Histoire : Bienvenue dans la nuit

Écrite par Pykar le 10 septembre 2006 (12325 mots)

Jeudi, 18:45
Le central de police. Surement un des endroits les mieux gardés de la ville. Le soir tombait sur le pays et les policiers de nuit s'apprêtaient à prendre le relais.
Dans un bureau, un policier était en train d'insérer un CD dans son ordinateur. Il semblait agir dans une sorte de transe lorsqu'il tapota quelques touches et manoeuvra la souris pour effectuer un transfert de données du disque a l'ordinateur. Quelques secondes plus tard, c'était terminé et le policier se leva et emporta son disque.
"Pascal, t'es encore ici?"
Le policier se retourna et vit alors un de ses collegues qui lui parlait. Il forca un sourire et dit:
"J'avais besoin de récupérer quelques trucs. Je vais y aller.
-OK, Bon week end a toi.
-Au revoir" dit le policier d'une voix monocorde en s'en allant, laissant le bureau désert.

Code Lyoko - Bienvenue dans la nuit

Vendredi, 15h30
Dans un autre quartier, l'approche du weekend se faisait aussi sentir. Dans un collège, précisément. Vendredi après midi, dernier jour des cours. Beaucoup d'étudiants se préparaient pour les vacances d'été qui approchaient.
On voyait les conséquences de la vague de chaleur de l'été sur les vêtements de certains, comme celle d'une jeune étudiante d'origine asiatique nommée Yumi qui avait troqué son habituel pull noir par un t shirt blanc. Elle sortait des cours et sa tête était pleine d'autres choses que celles qu'un professeur malhereux avait essayé de lui apprendre. Un sac a dos sur l'épaule, elle s'avanca sur un banc du parc sur lequel était assis un autre étudiant, brun avec un t shirt marron et qui avait laissé dans son placard sa veste, tout aussi las des cours et qui attendait les vacances avec impatience, tout en sachant qu'une fois en vacances, il attendrait la rentrée avec impatience. Les choses sont ainsi faites, pensa-t-il. Il s'apellait Ulrich. Il ne savait pas vraiment d'ou venait ce prénom.
Yumi alla s'asseoir à côté de lui au millieu d'une foule d'étudiants qui commentaient les derniers albums d'une quelconque chanteuse venue d'une quelconque série télé ou en train de pester contre les professeurs qui eux même pestaient contre les éleves. Parfois, le sentiment d'être hors de cette réalité envahissait les deux étudiants, peut être parce qu'eux dédiaient la moitié de leur temps à sauver le monde d'un super ordinateur doté d'une intelligence artificielle psychopate.
"Tu n'as jamais senti ca? demanda-t-il à Yumi qui s'était installée à côté de lui
-Parfois" répondit elle.
Ces deux étudiants ne sortaient pas ensemble, pas plus qu'ils s'étaient déclaré les sentiments qu'ils avaient l'un pour l'autre. Peut être par peur de ce qui arrivera la suite, une relation qui ne durera pas ou débouchera sur un mariage ennuyeux et un divorce.
La discussion continua jusqu'a la sonnerie de la cloche sur diverses choses, les cours, les amis, et d'autres choses encore. Puis, ils durent repartir chacun de leur côté.

Un seul des éleves réussit a échapper au cours de gymnastique: un jeune garcon blond, avec des lunettes, en train de tapoter sur son ordinateur. Il répondait au nom de Jérémie. Lui aussi avait des sentiments inexprimés, mais ceux ci ne concernaient pas pour le moment une humaine: Il s'agissait d'un programme informatique dôté d'une intelligence artificielle surdévellopée nommée Aelita. Ce programme possédait une forme humaine et le rêve de Jérémie était de pouvoir enfin le materialiser dans le monde réel, lui permettant ainsi de découvrir la vie, des personnes réelles, la pollution, la guerre dans le monde, les dirigeants corrompus, et les criminels en tout genre. Jérémie occultait cependant incompréhensiblement toujours ces dernières possibilités en travaillant.

