Histoire : Première virtualisation... et peut-être la dernière

Écrite par odd1693 le 17 avril 2008 (14382 mots)

Dernière édition le 04 juillet 2008

Chapitre 1 : Partage

Dans la chambre d’un pensionnat, le soleil commença à colorer la pièce de ses rayons. Soudain, une douce musique se fit entendre. Un bras apparut d’une des deux couettes et appuya sur un bouton pour éteindre le réveil. Puis, un corps commença doucement à s’extirper du lit. La jeune fille s’étira de toute sa longueur et émergea du pays des rêves. Elle se frotta les yeux et s’habitua à la lumière du jour. Elle s’appelait Eva. L’adolescente remarqua le corps encore endormi de son amie dans le lit voisin. Elle se leva et sans trop la brusquer, la secoua. Son amie se retourna et ouvrit faiblement les yeux. Alors la collégienne murmura :
- Aelita, Aelita. Réveille-toi ... Il faut se préparer ... Les garçons vont nous attendre.
Aelita se leva prête à affronter les rayons déjà aveuglants du soleil. Elle s’étira elle aussi puis bailla. Eva de son côté commença à faire son lit avec, comme toujours, beaucoup de soin et de précision. Aelita fit de même. Une ou deux minutes plus tard, elles prirent chacune leur trousse de toilette. Celle d’Eva était jaune pâle avec des petits cœurs un peu plus foncés. Celle de son amie était identique, sauf qu’elle était rose.
Les yeux encore fatigués et les cheveux en bataillent, elles sortirent de leur chambre et se dirigèrent vers la salle de bain commune. Il était encore tôt et il n’y avait pas beaucoup de monde. Les jeunes amies choisirent chacune un lavabo et y installèrent leurs affaires sur le rebord. Aelita commença par ouvrir le robinet. Elle remplit le creux de ses mains d’eau bien fraîche, puis se la projeta sans hésitation sur le visage. Elle cligna des yeux et sourit. Pendant ce temps Eva sortit sa brosse violette et peigna ses longs cheveux bruns qui lui arrivaient à la taille, son mouvement était souple et rapide. A son tour, Aelita sortit sa brosse bleue et coiffa rapidement ses courts cheveux roses. Ensuite son amie se nettoya quelque peu le visage avec de l’eau. Elle disposa son maquillage devant elle : mascara, gloss rose et son vernis bleu pâle. Elle se farda à sa façon.
Quand elles eurent fini, elles repartirent dans leur chambre. Il y avait déjà plus de monde que les cinq minutes précédentes. En chemin elles rencontrèrent Sissi. Elle les coupa dans leur parcours et leur dit d’un ton sec :
- Pourquoi restez-vous toujours toutes les deux ? Ah oui. Il vous faut deux cerveaux pour comprendre quelque chose !
Eva ne pouvant accepter çà ravala sa colère et lui répondit posément :
- Laisse-moi te rappeler quelque chose Sissi. S’il y a bien une chose que je sais sur toi, c’est que tu aimes le maïs. Pas étonnant, c’est la taille de ton cerveau !
Sissi en rage partit. Aelita, qui ne pouvait plus se retenir, se mit à rire aux éclats. Lorsqu’elles entrèrent dans leur chambre, elles furent aveuglées par le soleil déjà haut dans le ciel. Les jeunes filles s’habillèrent. Eva portait son pull rose pâle, sa ceinture préférée et son pantacourt bleu pâle. Elle mit ses éternelles boucles d’oreille et enfila ses claquettes. Aelita, elle, était vêtue de sa salopette rose et de ses inséparables bottes de la même couleur. Elles partirent en direction du self.
Ne voyant personne, elles s’installèrent sur le banc fétiche de la bande et discutèrent en attendant l’arrivée des garçons :
- Contente d’être en vacances demain ? demanda Eva
- Oui et toi ?
- Oui. En plus j’ai réussi à convaincre mes parents de me laisser ici pendant le mois de juillet. Après ils ont insisté pour que je vienne avec eux à la mer.
- Toi au moins tu as de la chance.
- Pourquoi ?
- Non laisse tomber, c’est compliqué.
- Tu as bien des parents ?
- Oui mais ... Tiens les garçons arrivent ! S’écria Aelita voulant changer de sujet.
Eva sauta au coup d’Odd bien qu’elle ait dix centimètres de plus que lui. Ils se sourirent, ils s’embrassèrent tendrement. Tous savaient qu’Eva est de bonne humeur quand elle reçoit son baiser du matin. Toute la bande alla déjeuner.
Ils étaient en file indienne avec leurs plateaux, Ulrich, Jérémy, Aelita, Eva et Odd. Tous sauf Odd prirent la même chose : un bol de chocolat chaud, deux tranches de pain accompagnées de beurre ou de confiture, un verre de jus d’orange, et une banane ou une pomme. Outré par l’absence de croissant, Odd prit quatre tartines, deux bananes, du jus d’orange, et demanda un peu plus de chocolat chaud dans son bol. Puis il partit rejoindre les autres à la table du fond.
Depuis qu’elle était installée, Eva regardait son bol avec anxiété. Après un court instant, elle demanda sans quitter son chocolat des yeux :
- Est-ce que vous me cachez quelque chose ?
Tous furent surpris. Ulrich baissa les yeux, Jérémy rougit de honte, Aelita le regarda, et Odd observa Eva avec de gros yeux et laissa tomber sa tartine de beurre dans le chocolat qui éclaboussa le jeune garçon et son plateau. Alors Aelita prit la parole :
- Euh ... nous jamais ... Qu’est-ce qui te fait dire çà ?
- Eh bien, je fais d’étranges rêves qui me semblent déjà vécus, et toi, Aelita, j’ai l’impression que tu me caches des choses. On est amies pourtant ?
- Oui mais ...
- Excusez-moi, je sors, coupa Eva.
Elle se leva, prit son plateau et sortit du self les mains dans les poches. Le sourire de Odd était parti. Il fit une grimace devant toute la nourriture qui, d’habitude, lui ouvrait l’appétit. Aelita tournait sa cuillère dans son bol ne sachant quoi dire. Ulrich poussa un long soupir. Enfin Jérémy décida à prendre la parole :
- Vous croyez qu’on devrait lui dire ?
- Pourquoi pas ... Elle ferait une bonne Lyoko-guerrière après tout, elle fait partie de la bande, exposa Aelita gênée.
- Et Xana se renforce de jour en jour, une personne de plus serait utile, continua Odd.
- Mais il faudrait l’avis de Yumi, dit Ulrich.
- Oui, tu l’appelles, et on se réunit discrètement dans ma chambre, conclut Jérémy.
Ils se levèrent et sortirent sans se faire remarquer par Eva. Arrivés dans la chambre de Jérémy, Ulrich contacta Yumi. Personne n’osait parler et restait dans ses pensées. Le silence commençait à peser, lorsqu’un claquement de porte les fit sursauter. Jérémy exposa les faits à Yumi. Elle réfléchit et dit :
- On vote, moi je suis pour.
- Moi aussi, s’exclama Aelita en se levant d’un bond
- Moi pareil, s’écria Odd
- Pourquoi pas ? Après tout, qu’est-ce qu’on a à perdre ? Je vote pour, lança Ulrich.
Seul Jérémy resta sceptique :
- Et si elle trahissait notre confiance, notre secret... comme Sissi.
- Comment oses-tu dire une chose pareille, crièrent Odd et Aelita en cœur
- Oui, vous avez raison. Je vote pour.
- Bien, alors en route et allons lui dire, décida Yumi
Ils commencèrent par fouiller la cour. Elle n’y était pas. Puis, dans le parc. Non plus. Enfin dans sa chambre. Aelita toqua et entra suivie des autres. Eva semblait ne pas s’être aperçut de leur présence. Quand la porte se referma derrière Ulrich, elle sortit de ses pensées. Une ou deux minutes passèrent, peut-être même plus, dans un profond silence. Odd essaya d’engager la conversation, mais la sonnerie pour le début des cours sonna. Yumi alla à son cours de français, tandis que les autres allèrent en maths.
Arrivés en cours, Mme Meiller fit l’appel. Puis, elle commença sa leçon. Pour Odd, ce n’était qu’une berceuse. Aussitôt, il s’endormit. Il fut tiré de sa rêverie par le professeur :
- Odd !!! Cria-t-elle
- Hein, quoi...oui Mme, dit-il encore ensommeillé
Tous les élèves se mirent à rire.
- Odd, pouvez-vous énoncer le théorème de Pythagore, s’il vous plaît ? Demanda-t-elle
- Euh, oui... si... si un cercle... euh
- J’en conclue que, comme toujours, vous n’avez pas ouvert un seul de vos livres.
- ...
- Bien, qui peut me le réciter ? Eva peut-être ?
- Euh si... si un triangle est rectangle alors... le carré de l’hypoténuse est égal... à la somme des carrés des deux autres côtés.
- Oui, très bien. Odd vous viendrez me voir à la fin du cours.
- Oui Mme.
Le temps passa, deux heures de maths, cela pouvait être long. Quand la récréation sonna, tous les élèves se précipitèrent dehors. Odd voulut s’échapper discrètement mais Mme Meiller le retint. Elle ferma la porte et alla s’asseoir à son bureau :
- Odd, vous ne pouvez pas continuez comme ça, dit-elle posément
- Oui, mais...
- Vos notes sont en chute libre ! Et c’est à peine si vous m’écoutez ! Commença-t-elle à crier.
- ...
- Est-ce qu’au moins, vous faites l’effort d’ouvrir vos livres, ne serait-ce qu’une seule fois ?
- Oui et non.
- « Oui et non » comment ça ? Pff ! Laissez tomber et filez jouer dehors.
Odd sortit tout chamboulé. Aucun professeur ne lui avait jamais parlé comme ça. Mais sa bonne humeur triompha sur son malaise et il partit, le sourire aux lèvres, rejoindre ses amis.
Dix minutes plus tard, ils repartirent en cours. Direction l’histoire. A toutes les questions, Eva savait répondre. Elle adorait l’histoire, contrairement à son voisin qui piquait un petit somme. Le même petit manège qu’en cours de maths débuta :
- ...c’est ainsi qu’Henri IV lui succéda sur le trône. Par ailleurs...Odd Della Robbia !!
- Hein, quoi... que se passe-t-il ?
- Pouvez-nous dire comment Henri IV accéda au trône ?
- Euh... C’est qui lui ?
- Bien, vous me ferez un texte de quatre pages minimum sur Henri IV et ses bienfaits. Me suis-je bien fait comprendre ?
- Oui.
Depuis, le jeune homme fut plus attentif, mais il n’en restait pas moins qu’il n’écoutait que d’une oreille. Enfin, la sonnerie se déclencha. En principe, ils avaient une heure d’étude, c’est pourquoi ils allèrent manger. Yumi les rejoint, elle aussi avait son heure de libre. Le déjeuner se déroula dans la plus grande tranquillité. La petite bande allait bientôt dévoiler leur secret à Eva.
Plus tard, dans la cour, celle-ci demanda :
- Alors ?
- Alors, quoi ? Dit Odd en l’enlaçant, faisant mine de ne pas comprendre.
- Qu’est-ce que vous vouliez me dire ce matin ? Questionna-t-elle en resserrant l’étreinte de son chéri.
- Nous, bah moi je m’en souviens pas. Et vous ? S’exclama Ulrich.
- Allez, on lui dit, on va pas la faire mariner plus longtemps, déclara Yumi
- D’accord, s’écrièrent-ils
- Odd à toi l’honneur, ajouta Jérémy
- Pourquoi moi ?
- C’est ta petite amie, oui ou non, exprima Aelita.
- Bien.
Il lui fit le récit de toutes leurs aventures sans oublier aucun détail. C’était la première fois que Jérémy, Aelita, Ulrich et Yumi entendaient Odd réciter aussi bien. Cela dura bien une demi-heure, car la sonnerie du 2ème service sonna quand il prononça les derniers mots. Eva n’avait pas perdue une miette de ce que son petit ami venait de lui raconter. Elle resta un instant sans rien dire, les regardant d’un air sceptique :
- C’est une blague !? Finit-elle par leur demander
- Non, c’est la vérité ! Assura Jérémy
- Vrai de vrai ?
- C’est vrai, si tu veux des preuves, on en a. Mais il faut que tu promettes de garder le secret quelle que soit la situation, déclara Yumi
- Oui, je le promets. Elles sont où ces preuves ?
- A l’usine que je t’ai décrite, répondit Odd
La conversation se poursuivit jusqu’à ce que Jérémy entende un bip qui lui était très familier. Il alluma son ordinateur portable et se connecta à Lyoko. Xana s’était réveillé et une tour était activée. Le blond à lunettes coupa court à la discussion :
- Eva, si tu veux connaître Lyoko et Xana, c’est maintenant.

