'eau très froide qui est carrément devenue solide... Je mettrais de la neige, de la glace et de l'eau... Regarde, comme sur cette photo. C'est la banquise, il n'y aura pas de pingouins chez toi, du moins pas tout de suite, mais je dois pouvoir programmer des imitations assez facilement. Je m'occuperai de peupler ton monde dès qu'il sera fini. Dit moi tu pense qu'on devrait l’appeler comment ?
- Je ne sais pas.

Trois semaines était passée depuis la première fois qu'elle avait ouvert les yeux. Aujourd'hui après trois semaine d'un muet dialogue, elle disait ses premiers mots. Franz savait que ce moment arriverait, mais il ne pensait absolument pas que ces quelques mots le retourneraient autant. Sans qu'ils puissent les contrôler, des larmes lui venaient aux yeux. Il n'avait jamais pleurer devant personne. Et jamais il ne s'était sentit aussi heureux d'entendre quelqu'un parler... C'est grâce à lui que cette femme existe, et il n'en ressent aucune fierté, mais il est tellement content pourtant...
- Tu sais... Bafouille-t-il.
Il s’arrête en cours de phrase. Que dire maintenant ? Il lui semble qu'il a déjà tout dit.
- Je t'aime tellement...
Il lâche ça sans réfléchir, sans le vouloir. Il passe sa main sur ses yeux et articule :
- Depuis quand tu parle ?
elle le regarde, légèrement surprise mais visiblement émue et lui répond un peu honteuse :
- Depuis deux semaines déjà, mais tu avais tellement de choses à dire... J'ai préféré te laisser parler encore un peu.

Sonic Hachelle-Bee
25/04/07 à 23:41
Je m'attendais pas à une suite comme celle là ^^

Assez glauque l'histoire de la femme en mort cérébrale... Elle s'est fait traîner dans un champ perdu à moitié morte, c'est dur de s'imaginer la scène. Irréaliste, mais c'est normal ^^ Après, sauter du 1er étage, c'est effectivement pas si haut ^^ (par expérience) Ca dépend de la hauteur entre 2 étages quand même ^^

L'expérience ressemble aux premières étapes de la virtualisation... manque la dématérialisation du corps et le retour sur Terre :p

J'ai plutôt aimé la fin ou Franz parle tout seul. Finalement j'ai l'impression que c'est toi même qui écrit à travers les paroles de Franz, une façon subtile de dire ce que l'on pense. Ca m'arrive aussi de me poser un tas de questions de philo comme ça, en particulier sur les religions, Dieu, la vie, la matière et le but de l'Univers. Et je crois même savoir d'où tu tiens l'idée de la tomate :p

Sympa ^^ L'univers 3D me fait penser à Lyoko. Avec le ptit clin d'oeil a Odd qui a froid quand il trempe la pointe du pied dans l'eau dans un épisode. Une façon d'expliquer qu'il y a de la température sur Lyoko XD J'ai raison? :p

Typy
16/11/07 à 19:50
Chapitre 3

Après que Franz lui ai expliqué que les gens vivants se nommaient par leurs prénoms, la poupée virtuelle décida de s'appeler Lyndie. Selon elle, ce mot représentait une rondelle de citron tombée dans un verre d'eau, l'été.
Comme promit, Franz entama la programmation d'animaux virtuels, et commença par le pingouin, le préféré de Lyndie.
- Franz c'est magnifique !
Dans le territoire banquise, Franz a affiché sans attendre les avancements du projet, même si n'est encore qu'au stade holographique. Lyndie joue avec l'enveloppe du pingouin et Franz s'occupe déjà du programme d'intelligence artificielle. Bien qu'il soit content que Lyndie soit contente, il veut terminer le pingouin entièrement le plus vite possible. Pour qu'elle soit encore plus contente. Elle passe sa main dans l'hologramme, pour projeter les images sur sa propre peau. Il la regarde d'un oeil discret et soupir d'affection, tandis qu'il termine la liaison entre le programme d'intelligence artificielle et l'enveloppe virtuelle. Pendant ce temps, Lyndie s'amuse à jeter de l'eau sur le pingouin pour que l'image se brouille. L'eau dégouline sur son enveloppe corporelle sans qu'elle s'en rende compte.
- Lyndie ?
Elle relève la tête.
- Oui ? Tu as besoin de moi ?
- J'ai fini !
- Déjà ? C'est génial ! Montre-moi vite !
Franz lance le nouveau programme et l'intègre au paradis virtuel. L'hologramme ne disparaît pas, mais Lyndie n'y prête plus attention puisqu'à coté d'elle se virtualise un petit animal donc le ventre tout blanc se marie harmonieusement avec le décor, et dont le pelage noir contraste parfaitement avec ce qui l'entoure. Elle attend sans y toucher jusqu'à ce qu'il soit totalement pixelisé, ce qui dure bien une trentaine de seconde. Puis elle tend une main vers le pingouin, pour le caresser.
- Ca te fait plaisir? Demande Franz, plus par réflexe que par interrogation, étant donné qu'il a un visuel permanent de ce que fait Lyndie.
- Oui beaucoup ! Merci Franz ! il est tellement mignon...
Elle le caresse toujours, l'animal programmé réagit comme un vrai et émet une sorte de ronronnement.
- Trois jours de travail mais ça valait la peine je trouve !
- Je trouve aussi ! Dit moi Franz, combien de jours tu avais mis pour me faire ?
- Pour faire ton apparence j'avais mis au moins une semaine... le plus dur, c'était les cheveux, ils devaient souples et bouger à tes mouvements. Pour le reste ça m'a pris beaucoup plus de temps...
Lyndie regarde ses cheveux quant une idée amusante lui vint :
- Tu saurais teindre en rose les poils du pingouin ?
- Je peux tout faire !
D'accord, ce n'est pas vrai, mais il aime tellement la voir rire, et ça la fait tellement rire de le voir faire le beau pour elle. Il pianote quelque chose, change quelques chiffres dans une série de codes couleur, et en moins de deux minutes termine son opération de coiffure par un appui sur la touche entrée.
- Pour mademoiselle !
Lyndie vois le bébé pingouin dans ses bras se teindre pixel par pixel. A la place de son pelage sombre apparaît un pelage dans les tons roses, légèrement violet par endroit, mais toujours pale, pour ne pas trop contraster avec le blanc.
- Wouha ! Ce n'est pas ce qu'il y a de mieux pour le camouflage, mais c'est tellement joli ! Houla, il commence à être tard... tu va aller dormir ?
- Tu me jette de ton territoire ? demande il amusé
Elle lui fait remarquer qu'il est cinq heures du matin.
- Justement ! Et si je ne dormais pas de la nuit ?
- La dernière fois que tu as dit ça tu es parti à 11 heures.
- Tu m'avais forcé !
- Tu ne tenais plus debout !
- Mais si puisque j'étais encore là !
- Tu venais de me sortir une phrase en parfait charabia ! Aller houst au lit ! Je veux que tu sois en forme demain matin !
Franz se résigne avec le sourire et lui souhaite une bonne soirée et un bon amusement.
- Merci !
Franz éteint la camera, et part chercher son pyjama dans le silence complet. C'est seulement lorsque sa tête est coincée sous un tee-shirt que Lyndie recommence à parler :
- Dit moi Franz, avant de partir, tu pourrais me dire si c'est possible de faire le contraire de ce que tu as fais avec mon âme ? Tu sais... faire passer quelque chose de l'état virtuel à l'état réel... enfin je me demande juste ça comme ça tu sais ! Passe une bonne nuit !
Lyndie éteint l'écran. Franz soulève son haut de pyjama, et devant l'écran noir clignotant, demeure perplexe.

Possible ? De transformer quelque chose de virtuel en quelque chose de réel? Franz ne sait pas. Non c'est impossible, soit une matière existe, soit elle n'existe pas. Mais si ce quelque chose est dans son ordinateur, c'est pourtant qu'il existe. Alors il faudrait juste lui faire changer de forme ? Peut-être. Mais pourquoi a elle demandé ça ? Est-ce qu'elle pense vraiment que Franz pourrait la faire devenir une humaine ? Franz se surprend à imaginer ce que serai sa vie si Lyndie était humaine... d'accord, elle est déjà humaine, mais si... il ne sait pas comment définir ça. Si il pouvait la toucher, l'entendre parler, la voir dormir... non c'est idiot ! De la même manière qu'il ne peut pas créer une âme, il ne peut pas créer un corps. Même en inversant le processus de désintégration. Quoique. Peut être que... non il doit arrêter d'y penser tout de suite. Si il y pensait trop il pourrait se mettre à espérer, et il se décevrait tout seul, car il sait bien que ce n'est pas possible. Et elle, qui l'empêchera d'être déçue ? Il repense à l'âme de Lyndie qu'il a eu tellement de mal a obtenir. Il sait bien que c'est la principale partie d'elle. Il lui faudrait juste créer un corps, et mettre l'âme dans ce corps, puis le mettre en état de marche... c'est très dangereux, il risquera de perdre Lyndie si jamais il ne pouvait pas revenir en arrière... non, il pourrait faire une sauvegarde. Cette pensée lui serre le coeur. Imaginer son amie en double, et savoir qu'au fond elle n'est qu'un programme informatique copiable... Lyndie est bien plus que ça, et il le sait, mais il ne peut pas nier qu'elle est copiable a l'infini. C'est si peu de chose une âme, lorsqu'on en a déjà un exemplaire. Mais celle de Lyndie est tellement plus importante que les autres... peut être que si il trouvait de la matière... non c'est idiot. Il pourrait peut être créer de la matière à partir de rien. Peut être pourrait-il aussi transférer l'âme de sa Lyndie dans un autre corps. Il repense maintenant a la morte de l'hôpital, quant il a serré dans ses bas son corps inerte, qui contenait l'âme de sa future Lyndie... rien que d'imaginer la remettre dans un corps inerte il se sent mal. Non. Si Lyndie doit avoir un corps, elle l'aura pour elle seule, et personne n'aura déjà mis son âme dedans. D'autant plus qu'un corps sans âme est forcement en mauvais état. Et Lyndie n'aurait plus les beaux cheveux rose qu'elle aime tant. Cette raison est sûrement de moindre importance, mais elle est vraie.
Quelque chose d'instinctif dans son cerveau lui dit que c'est possible, mais il sait surtout qu'il doit laisser cet instinct le submerger pour savoir précisément comment faire. Et c'est en dormant à moitié, et sans réfléchir à la portée morale de ses actes que Hopper trouve la solution qu'il sait déjà existante. Si ça se trouve, Franz va peut être se réveiller en comprenant que c'est impossible, que ça nécessite un meurtre, ou que ça ferait prendre un risque énorme a Lyndie... pour l'instant il ne réfléchit plus comme ça. Il évalue juste les conditions nécessaires pour fabriquer un corps avec pour modèle une image virtuelle.
Ça nécessiterait une énergie colossale, et ça en expulserait énormément aussi... il faudrait un caisson pour protéger les corps de cette immense énergie. Sans caisson, Lyndie serait désintégré. Un caisson de forme arrondie, pour que l'énergie glisse mieux. carré il exploserait, explosant au passage le corps. Et plat... non, ça c'est tordu, laisse tomber Franz. Ce genre de caisson coûterait cher. Il en faudrait plusieurs, pour évacuer l'énergie. Il faudrait également une puissance de calcul phénoménale. Un énorme calculateur. Un supercalculateur... oui, un supercalculateur, comme celui de sa fac ! Comment payer tout ça ? Il existe bien assez d'argent pour ça. Il n'est simplement pas encore a lui. Il faudrait également beaucoup de place. Louer un bâtiment est le mieux, mais tellement peu discret. D'autant plus que le propriétaire se demanderait d'où lui vient cet argent. Il lui faut un grand lieu, vide, ou personne ne viens et d'où il peut faire du bruit et des allés et venu fréquentes. Il cherchera dès demain un endroit comme celui ci. Sans le dire à Lyndie, il ne veut pas lui faire de faux espoirs. Elle s'en est déjà trop fait toute seule. Il trouvera un prétexte... il dira que son propriétaire avais voulu lui parler et l'avais monopoliser... oui il lui dira ça. Franz jette un regard vers son réveil qui indique 6h23... soudain, il réalise qu'il est libre. non pas qu'il ne le fut pas d'habitude. Au fond, il cherche un prétexte mais il sait bien que ce n'est pas la peine. il sais bien que même si il n'arrivais qu'a vingt heures, Lyndie ne lui dirai rien. Bien sur, elle poserait une question : "tient? Ou était tu?" Mais elle n'insisterait pas si il l'évitait. Elle ne comprendrait pas mais elle accepterait. Lyndie a un caractère facile et elle aime à faire comme si le temps ne passait pas, comme si en tant qu'être virtuelle la vie était éternelle. Franz sait bien que ce n'est pas vrai et qu'elle sent le temps passer tout comme lui, mais pourtant il apprécie cette envie qu'elle a de faire semblant. Lyndie, il ne lui viendrait jamais d'envie parce que c'est le moment, ou parce qu'il ne faut pas perdre son temps... aujourd'hui elle a envie de venir au cotés de Franz, et c'est... c'est pour être avec lui justement. mais si elle en a envie aujourd'hui, c'est juste parce qu'elle n'y avait pas pensé auparavant, juste parce que cette idée est arrivée subitement, et qu'elle lui a plu...
Mais tout de même : si il sort maintenant personne ne lui dira rien, personne ne le verrait et personne ne se ferait de faux espoirs. Sauf lui peut être. Franz sort de son lit et met un pull, puis songe qu'il devrait se rhabiller. Ceci fait, il prend une inspiration et ouvre la porte, pour partir à la recherche d'un lieu pour accueillir son projet de supercalculateur.

la température se situe entre 10 ou 5 degrés et pourtant, ça fait le troisième groupe qu'il croise. Qu'est ce que les gens font dehors par ce temps ? Deux personnes sur le trottoir d'en face marchent main dans la main. Elles ne l'on pas vu, et elles ne l'auraient pas vu même si il avait ressemblé à eu la peau verte à pois jaune. Certains gens ont autre chose à penser. Le groupe d'avant l'avait vu, c'était quelques jeunes, enfin, de son âge... Franz se sent toujours un peu plus vieux qu'il ne l'est, mais ces gens qu'il a vu passer tout à l'heure n'avaient pas beaucoup moins que 25 ans... ils l'ont regardé, ils ne doivent pas avoir l'habitude de voir des hommes seuls dans les rues de paris, qui marchent lentement et sans manteau alors qu'il fait froid. Le groupe d'avant c'était trois personnes qui avaient bu. Ils se sont arrêtés, alors que Franz était sur le même trottoir qu'eux et ils l'avaient dévisagé. Franz n'aime pas qu'on le regarde. C'est diffèrent quant c'est Lyndie bien sur, mais le regard des être humains le gêne. il avais continué sa route, en essayant de faire comme si il n'avais pas remarquer qu'il était lourdement observé. En y réfléchissant maintenant, croiser trois hommes complètement saouls en pleine nuit devrait être inquiétant, mais Franz n'a jamais eu peur des autres. Au contraire, le plus souvent il les méprisait. il ne pense pas longtemps au personnes qu'il a vu passer, ses réflexions le portent plutôt sur la place dont il aura besoin pour héberger son supercalculateur. Ça prendra une certaine place en hauteur. existe il vraiment un endroit dans la ville qui soit assez grand ? Il se sent légèrement découragé : si un endroit assez grand existe, il n'est sûrement pas abandonné... peut être devrait il se résoudre à louer un bâtiment ? Mais forcement si il louait, on lui demanderait des comptes... Franz marche toujours. Six mètres de hauteur, deux étages... il lui faudrait un entrepôt, un loft, une usine au moins. Un entrepôt désaffecté, ça coûterai combien ? Non décidément il a trop peur que quelqu'un découvre ce qu'il fait... pourquoi ? Il ne fait rien de mal. Enfin si, il a fait du mal, mais on ne pourrait pas retrouver de trace de ce qu'il a fait en sachant ce qu'il veut faire maintenant. oui mais en même temps, même si il sait qu'il ne fait plus vraiment de mal, il sais aussi que ça va déranger certaine personnes. Et que des gens s'intéresseront à lui... cette perspective lui fait peur. Pas beaucoup, mais ça lui inspire une légère crainte : il n'a pas l'habitude. Si une seule personne venait à apprendre l'existence de Lyndie, mais en plus le projet fou de Franz, il ne pourrait pas le laisser et s'en désintéresser. Et il serait dans ses pattes, et il en parlerait, et d'autres gens seraient dans ses pattes. Et bien sur, Franz serait obligé de communiquer avec tous ces gens là... parce qu'en fait c'est ça le problème. Franz ne veux pas de contact avec ces gens là. Pourquoi accepterai il maintenant d'être ami avec ceux qui l'ont rejeté ? Et puis ce ne serait pas de l'amitié, juste de la curiosité malsaine. Lyndie est son amie, mais un curieux ne le serai pas. Et il n'a aucune envie de communiquer avec qui que se soit, donc il ne louera pas de bâtiments. La carte des métros de paris se dresse devant lui. il y a encore des gens qui le dévisagent, peut être parce qu'il est tout seul. "Lyndie sera bientôt avec moi" voilà ce qu'il a envie de leur répondre. Mais si il le faisait il passerait pour un fou c'est certain. Ou pire, peut être que personne ne le remarquerai... comment est il arrivé dans le métro? Cette question paraît stupide : il est évident qu'il a marché jusque là et qu'il est descendu... mais comment ? Ou plutôt quant ? Il ne se souvient pas d'avoir fait ce chemin. il est vraiment trop perdu dans ses pensées... il ne crois pas en dieu, mais il ne crois pas non plus au hasard. Alors sans réfléchir, parce qu'il aime faire confiance a ce qui existe peut être, il sort une pièce de sa poche, et achète un billet de métro.
Le métro n'est pas désert. Dedans il y a des hommes en costumes, avec leurs petites valises et leur air lassé, qui vont au dernier jour de travail de leurs semaines. il y en a trois dans son wagon. il y a également cinq jeunes aussi vieux que lui, qui chuchotent dans leur coin. il y a une fille parmi eux, elles n'est pas très jolie. évidement, on peut difficilement avoir l'air fraîche quant on est dans le métro à six heures du matin au lieu d'être dans son lit ? Mademoiselle a l'air d'être une habituée. Franz regarde tour à tour les hommes aux valises, et les jeunes plus vieux que lui. Il les observe comme l'observe le reste du monde. il n'aime pas qu'on lui fasse ça, et il perçois dans leur regard que eux non plus... les jeunes qui sont en groupe, les hommes à la valise qui savent ou il vont, il n'aime pas ça... et Franz non plus. Est-ce là le seul point commun qu'il a avec l'humanité ? Sûrement. En les regardant autant, il voit dans leurs yeux la même lassitude. Pourquoi sont-ils tous lassés pareil ? Pourtant, Lyndie va peut être bientôt venir parmi eux. Pourquoi ils ne sont pas heureux, eux ? Comment font ils pour ne pas réaliser à quel point ils ont de la chance qu'elle existe ? Et si c'était passager ? Peut-être que lui aussi, il va redevenir comme eux, dans quelque temps, ils serra aussi lassé de Lyndie. l'angoisse le prends et dans la quasi immobilité du wagon il se retourne vivement vers la vitre. Il se regarde droit dans les yeux et le plus impartialement qu'il peut, se juge. Non, il n'est pas lassé. Pas lui. Comme si il venait d'apprendre à se connaître, il sait. Et il comprend que quelque chose d'irréversible s'est passé. Il sait que maintenant il a un but et qu'il le mènera a bien, qu'il va trouver un bâtiment, et peu importe où le métro s'arrêtera. Quant on sait ce qu'on veut, on agit avec le hasard, ou contre lui, mais toujours comme on veut.
Il est encore tout seul. Il s'est montré bruyant, ils le regardent, et il n'aime pas ça, tout comme eux. il les regarde à nouveau, sans les scruter, juste par défi. il est tout seul, et il ne sais pas ou il va. Mais maintenant, il sait pourquoi.

Typy
04/12/07 à 10:40
Chapitre 4


Pourquoi fait il toujours plus froid quant le soleil se lève ? Le soleil devrait enlever cette sensation désagréable de froid, mais à la place on dirait qu'il refroidit tout. Le soleil est levé depuis 10 minutes, alors il est environ 8 heures et demie. Franz n'a pas de montre sur lui, mais après avoir passé des années de nuit blanche devant un ordinateur, il sait à quelle heure se lève le soleil. Il fait vraiment froid ! La prochaine fois qu'il partira en expédition nocturne, il prendra un deuxième pull ! La prochaine ? Non, c'est idiot, quel homme censé ferait ça plusieurs fois ? Lui si il le fallait. Mais il ne le faudra pas, puisqu'il a décidé de trouver un bâtiment aujourd'hui. En attendant il a froid. C'est sans importance. Il va bientôt trouver, il en est persuadé. Une idée stupide lui vient. Quoique, pas vraiment stupide, juste affreusement culottée. Bien plus qu'il ne pensait l'être. Les jeunes dans le train de cette nuit auraient sans doute eu le culot nécessaire, mais ça ne leurs auraient servit à rien. Le monde est vraiment mal fait ! Et la seule façon de réparer cette injustice est seulement de décider qu'il peut adresser la parole à quelqu'un ! Non seulement parler, mais en plus raconter des mensonges ! C'est fou le nombre de décision qu'il a prit dans les trois dernières heures ! C'est presque trop demander à Franz. Presque. Ce serai trop, s'il n'avait pas pour motivation les beaux yeux verts de Lyndie... il avale de l'air et sa salive, et se conforte dans son choix : il a une motivation, du courage, et parfaitement le droit d'être culotté, ou ridicule.