Ce soir la, après les dernières heures de cours, Yumi rentra chez elle. Elle marchait simplement le long du trottoir tout en repensant a sa journée et a ses meilleurs moments. Puis aux journées précédentes et à leurs meilleurs moments. Elle finissait par ne plus voir la ou tout s'arrêterait. Pourtant elle le savait: Ca s'arrêterait quand Xana serait détruit et qu'Aelita serait en liberté. Mais cette finalité lui semblait maintenant presque inaccesible. Ses parents commencaient à la surveiller de près et les examens de fin d'année approchaient terriblement. Ses notes étaient au niveau donc elle n'aurait pas du s'inquiêter, se dit elle. Mais elle s'inquiêta quand même. La nature humaine. Elle pensait à tout ca lorsqu'elle franchit le seuil de sa maison. Il lui fallut une bonne minute pour s'extriper de ses pensées a propos des examens, et une autre minute pour remarquer que quelque chose n'allait pas du tout. Ses parents n'étaient pas la alors qu'ils devaient être rentrés depuis quelque temps. Elle ne s'en inquieterait pas plus si elle n'avait pas vu la valise de son père et le sac de sa mère à leur place habituelle, dans le couloir à chaussures. Ils n'y seraient pas s'ils n'étaient pas rentrés. La jeune japonaise commenca vraiment à s'affoler. Quelque chose de pas normal était vraiment arrivé. Elle fouilla la maison en quête d'un quelconque indice et finit par trouver l'ordinateur de son père encore allumé. Ce qu'elle y vit dépassa son imagination.

Le dortoir d'Ulrich était encore vide lorsqu'il arriva. Son camarade de chambre n'était pas encore arrivé. Il était surement encore en train de manger quelque chose à la cantine. Il sortit avec la vague idée de parler à Jérémie et de voir Aelita. Une fois arrivé dans la chambre, il vit que ce dernier continuait a tapoter sur son clavier pour chercher l'antivirus qui les sauvera et qui leur permettra de regagner une vie normale. La question était maintenant de savoir s'il en avait encore envie. Ils avaient réussi à combattre Xana dans toutes les situations, et c'était devenu leur vie à eux. Il ne savait pas ce qu'il se passerait quand tout sera terminé. Il en avait presque peur car il voyait déja se profiler le scenario le plus probable. Ils continueront à être amis pendant toutes leur scolarité, puis leurs chemins devront se séparer pour peut être ne jamais se revoir dans leur vie d'adultes. Penser à cette idée tout en pensant à Yumi lui était presque insupportable. Sans Xana, ils ne se seraient peut être jamais rencontrés. Alors, dans un futur proche, sans lui, ce sera sans doute pareil.
"T'as pas l'air dans ton assiette, fit remarquer Jérémie.
-Et c'est toi qui me dis ca... Avec tout le temps que tu passes sur cet ordinateur, tu vas finir plus blanc qu'un flacon de tippex."
Il finissait sa phrase alors qu'il entendit une sonnerie de téléphone. Le sien. Il décrocha.
"Allo?
-C'est moi."
Yumi!
"Que se passe-t-il?
-Des choses graves, dit elle avec une voix mi excitée, mi chargée de sanglots. Peux pas en dire plus. Enzo, Jacques et les dauphins. Tu comprendras, viens la bas."
Et elle raccrocha.
"Hé, attends une seconde!
-Que se passe-t-il?
-Yumi. Elle a dit qu'elle avait des problèmes. Tu peux trouver son portable? Je dois la rejoindre quelque part..."
Jérémie tapota sur quelques touches pour passer d'un programme à un autre.
"Erreur... Erreur... Erreur? J'arrive pas a trouver son portable. Soit elle l'a eteint, soit quelque chose lui est arrivée.
-Elle m'a parlé de deux hommes: Jacques et Enzo, et elle m'a aussi parlé de dauphins. Tu comprends ce que ca veut dire?
-Le Grand Bleu. Un film avec deux héros nommés Jacques et Enzo avec aussi des dauphins.
-Pourquoi elle me parle de ca?
-Attends... Je crois que..."
Jérémie lanca un programme de recherche et finit par trouver la clé de l'énigme.
"Le Grand Bleu. Une discotheque dans le centre ville. Pas tres loin d'ici.
-Elle voulait que je la rejoigne la bas?
-Surement. Fais attention en y allant. Et donne de tes nouvelles. Je vais chercher Odd."
Jérémie se leva et partit alors qu'Ulrich l'était déja.

