Dernière édition le 11 novembre 2005
chapitre 1:Inquiétude...
Une vague impression d’angoisse, puis de peur, une image apparaît, mais une image animé, sans couleur. Une image noire, flottante. Puis cette image disparaît, pour laisser place à une étincelle, petite par fois, mais plus grande à mesure que les secondes passent. Puis cette étincelle se transforme en une petite flamme, qui grandit ...grandit... Une personne semble avoir vu cette scène...mais qui est-ce?...Il ne l'avait jamais vu auparavant. De loin, on ne pouvait distinguer que peu de son physique, et étant donné que l’endroit était assez sombre, on ne voyait qu’une silhouette noire. Une longue tresse pendait dans son dos. Soudain, elle se met à courir ...et la peur revient, et...
Bipbipbipbipbipb...
Ulrich se réveilla en sursaut à la sonnerie de son réveil. Ce n'était pas la première fois depuis quelques jours, à chaque fois il refaisait ce rêve, et plus il le faisait, plus il se prolongeait dans son histoire. C'était maintenant la deuxième fois qu'il voyait cette personne apparaître dedans, mais il pouvait toujours chercher, il ne voyait pas de qui il s'agissait. Puis le rêve se terminait avec un réveil en sursaut, comme ce matin là.
Mais cette fois, ce matin était un tout nouveau jour pour Ulrich. C'était le jour de la rentrée des classes, il rentrait en 6eme, et le réveil indiquait 6h40.Il se hâta à se lever et se dirigea vers son armoire pour s'habiller. A côté de celle-ci, une valise et un sac. Ulrich allait rester pensionnaire au collège durant toute son année scolaire. Ses parents avaient décidé ainsi pour que Ulrich ne se sente pas trop à l'écart des autres, il ne connaissait personne là-bas, dans ce vieux collège. Mais Ulrich savait les véritables raisons pour lesquels ils l'avaient fait interné, ou plutôt, il l'avait deviné. Ses parents travaillaient beaucoup et ils ne pouvaient pas s'attarder à s'occuper de leur fils chaque soir. Mais Ulrich n'en avait rien à faire,il aurait donné n'importe quoi pour ne pas revenir chez lui chaque fin de journée. Pour les raisons qu'il habitait assez loin du collège et qu'il ne voulait pas faire une heure de trajet à pieds, et pour l'autre, le fait que son père allait sûrement lui crier dessus si il apprenait ses résultats. Ulrich n'était pas le meilleur en classe, il n'était pas le plus mauvais non plus, mais à presque chaque note qu'il ramenait à ses parents, son père n'était pas toujours satisfait et il le savait, il redoutait le jour où ses premiers bulletins arriveraient chez lui. Par contre, en sport, il a toujours été au dessus de tout. Il fait des ravages au football, premier butteur de son école primaire, mais aussi, il pratique un sport de combat appelé Penchak-Silat, auquel il est très fort!Ce qui faisait sa célébrité auprès des filles en plus de son physique, mais Ulrich s'en foutait. Les filles ne l'intéressaient pas, et il se disait toujours que le jour où il tomberait amoureux sera bien loin de son adolescence. Enfin c'est ce qu'il pensait.
Après s'être habillé, il prit sa valise et son sac, puis descendit les mettre dans l'entrée. Il se dépêcha d'aller dans la salle à manger, où son père était déjà installé. Sa mère devait sûrement n'être pas loin. Il s'assit à sa place en lançant un "bonjour" matinal, et attendit qu'on lui serve son petit déjeuné. Son père prit la parole.
-Mr Stern: Alors Ulrich tu as bien dormi?
-Ulrich (repensant à son rêve): Heu, oui. Oui, ça va.
-Mr Stern: Très bien!Je vois que tu es encore fatigué, mais tout à l'heure tu seras en pleine forme pour ton premier jour au collège!Alors, tu te sens près?
Ulrich ne répondit pas et regarda son bracelet, un bracelet en tissus couleurs verte, marron et noire. Son père s'aperçu de son geste, il savait ce que signifiait ce bracelet, c’est pourquoi il dit:
-Mr Stern: Ulrich, s’il te plait, oublie le et débarrasse toi de ce bracelet. Tu verras, là-bas tu vas te faire de meilleurs amis.
-Ulrich: Jamais je n'oublierais Dimitri, jamais.
-Mr Stern: Ulrich écoute, je sais que tu le connais depuis longtemps et que vous étiez inséparable tous les deux. Mais maintenait, tu rentres dans une nouvelle phase, et le passé est le passé.Ca restera toujours comme ça dans la vie.
Mais Ulrich n'écoutait pas son père et jamais il ne se débarrasserait de ce bracelet. Dimitri était, depuis la maternelle, son meilleur ami. Ils faisaient tout ensemble, ils ne se quittaient jamais, ils étaient comme son père venait de dire, inséparable. Mais tellement Ulrich parlait de son ami à ses parents, ceux-ci commençaient à s'en lacer. Bien sûr, ils étaient quand même heureux de voir leur fils s'amuser, mais il faisait passer son ami avant tout, même ses devoirs. Et c'est pour ça que son père a décidé qu'Ulrich n'irait pas dans le collège raccordé à son école primaire, pour ne pas encore plus être embêté avec Dimitri. Eh oui, les parents d'Ulrich étaient comme ça. Ils voulaient qu'il s'attarde plus à apprendre ses leçons plutôt que de rester dans le parc à flâner après l'école. Bien sûr, Ulrich leurs en voulait, car il ne pourrait plus voir Dimitri comme avant. En rentrant du collège, après les devoirs, ça aurait pu être possible, mais ses parents voulaient qu'ils ne se voient que très rarement, aussi une autre raison pour laquelle ils l'avaient fait interné, au collège Kadic. Mais un jour, Ulrich se l'était promis, oui, un jour, il se vengerait. Un jour qui ne tardera pas, mais ça c'est ce qu'il pensait.
Sa mère arriva à son tour, et tous en famille, ils commencèrent leur petit déjeuné. Ulrich ne mangeait pas beaucoup, il n'avait pas très faim, de plus, il était un peu perturbé. Il pensait à son rêve, bien que cette pensée ne pouvait rien lui apporté, et il le savait.
L'heure de partir arriva. Ulrich prit son sac et alla s'installer dans la voiture. Son père le suivit, portant sa valise, et sa mère s'installa à son tour. Ulrich ne pensait à rien. Il ne souhaitait qu'une chose, oublier ce jour.
Perdu dans ses pensées, il ne s'était pas rendu compte que la voiture avait démarré, puis s'était arrêté peu après. Il était arrivé devant le collège, ses parents étaient déjà sortis de la voiture, et essayaient de le sortir de ses pensées, de le ramener à la réalité. Ulrich comprit et sortit de la voiture, puis se dirigea vers la porte principale, accompagné de ses parents. Là, une petite foule d'élève accompagnée d'adultes, avançait dans la même direction qu'il suivait.
"Sûrement des 6eme, comme moi!", pensa Ulrich.
Il passa la porte principale, ce n'était pas vraiment une porte, mais une grille montée en portail, en fer de couleur or. Devant lui s'étendait un vaste parc, composé d'une grande pelouse et de nombreux arbres. Il marchait sur une allée accompagnée de plusieurs lampadaires destinés à éclairer les allées du parc la nuit. Plus il avançait et plus il y avait de monde. Des élèves accompagnés ou non, arrivaient des différents sentiers, qui rejoignaient celle où Ulrich avançait.
Devant eux, on pouvait maintenant distinguer un grand bâtiment à plusieurs étages, ne pouvant être vu de loin avec les arbres. Ulrich arriva devant l'entrée de celui-ci, étant donné que la foule était devenue nombreuse, il était difficile d'y entrer. Ulrich en profita pour regarder autour de lui. Sur sa gauche, il aperçu d'autre bâtiments s'étendrent au loin.
"J'pensais pas que c'était si grand que ça!", pensa Ulrich, un peu étonné.
Il finit par arriver à entrer, pour arriver dans un hall aussi bondé qu'à l'extérieur. L'intérieur était ni petit ni grand, avec un escalier et un couloir sur la droite. Tout le monde se dirigeait vers une double porte sur la gauche, elle menait vers la salle des fêtes, une grande salle destinée aux grandes occasions, comme les bals ou les représentations. Mais aujourd'hui, elle était aménagée de rangées de chaise destinées à accueillir les nouveaux élèves et leurs parents. Une scène leur faisait face. Ulrich s'assit aux côtés de son père et sa mère. Quand tout le monde fut bien installé, un homme qui devait avoir la quarantaine, cravate, veste, cheveux assez gris et barbe, s’avança sur le podium, tâta le micro, et commença à parler.
-Mr le proviseur: Bonjour chers étudiants et chers parents. Bienvenue au collège Kadic. Je me présente, je suis monsieur Delmas, le proviseur de cet établissement, et je suis très heureux d'accueillir les nouveaux élèves de cette année. Chers parents vous pouvez être sûrs que vos jeunes étudiants sont entre de bonnes mains!...
Le proviseur fit un petit discours de trente minutes sur l'histoire du collège et des manières de travail qu'il élaborait. Ulrich écoutait à moitié, il s'occupait à découvrir la salle des fêtes, regardait par les fenêtres. Il observait aussi certains élèves, comme lui, beaucoup ne tenaient pas en place et papillonnaient. C'est alors que son père le ramena à la réalité:
-Mr Stern: Regarde, le proviseur va présenter les professeurs. Certains seront les tiens cette année.
Ulrich regarda alors sur le podium, une trentaine de professeurs étaient montés et se tenaient debout. Certains étaient vieux d'autres jeunes. Le proviseur présenta les professeurs de français, mathématiques, anglais, physique,... Cela se finit assez vite car les enseignants devaient rejoindre leur salle pour accueillir d'autres élèves plus âgés, dont ils seraient les professeurs principaux. Le proviseur reprit la parole:
-proviseur: Très bien. Pour poursuivre cette matinée, je vous demanderais de bien vouloir vous lever et de sortir dans le hall pour commencer la visite du collège.
"A enfin quelque chose d'intéressant!" pensa Ulrich, qui commençait à s’ennuyer, si ce n'était pas déjà fait.
Les parents et les élèves s'étaient regroupés vers la porte qui donnait sur le hall. Le proviseur était en tête avec un homme qui était sûrement quelqu'un de l'établissement. Il n'était pas habillé de la même façon que les autres adultes. Il était vêtu d'un survêtement et d'un jogging. Il portait un bandeau sur la tête.
"Tiens, j’ l'ai pas vu tout à l'heure lui, sûrement le prof de sport.", pensa Ulrich.
-Proviseur: Bien. Tout le monde est là?...Bon, pour cette visite le professeur de sport, monsieur Jim, va nous accompagner. Comme il n'était pas présent tout à l'heure, je tiens à préciser aux élèves que, en dehors de ses cours de gym, Jim est le surveillant de cet établissement.
"Deux pour le prix d'un, génial!", pensa Ulrich d'un air faussement convaincu.
Et la visite commença. Le proviseur leur montra la bibliothèque et l'infirmerie, deux autres endroits qui accompagnaient la salle des fêtes dans le bâtiment où ils étaient. Ensuite ils sortirent dehors et ils se dirigèrent vers le stade, le gymnase. Ulrich fut assez impressionné par le mur d'escalade dans ce dernier, lui qui rêvait d'essayer un jour, il allait être servi!Il fut aussi satisfait du stade, car dans cette endroit du collège, Ulrich était dans son élément. Ils passèrent ensuite par le bâtiment administratif, où se trouvait le bureau du proviseur. Ulrich savait qu'il allait sûrement y être invité, mais il s'était juré qu'il y passerait moins que les années précédentes. Ils se dirigèrent ensuite vers le bâtiment des sciences, que Ulrich redoutait au plus haut point. La visite allait se finir par la vue des grands bâtiments à arcades, où se trouvaient les classes et l'internat. De la cour de récréation à la cour des réfectoires en passant par le porche du bâtiment administratif, la visite se termina. Quelques élèves commençaient à se disperser du groupe pour observer les lieux de plus près, sous l'oeil attentif de Jim, qui pouvait observer ceux qui ne tenaient pas en place pour en tirer la conclusion qu'ils seraient comme ça tout au long de l'année. Ulrich en profita pour se rapprocher des réfectoires de plus près. Il regarda par les vitres à l'intérieur de la cafétéria, il resta sans bouger pendant dix minutes, comme si cet endroit grouillait de souvenir .Il a fallu que ses parents le rappel à l'ordre, comme dans la voiture. Ulrich s'éloigna donc des réfectoires puis se retourna en regardant toujours dans leur direction. Il réfléchit une minute, il ne pouvait pas le faire plus tard.
"J'ai déjà vu ça quelque part."Finit-il par dire.
Chapitre 2 : que l'année commence!
-père : Ulrich! Mais qu'est-ce que tu fais ?
-Ulrich: Je euh...rien papa!J'arrive!
-mère: Dépêche-toi, ils vont appeler les élèves pour les classes !
Le proviseur et Jim étaient sous les arcades, accompagnés par les professeurs principaux des classes.
-proviseur: Avant de citer les élèves, je vais annoncer le nom du professeur principal de chaque classe. Ensuite les élèves appelés se dirigeront vers leur enseignant pour recevoir un papier d'information. Quand vous l'aurez reçu, vous pouvez retrouver vous asseoir à la salle des fêtes.
Jim, de nombreuses listes à la main, commença à appeler.
-Jim : Sixième A : Claire Girard, Alexandre....
Et l'appel commença. En dix minutes, il y avait au moins un bon quart des élèves et des parents qui s'étaient déjà éclipsés vers la salle des fêtes. Le tour d'Ulrich n'allait pas tarder à arriver.
-Jim: Sixième D: se dirigent vers madame Suri : Matthieu Ducrocq, Magali...
Ulrich tourna la tête vers un élève assez bruyant, quand il entendit son nom. Il se dirigea alors vers son professeur et il retourna avec ses parents vers la salle des fêtes. Arrivé à celle-ci, il remarqua que la foule était plus nombreuse que dans la cour des réfectoires, pourtant plus de la moitié était encore sur place. Il comprit lorsqu'il vit des élèves plus âgés que lui, en fait tous les élèves de Kadic, de cinquième à troisième plus quelque sixième, s’étaient rassemblés devant et à l’intérieur de la salle, et encore, tous n’étaient pas arrivés et certains étaient encore avec Jim et le proviseur. On pouvait facilement distinguer les grands des sixièmes déjà par la taille, et même de loin tous devaient se connaître car de nombreux groupes s’étaient formés, discutant des vacances et autres. Les petits nouveaux eux, étaient seuls, avec pour seule occupation de lire le papier que leur professeur leur avait donné. Ulrich en fit autant et se mit contre un mur pour y jeter un œil. Madame Suri lui avait donné son emploi du temps ainsi que le règlement du collège. Il quitta ses yeux de la feuille pour les porter sur un plan du collège accroché au mur. Il se mit devant et commença à retracer dans sa tête le parcourt qu’il avait fait pour la visite. Il était arrivé au passage des deux cours par le bâtiment administratif, quand il entendit remuer autour de lui. Il tourna la tête pour s’apercevoir que les élèves rentraient à l’intérieur du bâtiment ; il en fit de même. Après s’être installé, le proviseur étant revenu des réfectoires, commença à parler des fonctions externe, demi-pensionnaire et interne.
« Je comprends maintenant pourquoi tous les élèves sont là, ils sont tous concernés », se dit Ulrich.
Le proviseur commença à parler de ses trois fonctions. On parla peu des externes, un peu plus des demi-pensionnaires, mais le reste était consacré à l’internat. Ulrich écoutait à peine car il avait remarqué que tout ce que disait le proviseur était dans le règlement, à la place, il lisait son emploi du temps.
Il était 11h45 quand le principal acheva cette discussion. Les parents devaient maintenant partir et les élèves devaient se diriger vers une table pour prendre un papier correspondant à leur fonction. Trois colonnes s’étaient formées au bout de cette table. Ulrich s’apprêtait à rejoindre sa file lorsque son père l’arrêta.
-père : Alors Ulrich, comment as-tu trouvé cette matinée ?
-Ulrich : Ben euh...ça va...J’dois aller chercher ma feuille. A plus !...
-Père (le retenant par le bras) : Je t’ai ramené tes bagages. Tu veux un coup de main ?
-Ulrich : Non ça va aller.
-père (n’insistant pas): Bon, très bien, ils sont contre le mur. Tu verras, tu te plairas ici ^^ ! Et n’oublie pas : demain es un autre jour, le pas...
-Ulrich (commençant à s’énerver) : Oui je sais ! Le passé est le passé ! C’est bon je connais ça !
Il s’éloigna vers le groupe d’élève sans adresser un regard à ses parents.
-Mère (à son mari) : Tu crois qu’il nous en veut toujours ?
-père : Oh, ça lui passera !
Sur ceci, ils rejoignirent leur voiture.
Ulrich attendit trois minutes avant de pouvoir prendre sa feuille, et dès que tout le monde fut servi, Jim annonça :
-Jim : Bon, maintenant, dirigez-vous au réfectoire, il est midi. Les externes, vous êtes ici à 13h30 ou 14h ! Pour les internes, regroupez vos sacs et valises contre un mur de la pièce, vous passerez les reprendre après.
Les élèves se divisèrent en deux groupes à la sortie du bâtiment, l’un allait vers la grille et l’autre aux réfectoires. Ulrich était dan ce dernier. Comme il n’avait pas encore l’habitude de s’y rendre, il suivait les élèves plus âgés. Arrivé aux deux préfabriqués, il entra dans l’un d’eux, et rencontra une file d’attente. Il s’installa enfin après cinq minutes ; aujourd’hui le repas était steak frites.
« Pas mal pour un début ! », pensa-t-il.
En un quart d’heure, le réfectoire était plein. Rare se faisaient les places de groupe, c’était plutôt des places uniques.
« Salut !...Euh, ya plus d’ place ailleurs, j’ peux m’asseoir ? »
Un garçon blond, plutôt petit, avec une tâche violette sur ses cheveux, était debout, en face d’Ulrich.
-Ulrich : Ouais, si tu l’ dis !...
-Merci ^^ ! , fit le garçon.
Il s’installa en face d’Ulrich. Les deux jeunes ados s’observaient discrètement. A chaque fois que leurs regards se croisaient, ils détournaient les yeux ailleurs. Le petit jeu dura une dizaine de minutes.
-Ulrich (se parlant à lui-même) : Pff ! Toujours la même chose, ça changera jamais ou quoi ?!
-Tu parles de quoi ?dit le blondinet.
-Ulrich : Des filles ! Chuis à peine arrivé que ça lance déjà des regards !
En effet, plusieurs groupes de filles le regardaient.
-Et tu trouves ça désagréable ?!
-Ulrich : Pff, quand même ! C’était déjà comme ça avant, alors n’est pas vraiment un cadeau !
-Moi j’adore ! Ca prouve que j’ai du talent ! ^^
-Ulrich : Ah....Oh non ! Ca y est, voici notre première candidate ! , fit-il en soupirant.
Une fille di même âge que lui se dirigeait vers lui. Les regards des autres garçons se tournaient, ils la trouvaient magnifique. Elle était brune avec de longs cheveux tressés, avec une fine silhouette. Elle s’avança vers Ulrich.