fin du chapitre 1












Chapitre 2 : Changement

Le cœur d’Eva battait la chamade. Elle resta figée ne sachant que faire. Odd lui prit la main et l’entraîna vers le centre du parc. La bande s’arrêta au centre d’une clairière. Eva demanda intriguée :
- Pourquoi est-ce qu’on s’arrête ici ?
- Regarde à tes pieds, lui confia Ulrich
- Ah, cette trappe d’égout. On descend par là !? S’étonna-t-elle en voyant ses amis commencer à descendre
- Oui, c’est le plus court trajet pour arriver à l’usine, expliqua Jérémy descendant en troisième derrière Ulrich et Aelita
- Ah... dit-t-elle encore choquée.
Elle finit par se lancer et descendit l’échelle. Arrivée en bas, elle vit trois skates et deux trottinettes. Elle n’eut pas le temps de réfléchir, car Yumi lui avait donné l’ordre de monter sur le skate d’Odd avec lui. Aussitôt, elle s’exécuta sans sire mots. Elle n’hésita pas à se serrer à la taille de son blondinet et lui offrit un délicieux baiser dans le cou.
Cinq minutes plus tard, une autre échelle déboucha sur le pont de l’usine. La jeune fille resta la bouche ouverte à contempler ce qui se déployait sous ses yeux. L’usine désaffectée dont on lui avait parlée comme d’un repaire secret. Les autres couraient déjà vers la salle cathédrale quand elle sortit de son étonnement. Elle les rejoignit et s’arrêta juste avant, de tomber dans la vaste pièce inondée de lumière. Voyant ses amis descendre par des cordes, elle fit de même. L’adolescente aux yeux émeraude faillit atterrir sur les fesses. Puis, elle monta dans le monte-charge avec les autres. Quand les portes de l’ascenseur s’ouvrirent sur le laboratoire de Jérémy, Eva défaillit : elle n’avait jamais vu un tel endroit même dans ses rêves les plus fous. Jérémy en quittant le monte-charge dit :
- Allez tous aux scanners. Les garçons vous plongez en premier, après Aelita et Yumi en deuxième, et toi Eva en dernière car se serra plus long.
- D’accord, on fonce, répondirent-ils en hochant la tête
Et à nouveau, l’ascenseur se referma sur les cinq collégiens. Quand ils arrivèrent une lumière aveuglante les éclaira. Eva prit peur en voyant les gros cylindres qu’étaient les scanners. Odd et Ulrich y entrèrent. Puis, la fille brune sursauta en entendant la voix off de Jérémy :
- Bien, je vous virtualise dans le territoire montagne, scanner Ulrich, scanner Odd, transfert Ulrich, transfert Odd, virtualisation, dit-il depuis son micro, à vous les filles, scanner... transfert... et virtualisation. Enfin, à toi Eva, finit-il
- ... d’accord... réussi-t-elle à articuler
Elle s’avança prudemment. Elle mit un pied puis le deuxième. Elle observa, craintive, le caisson se refermé sur elle. Elle ferma les yeux car les rayons, qui irradiaient le scanner, l’aveuglèrent. Ensuite, elle entendit Jérémy qui lançait la procédure de transfert :
- Alors, je transfert le code ADN dans le supercalculateur, puis le code virtualisation / matérialisation...
Jérémy programmait tranquillement, tandis que quatre paires d’yeux regardaient le ciel embrumé du territoire de la montagne, impatient. Enfin, une silhouette graphique se dessina, se colora et tomba lourdement sur le sol :
- Aie, aie, aie... Vous arrivez toujours comme ça sur Lyoko.
- Non, c’est la première fois qui est dure, après on s’habitue, rigola Yumi
- Bon, je vous programme les véhicules, lança Jérémy en voix off
- On a des véhicules ! S’écria Eva
- Oui, des armes et un pouvoir, et bien sûr la tenue assortie, répondit Ulrich
- D’ailleurs, pourquoi est-ce moi qui suis encore le plus ridicule, se plaignit Odd
- Tiens, j’avais pas remarquée ma tenue, Dis-moi Jérémy c’est quoi mon arme et mon pouvoir ? Demanda la nouvelle Lyoko-guerrière
- Attends... J’ai trouvé, ton arme c’est un arc, des flèches apparaissent dès que tu veux tirer. Pour ton pouvoir, à toi de le découvrir, annonça Jérémy
- Bon, c’est bien beau tout ça, mais on dirait que Xana s’impatiente. Ses joujous arrivent, lança Odd
- Yumi sur l’overwing, emmène Aelita à la tour, déclara Ulrich
Odd, Ulrich et Eva commencèrent le combat. Odd prépara ses flèches laser, le samouraï sortit son épée et Eva tendit son arc. Une escadrille de frelions poursuivit Yumi, pendant que les trois compagnons devaient affronter un mégatank, deux tarentules et trois blocks. Les blocks commencèrent à tirer, le chat violet esquiva le tir de l’un d’entre eux, Ulrich se protégea avec son sabre et Eva prit le troisième tir de plein fouet :
- Eva, moins 30 points de vie, dit le petit génie rester au labo
- Bon, je crois que j’ai comprit, ajouta-t-elle
Une flèche apparut à son arc, elle visa puis tira. La guerrière ne l’avait pas touché à l’œil mais lui avait quand même enlevé 20 points de vie. Puis, Odd lança deux fléchettes à la suite d’Eva. A eux deux, ils eurent un premier block. Pendant ce temps, Ulrich en abattu un autre.
Le jeune garçon dût esquiver plusieurs tirs d’une tarentule et, en même temps, s’occuper du troisième block. Alors, Eva alla l’aider et attira la tarentule, mais elle se retrouva vite coincer dans une impasse. Odd vint à son secours à l’aide de son overboard, qui fut d’ailleurs dévirtualisé, mais le félin y perdit 30 points de vie. Grâce à la diversion de la jeune fille, Ulrich eut le dernier block. Maintenant, il avait lancé son attaque « Triplicata » et essayait d’atteindre une tarentule plutôt coriace.
Du côté du couple, le monstre étant occupé avec Odd, Eva en profita pour lui tirer une flèche qui atteignit son but. Ils rejoignirent Ulrich qui faiblissait. Eva eut une idée, elle s’empressa de monter sur l’overbike, s’envola discrètement et, arrivée au-dessus de la tarentule, lui tira une flèche en plein dans l’œil, ce qui le fit exploser. Le fantaisiste s’occupait déjà du mégatank. Jérémy avait donné l’ordre à Ulrich d’aller aider Yumi qui avait des ennuis. Odd et Eva restèrent seul face au mégatank. Odd voulut tirer mais... son gant se coinça. Le monstre en profita pour charger son tir :
- Attention ! Cria Eva en tendant les mains
Soudain, le mégatank qui envoyait son tir sur Odd, se figea ! Odd qui venait de lever les yeux, remarqua le monstre inanimé et fut stupéfait. Il voulut s’approcher mais Eva le prit par le bras et lui dit :
- C’est pas le moment de jouer à la pétanque. Alors, on se décale, allez.
Juste après, le monstre se ranima et son tir reprit sa trajectoire, mais ne toucha personne. Ensuite, Odd en profita pour lancer une fléchette qui atteignit sa cible et le mégatank explosa :
- Jérémy pourquoi mes flèches laser c’étaient bloquées ? Demanda le blondinet
- Xana avait buggé ton gant, je n’ai rien put faire, il m’avait prit de vitesse.
- D’accord. Au fait, Eva c’est toi qui as figé le monstre.
- Je ne sais pas, c’est peut-être ça mon pouvoir ? Dit-moi Jérémy...
- Oui, c’est bien ton pouvoir. Tu peux figer ce que tu veux pendant dix secondes... Oh, la tour s’est désactivée d’elle-même. Bon, ben... tout le monde rentre au bercail. Matérialisation.
Il appuya sur la touche « entrée » de son clavier. Quand les scanners s’ouvrirent, Eva s’évanouie. Heureusement, Odd la rattrapa à temps :
- Est-ce que ça va ? Lui demanda-t-il
- Euh, oui je crois. J’ai juste un horrible mal de crâne, répondit-elle en se frottant le front.
- Tu t’y habitueras, dit Yumi
Les Lyoko-guerriers prirent l’ascenseur et montèrent au labo.
Jérémy était devant ses écrans réfléchissant :
- Qu’est-ce qui ne va pas Jérémy ? S’inquiéta Aelita
- Xana ne fait jamais rien sans raison. Je trouve ça bizarre qu’il est, d’un seul coup, décidé de désactiver la tour.
- Peut-être qu’on devient trop fort pour lui !
- Rêves pas trop, Odd, lança Ulrich
- Je vais lancer une recherche, au cas où il aurait traficoté un des fichiers, reprit Jérémy
- Alors, ta première impression de Lyoko ? Questionna Yumi
- Mouai, on ne ressent rien. Pas d’air à respirer, aucune sensation, c’est vraiment bizarre. Mais j’adore combattre Xana.
- Pas de sensation ! Et c’était quoi quand je m’approchais de toi ? Demanda le fantaisiste
- C’était ça ! Elle l’embrassa passionnément
Ulrich et Yumi rougirent.
Un bip sonore retentit dans la pièce. Jérémy se retourna vivement sur son fauteuil :
- Quoi !?
Tous les autres vinrent se placer autour de lui :
- Que se passe-t-il ? S’écrièrent-ils
- Il y a un retour dans la passé qui a été programmé récemment, dit le petit génie
- C’est normal, s’exclama Odd
- Non, ce retour dans le temps, ce n’est pas moi qui l’est programmé. Xana a dû faire quelque chose avec mais quoi... je ne sais pas.
- Toutes façons, on va y aller. Au lieu de Xana, on devra affronter bien pire : Mme Hertz par exemple, affirma Ulrich
- Oui, allez viens Jérémy, conseilla Aelita.
Jérémy éteignit la connexion à Lyoko. La petite bande se dirigea vers le monte-charge. Ils montèrent à la salle cathédrale. Quand, ils sortirent, les collégiens montèrent l’escalier qui se trouvait au fond de la pièce. Ils rigolaient tout en marchant vers l’entrée de l’usine. Les six jeunes levèrent les yeux et s’arrêtèrent net. Tout avait changé, rien n’était pareil.