Faire le mur ne posait pas plus de difficultés que ca. Il y était habitué. La bouche d'égout du parc qui menait à l'usine lui fournissait tout ce qui était nécessaire pour sortir du collège. Le plus problématique était de se repérer dans la cité quand la nuit tombait. Quelques voitures passaient par la et les lampadaires étaient allumés. Les lumières de la ville, la quasi solitude de la nuit et la douceur de l'air d'été aurait pu paraître romantique. Cela ne le lui parut pas. Après quelques minutes d'errance solitaire dans la ville, il finit par trouver la discotheque ou il entra. Le bruit fort ne le frappa pas vraiment, il avait connu pire. La discotheque était plongé dans une douce lumière bleue. Les rayons lasers et autres gadgets habituels étaient eux aussi de la partie. Une centaine de gens étaient sur la piste de danse. A première vue, le jeune homme ne trouva pas Yumi parmi les danseurs. Soudain, il la vit à une table éloignée, un Angel Special a la main. Il descendit la rejoindre, en passant entre les divers danseurs et les consommateurs de diverses boissons ou plats a emporter. Quand elle le vit, elle le regarda avec une expression d'anxiété extrême mélangée a un grand soulagement de le voir arriver.
"Yumi, que se passe-t-il?
-Ulrich, c'est affreux, mes parents... mes parents ont été...
-Attends, tu ne vas quand même pas me dire... commenca Ulrich en prévoyant le pire.
-Non, ils sont encore en vie, mais..."
Au bord des larmes, elle tendit un papier qui sortait tout droit de l'imprimante qui se trouvait chez elle.
"Vous voulez boire quelque chose? demanda un serveur.
-Un Mountain Dew, s'il vous plait. fit Ulrich en donnant deux euros au serveur.
-Naturel ou cerise?
-Naturel." termina Ulrich avec une voix qu'il tenta de garder normale après avoir lu le papier.
Il s'agissait d'un mandat d'arrêt international avec pour objet la famille Ishiyama et ses représentants, accusés de trafic de stupéfiants dix ans auparavant.
"C'est pas possible...
-Je sais, fit Yumi. Mais c'est serieux... Mes parents... Qu'est ce qu'ils ont pu faire?
-Ils sont ou?
-Je suppose qu'ils sont en garde a vue mais... je suis concernée aussi par ce mandat d'arrêt... Ils me recherchent pour témoigner, et je peux pas témoigner contre eux... C'est pas possible...
-Yumi, s'il te plait, calme toi! On va trouver une solution avec Jérémie et les autres..."
Yumi se calma un peu et prit une gorgée de son Angel Spécial alors qu'Ulrich recevait son Mountain Dew du serveur.
"Première chose: On te ramène au collège. Deuxième chose: On tire au clair cette affaire.
-Y'a pas d'affaire, c'est impossible que mes parents aient pu faire une chose pareille, c'est immonde, c'est... Je sais pas!
-Ecoute, dans tous les cas, faut découvrir ce que tout ca signifie..."
Yumi tourna son regard vers la piste de danse baignée de la lueur bleu clair qui envahissait la salle. Ulrich prit une gorgée de sa boisson tout en sortant son téléphone portable pour apeller Jérémie.
"Allo? fit le jeune homme au bout du fil d'une voix anxieuse.
-Jérémie? C'est Ulrich. J'ai retrouvé Yumi. Est ce que tu..."
Ici, Ulrich baissa la voix.
"Est ce que tu peux vérifier les fichiers de police? J'ai besoin d'infos sur un mandat d'arrêt international concernant la famille de Yumi. Je t'expliquerai."
Et il raccrocha. Les deux adolescents perdus buvaient le reste de leur boissons et finalement Ulrich s'apprêta à partir.
"On rentre, tu viens?"
Yumi demanda brusquement:
"On danse?"
Ulrich s'arreta net.
"Tant qu'on est la... J'ai beaucoup stressé en t'attendant, tu sais... Et puis je sens qu'on aura plus vraiment l'occasion de s'amuser avant longtemps."
Ulrich avait la même impression. Finalement, il prit Yumi par la main alors qu'un morceau Latino commencait à passer sur la chaine.
Les deux adolescents se lancèrent alors dans la danse pendant le morceau. Tous deux s'amusèrent beaucoup, ils ne savaient pas comment danser et leur chorégraphie tenait plus de l'improvisation que d'autre chose au millieu des autres danseurs. Ce qui ne les empêcha pas de continuer, en se laissant porter par l'autre et par l'ambiance. A la fin du morceau, ils s'écartèrent de la piste, et, en repensant à leur danse, ils éclatèrent de rire. Le premier depuis longtemps pour Yumi.
"On recommencera un de ces jours?
-Il faudra."
Et enfin, ils montèrent l'escalier vers la sortie.