-Salut toi ! J’ t’ai jamais vu ici !
-Ulrich : Normal, chuis nouveau, un des sixième quoi !
-Moi aussi ^^ ! Je m’appelle Sissi, ça te dirait d’aller faire une balade dans le parc avant la sonnerie ...eu..., c’est quoi ton p’tit nom ?
-Ulrich : Premièrement, avant la sonnerie j’ai pas mal de chose à faire, donc c’est non ; et deuxièmement, mon nom ne te sera d’aucune utilité car c’est la première et dernière fois que tu m’adresses la parole...
-Sissi : Mais...
-Waouh, quel autorité !dit l’autre élève. Si tu veux un conseil, « Sissi », faut pas s’ frotter à des gars avec une autorité pareil, tu risques de pas tenir longtemps !
-Ulrich : Exact ! Sinon pour ne pas perdre ton temps, il y a quelqu’un qui t’appelle là-bas...
Un élève qui agitait sa main faisait signe à Sissi de se dirigeait vers lui. Elle resta d’abord clouée sur place. Personne ne l’avait jamais rembarré comme ça, d’habitude, elle obtenait ce qu’elle voulait. Elle retourna s’asseoir sous les yeux des autres élèves.
-Dis, pourquoi tu l’as envoyé balader direct ? Elle t’a pas parlé méchamment ! T’aurais pu lui dire plus gentiment !dit le blondinet.
-Ulrich : Tu sais, l’expérience m’a apprise comment il faut s’y prendre avec les filles dans ce genre de situation. Et là, rien qu’à voir comment cette fille s’y ait pris, j’ai tout de suite su comment réagir !
-Ah ouais ?!
-Ulrich : Hum ! Elle était très direct et sans gêne, en gros ça veut dire que d’habitude elle obtient tout ce qu’elle désire, donc faut s’en débarrasser illico et sèchement pour qu’elle comprenne qu’elle ne sera pas toujours au sommet ! Par contre, si elle avait été timide, bon déjà elle ne serait pas venu en plein dans le repas, eh bien, je lui aurais fait comprendre plus gentiment que ça ne m’intéresse pas. C’est tout !
-Ah oui j’ comprends !!!
-Ulrich : Bon j’y vais...
Sans jeter un regard avec son interlocuteur, Ulrich prit son plateau et sorti en direction de la salle des fêtes. Arrivé, il avançait à l’intérieur, quand il entendit d’un opparleur :
« Je réclame l’attention des internes : vous devez, avant la sonnerie de 14h, rejoindre le bâtiment administratif pour recevoir la clé de votre chambre. Si vous le désirez, vous pourrez choisir votre compagnon de chambre »
-Ulrich : Ah ben j’ prendrai mes affaires plus tard, sinon il va y avoir du monde !
Il fit demi-tour. En effet, il n’avait pas tort, car déjà un bon groupe d’élève était présent. Il se mit dans la file. Le temps passa et Ulrich pu enfin recevoir les clés et le numéro de sa chambre. Pour l’instant, on lui avait dit qu’il en était le seul occupant. Mais ça n’allait pas tarder à être le contraire s’il ne trouvait pas quelqu’un ! Malheureusement, il ne connaissait personne ici. Il était seul.
« Oh Dimitri, pourquoi tu n’es pas avec moi ?!Ca aurait été tellement plus simple ! »
Ulrich s’était rendu triste à cette pensé. Mais ce dur moment de souvenirs disparu de ses songes quand il entendit :
-Sissi : Ah te voilà beau brun ! J’ai eu un mal fou à te trouver !
-Ulrich : J’espère bien que tu as eu un mal fou, je l’ai fait exprès pour toi ! J’espère que tu ne t’es pas perdue en chemin !...Oh, mais que vois-je ?!Eh ben ceux-là si tu as réussi à les envoûter, c’est qu’ils sont aussi déconnectés que toi !
Deux garçons accompagnaient Sissi, et rien qu’en ayant vu leur tête, Ulrich avait deviné juste. Ils étaient les deux zombis de Sissi, la suivant partout où elle allait.
L’un avait des lunettes, habillé et coiffé à la façon « fils à papa », et l’autre était bizarre, rien qu’en le voyant on pouvait deviner qu »il lui manquait un neurone.
-Ulrich : Tu les as trouvé par terre, ou tu les as ensorcelés ? En tous cas, si c’est tout c’ que tu peux faire, à ramener des robots pareil, c’est qu’ ton charme ne vole pas haut ! Oh, à moins qu’on te les ait livré sur commande !
Les élèves d’autour qui avaient entendu la conversation éclatèrent de rires. L’histoire allait sûrement se répandre aussi vite qu’elle soit parvenue aux oreilles.
Sissi, très vexée d’autant plus que ses deux « semblant » de compagnon, garda son sang froid, et dit :
-Sissi : Au fait je crois qu’un nouveau pommé comme toi, ne connaît personne ici, à par moi bien sûr ! Donc je crois savoir que tu dois être seul dans ta chambre ! Si tu veux, je pourrais très vite combler ce vide, je pourrais être ta colloc’ !
Ulrich, amusé et non gêné par la situation, répondit :
-Ulrich : Oh non merci ! Faut bien que je laisse une chance à tes deux nounours ! On dirait qu’il en meurt d’envie ! Et puis de toute façon, je ne suis pas seul ! , mentit-il. Et dans le règlement, il est noté qu’il est interdit d’avoir un compagnon de nature opposée à la notre ! Tu as du oublier, mais bon, ça se comprend quand on a un demi cerveau comme le tien. Dommage pour tes laqués, ce sera p’têtre pour une prochaine fois !
-Sissi (plus déterminer que jamais) : Oh mais tu sais, ça peut s’arranger, étant donné que je suis la fille du pr...
-Ulrich : J’ai dit « non merci » ! Comprends-tu la politesse quand tu l’entends ?!Maintenant vous m’excuserez « Princesse de l’oubli »,mais j’aima prison à aller visiter !Au plaisir de ne plus vous croiser !,termina-t-il,se dirigeant vers l’internat,laissant derrière lui une Sissi gênée et vexée,étant donné que tous les élèves qui étaient autour d’eux avaient entendu la discussion. Notamment, il aurait du laisser Sissi finir sa phrase, cela lui aurait peut-être évité quelque ennuis...
Ulrich, bien content d’être ressorti vainqueur de ce duel, continuait sa route lorsqu’on l’appela.
-Eh toi ! Eh l’ champion !
Ulrich se retourna et aperçu le blondinet qui l’avait accompagné pendant une partie de son repas. Il s’arrêta.
-Eh c’est vrai c’ qu’on raconte ?!Y parait qu’ t’as remballé Sissi sans difficulté ! Même quand elle n’était pas au collège, il parait qu’elle arrivait à clouer les plus grands qu’elle ! Alors toi qui a son âge, c’est une grande première pour elle !
-Ulrich : Quand elle n’était pas au collège ?!Comment ça ?
- Ben tu savais pas ?!Elle vient assez souvent ici, et ça depuis longtemps ! C’est la fille du proviseur !
Ulrich eut pendant quelques secondes la peur qui l’envahissait, ce duel va peut-être lui coûter ses premières heures de colles. Il chassa vite cette angoisse de son esprit, quand il se souvint :
-Ulrich : Au fait, merci pour tout à l’heure, à la cantine. Je ne me serais peut-être pas sorti seul de cette approche, avec Sissi.
-Oh, mais c’était naturel voyons ^^ !
-Bon maintenant faut que j’y aille ! ...Au fait, tu es interne ? Tu as déjà eu ta chambre ?
-Non, et j’ crois que je l’aurais pas de si tôt !dit-il en désignant la foule d’élèves qui attendait.
Ulrich réfléchit. Il était vraiment reconnaissant à ce garçon, et il voulait le remercier. Le prendre en tant que colocataire ne signifiait pas qu’il allait s’en faire un ami, c’était juste pour dépanner.
-Ulrich : Bon, dépêche toi d’aller faire la queue et dit-leur que tu demandes la chambre...--il regarda discrètement le numéro sur ses clés--...la chambre 211.
-Euh d’acc ! Mais c’est qui dans cette chambre ?
-Ulrich : C’est moi.
-Ah ok ! Cool alors ! A toute et merci ^^ !
Il partit en direction de la file d’attente. Ulrich alla de son côté vers l’internat pour trouver sa chambre. Il arriva sur les lieux, ouvrit la porte, regarda à l’intérieur de la pièce : deux lits, deux armoires et deux bureaux étaient déjà installés. Après un bref regard de l’ensemble de la pièce, Ulrich alla chercher sa valise et son sac.
Un quart d’heure passa,il était 13h quand le garçon de la cantine arriva dans la chambre. Ulrich était déjà revenu et commençait à ranger ses affaires. Le blond frappa à la porte, bien qu’elle était entrouverte.
-Ulrich : Vas-y tu peux rentrer !
-Merci, répondit l’autre.
Il entra avec ses sacs, jeta un bref regard à l’ameublement de la pièce et commença à imiter Ulrich au rangement. Personne ne parla pendant dix minutes, quand soudain quelque chose d’anormal se produisit .Un sac remuait tout seul du côté du blondinet. Ulrich, distrait par le bruit, se retourna et là, un petit chien s’échappa des bagages. Il fonça sur Ulrich.
-Ulrich : C’est quoi c’ délire ?!
-Kiwi, reviens ici, viens ici !! Fit le jeune adolescent.
-Ulrich : J’ai cru entendre dire que les animaux n’étaient pas les bien venus ici !
-Je sais, mais j’ peux pas m’en séparer ! S’il te plait, dis rien au surveillant, ya pa l’air commode ! , fit le blondinet les mains collées en guise de prière.
-Ulrich : ...Eh ben j’avais remarqué que tu tenais pas en place, mais au point de ramener ton chien au bahut ! Non ça j’aurais pas pensé !
-Comment ça je tiens pas en place ?!
-Ulrich ; Tout à l’heure, quand le surveillant appelait les élèves pour les classes, ben je t’ai vu, et tu étais très agité !
-Ah ben t’as pas tort ! ^^ Je sais être casse pied, mais quand il s’agit d’aller en cours, je préfère dormir qu’écouter, plaisanta le colloc’ d’Ulrich.
-Ulrich : Mouais, fit-il un peu amusé.
-Au fait, j’ai remarqué que quand on mangeait, tu n’étais pas tranquille, je me trompe ?
En effet, Ulrich reconnu qu’il n’avait pas tort.
-Ulrich : Tu ne te trompes pas. En fait, c’est bizarre, mais c’était comme si j’avais déjà mis les pieds ici auparavant.
-Ah ben tiens, moi c’est pareil ! J’étais surpris quand je suis rentré dans la cafet’, parce que j’avais l’impression d’être chez moi, que j’avais l’habitude d’y aller ! Mais quand ?!
-Ulrich : Ouais j’ me pose la même question, dit-il en caressant le chien. Et pourquoi tu as pris ton chien ? C’est bizarre quand même !
-Ah ben...en fait...sans lui, je ne serais pas là, il m’a sauvé la vie ! Depuis on ne se quitte plus !
-Ulrich : T’as du vraiment frôler le pire si tu y es autant attaché !
-Ouais, en fait je me souviens très bien de ce moment, c’était il y a deux ans, le 18 août pour être précis. A l’époque, Kiwi était un jeune chiot des rues. Ce jour là, je me suis fait électrocuter et si Kiwi n’avait pas alerté mes parents, on m’aurait retrouver, mais mort ! Depuis ce temps, ma vie a changé, pas complètement, j’ veux dire j’ai pas de supers pouvoirs ^^ !plaisanta-il. Non elle a continué, comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé, mais j’ai l’impression que j’ai quelque chose en plus, mais je sais pas quoi. C’est pas Kiwi ce plus, mais c’est à l’intérieur de moi !...Ben pourquoi tu fais cette tête ? Ca va pas ? T’inquiète, j’ vais bien !!!
Ulrich était très étonné .Il n’avait pas perdu une miette de ce qu’avait dit son camarade de chambre, il était bouché bé ! Il savait très bien pourquoi .Ce jour, ce 18 août, était aussi gravé dans sa mémoire. Ulrich sait pourquoi.
-Ulrich : Ca va, mais...montre ta main, celle qui a provoqué l’électrocution, s’il te plait.
Sans chercher à comprendre, le blondinet lui montra sa main droite, de loin, on ne voyait rien mais quand on regardait bien, une large tache un peu plus claire que la couleur de sa peau s’y trouvait. Ulrich lui montra la sienne en disant :
-Ulrich : Je me suis fait électrocuter le 18 août 2000 vers 16h, comme toi. L’électrocution m’a laissé cette cicatrice.
En effet, leur main avait la même trace. Avec le temps elle était devenue blanche comme une cicatrice, elle disparaissait au file du temps. Mais allait-elle continuer à disparaître ?
-Vers 16 heure tu dis ?!Oui je crois que c’était pareil pour moi. Attends...
Il fouilla ses affaires et il en ressorti une montre usagée.
-Je portais cette montre ce jour, et avec l’électrocution elle s’est détraquée et s’est arrêtée. L’heure n’a pas bougé depuis.
Il montra l’objet à Ulrich.
-Ulrich : 16 heure moins 3.
-Ouais !Au fait, je commence par t’aider, tu m’aides en retour, on emménage à deux, on discute jusqu’à découvrir qu’on a des points communs, mais je sais même pas comment tu t’appelles ! Moi c’est Odd ^^ !
-Ulrich : ...Ben moi c’est Ulrich.
-Odd : Okay, ravi de faire ta connaissance Ulrich ! Euh je veux dire, d’avoir fait ta connaissance ! Et lui c’est Kiwi ^^ !
-Ulrich : Hum !...
-Odd : Alors Ulrich, comme moi tu es interne ! En quel honneur ?
-Ulrich : Pff, ben...mes parents. On s’ demande pourquoi ! On n’habite pas loin d’ici en voiture. J’ai mes hypothèses là-dessus, mais c’est personnel.
-Odd : Moi chuis rien qu’un petit saltimbanque pommé, à qui on oblige à s’installer et à faire ses études !
-Ulrich : Saltimbanque ?
-Odd : Ouais, mes parents le sont et ils voyagent dans le monde entier ! Ma mère est française et mon père italien. Etant jeunes ils avaient déjà le goût du voyage ! D’ailleurs moi je suis né en Italie, près de chez mon père. Jusqu’à mes six ans, j’ai pas mal voyagé entre les différents pays d’Europe, mais aussi dans tous les autres continents. En moins d’un an on faisait environ quatre pays. Comme j’ai beaucoup voyagé durant mon enfance, je m’y connais pas mal niveau langues, normal quand on est petit on découvre, et question vocabulaire en alternance, je suis assez à l’aise ^^ ! Pourtant je connais très peu l’italien, de mon pays natal. Le français m’en parle pas, même si pourtant je suis d’origine ! C’est à six ans que j’ai débarqué en France, j’y ai appris la langue, et j’y ai commencé ma scolarité. Mes parents eux, ont continué à voyager. C’est ma grand-mère qui me gardait. Mais à chaque vacance, je les rejoins en voyage !
-Ulrich : Eh ben ! Toi au moins tu profites de la vie !
-Odd : On peut dire ça ^^ !
Ulrich regarda sa montre.
-Ulrich : Il est 13h30, les cours commencent à 14h.
-Odd : Ouais ! Et moi, j’ai toujours pas fini de ranger !!Aie aie aie !
Il se remit au travail. Ulrich, qui avait fini, décida d’aller explorer les lieux.
-Ulrich : Je sors. N’oublie pas de fermer à clé !
-Odd : Okay t’inquiète !....Eh attends! Tu as perdu ça!
Il ramassa le bracelet d’Ulrich et le lui tendit.
-Ulrich : AH !!
Il lui arracha des mains et s’éloigna.
-Odd : Tu pourrais dire merci !
Ulrich se mettait en colère,il n’avait même pas remarqué que son bracelet l’avait quitté. A force de le trifouiller, le nœud avait du se défaire. Et c’était Odd qui le lui avait rendu, ce n’était pas lui, Ulrich, qui s’en était aperçu ! Il était en colère contre lui-même, il ne le se pardonnerait jamais !
-Ulrich : Laisse-moi !
-Odd : Okay, j’ai compris ! Tu veux être seul avec ce bout de ficelle emmêlé ! C’est ta chérie qui te l’a donnée ?plaisanta-t-il.
Mais Ulrich n’avait pas envie de plaisanter, quand il était en colère, il était dangereux. De plus, le fait qu’il ait plus de vrais points communs avec ce Odd, le mettait plus en colère. Il aurait préféré,il aurait voulu que ce soit avec Dimitri,d’avoir tous ces points communs avec lui,pas avec Odd,pas avec quelqu’un qu’il connaît à peine,qu’il vient de connaître. Il se mit en position de combat et lui lança :
-Ulrich Ecoute !!Si tu veux pas avoir d’ennuis, tu t’ mêles de c’ qui te regarde !!Okay ? T’arrête de dire n’importe quoi surtout quand tu n’ connais pas la personne à qui tu t’adresses ! Ca peut t’en coûter fort, surtout avec moi !
-Odd (pas rassurer du tout) : Okay okay ! J’me tais, fit-il pour éviter la bagarre !
-Ulrich : J’espère bien ! Et mets-toi bien ça dans la tête, si je t’ai permis d’emménager avec moi, c’était pour dépanner, mais ne va pas penser que tu seras mon ami ! Okay ?
Sur ce,il laissa Odd qui était bouche bé ,et d’autre élèves qui était sortis de leur chambre,ayant entendu du bruit,eux aussi, bouche bé après avoir vus la scène.
Ulrich descendait les escaliers. Il eut peur en pensant à l’idée que Odd pourrait remplacer Dimitri, mais il ne voulait pas y penser. Dimitri ne sera jamais remplacer...par personne...jamais. Il se l’était juré et il allait garder sa détermination à jamais. Il était comme un frère pour Ulrich, et en tant que frère, les liens étaient solides. Enfin, c’est ce qu’il croyait.
Il sortit dans la cours et décida d’aller revoir les réfectoires. Cet endroit le hantait et il voulait savoir pourquoi. Il avait une fois de plus regardé par les vitres, mais rien. Rien ne lui venait. Il fit demi-tour quand il aperçu Odd, il avait quitté leur chambre. Ulrich en profita pour aller chercher son sac de cours resté sans celle-ci. Il allait bientôt être 14h et les cours allaient commencer.
La sonnerie retenti. Les élèves se rassemblaient dans leur rang de classe. Manque de chance pour Ulrich, Odd était dans la sienne, Sissi et ses deux amis aussi.
« L’année commence bien ! », pensa-t-il.
Il s’assit à une table seule. Odd se trouvait deux rangs devant lui, avec un autre garçon. Odd n’avait parlé à personne depuis sa dispute avec Ulrich. Il ne voulait pas que ça se reproduise car il laissait quelque fois échapper des plaisanteries ressemblant à de légères moqueries, qui vexaient souvent son compagnon de discussion.