fin du chapitre 2













Chapitre 3 : Découvertes

Tout avait changé : le pont était en pierre et non en métal, il débouchait sur un petit village et non des immeubles, les maisons étaient en pierre aux toits anciens, les chemins étaient en terre battue ou en pavé et non en bitume, et beaucoup de monde surtout à pied se hâtaient à leurs tâches. Les femmes portaient toutes de longues robes et un tablier qui avait jauni avec le temps. Les hommes étaient vêtus en simple paysan. Tous avaient des sabots remplis de paille. Les paysannes s’affairaient avec leurs paniers remplit de diverses produits maraîchers. Les fermiers, eux, partaient, leur fourche à la main, travailler aux champs.
Nos six héros se demandaient où ils avaient atterri et comment :
- Jérémy, j’ai l’impression qu’on n’est pas chez nous, dit enfin Odd
- Tu peux nous expliquer ce qui se passe, demanda Ulrich en se retournant vers le petit génie
- Je...Je ne me l’explique pas moi-même, répondit Jérémy mal assuré
- C’est peut-être le retour dans le temps que tu as vu, essaya de rassurer Aelita en prenant les mains du blond à lunettes
- En attendant, ça ne nous dit pas où l’on est, expliqua Yumi
- Eva pourrait nous donner la réponse, elle est super douée en histoire, reprit le fantaisiste
- Euh...vu leur façon de s’habiller...hum, je dirai qu’on n’est pas au XX siècle, supposa celle-ci
- Alors « quand » sommes nous ?!
- Bon, retournons à l’usi... commença Jérémy
Mais quand il se retourna, l’usine avait disparu. Il n’y avait qu’une prairie où paissaient quelques vaches et des bois.
- Quoi ! S’écrièrent-ils
Cette exclamation attira les villageois. Tous se cachèrent sauf Eva car son bras fut attrapé par un grand homme musclé. Elle n’osait pas bouger ni parler. Soudain une paysanne s’écria :
- C’est t’y ben c’que j’pensais ! V’là la fille du Seigneur de Rouvroy qué nous charchions partout.
- C’est ben t’elle qui a été disparue ! s’exclama une autre
- Nous trompions point, c’est ben t’elle ! dit un plus âgé
- Allions charcher M’sieur l’Duc, annonça un vieux paysan appuyé sur le manche de sa fourche.
Ils emmenèrent Eva avec eux. Odd sortit d’un bond de sa cachette :
- Ne la touchez pas ! cria-t-il
- Non, Odd !dit Aelita en émergeant de son abri
- Odd, Aelita, allez-vous-en ! hurla Eva
Il y eut un moment de surprise, puis une paysanne s’écria :
- Sorciers, y sont des sorciers !
- Ouai, ça peut être qu’des sorciers...commença un jeune homme
- ...avec du violet dans les cheveux...continua un autre
- ...et du rose, c’est qu’des sorciers qui sont arrangés comme ça, compléta un paysan tout ridé.
- Arrêtons-les ! crièrent les villageois
Les hommes les plus musclés attrapèrent les deux collégiens et les emmenèrent avec Eva. Les trois autres sortirent quand les habitants furent partis.
- Je pense savoir « quand » nous sommes, dit Yumi, ils ont parlé du Seigneur de Rouvroy qui pourrait désigner le Seigneur de la forêt de Rouvray dont il ne reste que le bois de Boulogne plus au nord. En plus vous avez remarqué tous ces mûriers alignés...
- Oh ! s’il te plaît, pas de cours d’histoire à cette heure, et de toute façon qu’est-ce que ça prouve !s’exclama Ulrich
- Je vois très bien où Yumi veut en venir : c’est Henri IV qui en fait planter 15 000, donc nous devrions, logiquement être vers le XVIème siècle
- Oui mais pourquoi ils ont pris Eva ? et pourquoi Aelita et Odd ont été pris pour ... des sorciers ? demanda Ulrich
- Pour Aelita et Odd, c’est normal, expliqua Jérémy, elle a les cheveux rose et lui une mèche violette. A cette époque ces couleurs n’existaient pas pour les cheveux, sans compter que les couleurs sont réservées à la noblesse. De plus tout ce qu’on ne connaissait pas était pris pour des phénomènes surnaturels, mais...
- Oui d’accord on a compris, mais pour Eva ? coupa Yumi
- Eh bien... je ne sais pas, elle n’a rien d’anormal pour cette époque, répondit Jérémy
- Vous allez me rendre malade avec vos indices historiques, rétorqua Ulrich, par contre Odd sera content d’apprendre que nous avons atterri « chez » Henri VI, lui qui a quatre pages à rendre au prof d’histoire.
- Ah bon ! qu’est-ce qu’il a fait pour recevoir ce « cadeau », demanda Yumi
- La sieste, répondit Ulrich, mais sinon, Jérémy, comment on fait pour revenir dans notre époque
- Je n’en ai aucune idée ! sans le supercalculateur je ne peux rien programmer !
- Super ! c’est le comble. C’est un génie avec le supercalculateur, mais sinon nada, rien de rien, s’énerva Ulrich
- Je n’y peux rien il me faut le supercalculateur pour le retour dans le temps ou autres programmations ! cria Jérémy
- Au lieu de nous matérialiser tu aurais pu nous laisser sur Lyoko, on serait allé dans le cinquième territoire et on aurait récupéré les données capables de nous ...hurla Ulrich
- oh, on se calme ! ce qui est fait est fait et ce n’est la faute de personne. Alors, on cherche au lieu de paniquer, arrêta Yumi
Du côté des trois autres, ils furent amenés près d’une grande et belle bâtisse. Quatre gardes prirent Odd et Aelita, tandis que des servantes s’occupèrent d’Eva. Le groupe se dirigea vers ce qui devait être la porte d’entrée. Quand ils furent à l’intérieur, une immense cour se présenta devant eux. Du côté gauche se trouvait un long bâtiment aux murs blancs, de l’autre côté il y en avait un autre relié à celui du centre. Celui-ci était imposant et entouré de deux tourelles. On emmena Odd et Aelita vers une porte qui semblait blindée. Odd était crispé par la douleur, mais tentait de rassurer Aelita qui, elle, était affolée. Eva les vit partir et se retint de pleurer. Que c’était-il passé ? Pourquoi eux ? Pourquoi lui ? Toutes ces questions s’entrechoquaient dans sa tête. Les domestiques l’emmenèrent dans une chambre au lit à baldaquin pourpre. Chacune lui proposa une robe sortie d’une malle remplie de vêtements. Elle en choisit une violette foncée, avec les manches et les draperies violet clair. On la déshabilla et lui mit un corset qui la serrait fortement à la taille. Mais au contact du doux tissu de la robe, elle se détendit. Ensuite les femmes de chambre accompagnèrent la collégienne dans une vaste salle inondée de lumière où y était placé un trône. Elle attendit, puis un homme grand et vêtu comme un noble vint s’y asseoir. Ensuite, une femme salua celui qui semblait être le seigneur et lui dit :
- Monsieur le Duc de Poliva...
- Combien de fois faudra-t-il vous le répéter, c’est votre altesse ! s’écria le duc en se levant de son trône
- Oui, votre altesse...Nous avons retrouvé votre fille, reprit-elle, un peu déroutée, en désignant Eva.
- pensa la jeune fille brune
- Bien, faites entrer les coupables ! cria le duc
Odd et Aelita arrivèrent toujours aussi fermement tenu. Odd arrêta son regard sur sa petite amie. Elle était tellement belle qu’il aurait voulu lui sauter au cou. Eva ne les regardait pas elle se sentait impuissante face à cette situation. Elle pensa :
-
Elle releva la tête et écouta le procès :
- Nous disons donc que nous pensons fortement que ce sont des sorciers et, votre Altesse, nous vous demandons de bien vouloir leur donner le châtiment qu’ils méritent. Dit la femme
- Qu’elle est Ma décision, Ravaillac ? demanda le Duc
Un homme barbu et moustachu, au regard fourbe supporté par un long nez, sortit de l’ombre :
- Je dirais... la décapitation. Non, mieux encore... le bûcher !
A ces mots les trois adolescents frémirent. Eva, se disant qu’on la prenait pour la fille du Duc, profita de la situation pour la tirer à son avantage :
- Je proteste, cria-t-elle.
Tous les yeux la regardèrent, surpris. Elle continua en surmontant son trac :
- ... ils n’ont rien fait que de me sauver
- Baliverne, on lui a jeté un sort
- Bien, le bûcher sera préparé pour demain, reprit le Duc en se levant.
- Mais... essaya Eva
- Il n’y a pas de mais, Loria ! cria l’homme
Ravaillac se frotta les mains et accompagna le Duc.
Eva versa des larmes en voyant ses amis retourner dans les cachots.