La nuit était tombée sur la ville. La douce fraicheur de la nuit changeait agréablement de l'air sec de la journée. Les lumières de la ville étaient toutes allumées, et les rues presque vides de circulation donnait une impression de solitude presque féérique entre les deux adolescents. Mais aucun d'eux n'avait le coeur à penser à leurs sentiments personnels.
Un bruit de crissements de pneus attira leur attention et Ulrich vit avec horreur une voiture de police s'arrêter a côté d'eux. Un policier ouvrit la vitre.
"Mademoiselle Ishiyama? Police. Veuillez monter dans la voiture, s'il vous plait."
L'air du policier indiquait clairement qu'il considérait la jeune fille plus comme une criminelle qu'un témoin dans une affaire. Quelque chose n'allait pas du tout.
Yumi était paralysée par la tournure que prenait les évenements. Plus rien n'allait. D'abord ses parents, puis maintenant elle... Elle ne pouvait supporter cette idée. Et pourtant c'était trop tard.
Ulrich avisa une ruelle à quelques mètres. Toute la question était maintenant: Allait-il le faire? Cette affaire le dépassait. Les risques a faire ce qu'il projetait étaient énormes. Et pourtant, il savait qu'il ne pourrait jamais laisser tomber Yumi. Jamais tant qu'il pourrait y faire quelque chose.
Alors, en complète conaissance de son acte, il prit la main de Yumi et l'entraina dans la ruelle sous les cris du policier.
En quelques secondes, tous deux venaient de passer officielement de l'autre côté de la loi. Des fugitifs.

Ils entendirent une portière qui claque, et des cris. Les policiers les suivaient. Mais le temps passé à fréquenter les rues de la ville pour contrer les attaques de Xana donnait un avantage aux fugitifs. Ils reussirent à se faufiler dans les ruelles et presque à semer les policiers mais ces dernièrs n'avaient aucunement l'intention de les lacher. Bientôt, la fatigue commenca à gagner Ulrich qui se dit que s'il ne trouvait pas une idée, ils pouvaient dire adieu à leurs places dans la société.
Les policiers, eux, plus habitués à certains efforts physiques, étaient sur le point de les rattraper. Ils se rapprochaient de plus en plus des deux fugitifs. Ils les virent tourner dans une nouvelle ruelle pour tenter de les perdre. Les policiers atteignirent la ruelle eux aussi et pivotèrent. dans la direction qu'ils avaient pris.
Et ils constatèrent qu'ils avaient disparu. Purement et simplement. Plus aucune trace d'eux. Les deux policiers essayerent de fouiller le fond de la ruelle, les intersections, mais ils ne les virent pas. Ils allaient continuer leurs recherches plus loin quand ils recurent un appel radio qui leur ordonnait de se rendre dans une bojouterie dévalisée, plus loin. Ils partirent.
Ulrich les entendit partir avec un léger soulagement. Il s'était caché dans l'un des immeubles abandonnés adjacents qui était transformé en squat local par quelques personnes sans foyer. Ces mêmes personnes étaient trop occupés pour les remarquer.
Yumi était épuisée. Les émotions, la course, et la fatigue l'avaient plongée dans une sorte de demi sommeil dont elle n'essayait même pas d'émerger. Elle voulait rassembler en elle ce qui lui restait comme énergie pour la longue nuit qui peut être ne faisait que commencer.