Et l’après-midi se passa comme ça, le professeur principal expliquait le règlement et l’emploi du temps plus profondément que le proviseur. Les cours n’allaient commencer que le lendemain. Après la récré de 16h et la dernière heure en classe,Ulrich était libre à 17h,et comme il n’avait pas de devoirs,il pouvait se balader où il voulait :jouer au foot,marcher dans le parc...Mais là,il préféra remonter dans sa chambre ,pour faire le point. Il fut accueillit par Kiwi, qui à son arrivé, alla se cacher dans le tiroir que Odd lui avait aménagé .Il ne connaissait pas encore bien Ulrich et préférait s’en méfier. Ulrich s’allongea sur son lit et réfléchit. La journée n’avait pas été très facile pour lui. Il ferma les yeux quand Odd entra sans frapper.
-Odd : Oh, euh excuse, je savais pas que t’étais là.
-Ulrich : C’est rien, fit-il en se tournant vers le mur.
-Ulrich : Odd, écoute je...
-Odd : Oui je sais, j’ai pas ma langue dans ma poche, je ferais mieux de garder mes commentaires pour moi. On me l’a déjà dit, c’est pas une parole de plus qui va me tuer.
-Ulrich : Euh nan c’est pas ça, écoute je voulais m’excuser pour tout à l’heure.
-Odd : C’est rien. Remarque, j’ crois qu’ tu vas être d’accord, la prochaine fois je laisserais ma langue dans ma poche !
-Ulrich : Vois-tu, quand tu m’as dis que j’avais perdu mon bracelet, j’étais en colère contre moi, c’est moi qui aurait du m’en apercevoir, pas toi. J’ai failli à mon devoir, et c’est pour ça que je t’ai crié dessus. Quand je t’ai dis que tu ne serais jamais mon ami, je le pensais, mais à moitié. En fait, j’ai fait une promesse, de ne jamais remplacer mon meilleur ami par un autre et j’ai eu peur que ce soit toi qui le remplace. Vois-tu, j’ai plus de point commun avec toi qu’avec lui, et je pensais qu’à cause de ça, tu allais prendre le dessus sur lui. Et je ne veux pas ça, je fais tout pour l’éviter ! Tu comprends, c’est comme un frère pour moi, il fait partir de ma famille, et avec lui je ne me rappelais plus que j’étais fils unique.
-Odd : ...Oui je comprends, mais...ça nous empêche vraiment d’être...ami ?
-Ulrich : ...Non,bien sûr que non !Je te l’ai dis, je ne l’ai pensé qu’à moitié,quand je dis à moitié c’est pour la raison que je viens de t’expliquer,mais comme c’est à moitié,non ça ne nous empêche pas d’être ami !Si toute fois tu acceptes !Parce que,je te l’ai dis,je ne suis pas facile à vivre,il n’y avait que Dimitri qui me supportait à 100%,et je comprendrais très bien que tu n’y arrive pas ^^ !
-Odd : Moi chuis d’accord ! A force je te connaîtrais, et je m’y habituerai ! Mais moi, alors je crois que de nous deux, oui je crois bien que c’est moi qui va être le plus difficile à supporter !!C’est pas par rapport à Kiwi, non, des fois, il parait que je suis...casse pied !
-Ulrich (amusé) : Eh bien ! On verra lequel de nous deux tiendra le plus longtemps !
-Odd : Ouais !
Sur ce, ils se serrèrent la main !
-Ulrich : Que le défi commence !
-Odd : Non ! Que l’année commence ^^ !
Chapitre 3:Mister à tout faire:un sacré numéro!
Journal d'Ulrich:
"Maintenant, ça fait plus de deux mois passé au bahut depuis la rentrée. Odd me bombarde de vannes, que je lui renvoie à mon tour. On s'amuse beaucoup, surtout quand il s'agit de remballer Sissi et ses deux cobayes, Hervé et Nicolas. Mais heureusement Odd fait tout de même attention à ce qu'il dit, et moi de mon côté j'évite aussi de trop lui raconter ma vie et mon passé. Mais sinon à part ça, notre entente est assez sympa. On aime tous les deux la musique, déteste faire nos devoirs malgré cette malgré cette obligation, et on est souvent assis ensemble en classe. Il reste environ un mois avant la fin du premier trimestre, un mois avant que mon premier bulletin sûrement dévastateur n'arrive chez moi. Bon là je te laisse je dois retourner en cours, je reviens ce soir."
Ulrich referma son journal et le cacha dans un tiroir.
Au cour de mathématiques, le proviseur entra dans la classe, accompagné d'un garçon blond à lunettes. C'était un nouvel élève.
-proviseur: Bonjour chers étudiants, aujourd’hui nous allons accueillir dans notre établissement, un nouvel élève. Il s'appelle Jérémie, il a dix ans. Le fait qu'il ait un an de différence avec vous ne vous empêchera pas d'être gentil avec lui. Je vous demanderai de bien l'accueillir parmi vous.
Toute la classe dit bonjour à Jérémie,et étant donné que Odd et Ulrich avait été séparés au cour de ce début d'année,le professeur dit à Jérémie de s'installer à côté de ce dernier. Et le cour reprit normalement, Ulrich avait du mal avec les divisions, mais Jérémie lui, faisait tout en quatrième vitesse, il devait trouver ça simple. Ulrich l'observait discrètement, il était vraiment surdoué, quand il avait fini ses exercices, il ouvrait un cahier pour y inscrire des notes d'un niveau plus élevé que celui de la sixième, des notes de quatrième ou de troisième. Ulrich n'y comprenait rien bien sûr, il le regardait discrètement écrire. C'est alors qu'il découvrit quelque chose auquel il ne s'attendait pas.
Après le cours, à la récré, Ulrich discutait avec Odd.
-Ulrich: Tu devineras jamais!
-Odd: Ah bon? T’en es sûr?
-Ulrich: Oh arrête un peu, soit sérieux, le nouveau, le surdoué qui s'est assis à côté de moi, je l'ai vu quand il écrivait! Il...il est comme nous, sa main!
Ulrich en était tellement étonné qu'il avait du mal à s'expliquer.
-Odd: Tu veux dire, que lui aussi il a ce truc? Il a aussi une marque?! Géant!!!
-Ulrich: Hum hum!
-Odd: Peut-être mais, ça nous prouve pas que lui aussi il a été électrocuter!
-Ulrich: Faudrait lui demander!
Ils portèrent leur regard sur Jérémie, il était assis sur un banc, avec un ordinateur portable ouvert sur ses genoux. Il semblait très concentré. Ulrich et Odd se dirigèrent vers lui quand la sonnerie retendit.
-Jim: Allez!Retournez en cours!
-Ulrich (à Odd): Bon, on fera ça plus tard.
Leur classe n'avait pas cours et ils allèrent à la bibliothèque. Arrivé sur les lieux, ils essayèrent de parler à Jérémie, mais ils ne le trouvèrent pas. Ulrich fit semblant d'aller chercher un livre pour voir si le nouveau se trouvait plus loin, mais au lieu de ça, il fit une mauvaise rencontre.
-Sissi: Hum, alors Ulrich, tu cherches quelque chose? Ou plutôt, je devrais dire quelqu'un!Cette personne, n'est-ce pas moi?
-Ulrich: Si je devais te chercher Sissi, ce ne serait surtout pas dans une bibliothèque, pas dans un collège non plus, mais dans une école maternelle!!
Et il fit demi-tour en laissant une Sissi vexée et folle de rage. Elle avait encore échoué!
Une semaine passa et Odd et Ulrich n'avait toujours pas trouvé une occasion pour parler à Jérémie. Entre temps, ils avaient su qu'il était interne et à la cantine, il mangeait seul, mais Odd et Ulrich remarquèrent qu'il n'était pas tranquille. A 16h, récréation, Jérémie était dans le parc, avec son ordinateur. Un groupe de troisième le remarquèrent.
-C'est pas lui l'intello qui est arrivé en sixième?
-Ouais c'est lui, il est de la sixième D.
-Il parait qu'il a un Q.I. super développé!!
-Mouais, ça m’ plait pas à moi, c’est pas bien d’essayer de paraître plus grand qu’on l’est ! Si on lui donnait une leçon ?
-Ouais ça va m’ détendre !
-Moi aussi !
-Qu’est c’ qu’on attend pour y aller ?!
Sur ce, ils se dirigèrent vers le pauvre Jérémie, tellement concentré qu’il ne les entendit pas s’approcher.
Odd et Ulrich était au distributeur, quand soudain tout le monde dans la cour entendit un cri provenant du parc. Odd et Ulrich se rendirent aussitôt sur les lieux. Une bande de troisième arriva dans la cour,mais se stoppa car les deux garçons leur barrèrent la route. Ulrich remarqua que l’un d’eux tenait un ordinateur portable dans ses bras. Il le reconnu, c’était celui de Jérémie.
-Ulrich : Rends-moi cet ordinateur !
-Q’est c’ qu’il vient de dire le minus ?fit l’un des troisième.
-Ulrich : J’ai dit : tu rends cet ordinateur ! Ai-je été assez clair ? Ou tu veux que je te le fasse comprendre ?
Sur ceci, il se mit en position de combat. Les troisièmes, pas du tout impressionnés, répliquèrent :
-Ben alors, t’attends quoi ? Que je te le donne et puis que j’ me sauve en courant ?
La bande éclata de rire.
-Ulrich : Justement, c’est bien c’ que j’attends de vous !
Ils arrêtèrent leur délire, prenant maintenant un air sérieux.
-Ben si tu l’ veux, viens l’ chercher !fit celui qui tenait l’ordinateur.
Pas du tout impressionné, Ulrich s’avança vers les troisièmes, qui pensaient qu’il n’en était pas capable.
-Tiens !
Il lança le portable en l’air, pour qu’il atterrisse par terre, mais Odd bondit et le rattrapa à temps.
-Odd : Vous savez, quand il veut quelque chose, il l’a ! Et il est très dangereux aussi, il vous aura prévenu, mais moi à votre place, je dirais comme vous, je me sauverais en courant !
A peine convaincu, ils ne bougèrent pas. Ulrich lui n’avait pas peur.
-Ulrich : Y a-t-il un amateur ?
L’un des troisièmes se précipita sur lui, mais Ulrich le mit presque K.O. en quelque seconde avec ses coups de Penchak-Silat. Là les autres ne rigolaient plus.
-Ulrich : A qui le tour maintenant ?
Ils n’attendirent pas plus longtemps pour s’enfuir vers les réfectoires transperçant la foule d’élève qui s’était regroupée pour voir la scène.
Ulrich courut dans le parc avec Odd, toujours avec l’ordinateur, pour chercher Jérémie. Ils le trouvèrent étendu à terre, inconscient.
-Odd : Ils ont du l’assommé !!
Ils le portèrent à l’infirmerie. Jérémie se réveilla peu après le transport.
-Jérémie : Où je suis moi ?
-Yolande, l’infirmière : Tu es à l’infirmerie, des garçons de troisièmes t’ont assommé et t’ont pris ton ordinateur.
-Jérémie : Mon ordinateur ?!Où est mon ordinateur ?!
-Yolande : Du calme, deux garçons de ta classe l’ont récupéré. Je reviens, ne bouge pas !
Elle ouvrit la porte quand Ulrich allait y frapper.
-Ulrich : Euh...on peut le voir ? On voudrait lui rendre son PC.
-Yolande : Hum...bon d’accord, mais pas longtemps. Il faut dire que le coup n’était pas léger ! Le pauvre en est encore tout étourdi !
Ils entrèrent. Jérémie qui avait mal à la tête à cause du coup qu’il avait reçu, s’était redressé quand même, mais ne regardant pas dans la direction de la porte, il n’avait pas remarqué Ulrich et Odd.
-Ulrich : Ca va Jérémie ?
Celui-ci sursauta.
-Jérémie : Hein ? Euh oui ça va, malgré ma tête qui fait des siennes...
-Odd : Ouais, ben comme dit Yolande, on peut dire qu’ils n’ont pas la main légère !!Jim les a surpris, ils ont eu deux jours d’exclusion plus des heures de colle. On est venu te rendre ton joujou ^^ !
-Jérémie : Merci beaucoup !...Euh je ne me souviens plus de vos prénoms, désolé...
-Ulrich : Moi, c’est Ulrich !
-Odd : Et moi, c’est Odd !
Jérémie prit son ordinateur et l’examina.
-Jérémie : Ca va, il n’a rien subit. De toute façon, si il avait été hors d’usage, mon père m’en aurait donné un autre. Et puis, même sans celui-là, je peux quand même travailler.
-Ulrich : Tes parents doivent avoir un pognon monstre si ils peuvent te payer des PC comme ça !
-Jérémie : Pas vraiment, en fait, mon père est directeur d’une entreprise informatique. Il pourrait m’en avoir vingt si je voulais ! Mais à quoi ça servirait !
-Ulrich : Ouais !...Euh, dis Jérémie, Odd et moi, on voulait te parler depuis longtemps.
-Jérémie : Ah oui ? Pourquoi ?
Odd lui prit sa main droite et la lui montra, la paume tournée vers ses yeux, pour qu’il voit la trace.
-Odd : Pour ça !
Jérémie était gêné. Il hésita avant de prendre la parole.
-Jérémie : Ca, euh ben, euh...c’est rien ! Juste euh, une brûlure, mentit-il.
-Odd : Et cette brûlure, elle ne serait pas un peu électrique ? Le 18 Août de l’an 2000 à 3h57, pour être précis ?!
Jérémie, un peu moins gêné, ne su quoi répondre, mais il était impressionné par ce qu’il venait d’entendre.
-Jérémie : Ben je euh...oui, oui oui, c’est ça ! Mais comment vous...
Il n’eut pas le temps d’achever sa question, que Ulrich et Odd lui montrèrent leur main marquée.
-Ulrich : Nous aussi Jérémie, nous aussi...
-Jérémie : Vous voulez dire que...
-Odd : Eh oui ! On s’est fait grillé tous les trois à la même heure du même jour de la même année ! En gros, en même temps ! Mais pas au même endroit !
-Ulrich : Voilà, tu sais tout maintenant. On est trois à avoir ce point commun !
-Jérémie : Je comprends maintenant ! Mais comment vous avez su que j’avais cette...cette chose sur la main ?
-Ulrich : Tu te souviens, quand tu es arrivé le premier jour dans notre classe, comme tu étais assis avec moi, je t’ai observé. Je regardais ce que tu notais, jusqu’à ce que mon regard se porte vers ta main qui écrivait, et là j’ai vu.
-Odd : Autre chose, pourquoi n’es-tu pas à l’aise quand tu manges au réfectoire ?
Ulrich échangea un regard avec Odd pour lui faire comprendre qu’il avait eu une bonne idée en lui posant cette question.
-Jérémie : Ah ben ça, je...
-Yolande : Vous êtes encore ici ? Allez, retournez dehors !
-Ulrich : Bon, on en reparlera plus tard. A plus !
-Jérémie : Okay, ce soir dans ma chambre après le dîner, numéro : 210.
-Odd : Okay, à toute !
-Jérémie : Merci encore...
Ulrich et Odd venaient de refermer la porte derrière eux.
-Jérémie : ...les amis...^^
Ulrich et Odd sortirent et se dirigèrent vers l’internat. Ils n’avaient plus de cours, ils en profitèrent pour faire leurs devoirs pour pouvoir être tranquilles au soir.
L’heure de dîner arriva, mais au réfectoire, Jérémie était introuvable. Les deux amis auraient bien voulu manger avec lui.
Après cela, ils se rendirent directement chez Jérémie, qui avait se chambre juste en face de la leur.
-Ulrich : Hum, ça c’est pratique !
-Odd : Hum ?
-Ulrich : Pour la nuit, si j’arrive pas à dormir, si tu vois ce que je veux dire, ben j’ai pas à aller loin pour !
-Odd : Ah ah ah ! Très drôle !
Il toqua à la porte. Jérémie leur ouvrit.
-Jérémie : Ah c’est vous ! Vous n’avez pas eu de mal à trouver ?
-Ulrich : On n’a même pas eu à chercher !
-Jérémie : ... ?
-Odd : Notre cellule est juste en face de la tienne ^^ !
-Jérémie : Ah je vois ! Entrez !
Il était seul dan sa chambre. Elle était un peu plus petite que celle d’Ulrich et Odd, mais aménagée autrement. Il y avait un lit avec un poster d’un certain grand savant accroché au dessus. Contre le mur opposé étaient installée une armoire et des étagères. Mais le mur de la fenêtre, lui était très encombré ! Sur toute sa longueur, un gigantesque bureau, avec une table contre le lit, était installé. Le plus impressionnant, c’était ce qui y avait dessus. Deux centrales sur et une en dessous, et trois écrans d’ordinateur, dont un petit sur une des centrale étaient en train de ronronner. Jérémie avait un matériel de professionnel.
-Odd : Waouh !!!Eh ben, quand tu disais que tu avais les moyens, ben tu les as les moyens !!
-Ulrich : Ouais ! Et en plus de ça, un ordi portable ! Là tu m’épates !
-Jérémie : Oh, ça c’est rien à côté de ce qu’il y a chez moi dans ma chambre !...
-Ulrich : Et tu fais quoi avec tout ça ?
-Jérémie : Oh, un peu de tout. Quand c’est pas des fichiers techniques, c’est de la programmation, et vice versa...Mais chuis plus sur des plans techniques et aussi pour mes dossiers, je fais du piratage sur le net. J’en détiens d’excellents résultats !
Il montra des plans et des recherches accrochées au dessus de son « super » ordinateur.
-Odd : Waouh ! Tu as une bonne connexion Internet ?
-Jérémie : Oui, la semaine dernière en piratant un réseau informatique, j’ai réussi à en obtenir une des plus élevées, et tout ça gratuit ! Parce que j’aimerais pas que le proviseur se pose des questions sur la facture ^^ !
-Odd : Coooool ! Tu penseras à moi !
-Ulrich : Jérémie, c’est pas pour changer de sujet, mais tout à l’heure, on t’a demandé pourquoi tu n’étais pas tranquille aux réfectoires ?
-Jérémie : Ben...en fait, c’était comme si je n’y étais pas en sécurité, aussi c’est comme si cet endroit était un souvenir !
-Ulrich : Comme si tu y étais déjà allé...
-Odd : ...mais tu ne sais pas quand, tu ne sais plus !
-Jérémie : Oui, c’est exact. Mais pourquoi vous me posez cette question ?
-Ulrich : Ben, en fait, nous aussi, c’était comme si on avait l’habitude d’y aller.
-Odd : Mais le problème, si on peut appeler ça un problème, c’est qu’on ne sait plus quand on y est allé !
-Jérémie : Bizarre...Mais attendez, je viens de penser à quelque chose... !
-Ulrich : Vas-y.
-Jérémie : Je voudrais savoir, si vous connaissez d’autres élèves qui auraient cette même impression de déjà vu, avec les réfectoires, qui semblent les connaître avant d’y avoir mis les pieds.
Ulrich et Odd se regardèrent.
-Ulrich : Non, pas à notre connaissance en tous cas !
-Jérémie : Donc en supposant qu’il n’y ait que nous qui avons cette impression et que... que nous ayons tous les trois un point commun, qu’en pensez-vous ?
Les deux autres garçons n’avaient pas tout de suite capté, mais Odd fut le premier à réagir.
-Odd : Tu voudrais dire, qu’il y aurait un rapport avec notre impression aux réfectoires et le 18 août ?
-Jérémie : Oui, exactement.Je crois être sûr qu’il y ait un lien.
-Ulrich : Comment ?