Une très gentille domestique s’adressa à elle :
- Ne vous inquiétez pas, Mademoiselle, je suis sûr que Dieu leur accordera le paradis.
Sa voix chaude et rassurante fit sourire Eva. Elle la regarda et n’en crut pas ses yeux. C’était le portrait craché de Sissi. Elle murmura :
- Sissi.
- Non, moi c’est Elizabeth. Vous ne vous souvenez pas ?
- Euh... non, j’ai reçu un énorme coup à la tête, mentit-elle
- Ah !... essayez de vous souvenir je suis votre servante.
- Et moi ?
- Vous êtes Loria, la fille du Duc de Poliva. Regardez c’est votre portrait, lui dit-elle en désignant un tableau
- pensa-t-elle
- Dis moi, que penses-tu de Ravaillac et du Duc... je veux dire de mon père, demanda-t-elle
- Je ne voudrais pas dire du mal de votre père
- Si, mais dis le franchement
- Je n’ai absolument pas confiance en ce Ravaillac et... votre père... je ne sais pas
- Bien, je te donne quartier libre
- Merci, Mademoiselle, répondit la jeune servante en saluant sa maîtresse.
Eva, restée seule, réfléchit ... elle allait tenter quelque chose de risqué.
Du côté des trois autres collégiens, le silence était revenu, mais la tension entre les deux garçons était toujours aussi haute. Ils marchaient à travers la forêt, ne disant rien. Yumi les stoppa et leur dit d’un ton ferme :
- Vous allez arrêter de vous faire la tête, c’est pas comme ça qu’on trouvera une solution !
- Et bien demande à Monsieur-je-sais-tout, il doit bien savoir ce qu’il faut faire, marmonna Ulrich sans daigner regarder ses amis
- Ton orgueil tu te le mets dans la poche et tu t’assoie dessus ! répliqua Yumi
- Non, il a raison, je ne suis qu’un incapable, avoua Jérémy
- Les gars ! Ulrich à ce stade on a besoin du supercalculateur et Jérémy tu es quelqu’un de bien. Tu as accompli des merveilles, tenta Yumi
- Je m’excuse, c’était stupide, mais j’avais peur, dit Ulrich
- Je comprends, aller, je te pardonne, déclara le génie
Yumi sourit en voyant ses amis se réconcilier, mais quelque chose attira son regard. Elle s’approcha suivi de ses deux compagnons. Une clairière s’offrait à eux. Au centre s’y dressait une maison. Ils furent intrigués par cette chaumière isolée. Ils s’avancèrent prudemment et regardèrent la maisonnette avec inquiétude. Soudain, la porte s’ouvrit. Une jeune femme sortit. Elle remarqua nos héros et leurs adressa un sourire chaleureux. Elle s’avança vers eux. Ils paniquèrent mais restèrent figés sur place. La jeune femme se présenta :
- Je m’appelle Mélinda. J’attendais votre venue avec impatience, dit-elle enthousiaste.
- ... notre venue, finit par dire la jeune japonaise
Mélinda avait de longs cheveux roux et de fins yeux verts. Elle n’était pas très grande et avait un visage long. Elle était vêtue d’une robe dans les tons marron recouvrant ses pieds. Mais on pouvait deviner, quand elle marchait, des sabots sous ses jupons. La jeune femme leur demanda d’entrer dans la petite maison de bois. Les collégiens hésitèrent, mais se laissèrent tenter. Elle leur proposa, ensuite de s’asseoir sur de vieilles chaises de bois encore utilisables. Elle alla vers ce qui devait être le coin cuisine et y chauffa de l’eau dans une petite bouilloire en porcelaine blanche. Elle revint les voir et Yumi questionna :
- J’ai remarqué un détail. Tout le mobilier a un certain âge, alors comment avez-vous eu cette théière ?
- C’est un héritage de ma mère, un des seuls biens qu’elle m’ait laissé, répondit-elle
- Mais qu’entendez-vous par « j’attendais votre venue », demanda Jérémy à la fois inquiet et soucieux.
- Bon, puisque vous le demandez. Je suis Mélinda Warren... et je suis une sorcière. Mais je ne fais pas de magie noire, que de la magie blanche, ou si vous préférez, je fais le bien, pas le mal, expliqua-t-elle
Les trois adolescents restèrent ébahis devant cette nouvelle. La jeune femme, pour leur prouver sa bienveillance, se leva et alla chercher un vieux livre épais, mais sans une trace de poussière. Elle le leur donna. Ils le feuilletèrent et y virent des muses, des fées, korrigans et autres créatures extraordinaires. Pour leur donner une preuve de ses dires, elle leur montra un de ses pouvoirs. Elle déplaça, juste d’un geste de la main, un vase qui se trouvait à l’autre bout de la pièce. Jérémy en perdit ses lunettes, Ulrich resta cloué sur sa chaise, ne pouvant rien faire, quant à Yumi, elle essaya d’articuler péniblement :
- On... on est tombé dans quel pays, là ? c’est incroyable ! c’est impossible !
- Alors, comment avez-vous pu annoncer notre venue ? demanda Ulrich avec inquiétude
- Une prémonition. J’ai aussi le don de voyance. Je vous ai vu arriver près de ma maison, répondit-elle
- Si vous avez des pouvoirs, vous devez être capable de nous renvoyer dans notre époque, demanda Jérémy
- Euh... oui !
- Alors, qu’est-ce qu’on attend, se précipita Ulrich
- Oui, mais il y a un problème, expliqua Mélinda
- Lequel ? questionna Yumi en faisant signe à Ulrich de se rasseoir
- Les voyages dans le temps ne s’opèrent qu’avec la magie de celui ou ceux qui veulent partir. Or, il me semble que vous n’avez pas de pouvoir, avança la jeune sorcière
- Aïe ! c’est vrai que c’est un problème, affirma Yumi
Ils réfléchirent une heure, peut être plus. Le thé était complètement froid. Pendant ce temps là, dans les cachots du Seigneur de Rouvroy, tapis dans l’ombre et dans la poussière, deux silhouettes étaient frigorifiées. Aelita tremblait était recroquevillée en serrant ses genoux. Odd ne savait plus quoi faire pour la rassurer.
- Ne t’inquiète pas. On va s’en sortir.
- Tu ne fait que dire ça depuis tout à l’heure, marmonna la douce voix d’Aelita.
- Ne commence pas à me mettre le moral à zéro, essaya-t-il, au moins ton Roméo va venir te sauver.
Aelita sourit et rougit. Elle aimait Jérémy, mais était trop timide, même pour se l’avouer à elle-même. Ce moment passé dans le cachot lui aura permis une chose : pouvoir remettre de l’ordre dans ses idée et de savoir vraiment quels étaient ses sentiments. Subitement, elle demanda à son camarade :
- Dis, comment sait-on qu’on aime quelqu’un ?
- Euh, bah... j’en sais rien. Pourquoi tu me demandes ça ? dit-il embarrassé et gêné
- Non, pour rien... laisse tomber
Le silence retomba, pesant, lourd et fatiguant. Odd ne pouvant supporter une telle absence de bruit, voulut détendre l’atmosphère et s’adressa à un garde :
- Hé ! c’est quand qu’on mange, parce que moi je crève de faim, là ?
- Ça fera déjà un de moins, dit un grand garde à son coéquipier, puis se tournant vers Odd, si tu meurs, tu n’auras pas droit au bûcher. C’est ça que tu veux éviter ?
- Mais qu’est-ce qu’il raconte ? questionna le jeune garçon à son amie, j’ai jamais dit que j’allais crever.
- Bah, si. Tu as dit que tu « crevais de faim », répondit Aelita
- Ils viennent de quelle planète ces gars ? continua le blondinet
Il retourna s’asseoir auprès de la jeune fille.
Un peu plus tard un claquement de porte les sortit de leurs pensées. Ils se levèrent d’un seul bond. Une silhouette apparue, puis une voix dit d’un ton ferme :
- Laissez-moi seul avec les prisonniers.
- Mais... voulut dire un garde
- C’est un ordre ! cria la voix qui était féminine
Les gardes partirent et la silhouette s’approcha. Quand elle fut dans la lumière, les deux prisonniers la reconnurent immédiatement.