Jérémie était sur son PC en train d'essayer de récupérer les documents qu'Ulrich avait demandé. Malhereusement, il s'apercut que ceux ci n'étaient pas dans les fichiers de la Police sur Internet, mais dans un Intranet fermé. Tous les ordinateurs qui consultaient des documents de cet intranet avaient pour ordres de le détruire ensuite pour éviter le plus de fuites possibles. Odd était à côté en train de nourrir son chien nommé Kiwi. Il commencait a se demander ou était passé Ulrich. Soudain, son téléphone portable sonna.
"Allo?
-C'est moi... Jérémie est ici?
-Ouais.
-Dis lui d'installer une ligne sécurisée. Je rapelle dans une minute sur son ordi."
Il raccrocha.
Il ne fallut pas plus de quarante trois secondes pour que Jérémie installe sur la ligne qui reliait son ordinateur au réseau téléphonique un algorithme de cryptage. Dix sept secondes plus tard, Ulrich apella. Il identifia son numéro et envoya un signal au téléphone d'Ulrich pour qu'il puissent parler. Sans ce signal, un éventuel auditeur n'entendrait qu'un brouillage mêlé de notes incohérentes.
"Tu peux m'entendre? demanda Jérémie.
-Ouais, c'est bon
-Alors qu'est ce que tu as trouvé? Qu'est ce qui s'est passé?" demanda Odd, impatient.
Ulrich raconta tout aux deux autres qui restèrent ébahis devant cette histoire.
"Bon, on va essayer de trouver toutes les infos à ce sujet. dit Jérémie. Déja, voila un truc qui est sur: La police ne cherchait pas Yumi pour témoigner à quoi que ce soit. Elle aussi à quelque chose contre elle. J'ai pas réussi a voir quoi.
-Mais enfin, qu'est ce qui se passe? se demanda Odd.
-Ca j'en sais rien. fit Ulrich.
-Yumi est la? Je l'ai pas entendue.
-Je suis la, fit la voix faible de Yumi, toujours en train de récupérer.
-Bon, on va essayer de venir vous chercher pour vous ramener au collège. Odd devrait pouvoir venir et...
-Hors de question. Les policiers sont après nous, et ils finiront par revenir et passer la ville au peigne fin, y compris le collège. Surtout le collège. Même ici, ce n'est qu'une question de temps avant qu'ils ne viennent. Et dans tous les cas, on sera surement bientôt dans le journal officiel de la ville.
-On pourrait vous sortir d'affaire si seulement Xana avait attaqué, on pourrait faire un retour vers le passé. Mais tant qu'il n'attaque pas, on peut rien faire de conséquent pour le moment. fit Odd
-Alors vous décidez quoi? demanda Jérémie.
-Dans notre situation, je sens qu'il y a qu'une chose a faire."
Ulrich redoutait cette éventualité, mais ils n'avaient plus le choix.
"On part. On peut pas rester dans cette ville. On s'en va. On doit attendre que les choses s'arrangent. On ne peut que compter sur vous.
-Mais...
-Bonne chance a vous... Et au revoir."
Il raccrocha. Il se dirigea vers la sortie, tout en gardant la main de Yumi dans la sienne. En passant, il jeta le portable dans une poubelle non loin d'ici. Rien qui ne puisse le tracer.
Et tous deux partirent dans la nuit.

Samedi, 09h00
Le week-end, les jeunes du collège avaient quartier libre pendant la journée. Quelques activités sportives rythmaient la journée, la cantine était ouverte...
Jim, le professeur de sport et surveillant général surveillait la grille d'entrée au collège pour noter les allées et venues. Les parents venaient chercher leurs enfant, certains des collegiens partaient rejoindre seuls leur famille en ville, d'autres allaient au cinéma, faire un tour... C'est lui qui surveillait et c'est lui qui vit le premier la BMW noire se garer sur le parking. Ses occupants en sortirent.
Le conducteur et le passager arrière avaient tous les deux le bandeau "Police" sur le bras. L'un(le conducteur) était vêtu d'un manteau, d'un t shirt et d'un jean, l'autre d'un shirt a manches longues et d'un bas de jogging. Le dernier passager, assis sur le siège à l'avant, avait une veste, un t shirt, un jean, des lunettes de soleil, les cheveux tirés en arrière, un bouc avec moustaches naissant. Ce fut lui qui s'avanca en premier. Il tendit son badge au surveillant qui lut que l'homme appartenait lui aussi à la Police Nationale, qu'il se nommait Anthony Farrail et qu'il avait le grade d'inspecteur.
"Bonjour messieurs, fit Jim, que voulez vous?
-Nous venons voir Monsieur Delmas, le proviseur de cet établissement" déclara Farrail.