-Jérémie : Je ne sais pas si vous avez remarqué, mais depuis le 18, depuis cette date, eh bien il y a eu beaucoup de catastrophe dans le monde, et à l’époque, j’ai remarqué que chaque catastrophe se trouvait dans un lieu différent, mais à chacune de ces événements, le lieu se rapprochait de notre pays. J’ai cherché des infos sur ces catastrophes, et j’ai constaté qu’elle étaient plutôt bizarre. Par exemple, la dernière que j’ai localisée se situait au Sud-ouest de la France, et il y a eu des morts, mais ils sont décédés d’une mort non naturelle, provoquée par des appareils non contrôlés par des hommes. Et chaque attaque n’était jamais causée par des êtres humains. C’est purement informatique !
-Ulrich : Oui d’accord, mais je ne vois pas où est le lien ! Des catastrophes, il y en a eu bien avant le 18 !
-Jérémie : Imagine un peu Ulrich ! Imagine que ce soit nous ! Nous qui avons déclenché ça ! A cause d’avoir été électrocutés en même temps !
-Odd : Mais c’est du pur délire là !
-Jérémie : Peut-être, mais tout à l’heure, j’ai dis que chaque événements se rapprochaient de la France. Là on est en plein dedans : Sud-ouest, pour être plus précis : Bordeaux ! Odd, qui ne te dit pas que toute ces choses, toutes ces attaques ne se rapprochent pas de NOUS ? Qui ne te dit pas que cette impression que l’on a tous les trois, des réfectoires, qui ne te dit pas que ce serait un avertissement ?!
Odd et Ulrich étaient bouche bée. D’un côté, ils croyaient Jérémie, mais de l’autre, ils pensaient que ce n’était que pure coïncidence.
-Ulrich : Et comment on pourrait en être sûr ?
-Jérémie : Il faut qu’on se mette à rechercher des infos. Moi je m’occupe d’Internet, vous, vous pouvez toujours aller consulter les anciens journaux à la bibli. Si vous trouvez des informations sur des sujets qui vous paraissent bizarres, il faut les réunir.
-Jim, dans les couloirs : Bon allez ! Extinction des feux dans cinq minutes !
-Odd : Ouais bon nous on va y aller ! Tout ce mystère, ça m’a fait gagné un billet allée retour pour le pays des rêves ! Bonne nuit Jérem ! Ca a été sympa de causer avec toi !
-Ulrich : Ouais, bon à plus !
-Jérémie : Bonne nuit, les amis !
Odd et Ulrich retournèrent dans leur chambre. Avec ce qu’avait dit Jérémie, leur nouvel ami, ils n’étaient pas près de s’endormir. Mais la fatigue gagna sur eux et les emporta.
Le lendemain, les élèves n’avaient pas cours, c’était mercredi. Ulrich et Odd firent visiter les lieux à Jérémie, qui n’avait pas eu le temps de connaître le collège à 100%, il était pourtant arrivé il y a une semaine, mais il restait tout le temps dans sa chambre. Ulrich et Odd découvrirent que leur nouvel ami était un gars très cool, qui s’avait s’amuser, et qui n’était pas du tout ennuyeux, au contraire !
-Ulrich : Au fait Jérémie, pourquoi es-tu interne ? Si ce n’est pas trop indiscret !
-Jérémie : Oh ba, déjà j’habite loin, et comme je suis euh, en avance par rapport à mon âge...
-Odd : Un intello quoi !
-Jérémie : Nan Odd, un surdoué ! Les intellos eux, ne pensent qu’aux notes et ils ne sont pas sympas ! Quand j’dis ça, c’est surtout en pensant au gars à lunettes dans notre classe, celui qui est toujours avec cette fille !
-Ulrich : Tu veux parler de Hervé ?!
-Jérémie : Oui.
-Odd : Hervé ?! Un intello ?! Euh excuse-moi mais là chuis pas sûr ! Rien qu’en voyant avec qui il traîne, j’en ai peur !
Ils éclatèrent de rire. Jérémie poursuivit :
-Jérémie : Ouais ! Et donc étant donné que je suis un surdoué, le directeur de mon école primaire, là où j’étais en CM2, de Septembre à la semaine dernière, a conseillé à mes parents de me mettre ici de suite. Après examen de mon dossier, je fus accepté, et la suite vous la savez !
-Odd : Ouais ! Et dis, tu pourras nous aider, sur le plan scolaire ?
-Jérémie : Pas d’ problème !
-Odd : Okay génial ! Parce que des fois, j’essaie d’expliquer un truc à Ulrich, mais il pige rien !
-Ulrich : Faut plutôt dire que des fois, t’as pas tout compris non plus !
Ulrich et Jérémie pouffèrent.
-Jérémie : Au fait, après on commence les recherches ?
-Ulrich et Odd : Okay ! Nous à la bibli...
-Jérémie : ...Et moi sur le net !
Après le repas de midi, ils commencèrent leurs recherches qui durèrent pendant toute l’après-midi jusqu’à six heures, où les trois garçons se réunirent pour faire leurs devoirs ensemble. Odd et Ulrich allèrent dans la chambre de Jérémie.
-Ulrich : Salut !
-Odd : Re-nous !
-Ulrich : Alors ?
-Jérémie : Alors ? Rien ! Rien du tout ! Enfin, si, j’ai des articles sur les attaques, mais ça ne rentre pas dans les détails ! Pourtant, c’est bien c’ qu’on voudrait !
-Odd : Ben nous c’est pire ! On a rien, mais quand je dis rien, c’est rien du tout ! Même pas un article !
-Ulrich : Ouais, mais on a pas tout vu ! Faudra y retourner.
-Odd : Oh non...
-Jérémie et Ulrich : ODD !
-Odd : Ben quoi ?!...Oh ça va !
-Jérémie : Bon, ça suffit. On commence les devoirs ?
-Ulrich : Toi, tu les attends les devoirs !!
-Jérémie : Franchement j’ te dis, si je pouvais ne pas les faire, je m’en passerais ! C’est énervant !
-Odd : Enervant ?!Pour un intello comme toi...
-Jérémie : UN SURDOUE ODD !!!
-Odd : Ah oui, bon, c’est la même chose ! Je disais donc que pour un surdoué comme toi, tu en as marre des devoirs ?!
-Jérémie : Eh ! D’après toi, si je te retournais la question, hein ?
-Odd : Ba, je dirais la même chose, quelle question !
-Jérémie : Exactement ! Tout ça pour vous montrer que je suis comme vous !
-Ulrich : Ah ben ça on avais remarqué ^^ !
-Odd : Et tu ferais quoi pendant c’ temps là ?
-Jérémie : Des fiches techniques, j’adore ça !
-Ulrich : C’est quoi une fiche technique ?
-Jérémie : Un truc dans ce genre !
Jérémie pointa du doigt son tableau au dessus de l’ordinateur, où étaient épinglé des feuilles contenant des genres de plans.
-Ulrich : Ah...euh okay...
-Odd : Oh ! Oups ! J’ai oublié quelque chose ! Enfin, quelqu’un !^^
-Jérémie : Qui ça ? demanda-t-il, étonné.
-Ulrich : Oh, un ami à nous, vient cinq minutes !
-Jérémie : Euh...bon okay.
Ulrich et Jérémie suivirent Odd dans la chambre d’en face. C’était la première fois que Jérémie rentrait dans celle-ci.
-Jérémie : Ah, c’est donc ici que vous êtes vous ! C’est sûr, c’est sympa qu’on soit voisin de palier !
-Odd : Ouais !
En entendant la voix de Odd, Kiwi commença sortit de sa cachette et commença à faire le fou au tour des trois garçons.
-Jérémie : Eh !!!! C’EST QUOI CE TRUC ?!!!!!!!YA PAS INTERET A M’APPROCHER !!!!
-Ulrich : T’inquiète Jérem !! Yé pas méchant !!
-Odd : Ouais t’inquiète, mon Kiwi ne ferait pas de mal à un moustique !
Jérémie resta néanmoins collé contre le mur, à moitié apeuré, à moitié confiant par les propos de ses amis.
-Jérémie : Vous...vous êtes sûrs hein ?...Les gars... ?Pas de blague !!
-Odd : Meuuu non ! Tiens regarde !
Odd prit son chien dans ses mains et le mit à la hauteur de Jérémie. Aucun des deux ne bougeaient. Jérémie se risqua.
-Jérémie : Euh...gentil, gentil le toutou, hein ?
Il avança doucement sa main vers le chien. Kiwi fit un petit aboiement.
-Jérémie : ARGH !!!!!
Toujours contre le mur, il s’accroupit très rapidement, sous l’effet de la peur, se protégeant la tête avec ses mais.
-Odd : Mouais...bon. C’est pas maintenant que vous allez faire connaissance vous deux j’ crois !
Il posa Kiwi à terre, celui-ci alla tourner autour d’Ulrich.
-Ulrich : Ouais ben moi, je m’y suis fait tout de suite !
-Jérémie : Ouais, ben c’est pas ma faute si j’ suis craintif moi !
-Ulrich : Mouais, bon. Allez, on va bosser, j’aimerais pas finir mes devoirs cette nuit moi !
-Odd : Ouais moi non plus ! Allez-y, je vous rejoindrais quand il aura fini de manger !
Un quart d’heure passa. Les trois amis étaient en train de réfléchir aux questions d’exercices divers. Jérémie n’arrêtait pas de se retourner pour regarder si sa porte était bien fermée.
-Ulrich : Bon Jérémie, t’arrête un peu de flipper ? Tu crois peut être que le chien de Odd va ouvrir ta porte tout seul ?!
-Odd : Je reconnais que mon chien est intelligent, mais pas à ce point là ^^ !
-Jérémie : Ouais mais bon on sait jamais quoi ! Et ne me prenez pas pour un débile !
-Ulrich : Mister à tout faire aurait-il peur ?
-Jérémie : Je ne le cache pas, mais j’ crois que je m’y ferais à ton Kiwi Odd ^_-!
-Odd : Ouais, j’espère aussi, parce que si à chaque fois tu nous fais un sacré numéro comme tout à l’heure, on a pas fini !...Enfin, ça peut toujours être marrant !
...
-Jérémie : Euh, Odd ton chien...
-Ulrich et Odd : Tais-toi et bosse !!!!!
Chapitre 4 : Le fait de tout savoir est-il avantageux ? Ou bien dangereux ?
Cette nuit là, la nuit du 23 au 24 Mars, n’était pas ordinaire. Il était 3 heures 37 du matin, quand Ulrich se réveilla en sursaut, mais cette fois, pas à cause de son réveil. Son rêve, celui de la rentré, s’était prolongé jusqu’à faire apparaître Odd et Jérémie assis à une table. Mais il ne voyait pas qui pouvait être l’autre, la première personne qui lui était apparu la dernière fois qu’il en avait rêvé, en Septembre. Depuis, plus rien, Ulrich l’avait presque oubliée. Et où était-il dans ce songe, dans quel endroit ? Ulrich cherchait, cherchait, il lui fallait de l’aide. Il se tourna vers le lit de Odd ; pour le moment, il ne voyait rien à cause du noir. Mais un nuage laissa apparaître un rayon de lune qui éclaira son lit. Odd y était assis, il ne dormait pas.
-Odd, tu dors ? Lui demanda Ulrich.
-...Hein ? Non, enfin je dormais jusqu’à...jusqu’à ça ! Lui répondit-il.
-Jusqu’à quoi ? Moi aussi je dormais, mais...
-Mais ? Toi aussi ! Toi aussi tu l’as vu ! N’est-ce pas ? Tu l’as vu comme moi ! Tu y étais, il y avait Jérémie et l’autre !
Ulrich n’en croyait pas ses oreilles. Il pensait qu’il était le seul à faire ce rêve, il aurait dû s’en douter. Il aurait dû savoir depuis le début que Odd et Jérémie le faisait aussi.
-Oui, allons voir Jérémie, si notre point de vue est le même, il ne doit pas dormir non plus ! Conclut Ulrich.
Ils se levèrent, sans faire de bruit ils frappèrent à la porte de Jérémie.
-...Vous aussi ?! Questionna ce dernier en leur ouvrant sa porte.
-Hum hum ! fit Odd.
-Comme tu peux l’ voir !! Répondit Ulrich.
Ils entrèrent et s’installèrent tous sur le lit de Jérémie. La pièce demeura silencieuse pendant un moment. Ce fut Ulrich qui brisa ce silence :
-On aurait dû y penser avant !
-Hum ?? Firent les deux autres.
-Ben du rêve ! Alors on découvre qu’on a été électrocuté en même temps il y a deux ans en été, on en a une marque, et pourquoi pas aussi ce rêve ??!! Bon, c’est vrai que en même temps, on pouvait pas deviner qu’on rêvait de la même chose ! Mais bon...
-Ouais ! D’accord avec toi ! fit Odd en baillant.
-Moi aussi, mais dedans, vous avez vu ? On n’est pas que trois ! Intervient Jérémie.
-Exact. Il y a une autre personne, dit Ulrich. La première fois qu’elle est apparue, c’est-à-dire le dernier rêve avant celui de cette nuit, c’était...eu...en...
-Septembre, la rentrée !!Termina Odd.
-Oui voilà. Et, vous savez qui c’est ? Questionna Ulrich.
-Non, fit Odd.
-Pas d’idée ! Justifia Jérémie.
-Ca nous avance ! Mais bon, on va la trouver !
Ils discutèrent ainsi tout le reste de la nuit. La journée suivante fut très épuisante, ils n’avaient pas beaucoup dormi. Au réfectoire, ils parlaient encore de cette nuit blanche, de cette personne qu’ils ne connaissaient pas.
-Elle n’est peut-être tout simplement pas au collège ! Lança Ulrich.
-Si on pouvait savoir, ça nous faciliterait la chose, on n’aurait pas à chercher !indiqua Jérémie.
-Hum hum !fit Odd, la bouche pleine...
A côté d’eux, assise à l’opposé de la table, quelqu’un avait tout entendu. Pourtant assez éloignée, cette personne parvenait à tout comprendre, mais se faisant tout de même discrète, car la moindre erreur pouvait lui être fatale. Les garçons n’ayant rien remarqué, allèrent poser leur plateau et se dirigèrent vers la chambre de Jérémie.
-Ca m’énerve ! fit Ulrich en se laissant tomber sur le lit.
-De quoi ? Interrogea Odd.
-Sept mois ! Sept mois qu’ je suis là ! Et toujours aucune réponse à mes questions !
Il regarda son bracelet, il le savait, si il n’était pas là, il n’aurait pas toutes ces questions dans la tête. Il serait tranquille avec son « frère ».Bien sûr, il appréciait bien ses nouveaux amis, mais pas autant que lui.
-Si seulement on pouvait savoir qui est cette personne !râla Odd. On s’est fait électrocuter le même jour, même heure, on a une marque, on fait le même rêve. Mais si cette personne est dans le rêve, c’est qu’elle le fait aussi, donc elle s’est aussi faite électrocuter et elle a...
-...UNE MARQUE !!Échappèrent Ulrich et Jérémie en chœur.
-Mais oui ! J’y avais pas pensé ! Cool Odd ! On peut déjà vérifier ça !annonça Jérémie.
-Ouais c’est vrai ! C’est possible, mais j’ me vois pas aller vérifier les mains de chaque élève du collège ! Faudrait en éliminer une bonne partie déjà ! fit Ulrich.
-Faut admettre que je sais aussi réfléchir ^^ ! Réussit à placer Odd.
-Moi dans mon rêve,la première fois que je l’ai vu,j’ai juste remarqué que cette personne était assez grande et qu’il y avait quelque chose qui pendait dans son dos,comme une tresse !On pourrait supposer de que ce soit une fille. Expliqua Ulrich.
-Hum, j’ai vu ça aussi ! Affirma Jérémie.
-Pareil pour moi ! Qui connaît-on ayant une tresse ? Questionna Odd, qui savait déjà la réponse.
...
Un blanc s’installa.
...
Jérémie le brisa, hésitant :
-Ah non Odd ne me dit pas que...
-...C’est Sissi ! Pitié !finit Ulrich.
-Ben quoi ?! C’est pourtant la vérité ! J’y peux rien !se défendit-il.
Ulrich poursuivit :
-Hum, attendez. Une fois de la fenêtre du cours de sciences, je voyais le stade, et j’ai vu quelqu’un qui se défendait pas mal en combat, je crois qu’elle avait une espèce de tresse, mais je ne voyais pas très bien de loin. Mais bon sans plus...
Ulrich fit sa phrase avec un ton voulant dire que son information n’avait pas d’importance. Mais s’il savait, s’il savait à quel point il se trompait ! Il se mit à poursuivre :
-Et aussi,le lieu du rêve,si toute fois il y en a un,il est très sombre,comme pour nous mettre tous les quatre en valeur,pour que l’on ne puisse voir que nous dans le rêve Alors comme il est assombri ,difficile de savoir où c’est !
-Oui, mais il faudra bien !continua Jérémie. Car selon la logique, si nous plus la personne, si on apparaît donc tous les quatre dans ce lieu, c’est que oui, il y a une logique ! C’est qu’on peut se voir dans ce lieu ! Si seulement le rêve se prolong...
Il n’eut pas fini sa phrase, qu’un bruit se fit entendre. Une feuille avait glissé sous la porte de Jérémie. Odd alla la ramasser, puis la lui tendit et alla ouvrir la porte pour savoir qui était là.
-Ya personne ! Fit-il en refermant la porte.
Jérémie lit l’indication sur la feuille d’une voie pensive :
-Hum... « N’en ayez ...plus peur... »... ?!
-Fait voir. Lui demanda Ulrich.
Il regarda la feuille, mais rien ne lui venait. « N’en ayez plus peur », c’est tout ce qu’il y avait. Mais où cette phrase voulait-elle en venir ? Après un quart d’heure de réflexion, il n’avait toujours pas trouvé.
Jérémie continuait toujours de murmurer pour lui-même :
-N’en ayez plus peur...n’en ayez plus...MAIS OUI !
Ulrich et Odd sursautèrent.
-Ca y est ! Ca y est, ça y est, ça y est !!Enchaînait Jérémie.
-De quoi, de quoi, de quoi ??Imita Odd.
-J’ai trouvé ! Ecoutez, depuis que chacun de nous est arrivé ici, de quel lieu avons-nous le plus peur, enfin pas vraiment peur, façon de parler, mais d’un sens oui ?!
Ils n’eurent pas le déclic de suite, mais en même temps, Ulrich et Odd crièrent ensemble :
-LES REFECTOIRES !!!
-Oui !!! Fit le petit génie.
-Je comprends maintenant ! Je comprends pourquoi on avait l’impression de connaître cet endroit. Tout simplement parce qu’on l’avait déjà vu en rêve ! Précisément dans CE rêve !justifia Ulrich.
-Exact ! fit Jérémie.
-Oulala ! J’me sens déjà rassuré ! Mais qui a fait glisser ce message ?demanda Odd.
-Quelqu’un qui avait remarqué qu’on ne se tenait pas tranquille au réfectoire ! Quelqu’un qui savait pourquoi en tous cas !lui répondit Ulrich.
-La personne ! C’est logique ! En conclut Jérémie.
Les deux autres approuvèrent. Jérémie continua :
-Cette personne doit savoir depuis le début, elle doit savoir qu’on se pose des questions, et elle a voulu nous éclairer, parce qu’elle connaissait les réponses !