Franz oublia la boule de son ventre et commença sa phrase :
- Monsieur, s'il vous plaît ?
- Oui ?
- Je voudrais un exemplaire de ce truc là, s'il vous plaît, et... est ce que vous pourriez me renseigner sur quelque chose ?
le buraliste se retourne et attrape un exemplaire de maison et jardin, pour le poser sur la petite tablette :
- Ca fera un euro trente. Qu'est ce que vous voulez savoir ?
- Mon ami m'a donné rendez vous pour faire de la peinture... vous savez, l'énorme truc, heu le bâtiment ! Ça m'embête un peu, je ne sais pas ou c'est, ni le nom, alors je ne peux pas demander aux gens... mais vous connaissez peut être ?
Le buraliste réfléchit quelques instants. L'espace d'une seconde Franz a peur qu'il découvre la supercherie. Mais finalement, c'est impossible. Il a toute confiance en sa ruse : si le buraliste ne connais pas d'endroit, il le prendra pour un égaré ou pensera simplement ne pas connaître... bref en aucun cas il ne peut imaginer que Franz lui ment, et quant bien même il y penserait, il ne lui dirait jamais tellement ce serait ridicule. Franz n'aura pas à rendre de compte, il est rassuré.
- Vous parlez sûrement de l'ancienne usine Renaud ? C'est un grand bâtiment abandonné. C'est peut être la bas que votre ami vous a donner rendez vous, je vois rien d'autre. C'est deux pâtés de maison plus loin, de ce coté la bas, dit le buraliste en fessant un geste de la main vers la gauche.
- Ca doit être ça ! Lui répond la voie enjouée de Franz. Tenez pour le journal, et merci pour l'information !
Le buraliste regarde Franz s'éloigner en courant. Franz a une pensée pour tous ces gens qui n'ont rien d'autre à faire que d'observer les autres. Il n'en fait pas partit, dieu merci.

Il arrête vite de penser à cet homme pour se concentrer sur sa course. Il n'est encore que 8 heures et demie, et il court pendant environ deux minutes pour arriver sur un pont. Il se sent obligé de s'arrêter pour reprendre son souffle. Pourtant quant il s'enfuyait de l'hôpital, il avait couru bien plus vite et bien plus longtemps. C'était certainement l'adrénaline. Le corps humain est vraiment fascinant. Franz se demande si Lyndie aurai un corps capable de produire de l'adrénaline. Ce sera vital pour elle. Elle ne pourra pas vivre sans fonctionner normalement. Ça va être très dur a fabriquer, Franz décide qu'il étudiera le corps humain dans ses moindres détails, avant de modéliser l'apparence interne. Franz s'arrête donc pour respirer et s'en va sur le coté du pont pour regarder l'eau. Du moins c'est ce qu'il comptait faire avant de buter sur quelque chose. Franz perd l'équilibre mais se rattrape sur la barrière qui sépare cette route de l'eau. Il a butté sur un vieux panneau. Usine Renaud. USINE RENAUD ? Il contracte ses deux mains sur la barrière qui le retenait et à laquelle maintenant il s'agrippe, puis tourne la tête d'un geste vif.
Devant lui s'élève un des bâtiments le plus grand et le plus large qu'il n'a jamais vu : l'usine Renaud s'étend sur presque un kilomètre de longueur et plus de 20 mètres de hauteur. Il ouvre de grands yeux, ébahi.
C'est ça l'usine Renaud ? C'est encore mieux que ce qu'il imaginait ! Ne pensant plus du tout a reprendre son souffle, Franz court vers la porte ouverte. Le pont est long, mais il y arrive. Il arrive en haut d'une immense pièce, en équilibre face au vide, il regarde de haut son nouveau royaume. Il constate il aura toute la place nécessaire pour entreposer du matériel. Peut être même qu'il y a un sous-sol... il descend deux par deux les vieilles marches d'un escalier en métal. Elles font beaucoup de bruit quant les pas pressés de Franz leurs tombent dessus. Il n'y prête pas attention, envahit par l'excitation de sa découverte. A il déjà éprouvé cette sensation ? Il était très excité quant Lyndie a ouvert les yeux, mais il était tellement inquiet qu'il n'avait pas pu profiter entièrement de cette étrange sensation. Pas d'inquiétude aujourd'hui. Son coeur bat très vite, il est heureux. Déjà il fait le tour du propriétaire, au pas de course. Il réparera ce monte-charge là. C'est la preuve qu'il y a au moins un sous-sol. Sans doute aussi grand. Pendant la construction, il mettra les plus gros morceaux sous cette poutre cassée, et les pièces fragiles en dessous de l'escalier. Au sous-sol, il utilisera cet espace pour mettre un ordinateur, pour pouvoir manœuvrer le supercalculateur facilement. Et là bas, continua il, il y a beaucoup de place, il ferra les assemblages ! Il y a très peu de lumière ici. Qu'elle heure est il ? Il regarde avec curiosité le monte-charge, tout en pensant à Lyndie qui l'attends. Il ne peut pas être plus de 9 heures, il lui reste encore du temps pour trouver le moyen de descendre au sous-sol, et surtout le visiter. Franz s'approche du monte-charge, et aperçois entre la cage et la colonne, une échelle de métal toute rouillée. Il faudra la polir, ou la changer. L'espace entre la cage d'ascenseur et la colonne et de cinquante centimètres environ. Il peut passer. Franz va chercher un morceau de métal, sûrement un reste de machine, presque aussi gros que les trois quarts de la cage. Il le traîne à coté du monte-charge et l'escalade à la force de bras, en songeant qu'il est parfaitement prêt à se casser une jambe.

Quinze heures. Franz, a les yeux rivés sur l'écran de son ordinateur. Il ne regarde pas Lyndie, mais le réseau interne d'une banque. Il vient de le pirater, et il sent en lui une grande hésitation. Ce n'est pas honnête, mais c'est sans doute "bien". Il y a peu de temps, ça ne l'aurai pas dérangé. Oui, il a besoin de beaucoup, mais ce n'est rien par rapport à ce que possède cette banque. Et puis c'est pour une bonne cause : Lyndie. Qu'est ce qu'elle en dirait d'ailleurs Lyndie ? Franz n'en a aucune idée , et évitera de lui en parler. Elle pourrait être contre, et donc préférer rester virtuelle... jamais il n'arriverait à trouver autant d'argent honnêtement, c'est sur. Et si il y arrivait, ce serait dans des années. Pourquoi est ce qu'il hésite tellement ? Ces gens là n'en ont pas besoin, et ils ne s'en rendront même pas compte. Franz effleure du bout des doigts les touches sur lesquelles il devrait appuyer. Il n'arrive pas à le faire, il a vraiment peur que Lyndie ne soit pas d'accord avec cette idée. Aller va y, ce sera la dernière fois. Il faut une dernière fois. Franz avale sa salive, mais n'ose plus regarder l'écran, et en appuyant dessus, refait le même chemin sur les touches.
Il ne travaille pas longtemps là dessus, il n'a pas de mal. En moins d'une demi-heure, c'est fini. Pirater une banque, ce n'est rien quant on a déjà piraté une âme. Maintenant que tout est presque prêt, il est quatorze heures. Il établit la communication entre lui et Lyndie. Sur son deuxième écran il la voit, elle a l'air contente.
- Je vois que tu as bien dormit ! Ça me fait plaisir que tu sois reposé !
Il rougit un peu, elle trouve ça mignon. Elle ne sait pas.
Lui dire maintenant? Oui, pourquoi se taire ? Ça ne sert à rien et ça lui fera tellement plaisir. A elle comme à lui. Il se remet bien droit sur son siège, et se tourne pour être bien à son aise.
- J'ai une surprise pour toi. avoue il.
Elle le regarde, sourit et attends. Il a peur de lui dire. Pourtant il ne peut plus reculer : il ne va pas lui inventer une histoire pour rendre crédible sa dernière phrase. Mais même, il a l'impression que lui avouer son projet, c'est s'engager. Et s'engager à la faire venir dans le monde réel, c'est énorme. Il a passer plusieurs mois à fabriquer une âme, il a étudié pendant des années, il y a pensé plus encore. Mais il ne s'était engager à rien. Si il le voulait, il aurait pu tout abandonner du jour au lendemain, il pouvait même abandonner et décider de reprendre le lendemain. Personne ne lui aurait rien dit. Franz découvre avec une joie et une crainte mêlée, la contrainte de ne pas se sentir seul au monde. Il doit lui dire... il ne pourra pas essayer sans la prévenir, c'est certain. Mais si il échoue elle sera très déçue. Est-ce qu'il faut qu'il abandonne ?
- Franz ? Pourquoi tu regarde ton clavier depuis deux minutes ?
- Heu... je... tu as joué avec ton pingouin aujourd'hui ?
Elle penche la tête, étonnée. Mais elle ne pose pas de question et consent à répondre :
- Oui ! Je me demande si il pourrait rapporter la balle comme un chien... je crois que les pingouins ne font pas ça chez vous !
Elle rigole, car elle sait bien que les pingouins ne ramènent rien, et que Franz pourrait tout aussi bien lui programmer un chien.
Franz ne répond pas, il a la gorge noué.
- Franz, ça va ?
- Un pingouin, je ne te promets pas tout de suite, mais quant tu serra dans le monde réel, je pourrai te montrer plein de chiens !
Voilà c'est lâché, c'est à elle de réagir maintenant. Est-ce qu'elle va comprendre ?
- Pardon ?
il ne ravale pas sa salive cette fois et répond d'une traite :
- Je vais te faire venir sur terre.
Sa bouche et ses yeux s'ouvrent de surprise. Est-ce qu'elle est contente ? L'avenir lui dira.
- Hein ? Sur terre ? Tu veux dire, avec toi ? Dans le monde réel ?
Il hoche la tête vivement, et comme son exclamation se transforme en sourire, il est content aussi.


Plus tard, dans la journée, Franz entame les explications pour Lyndie.
- C'est pas très compliqué : c'est un peu comme un téléphone.
- Je n'ai jamais utilisé de téléphone.
- Mais tu sais ce que c'est, et ce n'est pas très compliqué non plus. regarde, je mets ça en marche avant de partir...
- D'accord.
- Je vais à l'usine...
- D'accord.
- Je parle à moins de dix mètres de la radio...
- Et ?
- Et tu m'entends !
- Dans mes oreilles ? Directement ?
- Oui ! C'est génial non ?
- Ca a l'air chouette ! Dit moi, ça va durer longtemps la construction ?
- Quelques mois peut être... mais je vais installer l'ordinateur de la salle de contrôle en premier, pour qu'on puisse discuter ensemble.
- Même avant de réparer l'ascenseur ? Rigole elle.
- Oui même avant ! Lui répond il sur un ton exagérément sérieux tout en souriant. Je pourrai toujours le réparer après ! Ce qui va être dur c'est de monter tout le matériel par l'échelle... ajoute il avec une mimique de réflexion.
Lyndie éclate de rire.
- Répare l'ascenseur avant ! Occupe toi de moi et du reste après !
- Puisque madame insiste...
Il fait une petite révérence. elle se courbe également mais le reprend :
- Mademoiselle, s'il vous plaît !
- Certes, mais jusqu'à quant ?
La demoiselle rougit et Franz la trouve magnifique.
après un blanc de quelques secondes, Franz reparle à contre coeur :
- Bon ! je vais y aller...
- Oui... n'oublie pas la radio ! A dans 30 minutes !
- Trente minutes ?
- tu compte me parler sur le trajet ? Tu va passer pour un fou !
Si tu savais Lyndie. On passe bien plus pour un fou quant on est tout seul que lorsqu'on parle à une radio. il le pense, mais ne lui dira pas, II se contente d'ajouter :
- tu as raison... à tout de suite !

Un boulon par-ci, une soudure par-là, il est sûrement inutile de raconter comment fabriquer un supercalculateur. Mais alors qu'est ce que Franz dit à Lyndie durant tout ce temps ?
- Tu sais ce que je ferais une fois que le supercalculateur sera fini ? j'y installerai ton monde...
- Ca ne servira pas a grand chose quant je ne serai plus dedans.
- C'est vrai, mais tu devras passer encore un peu de temps sur Lyoko, le temps que je fabrique les scanners... et comme l'espace du supercalculateur sera bien plus grand, les territoires s'agrandirons, et ils seront plus jolis !
- Plus jolis ?
- Plus détaillés en fait. Il y aura plus de pixels, ce sera surtout bien pour ton pingouin, en attendant.
Elle sourit, mais elle à surtout hâte d'être dans le monde réel.
- Quant je serai sur terre, on adoptera un pingouin ?
- Il fait trop chaud en France pour les pingouins.
- Ha ?
- Oui, les pingouins ne vivent qu'au pole Nord ou il fait très froid. On en voit jamais par ici.
- Même pas en hiver ?
Franz relève la tête, rigole et regarde Lyndie, surprise.
- On ira au zoo si tu veux ! On ira ou tu veux !
Elle sourit aussi, juste avant qu'il ne continu à voix basse, pour lui-même :
- Et même en antarctique si ça te fait plaisir...

Elle, elle ne sait pas vraiment comment prendre ça. Est-ce une gentillesse ou une moquerie ? Mais Franz sais qu'il ferait n'importe quoi pour elle. D'ailleurs il a déjà fait n'importe quoi : se sauver d'un hôpital avec une mourante dans les bras, ce n'est pas vraiment ce qu'il appelle raisonnable.

Sonic Hachelle-Bee
04/12/07 à 21:55
Tu te débrouilles bien, et c'est bien dans la continuité de ce qu'il y avait avant (:
Que dire, sinon que tu devrais continuer? (:

Juste un détail qui m'a paru bizarre, le passage chez le buraliste. C'est assez curieux la question de Franz et comment le buraliste lui répond aléatoirement l'usine abandonnée. Pour travailler sur de la peinture, pourquoi une usine abandonnée est elle le meilleur endroit auquel tout le monde pense tout de suite? :p

Ha si, et puis... Ce n'est pas "Renaud" Mais "Renault" :p

http://www.codelyoko.net/FRA/image/Usine_clip_image006.jpg

Sinon, c'est génial ;)

Typy
26/01/08 à 13:09
chapitre 5


Plusieurs mois passèrent, le printemps arriva. Pour la Saint-Valentin, Franz avait fait pousser des fleurs dans le désert. Elles n'avaient pas d'odeur, mais Lyndie les trouvais jolies, alors Franz lui avait promit qu'il lui en offrirait de vraies quant elle serait sur terre. Entre temps aussi, Franz intégra un programme de régulement interne à Lyndie, pour qu'elle prenne l'habitude de dormir et de respirer, choses qu'elle ne connaissait pas encore. C'est un soir où elle dormait que Franz poussa un cri de joie, que la fatigue transforma en soupir de soulagement. A genoux devant un scanner, une boite cylindrique de deux mètres de haut, il vient tout juste de terminer la dernière soudure. Le scanner du milieu bénéficie d'une double couche de métal à souder, car Franz préfère être sur qu'il ne se démontera pas. C'est dans celui ci qu'il va faire apparaître Lyndie. Il a également conçu, un mois plus tôt, un autre programme qui organise l'intérieur du corps de Lyndie. Elle a mit plusieurs semaine à s'habituer au "sang" qui coule dans ses veines, et parfois elle a des vertiges. Mais c'est mieux comme ça, elle devra déjà supporter le choc de l'apesanteur non contrôlable, la capacité mémorielle limitée, tout les nouveaux endroits et objets, les bruits de fonds et pire, la fatigue à l'effort... Franz a fait le maximum pour la soulager un peu. Alors qu'il était trop tard pour changer d'avis, il s'était surprit à penser qu'il aurait mieux fait de partir sur Lyoko lui-même. Après tout, rien ne le retient ici. C'était bien ça le plus étrange : Lyndie semble aimer le monde réel plus que Franz. Peut-être parce qu'elle n'y a jamais vécue.
C'est prêt maintenant. Est-ce qu'il doit la réveiller ou suivre son rythme ? Si il la réveille, elle apparaîtra fatigué, et il vaut sûrement mieux qu'elle soit en pleine forme pour supporter toutes les différences. Le mot apparaître ne convient pas trop. Oui, elle apparaît dans ce monde, mais le mot fait penser à un tour de magie, et c'est ridicule de comparer. Il faut trouver un autre mot. Matérialiser ? Va pour matérialiser. il ne la matérialisera pas maintenant, elle serait fatiguée, et après tout elle ne se réveille que dans deux heures...
Est-ce que ça lui laisse le temps d'acheter des fleurs ?