Le proviseur était assis devant son bureau, et ne s'attendait pas a recevoir une visite qu'il aurait bien refusée pour s'occuper de son problème: Jim avait reporté qu'un éleve manquait à l'appel. Ce fut au proviseur de le chercher car Jim devait s'occuper des éleves qui sortaient. Mais les trois hommes entrèrent directement après avoir frappé et entendu "Entrez". Celui qui menait la marche se présenta:
"Je suis l'inspecteur Anthony Farrail, voici mes adjoints, les lieutenants Hanna(il désigna l'homme au manteau) et Lopez(il montra l'homme avec le bas de jogging).
-Enchanté. déclara Delmas. Asseyez vous.
-Merci.
-Puis-je vous demander pourquoi cette visite? continua le proviseur après que tous furent assis.
-A propos de deux étudiants de votre école: Ulrich Stern et Yumi Ishiyama. Que savez vous à leur sujet?
-J'ai jsutement eu un rapport ce matin. Ulrich Stern aurait disparu ce matin. Il est interne ici, vous comprenez?
-Je peux même vous dire qu'il à disparu hier avec Yumi Ishiyama. Tous les deux se sont enfuis.
-Ils ont fugué?
-Deux agents avaient pour ordre d'interpeller mademoiselle Ishiyama, mais elle a fui avec lui. Hier, vers 20 heures.
-20 heures? Mais nos étudiants n'ont pas le droit de sortir la nuit après...
-Il a fait le mur, ca pose pas de problème, ca. Mais vous avez toujours pas répondu à ma première question. Que savez vous sur eux?"
Le proviseur avait d'abord envie de demander la raison pour laquelle Yumi Ishiyama devait être interpellée mais se retint.
"Yumi est en troisième. Une éleve assez brillante sans être la meilleure. Ulrich est en quatrième. Lui est plutôt moyen dans ses notes, mais il peut très bien passer.
-Jamais d'activités louches?
-Jim les suspecte toujours d'organiser des trucs louches, eux et leur bande d'amis, mais on n'a jamais rien trouvé contre eux.
-Qui sont leur "Bande d'amis"?
-Eux et deux autres garcons de quatrième: Jérémie Belpois, et Odd Della Robia. On les voit beaucoup ensemble qui se réunissent dans leur chambre.
-Et eux?
-Jérémie est un éleve extrèmement brillant dans les matières scientifiques. Odd est extrèmement moyen mais réussit a se garder tout juste au niveau en se rattrapant sur certaines matières.
-J'aimerais leur parler. Ca pourrait nous aider à les retrouver.
-Je vais vous guider à leur chambre. Suivez moi je vous prie.
-Ce n'est pas la peine. Donnez nous simplement les numéros."
Après avoir obtenu les renseignements qu'ils désiraient, les trois hommes partirent. Sur le chemin, le lieutenant Hanna demanda:
"Alors, t'en penses quoi de cette affaire?
-C'est simple, exposa Farrail: Après notre capture d'hier, la gamine a pris peur, elle a du croire que c'était pour elle qu'on était venus, elle a voulu se tirer, et cet Ulrich l'a aidée parce qu'il l'aime ou quelque chose du genre.
-Si c'est que ca, ce sera vite résolu, conclut le lieutenant Lopez.
-Mouais... si tu le dis.
-Bon, qu'est ce qui te tracasse encore? demanda Hanna
-Je sais pas. Ca m'arrive souvent. Y'a un détail que j'ai du noter dans ma mémoire qui me parait bizarre mais j'arrive pas à mettre le doigt dessus.
-A propos des ados dans la nature?
-A propos de l'affaire en général. Je sais pas, je sens qu'il y a quelque chose qui va pas, je sais pas pourquoi...
-J'ai pourtant l'impression que tout va, moi. fit Lopez. Le plus "dur" sera de les retrouver, mais ca, ca peut aller. Ce sont juste deux ados, ils vont pas nous échapper longtemps, si?
-Je te dis que c'est pas ca qui me tracasse.
-On verra ca plus tard, intervint Hanna. On arrive devant la chambre des amis de nos recherchés."