-Oui, mais pourquoi ne pas être venu nous le dire directement ?!Si elle sait, alors pourquoi elle se cache ?! Fit Odd.
-Elle n’était peut-être pas sûre ! Mais au moins, on sait que c’est un élève du collège !dit Ulrich.
-Ba, on s’en doutait quand même un peu !
-Oui mais plus précisément, avec une tresse, ça pourrait être une fille ! En sortant, il faudra ouvrir l’œil ! Partout ! Conclut Jérémie.
Ils retournèrent en cours, en « ouvrant l’œil » comme celui-ci disait. En mathématiques, Ulrich regardait Sissi, mais plus précisément sa coiffure : une longue tresse qui lui pendait dans le dos.
« Pas possible ! C’est pas possible que ce soit elle ! D’ailleurs, non, c’est pas possible, je l’aurais sûrement vu si elle avait une marque »pensa-t-il.
La journée se finit, mais les trois garçons ne trouvèrent personne. Ils firent leurs devoirs, allèrent dîner, puis prirent la direction de leur lit respectif. La journée avait été épuisante pour eux, car la nuit dernière, ils n’avaient pas dormi, à cause de ce réveil en sursaut. Ils décidèrent donc de reprendre les recherches le lendemain. Mais une nuit de repos ne leur suffit pas pour entendre le bruit du réveil. C’est Jérémie qui du les réveiller, ils auraient dormi jusqu’à l’heure du repas du midi. Ce matin, programme normal : p’tit déj, cours, récré et re-cours. Entre deux, ils n’avaient aperçu personne portant la description recherchée, mise à part Sissi. Les garçons discutèrent de ça au réfectoire, il fallait qu’ils sachent si c’était elle ou pas.
-En tous cas, pas question que j’aille vérifier ses mains !fit Ulrich.
-Moi non plus !fit Odd.
-Ni moi !dit Jérémie.
-Faut bien qu’il y ait quelqu’un ! Et au fait, qui a trouvé le premier que Sissi portait une tresse ? Eh ben c’est lui qui ira !termina Odd, en les défiant.
Jérémie et Ulrich regardèrent Odd dans les yeux, avec un petit sourire en coin. Odd venait maintenant de s’apercevoir de l’énormité qu’il venait de dire :
-Oh non, ne me dîtes pas que...
-Eh si ! C’est toi ! Allez bonne chance ^^ !encouragea Ulrich.
Jérémie et Ulrich ne purent se retenir de rire, Odd lui, ne riait pas du tout.
-Ca t’apprendra à avoir des trous de mémoire ! Lui lança Jérémie.
Odd n’avait plus le choix, il devait se lancer dans la gueule du loup. Il se dirigea vers la table ou mangeait Sissi et ses deux incapables. Il se lança donc :
-Sissi ?eu...eu...
-Ah, tiens ! Voilà le petit blondinet qui ne quitte plus Ulrich !fit-elle.
-Lui-même ! Bon j’ai pas toute la journée devant moi, alors je veux que tu me montres tes mains et je m’en vais, okay ?
Sissi eu un effet de surprise à la demande de Odd, puis éclata de rire avec Hervé et Nicolas. Elle poursuivit :
-Alors là, c’est la meilleur ! On ne me l’avait jamais faite celle-là ! Et tu veux me dire quoi ? La bonne aventure ? fit-elle d’un air moqueur.
-Oh, mais pas besoin de te dire la bonne aventure pour savoir qu’il te manque une case ! Ton pas besoin qu’on te le dise à partir de tes mains, ça se voit à ta tête !
Les élèves autour d’eux, qui avaient entendu la conversation, éclatèrent de rire. Sissi, elle, était rouge, comme le ketchup de son assiette. Odd l’avait bien rembarré !
Sissi, lui montrant ses mains, lui lança :
-Bon, tiens, t’as eu c’ que tu voulais, maintenant tu dégages !
-Merci beaucoup ! fit Odd. De toutes façons, je n’avais pas l’intention de rester, j’ai pas vraiment l’intention de te ressembler !
Il s’éloigna dans les éclats de rire des élèves et rejoint Ulrich et Jérémie qui étaient partis dans la cour.
-Alors ? Lui demanda Ulrich.
-Alors, rien, c’est pas elle !
-Ouf ! Souffla Jérémie.
-Ouais, quel soulagement ! En tous cas tu avais l’air de bien te marrer ! Vu c’ qu’on a entendu ! Lui fit remarquer Ulrich.
-Ouais ! Oh, rien d’ plus, je l’ai juste remise à sa place encore une fois, c’est tout ^^ !
Ils s’éloignèrent vers la cour de récréation, sous les yeux de « la » personne.
Puis les cours reprirent jusqu’aux soirs. Il était 5 heures 30.Jérémie et Odd étaient avec un professeur pour l’aider à transporter du matériel et Ulrich, lui, était parti rendre un livre à la bibliothèque. Il était sur le chemin du retour, quand il aperçut au loin sur un banc, une jeune fille, qu’il jugea assez grande, avec de longs cheveux noirs qui lui tombaient en bas du dos, détachés. Cette fille, il ne l’avait jamais vu auparavant, ou peut-être tout simplement il ne l’avait jamais remarqué, les filles, il ne les voyait jamais deux fois en général, sauf Sissi...Vêtue de noir, elle lisait un livre. Elle n’avait pas remarqué la présence d’Ulrich un peu plus loin. Lui, il continuait de s’approcher quand, sans qu’elle le voit, elle ferma son livre et le mit dans son sac. Mais quand elle le prit, son portable tomba de celui-ci sans qu’elle ne s’en aperçoive. Elle s’éloigna. Ulrich qui avait vu la scène, alla ramasser le portable et alla la rattraper.
-Eh oh !fit-il en courant vers elle.
La collégienne se retourna. Ulrich vit alors qu’elle était asiatique, japonaise ou chinoise, il ne connaissait pas la différence. En le voyant, elle prit peur, mais il était trop tard pour fuir, il était arrivé à son niveau. L’avait-il découverte ?
-Tiens, tu avais perdu ça ! Lui dit-il.
Il lui tendit son portable. Elle le prit non sans une certaine gêne, elle craignait qu’il la découvre et qu’il en informe ses amis. Mais heureusement, les manches de son pull recouvraient la paume de sa main. Il n’avait rien vu.
-Eu merci, dit-elle en prenant son téléphone.
Puis elle couru vers l’entrée principale. Ulrich la trouva bizarre. Mais bon, il ne s’y attarda pas.
« Décidément, je ne comprendrais jamais rien aux filles moi ! »Pensa-t-il.
Il retourna vers les internats et ne pensa plus à elle. Il rejoignit les autres dans la chambre de Jérémie. C’est Odd qui l’accueillit :
-Ah ben t’es là !
-Ben oui ! Où veux-tu qu’ je sois ?!
-Ben t’étais pas dans notre chambre !
-J’ai dit que je devais passer à la bibli !
-J’ai de nouvelles infos les gars !intervient Jérémie.
Odd et Ulrich se rapprochèrent de l’ordinateur où il travaillait.
-J’ai découvert qu’une nouvelle catastrophe a eu lieu précisément le matin ayant suivi la nuit blanche, où nous avons rêvé.
-Et ?fit Ulrich.
-Et après avoir vérifié la dernière attaque avant cette nuit, c’est-à-dire, le jour de la rentré de Septembre, j’y ai fait la conclusion que, à chaque nuit où nous faisons ce rêve, eh bien le jour suivant, il y a un événement ! En Septembre, c’était à Bordeaux, et avant-hier, la dernière attaque, c’était out près de la capitale !expliqua Jérémie.
-Si j’ comprends bien, à chaque rêve, il y a par la suite une catastrophe ?! Demanda Odd.
-Exact. Confirma Jérémie.
Ulrich alla plus loin :
-On dirait que le rêve est un avertissement. Pas seulement pour les catastrophes qui suivent, mais j’ai l’impression qu’il nous met en garde contre quelque chose. Mais quoi ?!
-Logique Ulrich, réfléchissez, tous ces événements sont de plus en plus proches du pays, maintenant qu’on y est, elles sont de plus en plus proches de où ?
La question de Jérémie resta un moment en suspend, quand les deux autres garçons réagirent, Ulrich le premier :
-Tu veux dire que...
-Pas possible Jérémie !fit Odd à son tour.
-Et pourtant si ! Ces événements bizarres se rapprochent d’ici,de là où on est !On peut être sûr sur deux points :il va y avoir quelque chose ici !Quand ?On en sait rien,il pourrait en avoir d’autre avant d’être touché à notre tour !Et le deuxième point,à mon avis,le rêve qu’on fait n’est pas seulement pour donner des avertissements !Mais comme tu l’as dit Ulrich,il veut nous mettre en garde contre l’attaque qu’il y aura ici,ce rêve...est un rêve prémonitoire...Expliqua Jérémie.
-Tu veux dire que la scène qu’il y a dans le rêve va être aussi un événement ?! Ouille ! Ca va faire mal !fit Odd.
-J’en ai bien peur ! A mon avis, même si on n’avait pas fait tous ces rêves, la scène aurait eu lieu, mais le hasard a fait que dans le collège, quatre élèves s’étant électrocuté au même moment puissent prédire ce qu’il va arriver !
-Mais Jérémie, tu crois pas qu’il faudrait prévenir le proviseur ?!Demanda Ulrich.
-Et pourquoi ? Pour qu’il nous dise qu’on regarde trop la télévision ?!Non, la seule personne qu’on puisse prévenir, c’est la quatrième d’entre nous !
-Mais on la connaît pas Jérémie, on ne sait rien ! Et la mettre au courant ne servirait à rien ! On ne sait même pas quand et comment ça débarquera ici !
-Odd a raison Jérémie, on ne sait rien ! Même tout ce que tu viens de dire c’est pas certain ! Et on ne saura pas tant qu’il n’y aura rien !
-Eh ben moi, j’y crois !se défendit celui-ci.
-Perd pas l’Nord Jérem, c’est pas qu’on te crois pas, mais avoue que c’est du pur délire, t’as aucune preuve que ça se passera comme ça !continua Odd.
Jérémie soupira. Ses amis ne le comprenaient pas. Mais il se posa quand même la question : et si il était dans l’erreur ? Et si sa théorie était fausse ? Néanmoins, il se reprit :
-Vous avez raison les gars, chuis désolé ! J’crois que c’est la fatigue qui me fait ça...
-J’crois qu’on a tous besoin de se relâcher, on est sur les nerfs depuis longtemps, c’est en effet assez épuisant !constata Ulrich.
-Bon, pour se détendre, j’ connais un endroit super ^^ !ironisa Odd.
-Pour quoi faire ?demanda Ulrich.
-MANGER ^^ !
Pour les trois garçons, un break s’annonçait, ils décidèrent d’arrêter de se prendre la tête pour un rien.
Le lendemain, dans une maison en banlieue, une jeune asiatique prenait son petit déjeuné. Vêtue de noir, elle s’était rajoutée deux éléments qu’elle n’avait pas l’habitude de mettre : des mitaines aux mains pour ne pas être reconnue de trois garçons. Yumi, tel était son prénom, n’avait jamais eu de vrais amis depuis son arrivé en France, elle préférait la solitude, et ne voulait avoir de contacts avec ces sixièmes, même si elle savait qu’ils la recherchaient. Elle l’avait décidé ainsi, elle n’aurait pas d’amis. C’est pour ça qu’elle avait eu l’idée de se cacher les mains avec des mitaines, noires bien sûr ! Ses cheveux longs, aussi sombres, pendaient dans son dos, sa mère les prit et commença à les tresser.
-Hum, non maman, laisse les lâchés, c’est mieux. Dit-elle.
-Pourquoi ? Ils te gêneront !
-Eh bien, je me les couperai pour la prochaine rentrée ! Mais s’il te plait, ne les tresse surtout pas ! Je les laisserai comme ça, jusqu’à ce que...ça n’en ait plus la peine...
-Comme tu veux !
Sa mère ne chercha pas à connaître les intentions de sa fille et retourna à son occupation. Yumi partit au collège. Elle réfléchissait à comment elle pourrait passer inaperçu aux trois autres.
« Le meilleur moyen, c’est déjà de ne pas me faire remarquer, peut-être que si je vais dans le parc pour attendre la fin de la récré ?...Eu non, ils s’apercevraient peut-être que je cherche à les échapper, et là ils sauront que c’est moi ! Non, il faut être naturelle »pensa-t-elle...
Plus d’une semaine passèrent, Jérémie Ulrich et Odd avaient arrêté leurs recherches, ils ne pensaient plus au rêve, ni aux événements, ni à la quatrième personne. Ils étaient dans la cour pour la récré de 10 heures, contre un arbre, ils racontaient leur vie. Ulrich aperçut alors la jeune fille à qui il avait rendu le portable .Elle écrivait. Soudain, quelqu’un se précipita vers elle, et lui arracha ce qu’elle avait dans les mains. Elle se leva, provoquant le voleur. Ulrich qui avait vu la scène, s’écria :
-Oula, ya une bataille qui se prépare !
-Où ça ? demanda Odd.
-Là-bas, avec cette fille.
-Tu la connais ?questionna Jérémie.
-Non, je lui ai juste rendu son portable l’autre jour.
-On va voir ? fit Odd.
Ils se dirigèrent donc vers elle, où un petit groupe d’élève s’était formé autour d’elle et le voleur qui n’était qu’un membre de la bande de troisième qui avait pris l’ordinateur de Jérémie.
-Rends-moi ça ou tu le regretteras !n’arrêtait-elle pas de dire.
-Comme tu veux ! Mais d’abord, tu dois accepter de sortir avec moi ! Lui dit le voleur.
Elle s’énervait :
-Non mais t’es bouché ou quoi ?!J’ai dit non ! Maintenant tu me rends mon livre, où ça va faire mal !
-Un livre tu dis, tu veux dire, ton journal intime ! Et si je le lisais ?!La provoqua-t-il à son tour.
-Tu peux toujours essayé si ça t’amuse, mais je te préviens tu auras du mal ! Lui lança-t-elle un sourire en coin.
En effet, le troisième ouvrit le journal, prêt à lire, mais son visage prit un air interrogateur.
-Mais c’est quoi ce charabia ?!S’écria-t-il.
-Ce n’est que du Japonais, mais lis, lis donc ! Ce n’est pas difficile, et puis tu en avais tellement envie !
Il lui jeta le journal à terre en disant :
-C’est bon, t’as gagné ! Mais j’ te préviens la prochaine fois, tu sortiras avec moi !
-Ouais c’est ça !répondit-elle.
Ulrich ne se gêna pas pour lancer assez fort, devant tout le monde :
-Pfff...Jamais vu ça ! Maintenant ce sont les gars qui harcèlent les filles pour qu’elles leur tombent dans les bras ! Si tu fais ça, alors t’es pas un homme, t’es une fillette ! Parce que la drague, c’est bon pour les filles ! Un exemple : la fille du proviseur !
Le groupe de troisième avait tout entendu, comme le voulait Ulrich. C’est le plus petit d’entre eux qui réagit :
-Eh regarde Simon, c’est le p’ tit de l’autre fois !
-Ouais, j’ai remarqué ! L’heure de la vengeance a sonné ! Tu es seul malheureusement, contre quatre ! Et on verra lequel d’entre nous est la fillette !
-En es-tu si sûr ?
L’asiatique se plaça à côté d’Ulrich.
-Pousse-toi Yumi, les filles ne savent pas s’ battre ! Lança Simon.
-A bon ? Tu veux une preuve ? fit-elle.
Elle se mit en position de combat ; Ulrich en fit autant. Mais Yumi resta sur la défensive vis-à-vis d’Ulrich :
-J’te préviens, je t’aide juste parce que tu m’as rendu mon portable l’autre jour, mais à l’avenir plus question de m’ renvoyer l’appareil, tu m’ lâches okay ?!
-Si tu y tiens !répondit-il.
Les troisièmes leur foncèrent dessus. Ulrich se battait à son avantage et Yumi faisait aussi de son mieux. Simon et sa bande étaient impressionnés par les attaques et la défense de Yumi. Etant donné qu’ils ne connaissaient rien à l’art du combat, ils abandonnèrent après cinq minutes, ils n’en pouvaient plus. Ils prirent la direction des bâtiments administratifs.
-Le proviseur entendra parler de vous !lança Simon.
-Ben vas-y ! Vas t’ plaindre, vas pleurer dans les bras du proviseur tant qu’ t’y es ! Mais bon j’ crois pas qu’ ça servira à grand-chose !leur lança Odd.
Yumi et Ulrich n’avaient rien, ils s’étaient bien débrouillés. Ulrich ramassa le journal qui était presque oublié avec l’affrontement, et le rendit à Yumi en disant :
-Chapeau ! On fait une bonne équipe tous les deux ! Faudra que tu m’apprennes quelques trucs !
Yumi prit son journal des mains d’Ulrich avec dureté. Il ne fallait pas dire oui, il fallait être ferme et ne pas en savoir plus sur lui, et il ne fallait pas qu’il en sache plus sur elle ! Elle détestait les garçons et ça ne changerait pas de si tôt ! Elle lui répondit, méchamment :
-Tu te souviens de ce que j’ t’ai dit ?
-Oui, et ?
-Et alors, ça y est, ce que je te devais, je te l’ai rendu, donc maintenant tu m’ fiches la paix !
-Eh oh, ça va ! J’essayais juste d’être sympa !se défendit-il.
Odd en profita pour y ajouter son grain de sel :
-Faut dire qu’il le fait pas avec les autres filles, alors t’aurais dû en profiter ! Tant a d’ la chance !!
-La ferme Odd !lança Ulrich. Les filles ne sont pas intéressantes, je n’en ai rien à faire, même de toi !fit-il en désignant Yumi, qui lança à son tour :
-Et moi, les garçons je les méprise, alors vous dégager de ma vie, okay ?
Elle prit ses affaires et se dirigea au distributeur. Les trois garçons, eux, retournèrent vers l’arbre où ils étaient tout à l’heure.
« Une fille qui sait se battre, c’est super intéressant ! »Pensa Ulrich. Mais il ne s’attarda pas à cette pensée. Pourtant, il aurait dû, car ça aurait pu l’aider à se rappeler d’une certaine personne ayant une tresse, qu’il avait aperçu par la fenêtre d’un cours de chimie.
Yumi, elle, l’avait échappé belle ! Heureusement ils ne l’avait pas découvert et elle n’allait pas aller leur dire !la sonnerie retendit, elle se dirigea vers son cours, quand quelqu’un la retint pas l’épaule. C’était Jim.
-Yumi, tu dois aller voir le proviseur, tout d’ suite !
-Bien monsieur.
Elle savait pourquoi, et elle ne se doutait pas que l’autre, Ulrich, allait y être non plus ! Il n’était pas encore là quand elle arriva, mais le groupe de Simon la croisa en sortant, celui-ci affichait un sourire vengeur en la voyant. Elle entra. Cinq minutes plus tard, Ulrich entrait à son tour.
Le proviseur prit la parole.
-Eh bien jeunes gens, expliquez-vous ! Pourquoi cette bagarre, pourquoi avoir provoqué ?
-Monsieur, ce sont eux qui ont provoqué ! Nous, on s’est juste défendu !commença Ulrich.
-C’est vrai monsieur !continua Yumi.