Voilà 20 minutes qu'il tourne devant un stand de fleurs. Plus loin, en train de décharger un camion, une femme habillée tout en jean fait office de fleuriste. Il n'ose pas aller lui parler, il ne sait pas quoi lui dire, et il n'a même aucune idée du prix que coûte un bouquet de fleurs. C'est inquiétant de savoir autant de chose sans savoir ça.
- vous cherchez quelque chose ? Lui demande la fleuriste.
Tient ? Lassée elle aussi. Cela s'entend à des kilomètres. Mais c'est normal. Les clients qui arrivent dès l'installation du stand, c'était fatigant. Pourtant ça doit pas être courant, alors pourquoi est-elle lassée... ?
- je cherche des fleurs, avoue-il bêtement.
Elle ne rit pas. Peut être parce qu'il ne l'a pas dit pour rire. Si il avait rigolé, aurait-elle rigolé aussi ?
- quel genre de fleurs ?
- et bien... de jolies fleurs.
Franz ne se doutait pas que c'était aussi dur d'acheter des fleurs. Sa mère aimait bien les fleurs, elle en achetait souvent, et de temps en temps elle allait en mettre sur des tombes. Franz ignore à qui appartenaient ces tombes, et ce ne l'intéresse guère. Il n'aime pas vraiment les fleurs. Sa mère trouvait que ça rendait les tombes plus gaies, mais lui trouve beaucoup plus morbide d'aller couper une fleur et de la laisser faner en plein soleil.
- vous avez une préférence vers quel genre de fleurs ? Lui demande la fleuriste, lassée à juste titre par ce jeune homme qui ne saurait pas discerner une pâquerette d'un coquelicot.
- heu ! Oui pardon ? Des fleurs rouges ? oui voilà rouge, et qui tiennent longtemps, parce que je n'aime pas les fleurs fanées et...
- c'est pour vous ?
Cette phrase le frappe. Bien sur ! Qu'est ce qui lui prend de choisir des fleurs selon ses propres goûts, sans prendre en compte ceux de Lyndie ! Il se sent honteux. La fleuriste a bien fait de le lui reprocher. Du moins si c'était vraiment un reproche. mais Franz penche plutôt pour une banale question, qui serait sortie toute seule, mais qui lui indiquerai par l'inconscient de cette femme, la marche à suivre...
Il réfléchit trop.
- finalement qu'est ce que vous me conseillez ? Se reprend-il en ignorant la question de la fleuriste. Puisqu'il est arrivé à une conclusion pour lui-même, le fait qu'elle puisse encore se poser des questions, elle, ne lui effleure pas l'esprit.
- c'est pour qui ?
Qui ?
- ma petite amie. Pour fêter quelque chose de très important.
- une demande en mariage ?
- déjà ? Ce n'est pas un peu tôt ?
- je n'en ai aucune idée monsieur... je demandais ça comme ça.
Franz à la désagréable impression d'avoir pensé a voix haute.
- non, enfin oui, enfin excusez moi. je veux dire...
Franz respire un bon coup.
- non ce n'est pas une demande en mariage. En fait pour tout vous expliquer, elle revient d'un long voyage pendant lequel je ne l'ai pas vu. Et elle aime beaucoup les fleurs ! je lui en offrais souvent... heu, avant...
- on dirait pas, ne peut s'empêcher de maugréer la vendeuse, à voix assez basse pour que Franz fasse semblant de n'avoir rien entendu. Il ne voit pas l'intérêt de se disputer avec une fleuriste, et même, que lui répondrait il ? La contredire aurai été ridicule.
- elle aime quoi comme couleurs ? Questionne la fleuriste, bien décidée à choisir pour lui.
- le rose. Et le bleu aussi. Et le rouge et le jaune. Et elle aime bien le blanc aussi. Et...
- il n'y en a pas une qu'elle préfère ?
- elle aime particulièrement le rose, le bleu clair et le rouge... et elle aime bien aussi les fleurs qui ont l'air fragiles... vous avez des fleurs fragiles rose, rouge et bleue clair ?
- il faudra qu'un jour quelqu'un vous explique que les fleurs ne se fabriquent pas dans des usines...
La fleuriste se moque en oubliant que le client a toujours raison. Peut être que ça ne fonctionne pas dans ce cas là ?
Bien que piqué, il ne réplique pas à ça. Déjà parce qu'il la trouve stupide, et ensuite parce qu'il ne sait pas quoi dire. C'est assez contradictoire, mais Franz ne se pose pas la question. il se contente d'ajouter :
- vous savez tout sur ses goûts floraux... je vous fais confiance !
La vendeuse qui n'attendait que ça va chercher des fleurs, "jolie mais morbide". Comme la femme qu'il a prit à l'hôpital ? Non, plus qu'elle. Mais de la même beauté dégoûtante... il espère ne pas faire la tête en les offrant à Lyndie. Rose et rouge, ça lui plaira. Il va bientôt être 8 heures. Lyndie se réveille dans environ une demi-heure.
Franz rentre à l'usine. Il rentre à l'usine comme il rentrerait à la maison. C'est difficile d'appeler ça une maison, et pourtant, au sens sentimental du terme, c'est bien ce qui s'y rapporte le plus. Lyndie va venir aujourd'hui. Ne lui faudrait il pas une vraie maison ? Est ce que Franz veux vraiment installer l'amour de sa vie dans une chambre d'hôtel complètement paumée, dangereuse et franchement crade ? Même pour lui, c'est loin d'être un palace. Mais elle, elle mérite bien mieux que ça ! Il faut qu'il achète un appartement ! Non une maison ! Oui une maison ce serait parfait !
Comment on achète une maison ?
Il arrête quelques secondes son délire pour réaliser qu'on n'achète pas une maison comme un bouquet de fleurs. Etant donné qu'il n'avait jamais, acheté d'autre chose dans sa vie que de la nourriture et du matériel informatique, ça le surprendrait presque.
Tant pis, ils choisiront une maison ensemble. C'est normal après tout, puisque cette maison est davantage pour elle que pour lui.
Il arrive à l'usine, et allume bien vite l'ordinateur. Elle dort encore. Elle devrait se réveiller toute seule dans quelques minutes. En attendant il la regarde dormir.
Quant enfin elle ouvre les yeux, il est perdu dans ses pensées sur les maisons, et il ne regarde plus l'écran. Il aimait bien les jardins... peut être qu'une balançoire ou une piscine ferai plaisir à Lyndie ?
- Franz ? Tu attendais que je me réveille ? Lui demande une petite voix endormie et malicieuse.
- tu es réveillée ! S'exclame il.
- oui tout juste ! Tu ne devrais pas travailler ?
Il ne répond pas et se contente de sourire, elle comprend aussitôt et ouvre la bouche sans savoir quoi dire. Puis se ressaisie avec son enthousiasme habituel.
- c'est formidable ! Quant est ce que tu le fais ? On peut le faire tout de suite ? S'il te plaît !
- oui bien sur ! Je n'attendais que ton réveil ! Je t'ai même préparé une surprise !
- c'est quoi ? Non, laisse moi la surprise ! Dit moi ce que je dois faire, je dois me mettre bien droite pour le passage ?
- je pense que le mieux est que tu te couche. Ce sera plus facile pour moi de t'orienter pour que tu "tombe" bien dans le scanner.
Lyndie s'exécute, et se couche sur le dos, sur la glace du territoire désert. Avec un geste automatique et parfaitement humain, elle réajuste ses vêtements, et attend.
- c'est bien comme ça ?
Franz, depuis l'ordinateur, essaye de calibrer le rayon pour qu'il arrive bien horizontalement sur Lyndie. Il ne voudrait pas qu'elle arrive dans le scanner dans une position non équilibrée. Elle fléchirait à coup sur et risquerait de se faire mal en se cognant contre une paroi. Il règle le rayon, et bloque la position.
- voilà ! C'est parfait... s'avoue il à lui-même, inquiet. Si il ne se rassurait pas, il aurait continué et aurait peut être déréglé le rayon, alors qu'il est bien placé comme ça.
Lyndie entend et demande confirmation.
- c'est vraiment bon ?
- oui. Compte jusqu'à 20 et ferme les yeux.
Lyndie s'exécute une fois encore.
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Le programme est activé. L'ordinateur de contrôle lui signale le commencement de la matérialisation.
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Franz s'inquiète encore pour la solidité du scanner, il court vers le monte-charge.
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Il arrive dans la pièce, de la fumée sort de deux scanners ouverts. Il fait très chaud ici, il a peur que ça explose... peut être aurait-il du prévoir un quatrième scanner ? Et si il arrivait du mal à Lyndie?
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Lyndie a l'impression d'être désintégrée. Tout son corps brûle. Pour la première fois elle ressent le touché, et elle ne sent rien d'autre que la vive douleur des brûlés. Elle ne peut pas crier ni bouger. Elle subit donc en silence.
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Le scanner du milieu s'ouvre, la chaleur est encore plus forte, un corps aux cheveux rose se trouve dedans, affalé contre la paroi du scanner.
- Lyndie ?
Franz s'approche d'elle.
- ça va, Lyndie ?
- je... je me sens lourde... halète-elle avant de faire une chute contrôlée vers Franz.
Il la sort du scanner et s'assied en la couchant sur le sol de métal chaud.
- tu va t'habituer... tu n'as mal nul part ?
- non, ça va. Elle semble exténuée, mais pourtant heureuse. Elle regarde son bras bouger, en jetant des regards attendris à Franz qui la fixe, assis en tailleur à coté d'elle. Il songe à lui apporter une couverture, mais il n'en a pas. Il ne sait pas quoi faire et n'ose lui proposer de se lever parce qu'il ne sait pas à quel point elle est fatiguée.
- Franz ? Le sort elle encore une fois de ses pensées.
- oui ?
Avant que Franz n'ai le temps de réagir, Lyndie se jette à son cou. Il la serre maladroitement dans ses bras, ferme les yeux et la berce doucement.

Sonic Hachelle-Bee
27/01/08 à 20:43
Ce qui m'a le plus étonné, c'est que Franz a finalement réussi à matérialiser Lyndie. J'aurais parié que Jérémie dans Code Lyoko aurait été le premier à y arriver, mais non ;)

En fait c'est logique, avant de se virtualiser sur Lyoko, il fallait de toute façon savoir si il y avait vraiment un moyen de revenir vivant. Même si c'était pas son objectif principal au départ, avec la matérialisation réussie de Lyndie, Franz est déjà plus tranquille.

Pour les fleurs c'est bien vu. On ne sait jamais trop quoi prendre dans ces situations similaires :p

J'attends la suite avec autant d'impatience ;)

KentinWede
27/01/08 à 22:06
:shock: :shock:
Magnifique idée !!! On reconnais bien hopper.Qui plus est , le style y est, la syntaxe, Tout !

j'attende la suite avec impatience...
(et perso... une fic technique, j'adore !)

Typy
29/01/08 à 10:58
technique,n'exagerons pas,la partie technique s'arrete là :hehe:

Chapitre 6


Les mouvements de ce qui semble être le métro, mais qui est peut être un train, réveillent un jeune homme. Il regarde autour de lui et ne peut manquer de voir Lyndie endormie sur son épaule. Comment sont-ils arrivés là ? Elle voulait visiter la ville et il lui semble qu'ils se sont endormis dans le premier endroit venu... espérons qu'ils ne soient pas en route pour Marseille ! Du moins, si il y a un train qui va de paris à Marseille... il a sans doute pris un billet, peut être que s'il vérifiait... non mauvaise idée, il réveillerai Lyndie.
Le métro s'arrête à la gare de Châtelet. Voilà un mystère de réglé.
Lyndie respire très faiblement, presque sans bouger. Elle dort donc profondément. Elle est complètement décoiffée, et elle a même quelques-uns uns de ses cheveux rose dans la bouche.
Fidèle à son habitude, Franz regarde les passagers. Il y a toujours la même clientèle... le soleil se lève, l'heure doit avoisiner les 7 heures. Une fille dans un groupe de jeunes regarde Lyndie fixement. Vous voyez, je ne suis pas revenu seul. Je vous l'avais dit non ? Pourquoi cette fille regarde-elle sa précieuse Lyndie comme ça ? Est-ce qu'elle est jalouse ? Est-ce qu'elle la trouve ridicule avec ses cheveux rose ? Est-ce qu'elle regarde toujours les gens dans le métro, comme Franz ? Non ça ne peut pas être ça. si c'était le cas, elle ne trainerai pas avec ces autres jeunes. enfin jeunes, de son âge...
Elle chuchote quelque chose dans l'oreille d'un homme. Plutôt beau. Est-ce qu'il plairai à Lyndie ? Oui, probablement.
Franz a un petit pincement au coeur. Maintenant qu'il y pense, cela lui semble évident que Lyndie ne restera pas bien longtemps avec lui. Il y a tellement de personnes bien mieux que lui dans le monde. Oui, ça lui saute aux yeux maintenant. Lyndie va tomber amoureuse, vraiment amoureuse, et le lui dire. Elle s'excusera parce qu'elle ne voulait pas lui faire de peine, et parce qu'elle ne voulait pas lui faire croire que c'était sérieux, et elle partira. Avec un type de ce genre.
Ses pensées sont interrompues par la même Lyndie qui lui embrasse la joue.
- Franz ? Lui demande-elle en chuchotant. Qu'est ce qu'on fait ici ?
- je crois qu'on s'est endormi... ça va toi ? S'enquiert-il.
- oui ! J'ai rarement aussi bien dormi... c'est étrange non ?
Franz repense à la tête de Lyndie sur son épaule.
- moi aussi je...
- hé toi !
Les deux amoureux tournent la tête vers la voix qui les demande.
- heu... oui ?
Franz n'a pas parlé à un inconnu depuis des années, et il fallait qu'il tombe sur un agressif !
Le type s'approche. Tient, c'est l'homme qu'il trouvait beau tout à l'heure. Il n'adresse qu'un regard navré à Franz puis jette son dévolu sur Lyndie.
- comment tu t'appelle ? Lui demande-il.
- moi c'est Lyndie ! et lui...
- m'en fiche, la coupe-il pas très élégamment. Lyndie fronce les sourcils.
Franz ravale sa salive. Il doit se calmer, il sent bien que ce ne serait pas une bonne idée de se battre aujourd'hui. C'est un crétin. voilà, catalogué... il n'avait qu'a pas.
- hé toi ! Tu réponds pas ? T'a peur hein ? Clame le type. Ses copains derrière rigolent, même la fille qui observait Lyndie tout à l'heure.
Franz soupire, et fait une grimace de consternation. Il n'a pas envie de répondre pour la millième fois à ce genre de provocation. Surtout devant Lyndie.
La Lyndie en question n'était pas aussi stoïque. Elle n'a pas tout compris, mais elle demandera des explications plus tard. en attendant, elle essaye de régler le problème comme elle peut :
- dites ? On ne vient pas vous embêter, nous, alors la moindre des choses serai que tu nous laisse tranquille.
- qu'est ce que tu fiche avec ce type ? C'est bien d'être gentille avec les nazes, mais te ne force pas trop quant même. tu mérite bien mieux que ça.
Ça, elle a compris. Et elle n'apprécie pas. De quel droit des gens qu'elle ne connaît pas se permettent d'insulter Franz ? Et pourquoi ?
- si tu savais à quel point tu étais pathétique, tu n'oserais plus ouvrir la bouche. malheureusement, tu n'as pas compris ma phrase...
- pardon ? Demande le type.
- hein ? Demande également Franz en sourdine.
Les petits cons de l'arrière du wagon la regardent. Franz déteste ça. Lyndie aussi. Tout le monde déteste ça. Elle se lève.
- viens, on s'en va... elle lui prend la main et l'entraîne vers la sortie.
Le type plutôt beau s'étonne et s'irrite qu'on lui réponde comme ça. En désespoir de cause, et pour garder la contenance qu'il n'a pas devant ses copains, s'exclame.
- tu reste avec ce mec parce que c'est une lavette ! J'en veux pas d'une meuf comme toi ! t'es qu'une putain de féministe qui...
Ils n'entendent pas la suite, la porte du métro se referme aussi vite qu'elle s'est ouverte. Ils restent un moment debout, sans rien dire, la main dans la main. mais cet instant est loin d'être romantique. Lyndie fond en larmes. Franz la regarde et l'écoute, prostré.
- pourquoi ils nous ont insulté ? On ne les connaissait même pas ! On ne leur avait rien fait ! Je n'ai même pas compris ce qu'il t'avait dit... pourquoi ont-il fait ça ?
Franz essaye de la prendre dans ses bras, elle s'effondre sur lui et pleure encore plus. Les gens autour s'arrêtent pour les regarder. Ils ne sont vraiment pas gênés.
- Lyndie, calme toi... c'est des cons, il y en a partout des comme ça. S'il a été méchant c'est par dépit... enfin il n'avait pas tout à fait tord, mais c'est pour ça.
- pas tout à fait tord ? Partout ? Vraiment partout ?
- oui vraiment partout...
Il se trouvait gêné. Comment avouer à Lyndie qu'il trouvait que la race humaine toute entière méritait d'être jetée à la poubelle ?
- je n'arrive pas à y croire... non, je n'y crois pas. Ils ont du faire une erreur sur la personne. Oui c'est ça ! Voilà une erreur sur la personne ! On ressemblait beaucoup à des gens qui leur avaient fait du mal ! Alors ils ont été méchants !
- et bien... peut être oui.
- je m'en doutais ! Elle sert Franz dans ses bras. Ça me rassure ! Mais c'était idiot... évidement que personne n'irai insulter quelqu'un qu'il ne connaît pas sans raison.
Franz ne sait pas quoi répondre. Alors il ne répond rien et la laisse se rassurer toute seule. Elle n'est pas encore prête à supporter la vérité. Mais en attendant, une question lui brûle les lèvres.
- dit moi Lyndie ?
- oui ?
- tu sais ce que le type a dit... tu ne crois pas qu'il avait raison ?
- raison ? Sur quoi ?
- tu ne crois pas que tu es trop bien pour moi ? enfin je veux dire... tu sais que tu n'es pas obligée de m'apprécier juste parce que je t'ai matérialisé...
Lyndie ne comprend pas trop ou Franz veut en venir.
- non, évidement... mais pourquoi tu me dis ça ?
- je te dis ça parce que tu es bien la seule personne qui m'apprécie, alors je me dis qu'il y a forcement une raison comme ça... et tu sais bien que je t'aime beaucoup, je ne veux pas que tu te force.
Lyndie laisse échapper un rire nerveux. Elle est encore sous le choc des insultes.
- je sais bien que je ne pas me forcer. Je suis libre.
Elle se serre encore plus contre lui, si bien qu'il ne voit plus ses yeux.
- tu ne l'étais pas avant.
- j'étais quant même libre de t'aimer ou non... tu n'aurais pas pu me forcer si je ne l'avais pas voulu. N'est ce pas ?
- c'est vrai.
Pourtant, c'est bien ce qu'il voulait faire.
Le coeur de Franz s'accélère, Lyndie l'entend bien puisqu'elle est toute contre lui.
- Crois-moi Franz. Je t'aime... et si je suis la seule c'est que tu as mal cherché !
Il resserre également ses bras autour de Lyndie. Franz n'avait jamais pensé à ça, mais il a totalement échoué dans son ancien but. Mais cela n'a plus d'importance aujourd'hui. elle vient de lui dire distinctement qu'elle était libre, et qu'elle l'avait quant même choisit...


- cette maison est...
- fabuleuse !
- tu n'exagère pas un peu ?
- mais madame a raison ! Vous ne trouverez pas d'autre maison aussi belle dans le quartier !
- c'est surtout qu'on ne trouvera pas d'autres maisons dans le quartier.
- vous pouvez apprécier le calme de la forêt ! la tranquillité...
- ha oui ça...
- j'adore cette maison... elle a même un jardin !
- c'est courant dans les mai...
- n'est ce pas fantastique madame ?
- si !
Franz respire un bon coup. Il n'aime pas cette maison. la cave donne sur les égouts, il n'y a personne autour, et il y a des loups dans la forêt.
- et comment va-on faire pour les loups ?
- ne vous inquiétez pas ! Les loups ont bien plus de peur de vous que le contraire ! Ils restent à l'écart du bruit.
Franz n'a aucune intention de monter une boite de nuit ici. et ce n'est sûrement pas les voisins qui feront du bruit...
- mouais, se content-il de répondre.
- heureusement ! Il ne faudrait pas qu'un loup vienne attaquer nos enfants.
Franz manque de s'étouffer avec un courant d'air.
- vous avez des enfants ?
- non pas encore ! Rigole-t-elle. Mais ça ne va sûrement pas tarder.
L'agent immobilier sourit, Franz sens qu'il s'en fiche. Ce qu'il comprend bien, parce que lui non plus ne s'intéresse pas à sa situation familiale de cet homme.
- alors ? Vous avez une première impression ?
- j'adore !
- on va la prendre alors.
- vraiment ? S'exclame Lyndie.
- déjà ? Je vais chercher les papiers dans la voiture.
- vraiment Franz tu veux bien ?
- oui ! Après tout c'est pour toi qu'on prend cette maison. Si elle te plaît c'est le principal. Franz souris et prend la main de Lyndie pour l'embrasser quant l'agent immobilier revient.
- voilà monsieur ! Je dérange peut être ?
- à peine...
- mais non monsieur !
- il faut juste remplir ceci, et si vous ne vous rétractez pas dans 7 jours, cette maison est à vous !
- et en attendant ? S'inquiète Lyndie.
- elle l'est aussi bien sur ! Vous pouvez emménager dès maintenant !


- je me demande si ont doit prendre cette étagère en bois foncé ou en bois clair...
- je dirai en bois clair.
- tu crois ? Oui peut être que ça fera plus de lumière... tu crois qu'il vaut mieux avoir plein de niveaux de rangement ou alors en avoir peu mais qu'il soit plus grands ?
- tout dépend de ce que tu veux ranger.
- je ne sais pas... tu as quoi à ranger ?
- rien.
- qu'est ce qu'ils nous faudra à ton avis ?
- ben... il nous fallait un lit, tu l'as déjà choisit. la cuisine on a dit qu'on voyait ça après, et ont a déjà pris la boite aux lettres aussi...
- c'est très important la boite aux lettres !
- oui, surtout qu'on m'écrit souvent...
- ha ? Qui donc ?
- le service des impôts il y a 4 mois... ils voulaient s'assurer encore une fois que je n'avais pas assez pour en payer. et je ne sais plus quand, on m'a envoyé une lettre pour me demander aussi si je comptais chercher du travail un jour... en plus poli évidement.
Lyndie rigole mais elle s'inquiète. D'après les dires de Franz, et elle le croit sans problème, il ne verrait donc jamais personne ? Elle n'est pas réelle depuis longtemps, mais elle apprécie la compagnie des humains, même des gens qu'elle ne connaît pas. Elle a déjà discuté quelques fois avec des vendeurs, alors que Franz ne dit pas un mot. il ne fait pas la tête, mais il ne dit rien, il reste juste là à coté, à penser peut être, et à la regarder aussi...
- tu peux aller demander conseil au vendeur pour moi s'il te plaît ? Je n'ose pas trop.
Elle n'ose pas ? Elle vient de taper la causette avec une dizaine de personne, et elle n'ose pas ? Pourquoi les gens discutent-ils avec elle et non pas avec lui ? Non, il n'est pas jaloux, pas d'elle. Mais il a juste du mal à comprendre. Par contre, il croit comprendre la manœuvre de Lyndie, elle ne lui veut pas de mal c'est sur... elle ne comprend juste pas.
- oui bien sur, répond-il avec un faux sourire.
Il fait volte face et se dirige vers un vendeur.
- monsieur ?
- vous désirez ? Lui répond une voix sèche sur un visage agressif. Non vraiment il ne comprend pas.
- Est-ce que vous pensez qu'il faut privilégier l'espace entre les planches des étagères au détriment du nombre, ou l'inverse ?
- vous en avez des questions...
Franz est sur que si c'était Lyndie, jamais il n'aurai répondu comme ça. Mais pourquoi ? Est-ce qu'elle aurai mieux posé la question ? En même temps cette question est bizarre il faut bien l'admettre. Ils n'ont rien à ranger, et l'ermitage est assez grand pour accueillir plusieurs étagères... alors pourquoi se prendre la tête ?
- merci monsieur ! S'exclame Franz bien fort pour que Lyndie entende, ce qui surprend un peu le vendeur, même si au fond ça ne l'intéresse pas tant que ça.
Franz se retourne et marche vers Lyndie.
- il a dit qu'il valait mieux prendre une de chaque !
- c'est une bonne idée ! Je me demande pourquoi je n'y ai pas pensé avant ! Dit moi, c'est quoi le magasin la bas ?
- je ne sais pas trop... je ne vois pas d'ici ! Vas-y si tu veux, je prendrais la commande pour toi.
- tu es trop gentil !
Elle l'embrasse sur la joue avant de se sauver vers un magasin pas encore visité.
Franz commande les deux étagères. Il doit encore parler au vendeur, mais il faut bien le faire. Et tant qu'il n'est pas obligé de faire semblant de trouver ça génial, ça va. Les deux étagères seront livrées cher lui, demain. Montées, insiste-il, ça leur prendrait des jours de monter chaque meuble acheté aujourd'hui.
Maintenant que c'est fait, où est Lyndie ? Franz se dirige au magasin d'en face qui se trouve être un magasin de musique. Il la trouve en train se s'amuser avec une guitare. Elle pince une corde, puis reste à attendre la fin de la note, que l'écho se taise.
- tu es là ! regarde comme c'est beau...
Elle pince a nouveau la corde, qui émet un son aigu.
- oui, c'est joli.
- comment on appelle ça ?
Elle lit l'étiquette.
- guitare acoustique modèle classique... c'est pour faire de la musique classique ?
- non, enfin si ! Je veux dire... on peut faire ce qu'on veut avec, si on sait en jouer.
- tu sais en jouer toi ? demande-elle avec envie.
Franz rougit un peu.
- non desolé, je ne sais jouer que du piano. je ne sais plus si je t'en avais parlé... c'était à l'époque ou ma mère avait décidé que je devais faire quelque chose pour la kermesse.
Lyndie prend la main de Franz, puis change de sujet.
- ça ressemble à quoi un piano ?
- c'est un instrument avec des touches blanches et... tient en voilà un !
Il cours vers un grand piano noir, du genre qui prendrai un tiers de sa chambre d'hôtel. Lyndie appui sur une touche, puis retire sa main rapidement, comme un chat apeuré qui aurai marcher sur le clavier.
- tu sais en jouer ?
- un peu.
elle n'y prend pas garde et s'exclame :
- Montre-moi s'il te plaît ! S'il te plaît ! J'ai envie de t'entendre faire de la musique.
Elle monte la main de Franz, qu'elle n'avait pas lâché, à sa joue et le regarde avec de tout petits yeux.
- s'il te plaît.
Devant un si joli minois, Franz cède.
- juste pour toi alors.
Il retire doucement sa main de celle de Lyndie, puis s'assoit sur le tabouret qui va d'ensemble avec le piano. Il ferme les yeux et essaye de se souvenir de ses leçons de piano. Que jouer ? Elle ne reconnaîtra rien, et lui n'a plus aucune partition en tête. il rouvre les yeux et la voit en train d'attendre. Elle est impatiente. Elle est vraiment adorable.
Alors il referme les yeux, et sans réfléchir, laisse ses mains le guider sur le clavier du piano. Il entame ainsi une petite chanson d'enfant, puis la fait suivre par une autre mélodie, dont il ne se souvient plus le titre. Touche par touche, il fait sortir de la musique de ce meuble en bois. Une belle musique classique, il en entend presque les autres instruments. Ou a-il entendu ça ? Ça n'a pas d'importance finalement, aller, joue ! Pendant une dizaine de minutes, elle reste à coté, assise sur un semple qui traînait là, à écouter des chansons qu'elle ne connaît pas, mais qui lui plaise déjà beaucoup.