"Ca ne vous a pas surpris que votre camarade de chambre se soit enfui du collège?
-Il ne m'a pas dit qu'il s'enfuyait. Il m'a simplement dit... En fait il m'a rien dit du tout, dit Odd. Je croyais qu'il allait juste faire un tour dehors et qu'il reviendrait la nuit.
-Et puis il a une vie privée, continua Jérémie. On va pas fouiller dans ses affaires pour savoir ce qu'il fait.
-Et a propos de cette Yumi?
-Quoi, a son propos?
-Etiez vous au courant qu'elle avait volé des autos radios de voiture?
-Non, elle... Quoi? Comment ca des autos radios... commenca Odd
-Vous avez très bien compris, coupa Hanna.
-Non, la, il doit y avoir erreur, dit Jérémie, Yumi est pas le genre à...
-Allez, vous devriez savoir, fit Lopez. On s'ennuie quand on est collegien, ou on cherche à se prouver quelque chose. Ou on a besoin d'action, de faire un peu n'importe quoi. Alors les activités de ce genre, ca tente. Ca a un sacré gout d'être hors la loi, surtout comme on le montre dans plusieurs de ces films américains. Alors on essaie. Malhereusement, on découvre vite que ca a rien a voir avec la réalité. On finit souvent par le découvrir dans une cellule de garde a vue."
Jérémie et Odd étaient parfaitement placés pour savoir que Yumi pouvait manquer de tout sauf d'action. Mais ce n'était pas du tout le moment de parler de Xana.
Et a propos de Xana...
Une idée frappa soudain Jérémie. C'était complètement dingue, mais après tout pourquoi pas...
"Une de ses victimes l'aurait reconnue et aurait porté plainte, continua Lopez. Deux agents l'ont reconnue dans la rue et essayerent de l'interpeller mais elle s'est enfuie. Dans tous les cas, elle a fait d'énormes bêtises. Ulrich aussi, en l'aidant. Il ne sait peut être même pas pourquoi elle est poursuivie. Et vous pouvez nous aider a faire en sorte qu'ils ne fassent pas d'autres bêtises.
-On vous jure, monsieur, on n'était pas au courant! dit Odd.
-Est ce qu'ils vous ont contacté après ou juste avant leur fuite? Par téléphone?
-Non. T'as eu des appels, toi? demanda Odd à Jérémie
-Non.
-J'espère que vous dites la vérité. Donnez moi vos numéros de portables, s'il vous plait. Il faut qu'on vérifie."
Jérémie et Odd n'avaient pas le choix: Ils durent le donner.
"Tres bien. Autre chose: Si l'un d'eux essaie de vous recontacter, apellez nous. Et rapellez vous: On essaie de les empecher de faire des choses plus graves.
-On s'en rapellera."
Les trois policiers partirent. Dans le couloir, Hanna dit:
"Ils cachent quelque chose, c'est sur.
-En tout cas, ils le cachent bien. On va vérifier leurs appels en premier lieu. Et on surveillera leur lignes après avoir vérifié qu'ils nous ont bien donné leur numéros."
Ils ne savaient pas que Jérémie avait déja éffacé le journal de communications de leur deux téléphones ainsi que sur la banque de données de leur opérateur téléphonique.
"Si Ulrich cherche à nous recontacter, ce sera sur mon ordinateur, j'en suis sûr. Et ils pourront pas tracer cette communication la, dit le jeune génie de l'informatique.
-Ouais, mais en attendant, faut trouver un moyen de les aider!
-On peut pas pour le moment. Mais je crois que je commence à comprendre d'ou tout part."

En sortant du collège, l'inspecteur Farrail recut un appel.
"Allo? Oui?...............................D'accord."
Et il raccrocha.
"Une employée de la gare a vu nos clients acheter des tickets avec un distributeur automatique, hier dans la nuit.
-Ils ont filé?
-Ils ont du prendre les trains régionaux, dit Hanna. Et c'est pas bon pour nous. Il y a deux lignes qui passent par cette ville. Et ils ont aussi pu changer en chemin...
-Je crois pas qu'ils soient allés trop loin. Les policies qui les poursuivaient hier étaient prêts à les avoir à l'usure. Ils étaient complètement fatigués. Ils ont du forcément trouver un lieu ou se reposer. Le problème est de savoir ou."