Et ils racontèrent toute l’histoire au proviseur. A la fin, celui-ci avait compris que les troisièmes ne lui avaient pas tout dit. Il les croyait à présent.
-Bien ! Je vais les faire ramener ici ! Ces quatre là m’avaient déjà posé beaucoup de problèmes depuis leur entrée à Kadic. Heureusement,c’est leur dernière année !Mais ne recommencez pas !Vous Ulrich,ne devenez pas comme eux !Vous n’êtes qu’en sixième et l’influence domine beaucoup à cette âge,alors ne vous aggravez pas !De plus vous êtes un assez bon élève,ce serait dommage !Et vous Yumi,restez raisonnable,et ne faites pas comme eux non plus !Déjà l’année dernière vous étiez un bon exemple !Votre cinquième doit en rester de même et tous les deux,surtout,dîtes-vous bien que vous n’êtes pas les plus forts !
Sur ce, les deux ados quittèrent le bureau du proviseur, sans se parler, ils rejoignirent leur cours. Yumi allait encore devoir cacher davantage qui elle était, car elle le savait, elle savait presque tout ! Le fait qu’ils sachent pourrait leur apporter des ennuis, au périple du danger...Et ce ne serait surtout pas un avantage, d’en savoir trop...
Chapitre 5 : Il est venu le temps...
19 Mai. Presque deux mois après la connaissance de Yumi, la vie était tranquille au collège Kadic. Ulrich n’avait pas essayé de la revoir, il savait qu’elle savait se battre, et si elle se mettait en colère, il ne voulait pas en subir les conséquences ! Les garçons n’avaient pas reparlé d’attaques et de catastrophes depuis longtemps, ils profitaient de leur tranquillité. Aucun rêve ne les avait alerté, tout était calme dans leur esprit. De son côté, Yumi était tout aussi tranquille. Elle n’avait plus reçu de menace des troisièmes, et elle était bien contente que Ulrich et les autres ne cherchaient plus à la revoir. Néanmoins, pour ne pas trop prendre de risque d’être découverte, elle les évitait. Mais au fond d’elle, Yumi voulait leur parler, se confier, car ils seraient les seuls à la comprendre, à comprendre ce qu’elle a vu, étant donné qu’ils étaient tous les quatre liés. Mais elle s’y refusait, elle n’aurait jamais d’amis, elle faisait tout pour ça, et c’était ainsi depuis qu’elle était ici. Et puis même si elle s’avançait vers eux, que penseraient-ils d’elle ? Ils s’en moqueraient et tout le monde saurait qu’elle se serait dégonflée, mais elle n’y pensa pas, car de toutes façons, elle n’irait pas les voir.
C’était la fin de son cours de sport, Yumi était assez bonne à l’escalade, elle s’en sortait bien. Elle se dirigea vers les vestiaires avec du retard, il fallait qu’elle se dépêche, elle savait bien pourquoi. Mais là, horreur, ce qu’elle redoutait le plus arriva : Ulrich, Odd et Jérémie sortirent du vestiaire des garçons avant qu’elle atteigne celui des filles. Elle n’avait pas été assez rapide pour ne pas les croiser. Les garçons l’avaient aperçu, et ils virent qu’elle était assez gênée : pour le cours, elle s’était faite une tresse et avait enlevé ses mitaines. Au début, les trois sixièmes n’avaient pas compris pourquoi elle était aussi dérangée dans ses esprits, mais ils trouvèrent vite pourquoi. Yumi était figée par la surprise ainsi que la peur, et sa main marquée était très visible. Odd réagit le premier :
-C’est elle !
-Impossible ! fit Ulrich.
-Et pourtant ! Conclut Jérémie.
Yumi ne sachant quoi faire, coura vers les vestiaires en les bousculant.
-A la récré, on ira la voir, fit Ulrich aux autres.
-Ouais, j’ crois qu’elle devra nous donner des explications ! dit Jérémie.
Pour les garçons, le cours ne se passa pas aussi tranquillement qu’au cour de ces deux derniers mois. Ils se posaient trop de questions. Comment Yumi allait-elle réagir en les voyant ?Allait-elle être agressive ? Peut-être serait-elle calme...Les hypothèses s’emmêlaient dans leur tête. La récré de 16heures sonna. Jérémie, Odd et Ulrich commencèrent leur recherche. Après cinq minutes, ils trouvèrent Yumi, assise sur un banc, en train de lire. Elle n’avait pas remis se mitaines et n’avait pas défait ses cheveux. Inutile de se cacher, de toutes façons, maintenant qu’ils savaient .Les garçons s’approchèrent normalement. Elle les avait vu, mais n’avait rien dit, n’avait pas bougé.
Dès qu’ils étaient arrivés à sa hauteur, Ulrich parla le premier:
-Bon, on veut pas d’histoires, alors tu réponds juste à nos questions, et on t’ laisse, okay ?
-J’ai pas besoin d’ répondre à vos questions, vous savez tout maintenant !s’exclama Yumi.
-Ben justement, moi ya des choses qui m’échappe ! Pourquoi t’as rien dit ? Tu savais pourtant qui on était et qu’on te cherchait !ajouta Odd.
-Ouais, pourquoi tu t’ cachais ?continua Ulrich.
Mais Yumi qui avait l’intention de ne rien leur dire, poursuivit :
-Yumi : Déjà, ça vous regarde pas, et l’autre chose, ça ne concerne que moi ! Ca vous va, j’ai répondu à vos questions maintenant, alors vous pouvez partir !
Mais Jérémie réussit à faire durer la conversation :
-Attends un peu, et pourquoi tu nous as aidé, en faisant glisser une feuille sous la porte de ma chambre ? T’avais bien une raison ! fit-il courageusement : il n’arrivait pas à parler aux filles.
Là, Yumi était piégée .Si elle révélait pourquoi, elle allait aussi révéler le fait qu’elle leur échappait, elle ne voulait pas montrer qu’elle avait besoin d’eux, comme quand elle les avait aidé avec la feuille quand ils avaient besoin d’elle. Elle finit par trouver une réponse assez suffisante, qui n’allait pas faire échapper ce qu’elle ne voulait pas dire :
-Eh bien, étant donné que j’avais entendu certaines de vos discutions qui m’ont beaucoup aidé dans mes recherches, je me suis dit que sans le savoir, vous m’y avait aidé. Et à mon tour, je vous ai communiqué ce dont vous avez besoin, comme vous l’avez fait avec moi. A partir de là, nous savons tous les quatre la même chose, les mêmes recherches. Mais la communication s’arrête là ! Maintenant j’ai tout ce dont j’avais besoin, et vous aussi, plus la peine de s’expliquer ! dit-elle sèchement.
-Alors là non !ajouta Odd. Comme tu disais, au final, on savait tous la même chose, mais toi, tu savais une chose en plus ! Tu savais qui on était, mais nous on ne savait pas que c’était toi ! Et tu trouves que c’est juste ?!Eh ben, les filles ont vraiment de drôles de pensées !
-Bien parlé Odd !fit Jérémie. Et puis le fait que nous soyons liés par cette marque signifie une chose : que nous devons nous entraider les uns les autres, c’est comme ça ! On ne peut pas ne pas se passer de l’un de nous quatre ! Et tu le sais ! Tu sais tout ça, Yumi !
Yumi reconnut qu’il n’avait pas tort. D’ailleurs, elle savait tout ça, car elle-même elle en éprouvait le besoin, elle devait leur parler, se confier, et elle ne pouvait le faire qu’avec eux. C’était comme ça. Mais Yumi n’y parviendrait jamais, elle le savait, mais c’était juste ce qu’elle pensait...
Néanmoins, elle essayait toujours de se défendre, de défendre ses sentiments :
-Moi c’est différent. J’ai toujours été comme ça, et je ne vois pas pourquoi ça changerait !!Vous pouvez demander à tout le monde autour de vous, si vous leur dîtes « Yumi », ils vous répondront que j’ai toujours été seule, et que je tiens à le rester !!C’est comme ça depuis l’an dernier, et c’est pas une foutu liaison électrique qui changera ça ! Vous, vous avez peut-être besoin de vous tous pour vous soutenir, moi je le fais seule. Bien sûr, j’en ai aidé des élèves qui avaient des problèmes, mais ils savaient que ça n’irait pas plus loin, et d’ailleurs ça n’ira pas plus loin ! JAMAIS !!
Elle avait dit ça avec rage, comme si elle avait détesté les paroles qu’elle venait de prononcer. Et c’est ce qu’elle ressentait !
-Très bien !articula Ulrich. Si tu le décides ainsi, c’est ton choix ! Mais tu seras seule quand l’attaque aura lieu.
-Une ...une attaque ? Où ça ?demanda Yumi, toute surprise, et effrayée par les paroles d’Ulrich.
-Tu nous as laissé te chercher au lieu de te présenter, alors on fera la même chose avec toi, tu le découvriras seule ! Bonne chance !débita Odd.
Sur ces mots, les garçons s’éloignèrent. Yumi resta seule. Mais qu’avait-elle fait ?! Qu’avait-elle dit ?!Elle le pensait c’est vrai, mais au fond d’elle, non, elle savait que ce n’était pas le bon
Chemin à suivre. Elle venait de perdre son unique chance, son unique chance d’avoir des amis, pour la première fois ! Et de plus, elle était prise au piège. Ils l’avaient piégé, et elle le savait, tout était de sa faute ! Elle ramassa le livre qu’elle avait fait tomber sous le coup de l’émotion quand la sonnerie retendit : les cours devaient reprendre. Pour elle, c’était la fin de la journée, elle passa à la bibliothèque et repartit chez elle. Il fallait qu’elle trouve une solution, et vite.
Les garçons, de leur côté, avaient encore une heure de français. Bien entendu,ils n’écoutaient pas, même Jérémie avait du mal à suivre , ils se posaient encore des questions !Pourquoi Yumi ne voulait-elle pas les voir ?Pourquoi elle se cachait ?Certes,ils ne le sauraient jamais !Ou bien,ils le sauraient un jour,mais quand ??...
Après le cours, ils se rendirent à la bibliothèque pour leurs devoirs. C’était lundi, et déjà les professeurs leur avaient rempli leurs soirées avec de tout ! L’heure du dîner arriva par la suite, et tous les internes se dirigèrent aux réfectoires. Le menu affichait « Spaghetti bolognaise ».Odd ne pu s’empêcher d’y faire un commentaire :
-Cool ! D’habitude c’est toujours « Bœuf carottes » !
Ils s’installèrent à une table loin des regards et commencèrent à dîner. Malheureusement, la malchance s’abattit sur eux ! Sissi avait choisit son moment pour les aborder ! Odd parla le premier.
-Remarquez les gars, quand je disais qu’il n’y avait pas de Bœuf carotte, j’avais peut-être tort !
Résultat : rire général autour de la table. Sissi arriva à leur portée, elle n’avait pas entendu la remarque d’Odd.
-Eh bien Ulrich, moi qui pensait t’avoir entendu dire que les filles ne t’intéressaient pas, je crois que je me suis trompée ! Tu as l’air de bien t’entendre avec cette Yumi ! Mais c’est dommage, elle ne veut pas de toi ! Mais pour te remonter le moral je suis là !fit-elle avec assurance.
-Pas d’ bol !souffla Jérémie à l’oreille d’Ulrich.
-Tu sais Sissi, les filles ne m’ont jamais intéressé, à commencer par toi ! Mais question sympathie, entre toi et Yumi, je prendrai Yumi ! Elle est déjà plus intéressante que toi ! Et elle sait se défendre !dit celui-ci.
-Pffff ! Une fille qui sait se battre, c’est pas une fille !ajouta-elle.
-Et une Sissi avec un cerveau, c’est pas une Sissi !
Les trois amis éclatèrent de rire à la remarque d’Odd. Mais Sissi répliqua :
-Ah ben peut-être que toi, avec ta coupe à la rock star, tu penses être le roi du monde ?!Et puis qui vous dit que je n’ sais pas m’ battre ?!!Hein ??!!
Ulrich répondit avec un petit sourire en coin :
-Eh bien, j’aimerais voir ça ! Il faut aussi avoir du courage ! Et comme j’ai pu le voir dernièrement, tu n’en n’as pas ! Tu as hurlé quand tu as vu un ver de terre ! On t’a tous entendu quand tu étais dans le parc dernièrement !!
Rouge de honte, Sissi ne savait quoi dire.
-En tous cas le ver de terre a eu peur aussi ! Il t’avait pris pour un rapace !
-Mais non Odd ! Tout le monde sait bien que Sissi a de la famille chez les limaces !!Dit Jérémie dans la lancée.
Et le petit groupe se tordit de rire une fois de plus. Sissi ayant raté sa nouvelle tentative, retourna en colère et rouge de honte vers sa table. Hervé essaya de l’accueillir du mieux qu’il pu :
-Ca va pas Sissi ? Tu veux qu’on te remonte le moral ? Tenta-t-il avec hésitation.
-Oh toi ça va ! La seule chose qui me ferait plaisir chez vous, c’est que vous vous fassiez ignorer de temps en temps ! Ca me ferait des vacances ! répondit-elle sèchement.
Un peu moins d’une semaine passa, c’était vendredi. Depuis, Sissi n’avait pas essayé d’aller reparler à Ulrich, mais lui et ses copains lui avaient fait hériter d’un surnom ; la plupart des élèves la nommaient ainsi : « The Slug Lolitasss ».
Au cours de français, rien d’anormal, Odd regardait sa montre comme à son habitude, Ulrich rêvassait en écoutant qu’à moitié, et Jérémie prenait des notes à la fois du cours, mais aussi dans son carnet personnel, qui bien sûr, n’avait rien à voir avec le cours ! Ulrich et Odd se demandaient toujours comment il faisait, tout en sachant que Jérémie était unique en son genre...
-...et si le verbe « avoir » est précédé d’un complément d’objet direct sous la forme de déterminant,eh bien il sera accordé en genre et en nombre avec ce même c.o. ...
DRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIING !!!
La sonnerie retentit avant même que le professeur puisse achever sa phrase.
-Ouf ! Sauvé par le gong comme on dit ! Souffla Odd.
Mais le professeur ne les lâcha pas aussi facilement :
-Euh oui euh bon, c’est l’heure .Surveillez bien vos cours, vous risquez d’avoir des surprises !termina-t-il.
-Oula ! Ca sent l’interro à plein nez ! dit Odd en sortant de la classe. Jérémie, tu...
-Oui je sais Odd, je te filerai mes notes !
-De toutes façons, on révisera ensemble, conclut Ulrich.
-Hum hum ! Affirma Jérémie.
-Bon ben les gars, j’ai une super idée !
-Oh attention, parce que quand Odd a ses idées...ironisa Ulrich.
-C’est quoi ton idée ?demanda Jérémie.
-Si on allait miamiammer maintenant ^_^ ?annonça le blond excentrique.
Et ils se dirigèrent vers les réfectoires en plaisantant de tout cœur.
De son côté, Yumi sortait de la bibliothèque pour se diriger à son tour vers les deux préfabriqués. Elle traficotait ses cheveux pour les tresser.
« Ah la la ! Pas possible ça ! Tradition ou pas, c’est décidé je me les coupe à la rentré ! »Se dit-elle.
Elle entra sans savoir dans le même réfectoire que les trois garçons avec un livre et un stylo à la main. Du côté des sixièmes, Odd n’était pas très satisfait du menu :
-« Bœuf carotte » ?!On dirait que les cuistots y sont abonnés ! Franchement il m’en faut plus pour moi, Odd la Rock Star !
-Hum...On dirait que tu as adopté le surnom de Sissi ! Remarqua Ulrich.
-Oui, j’avoue qu’il me met bien en valeur ! Pour une fois, Sissi a été plus intelligemment créative ^^ !
-Tu tiens toujours ta promesse, eh Odd ?!Tu dois jouer pour la fête de fin d’année ! Lui rappela Jérémie.
-Ooooooh ! Mon public me réclame ! Si c’est ainsi je ne peux pas le décevoir !ironisa Odd.
-Bon, on va s’asseoir ?proposa Ulrich.
Ils trouvèrent une table libre et s’y installèrent. Peu après, Yumi à son tour, alla s’asseoir non loin d’eux à contre cœur car il n’y avait plus de place plus éloignée.
Odd la remarqua :
-Hum hum, voilà la plus secrète des filles que j’ai jamais vu !
-Tu peux l’ dire ! Mais elle a sûrement une raison !ajouta Jérémie.
-De toutes façons, c’est son problème !conclut Ulrich.
Quelques temps après, le réfectoire était plein. Yumi céda sa place, elle n’avait presque rien mangé. Elle posa son plateau, quand elle reçu une douleur à la main. Elle vit avec horreur que sa marque n’était plus blanche, mais rosée ! Sa marque rougissait petit à petit. Du côté des garçons, rien d’anormal pour l’instant.
-Je vais chercher de l’eau, dit Ulrich.
-Okay ! Lui dit Odd, qui se tourna ensuite vers Jérémie :
-Je sais pas toi, mais moi je sens un truc pas normal.
-Hum, ouais peut-être...répondit-il.
Ulrich s’était éloigné d’eux pour remplir son récipient d’eau. Yumi du passer juste à côté de lui pour sortir du réfectoire. Ulrich la remarqua et vit qu’elle se frottait la main. Sans y prêter plus d’attention, il prit son récipient pour rejoindre ses amis, mais le lâcha aussitôt. Le fracas sur le sol se fit entendre dans le réfectoire, peu y prêtèrent attention. Yumi s’était retournée, elle voyait Ulrich souffler sur sa main marquée. Il n’avait pas encore remarqué, mais en regardant bien, il vit que sa marque rougissait.
Ulrich ressentit une vague impression d’angoisse, puis de peur...Depuis l’endroit où il se tenait on pouvait apercevoir les cuisines, d’où il apparu de on ne sait où, une image, mais image animée, sans couleur. Une image noire, flottante.
« J’ai déjà vu ça, mais... ...Oh non c’est pas possible ! »Pensa-t-il.
Puis cette image disparu, pour laisser place à une étincelle, petite parfois, mais plus grande à mesure que les secondes passent. Et cette étincelle se transforme en petite flamme, qui grandit...grandit...
Personne dans le réfectoire ne semble avoir vu cette scène, personne...sauf Yumi, qui a tout comprit, comme Ulrich. Elle se met à courir.
Soudain, après l’étonnement, la peur revint en Ulrich et...
Du parc, on pu entendre une explosion. C’était dans le réfectoire où se trouvait Ulrich, Odd et Jérémie. Par la surprise du bruit, les élèves avaient hurlé. Un incendie s’était déclaré, et se propageait très vite dans le réfectoire, comme si il était contrôlé...Ulrich accouru vers ses amis, Odd en le voyant, s’écria :
-Tu devineras jamais ! Nos marques elles ont...
-...Rougies ! Oui je sais, et c’est sûrement pareil pour Yumi ! fit Ulrich. AAAAAAAaaaaaaaaa !
Ulrich ne pu retenir ce cri de douleur, car maintenant leurs marques ne rougissait plus, elle brûlait. Les trois garçons ne purent s’empêcher de hurler. Leurs hurlements se mêlaient aux cris du réfectoire, à l’intérieur c’était la panique. Un petit groupe avait réussi à sortir dehors, tout le monde se précipitait vers les portes ouvertes, les élèves se bousculaient !