- monsieur a du talent... vous le prenez ? L'interromps brutalement un vendeur.
- monsieur me dérange... répond Franz du tac au tac. Le vendeur, peu habitué à ce genre de situation, ne répond rien et se contente de le dévisager d'une façon désagréable.
Lyndie. Elle, elle ne prête pas attention à la remarque de Franz. En tout cas, elle ne le fera pas remarquer. Elle sait que ça va lui passer. elle se tourne juste vers le vendeur, les yeux brillants pour demander :
- on peut le prendre ?
- oui, il est à vendre... c'est bien pour ça qu'il est en magasin.
- c'est assez logique comme raisonnement.
Le vendeur catalogue ses deux clients comme étant fous.
- tu veux apprendre à jouer du piano ? S'étonne Franz, à la fois surpris et enthousiasmé par cette idée. Lyndie a l'air d'aimer la musique, et lui se ferai un plaisir de lui apprendre.
- peut être plus tard, mais pour l'instant j'ai juste envie de t'entendre jouer !
- je ne joue pas si bien que ça...
- aucune importance, moi j'aime beaucoup.
Sur ces mots, elle l'embrasse sur la joue, le surprenant en même temps. Devant tout le monde, pense-il. Peut être qu'un jour il arrêtera de douter de tout, pense-t-elle.


Elle a l'air d'aimer les châtaignes... et le feu aussi... elle est complètement hypnotisée par les flammes. Prés d'une demi-heure qu'elle est immobile, les yeux rivés sur le feu, souriant de temps en temps. A quoi pense-t-elle ? Il ne le sait pas, mais ses pensées ont l'air agréables. Il parcourt son corps des yeux. Elle est tellement jolie... elle a passé la journée dans un survêtement rose, qu'elle adore. Loin de la banaliser, ce vêtement grossier la met encore plus en valeurs. Franz s'attarde un peu sur les formes de Lyndie. Il n'avait jamais fait ça avant. Peut être un peu quant elle n'avais pas âme, mais c'était diffèrent. Il n'était pas gêné, et il aurait été vulgaire de regarder Lyndie de cette manière. Il ne l'aurai pas permis par quelqu'un d'autre.
- à quoi tu pense Franz ?
Franz, surpris, détourne rapidement son regard vers un coin de la pièce. Il devient tout rouge, comme s'il avait été surpris en faute.
- heu... ben... ânonne-il en retournant la tête vers elle, comme s'il avait regardé ailleurs. Je ne pensais à rien !
- c'est vraiment possible ça ?
elle se rapproche de Franz puis demande :
- tu me fais un câlin ?
Sans attendre la réponse, elle pose affectueusement sa tête sur les genoux de Franz. Un peu pris au dépourvu, il caresse ses longs cheveux rose et descends sa main jusque sur ses épaules. Elle ferme les yeux en souriant.
- tu es jolie tu sais... laisse-il échapper sans se rendre compte.
Elle rouvre les yeux, par surprise, puis les referme avant de caresser de sa joue le genou sur lequel elle repose.
- merci.
Elle se laisse caresser encore quelques minutes, en regardant les flammes danser. Puis elle se redresse d'un seul coup, faisant sursauter Franz au passage !
- qu'est ce qu'il y a ?
- il est temps de passer aux choses sérieuses ! Elle se met à genoux à sa hauteur.
- hein ?
- tu ne m'as jamais embrassé dit moi ? Ajoute-elle, en se rapprochant de plus en plus, pour gêner son amoureux.
- pourquoi tu demande ça ? Heu non c'est vrai mais... Lyndie pourquoi tu t'approche autant ?
Elle penche la tête et ouvre de grands yeux. De beaux yeux verts comme en ont souvent les rousses. C'est pour ça que Franz avait choisir cette couleur, parce que le rose lui faisait penser à du roux. Mais l'heure n'est pas au divagations.
- Lyndie... je... enfin tu vois quoi... c'est pas que l'on ne se connaît pas, non c'est vrai qu'on se connaît bien. tu me connais mieux que n'importe qui, et moi aussi pour toi mais tu vois...
- chut.
Elle marque un temps pendant lequel elle le fixe droit dans les yeux. puis elle demande encore :
- alors ?
Elle se penche encore un peu, et ses cheveux tombent de ses épaules. Franz sans réfléchir attrape une mèche et avoue en soutenant son regard.
- je t'aime.
Lyndie rougit légèrement, puis se ressaisie et lui fait remarquer avec un sourire en coin :
- déjà dit ça.
Franz ferme les yeux, Lyndie pas encore. C'est seulement quant il est assez proche pour ne plus reculer, qu'elle se décide à baisser ses paupières.
et ainsi est née Aelita...


Un cri déchirant traverse l'air, laissant sur Franz un air hébété, celui de quelqu'un qui ne sait plus quoi faire.
- vous pourriez vous enlever de nos pattes ! Lui cri hargneusement l'infirmier. Mais aujourd'hui, Franz ne cherche pas à comprendre pourquoi on est agressif avec lui. Il s'inquiète pour Lyndie. Il ne se doutait pas que ça allait arriver, et ça a beau faire plus de 6 mois qu'il est au courant, il ne s'est toujours pas habitué. non pas qu'il pensait que sa Lyndie était stérile... en fait, il n'y avait simplement pas pensé.
- Lyndie ça va ? Demande-il une énième fois, malgré les infirmiers qui le poussent.
- mais oui je t'assure... ça va juste faire un peu mal... mais plein de gens y sont passé avant moi !
il prend sa main puis convient :
- oui... mais... tu sais, il y a des femmes qui meurent en couche... je m'inquiète.
Qu'est ce qu'il est rassurant dit donc...
- il ne faut pas ! Cherche plutôt un prénom pour le futur bébé ! Lui ordonne-elle doucement, radieuse.
Il se baisse et chuchote.
- si c'est un garçon se sera max. Et si c'est une fille... si c'est une fille, tu choisis ?
- ça me semble équitable !
- tu as choisit quel prénom ?
- si c'est une fille... j'attendrais qu'elle soit née pour lui donner un prénom.
Le travail dura longtemps. Lyndie essayait de garder le sourire, mais elle compris bien vite que l'accouchement lui ferai trop mal. Franz lui tenait la main, et il paniquait. Et si âme de Lyndie qu'il avait voler ne lui permettait pas elle-même d'en crée une ? Il s'en voudrait toujours si par sa faute Lyndie mourrait. Les médecins avaient l'air inquiets, ce qui n'était pas pour le rassurer. Il aurai de loin préféré être paranoïaque. De ces paranoïaques qui s'inquiètent, mais qui savent au fond qu'ils affabulent et qu'il n'arrivera rien.
Il l'est aussi en y réfléchissant. Il sait bien que Lyndie est en bonne santé, et d'après les échographies le bébé l'est aussi. Mais il ne peut s'empêcher de penser qu'il ne mérite pas un tel cadeau... et puis... il n'avait pas réussi à créer une âme... et c'est exactement ce qu'ils ont fait avec cet enfant... mais il n'en a pas été capable la première fois, alors en sera-il capable aujourd'hui ? Et si cet enfant, comme son dernier programme de conversation n'avais pas âme ? Et s'il naissait mort ? Mais dans quel état serai Lyndie ? Que pourrait-il lui expliquer ? Qu'il était incapable de donner la vie autrement qu'en la volant ? Peut être cet enfant n'aura-il pas de conscience. C'est bien la seule explication pour qu'il soit en bonne santé. Parce qu'il ne vient pas a l'idée de Franz que tout se passe normalement. une catastrophe va forcement surgir, il la sent venir...
- mais enfin dites lui vous ! Lui hurle un médecin. Lyndie refuse les tranquillisants, elle veut sentir son enfant passer, comme les humaines.
- laissez la tranquille, c'est déjà assez dur comme ça ! Cri il à son tour. Il ne se sent pas la force d'obliger Lyndie à quoi que ce soit maintenant. Le médecin ne réplique pas. Lyndie n'est pas en danger, il ne peut pas forcer une patiente à avoir moins mal.

Puis il sortit. Dans une ultime contraction, un bébé sortie du ventre de Lyndie.
- félicitations ! C'est une fille !
Ils se précipitent dessus, l'un coupant le cordon, l'autre le nettoyant, un autre encore le tâtant, et un autre encore... mais pourquoi ces gens tripotent-ils ainsi une si petite chose ? Franz pousse un des médecins pour voir, quant après quelques secondes de murmures, il se trouve agacer.
- Poussez-vous un peu ! Qu'est ce qu'il a ce bébé ? Pourquoi vous le regardez comme ça ?
Ils lui débouchèrent la vue, comme pour présenter une chose atroce. Lyndie ne comprit pas tout de suite, bien trop bouleversée par le fait de voir son enfant pour la première fois. Franz lui comprit instantanément, et se contenta de bredouiller :
- ha... elle a des cheveux... ça explique les aigreurs d'estomac !
Ils tournent leurs visages vers lui, sauf la sage-femme, qui remet le bébé à la jeune maman.
- Franz... appelons là Aelita...
- si tu veux. C'est très joli comme prénom. Il s'approche de sa femme pour lui caresser la tête mais avant d'y arriver, est bloqué par un médecin. Le nouveau papa est entraîné d'une poigne ferme en dehors de la chambre. Juste quant il aurai préféré rester avec Lyndie... ils choisissent leurs moments !
le docteur l'entraîne dans une autre pièce, claque la porte et demande d'un ton catégorique :
- votre femme n'est pas teinte n'est ce pas ?
- non effectivement... mais je n'ai jamais dit une chose pareil...
- il semblerai que votre enfant ai hérité de son handicap.
- vous exagérez là. Elle a les cheveux un peu rosé certes... mais c'est sans grande importance.
- votre femme n'a jamais été voir un médecin pour ça ?
- non.
- je pense que ça doit être du a une dégénérescence cellulaire ou peut être au niveau des chromosomes...
- houla... carrément ? j'avoue que je ne me suis jamais poser la question... elle est apparue comme ça et elle était en bonne santé...
- apparue ?
- rien, laissez tombez.
- si vous voulez, nous pouvons garder votre fille en couveuse.
- hein ? Elle a à peine un prénom et vous voulez déjà l'enfermer !
- pas l'enfermer. L'observer.
- c'est pire et c'est hors de question.
- bien... revenez nous voir s'il y a le moindre doute !
- promis... achève-il la conversation tout en sachant qu'il n'en fera rien, comme un gosse qui ferai une promesse à sa mère pour avoir la paix.
Il sort, et le docteur ne le suis pas. Il a envie d'aller se promener. Mais Lyndie a sûrement besoin de lui, il ne peut pas aller faire une balade comme ça... en même temps s'il se force à aller là bas elle va le sentir, et elle sera triste, et il ne veut surtout pas qu'elle soit triste. C'est pour ça qu'il prit la direction du jardin. Dans ce jardin se promènent des malades convalescents, des personnes âgées, qui terminent leurs jours ici, et aussi quelques mamans avec leurs nouveau-nés. Autant dire qu'il n'aime pas cet endroit. Une dégénérescence cellulaire... qu'est ce qu'ils ne vont pas inventer... elle a les cheveux rose, c'est tout ! Il craignait tellement de chose plus grave ! Et elle a juste les cheveux d'une couleur hors du commun ! C'est d'ailleurs un très beau bébé avec ça ! Même pas fripée, presque pas pleuré... ça va être une petite fille extraordinaire. Et lui qui en parlait comme d'une malade. Cette idée le fait sourire. Puis lui prend même un petit rire, qui grandit jusqu'à former un énorme éclat de rire, assez fort pour que tout le monde se retourne vers lui, personnes âgées comme femme enceinte. Sa petite fille est la plus belle du monde, il faudrait être fou pour penser le contraire !

Typy
31/01/08 à 09:30
Chapitre 7


Est ce parce qu'Aelita est vraiment adorable, ou parce que c'est sa fille ? Lui-même ne sait pas trop, mais il est certain que Franz a tout naturellement beaucoup aimé Aelita.
Franz est assis en tailleur sur la moquette sale de la bibliothèque la plus proche de l'Ermitage. Il referme un livre, puis le pose sur la pile à coté de lui. C'est bien ce qu'il pensait : savoir parler à 11 mois n'est pas tout à fait normal. Autant bien faire les choses alors. Il se retourne et prend un autre livre intitulé "comment élever votre enfant surdoué".
"Attention ! Il ne faut pas en vouloir à votre enfant d'être plus intelligent que vous !"
- moui... il faudra faire attention à ça.
Il se replonge dans sa lecture quant une voix jeune, mais énervée, l'interromps.
- putain fait chier, cette saloperie a encore planté...
Franz tourne la tête, et voit de loin un garçon perdre son calme devant l'un des ordinateurs de la bibliothèque. Le bibliothécaire lui lance d'ailleurs un regard mauvais. Il ne doit pas apprécier qu'on fasse autant de bruit dans "sa" bibliothèque. Le problème de ce garçon ne doit pas être bien compliqué, surtout pour lui. Ce serai égoïste de ne pas proposer son aide. Mais il ne le connaît pas, et il s'en fiche qu'il réussisse ce qu'il veut faire ou non. Et il n'a pas envie de lui parler. pas du tout du tout du tout du tout... mais si Lyndie était là ça lui ferait plaisir...
- tu veux de l'aide peut être ?
- vous savez faire marcher Photoshop ? Quand je lance l'étirement sur Paint, l'ordinateur plante, et je dois tout recommencer.
Le gamin le regarde d'un air suspicieux. Franz ne s'en étonne même plus, il n'a pas de souvenir du dernier inconnu qui lui ai parlé gentiment. Un prof probablement. Franz se penche par-dessus l'épaule du garçon et tente de voir ce qu'il fait. Qui est l'andouille qui a installé le programme en allemand ?
- je peux avoir la souris s'il te plaît ?
- t'es sur que tu y connais quelque chose ? Tu sais faire marcher Photoshop ?
- j'étais le premier en fac d'informatique. Et j'avais 4 ans de moins que les autres.
L'enfant ne quitte pas son air suspicieux.
- je sais faire marcher n'importe quoi, pousse-toi.
Après avoir obtenu une place, Franz réinstalle le programme en français, tout en communiquant tant bien que mal avec celui qu'il aide.
- tu as quel âge ?
- 16 ans.
- ha? Et tu fais quoi comme études ?
- STI, arts appliqués, Répond le garçon, qui en a déjà marre de ses questions.
- moi j'ai fait la fac d'informatique ! Ce n'est pas très intéressant, mais ce n'est pas dur non plus. En fait c'était tout simple, même si le programme était incompréhensible. Regarde, l'étirement c'est là. C'est rien du tout comparé au réglage d'un ordinateur quantique. Tu sais ce que c'est ?
- nan.
Et Franz aurait sûrement remarqué qu'il s'en fichait, s'il avait été intéressé par son désintérêt.
- c'est dificile à expliquer brièvement. Mais en gros c'est un ordinateur qui a plus de positions qu'un ordinateur normal. Un ordinateur normal n'en a que deux, et un ordinateur quantique... le nombre de position dépends de sa puissance.
- Ha, casse sèchement le garçon.
Franz soupir intérieurement. Ça ferait sûrement plaisir à Lyndie, mais qu'est ce que ça le gonfle, lui !.
- réparé. Se content-il d'ajouter.
- merci ! S'exclame le garçon, avant de se rasseoir sur le siège que Franz vient de laisser. Celui retourne par terre, là où il avait laissé son livre. Il se replonge dans la lecture, en oubliant le garçon désagréable de l'ordinateur.
"il est fortement déconseillé de faire des préférences par rapport aux autres enfants, dans quel sens que ce soit"
- d'autres enfants ? on va attendre un peu...
Un homme surgit de derrière une étagère, et s'approche de Franz.
- monsieur ! Excusez-moi ?
Le monsieur en question lève à peine les yeux de son livre, et se contente de répondre sans regarder l'inconnu. Un homme d'au moins quarante ans, aux cheveux brun, d'une carrure de militaire, mais en costume.
- Il est 13 heures 47, il y a une horloge au mur.
L'homme ne se laisse pas démonter par cette froideur et cette indifférence.
- je pourrai vous parler deux minutes ? sans votre livre...
Franz baisse son livre en soupirant. Autant de contact humain en une journée dépasse largement son cotât, espérons que ce soit le dernier de la journée.
- que désirez-vous ?
- et bien...
Commence l'inconnu, avec une mimique de tortillement. Franz détermine qu'il joue le faussement gêné.
- voilà ! en fait, je vous ai entendu lorsque que vous parliez informatique avec un enfant là bas...
- parler informatique, c'est vite dit, répond Franz en fixant son interlocuteur droit dans les yeux, ce qui le gêne pour de vrai, et le force à s'accroupir pour être à la hauteur de Franz.
- même si vous parliez tout seul, là n'est pas la question. Voyez-vous, je suis Waldo Schaeffer...
- connais pas. L'interromps Franz.
- ça ne m'étonne pas. Je dirige un projet sur les supercalculateur, sous les ordres du gouvernement français.
Cet homme est trop poli pour être normal. Mais qu'est ce qu'il lui veut ?
- et ?
- et comme vous avez l'air de bien vous y connaître, j'aimerai éventuellement vous engager.
Pourquoi ce type voudrait-il l'engager ? Ils ne se connaissent même pas !
- hein ? Vous vous rendez compte ce que vous me proposez ?
- vous avez déjà un contrat ?
- non mais... vous ne vous trouvez pas gonflé !
- vous allez y réfléchir quant même ?
Franz soupire encore une fois. Sa curiosité le perdra.
- sur quoi travaillez-vous précisément ?
- sur les ondes de communication. Nous cherchons à comprendre comment font certains pays ennemis pour intercepter nos ondes et les réduire à néant.
- ils peuvent faire ça ? Demande Franz, sans cacher la surprise dans sa voix.
- oui, c'est assez inquiétant effectivement. Imaginez s'ils empêchaient tout les pays de communiquer... avec cette technologie ils pourraient tenir le monde entre leurs mains ! Vous accepterez de nous aider alors ?
- je ne sais pas. Je vais en parler avec ma femme.
Waldo regarde le livre que Franz lisait.
- vous avez un enfant ?
- une petite fille. Elle parle, ajoute-il comme pour s'excuser du livre qu'il tient dans ses mains.
- c'est courant cher les enfants.
- à l'âge de 11 mois ? Pas d'après ce livre. Vous êtes médecin aussi ?
- Excusez-moi maintenant, je dois prendre congé. Voici un numéro où me joindre.
Il lui remet une brochure de bibliothèque griffonnée. De toute évidence il l'avait préparée avant d'aller le voir. Waldo Schaeffer fait une sorte de salut de la main, et se détourne pour sortir de la bibliothèque.
- si on doit se revoir, autant nous tutoyer ! Lui cri Franz de loin.
- comme tu veux... tu t'appelle comment au fait ?
- Franz Hopper. Tu n'es pas obligé de dire le Hopper.
- j'y penserai ! Bonne journée.
Puis il s'en va, sans rien dans les mains, et sans ranger aucun livre. Comme s'il n'était venu ici que parce qu'il savait qu'il allait y trouver Franz. Celui ci essaye de se replonger dans son livre. Mais ce genre de chose ne lui est jamais arrivé auparavant, et il a besoin d'en parler à Lyndie.