Chapitre 4 : Regroupement
La silhouette émergea de l’ombre et fit apparaître une Eva enjouée. Elle vérifia rapidement que personne ne l’écoutait, puis dit à ses deux amis :
- Ne vous inquiétez pas, je vais vous sortir de ce cachot, hum... dégoûtant dit-elle en faisant une moue, je vais prendre les clés à l’un des gardes. Ne bougez surtout pas !
- Fais attention, chuchota Aelita à son amie
Eva pensa longuement à un stratagème pour récupérer les clés. Plusieurs minutes après, elle afficha un grand sourire diabolique. Elle se pencha et scruta le sol malgré la pénombre. Elle attrapa une roche de taille moyenne. Elle demanda à ses amis de ne faire aucun bruit. Elle s’avança prudemment vers l’un des gardes qui surveillait l’entrée des oubliettes. L’adolescente visa et lança sa pierre qui atteignit son but : le crâne du garde. Il tituba un moment pour finir étendu sur le sol, inconscient. Eva s’approcha de lui avec prudence. Elle l’observa un court instant et lui piqua les clés qui étaient accrochées à sa ceinture. Elle retourna auprès d’Odd et Aelita. Elle leur dit de patienter. Elle devait s’assurer que le chemin vers la sortie ne comportait pas d’embûche. Elle partit, les laissant de nouveau seuls.
Pendant ce temps, une jeune fille au regarde sombre et au sourire s’approcha de la demeure du Duc. Les gardes semblèrent la reconnaître car ils la laissèrent passer. Néanmoins, les deux soldats en faction furent surpris de sa présence, mais elle n’y prêta pas la moindre attention. Elle marcha d’un pas déterminé en se dirigeant vers les appartements du Duc de Poliva. Elle poussa violemment la double porte et stoppa net devant le Duc. Celui-ci écoutait attentivement Ravaillac qui faisait le point sur les projets qu’il faudrait entreprendre. Les deux hommes sursautèrent au claquement de la porte. Ils la regardèrent sceptiques.
- L’accueil n’est pas des plus chaleureux, dit la jeune fille d’un ton posé mais plein d’hypocrisie.
A ce moment là Eva entra dans la pièce. En voyant la jeune fille, elle s’angoissa. Etait-ce vraiment elle ? Pas de doute, c’était bien son sosie, Loria, la vraie fille du Duc. D’ailleurs, celui-ci fut troublé. Il n’en croyait pas ses yeux. Il avait devant lui deux fois sa fille !
- Mais, qu’est-ce que... ? dit-il toujours aussi surpris
- Qui est la vraie Loria ? demanda Ravaillac à son maître.
- Comment veux-tu que je le sache abruti ! s’énerva le Duc, qui est ma fille ? Répondez !
- C’est moi, dirent les deux jeunes filles en écho
- Bien, il va falloir que je trouve une question à laquelle seule ma vraie fille pourra répondre, réfléchi à haute voix le Seigneur de Rouvroy. Hum... comment est morte ta ... euh... oui ta mère ?
Eva ne sachant répondre recula d’un pas. La vraie Loria répondit toujours sur le même ton :
- Elle est morte empoisonnée
Un sourire de connivence s’afficha sur le visage sombre de Loria.
- Exact, approuva le Duc, alors, que t’es t’il arrivé, ma fille ?
Ravaillac voyant le sosie de la fille de son maître s’effacer sans bruit, cria haut et fort :
- A la garde !
Eva découverte fut prise par les gardes. Cependant cela eut un avantage. Celui de pouvoir obtenir des informations sur l’époque. Elle venait de s’en rendre compte. Elle ne savait absolument pas quand elle et ses amis étaient. Sortant de ses pensées, elle écouta attentivement la discussion :
- Père, c’est ce Charles de Lorraine qui m’a kidnappé... pour vous provoquer sûrement.
- Ce Charles ne perd rien pour attendre. Mais j’ai quelqu’un d’autre à éliminer avant.
- Ce roi qui trône sur la France à votre place ?
- Oui, cet Henri IV !
- Sire, que fait-on de l’autre ? l’interrompit Ravaillac.
- Euh... elle, mettez-la au cachot avec les autres !
- Emmenez-la, ordonna le conseiller du Duc
Eva fut donc emmenée dans la salle des oubliettes, mais heureusement pour elle, on la mit dans la même cellule qu’Odd et Aelita, qui prirent peur en la voyant accompagnée des gardes la tenant fermement. Les soldats la jetèrent sans douceur sur le sol de terre et de gravier. Elle se releva tant bien que mal aidée de ses amis. Elle leur raconta alors sa mésaventure et finit par un soupir de désespoir.
Pendant ce temps, dans la chaumière de la clairière, Yumi, Jérémie, Ulrich et Mélinda avaient mis au point un plan ; deux d’entre eux profiteraient de la nuit pour aller libérer Odd et Aelita et récupérer Eva. En attendant Mélinda préparera une incantation pouvant leur donner leurs pouvoirs de Lyoko-guerriers. Une fois tous réunis, ils les invoqueront ce qui, d’après Mélinda devrait les ramener à leur époque.
Vers 17h Mélinda leur annonça :
- Vous avez de la chance, c’est justement la pleine lune ce soir. Cela favorisera notre incantation. Au fait, tenez, voici un plan détaillé de la maison du Seigneur comprenant les portes surveillées, ainsi que les horaires et circuits des patrouilles de soldats.
- Merci, répondit Yumi
- Voyons ça de plus près, dit Jérémie en prenant la carte
- Tiens, regarde, on pourrait passer par l’entrée des domestiques, suggéra Ulrich en observant lui aussi le plan, elle n’est pas gardée.
- Oui, mais des gardes patrouillent dans toutes les allées, ajouta Mélinda
- Ont pourrait grimper sur le mur et naviguer sur les toits, proposa Yumi
- Pourquoi pas, approuva Jérémie, ça semble faisable.
- Bien, alors nous passerons par les toits, affirma Ulrich
Jérémie releva la tête. Il avait remarqué toutes sortes de pierres dans des bocaux, sur des étagères. Il se leva et alla les observer. En ayant repéré une intéressante, il plongea la main dans le bocal et en pris une. Elle était volumineuse, blanche et poudreuse. Puis il se dirigea vers une sorte d’établi où toute sorte de matériel y était rangée. Il commença à bricoler quelque chose. Les autres regardèrent, intrigué, ne sachant ce qu’il construisait. Plusieurs minutes après, il souleva fièrement son invention en l’air. Yumi s’écria :
- Une lampe à acétylène !
- Une lampe à quoi ? interrogèrent Mélinda et Ulrich
- Mélinda, tu ne sais pas ce qu’est du carbure de calcium ? demanda le petit génie
- Non !
- Alors, comment as-tu eu cette pierre. Elle ne peut être fabriquée que par l’homme, expliqua le blondinet, d’ailleurs sa fabrication demande une température de 3500° ce qui à ma connaissance n’est pas trop possible a ton époque ! Mais je pensais qu’avec tes pouvoirs ...
- Eh bien ! c’est Piper Baxter, une de mes filles que j’aurai plus tard et qui est venue du futur, pour régler un problème. Elle m’a ensuite transporté dans son époque et j’ai pu me procurer cette roche qui m’a semblé étrange. Mais à quoi cette roche peut-elle te servir ?
- Le carbure de calcium ajouté à une gouttelette d’eau dégage un gaz inflammable qui ...
- La version courte s’il te plaît, coupa Ulrich
- Grâce à cette roche j’ai fabriqué une lampe pour vous éclairer cette nuit. Mélinda, tu pourras t’en fabriquer une si tu veux, proposa le génie à lunette
- Non ! il ne faut pas que je crée d’anachronisme temporel. Cela pourrait changer le futur, votre futur ! Contesta la jeune sorcière
- Ah d’accord ! donc Yumi en cas de nécessité détruit la... bon ... vous deux, vous devez vous préparer maintenant, ordonna Jérémy
Ulrich demanda alors à Mélinda si elle avait une arme du genre épée. Elle lui répondit qu’elle avait bien une épée, qui lui avait été offerte par la sœur du roi Arthur, la fée Morgane, qui était une des plus grandes magiciennes de l’Univers. Ulrich connaissant bien les armes, sût qu’elle parlait de la fameuse épée Excalibure. Il accepta donc tout de suite de l’avoir entre les mains. Yumi, quant à elle, porterait la lampe tout en marchant sur les toits car elle était la plus agile. Jérémy, ayant bien réfléchi, avait fait en sorte que la lampe éclaire un périmètre restreint afin de ne pas attirer l’attention.
Le soir tomba enfin et nos deux amis étaient fin prêt. Ils firent un signe de la main en s’éloignant de Jérémy et Mélinda qui étaient restés dans la petite maison. Puis ils s’enfoncèrent dans les bois, guidés par un plan de la région que la sorcière avait conservé. Ils n’eurent pas encore besoin de la lampe, car la clarté blafarde de la pleine lune qui filtrait au travers des frondaisons, les éclairait suffisamment. Tous deux étaient silencieux ... ce qui arrangeait bien leur timidité. Il n’y avait que le bruit de leurs pas sur le gravier qui troublait ce lourd silence de la nuit.