Odd Ulrich et Jérémie cherchaient aussi une sortie, Leur main leur faisait atrocement mal.
-Et Yumi, tu l’as vu ?demanda Jérémie à Ulrich.
-Ouais elle est sortie avant l’explosion.
Le feu se propageait à grande vitesse. Dans l’autre réfectoire, tous les élèves étaient sortis, pour éviter la folie. De leur côté, Ulrich Odd et Jérémie étaient au milieu d’une foule d’élèves paniqués, tout le monde voulait sortir. Jérémie ne comprenait pas, cela n’avait aucun sens, comment pouvait-il y avoir une « attaque » ?
-Mais c’est pas possible, non, là c’est trop ! J’comprends rien ! Ne cessait-il de répéter.
-C’est pas l’ moment pour les hypothèses Jérémie ! Là ya urgence ! Cria Odd pour se faire entendre.
-Oui mais quand même c’est pas possible ! Ne cessait de dire le blondinet à lunettes.
-Jérémie, ça sert à rien d’ paniquer ! Maintenant tu te calmes et t’avances ! Le ménagea Ulrich.
Jérémie ne dit plus rien mais il trouvait ça trop bizarre. Pourquoi n’ont-ils pas été prévenus par un rêve avant l’attaque ?
Le groupe réussit à sortir de cette prison de feu, mais un nombre assez important d’élèves s’y trouvait encore.
-Je ne comprends plus rien ! Jusque là, on était prévenu ! Pourquoi on n’a pas fait de rêve ? Relança Jérémie.
-Faut dire que sur ce point, Jérémie, j’ crois bien que tu t’es gouré !
-Mais non Odd ! C’est logique après tout !
Ulrich, lui, réfléchissait de son côté à la question, mais à moitié, car sa main lui faisait tellement mal qu’il avait du mal à réfléchir. C’est vrai, pourquoi n’avaient-ils pas fait de rêve ? D’habitude, avant les événements, ils en avaient toujours fait ! C’était la même scène qu’aujourd’hui en, plus ! Mais là Ulrich eu un déclic, et si c’était ce qu’il pensait, sa théorie n’était peut-être pas idiote. Il la fit partager aux autres :
-Jérémie, Odd, écoutez. Je viens de penser à un truc. Le rêve, on l’a fait.
-Hein ?? Eu non écoute Ulrich, chuis loin d’être idiot sur ce point, on a rien rêvé du tout !
-Mais si Odd, réfléchis plus loin ! Chuis bien d’accord qu’on a rien eu cette nuit, mais, et si le rêve on venait de le faire ? De le vivre ?!Expliqua Ulrich.
-Tu voudrais dire que la scène qu’on vient de voir maintenant, c’était le rêve, en réalité ?demanda Jérémie.
-Oui, je pense que, comme l’accident était proche, eh ben c’était tellement proche que rêve et réalité se sont confondus, ont fusionné, et que la prémonition s’est réalisée. Voilà pourquoi on n’a pas été réveillé cette nuit ! Parce que le rêve ne devait pas se faire pendant qu’on dormait, il devait se mêler à la réalité. On devait en être prévenus en même temps que la scène !expliqua Ulrich, qui se surpris lui-même à avoir dit de tels arguments.
-Hum, oui je comprends maintenant. C’est même inquiétant ! Imaginez que quelque chose dans le genre, mais de plus dangereux, se produise ?!
-Arrête Jérémie ! Yaura rien ! Ah la la saleté d’ main ! Ca m’ brûle !se lamentait Odd.
De son côté, Yumi avait la main aussi douloureuse. Elle regardait l’entrée du réfectoire. Il ne restait encore quelque personne à l’intérieur. Mais là, horreur. Une partie du préfabriqué s’était écroulé juste devant la sortie. Des élèves étaient à présent bloqués à l’intérieur, sans issue. Ils allaient vite étouffer s’ils ne sortaient pas !
Yumi regarda par terre. Un peu partout, des dizaines de sacs étaient sur le sol, sauvés par leur propriétaire.
« Heureusement que je n’ai pris que mon portable et mon... ...Oh non !! »
Elle venait de se souvenir qu’elle avait oublié quelque chose. Son livre ! Il était très cher à ses yeux ! Pourquoi ? Ca ne regardait qu’elle, et ceux à qui elle en parlerait.
Elle regarda autour d’elle. Personne ne l’avait vu. Elle chercha une entrée où elle pourrait s’introduire. Elle remarqua alors une fenêtre à moitié brisée par l’écroulement. L’ouverture qu’elle avait était assez petite, mais un bon coup de pied et elle n’y était plus. Et là, elle se mit à courir vers la fenêtre. Plus elle s’en rapprochait, plus elle sentait la chaleur de l’incendie. Ulrich l’aperçut, il couru à son tour pour la rattraper. Il l’atteignit et lui prit le bras.
-Yumi, ça va pas ? Tu compte te faire cuire ou quoi ?lui dit-il.
-Laisse-moi ! J’ai oublié quelque chose, mon livre !lui lança-t-elle.
-Pour un livre, tu vas quand même pas risquer ta vie !
Elle se libéra de son emprise, et lui dit :
-Ce n’est pas qu’un livre, c’est on histoire... ...C’est notre histoire !
Elle donna un coup dans la vitre qui se brisa et entra dans le réfectoire incendié. Il fallait qu’elle fasse vite, le petit bâtiment n’allait pas tarder à s’écrouler totalement.
Les élèves qui s’y trouvaient prisonniers appelaient à l’aide. Yumi se rapprocha d’eux et leur cria :
-Essayez de passer par la fenêtre !
Elle leur montra du doigt la sortie. Elle se mit à la recherche de son livre. Elle se rappela qu’elle était assise au bout du réfectoire. Elle du donc traverser toute la pièce. Heureusement que l’endroit où elle était assise plus tôt n’était pas autant ravagé par les flammes. Elle regarda partout, et elle finit par trouver ce qu’elle cherchait. Il était par terre, sous une chaise renversée. Elle s’en empara et fila vite vers la fenêtre. De loin, elle pouvait apercevoir entre les flammes, les quelques élèves coincés qui essayaient de sortir par l’issue qu’elle avait créée.
Après avoir contourné les flammes et les tables renversées, elle arriva à leur auteur.
« Ouf, je suis sauvée ! »Pensa-t-elle dans un soupir.
Pour elle, rien de plus simple d’effectuer un saut à travers la fenêtre. Mais elle parla trop vite. A peine voulait-elle s’élancer, que la fenêtre s’écroula, ainsi qu’un bout de plafond qui se trouvait au dessus. Les élèves encore prisonniers se regroupèrent au centre de la pièce, là où les flammes n’étaient pas encore arrivées. Certains pleuraient, d’autres criaient, et toussaient. L’évanouissement se faisait sentir chez certains, même chez Yumi, qui commençait à avoir mal à la tête avec le manque d’oxygène. Mais pourquoi s’était-elle aventurée dans cet endroit où elle aurait eu peu de chance ? Elle se mit à réfléchir. Devant elle, dans les débris de la fenêtre, il y avait une source de lumière. Peut-être qu’en déblayant un peu le passage, l’ouverture serait plus grande ?!Après tout, il n’y avait pas d’autre choix à part rester là où elle était.
Son livre à la main, elle s’approcha du tas de débris qu’elle commença à écarter à l’aide de son pied ; le faire avec les mains pouvait être plus dangereux, le métal était chaud, et cela l’aurait brûlé déjà qu’une de ses mains la faisait souffrir. Au contact des métaux, ses pieds sentaient la chaleur à travers ses chaussures.
De son côté, Ulrich essayait de regarder à l’intérieur des réfectoires en flammes ; il était accroupi et cherchait une issue. Son attention s’arrêta sur une ouverture assez grande pour qu’il puisse y passer. Il regardait : parmi l’épaisse fumée qui s’y dégageait, il pouvait apercevoir que ça bougeait derrière. Soudain, il reconnut quelque chose. Il cru apercevoir les chaussures de Yumi. Il tenta le tout pour le tout.
-Yumi ?!Yumi t’es là ? Yumi ?criait-il par l’ouverture.
De son côté, Yumi avait réussi à créer un passage. Elle recula pour voir s’il fallait encore agrandir, quand elle crut entendre quelqu’un l’appeler .Elle se mit à plat ventre, malgré la chaleur du sol, et à travers la fumée, elle aperçut Ulrich.
-Ulrich ?!C’est toi ?criait-elle à son tour.
-C’est moi, sort maintenant ! Grouille, ça va plus tenir longtemps !
-Je fais c’ que j’ peux ! Si tu crois que c’est facile de se faufiler entre des métaux brûlants !
-T’avais qu’à pas y aller !
Yumi continua d’avancer, mai ce fut un espoir perdu. L’ouverture n’était pas assez grande.
-Ulrich, j’ peux pas, c’est pas assez grand !dit-elle.
-Oh non ! Bon, les secours ne vont pas tarder !
Il se mit en face de Yumi et il tendit ses mains.
-Essaie toujours, ça peut se débloquer ! Attrape mes mains, je vais essayer de te ramener !lui dit-il.
-Ulrich, reviens ! T’es dingue !lui cria Odd par derrière.
Mais Ulrich n’entendait pas. Le bruit de l’incendie recouvrait les cris d’Odd.
-Tiens Ulrich, attrape ça !
Yumi lui tendit son livre, le même que celui que les troisièmes avaient essayé de prendre quelques mois plus tôt. Ulrich s’en empara et le jeta dehors dans la cour.
-Allez essaie maintenant !l’encouragea-t-il.
Il lui retendit ses bras, mais là, un autre écroulement se fit entendre. Yumi, qui voulait voir d’où cela provenait, tourna la tête, et quand elle regarda en l’air, elle poussa un cri qui se mêla avec le bruit de l’écroulement. Ulrich, qui l’avait à peine entendu, réussit à lui saisir une main.
-Ulrich ! J’peux pu bouger !...Ya le plafond qui vient de tomber sur mes jambes !...J’arrive pas à les tirer !...Ca fait mal... ! Lui dit-elle.
Yumi commença à paniquer. Elle se croyait si près du but, mais là elle se mit vraiment à penser que tout était perdu. Ulrich essaya de la tirer, mais une violente douleur lui fit lâcher prise. Une flamme assez grande avait jailli par le vent et lui avait brûlé son bras tendu.
-Retourne dehors !lui cria Yumi qui avait vu. De toutes façons les secours arriveront bientôt !continua-t-elle.
Elle disait ça et pourtant, elle paniquait comme jamais elle ne l’avait fait. La peur l’envahit. Si seulement elle avait su, mais là, elle avait tout perdu. Elle aurait pu avoir la chance d’avoir des amis, mais non, elle voulait faire sa dure ! Elle voulait prouver qu’elle n’avait besoin de personne, alors que c’était tout le contraire. Mais maintenant il était peut-être trop tard. C’était peut-être la fin pour elle. Ulrich, lui, réussit à ressortir, il toussait et de tenait son avant-bras que les flammes avaient touchées. Mais ce qu’il ne savait pas encore,c’est que,en ayant brûlé son bras,les flammes lui avaient enlevé un bien précieux en tissus qui se trouvait à son poigné :la flamme lui avait aussi brûlé son bracelet.
Dans un demi évanouissement,Ulrich aperçut alors les pompiers ,ils étaient arrivés ,enfin !Il n’osait pas bouger,il restait allongé sur le côté ;si il se levait,les flammes qui s’élevaient des issues appelées anciennement des fenêtres,allaient le brûler. Un pompier vint vers lui et l’aida à s’éloigner de l’incendie.
Yumi, elle, était en train de suffoquer. Bien qu’elle était à plat ventre, la fumée qui s’échappait de l’issue qui se tenait devant elle lui brûlait les poumons lorsqu’elle respirait. Elle pleurait presque. Mais pourquoi s’était-elle aventuré comme ça, pour un livre ! Pourquoi est-ce qu’un simple livre devrait lui coûter la vie ? Pourquoi...pourquoi...pourquoi ?
Soudain Yumi entendit un bruit venant de dehors. Au début elle pensait que c’était Ulrich, mais c’était plutôt des voix d’hommes. Yumi eu un éclaircissement de soulagement. C’était les pompiers. Elle prit son courage à deux mains et cria le plus fort qu’elle pouvait.
-Aux secours ! Aidez-moi je suis là !Aux secours !
Mais là, elle ne pu continuer ! Un petit morceau de débris du plafond vint s’abattre sur sa tête. Yumi était assommée.
Les pompiers ne mirent pas longtemps à éteindre le feu. Certes, il était grand, mais son étendu ne faisait que l’aire du réfectoire. Après, ils se mirent à rechercher les élèves. Ils étaient sept au total, dont Yumi qui malgré son état, fut transportée aux urgences. Les autres, eux, s’en étaient assez bien sorti en protégeant leur respiration des fumées par leurs vêtements.
En une heure de temps, l’incendie avait fait de nombreux dégâts. Ce n’était plus un réfectoire, mais une ruine, un débris de métaux encore assez chaud, malgré la forte quantité d’eau qu’il fallu pour éteindre le feu. Désormais, il fallait déblayer l’ensemble des ruines du réfectoire. Le proviseur déclara sur place que les cours étaient suspendus jusqu’à lundi, le temps de remettre le tout en ordre. Certes, un après-midi et deux jours ne suffiront pas à reconstruire les réfectoires, oui les deux réfectoires. La fumée et les flammes avaient fait chauffer l’extérieur de l’autre bâtiment. Pour ne pas éviter un effondrement de la part de celui-ci, les deux préfabriqués allait être reconstruit plus solidement, et cela allait sûrement durer plusieurs semaines.
Eh oui, en peu de temps il y avait eu beaucoup de dommages, autant matériel que psychologique. Mais l’incendie n’était pas d’origine naturelle, ce n’était pas une fuite de gaz ou un autre problème ménagé. Ulrich et Yumi l’avait vu : une image est apparue, animée, sans couleur, un image noire, flottante, comme un spectre...
Qu’est-ce que c’était exactement ? Etait-ce réel ou bien tout simplement le fruit de leur imagination ? Eux, ils n’en savaient rien. Mais il était venu le temps d’une vie inconnue,...mais, est-ce vraiment une vie ?...Ou bien... ...l’intelligence d’une vie ?...
**Chapitre 6 : Faut-il en tirer une bonne leçon ?**
Fin de semaine : week-end, Dimanche après-midi. Près de deux jours après leur inoubliable épreuve, nos collégiens étaient réunis dans une chambre d’hôpital, sans pour autant s’être remis de leurs émotions. Yumi était aussi présente car elle avait fini par arrêter de se faire violence et avait donc accepté la réunion, mais surtout, c’était parce que c’était elle qui était le centre d’attention du fait qu’elle était la seule des quatre à avoir été conduite à l’hôpital. Les autres étaient venus lui souhaiter bonjour pour voir comment elle allait, mais aussi et surtout pour tirer les choses au clair.
Du point de vu physique,Yumi n’était pas la seule à avoir été soignée. Les trois garçons portaient aussi les marques de l’incendie. Ils avaient tous reçu un bandage à la main marqué qui s’était mise à brûler lors du feu ;Ulrich,en plus d’Odd,Yumi et Jérémie,en avait un sur le bras touché par les flammes. Yumi avait en plus quelques pansements,notamment sur l’endroit de sa tête qu’avait frappé le morceau de plafond décroché,sans oublier pour elle aussi le fameux bandage à la main marquée,genre de symbole qu’ils portaient tous,comme pour représenter un cause perdue...
Cela faisait un quart d’heure qu’ils avaient commencé leur discussion, qui, sans l’ombre d’un doute, portait sur le sujet de midi avant-hier.
-Je ne sais pas comment vous aurez pu décrire ce...ce truc là, qui j’en suis sûr, a provoqué l’incendie, mais moi je vous dis que cette sorte d’image, ou nuage, ressemblait à un fantôme... !Enfin, un truc dans l’ genre quoi !essayait de commenter Ulrich.
-Ouais, vu qu’ personne n’a jamais vu à quoi ressemblait un fantôme...plaisanta Odd.
-Ouais ben c’est pour ça qu’ j’ fais marcher mon imagination j’ te signale !
-Si seulement Odd et moi on aurait pu examiner cette « chose »...enfin bon en même temps je n’ voit pas vraiment où ça nous aurait mené !dit Jérémie.
-Jérémie, j’ viens d’ le dire ! Ce truc a allumé l’incendie et ça ben j’en suis sûr ! Surtout que j’ai vu cette scène pas mal de fois dans mes rêves !affirma Ulrich.
-Bah...et moi ? Moi j’ai rien vu !lança Odd.
-Moi non plus Odd, mais ça c’est normal, le fantôme dont Ulrich parle n’était pas dans notre champ de vision vu que nous étions assis à table ! Alors nos rêves nous montraient ce que l’on était en mesure de voir de là où on se trouvait au moment critique, expliqua Jérémie.
-Ah okay ! Oh la la ! Si seulement ça pouvait recommencer à chaque fois qu’on a des interro !plaisanta Odd.
- De toutes façons Odd des interrogations on n’en aura pas pendant un moment, vu qu’les cours sont suspendus pour un bout d’temps... !
-Ouais ben mini le bout ! Parc’ que j’ te signale qu’on reprend demain !
Ulrich essaya de couper court à cette déviation de sujet.
-Et ...et toi Yumi, comment tu expliquerais la chose qu’on a vu toi et moi ?demanda-t-il
Yumi resta silencieuse pendant un instant. Elle avait très peu dialogué et donné son avis comme les autres .Elle se demandait encore comment ils faisaient pour être tellement à l’aise. Néanmoins la question d’Ulrich lui fit tout se souvenir dans sa tête, tout ce qu’elle avait perçu d’anormal depuis son arrivé au collège Kadic. Elle prit une grande inspiration comme pour se donner du courage et commença calmement.
-Ben...ben moi aussi j’ai l’impression que cette chose était vivante, mais pas au point de la qualifier de « fantôme », car je ne pense pas que les revenants puissent faire des trucs pareil... !Non,un fantôme,ça n’a aucun pouvoir,c’est un être mort,alors que ce truc était bien vivant,et qu’il a du pouvoir car moi aussi je peux affirmer que c’est cette chose qui a déclaré l’incendie. Je le confirme comme Ulrich : les rêves et la scène vue en direct.
Elle avait dit ça d’un trait doux et audible, sans être interrompue, car les autres la laissaient s’exprimer comme elle le désirait. Comme c’était bon et réconfortant de se sentir écouté ! Et dire qu’elle y avait longtemps renoncé ! Elle sentit à ce moment un poids d’elle-même se relâcher laissant place à une sensation de bonheur qu’il lui était jusque là inconnue. Mais cependant, il fallait évacuer un autre poids de confession à qui elle ne pourrait le faire à d’autre qu’eux. Elle poursuivit donc.
-Vous savez...depuis les premiers jours que je suis à Kadic, il m’est arrivé des choses comme ça, pas du genre de l’incendie, mais du genre « l’image noire qui l’allume ».
Les garçons se montrèrent plus attentifs encore.