Du haut de sa chaise haute, Aelita boit du jus d'orange dans son verre pour bébé. Elle boit toute seule, Aelita. Elle est déjà une grande. Il est 18 heures, mais elle attendra pour la purée que sa maman voulait lui préparer. Son papa explique en ce moment à sa maman, qu'un monsieur lui a parlé aujourd'hui. Elle ne comprend pas tout, et écoute d'une oreille distraite les conversations adultes, en renversant la tête pour boire son jus de fruit.

- et puis il est partit sans prendre de livre.
Cette phrase achève le monologue que Franz tient depuis 15 minutes. D'où a-il sortit tous ces détails ? Franz termine son récit, Lyndie termine une tablette de chocolat au lait. Parfaitement synchronisée, Lyndie se mort les doigts, et se souvient que Aelita n'a pas mangé. elle se lève pour aller préparer le repas, au moment ou Franz lui demande :
- qu'est ce que tu pense que je dois faire?
Lyndie mélange le lait, l'eau et les œufs, et en même temps réfléchit.
- ça te plairait non ?
- sûrement. Mais si je travaille... tu sais, je n'ai jamais vraiment travaillé, on peut pas considérer le temps que j'ai passé à l'école comme du travail. peut être que ça va m'ennuyer, peut être que je n'arriverai pas à supporter mes collègues, peut être que je serai mauvais...
Franz a peur. Lyndie ne sais pas bien pourquoi, mais elle sent qu'il a peur. C'est étonnant qu'une personne pas vraiment humaine, comme elle, pense plus avec son instinct qu'avec son cerveau. Elle suppose parfois que c'est peut être parce que son âme est de nouveau presque neuve. Elle n'en a jamais parlé à Franz. Elle pense aussi qu'il serait mieux de pousser un peu Franz, pour son bien.
- on ne peut pas vivre infiniment avec l'argent de ta maman, précise-elle hypocritement.
Lyndie dit maman. Franz lui, dit mère. La différence n'est pas grande, mais Lyndie a du mal à manquer de respect à celle qui a engendré Franz. Qui l'a lui-même engendré ensuite, bien qu'elle n'y pense pas en ce moment. Lyndie ne réfléchit pas avant de parler, mais en général elle parle bien, du moins pour Franz. La preuve, ces mots sont justes ceux qu'il fallait pour que Franz se décide. Il ne peut pas continuer ainsi, c'est vrai, ça aurait fait bien trop plaisir à sa mère si elle l'avait su. Il doit vivre sans elle, sans aide, sans personne pour l'aider. Lyndie et sa petite Aelita mises à part bien sur. Franz se résout à accepter. ça ne peut pas être totalement mauvais...

- je vais l'appeler maintenant, admet-il en se levant de sa chaise. Lyndie fait un beau sourire, qui lui donne encore plus de courage qu'il n'en avait.

Franz soupire, compose le numéro, et lit la brochure en attendant que quelqu'un décroche. "Les documents audio et vidéos devront être ramenés dans les 5 jours." Un vrai vidéoclub cette bibliothèque.
- allô ? Franz c'est toi?
- comment tu sais que c'est moi? Demande Franz désarçonné.
- tu es le seul à avoir ce numéro sans être dans mon agenda. Je ne pensais pas que tu me rappellerais si vite !
- je vais accepter ta proposition. Mais tu t'en doute sûrement, si j'avais refusé, je n'aurai pas appelé.
- malheureusement la politesse se perd...
- je commence quand ?
- je viens te chercher demain matin. Tu habite bien dans la maison paumée dans les bois de Saint-Leu ? Tu es le seul Franz Hopper que j'ai trouvé.
- la maison paumée oui, tu peux pas te tromper, c'est à coté de rien.
- ok ! Je suis là demain à 8 heures ! Je t'expliquerai tout ce que tu dois savoir.

Typy
01/02/08 à 01:24
Chapitre 8

Les livres disaient pourtant que les bébés dormaient presque tout le temps. Un peu comme les chats. Sauf qu'ils sont plus bruyants, et qu'ils grandissent... une chose est certaine : Aelita n'est pas un chat ! il est à peine 7 heure et demie, que Aelita, en entendant Franz se lever s'écrie :
- papa !
Franz à encore un peu de mal à se faire appeler ainsi, mais il laisse faire. Après tout, comment pourrait-elle l'appeler autrement ?
- papa !
- j'arrive ma chérie !
- j'ai faim papa.
Franz sort Aelita de son lit. Elle se tenait déjà debout sur le matelas, se cramponnant au barreaux. Il l'emmène vers la cuisine en espérant que Lyndie n'a pas été réveillée.
- viens, on va manger tous les deux.
- de la compote de poire.
- oui ma chérie, de la compote.
- de poire.
Franz caresse le tout petit nez d'Aelita.
- d'accord, de la compote de poire.
- il est tôt papa.
- oui, admet Franz en plaçant sa fille sur la chaise haute, un monsieur va venir me chercher à la maison dans pas longtemps.
- un méchant ?
Franz rigole.
- non je ne crois pas ! Je ne serai pas là de toute la journée, tu seras sage avec ta maman ?
- oui papa ! Je suis gentille.
- oui, tu es la plus gentille et la plus mignonne des petites filles.
Aelita sourit, et Franz va chercher un pot de compote.
- vroum vroum vroum vroummmmmmm allez, on ouvre la bouche, l'avion va atterrir !
BIP !
Ils sursautent tous les deux quand la sonnerie ressentie.
- je vais ouvrir, c'est le monsieur.
Aelita avale précipitamment sa cuillère, et écoute. Elle a un peu peur, parce qu'elle ne connaît pas le monsieur.

Waldo Schaeffer est devant la porte, à coté d'une voiture blanche d'une quinzaine d'années. Il porte un pull kaki qui semble appartenir à un uniforme, accompagné d'un jean noir. Ce détail intrigue Franz, et il se demande si Waldo est vraiment en uniforme ou s'il cherche juste à l'impressionner.
- tu es en avance... et tu as sûrement réveillé ma femme.
- et toi... tu es toujours comme ça?
- comme ça comment ?
- joyeux et sympathique...
- je vais faire comme si je n'avais pas entendu...
- bonne idée ! je pense que c'est une bonne base pour arriver à nous apprécier ! Rigole waldo.
Franz sourit, et acquiesce de la tête. C'est sûrement comme ça que font les autres. Waldo a l'air diffèrent, ne serait ce déjà parce qu'il lui parle sans l'agresser. Mais peut être que c'est normal dans le monde du travail ? ou peut être qu'il fallait juste qu'il rencontre les bonnes personnes...
- où on va ? Demande Franz une fois dans la voiture. Il remet en place un morceau de housse qui se défait, et essaye de se souvenir depuis combien d'années il n'est pas monté en voiture.
- au collège Kadic ! Tu connais peut être ?
- non, ma fille est encore un peu loin du collège... et je n'ai pas grandi à paris.
- elle n'ira sûrement jamais à celui là, il est bien trop loin de chez toi ! Mais c'est mieux comme ça : elle aurait été ta chouchoute, et de toute façon, c'est le seul dont je connaisse le proviseur.
Franz s'intrigue.
- je peux savoir ce qu'on va faire là bas?
- te trouver une couverture. Tu va être prof de physique chimie à mi-temps là bas.
- prof? Mais je n'ai pas le diplôme !
- mais tu as le niveau. En tout cas le proviseur trouve que ton niveau est largement suffisant. et puis c'est un ami...
- mouais... ça j'ai compris que c'était un ami... pourquoi à mi-temps ? Et puis pourquoi la physique chimie ? je n'aime pas spécialement ça...
- y a-il quelque chose que tu aime particulièrement ? Répond Waldo avec un faux soupir. A mi-temps parce qu'il faut aussi que tu travaille sur cette histoire de supercalculateur ! Je ne sais pas toi, mais j'ai d'autres choses à faire entre 19 et 8 heures.
- j'aime particulièrement Lyndie et Aelita... j'aime bien le piano aussi... enfin non remarque, c'est surtout Lyndie qui aime...
- c'est bien ce que je disais, tu n'aime rien. même l'informatique ça te gonfle, on dirait...
- c'est le cas, il n'y a jamais aucune surprise dans l'informatique, et puis tu sais, c'est pas parce que je suis, paraît-il, doué que je dois forcement aimer.
- la plupart des gens deviennent doués en aimant.
- ça a l'air plutôt logique. Ça marcherait peut être aussi pour moi.
- dommage que tu n'aime rien ! Rigole encore une fois Waldo, qui semble être la bonne humeur même, même si son apparence de militaire préretraité peut laisser penser le contraire. Toujours est-il que Franz s'amuse des justes remarques de Waldo. Le reste du trajet se passe dans le silence, un peu lentement à cause des embouteillages, mais ils finissent par arriver devant un établissement scolaire. Un homme les y attend, un homme vêtu de gris et de brun, que Franz identifie comme le proviseur, l'ami de Waldo Schaeffer. Il reste quelques élèves en retard qui courent vers les bâtiments, mais à part eux, ils sont tous les trois seuls.

Waldo Schaeffer sort de la voiture avec son dynamisme habituel, et auquel Franz commence justement à s'habituer.
- Waldo ! Tu n'étais pas obligé d'arriver si tôt ! Je viens tout juste de sortir du collège pour vous attendre, un peu plus et il n'y avait personne !
- Jean Pierre, je te présente mon ami Franz Hopper... Franz c'est Jean Pierre Delmas, l'ami dont je t'ai parlé, il vient d'être nommé proviseur de cet établissement, grâce à ses techniques pédagogiques originales !
- n'exagère rien ! Le secret c'est d'être juste et respectueux avec les élèves. C'est tout à fait normal, ils ne peuvent pas devenir des adultes responsables si personnes ne les considère comme tel... bonjours Franz... Franz Hopper ? Comme Grâce ?
- vous êtes loin d'être le premier à me faire le coup... soupire Franz
Waldo paraît surpris.
- Grâce? Grâce Kelly ?
- non, Grâce Hopper.
- Ta mère ?
- non justement...
- ça aurait pu quant même ! S'exclame le directeur.
- on voit bien que vous ne connaissiez pas ma mère.
S'en suis un silence pesant. Pourquoi ne pas aller droit à l'essentiel? Qu'elle importance peut bien avoir le prénom de sa mère ?
- tu devrais peut être montrer à Franz l'établissement? Propose Waldo.
- en fait Franz... je peux t'appeler comme ça ? Les élèves t'attendent. Ne leur en veux pas s'ils ont l'air un peu déçu de te voir venir, c'est qu'ils espéraient que le cours sauterait et qu'ils pourraient sortir.
- génial... c'est une classe de quel âge ?
- sixième. Tu as de la chance, ce sont les plus faciles. Pour commencer, ça t'aidera. Aussi... ne dit à personne que tu n'as pas les diplômes nécessaires pour être professeur, je ne voudrais pas qu'on pense qu'à peine nommé proviseur je fais rentrer n'importe qui dans le collège !
- c'est ce que vous faites...
- je t'en prie, tu me tutoyer. Tu n'es pas n'importe qui, tu es un ami de Waldo. Mais ça les gens ne comprendrais pas, alors je préfère que ça reste secret. On s'arrangera pour que tu passe les examens vite fait.
Ça fait bizarre de devoir garder un secret. Non pas qu'il ai l'habitude de tout révéler à tout le monde, mais plutôt, il n'a pas l'habitude que qui que se soit s'intéresse au secrets qu'il pourrait avoir. Franz hoche la tête, mais est persuadé que personne ne s'intéressera jamais à son éventuel diplôme. L'homme en gris et brun a l'air d'avoir à peine quelques années de plus que Franz. Il ne doit sûrement pas exercer depuis bien longtemps, cette nomination au poste de proviseur est sûrement une fierté pour lui. Ils avancent dans les couloirs silencieusement, un ou deux élèves les saluent, et ils s'arrêtent après avoir monté deux étages, devant la salle 21. jean pierre Delmas ouvre la porte les élèves se lèvent, et une clameur remplie de "ho non" s'élève dans la salle de classe.
- les enfants, je vous présente votre nouveau professeur. A partir d'aujourd'hui, c'est lui qui vous dispensera deux heures de physique chimie par semaine.
Franz fait un petit signe de la main. Tous les regards sont braqués sur lui, et il déteste ça... Waldo s'approche de lui par surprise, et le fait sursauter en lui posant la main sur l'épaule.
- je serai devant le collège à midi, pour te montrer la partie la plus intéressante du travail. Passe une bonne matinée !
Puis il sortit, accompagné du proviseur. Les élèves se remettent assis et attendent. Franz bredouille :
- bonjour, je m'appelle Franz Hopper...
Beaucoup d'élèves ne l'écoutent pas, ils parlent entre eux, certain font même des commentaires sur le nouveau prof, sans se gêner de savoir s'il entend. Franz découvre qu'il est moche, qu'il a l'air vieux, et accessoirement qu'il n'a aucune autorité. Réjouissant. Deux élèves, une fille et un garçon, assis en premier rang bien entendu, semblent tout de même attendre une consigne. comme s'il faisait le "cours" pour eux seuls, Franz récite ce qu'il a entendu des centaines de fois :
- ouvrez vos livres page...
Le silence se fait. A la moindre hésitation, ils le regardent tous comme s'ils allaient lui sauter dessus. Page... ?
- quel page monsieur ? Demande une gamine d'environ 11 ans, habillée comme une grande, ou plutôt, exactement comme Franz n'aimerai qu'Aelita s'habille un jour.
- page une.
- monsieur, reprend-elle, à la page une c'est la table des matières.
Cette remarque pseudo insolente provoque quelques rires. Franz les trouve ridicule.
- vous n'avez aucune autonomie ou quoi ? Prenez la première page où commence le livre. Et lisez.
- jusqu'où ? Demande le garçon du premier rang.
- jusqu'à ce que ça fasse "driiiiing" répond Franz d'un air moqueur. Allez ! Moi pendant ce temps je... je vous surveille. Le premier qui parle, il sort de la classe.
D'abord il y a quelques exclamations, puis elles se taisent toutes seules. Franz s'assoit sur sa chaise et feuillette un magazine appartenant à l'ancien professeur. La classe est calme, quelques élèves font la gueule, et regardent par la fenêtre. Mais la plupart ont l'air de travailler. C'est à se demander pourquoi tous les professeurs ne font pas comme ça !

Deux heures après, la classe sortit, et une autre lui suivie, pas forcément plus ravie du nouveau professeur. Ou est l'ancien, justement ? Eliminé par des amis de Waldo ?
Midi sonna, et le bâtiment se vida à une vitesse impressionnante, une partie des élèves allant vers le réfectoire, et une autre partie, comme Franz, sortant par la grille d'entrée. Celui ci aperçoit vite la voiture blanche du matin.
- alors ! Comment s'est passé cette première matinée de travail ? L'accueil Waldo de l'intérieur de la voiture. Monte, je t'emmène !
- pas mal. Reposante... un peu longue vers la fin, mais j'amènerai un livre la prochaine fois, ça passera plus vite.
- tu recommenceras lundi prochain, et ensuite mardi, jeudi, et vendredi.
- je sais, le proviseur et venu me donner en emploit du temps. Il est quant même sympa.
- pourquoi quant même? C'est normal qu'il soit sympa, c'est mon ami ! Rigole Waldo.
- c'est à se demander s'il y a des gens qui ne sont pas tes amis...
- bien plus que tu ne crois !
Pendant les 25 minutes de trajet, Franz et Waldo discutent de choses et d'autres. Waldo parle entre autre des futurs collaborateurs de Franz, de grands amis à lui, qui sont des gens très sympathiques et très doués dans leur travail. Franz se demande si Waldo n'est pas un extraterrestre qui cherche à l'entraîner dans un monde parallèle dans lequel tout est beau et gentil... oui vraiment, il faudra qu'il pense à apporter un livre, parce que quatre heures de lecture sur les mondes parallèles, ça monte facilement à la tête...
La voiture arrive devant un immeuble banal, peut être même un HLM, et Waldo se gare juste en face, sur une place réservée.
- ça ne ressemble pas du tout à un centre de recherche... remarque Franz à voix haute.
- heureusement ! Tu imagine si tout le monde venait nous demander comment avancent nos recherches sur les travaux secrets ? ou mieux, si un espion se postait devant l'immeuble pour nous tirer dessus quand on sort...
- mais qui irai faire ça ? Les fameuses personnes qui ne sont pas tes amis ? Demande Franz avec le sourire.
même s'il prétend qu'ils sont en danger de mort, Waldo n'a pas l'air véritablement stressé, ni même faussement, ni même plus inquiet que lorsqu'il montait en voiture...
- oui, par exemple ! Tient c'est par-là, dit-il en ouvrant la seule porte du bâtiment.
Franz le suit à l'intérieur de l'immeuble, qui cette fois, ressemble bien plus à un centre de recherche qu'a un HLM. Toute la pièce est peinte en blanc, et au milieu traîne un grand bureau rond. Etrangement personne n'est à l'accueil, mais ça n'étonne qu'a moitié Franz. Un escalier en béton semble monter à l'étage supérieur. A vu de nez, Franz estime qu'il y en a 6, et un autre descend vers le ou les sous-sols.
- combien de sous-sols ?
- je vois que tu es observateur. Trois sous-sols, dont seulement les deux plus proches du sol utilisés. Il n'y a pas d'ascenseur, c'est pour décourager les squatters qui viendraient à forcer la porte.
- si je pénétrais sans en avoir le droit dans un immeuble, je ne prendrais pas l'ascenseur. il y a trop de risque d'y trouver quelqu'un, ou pire encore, d'être coincé... et puis tu ne vois pas ce qui arrive, alors si quelqu'un t'attend à l'étage du dessus, tu ne peux ni le voir, ni te sauver... en escalier si.
- on peut voir les choses comme ça... mais imagine que les premiers étages soit libre, tu t'amuserais à aller voir ce qu'il y a au sixième ?
- ça dépends pour quoi je suis là. C'est vrai que si je ne suis là que pour dormir, ou pour m'amuser, à moins d'être vraiment curieux je ne monterai pas. Mais si je suis un espion ?
- normalement, aucun espion ne peut savoir ce qui se passe ici... s'ils ont le courage de monter les six étages, ils n'ont sûrement pas celui de visiter tous les immeubles de paris... et même s'ils le faisaient, on s'en fiche, on est dans la banlieue !
Franz ne retient pas un sourire, à moitié navré mais aussi à moitié attendrit pour son ami.

Ils montent au troisième étage, presque en courant, et Franz découvre que trois hommes les attendent.
- je vais faire les présentations ! Franz, voici Michel c'est notre spécialiste en physique quantique, Daniel, notre spécialiste en ondes électromagnétiques, et Mick, notre spécialiste en mécanique et électricité !
- tu peux dire mécanicien tu sais... fait remarquer le Mick en question.
- et toi ? Tu es spécialiste en quoi ? Demande Franz à Waldo.
- spécialiste en informations diverses et variées sur les armées internationales, achève Waldo avec une petite révérence. hum... et toi...
- moi ?
- spécialiste en informatique ça te va ?
- ça fait un peu simple par rapport au autre, mais je m'y ferai !
Michel fait une moue dubitative.
- il est un peu jeune pour être un spécialiste non ? je m'attendais à plus vieux quand tu nous l'as décrit...
Franz se cale contre le mur, et répond avec cette insolence toute particulière des gens méprisants.
- si je ne te plais pas... je peux partir.
Michel continu de le fixer, le jaugeant du regard. Faussement, car manifestement, Franz lui plaît. il capitule enfin en éclatant de rire :
- apparemment on se tutoie !
- pourquoi pas ? C'est Waldo qui veux ça.
- m'étonne pas tient. remarque Mick
Franz lui s'étonne.
- Dites-moi... on est que cinq ?
- oui, répond Mick, pour la sécurité.
- oui, pas faux... bon allez ! Je meure de faim, et j'aimerai qu'on m'explique quelques trucs !
Waldo rigole.
- on installera une petite cuisinière au premier si tu veux ! En attendant, qui se dévoue pour aller chercher des sandwichs ?
Franz lève la main, comme s'il était à l'école. Il a besoin de se changer les idées pour réfléchir à tout ça.
- je veux bien y aller !
- non, pas toi... toi tu reste là, et tu consulte les fichiers de l'ordinateur collectif. C'est sur celui ci qu'on transfère les conclusions, et d'autres choses utiles, comme le plan du centre, ou des remarques sur des choses qui n'a rien à voir, mais qui peuvent faire avancer la science... accessoirement, il est monté en réseau avec les autres ordinateurs. En fait, tu peux tout atteindre dessus. Daniel ? Tu lui montre ?
- viens, c'est le brun là bas.
Daniel, dont Franz venais d'entendre la voix pour la première fois, le conduit vers un ordinateur donc l'écran est imbriqué dans la tour. Il est à peine plus gros qu'une machine à laver, quelques circuits sont à l'air libre et un ventilateur tourne très vite mais aussi silencieusement que possible. Franz s'assoit et trouve vite le bouton d'allumage.
Code ?
- hum... code ? Demande Franz à l'intention de ses nouveaux amis.
Michel se moque.
- tu n'es pas spécialiste en informatique ?
- je vois...
- vous n'êtes pas sympa avec lui...
Waldo se dirige vers l'ordinateur pour taper le code, mais Franz lui fait signe de s'arrêter.
- laisse... je vais trouver.