Bientôt, ils aperçurent la forteresse qu’était la villa du Duc. Ulrich ressortit le plan du palais, puis ils commencèrent à grimper. Une fois en haut, Ulrich chancela. Yumi le rattrapa de justesse. Ni l’un ni l’autre n’avait pensé à son vertige.
- Est-ce que tu veux vraiment continuer ? lui demanda-t-elle inquiète.
- Oui, je veux absolument les délivrer, et retourner dans notre époque
- Les cours de Madame Hertz te manquent tellement ?
- Non, mais je préfère combattre Sissi que d’affronter ce Duc complètement barge
Il se releva. Bien qu’il titubait encore, il continua son chemin en regardant droit devant. Yumi savait à quel point son vertige l’handicapait et elle aurait voulu l’étreindre afin de l’aider à supporter cette épreuve. Cette simple idée la fit rougir... Elle resta alors près de lui, prête à le secourir en cas de besoin. Enfin ils furent au-dessus de la porte des oubliettes qui, bien sûr, était gardée par deux soldats de part et d’autre d’une guérite. Ulrich arracha, sans faire de bruit, deux tuiles et les balança, chacune, sur un garde. Les deux amis retinrent leur souffle. Les casques avaient bien rempli leur rôle, et les deux hommes levèrent la tête. Ils scrutèrent la pénombre. Ulrich et Yumi s’étaient tapis dans l’ombre, mais leur cœur battit plus fort... sont-ils réellement non décelable d’en bas ?
Mais les deux soldats ne virent que des tuiles qui, encore, n’étaient pas facilement repérables. Ulrich commençant à sortir l’épée de son fourreau, dit :
- Bien ! il n’y a plus qu’un moyen
- Tu ne vas pas les tuer ? chuchota Yumi
- Bien sûr que non ! Quand Jérémy t’expliquait le fonctionnement de la lampe, Mélinda m’a dit que cette épée exhaussait les pensées de celui qui l’avait en main. Je vais leur donner un coup d’épée, mais en principe rien ne devrait gicler, car je vais souhaiter les assommer.
- Mouais... dit-elle douteuse, alors t’as intérêt à ne penser qu’à ça
Sur ces mots, Ulrich transperça, une à une, les têtes qui ne s’ouvrirent pas, mais furent illuminées d’une faible lueur magique. Aussitôt l’arme extirpée du crâne, le corps de chaque garde tomba lourdement sur le sol, assommé, comme prévu.
Puis Yumi descendit la première en prenant soin de ne pas casser la lampe. Ulrich la suivit, tout heureux de ne plus être en hauteur.
La jeune fille faisait le guet pendant que le brun ténébreux ouvrait la porte. Soudain il poussa un léger cri de surprise. Yumi se retourna vivement et alluma la lampe. Là, elle ne put s’empêcher de pouffer de rire. Ulrich, n’ayant pas vu les marches d’un escalier descendant vers les cachots, avait glissé dessus et était tombé sur les fesses. La collégienne l’aida quand même à se relever. Ulrich lui rétorqua qu’il ne voyait rien. Puis, en y repensant... il se mit à rire lui aussi...
Quand une voix aigue demanda :
- Ulrich ! c’est toi ?
- Odd !? où es-tu ?
- Je suis dans la deuxième cellule à gauche, enfin je crois.
- Eva et Aelita sont avec toi ? demanda Yumi inquiète
- Oui on est avec lui, répondit Eva elle-même
Yumi éclaira le couloir poisseux et vit les mains de ses amis s’agiter pour les guider. Ulrich s’approcha du cachot et donna plusieurs coups d'épée sur la serrure qui ne céda pas. Yumi repéra un objet brillant dans le halo de la lampe dans les graviers. C’était une clé qu’elle récupéra aussitôt.
Le jeune homme qui s’acharnait sur cette maudite porte, à bout de force, fit une pause. Yumi s’avança devant lui et passa la clé dans la serrure qui n’avait pas faibli. La porte métallique s’ouvrit sans peine. Ulrich se laissa tomber sur le sol abattu et surpris.
- Tu ne m’avais pas dit que ton épée était magique ? demanda Yumi avec une pointe de sarcasme
- Elle n’agit qu’avec les êtres vivants, marmonna-t-il entre ses dents
- Oh ! c’est la clé que j’avais volée, elle a dû tomber quand ils m’ont enfermé, s’écria Eva
Yumi, heureuse de retrouver ses amis, les serra dans ses bras. Elle versa sa petite larme. Quant à Ulrich et Odd, ils se donnèrent chacun une petite tape dans le dos.
- Mais où est Jérémy ? s’inquiéta Aelita
- Il est resté avec Mélinda, expliqua Ulrich
- C’est qui ? demanda Odd
- Une sorcière qui nous a aidés, continua Yumi
- Une quoi ? s’écrièrent en chœur les trois camarades
- Une sorcière ! répétèrent les deux autres
- Ha ! ha ! ha ! vous nous faites marcher ! s’esclaffa le petit blond
- Chuuut ! intima Yumi, les gardes vont nous entendre
- C’est vrai ? c’est une sorcière ? reprit Eva à voix basse
- Oui ! se désespéra Ulrich en le répétant
Ils sortirent en faisant bien attention de n’attirer l’attention de personne.
- A la garde ! les prisonniers s’échappent ! hurla une voix féminine
Eva se retourna et vit Loria à son balcon.
- pensa-t-elle
Ils furent encerclés par une dizaine de gardes avant même qu’ils n’eurent le temps de grimper sur les toits. Durant un instant, personne ne bougea. Quand, soudain, dans un même élan, Yumi cassa la lampe sur le visage d’un garde qui tomba à la renverse, sonné pour le compte, et Ulrich sortit son épée magique, qui, associée à sa maîtrise du penchak-silat, lui permit d’assommer plus de cinq gardes en une seule attaque. Pendant ce temps, Aelita et Eva usèrent de quelques ruses afin d’en mettre trois hors combat, tandis que Odd en mis un à terre avec ses seuls pieds et poings.
Après une dizaine de minutes de combat, les cinq amis étaient essoufflés par cette lutte acharnée contre ces soldats bien entraînés. Le retour se déroula dans l’inquiétude de se faire capturer ainsi que dans la joie de s’être retrouvé.
Enfin ils aperçurent la petite maison située en plein cœur de la clairière éclairée par le clair de lune. Il devait être aux environs de 22h. Sans s’en rendre compte, ils avaient passé trois bonnes heures pour aller délivrer les trois prisonniers et revenir. Jérémy les vit arriver et se précipité hors de la chaumière. Aelita courut et lui sauta au cou. Elle se libéra bien vite, et ils rougirent tous les deux. Yumi fit les présentations. Mélinda parut sure d’elle :
- ce n’est pas tout, mais il faut invoquer vos pouvoirs, leur dit-elle calmement
- Nos pouvoirs !? s’écrièrent les trois évadés












Chapitre 5 : Invocation
Mélinda déposa des feuilles de laurier et deux pommes sur l’autel qui se trouvait derrière chez elle. C’était un gros cylindre de pierre surmonté d’un pic de chêne recouvert de foulards fins de divers couleurs. La jeune femme commença par couper chaque fruit en deux et y déposa une feuille de laurier au centre. Ensuite, elle disposa sa préparation en un cercle autour de l’autel magique.
- Pourquoi as-tu éparpillé des pommes ? demanda Yumi qui venait d’arriver
- C’est un moyen efficace pour repousser le mal et conserver les ondes bénéfiques à l’intérieur de cette circonférence, expliqua-t-elle
- ... avec des feuilles de laurier ?
- Oui, simple, mais sûr. Les autres arrivent ?
- Ils sont prêts et...je dois te prévenir que l’idée d’avoir de réels pouvoirs en secoue quelques uns
- Merci
A ces derniers mots tout le reste de la bande arriva. Odd et Aelita s’étaient lavés pour enlever la crasse de leurs vêtements, et Eva s’était confectionner une jupe légère avec sa robe médiévale qui l’encombrait de trop. Ulrich et Jérémy arrivèrent les derniers.
La sorcière leur expliqua l’utilisation de chaque objet : autel, pommes et laurier, fioles ... Une fois cela fait, elle leur demanda :
- Bien, dites-moi quand je peux commencer.
- Vas-y, affirma Jérémy, on est ... prêt.
Mélinda inspira profondément et se mit à psalmodier :
Oyez maintenant les paroles des sorcières
Les secrets sont cachés dans la nuit
Les dieux anciens sont invoqués ici
Afin que soit révélé l’art de la magie
En cette nuit et en cette heure
J’invoque le pouvoir supérieur (**)
Aux enfants égarés
Dont les pouvoir en sont oubliés
Réveillez-les
La Terre est en danger
Le vent se mit à souffler et à faire onduler doucement la robe de la sorcière. Elle répéta une seconde fois l’incantation. Le pic de chêne commença à briller. Les foulards s’envolèrent autour de lui sans pour autant s’en éloigner. Ils se mirent à tournoyer. Leur danse s’accéléra. Le pic s’illumina de plus en plus. Mélinda répéta une dernière fois la formule. Le vent se mit à balayer le sol. Les tissus ne formèrent plus qu’une tornade de couleurs. Le pic brilla, brilla plus encore. On aurait dit qu’il allait exploser. Tous fermèrent les yeux aveuglés par cette vive lumière. Mélinda en fit autant et fut encore plus étonner que les autres de cette réaction magique.
Quand soudain, cette lumière blanche étincelante s’étala, ravageant tout sur son passage. Un énorme bruit sourd se propagea dans l’air. On aurait pris ça pour de l’orage si l’on ne pouvait observer ce qui se déroulait dans cette clairière.
Brutalement, le silence se fit et les ténèbres enveloppèrent toute chose...

(**) Les 6 premières lignes sont extraites du livre des Ombres (N.E. Genge Editions Fleuve Noir), « le pouvoir des trois incantations », tiré de Charmed

Ils ouvrirent les yeux avec beaucoup de mal. Odd s’écria :
- Qui à éteint la lumière ? Est-ce que je suis aveugle ? Les amis où êtes-vous ?
- Ouvre les yeux imbéciles, lui répondit Ulrich
Odd fit ce qu’il dit. Il s’habitua lentement au peu de lumière que projetait la lune. Il vit ses amis plier en deux par le rire et Ulrich se tenait devant lui, l’air moqueur. Mélinda interrompit leur rire et leur désigna du doigt l’autel.
Six petites boules blanches lumineuses tournaient doucement autour du fameux pic de chêne. La bande de collégiens en resta ébahie. Petit à petit, chaque boule prit une nouvelle couleur. Ainsi, il y en avait une violette, une verte, une bleue, une rose, une rouge et une jaune.
La sorcière leur fit signe d’avancer. Ils s’exécutèrent bien qu’ils restèrent prudents. Dès qu’ils furent assez prêt, les sphères, attirées comme des aimants, se dirigèrent brusquement vers les 6 amis. Chacune semblait avoir son propriétaire. Effectivement elles correspondaient à leur couleur préférée :
• La violette, s'approcha d'Odd
• La verte, se dirigea vers Ulrich
• La bleue, fondit sur Jérémy
• La rose, se déplaca vers Aelita
• La rouge, était attirée par Yumi
• La jaune, se fixa devant l'air ahuri d'Eva
Les sphères s’enflèrent autour de leur visage. On eut l’impression qu’elles se dissolvaient par les pores de la peau. Après s’être infiltré dans leur corps un point très lumineux de couleur resta à la hauteur de leur cou et disparut brutalement. Les adolescents toussèrent un petit peu. Ils étaient choqués.
- Ne vous inquiétez pas, vous avez juste absorbé vos pouvoirs. Ça va passer ! les rassura Mélinda
- Mais on a quels pouvoirs ? demanda Ulrich
- Je ne sais pas, à vous de le découvrir, lui répondit-elle simplement
- On pourrait peut-être ouvrir la brèche temporelle, proposa Aelita.
- Oui, dépêchons-nous, on ne sait pas si Xana n’en a pas profité pour s’attaquer au monde ... de notre époque, rajouta Jérémy.