-Oui c’était des trucs assez spéciaux, non naturels à mon goût. Je crois que ça m’est arrivé quatre ou cinq fois au cours de ma scolarité à Kadic, cette année aussi, d’ailleurs vous aussi peut-être je ne sais pas. La première fois, en sixième, c’était en sport. On avait escalade. On était peut-être trois ou quatre à monter le mur et à un moment, Jim m’a parlée, je me suis retournée et dans mon champ de vision j’ai vu une sorte de circuit de petites étincelles parcourant un chemin de fils, qui s’arrêta sur un mécanisme qui maintenait les câbles de sécurité. Les câbles ont lâché, moi j’étais à trois mètres du sol, ça allait ; les autres aussi, heureusement qu’ils sont retombés sur les tapis. Personne ne savait ce qu’il s’était passé, mais depuis le système des câbles a été changé au cas où. Moi j’avais vu, mais je ne pouvais le dire à personne, car qui m’aurait cru ?!J’ai eu d’autres scènes de ce genre, avec les lampes dans la classe de physique de madame Hertz, ou encore mon portable et l’ordinateur de la salle informatique. Je savais pas pourquoi mais j’avais l’impression que l’électricité était attirée par ma présence ! J’ai commencé ensuite à me demander si tous ça n’avait pas un rapport avec mon électrocution, et ensuite les rêves sont apparus et peu après...vous.
...Un silence...
-A partir de là, j’ai compris que ce n’était pas une coïncidence et qu’il se passait quelque chose de réel.
Yumi s’arrêta. Son expression montrait qu’elle n’avait plus rien à dire. A présent, elle était libre de penser, le poids était tombé.
Odd reprit la parole.
-Moi sûrement peut-être que des affaires pareils me soient arrivées, mais j’ai sûrement du faire comme si de rien n’était ! Avant le collège la vie était belle !
-Oui mais moi tout ce qu’il m’arrivait était dans l’enceinte du collège, pas ailleurs, alors tu peux exclure tes hypothèses des possibilités !dit Yumi.
-Moi personnellement, j’ai pas fait attention à des détails semblables, il n’y avait que les rêves, fit Ulrich.
-Moi, rien du côté de mon ordinateur, peut-être des p’ tits problèmes avec mes robots, mais je mettais ça sur le manque de pratique, et puis c’était rare ! Dit Jérémie.
-Toi ?!En manque de pratique ?!Oula ! Soit y’a un problème, soit je manque de sommeil ! Plaisanta Odd.
Ulrich s’assit sur une chaise, son regard se perdit dans le vide. Il fit re-défiler toutes ses aventures dans sa tête à la vitesse d’un visionnage accéléré. Comme Yumi, tout se bousculait dans sa tête, son regard se tourna vers son bras soigné d’un pansement. Une question lui traversa l’esprit, et il s’y risqua.
-Euh...Yumi ? Dis-nous, pourquoi tiens-tu tellement à ce livre ?demanda-t-il en fixant le cahier posé sur la table de chevet de Yumi.
Il était assez dur de répondre à cette question mais elle surmonta cette épreuve.
-Eh bien...je raconte dedans tout ce que je ne pouvait raconter à quelqu’un, jusqu’à aujourd’hui, dit-elle en se rallongeant sur le côté pour éviter de croiser le regard des autres.
-Tu veux dire que tout ce que tu nous a dit est écrit dedans ?demanda Ulrich, timidement.
-...Oui...souffla Yumi. J’y notais mes scènes anormales, ainsi que les autres choses que je voyais, et aussi les échos de vos recherches par la même occasion. J’y notais les réponses à mes questions, les réponses à vos questions, les réponses à mes idées...les réponses de la vie...des réponses que je ne pouvais donner..., chuchotait-elle de moins en moins fort d’une manière toujours audible.
Les réponses de leur histoire...
Yumi paraissait épuisée par la fatigue physique et moral. Ces derniers jours n’avaient pas été faciles pour elle. L’incendie l’avait épuisée, et les mots qu’elle venait de prononcer étaient aussi difficiles. Elle voulait s’endormir pour tout oublier, tout recommencer, tout revivre comme elle l’aurait voulue, mais étant donné qu’elle avait la « chance » d’avoir ses « amis » auprès d’elle, elle se redressa et garda la tête haute.
Un silence s’installa. Personne n’osait le perturber, tout le monde s’observait, ne sachant quoi ajouter. Yumi brisa cette paix silencieuse. Elle se leva, attrapant au passage ce journal qu’elle chérissait tant. Douloureusement, à cause d’une de ses jambes où le plafond était tombé du réfectoire, elle se dirigea tant bien que mal à l’autre bout de la chambre en essayant de cacher son handicap passagé. D’un geste simple, elle laissa tomber sont trésor dans la poubelle sous les yeux ébahis et interrogateurs des garçons.
-Quoi ?!Nan mais ça va pas ?!Tu te décides à jeter cette babiole seulement maintenant, alors que t’aurais pu y rester en allant le rechercher ?!Surgit Odd, hors de lui.
-Il faut bien faire un premier pas, dit Yumi, calmement. Cette chose ne sert plus à rien maintenant que je vous en ai révélé le contenu. Chuis désolé, ne m’en voulez pas si je le fais trop tard, mais je n’avais aucune idée de ce qu’il allait advenir après. Maintenant que je sais, je peux agir, et je crois que c’est le meilleur moyen pour tout recommencer.
-Tu ne crois pas qu’au lieu de te renfermer sur des pages blanches à remplir, le meilleur moyen était de venir nous parler ?demanda Jérémie.
-Ouais c’est vrai ça ! Pourquoi étais-tu si distante ?fit Ulrich.
Yumi s’attendait à cette question. Elle ne savait encore comment l’expliquer pour leur faire comprendre ce qu’elle ressentait. Etant donné qu’elle s’était toujours tenue à l’écart, elle devait apprendre à s’exprimer. C’était le moment ou jamais.
Elle se dirigea vers le lit et s’y assis. Serrant ses jambes entourées de ses bras comme pour se réchauffer, elle cherchais par où commencer.
-Je suis née au Japon, introduit-t-elle. Ma ville s’appelle Kyoto, peut-être que vous en avez déjà entendu parler. Toute ma famille vit là-bas depuis des générations. Nous sommes très attachés à notre terre natale et aux traditions. Je vivais normalement comme toute fille japonaise de mon âge, c’était très gai. L’école, les amis, la ville : c’était génial ! Mes huit premières années étaient paisibles, jusqu’aux jours où la compagnie où mon père travaillait a eu de gros problèmes. Pour résumer, deux choix s’imposaient à nous : soit on restait et là vie serait plus difficile, soit mon père rejoignait une même entreprise qui était installée en France, et où les affaires marchaient toujours bien. Nous sommes donc partis du pays à contrecœur, laissant le reste de la famille qui vit toujours actuellement là-bas. On était seul et l’unique liaison qui nous rattachait au Japon était le boulot de mon père. C’était presque comme recommencer à zéro. En attendant que la construction de notre maison soit achevée, on louait un appart’ en ville. Mais j’avais peur, je ne pensais jamais m’intégrer ! Pour moi, la France était un pays inconnu, où je n’avais aucune marque, aucun repère, mis à part la langue dont je connaissais les bases, car mes parents ayant fait une partie de leurs études en France, m’en ont enseignée dès mon plus jeune âge les points les plus importants. Je m’y suis mise à fond pour réussir le plus vite possible à mieux parler français, car il fallait bien, c’était indispensable pour m’intégrer ! Mais je fus bien vite déprimée : je ne voyais plus mes amis qui avaient du mal à m’écrire. Avec eux on organisait des sorties, des fêtes, mais là je dus fêter mon dixième anniversaire seule, avec pour seuls invités mes parents et mon frère. A partir de ce moment je me mis à haïr mes anciens amis, à haïr toutes ces promesses qu’on s’était faites, car j’avais beau être partie, c’était comme si jamais je ne les avais rencontrés. Suite à cette assez longue dépression, la gaîté avait disparue de chez moi, la gentillesse n’était présente que pour les seules personnes que je connaissais ici, ma famille. Avec tout le reste, je me sui rebellée passant des couleurs au noir, qui maintenant, est la couleur qui reflète ma personnalité. Et c’était bien décidé : je n’avais pas l’intention de recommencer la même erreur qui s’était produite, je ne voulais pas que ça me fasse à nouveau du mal,alors j’ai décidé de ne jamais plus me faire de contacts amicaux pour ne plus sombrer. J’ai ainsi tout recommencé à zéro, à contrecœur. J’enviais mon frère, qui, encore petit pour comprendre, n’avait pas cette tristesse dans le cœur, mais aussi parce qu’il arrivait mieux à parler français que moi... !Fit-elle par une petite pointe d’ironie.
Yumi n’avait plus rien à ajouter. Les garçons l’avaient écouté très attentivement, et maintenant ils comprenaient tout et pourquoi, tout en éprouvant de la compassion pour Yumi. Ils ne s’imaginaient pas que ce moment de sa vie avait été aussi dur, car ça lui avait prit une partie de son enfance. Peut-être était-ce pour ça que Yumi agissait parfois avec maturité, elle était trop vite entrer dans l’adolescence responsable.
-On,...on est désolé, on ne pensait pas que ça avait été si dur, et on comprend à présent ta réaction, la rassura Jérémie.
-Ouais, même si elles étaient parfois provocantes, du genre « je casse la figure si on ne me laisse pas tranquille », plaisanta Odd. Nan mais franchement, j’ connais ça aussi, peut-être moins fort que tu l’as ressentie,mais en voyageant,tu rencontres du monde,des personnes géniales et ça désole quand tu penses que jamais plus tu ne les reverra !
-Ouais c’est vrai, on t’en veut pas Yumi, on peut pas t’en vouloir maintenant que c’est clair dans notre esprit, fit Ulrich.
-Néanmoins, même si c’est très rare chez moi pour des personnes que je connais à peine, je tiens à m’excuser pour le comportement que j’ai eu avec vous. Je me rends compte que c’était...c’était idiot de ma part.
Elle avait dit ça avec tant de sincérité, qu’elle ne pouvait faire mieux. Ulrich se mit en face d’elle, Odd s’assit sur le lit à la gauche de la japonaise et Jérémie à sa droite. D’un geste amical, Ulrich posa ses mains sur ses épaules recouvertes par ses longs cheveux noirs, et dit :
-On te pardonne Yumi, jamais on pourrait t’en vouloir pour ça, tout est oublié. Car...demain est un autre jour. Le passé est le passé !
Jamais il pensait prononcer ces mots un jour. Il ne les disait pas seulement pour Yumi, mais aussi pour lui-même. A cet instant, il jeta un coup d’œil discret sur son bras touché par les flammes, où il n’y avait plus trace du bracelet. Mais maintenant, cela n’avait plus d’importance, car lui aussi allait tout recommencer à zéro, chose qu’il n’avait jamais songé. Mais c’était mieux ainsi. Il n’avait au final rien perdu, mais il avait gagné trois amis.
En entendant cette phrase, Yumi sourit. C’était la première fois qu’elle souriait en leur présence, qu’elle souriait sans se forcer. C’était sûrement le plus beau sourire qu’elle ait offert.
-Ou...ouais... !Répondit-elle non sans une légère timidité.
-Eh ben pour fêter ton arrivé dans la bande, le morceau que je jouerai à la guitare pour la fête de fin d’année sera en ton honneur !dit Odd d’un air charmeur.
-Ah ouais ?!Tu nous avais rien dit là- d’ssus !répliqua Ulrich.
-Bah...c’était un peu comme une surprise ^^ ! Enfin, j’espère que je pourrai tenir ma promesse parc’ que j’ai peur que ça fasse mal !dit-il en désignant sa main entourée de bandage. C’est vrai, comment j’ vais faire pour jouer à la fin de l’année moi si ce truc fait toujours mal ?!
-Faudrait que tu commences par petit moment à t’entraîner !lui conseilla Jérémie.
-Ouais, mais j’espère que ça ira ^^ ! J’vais regarder où en sont les dégâts.
Odd commença à défaire sa main de la bande de tissus. Elle traîna peu après avec la longueur pendant qu’il arrivait au terme de l’action, quand soudain, il s’immobilisa, le regard fixé, la bouche ouverte avec l’étonnement. Les autres le regardaient d’un air interrogateur se demandant ce qui pouvait bien le captiver autant.
-C’est...c’est dingue !finit par lâcher le blondinet. C’est comme si jamais je ne l’avais vu !
Les autres ne comprenant pas où voulait en venir leur ami, Odd leur montra sa main droite. Ulrich, Jérémie et Yumi purent ainsi voir que la cicatrice en forme de tache blanche avait complètement disparue. Ses deux paumes de main étaient identiques à présent. Désormais, il ne restait plus rien de la marque faite par l’électrocution.
D’un geste immédiat, Jérémie commença à défaire son propre bandage. Ulrich et Yumi, le voyant, en firent autant. Les résultats de leurs actes les conduirent tous à la même conclusion : ils n’avaient plus rien, leur main était normal à présent, comme si elle l’avait toujours été auparavant.
-Mais pourquoi elle a disparue ?!Lança Yumi.
-C’est vrai ça c’est pas croyable, ajouta Ulrich.
-J’avoue que moi non plus j’ai pas tout suivi, répondit le blondinet à lunettes.
-Quand ma mère va voir ça..., pensa tout haut Yumi. Elle va sûrement me demander comment c’est arrivé !
-Je crains que tu ne réussisses à trouver une explication, fit remarquer Odd.
-Ca tu l’as dit, répondit-elle.
-Peut-être que moi j’ai une explication, intervint Jérémie.
-Vas-y, dit Ulrich.
-Bah, tout simplement que l’incendie l’a effacé tout comme il a déclenché la forte brûlure à ce même moment.
-Ouais, j’ vois pas d’autres explications que la tienne, dit Yumi, mais je doute que mes parents puissent me croire !
-Tu n’auras tout simplement pas à leur dire ! La seule explication valable pour eux je crois que c’est encore de leur dire qu’avec le temps elle a fit par disparaître !argumenta Ulrich.
-Ouais, j’ crois aussi... !Dit-elle.
-Je crois que personne de toutes façons ne nous croira, alors la seule chose à faire, c’est de garder tout ça pour nous. Alors ? Saurez-vous garder un secret ?leur demanda Jérémie.
-Hum !approuvèrent les autres.
Peut-être qu’Ulrich avait mal fait son jugement. Il pensait n’avoir rien perdu, mais il s’était trompé à moitié. La marque blanche qui les unissait avait disparu de leur vie. Ce n’était pas une grosse perte, car la vraie marque qui les reliait tous était dorénavant à jamais gravé dans leur cœur, et cela pour toujours...
Un mois passa, l’année scolaire était à présent presque arrivée à son terme. Après son accident, Yumi fut vite remise sur pieds. Elle avait désormais sa place au sein du groupe, avec qui elle restait en dehors des heures de cours. Elle découvrait Odd, Ulrich et Jérémie, et ils la découvraient. Leur entente se faisait comme si rien ne s’était passé ces derniers mois. Il leur aura fallu le temps d’un an de scolarité pour comprendre tout ça, pour se découvrir, s’apprécier. Le fait de reprendre toute cette harmonie à zéro permettait d’ouvrir les portes aux avantages de la vie, et renfermer les inconvénients déjà commis.
Au final,il faut comprendre qu’un ami,c’est quelqu’un de très proche dans la vie,à qui on peut se confier,sans être trahi,c’est quelqu’un qui rend des services en cas de problèmes,quelqu’un avec qui on passe de bons moments qu’on garde en souvenir. Le plus important c’est qu’il veille sur nous comme nous le lui rendons en retour, et c’est aussi quelqu’un avec qui il est rare de se disputer sérieusement. Avoir des amis signifie qu’on n’est jamais seul, et ce ne sont pas de simples personnes, car avoir un ami, c’est comme posséder un trésor...
Ce message, Odd, Ulrich et Jérémie l’ont fait comprendre à Yumi et maintenant, après que leur aventure était terminée, plus rien ne pouvait les séparer, enfin c’est ce qu’ils croyaient, car aucun d’entre eux ne sait encore ce qui l’attend, ils ne savent rien encore de se qui les attendent maintenant qu’ils sont réunis. Cette fin tant attendue n’est rien d’autre que le commencement du vrai danger.
Et seul « Lui » sait ce qu’il se prépare, ce qu’il arrivera...ce qu’il va arriver...ce qui arrive...
Et « Eux » aussi un jour vont comprendre ce qui est arrivé...ce qui arrivera...ce qui fut arrivé...
« Elle », ne sait pas encore ce que deviendra l’avenir, mais sent bien que quelque chose va changer...change...a changé...
Mais « Eux » ne connaissent ni « Lui », ni « Elle ».Et « Elle ne connaît pas « Eux » mais le connaît « Lui », « Lui » les connaît « Eux » et « Elle »...
C’est ainsi que débute le commencement d’un combat encore ignoré entre « Eux » et « Lui ».Mais...d’après les avantages et inconvénients présents...qui le remportera ?...
Journal d’Ulrich :
« Ca y est, c’est bientôt la fin de l’année. Je ne pourrais pas te dire si elle a été bonne ou mauvaise, car les bons côtés et les mauvais ont fait match nul ! Tout est rentré dans l’ordre ici, le réfectoire a fini d’être reconstruit, on n’aura pu à se déplacer pour aller manger !
Sinon Yumi s’est bien remise, elle est de plus en plus ouverte, elle qui était si froide... !Décidemment je ne comprendrais jamais les filles...Enfin, elle est toujours un peu renfermée,mais on a réussi à la mettre en confiance,surtout Odd !Je sais pas comment il fait mais ce garçon a un don pour remonter le moral !D’ailleurs,il a aussi un don pour la guitare !C’est dingue ça !Je suis content qu’on soit ami lui et moi,en gros je suis content de les avoir tous :Yumi,Odd et Jérémie. Je trouve qu’on forme une bonne équipe. C’est pas comme la team de Sissi ! Surtout qu’elle enrage depuis que Yumi nous a rejoint, mais bon, entre Yumi et Sissi, il y a une large différence ! Surtout pour la remballer ! Odd sait très bien le faire d’ailleurs ! Quand je disais que ce garçon avait un don... !
Ah la la...franchement, si je fais le bilan de cette année, je constate que j’en ai plus gagné que perdu ! En tant que perte, c’est vraiment, vraiment pas une grosse perte,car je suis content que ma cicatrice ait disparu,mais...enfin bon,même si mon symbole avec Dim’tri est perdu,il lui restera une place dans ma mémoire !En plus,je constate que ce bout de tissus n’était pas super important,car ça tombe,je ne le reverrai jamais !Argh !J’arrive pas à croire que je parle comme mon père,c’est dingue !
Sinon si j’examine c’ que j’ai gagné, c’est très simple ! J’ai là de vrais amis qui seront toujours là pour moi, et je serai là pour eux ! J’en donne ma parole ! Si il faudra se battre, on le fera en équipe ! Je suis sûr que les autres pensent comme moi.
Finalement, je constate que tout c’ qu’on a entrepris, à partir du début de l’année, est très important pour la survie du groupe, car c’est par là que tout a commencé. Et de toutes nos actions, qu’elles aient été bonnes ou mauvaise, il y a toujours eu une conclusion à retenir pour la suite de notre enquête. C’est pour ça qu’à l’avenir, quoi qu’on entreprendra de faire, il faudra tirer une bonne leçon de nos actes. Reste à savoir où cela nous a mené, et nous mènera... »
Date : 24 Juin.
FIN.