Sept heures plus tard, l'horloge indique presque vingt heures, et Franz en est à son troisième casse-croûte.
- au moins, on ne le ramènera pas squelettique à sa famille... chuchote Michel sans aucune discrétion.
- dites ! J'ai repéré une faute béante dans vos calculs, je peux corriger ?
- Bien sur, te gène pas ! S'exclame Michel.
- alors ? Lui demande Waldo à voix basse. Il a l'air doué non ?
- ça va... oui il a l'air assez calé dans son domaine... j'espère tout de même qu'il ne va pas s'amuser à corriger toutes nos fautes...
- tu tiens tant que ça à les garder ?
- je le trouve quant même prétentieux.
- tu dis ça parce qu'il est plus doué que toi ! clôt-il la conversation avec un clin d'oeil.



Chapitre 9

Et le temps passa... la petite fille aux cheveux rose grandit, Lyndie découvrit le monde en même temps qu'elle, Franz prit l'habitude de se laisser pousser la barbe, et le projet secret avançait... en fait, tout se déroulait étrangement bien. Franz manquait d'expérience dans le domaine du bonheur, alors il ne se méfia de rien.

1984

- hé Franz viens voir ça !
Franz se demande parfois si ils n'auraient pas déjà trouvé les solutions qu'ils cherchent si ils ne travaillaient pas tous ensemble, mais plutôt dans des bureaux séparés. Il se lève et s'approche d'une assiette en carton.
- wouah ! Qu'est ce que c'est que ça ?
- Waldo faisait le con avec son gâteau et...
- tu m'as poussé !
- tu l'as poussé ?
- peu importe !
Désespérant.
- oui bref, il se trouve qu'il a fini par laisser tomber le gâteau à la crème dans l'azote liquide, et depuis on arrive plus à le dégeler !
Waldo continu de tripoter le gâteau, il passe son doigt sur la crème devenue lisse et dure. Franz n'ose pas l'avertir que ce serait très dangereux si c'était du métal. Un chou à la crème géant et une plaque de métal sont-ils comparables ? Franz espère que non.
- c'est dingue on dirait un jouet ! Il a même l'air plus appétissant comme ça !
- passionnant ! Je vais retourner travailler... dites, si ça décongèle, puis-je vous conseiller de ne pas le manger ?
En plus, Waldo n'arrête pas de le tripoter !

1985

Une voix l'interpelle lorsqu'il descend les escaliers du troisième étage.
- monsieur Hopper !
Monsieur Hopper fais volte face, et répond du tac au tac et par réflexe.
- Appelez-moi Franz s'il vous plaît. C'est plus...
- convivial ?
- mouais. Comme vous voulez du moment que vous m'appelez par mon prénom.
- ok Franz ! Permettez-moi de vous serrez la main !
- et permettez-moi de refuser, je n'ai aucune envie de jouer à "c'est moi qui sers le plus fort" avec tous les hommes du collège. Qui êtes vous ?
- je suis le nouveau prof ! On a dû vous annoncer ma venue !
Non, pas du tout. C'est stupéfiant comme certaines nouvelles circulent plus vite que d'autres. Est-il aussi un ami de jean pierre ? Il n'a pas l'air d'un ami de Waldo en tout cas.
- félicitations. Prof de quoi ?
- d'EPS ! Mais seulement a mi-temps, j'assurerai aussi la gestion de la surveillance des élèves !
- vous allez être pion ?
- Chef des pions !
- bon courage... je ne supporterai pas des métiers aussi actifs...
- pourtant on raconte que vous êtes un bon prof. On dit que vous avez des méthodes originales... dans le lycée, on dit que les élèves qui sont passé par vous n'ont aucun problèmes d'adaptation en physique chimie ! Puisque je débute, vous pourriez me donner quelques conseils ?
- et bien... je ne crois pas que ça puisse s'appliquer à l'EPS ou à la surveillance... et puis, je préfère garder ça pour moi, sinon on pourrait s'apercevoir que je n'ai rien d'un vrai prof.
- ha ! Vous êtes un original vous !
Depuis qu'il avait été obligé de faire en catastrophe le premier contrôle de l'année le 14 juin, pour le bulletin, on le considérait comme un original... les gens exagèrent, vraiment.
- je vais prendre ça pour un compliment...
- mais c'est un compliment ! Je pense qu'on devrait expliquer au élèves qu'il ne faut pas se forcer à être comme tout le monde, et qu'on est tous uniques ! Que quoi qu'il arrive, on vaut tous quelque chose en tant que personne !
- c'est un point de vu oui.
- pas le vôtre ?
- oups ! Déjà moins le quart, il faut que j'aille préparer mon cours ! Vous savez, mes méthodes originales, les neutrons, les matériaux, et tous ces trucs là ! C'est que ça met du temps à être préparé !
- j'ai oublié pas mal de mes cours de physique... je n'ai pas grand chose d'un scientifique moi !
- m'étonne pas...
- pardon ?
Ses capacités sociales progressent de jour en jour...
- hum... j'y vais ! C'est quoi votre nom déjà ?
- Jim morales ! Tu peux m'appeler Jim !
- et te tutoyer aussi apparemment.
- ben ouais, ça ce fait entre copain.

1986

- monsieur !
- oui... Adrien ?
- j'ai fini le livre.
- Relis-le. Je doute que tu ai pu comprendre toutes les subtilités de la corrosion de l'azote liquide sur les matériaux organiques en trois heures.
- maintenant que vous le dites... dites-moi monsieur, vous êtes sur que c'est au programme de cinquième ?
- pas certain non, je vérifierais... tu peux te taire maintenant ? Il y a des gens qui lisent ici.

1987

C'était la pause déjeuner, et Franz testait la résistance des ordinateurs coûteux aux miettes de pain.
- dites ! S'exclame Franz.
- ça recommence... soupire Mick.
- j'ai regardé tous les rapports qu'on envoit, et je me suis posé une question...
- une faute?
- pas tout à fait non, en fait, je me demandais... vous avez écrit "Waldo Schaeffer" sur chaque couverture... je trouve ça, non seulement imprudent mais en plus rudement bordélique. Ce projet n'a donc pas de nom ?
- pourquoi faire ?
- pour l'écrire sur les dossiers, pour que les gens qui connaissent voient de quoi on parle, pour en parler plus discrètement qu'en disant "le projet top secret sur le contrôle d'onde à distance à l'aide des supercalculateur quantique"...
- j'admets que le dernier argument n'est pas dénué de logique... tu as une idée ?
- ça tombe bien que tu demande...
- Le contraire m'aurait étonné. Le PTSCODASQ ?
- non, projet Carthage.
- Pas mal. On vote ?
- Pas la peine, c'est ok, répond waldo la bouche pleine.
- d'accord.
- comme tu veux.
- ça ne me dérange pas.
- ok, merci !

1988

- Aelita ma chérie, ce n'est pas que je veuille réduire à néant tes aspirations musicales, ni même que je veuille prétendre que tu joue mal, parce que ce n'est pas le cas. en fait, que tu joue du piano ne me dérange pas du tout, mais là vois-tu, chérie, il est minuit moins le quart.
Aelita appuie sur une touche, puis une autre. Le son produit est joli, elle recommence. Elle répond à son père.
- on est dimanche demain.
- oui, mais il est quant même un peu tard...
Elle relève la tête et la tourne vers Franz, et arrête d'appuyer sur les touches.
- Excuse-moi, maman dort ?
Franz semble gêné.
- heu non... elle est dans la chambre...
- c'est toi qui veux dormir ?
- ben... non... j'étais dans la chambre aussi, c'est juste que le piano...
Aelita semble perplexe.
- pourquoi je devrais m'arrêter alors ? Je ne joue pas fort, alors je ne dérange pas les voisins.
- non, évidement, il faudrait faire exploser une bombe pour déranger nos plus proches voisins...
- alors pourquoi papa ?
- ...
- papa ?
- tu sais quoi ? Je n'ai rien dit ! Bonne nuit ma chérie !
Aelita presse une touche, puis une autre, et ajoute avant de retourner la tête.
- bonne nuit papa.

1989

- Waldo viens voir ça ! je n'ai plus qu'ont régler quelques petites choses, et ce sera fini...
Waldo hausse un sourcil, et se penche dangereusement sur sa chaise pour apercevoir l'écran de Franz.
- pas mal ! Tu en as pour combien de temps encore ?
Tient, Franz a déjà entendu cette phrase quelque part. Mais il se trouvait dans d'autres lieux, d'autres circonstances, et avec d'autres personnes... il sourit à son ami, comme il sourirait à une bonne blague, sans réaliser tout de suite que Waldo ignore ce qu'il pense. Et qu'il ne le saura jamais.
- Franz ? Ça va? J'ai dit quelque chose de drôle ?
- non c'est juste que... ho, rien d'important, laisse. Ça me prendra encore une heure je pense.

1990

Franz sort à peine de la salle de classe que Jean pierre Delmas arrive vers lui en souriant.
- Franz ? Dit... est ce que je peux te demander un service ?
- ça devrait être possible normalement ! Pourquoi tu as besoin de moi ?
Une femme arrive, elle semble heureuse elle aussi. Franz la connaît : il s'agit de la petite amie de Jean Pierre, Taily. Tout excitée, elle se précipite vers les deux hommes.
- alors ? Tu lui en as parlé ?
Franz la salut et répond.
- non, il ne m'a parlé de rien encore ! Mais je crois qu'il allait le faire. C'est bien ça ?
- oui, c'est exactement ça, répond jean pierre. Voilà... Taily et moi allons nous marier. Et j'aimerais que tu sois mon témoin.
Franz écarquille les yeux, et s'exclame :
- nan ? Mais c'est génial ! Bien sur, ça me ferait vachement plaisir, vous avez déjà prévu une date ? Mes félicitations au fait !
Taily rigole. C'est une jolie femme, elle a probablement l'âge que Lyndie semble avoir. Elles sont d'ailleurs amie, ce qui n'est pas étonnant puisqu'elles sont toutes les deux amies avec tout le monde. Taily possède visiblement des gènes indiens, et cela se voit dans ses cheveux, long, noirs et lisses.
- nous avons déjà prévu une date oui ! Dans un an environ !
- un an ? S'étonne Franz, pourquoi le retarder autant ?
- devine !
- dis-moi ?
- Taily attend un bébé !
- nan ?
Décidément il semblait un peu incrédule aujourd'hui.
- si ! Je suis tellement heureuse ! Elle va être magnifique... je suis sur que c'est une petite fille, ma grand-mère a tiré les cartes, et elle m'a assuré que cela allait être une fille !
Franz acquiesce. Jean Pierre reprend :
- elle sera magnifique oui. Elle aura tes cheveux et tes yeux !
Taily attrape la main de jean pierre, la serre contre son coeur, et Franz l'observe rougir. Jean Pierre admire Taily comme la huitième merveille de monde, il est évident qu'il en est fou amoureux. Elle aussi semble très heureuse, elle couve son futur mari de regard, et caresse avec la main qu'elle tient, sa joue. Franz se demande si Lyndie et lui font la même impression aux autres gens. Bien probable, il est certain d'être au moins autant amoureux de Lyndie que jean pierre l'est de Taily.
- et comment vous allez l'appeler ? Demande Franz précipitamment, avant qu'ils ne s'embrassent sous ses yeux, ce à quoi il ne saurait pas comment réagir.
- si c'est un garçon, Tanéo ! Et si c'est une fille... Elisabeth.
- Tanéo ? C'est original !
- c'est Jean Pierre qui a choisit ! On en choisit un chacun, et le hasard fera le reste !
- c'est Lyndie qui avait choisit pour Aelita ! Elle a choisit juste après qu'Aelita soit née, je n'ai jamais su pourquoi elle avait décidé que c'était celui ci et pas un autre... l'instinct maternel peut être ? J'y pense, Aelita sera ravie de jouer avec votre enfant quant il sera né, Aelita adore les enfants.
- j'aimerais beaucoup aussi qu'elles deviennent amies. Et tu sais ce que Jean Pierre m'a promis ?
Combien d'autres décisions ont ils prit, de toute évidence, dans la journée d'hier ?
- non, quoi donc ?
Taily se retourne vers son futur époux, et lui propose :
- dit lui toi-même.
- et bien... j'ai promis à Taily qu'on allait bientôt acheter une maison. Mon appartement de fonction n'est pas fait pour accueillir un enfant, c'est certain !
- ce sera magnifique... rêve Taily à voix haute. J'ai hâte d'aller voir mon médecin demain, qu'il m'assure que tout va bien.
- puisque ta grand-mère a lu les cartes, ça ne peut que bien se passer, la taquine Franz.
- entre nous, ajoute-elle la voix basse comme une confidence, je crois de moins en moins à ses prédictions. Il y a deux ans elle m'a annoncé que j'allais perdre mon chien, et ce n'est jamais arrivé !
- vous n'avez pas de chien.
- évidement, je ne vais pas tenter le diable non plus !
Franz rigole, puis salut ses amis avant de partir à son laboratoire, pour continuer ses recherches.

Typy
02/02/08 à 21:28
Voici les deux derniers chapitres,bonne lecture (:

Chapitre 10

Un après midi comme un autre, un peu plus chaud peut être, Franz travail. il est aussi sur le point de lancer l'analyse d'un signal. L'ordinateur en aura pour plusieurs minutes, alors il profite pour se retourner vers ses amis, et les déranger dans leurs travaux.
- tient, Waldo est de nouveau absent ? Cette fille ne fais donc rien d'autre de ses journées !
Jusqu'à preuve du contraire, Waldo n'est ni marié, ni même en couple. Mais depuis cinq semaines, il téléphone de plus en plus fréquemment. Franz prétend sans en être sur, qu'il a enfin trouvé une petite amie. Et puis, Waldo ne le contredit pas, il se contente de phrases allusives, et sous-entend que Franz a peut être raison. Il ne semble ni énervé, ni même gêné par les moqueries amicales de ses amis, alors personne ne se gène, et la petite amie supposée de Waldo est devenue le dernier sujet de conversation. Quand il montre enfin le bout de son nez, ils arrêtent tous de travailler pour l'accueillir, Franz le premier.
- j'ai une théorie ! Elle est femme au foyer, et elle ne peut t'appeler que pendant les heures de travail de son mari !
Mick renchérit :
- ça expliquerait aussi qu'il soit au téléphone si souvent, ils se manquent tellement durant les soirées...
- mais il la voit aussi le matin. En fait, ils passent même plus de temps ensemble qu'elle n'en passe avec son mari ! Continue Franz, que rien n'arrêtera tant que son analyse n'aura pas bipé.
- évidement ! Il faut bien qu'on puisse passer du temps ensemble !
- c'est un aveu ça !
- mais non, je vous aide simplement dans vos suppositions, pour que ça tienne la route le mieux possible !
- sans aucune arrières pensés, évidement.
- aucune ! Affirme Waldo, le sourire taquin.
Une sonnerie sort des haut-parleurs, elle provient de l'ordinateur de Franz.
- hé ! C'est fini ! Venez, on va découvrir ensemble !
- ça va sûrement rater cette fois aussi...
- ne soit pas défaitiste Michel ! Rétorque Waldo. On a peut-être fini les trois quarts de notre travail !

Etant donner que le simulateur de récepteur a indiqué que les ondes allaient de 11 à 90 MHZ, si les analyses confirment ces chiffres, c'est qu'il peut balayer toutes les ondes pour les décoder en les interceptant.
- Franz, arrête de réfléchir et montre-nous !
- c'est bien 11 à 90 non ?
- oui, j'espère que ça va marcher.
Franz clique sur "ok" puis fixe la barre de chargement qui progresse lentement. Il ne regarde pas l'écran, il ne veut pas savoir avant d'avoir entendu les cris de joie, ou les soupirs de déceptions de ses amis. C'est étrange, mais lorsqu'il n'apprend le résultat qu'indirectement, il se sent moins déçu, comme si le sentiment le percutait moins fort. Il faut dire que Franz a eu beaucoup d'occasion d'y réfléchir, ça fais plus de quarante fois que le récepteur se trompe, ou annonce qu'il ne reçoit aucune onde, ou même des fois, fait surchauffer l'ordinateur qui fini par s'éteindre.
Mais cette fois ci c'est diffèrent. leur laboratoire n'a pas inventé de nouvelle méthode, ils n'ont pas manœuvré plus précisément que d'habitude, n'ont pas non plus laissé le hasard guider les branchements...
Et pourtant, ça marche.
Il entend les exclamations et relève la tête, pour vérifier. "Onde émise de 11 à 90 Mhz". Franz sourit silencieusement, et remercie le ciel, ou quoi que ce soit d'autre, d'être ici aujourd'hui. Enfin, il ouvre la bouche.
- il ne nous reste plus qu'a découvrir comme masquer les ondes, et nous aurons gagner !
- je vais aller passer un coup de téléphone ! S'exclame Waldo.
Le silence se fait pendant quelques secondes, pendant lesquels ils le regardent fixement.
- tu veux prévenir ta petite amie ? Rigole Franz, de trop bonne humeur pour imaginer que quelque chose cloche.
- Non évidement, je vais appeler nos patrons !
- oui, bonne idée, ça leur fera au moins autant plaisir qu'à nous.
- dites, en parlant de choses joyeuses. Pour fêter ça, on pourrait peut être partir plus tôt ce soir ? J'ai promis à Aelita qu'on irait au parc d'attraction ce soir... si on pouvait y aller 3 heures plus tôt, ce serait génial, ça lui éviterait de se coucher trop tard.
Waldo compose le numéro en souriant, comme d'habitude.
- aller, va t'amuser, tu l'a bien mérité ! Fait un bisou à tes chéries de ma part !
- je n'y manquerais pas.
C'est vrai, il n'y manquera pas. Waldo dit toujours ça, et il n'y manque jamais.
Mick se lève, s'étire, et ajoute en retirant son pull.
- tu à eu une bonne idée Franz, je vais partir plus tôt moi aussi, je n'arriverais pas à travailler tant que je ne serais pas calmé un peu ! Vous venez avec moi au café ? On va fêter ça !
Ils continuent à babiller gaiement en s'habillant, comme tous les jours avant de partir, et finalement, Franz qui décide d'éteindre les ordinateurs, se trouve être le dernier à partir. Daniel, Mick et Michel sont déjà sortit, et Waldo est au téléphone, comme d'habitude, mais pas avec les mêmes personnes. Franz se demande pourquoi Waldo est sortit de la salle de travail. Peut être pour ne pas imposer le silence. Ou pour ne pas être dérangé. Ou par habitude, tout simplement. Au moment de fermer le programme de réception des ondes, Franz a envie de le tester une seconde fois. Et pas sur n'importe quoi, non, plutôt sur la conversation téléphonique de Waldo. Ce n'est pas vraiment privé, et si jamais Franz tombe sur une voix feminine, il se fait confiance pour éteindre. Mais là, il a envie de savoir à quel point ses chefs sont contents du travail accomplit. Waldo ne lui en voudra pas, Franz est même sur qu'il aurait mis le haut-parleur du téléphone si ses amis avaient pensé à lui demander. Tout en branchant le casque pour ne pas être entendu, Franz s'amuse en réalisant qu'utiliser une technologie aussi compliquée pour entendre les conversations téléphoniques reviendrais à se servir d'un satellite pour photographier un ciel étoilé. La voix de Waldo résonne dans les écouteurs, et Franz sourit, parce qu'il a enfin une preuve irréfutable que leur récepteur fonctionne.

- nous n'avons fait qu'un seul test pour le moment. Mais les probabilités pour qu'un test réussisse alors que le récepteur et l'intercepteur ne fonctionnent pas est très basse.
Franz a hâte de prévenir Waldo qu'effectivement, ça marche. Si à ce moment là, il était accouru dans la pièce ou se trouvait Waldo pour lui dire, peut être que tout aurait pu être évité...
- refaites quant même des tests demain, je veux avoir la certitude que cet appareil peut arrêter et intercepter n'importe quelles ondes.
- ok, on fera des tests demain sur plusieurs appareil. On fera même un essai de deux minutes sur la radio.
- si vous arriviez à interrompre la radio pendant deux minutes, je ne douterais plus que vous intercepteur marche !
- alors on le fera, écoutez R.T.L., demain à quinze heures. Mais il y a un problème là dedans. Franz attend encore de programmer quelque chose pour nous arrêter.
- peut être que vous n'auriez pas du le prendre pour un imbécile si longtemps ? je suis sur que si vous l'aviez mieux payé, on aurait pu lui faire accepter de travailler pour nous...
- on voulait être sur de ses compétences avant de lui proposer. Mais vous auriez entendu le discours qu'il nous a fait sur la défense du pays, une fois... il n'aurait jamais accepté, et il nous aurait dénoncé.
- alors, que comptez vous faire ? ce serait ridicule de ne rien faire pour ne pas éveiller les soupçons d'un de vos employés...
- vous avez une idée vous ?
- non. Mais je vous conseille d'en trouver une demain, sinon j'utiliserais des méthodes radicales.
- je n'ai pas tellement envie que vous... bon d'accord, j'aurais trouvé une idée d'ici demain.