Il distribua à chacun de ses camarades un exemplaire de l’incantation. Les amis la lurent en même temps :
Un temps pour chaque chose
Et chaque chose à sa place
Replacez ce qui à été déplacé
A travers le temps et l’espace (**)
Pendant quelques secondes qui leurs parurent interminables, rien ne se passa ...
Soudain, des spectres lumineux émergèrent du néant.
Aelita sursauta à ces étranges apparitions. Très déconcertée, elle se colla instinctivement contre Jérémy. Ulrich, par réflexe dégaina son épée prête à toute éventualité. Eva et Odd se collèrent dos à dos et se mirent en position de combat. Le discret contact de chacun cacha quelque peu leur peur. Yumi plus sceptique qu’inquiète observa attentivement la scène. Mélinda malgré la longue habitude des réactions, parfois étonnantes, de sa magie, fut très étonnée du résultat de cette invocation. Mais elle ne savait pas que ce n’était qu’un début.
Les contours des silhouettes étaient méconnaissables. Ils se modelèrent peu à peu ...
(**) Extrait du livre des Ombres (N.E. Genge Editions Fleuve Noir), tiré de Charmed












Chapitre 6 : Dernier essai

Une lumière étincelante éclaira toute la clairière. Enfin des silhouettes humaines apparurent et laissèrent les adolescents ainsi que la jeune sorcière ébahis. Ils purent distinguer six personnes qui, d’après leur taille, devaient être des adultes. A la fin de l’apparition, il y avait un couple qui regardait les bras vides de la femme qui semblait avoir tenu un bébé. Un autre couple semblant se dire au revoir, et enfin un dernier couple : l’une chantant et l’autre devait jouer d’un instrument qui n’y était pas. Ils étaient comme figés. Puis, ils repartirent sur leurs actions quand ils remarquèrent qu’ils n’étaient pas dans leur environnement. Aelita, Jérémy, Ulrich, Yumi, Odd et Eva tombèrent sur l’herbe bouche bée. Il y avait devant eux leur sosie parfait.
Les jeunes adultes fraîchement apparues se posèrent moult questions. Une des jeunes femmes, qui avait les cheveux roses, prit la parole :
- Mais enfin où sommes-nous ? Jérémy, est-ce que je rêve c’est... c’est... c’est moi !
- Euh... où est passé le bébé ? donna pour seul réponse un des jeunes hommes
- Odd, Eva s’est bien vous ? Qu’est-ce que vous faites ici ? demanda une japonaise
- Chéri, ils ont raison qu’est ce que l’ont fait là ? interrogea la troisième femme
- Eh, où est passé ma guitare ?! s’écria un grand blond
Les six adolescents les regardaient sceptique. Ulrich rengaina son épée, Yumi se releva aidée de son bien-aimé. Eva et Odd s’époussetèrent. Jérémy regarda froidement l’adulte qui lui ressemblait comme deux gouttes d’eau et Aelita se releva tout doucement effrayé à la vue de sa copie. Mélinda dit honteuse :
- Oups. Je crois que l’on a un léger problème.
- Mélinda explique nous, déclara Jérémy (ado) qui avait peur que ce soit une ruse de XANA
- Euh, et bien...je crois que parmi vous... il devait y en avoir qui n’étaient pas... assez concentrés. Cela n’a pas ouvert de passage temporel vers le futur mais à fait venir votre futur, répondit-elle en regardant tour à tour les adultes qui était encore déstabilisés
- Si j’ai bien compris, on a été transportés contre notre gré vers notre fu... euh non, notre passé, essaya de comprendre le plus vieux des deux Ulrich
- Ce n’est pas un coup de XANA au moins ? s’inquiétèrent les deux Jérémy en même temps
- Attendez cinq secondes, si on n’a pas le droit de changer le passé... ça veut dire que l’on n’a pas le droit non plus de changer notre futur, tenta de raisonner la jeune Eva, alors comment on fait !
- La seule solution c’est de renvoyer tout le monde chez soit, assura la magicienne
- Oui, mais est-ce que ça marchera cette fois, insista la plus jeune des Aelita
- Ca devrait. Vu que vous avez vos doubles, vos pouvoirs se trouvent dans vos deux corps, l’incantation devrait mieux fonctionner, expliqua la seule qui n’avait pas de double
Plus tard, chacun se préparait, discutait. Les deux Eva blaguaient avec les deux Odd. Les jeunes Jérémy et Aelita posaient différentes questions au sujet de Xana, mais les adultes ne leur répondaient que vaguement pour ne pas créer un paradoxe temporel et interférer avec leur présent respectif.
Yumi et la jeune femme qui était son sosie préparaient, avec l’aide du grimoire ancestral, les potions qui devraient ôter les pouvoirs des collégiens une fois revenus dans leur monde.
Le plus jeune des Ulrich voulait connaître quelques réponses au sujet de Yumi, le plus vieux lui répondait seulement par oui ou par non. Pendant que tous s’affairaient, Mélinda se démenait tant bien que mal pour trouver la bonne formule pouvant les renvoyer chacun dans leur présent. Au bout de dix bonnes minutes, elle tenait enfin l’incantation qui lui semblait la meilleur. Quelques secondes après, Yumi et sa copie avait terminé de préparer les potions. Tout était fin prêt.
Ils ressortirent. La nuit avait refroidi la terre. Tous tremblaient un peu de froid. Les six adultes et les six collégiens se mirent en cercle. Ils déplièrent chacun leur petit bout de papier. Ils lurent à hautes voix :
Par l’éternité des enfants
Que le temps et l’espace
Remettent tout à sa place
A chacun son présent
Par les pouvoirs des vents
Que leurs traces s’effacent
Renvoyez-les dans leur présent
A travers le temps et l’espace

Une brise légère se leva et fit frémir les frondaisons. Le bruissement des feuilles se transforma en doux rire enfantins qui absorba le silence. Une tornade se leva et forma un tourbillon de flux magique. Tous se protégèrent les yeux du vent. Chacun fut enveloppé d’une bulle blanche. La lumière se concentra dans le corps de chaque individu. Elle en ressortit en une explosion. Mélinda se protégea avec son bras. Quand le silence retomba, tous les voyageurs du temps avaient disparus. L’épée d’Ulrich était tombée sur le l’herbe.
La jeune sorcière poussa un soupir, puis elle alla ramasser l’arme de son ancêtre. Elle se dirigea vers sa chaumière. Elle se retourna une dernière fois. Etait-elle nostalgique ? Avait-elle peur qu’ils ne soient pas arrivés à bon port ? Elle doutait mais avait confiance en ces jeunes adolescents pour savoir qu’ils sauraient se débrouiller en cas de besoin.
Un tourbillon de lumière inonda le labo de l’usine. Yumi s’en extirpa la première, puis arriva Odd qui s’étala à terre. Jérémy, Ulrich, Eva et Aelita tombèrent sur lui. La japonaise ria aux éclats. Cela était bon de se sentir chez soi. Ils avaient l’impression d’être parti plus d’un an. Il n’empêche que l’angoisse produit par Xana était toujours présente. Aussi, Jérémy se précipita à l’ordinateur pour vérifier qu’aucune attaque ne s’était manifestée en leur absence. Il s’apprêtait à entrer en connexion avec le monde virtuel, quand l’ordinateur s’alluma et afficha la carte virtuelle de Lyoko. Jérémy s’arrêta net et vit que ses mains dégageaient une faible lueur violette. Aelita ouvrit de grands yeux :
- Mais qu’est ce que c’est ? demanda-t-elle intriguée
- On dirait une espèce de quelque chose d’un truc, répondit Odd en essayant de toucher la matière, mais son doigt ne passait qu’à travers.
- Et si c’était tes pouvoirs, Jérémy, réfléchit Yumi
- Possible, après tout on n’a pas encore avalé la potion. Nos pouvoirs sont toujours présents, décréta Ulrich
- Alors, Jérémy, ton pouvoir ce serait la technologie, c’est bien ça ? tenta de comprendre Eva
- C’est... commença le petit prodige
- He Ho ! Jérémy, répond-nous, s’écria Odd
- C’est fantastique, c’est tout simplement...magique, continua-t-il, grâce à ce pouvoir je pourrais déjouer touts les plans de Xana, trouver le moyen de nous libérer de lui, je pourrais trouver tout ce que les plus grands chercheurs n’ont jamais trouvé ! C’est génial !
- Mais... et la potion, dit Aelita pour le moins déconcertée par l’attitude de Jérémy
- Je m’en moque, je ne l’avalerai jamais !
- Quoi ! crièrent ces cinq amis
- Bon, on verra ça plus tard, pendant les vacances, n’est-ce pas ? décréta Yumi
- Oui, allons rejoindre notre activité préférée... dormir. Demain c’est grasse mat, affirma Odd
Les six collégiens sortirent à l’extérieur, sous une belle lune du XXIème siècle. Tout était là, les usines, le pont métallique, les immeubles au loin, il ne manquait rien. Ils firent une pause, et prirent le temps de respirer une bouffée d’air. Bras dessus, bras dessous, ils partirent en direction du collège.
Arrivés au portail de l’école, Yumi se sépara de ses amis pour rentrer chez elle. Les cinq autres adolescents se racontaient leurs impressions vécues au cours du retour dans la passé. Puis, ils allèrent chacun dans leur chambre.
Le lendemain matin, Aelita rejoignit les garçons au banc fétiche de la bande. Elle entama la conversation :
- Salut, alors ça y est on est en vacances !
- Oui, depuis ce matin, lui répondit Ulrich
- Dis Aelita, où est Eva ? demanda Odd
- Elle arrive, elle finit de prendre sa douche.
- Pourquoi ? Elle te manque déjà ? se moqua Ulrich
- Ben, oui. Une nuit sans elle, c’est affreusement long.
- Mais au moins tu as de la chance. Je connais un garçon qui doit traverser plus d’un couloir pour voir sa bien-aimée, dit Aelita en regardant Ulrich du coin de l’œil
- De qui tu parle ? questionna Ulrich en faisant une mine innocente
Ils éclatèrent de rire sous le beau soleil d’été qui s’était levé.
- Sinon, où est Jérémy ? interrogea Aelita
- On est allé le chercher comme d’habitude pour prendre une douche, mais il n’était pas dans sa chambre, déclara Ulrich
- Et dire qu’il va rater le premier petit déjeuner des vacances, se plaignit Odd
- C’est vrai, quel sacrilège, s’esclaffa Ulrich
- N’empêche, que je m’inquiète pour lui. Il n’était pas normal hier, avoua la jeune fille
Pendant que les autres discutaient, Eva sortait de la douche :
- J’aurai bien aimé rester plus longtemps sous la douche, mais il n’y aura plus d’eau pour les filles. C’est tellement tentant.
A ces mots dits, une bulle s’extirpa de la main de la jeune collégienne. L’adolescente regarda le phénomène stupéfaite. Elle se demanda si ce n’était pas Xana qui envoyait un de ses spectres. La petite sphère entra comme par magie dans la pomme de la douche. Petit à petit quelques gouttes s’écoulèrent, puis une gerbe d’eau se déversa. La douche s’était rallumée toute seule ! Eva accourut :
- Mais arrête-toi ! Je t’avais éteinte il y a même pas deux secondes. Et si c’était mon pouvoir. Ce serait l’eau ! Je peux peut-être essayer d’arrêter l’écoulement, si c’est bien mon pouvoir.
Elle tendit les mains en direction du tuyau. Elle se concentra, ferma les yeux. La concentration fut si épuisante que des gouttes perlaient sur le front de la jeune fille. Elle murmura :
- Allez, arrête-toi.
L’eau, semblant l’écouter, arrêta de s’écouler. Eva ouvrit les yeux, sourit, puis tomba à genoux. Cet effort lui avait demandé une concentration plus grande qu’elle ne le pensait. Elle se releva et regarda ses mains. Elle se dit qu’avec ce pouvoir elle pourrait éteindre n’importe quel incendie, hydrater les déserts, en somme rendre plein d’habitants heureux ! Elle décida sur le champ de parler aux autres de sa découverte et de ses projets.
Eva descendit rapidement les marches de l’escalier au risque de se fouler la cheville. Puis accourut vers ses amis. Odd voulut lui donner son baiser, mais Eva passa devant lui sans même le regarder tellement elle était pressée. Elle raconta sans oublier aucun détail tout ce qui lui était arrivé sous la douche. Après avoir finis, les autres la regardaient non sans avoir peur qu’elle ait la même réaction que Jérémy, mais en étant aussi surpris qu’effrayé devant l’étonnant pouvoir que la jeune fille gardait en elle. Sissi pointa le bout de son nez à se moment précis :
- Mon Ulrich chéri ! Tu n’es pas avec ta japonaise ?
- Primo, je ne suis pas TON Ulrich et secundo, ce n’est pas ma japonaise, répondit-il d’un ton aigre
- Mais tu sais, tu perds ton temps avec celle-là. Je suis beaucoup plus belle qu’elle !
- Ah ouai ! Apparemment tu es aussi la plus bête...commença Odd
- Car ton cerveau est parti depuis longtemps, finit Eva
Tout le monde éclata de rire sauf Sissi qui partit bouillonnante de colère. Ils allèrent paisiblement prendre leur petit déjeuner dans la joie et la bonne humeur.
Yumi se dirigea vers la cuisine. Sa mère préparait le petit déjeuner et son père lisait tranquillement son journal. En clair, tout était on ne peut plus normal. La jeune collégienne prit rapidement une tartine de beurre et demanda à sa mère :
- M’man est-ce que je pourrais aller voir mes copains aujourd’hui ?
- Euh, je ne sais pas. C’est le début de vacances et nous pensions que...
- Nous irons à la mer donc tu ne peux pas partir, point, coupa son père sans quitter son journal des yeux
- S’il te plaît ! Juste ce matin, implora Yumi
- Aller, c’est d’accord, vas-y, répondit sa mère avant que son père n’ajoute un mot, mais ne soit pas en retard ce midi, cria-t-elle alors que Yumi était déjà partit en direction de l’entrée
- Oui, oui, affirma rapidement la japonaise
Plus tard, dans la rue, Yumi ruminait les mains dans les poches. Elle ne voulait pas quitter ses amis, même si c’était pour une semaine ou trois jours. Et si Xana attaquait, elle ne pourrait pas les aider. S’ils leur arrivaient quelque chose, elle ne se le pardonnerait jamais. En même temps, depuis combien de temps n’avait-elle pas profité des vacances pour se retrouver en famille ? Surement depuis 2 voir 3 ans. Mais l’aventure qu’elle avait vécu avec Ulrich, les avaient tellement rapproché. Elle rougit rien que d’y penser. Elle se souvint de la sensation qu’elle avait eut lorsqu’elle était près de lui, lors du combats contre les soldats. Il la protégeait grâce à son épée. Il avait fait plus attention à elle que sur Lyoko dans cette bataille. Elle resta plonger dans ses pensées tout le long du trajet. Soudain, elle se cogna contre quelqu’un :
- Oh, désolé... William, ah c’est toi.
- Dis-moi Yumi je ne t’ai pas vu au cours de Mme Hertz, où tu étais hier après-midi ?
- Euh, j’avais très mais alors très mal au ventre, mentit-elle avec le ton le plus naturelle qui soit
- Ah, bon.
Elle avait bien vu qu’il ne croyait pas vraiment à son excuse, mais apparemment cela lui avait suffit. Elle courut vers le dortoir des garçons. Là elle retrouva toute la bande sauf Jérémy :
- Salut, où est Jérémy ?
- On n’en sait rien, répondit Odd d’une voix triste
Yumi remarqua alors l’absence d’Eva.
- Et Eva ?
- On ne sait pas non plus. Elle nous a quittés après le petit déjeuner, expliqua Aelita
- D’abord, elle ne m’embrasse pas, et maintenant elle n’est pas là. Décidément les vacances commencent très mal, se plaignit le fantaisiste
- Il n’y a pas de bonne nouvelle ? demanda la jeune fille brune
- Si, enfin c’est une bonne et une mauvaise à la fois, affirma Ulrich
- Ah et c’est quoi ?
- Eva a découvert son pouvoir. Apparemment, il est plus intéressant que moi, dit Odd sur un ton morose
- Allons Odd faut pas désespérer, essaya Aelita
- Oui, elle prendra la potion. Puis, tu redeviendras sa priorité, tenta de consoler Yumi
- C’est justement ça le problème. Elle ne veut pas l’avaler, elle a eut la même réaction que Jérémy, avoua le samouraï
- Mais qu’est ce qu’ils ont tous les deux ? finit par dire Yumi

Plus loin, à l’usine, une silhouette entra dans le bâtiment. Elle se faufila discrètement dans le monte-charge et descendit à l’étage inférieur. Les portes s’ouvrirent laissant découvrir un labo secret. Un jeune garçon tapait furtivement sur le clavier de l’ordinateur. La silhouette s’avança. Tourna brusquement le dossier du fauteuil.
- Ah ! Eva c’est toi ! tu m’as fait une de ces peur ! s’exclama Jeremy
- Je suis désolé, mais je suis venu te voir pour t’annoncer une super nouvelle ; j’ai découvert quel est mon pouvoir, et j’ai décidé de faire comme toi : de ne pas boire la potion.
Eva raconta son aventure à son ami, en épargnant aucun détail et lui donnant les raisons de sa décision. Jeremy l’écoutait attentivement quand un « bip » résonna dans la pièce.
- C’est, Xana qui fait encore des siennes ? demanda Eva
- Non, je ne crois pas, du moins les « bips » précédents n’ont été suivi par aucune menace.
- Tu veux que j’aille sur Lyoko pour vérifier, proposa Eva
- Non, pas besoin
- Tu arrive à déjouer les plans de Xana depuis ton ordi ?
- En cinq secondes chrono ! se vanta Jeremy. Grace à mon pouvoir je peux même faire beaucoup plus ...
- murmura Eva pour elle-même
- Hé ! mais c’est chouette ça, lui répondit-elle... au fait, les autres s’inquiètent à ton sujet, surtout Aelita
- Je ne vois pas pourquoi ! Grace à moi, ils n’ont plus besoin de combattre sur Lyoko... Aaah, c’est cette histoire de potion.
- Dis, Jeremy... tu saurais me scannériser non pas sur Lyoko, mais dans un autre endroit sur Terre ?
- Pourquoi ?
- Bah ! je me disais qu’avec mon pouvoir de l’eau je pourrai aider l’humanité ! s’exalta-t-elle
- Bien sûr ! je peux créer un tunnel de données en quelques secondes !
- Et tu saurais prévoir des évènements futurs, tels que des incendies, des tsunamis, ou toute autre calamité impliquant de l’eau ?
- Bien sûr que oui ! s’exclama le petit génie. Je me suis dit que si nous avions conscience du passé, je peux très bien créer un programme informatique, capable de me faire prendre conscience de l’avenir.
- Génial, s’écria Eva
Jérémy se remit face à ses écrans et Eva le regarda pianoter tel un artiste connaissant sa partition par cœur.

Pendant ce temps, au collège, le lourd silence qui englobait la pièce devenait pesant presque insupportable. Yumi se leva de sa chaise d’un bond et se mit à tourner en rond comme si elle cherchait ce qu’elle pouvait dire. Aelita caressait Kiwi la tête baissée, la main lasse. Ulrich croisait les bras et commençait à en avoir par-dessus la tête de cette journée soi-disant de vacances. Odd, lui, n’avait vraiment pas la forme pas même son sourire habituelle s’affichait sur son visage. Yumi s’écria enfin :
- Bon ras-le-bol de cette histoire !! Voyons-voir, ils doivent être euh... à l’usine tiens.
- Oui, peut-être, dis Aelita d’une voix qui n’était pas très enjouée
- Mais oui, à l’usine pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ! Allez tout le monde en route, tenta Ulrich
- Allez-y vous deux, nous on n’est pas d’humeur, décréta Odd
- Mais Odd, Aelita ... commença le brun
- Non, ce n’est pas grave, nous on va y aller, d’accord ? demanda la jeune japonaise
- D’accord mais tachez de ne pas découvrir vos pouvoirs, on sait jamais si vous aviez une subite envie de sauver le monde, recommanda le jeune samouraï
- Ouai, ouai, dirent en chœur les deux amis

... à suivre...
fin du chapitre 6