Les mots continuent, mais se perdent dans les écouteurs. Celui qui les écoutait n'entend plus, il est abasourdi, tétanisé.
Franz cligne des paupières, d'abord lentement, comme pour se réveiller, puis de plus en plus vite, pour sortir du cauchemar dans lequel il vient d'être propulsé. Il fini par fermer les yeux tout à fait, sans pouvoir réfléchir tellement ce qu'il a entendu lui semble anormal. Quant un événement important arrive dans une vie, il faut toujours un moment pour réaliser. Le temps de dormir une nuit, d'y réfléchir quelques heures, ou juste quelques minutes, en fonction des cas. Mais des fois on ne peut pas. Des fois il n'y a pas de délai, parce qu'il n'y a pas de temps à perdre pour le délai, ou parce que la nouvelle est trop imprévisible pour que le cerveau la refuse. C'est le cas pour Franz aujourd'hui. Il ferme les yeux, et passe presque instantanément de l'amitié, à la surprise, et à la colère. Franz ne refuse pas d'accepter la nouvelle, il n'essaye même pas de se convaincre qu'il se trompe. Il se fait plus mal ainsi, mais il réagira plus vite. Franz a déjà peur, et il a raison, alors il s'offre le luxe de la conscience, au prix d'un énorme choc.

Il débranche l'ordinateur, et le retranche aussitôt, il ne veut pas perdre une minute de plus dans cet endroit. Mais il ne faudrait surtout pas laisser l'ordinateur allumé, Waldo pourrais voir ce que Franz faisait. Franz cours, sans regarder autour de lui, il court jusqu'à une impasse, ou il se rend compte qu'il a oublié son manteau. De toute façon qu'elle importance ? Ils pourraient se rendre compte de quelque chose. Mais non, se rendre compte de quoi ? C'est eux les coupables, c'est eux qui lui cachent des choses, et quelles choses ! Ou aller ? Ou se poser ? Qu'est ce qu'il vont faire de lui ? Aelita ! Qu'est ce qu'ils peuvent faire ? Qu'est ce qu'ils veulent de lui ? Lyndie... il pourrait accepter, bien qu'il ne sachent pas tout à fait quoi. Pourquoi lui avoir caché tout ça ? Pourquoi ne pas l'avoir laissé tranquille ? Il était presque heureux, c'est si cruel de lui avoir mentit s'il devait connaître la vérité un jour. Calme-toi, aller calme-toi. Aelita... ils pourraient leur faire du mal ? Comment peut-il les embrasser d'un coté et les tuer de l'autre ? Comment peut-il être son meilleur ami et lui vouloir autant de mal ? comment a-il pu entendre tout ça de la part de Waldo, à qui il avait confié tellement de choses, avec qui il a passé tellement de temps...
Stop. Calme.
C'est qu'ils veulent de lui, c'est simplement la même chose qu'avant, plus son silence et sa complicité. Juste faire comme avant. Si on fait semblant que rien n'a changé, ce sera un peu comme avant. Franz a envie d'y croire. Il se dit qu'il va aller parler à Waldo, lui dire qu'il a tout entendu, lui dire qu'il est d'accord pour faire comme avant, et qu'il peut téléphoner à son chef pour lui dire que tout est réglé, qu'il ne lui en veut pas pour tout ça, qu'il sait bien qu'il n'aurait jamais pu le tuer, et qu'ils peuvent redevenir ami. Comme avant. Et Lyndie ? Lyndie on ne lui dira rien. Lyndie ne comprendrait pas. Ou plutôt, elle comprendrait trop bien, et elle aurait exactement la réaction qu'il attend de lui-même. pardon Lyndie, tu sais bien que si ça n'engageait que moi...
Dans ce cas, quoi ? S'il était tout seul, si ce qui allait lui arriver ne l'inquiétait pas, il irait voir Waldo, il crierait et lui donnerait le plus grand coup que celui ci n'a jamais connu. Ou alors non. Il détruirait pièce par pièce le projet qu'il a à moitié construit. Puis, là, il irait voir Waldo, et il lui ferait comprendre qu'on ne se moque pas de Franz Hopper. Enfin non, Franz tout court, ça ira.
Mais qu'est ce qu'il raconte ? Se battre, c'est ridicule quant on a quelqu'un a préserver. Lyndie le comprendrait, il ne peut pas se montrer fier et honnête, il ne peut pas la rendre fière. Il y a des cas ou on doit juste ravaler sa fierté, parce qu'il y a des choses qui valent plus que ça. C'est sûrement ce que son père lui aurait dit.
Mais Lyndie, qu'est ce qu'elle lui aurait dit ?

Lorsque Franz rentre, et qu'il lui explique, Lyndie ne dit rien. Elle pleure juste.
- Lyndie...
Elle relève la tête, et murmure un son, pour que Franz continu sa phrase.
- qu'est qu'on fait ?
Elle ferme les yeux. Peut être qu'elle passe le marché pour la conscience elle aussi, mais même si c'était son cas, elle n'aura jamais aussi mal que Franz.
- qu'est ce qu'on peut faire ?
Pourquoi parler au pluriel ? Elle sait bien qu'elle ne peut rien faire. Mais lui pourrait sûrement. Comment peut-il avoir besoin d'elle alors qu'elle ne peut rien faire ?
je ferais ce que tu décide, admet-il finalement.
Franz se demande si c'est une preuve de faiblesse de ne pas prendre de décision lui-même. Il se demande ce qu'il va faire si Lyndie ne veux pas décider elle-même. Mais il décide en revanche que si être fort, c'est sacrifier sans sourciller les deux personnes qui aime le plus, alors il préfère être faible. Et au fond, il sait ce que Lyndie va dire, et il sait aussi qu'il est d'accord avec. Il n'attend que ça qu'elle lui demande de se battre. Mais décider tout seul, il n'ose pas.
- tu... on ne peut pas les laisser faire. On ne peut pas leur permettre de dominer le monde sans rien faire !
Il sourit. Il savait qu'elle allait dire ça. Et elle devinait qu'il attendait qu'elle dise ça. Sinon, à quoi d'autre pouvait-elle servir ? elle se jette dans ses bras et ajoute :
- dit moi que tu peux faire quelque chose contre eux.
Franz, un peu surprit, sert sa femme contre lui et répond :
- je peux, mais j'ai peur pour vous. Va avec Aelita au chalet, je ne veux pas qu'ils sachent ou vous êtes.
- il pensera forcement à aller nous chercher là bas un jour.
- d'ici là, on les aura arrêté.
Lyndie hoche la tête.
- je te fais confiance.


Deux heures plus tard, elles étaient parties. Aelita n'a pas compris pourquoi papa ne venait pas, tout comme elle n'a pas compris pourquoi on attendait pas les vacances pour partir à la montagne. "Mais il y a pas de neige en cette saison." Avait-elle simplement ajouté avant de monter dans le train. Aelita ne connaîtrait jamais ce qui se passe aujourd'hui. Ou si elle l'apprend, ce sera comme une lointaine anecdote, quant elle sera adulte. Pourquoi pas en l'an 2000 ? Franz se battra jusqu'à la fin, pour qu'Aelita ne connaisse jamais la peur qui lui tiraille le ventre. Quant on veux on peut, et il est persuadé d'y arriver.

Quant il arrive dans l'usine, il soupire un bon coup. Ça fais bien 12 ans qu'il n'est pas venu, et pourtant elle n'a pas changé. Il est même surprit de voir que l'électricité fonctionne encore. Il imaginait que les rats auraient vite fait de ronger les fils qu'il avait installé. Le super calculateur ne demande qu'a être rallumé, il fonctionne toujours lui aussi. Il n'y a que d'ici que Franz puisse contrer le projet Carthage. Il se demande ce qu'il aurait pu faire sans ce super calculateur. Il aurait sûrement du retourner dans les bureaux et il y aurait risqué sa vie : rien d'autre n'aurait eu la puissance de calcul nécessaire pour pirater l'ordinateur de contrôle du laboratoire. Franz se met au travail. Il lui faut simplement effacer toutes traces de ce qu'ils ont fait, pour réduire leur travail à néant. Comme ils n'arriveraient pas à tout refaire sans lui, ils seraient forcés d'abandonner. C'est plus facile à imaginer qu'a faire, Franz ignore totalement le nombre de sauvegarde que Waldo et les autres ont fait... il faudrait créer une I.A. qui chercherait en permanence des informations relative au projet Carthage, et qui les détruirait sur-le-champ... mais pour ça, il faudrait la doter de la capacité d'abaisser tous les systèmes de sécurité... ça nécessiterait plus de la moitié de la puissance du super calculateur. ça pourrait être encore plus rapide s'il donnait le contrôle presque total du super calculateur à I.A.
Voyons voir. Un peu comme un programme de conversation, mais qui ne parle pas... qui n'utiliserait donc pas ses capacités de déduction à la fonction principale d'un programme de conversation. Ce serais bancal de reprendre un programme de conversation. Mieux vaux faire tout à fait autre chose. Le plan du futur programme se dessine dans sa tête.
Xana ne conversera pas. Hopper lui codera les ordres directement, ce sera plus simple, et évitera toute erreur de compréhension. Xana aura le contrôle total sur 95% du super calculateur, Franz se réserve une partie de la puissance au cas ou un bug ou un piratage aurais lieu. Franz est sur d'être capable de réparer n'importe quoi avec seulement 5% de controle.
Pendant deux semaines, Franz travail sur Xana. Il dort à l'usine, mais peu, il mange à l'usine, mais presque pas, il travail à l'usine, beaucoup, énormément même. Tous les jours, il se rend à une cabine pour appeler Lyndie et s'assurer qu'elle et Aelita vont bien. Aelita est tombée de vélo, mais elle n'a qu'une égratignure. Un chat miaule toute la nuit, alors Lyndie à décidé de le laisser dormir dans le chalet. Et toi Franz, ça va ?
Franz va très bien : ce n'est pas le moment d'aller mal. Lyndie ne lui demande pas s'il supporte le fait d'être tout seul, de nouveau. Elle ne lui demande pas non plus s'il pense beaucoup à Waldo, ce qui n'est pas le cas. Franz ne pense qu'a Lyndie et Aelita. Il sera triste d'avoir perdu son meilleur ami quant celui ci sera sous les verrous. Pour le moment, il est juste inquiet pour celles qu'il aime.
Lyndie raccroche, et Franz retourne travailler. Xana ne parle pas, évidement, mais Franz ressent le besoin de s'adresser à lui. C'est ridicule, puisque Xana ne pourra que recevoir le son à travers ses écouteurs, sans comprendre un seul concept. Ce serais comme écouter un message extraterrestre, on percevrait juste un son, sans comprendre, sans même avoir une idée de ce que peux signifier l'intonation. Pourtant, il a quelque chose à lui dire.
- tu ne le sais pas Xana, mais tu n'es pas vivant. Et même si tu pouvais me répondre, tu ne serais pas vivant. Et je dois t'avouer que tu ne le seras jamais. Pourtant, si je te rendais vivant, tu serais fidèle toi, contrairement à Waldo... mais, même si tu ne peux pas comprendre, j'aime Lyndie, et je pense qu'elle a raison. Il y a d'autres personnes que je pourrais apprécier, j'en suis capable aujourd'hui. En fait, ce que je voulais te dire... ne m'en veux pas Xana, mais je n'ai pas besoin de toi.
Franz soupire. Sourit. Rigole. C'est bien la première fois qu'il dit à un de ses programmes que celui ci n'est pas capable de le comprendre !
Quatorze jours durant, Franz reste devant l'ordinateur, et sursaute au gré des recherches. A chaque document découvert, Franz sursaute, sens son coeur battre plus fort pendant le piratage des mots de passe, et se calme lorsque Xana annonce la suppression des données. Puis enfin, après plusieurs jours sans aucune alerte, Xana annonce que plus un seul document accessible ne correspond au critère de recherche. Franz arrête de respirer, soupire, clique sur "ok", et cours téléphoner à Lyndie.
- allô Lyndie ? Tu va bien ? Devine quoi ?
- tu as fini ?
- oui ! Vous allez pouvoir rentrer à la maison !
- je suis soulagée ! Je vais dire à Aelita que c'est l'heure de rentrer ! On devrait être arriver par le train de 18 heures.

A 18 heures, Lyndie n'était pas à la gare. Aelita sorti du train en pleurant, elle se jeta dans les bras de son père et lui dit que sa mère étais descendu avec des hommes qu'elle ne connaissait pas. Franz prit Aelita dans ses bras, bien qu'elle ai déjà 12 ans, et la serra contre lui, pour essayer de la consoler. Il essayait de se faire calme, il lui disait que c'était sûrement des amis de sa maman, qu'il y avait sûrement eu une urgence. Mais en fait, il savait. Pourquoi ils n'avaient pas prit Aelita ? Ou était Lyndie ?
- monsieur !
Le policier se retourna.
- je vous confis ma fille, emmenez là, téléphonez-moi dans une semaine, et en faites très attention à elle. S'il lui arrive quoi que soit...
- mais...
- elle court un grand danger. Faites attention à elle, s'il vous plaît.
Le policier hocha de la tête.
- je ferais mon possible.
- Aelita ? Tu va partir avec le monsieur. Il va faire attention à toi, quant tu reviendras tout ira mieux.
- ou on va ? C'est qui ce monsieur ? Tu le connais ?
- pour tout te dire, non. Mais on peut lui faire confiance hein ? Se retournant vers lui. N'est ce pas ?
Le policier ne comprenait pas ce qu'il prenait à Franz. Mais il était évident qu'il valait mieux qu'on lui confit cette enfant à lui qu'au premier venu.
- je vous promets que je m'occuperais d'elle.
- je m'appelle Aelita ! Je serais sage papa, tu reviens quant ?
Franz se baisse et fait un bisou à Aelita :
- bientôt mon ange, bientôt.
Il sort son portefeuille.
- tenez, pour le train, merci encore, je dois y aller !
La confiance est sûrement le plus beau des sentiments. En ce moment, les deux hommes se faisaient confiance, et même Aelita n'avait pas peur. Le policier devina que Franz venais de lui confier ce qu'il a de plus précieux, et sans savoir pourquoi Franz courrait, il cria.
- bonne chance !

Mick caressait l'ordinateur de contrôle de l'usine.
- wouah... comment est-ce qu'il a pu se payer tout ça ?
- va savoir... il n'est peut être pas aussi honnête qu'il se l'imagine ! Se moque Waldo, même si le coeur n'y est pas : les autres trouvaient tout à fait normal de mentir à Franz, et déjà là, il s'en voulait beaucoup. Mais depuis qu'ils ont capturé Lyndie, et qu'il a vu son regard plein d'incompréhension, il se sent plus mal qu'il ne l'a jamais été. Son ventre s'est resserré, ses pensées sont de plus en plus tortueuses, et pour la première fois de sa vie, il doit faire semblant de rigoler. C'est qu'il s'attache facilement aux gens lui... en fait, il trouve normal de s'attacher à quelqu'un avec qui on travail depuis 11 ans et qui le considérait comme son meilleur ami. Et il ne comprend pas comment font les autres pour êtres aussi insensibles. ils ont trouvé l'usine en traçant le programme de destruction : Xana. Ce ne fut pas facile, on avait l'impression qu'il était partout à la fois. Comme Waldo n'y connais rien à l'informatique, il s'assit, et attend que les autres regardent ce que contient l'ordinateur. Une magnifique simulation de paysage, quelques programmes étranges, et rien d'intéressant au fond. Le tout gardé par des mots de passes cryptés, ce qui leur prend bien des heures entre chaque découverte.
quant Daniel pousse un cri surprenant pour qui le connais un peu :
- putain Waldo viens voir ça !
Waldo se réveille en sursaut, et pousse ses amis complètement tétanisé devant l'écran.
- oui oui j'arrive, qu'est ce qu'il y a ?
Ils avaient découvert la poupée virtuelle.
- ho. C'est Lyndie.
- on avait vu...
- pourquoi il a fait une simulation aussi ressemblante ?
- Waldo... je crois que ce n'est pas une simulation, mais l'inverse.
- hein ?
- d'après les notes, cette poupée est le modèle de Lyndie. Et non pas l'inverse.
- hein ? Mais c'est impossible, Lyndie n'est pas un robot, je la connaissais bien, et vous aussi, on l'aurait bien vu !
- ou alors... on a toujours pas trouver à quoi servais les tubes en bas.
- on devrait essayer de lancer l'application, propose Mick.
Waldo s'oppose.
- je trouve ça dangereux, on ne sait pas ce qui va sortir des tubes, imaginez que ce soit un clone de Lyndie ?
- et alors ? Répond Michel, au pire, on s'en débarrasse !
Qu'est ce qu'il pourrait dire de toute façon ? Il aimerait tellement ne jamais rien regretter, et ne jamais avoir honte.
- si vous voulez après tout...

Ils lancèrent le programme, et descendirent en courant vers les scanners. Comme pour la matérialisation de Lyndie, de la fumée sort des scanners. Il y en a beaucoup plus, et la salle est entièrement plongée dans une brume blanche. Puis le scanner fermé s'ouvre, et laisse sortir ce qui aurait vu le jour si Lyndie n'avais pas eu d'âme. Le scanner s'ouvre, et un corps sans vie en tombe. Michel est le premier à se précipiter pour ramasser le corps et s'assurer :
- elle est morte.
- dit plutôt qu'elle n'a jamais vécu, fait remarquer Waldo, les yeux fixé sur le corps. Il ressemble à Lyndie, mais ce n'est pas elle. Juste quelque chose qui lui ressemble.
- il est tout à fait froid, c'est dingue ! S'exclame Mick.
Michel proposa.
- ça me donne une idée... puisque ce corps est là, autant l'utiliser. On devrait le monter, et le laisser traîner. Franz pensera que c'est Lyndie, et on aura pour un moment avant qu'il ne s'en remette et nous pourchasse. Entre temps, on l'aura tué.
Waldo eu un petit sursaut, mais se contrôle. Il savait que ça finirai comme ça, depuis que Xana avait commencé à détruire le projet Carthage. Ce plan est bon, Waldo sait bien à quel point la mort de Lyndie affectera Franz. Est-ce qu'il faudra tuer Aelita aussi ? espérons que Franz aura su la mettre en lieu sur...


Chapitre 11

Franz est complètement essoufflé. Il a vérifié tout les lieux qu'il connaît, il s'est rendu à son ancien lieu de travail, dans les endroits ou ils avaient l'habitude d'aller, et même chez ses anciens amis. Il est même tombé sur la femme de Michel, qui n'est au courant de rien, et qui lui a demandé pourquoi Michel ne serais pas à son lieu de travail... il se trouve sur le pont de l'usine, et avance avec de moins en moins d'espoir. Il est venu ici pour réactiver Xana et utiliser le supercalculateur pour retrouver des anciens collègues. Franz est inquiet, mais il sent que Lyndie est toujours en vie, et il est persuadé qu'elle est en prison quelques part. Il faut qu'il trouve où, puis il appellera la police, et ils iront la délivrer. Voilà, c'est simple, il suffit juste de ne pas céder à la panique.
Franz descends le long de la corde, marche vers le monte-charge, et descends à la salle de contrôle. Le corps de Lyndie, entièrement nu, est à terre. Franz reste tétanisé.
- Lyndie !
Il se précipite contre elle, la remue, l'implore de bouger, et vérifier encore et encore qu'elle n'est plus en vie.
- Lyndie. mais qu'est ce qu'ils t'ont fait...
Les larmes coulent sur ses joues. De grosses larmes des gros chagrins. Son visage ruisselle, puis c'est une véritable crise d'hystérie qui le prend. Il veut tout casser, tous les tuer, tous tous tous. Cela lui fait insupportablement mal, il aimerait s'arracher le coeur pour ne plus rien ressentir. A défaut, il tape des points sur le sol, et s'aplatit complètement pour se faire violence à la tête. Il voudrait mourir.
La crise ne dure que 20 minutes, puis Franz sombre dans un demi-coma, complètement épuisé.


Lyndie, la véritable, celle qui a une âme, soufre aussi. Moins que Franz c'est certain. Elle se trouve dans une petite cave, sans savoir où. De toute façon, elle est enfermée, alors qu'elle importance ça aurait ? Etrangement, Waldo vient la nourrir. Pourquoi ne la laissent-ils pas mourir ? Ça ferait leur affaire. Sa seule consolation, c'est que Aelita ai été tenue en dehors de ça. Elle savait qu'elle faisait le bon choix en demandant à Franz de se battre, mais elle n'aurait jamais pu se le pardonner si Aelita en avais subit les conséquences.
Dans le train, un homme qu'elle ne connaissait pas s'est approché d'elle, et lui a glissé à l'oreille :
- au prochain arrêt, toi et Aelita descendez avec moi.
- laissez Aelita en dehors de ça, où je me mets à crier.
Lyndie savait que si elle criait, elle recevrait directement un coup de couteau, mais elle se doutait que l'homme n'avait pas envie d'attirer l'attention, et qu'il préférait laisser filer une gamine de douze ans que de se retrouver piégé dans un train avec des dizaines de témoins. Effectivement, il hocha la tête, et resta prêt d'elle jusqu'au prochain arrêt.
Quant Lyndie est arrivée, elle ne comprenait pas le mensonge. Puis elle a fini par comprendre l'intérêt. Elle a compris que c'était inutile de faire mal au coeur à quelqu'un si on pouvait l'éviter. Mais là ? Comment est ce qu'ils ont pu mentir à Franz onze ans durant ? Quelle raison pouvait-elle être assez bonne pour ça ? Et qu'elle raison peut-elle être assez bonne pour qu'on veuille la tuer ? Et pourquoi Waldo vient-il la nourrir, si elle va finir par mourir ? Qu'elle est sa raison à lui ? On dirait qu'un fou est aux commandes de ce monde, pense Lyndie. Rien n'est logique, personne ne pense de la même manière, et ce qui semble insupportable pour certains est tout à fait normal pour d'autre... pourtant, elle croit comprendre Aelita et Franz. Peut-être qu'il faut du temps pour comprendre quelqu'un, et qu'elle n'en a pas eu assez pour... le reste du monde... Aelita est sûrement en sécurité, elle fait confiance à Franz pour prendre soin d'elle. Mais lui, comment va-il ? Qui fera attention à lui ? Ce n'est certainement pas Aelita qui le protégera, elle n'y arriverait pas, elle est encore trop jeune... Lyndie a peur de ce qui va se passer. Elle a beau être moins humaine que d'autre, elle a un douloureux pressentiment. comme si tous les trois, ils allaient être encore plus séparés qu'ils ne le sont déjà...


Les larmes de Franz ont séchées, mais il ne faut pas espérer un geste de lui. Il n'arrive pas à se convaincre de se relever. Comme si quoi qu'il fasse, rien ne servirais à rien. Puis son portable sonna, lui apportant en même temps le seul salut qu'il aurait pu avoir.
- allô ?
- bonjour papa ! La dame m'a ramené à la maison, où tu es toi ? Tu rentre bientôt ? Ou est maman ? Je vais vous faire des crêpes, rentre vite !
- je... j'arrive ma chérie.
Aelita... il serre le corps de Lyndie contre lui, et accepte que Aelita soit désormais sa seule raison de vivre. Il la protégera, il l'emmènera ailleurs, le plus loin possible, là où personne ne pourra leur faire du mal. Aelita... j'arrive.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Capteurs audio vidéo enclenchée. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Waldo glisse sous la porte le repas de Lyndie. Tout les jours, c'est un peu n'importe quoi qu'il y glisse, il achète en vrac des aliments à l'épicerie la plus proche. Il sait que Lyndie finira par se faire tuer, mais il ne se sent pas capable de la laisser mourir ainsi. A une époque, ils étaient amis... les autres le laissent faire, ils s'en désintéressent totalement au fond. Waldo se plaque contre le mur, et pleure. Il y a des gens comme ça, qui s'attachent au rôle qu'ils se donnent. Et aux personnes qu'ils prétendent aimer. Et si Lyndie se sauvait ? Et s'il l'aidai pour en être sur ? Ils ne méritent pas de mourir, ça ne retrouvera pas de sauvegarde du projet Carthage... il pourrait ouvrir la porte, très doucement... elle finirait par s'en rendre compte. il pourrait aussi lui écrire un petit mot...
"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant.

Franz ne rentre pas. Il va le faire, mais ce soir seulement. Pour le moment, une idée le harcèle : il est certain qu'il est possible de faire pénétrer un corps dans le monde virtuel qu'il a créé pour Lyndie. Peut-être avec les scanners ? S'il y arrivait... là bas, c'est le seul endroit au monde où ils seraient en sécurité. Ça ne devrait pas être dur... il faudrait juste transférer une âme, comme il l'avait fait pour Lyndie, et un corps, c'est à dire, effectuer une matérialisation dans le sens inverse. Ce doit être possible. Peut être même qu'ils pourront revenir, dans un an ou deux ? D'ici là on les aura oublié. Et il n'aura pas gâché la vie d'Aelita... mais il va lui falloir du temps pour le construire. Une idée lui vient. Puis soudain, Franz eu un coup de génie. Sans pouvoir expliquer comment, sans y avoir jamais pensé, il vient de comprendre comme il pourrait avoir tout le temps nécessaire. C'est comme si son cerveau essayait constamment les milliers de combinaisons possibles, et qu'une alarme retentissant à chaque fois que quelque chose émergeais de rien. Et cette idée là, elle déclenche une des plus grandes alarmes de sa vie, elle fut presque aussi grande que celle qu'il avait eu pour Lyndie. D'un instant à l'autre, il compris comment remettre en cause les lois de la physique, comment arrêter la course du temps, et comment sauver la vie d'Aelita. Comme s'il était caché au fond de lui-même, il venait de découvrir le retour vers le passé.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Décryptage des informations recueillies. Création d'une mémoire artificielle. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Capteurs audio vidéo enclenchée. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi fait-il ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.

Ça marche. Franz n'en a pas douté un seul instant. Aelita l'attend. Il ne le reverra pas avant très longtemps... tout d'abord, il faut s'occuper du monde virtuel. Franz en donne la charge à Xana. Comme d'habitude, à 95% seulement, en cas de bug. Iil utilise le nom du monde virtuel comme mot de passe : Lyoko. Peut être faudrait-il quelque chose de plus sur ? Oui, il incorpore directement le mot de passe dans la structure des corps virtuels. Franz met un retardateur : les deux premières personnes à se virtualiser posséderont le code Lyoko. Puis il sera détruit de la mémoire, et personne d'autre ne pourra le posséder. Franz pense au retour vers le passé. Et s'il revenait dans le passé, avant que Lyndie meure ? Avant de savoir, ou même, avant Carthage ? Il n'essaye pas. Ce serais trop dangereux de se retrouver dans une époque sans retour vers le passé, et sans Lyndie. Ses mésaventures dans le domaine des âmes lui ont appris que celle ci étais plus que des objets. Celle de Lyndie est au paradis maintenant, et il ne la récupérera jamais.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Enclenchement de la vérification ponctuelle. délai : 60 minutes. Tache terminée. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Capteurs audio vidéo enclenchés. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

Et si Lyndie se sauvait ? Et s'il l'aidai pour en être sur ? Ils ne méritent pas de mourir, ça ne retrouvera pas de sauvegarde du projet Carthage... il pourrait ouvrir la porte, très doucement... elle finirait par s'en rendre compte. il pourrait aussi lui écrire un petit mot...
"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant. Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi il fait ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir où est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir.

Franz pourrait aussi utiliser la sauvegarde qu'il a de Lyndie. Mais ce ne serait pas vraiment elle. Où plutôt, ce serait elle, mais sans aucun des souvenirs des onze dernières années. ce serait une Lyndie qui ne connais pas Aelita, et n'a jamais vécu sur terre... avant, Franz aurait peut être pensé à matérialiser sa poupée virtuelle une deuxième fois. Mais aujourd'hui, il a trop de respect pour Lyndie pour la considérer ainsi. La Lyndie qu'il a connu est morte, et il ne fera pas revivre une autre qui lui ressemble. Néanmoins, il n'arrive pas à supprimer la sauvegarde. Il pourrait peut être changer d'avis, qui sait ? En tout cas, il ne voudrait pas se maudire un jour d'avoir supprimer sa seule chance de revoir un peu Lyndie.
Lyoko est stable. Franz s'attaque à la virtualisation. Il se trouve que c'est plus simple que la matérialisation : le corps devenant un programme informatique, il est plus facile à faire fonctionner. Le plus difficile reste à sauvegarder la position exacte des atomes composant le corps du virtualisé. C'est néanmoins plus simple que de devoir matérialiser un être humain en parfait état de marche, c'est à dire avec tous ses organes fonctionnant parfaitement. C'est aussi plus simple que de devoir refaire l'intérieur d'Aelita et Franz lorsqu'ils sortiront. De plus, ne pas supporter les contraintes d'un corps rendra l'expérience beaucoup plus agréable. Il faudra aussi concevoir un programme qui déterminera l'apparence physique des virtualisés. L'idéal serait de scanner précisément le corps du virtualisé pour reproduire son image dans le monde virtuel. Sur Lyoko.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminée. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Capteurs audio vidéo enclenchés. Connexion aus réseaux effectuée. Captage des ondes. Mise en route des enregistrements. Mise en veille.

"Lyndie, excuse-moi. La porte est ouverte. Emporte ce mot avec toi, je ne veux pas qu'ils le trouvent."
Oui, il pourrait faire ça. Sans réfléchir, ou peut être en réfléchissant trop, il griffonne ces deux phrases sur un ticket de métro, et le dépose sur le plateau. Il défait le loquet, avant de partir en courant. Lyndie découvre son plateau repas, et le message dans son assiette. Waldo... pourquoi il fait ça ? Pourquoi lui et pas les autres ? C'est à lui qu'elle a toujours fait le plus confiance, et aujourd'hui encore, elle a eu raison... mais pourquoi vouloir la libérer s'il n'est pas de son coté ? Elle ne comprend plus rien, mais elle ne va pas laisser passer cette chance. La porte s'ouvre, personne ne l'attend. Il disait la vérité, il ne lui veut que du bien. Elle lui pardonne tout, même sa faiblesse. Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir où est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ?

Finalement, Franz a déterminé que ce serais mauvais pour l'équilibre d'Aelita. Puisque le décors n'a pas une apparence de réel, celle des virtualisé sera stylisée elle aussi. Franz repense à Lyndie. Il la trouvais si belle... en vérité, Franz ne cesse pas une seconde de penser à Lyndie. Il n'arrive pas à concevoir qu'elle soit morte, et qu'elle n'existe plus. Comment va-il le dire à Aelita ? Est-ce qu'Aelita l'a compris ? Lyndie sentait souvent ce qui se passais autour d'elle, peut être que Aelita y arrive aussi... Franz espère qu'elle ne le sais pas. Le mieux, ce serais qu'elle ne se doute de rien, et qu'elle le comprenne petit à petit. Ça lui fera moins mal ainsi. Du moins, il faut espérer. Et lui alors ? Qui fera attention à lui ? Il ne faut pas être égoïste bien sur, bien sur, il sais que Aelita est ce qui compte le plus à ses yeux... mais il a tellement mal. Et personne ne s'en rend compte, encore moins dans cette boucle temporelle... Lyndie n'aurait sûrement pas voulu qu'il soit triste. Elle aurais même préféré qu'il l'oubli totalement, il en est persuadé. Mais il n'y arrive pas, il n'arrive même pas à la sortir de ses pensée quelques minutes. Alors il travail en pensant à elle. Presque avec elle.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminé. Décryptage des informations recueillies. Ajout des informations à la mémoire artificielle. Recoupement des informations. Suppressions d'informations déjà existantes. Demande d'un surplus d'énergie. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Demande d'un surplus d'énergie. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. Assemblages des informations existantes. Déduction effectuée. Ajout des informations déduites à la mémoire artificielle. demande d'un surplus d'énergie...

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ? La même scène se répète des milliers de fois. A chaque fois qu'ils arrivent au monte charge, le retour vers le passé s'enclenche. A chaque fois le temps s'arrête, et une énorme bulle blanche englobe tout à perte de vue. A chaque fois, le temps recommence 12 heures plus tôt, et personne ne sais qu'il recommence la même action. Pendant plus de 8 ans, ses anciens amis sont sur le point de le tuer, et pendant 6 ans, Franz l'ignore.

Parfois, Franz parle à Lyndie. Rien de plus normal n'est ce pas ? Elle est forcement au paradis. Même si le paradis n'existait pas, il a du être créer pour elle : elle méritais au moins ça. Lorsqu'il lui parle, elle ne répond évidement pas. Comme peu après sa naissance, lorsqu'elle étais encore sur Lyoko. sauf que là, il ne la vois pas, elle ne lui fait aucun signe, et surtout, elle ne lui parlera plus jamais...
Le supercalculateur n'est pas affecté par le retour vers le passé. C'est ainsi que Franz peut travailler sans que son travail soit perdu. Tout comme Xana.
Le programme de virtualisation et les scanners sont prêt. Tout est prêt. Lyndie, j'ai fini. Bientôt Aelita pourra recommencer à vivre. Demain. Pour le moment, Franz va se reposer. Il va voir Lyndie qui est toujours à la même place : le retour vers le passé la remmène tout le temps dans la salle de contrôle. Certains jours, il lui parle pendant plusieurs heures. Quelques fois il est même rester avec elle, sans travailler. Avec le retour vers le passé, il a vraiment eu tout son temps pour pleurer et faire son deuil. aujourd'hui encore il lui parle :
- j'ai fini. Quant le retour vers le passé me reprendra, j'irais à la maison. Et j'attendrais qu'ils arrivent. Puis on se sauvera, et je disparaîtrais pour toujours à leur yeux. Je veux qu'ils me voient disparaître. Je veux qu'ils comprennent qu'ils ont perdu, même s'il t'ont fait du mal... tu comprend Lyndie ? Je vais dormir un peu avec toi, puis demain... tu sais Lyndie, je dois rester ici pour Aelita. Mais en vérité, j'ai hâte de te retrouver. J'espère que j'irais au paradis moi aussi, ce serais vraiment trop bête de ne pas être ensemble.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminé. Classement des informations. Vérification des taches à effectuer. Aucune tache à effectuer. Vérification des taches déjà effectuée. Détruire Carthage. Tache non terminée. Préparation à la destruction définitive de la menace. Capteurs audio vidéo enclenchés. Connexion au réseaux effectuée. Captage des ondes. Mise en route des enregistrement. Demande d'un surplus d'énergie.

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ?
une bulle blanche l'englobe, pour la derniere fois.

6 juin 1994, jour 2546 : Franz se réveille, toujours sur Lyndie. Mais cette fois, le retour vers le passé viens d'avoir lieu : c'est l'heure, il va enfin revoir Aelita. Il se lève, s'étire, et est tout excité. D'ici quelques heures, lui et Aelita seront sur Lyoko. Il éteint la boucle du retour vers le passé, va cacher Lyndie dans un coin, pour ne pas qu'Aelita la voit, et marche tranquillement jusqu'à l'ermitage. Il a tout son temps : Aelita ne l'a pas encore appelé. Le calme de Franz est même inquiétant : comme si rien n'étais anormal, il prépare le repas pour Aelita, pour va jouer du piano, en pensant à Lyndie...

Elle serre le ticket de métro dans sa main, referme la porte soigneusement, et se sauve.
Comme Franz, elle se rend à tout les endroits qu'elle connaît, puis fini par trouver les anciens collègues chez Waldo, qui est le seul pouvant accueillir plusieurs personnes sans éveiller l'attention. Ils disent savoir ou est Franz. Ils lui veulent de mal. Lyndie ne sait pas pourquoi, mais ils disent qu'il faut profiter de sa faiblesse. Elle reste cachée, et les vois sortir. Lyndie les suis jusqu'à l'usine ou elle est née. Comment connaissent-ils cet endroit ? Est-ce que Franz y est ? Ou est Aelita ? Pas ici en tout cas. Ils trouvent la salle de contrôle vide, tout ordinateurs éteint.
- même le corps n'est plus là... vous pensez qu'il l'a emporté ?
Le corps ? Mais le corps de qui ? Aelita ? Panique Lyndie.
- sûrement, il dois vouloir l'enterrer... tu vois Waldo, il n'a rien fait, tu n'avais pas de raison de t'inquiéter.
- si vous le dites...
- puisqu'il n'est pas là, je vais envoyer qui vous savez cher lui !
Waldo soupire douloureusement. Il espère que Franz n'est pas chez lui, et même qu'il a déjà prit la fuite avec Aelita. Lyndie panique de plus en plus, et quant elle entend que quelqu'un va être envoyer cher elle, elle s'enfuit discrètement.

Aelita est interrompu dans sa lecture pour un bruit dans le jardin. deux hommes habillé tout en noir avec un pistolet à la mains lui crient :
- allons, sortez de là !
- papa !
Franz arrête de jouer, et sourit. Son coeur bas de plus en plus rapidement, et il monte en courant vers la chambre d'Aelita.
- papa y a des hommes en noirs en bas !
- je sais. Tu te souviens où est monsieur Puck ?
Aelita est un peu surprise de cette question, mais répond :
- oui.
- alors viens vite.
Franz dévale les escaliers en courant, Aelita derrière lui. Les hommes en noir ont défoncé la porte, et ils se retrouvent nez à nez avec eux dans le couloir.
- par ici chérie !
Franz attrape la main d'Aelita et la fait courir vers la sortit du garage. Il atterrissent dans le jardin ou il lui fait prendre une porte qui mènent aux égouts. Aelita le suis sans discuter. Quant la portes vers les égouts se referme les hommes en noir défoncent celle du garage. Lyndie voit la scène de loin. Tout est allé tellement vite, elle n'a pas eu le temps de faire quoi que ce soit.
Franz et Aelita arrivent dans l'usine, il l'a fais monter dans la salle de contrôle qu'il a quitté quelques heures plus tôt.
- mais ou est ce qu'on est ? Demande Aelita.
- dans mon laboratoire. Aller vient !
- ou ça ?
- dans un monde ou nous seront à l'abris toi et moi, pour toujours.
Franz et Aelita descendent dans la salle des scanners, Aelita imite son père qui rentre dans l'un d'entre eux.
- aller, à tout de suite mon trésor !
- d'accord, à tout de suite papa.

Unité Xana enclenchée. Vérification du pourcentage autorisé. Récupération de 95 % de la puissance. Vérification des taches à effectuer. Maintenance de Lyoko. Vérification des textures : ok. Vérification de la gravité : ok. debeugage : ok. Tache terminée. Tentative de récupération des 5 % restant. Tentative échouée. Tentative de récupération du code Lyoko. Tentative échouée. Tentative de synthétisation du code Lyoko. Tentative échouée. Vérification des taches à effectuer. Détruire Carthage. Détruire Franz Hopper. Création d'armes contre Franz Hopper. Armes créées.
Intrusion dans le système. Extinction du supercalculateur programmée. Tentative d'expulsion de l'intrus. Tentative échouée. Tentative d'annulation de l'ordre. Tentative échouée. Destruction de Carthage non terminée. Destruction de Carthage non terminée. Mise en route du programme de survie. Mise en veille prolongée.

Lyndie arrive une heure plus tard. Elle trouve le supercalculateur éteint. Malgré le peu qu'elle en connaît, elle tente de le rallumer, mais les écrans restent désespérément noirs. Lyndie a compris que son mari et sa fille sont là dedans. Elle a aussi compris qu'elle n'arrivera jamais à relumer cet ordinateur, et qu'ils sont définitivement perdus. Mais pourquoi est ce qu'il ne veut pas se rallumer ? Saleté... Lyndie s'effondre sur le levier, et pleure bruyamment jusqu'à ce que plus aucune larmes ne sorte. C'est pas possible. Pourquoi il veut pas se rallumer ? Pourquoi ? Pourquoi tout allait si bien, et maintenant... maintenant ils sont morts... c'est pas possible. Elle ne peut continuer à vivre sans eux. Elle ne peux continuer à vivre seule ! Elle aurais préférer mourir dans sa prison. Waldo l'a-il fais sortir pour lui imposer une telle souffrance ? C'est vraiment cruel. Pourquoi a-il fais ça ? Elle ne lui avait rien fait ! Elle n'a jamais fais de mal à personne ! pourquoi tout se passe si mal, alors qu'elle ne mérite que le contraire...
Lyndie sort de l'usine, et recommence à pleurer sur un banc. Elle ne pourra jamais s'arrêter de pleurer. Elle doit partir... partir pour de bon de ce monde incompréhensible, pour aller retrouver Franz et Aelita... parce qu'ils sont au paradis n'est ce pas ? Ils ne vont quant même pas être enfermer dans cet ordinateur pour l'éternité ? Si le dieu dont lui a parlé Franz existe, il doit savoir que le supercalculateur ne peux être rallumé. Il doit aussi savoir que Franz et Lyndie ont fait tout ce qu'ils ont pu, et que Aelita n'est qu'une petite fille... elle n'avait jamais rien fait pour mériter ça... oui, c'est comme ça que cela va se passer. Lyndie est déterminée à se laisser mourir, et à arriver vite au paradis, pour retrouver sa fille adorée, et l'amour de sa vie.
Elle ne saura que là haut qu'elle est en avance.

Xana aura besoin de plusieurs années de veille pour vaincre les défenses mises au point par Franz. Mais lorsqu'il est en veille, il ne peut réclamer que peu d'énergie, au risque de voir le supercalculateur se rallumer, et se réteindre. Xana empêche l'allumage du supercalculateur pour le moment : lorsqu'il est en veille, il est toujours le maître. Il est limité dans ses actions, mais il est le maître. Ainsi, il va avoir tout le temps pour réfléchir, et pour mettre lentement en quarantaine le programme Franz Hopper. Puis il sera obliger de s'éteindre. Mais il sait qu'un un jour, quelqu'un rallumera le supercalculateur et ce jour là, ce sera le réveil de Lyoko. Et le réveil de Xana.
Et ce jour là il détruira totalement toute menace du projet Carthage.
Ce n'est qu'une question de temps.

Fin.

Sonic Hachelle-Bee
06/02/08 à 21:57
Une flopée de chapitres arrivées quasiment en même temps (:

C'est déjà fini, mais il fallait bien une fin. J'ai bien aimé cette fanfiction, j'ai toujours adoré le personnage de Franz Hopper, son côté génie en informatique, imaginer ce que aurait pu être le vrai Projet Carthage et toute cette back-story dont on ne sait finalement pas grand chose officiellement. Ca donne une bonne idée de tout ça, et de ce qu'aurait pu être un véritable préquel à Code Lyoko. En tout cas il restera dans ma mémoire comme tel ^^