Yumi était dans une petite île, perdue quelque part dans l'océan avec un hôtel quatre étoiles. Le repos, les vacances, et surtout, Ulrich qui arrivait en avion peu après. Tous deux s'amusaient comme des fous, nagaient, se reposaient, et...
Soudain, elle fut noyée dans un grand brouillard et elle put enfin ouvrir les yeux. Elle était allongée sur un lit. Elle portait toujours ses vêtements de la veille. Et elle était dans une chambre.
Comment?
Ou?
Que faisait elle ici?
Que se passait-il?
Pourquoi n'était elle pas au collège?
Puis, peu a peu, les détails de la journée précédente lui revinrent en mémoire. La fuite, la découverte, les émotions... Son corps était lourd et ses sens étaient comme décconectés d'elle-même. Elle émit un soupir. Soudain, une exclamation, près d'elle.
Ulrich.
"Ulrich? C'est toi? marmonna-t-elle
-Yumi? T'es réveillée? Je suis rassurée, tu dormais très profondément, je commencais à me demander si tu te réveillerais un jour."
Peu à peu, Yumi retrouva l'usage de ses sens. Et elle s'apercut que le repos l'avait remise en forme. Toutes ses forces semblaient lui revenir peu à peu. Elle retrouva son énergie et son courage.
"J'aurais aimé que hier ne soit qu'un cauchemar. C'en est un, mais réel. Dis moi, on est ou?
-Tu te rapelles plus d'hier? Normal, tu devais être épuisée. On est arrivés au terminus du train régional, et on a erré en ville. J'ai fini par devoir te porter."
Yumi s'imagina un instant en train d'être portée par Ulrich.
"J'ai fini par trouver cette maison. Les propriétaires sont en vacances depuis hier soir. Ils avaient marqué sur leur boite aux lettres de rediriger leur courrier vers une amie. Une clé de rechange était planquée sous un pot de fleurs."
Yumi avait maintenant récupéré toutes ses forces. Elle se leva en impressionant du même coup Ulrich qui ne s'attendait pas à la voir se relever tout de suite.
"Quelle heure est il?
-15 heures."
Yumi s'immobilisa.
"Mais on est arrivés à...
-Trois heures du mat. T'as dormi douze heures d'affilée. Tiens."
Il lui tendit des fruits et une bouteille d'eau.
"Tu devrais manger. On repart ce soir.
-Ou tu as trouvé ca?
-Dans le frigo" répondit Ulrich avec un sourire.
Yumi commenca à manger en esperant qu'ils n'auraient pas à le regretter.
"Ulrich?
-Oui?
-Pourquoi t'es parti avec moi?"
Silence. Puis, finalement...
"Tu aurais voulu être toute seule?"
Silence. Mais le regard de Yumi signifiait "bien sur que non". Mais...
"Tu viens peut être de ruiner ta vie en faisant ca..."
Silence. Ulrich aurait pu répliquer que sa vie ne comptait pas tant qu'il était avec elle, mais il savait que ce n'était pas une bonne réponse.
"C'est trop tard pour regretter, maintenant. Je suis la. Et je resterai la."
Silence. Yumi eut un sourire. Elle avait deviné la réponse précédente. Mais elle ne se fichait pas de sa vie.
Le silence dura, les laissant tous deux seuls dans l'univers de cette chambre.
"Merci" murmura Yumi.
La derniere chose qu'elle voulait faire était briser ce silence presque magique.

Pendant ce temps, au quartier général de la police, Farrail étudiait tous les dossiers qu'il avait recu. Il avait enfin mis le doigt sur le problème qu'il avait senti. L'affaire avait cessé de lui paraître claire.
"Alors, demanda Hanna, tu trouves quelque chose parmi les dossiers? Des trucs intéressants?
-Ouais, ca colle pas.
-Quoi encore?"
Hanna s'approcha de l'ordinateur de Farrail en retenant un soupir.
"Qu'est ce qui ne colle pas?
-Le mandat d'arrêt nous donne le détail de l'affaire qui venait d'être découverte, c'est ca?
-Ouais, affaire que les autorités japonaises ont pu reporter.
-Ils disent que l'affaire remonte à dix ans. A ton avis, ce signfie quoi?"
Le lieutenant prit un air presque surpris par la question.
"Eh bien, cela signifie que l'affaire à commencé il y a une dizaine d'années, d'après les données qui nous ont été données.
-J'ai rencontré hier Mr et Mme Ishiyama en route pour leur garde à vue. Leur principales questions concernaient la sécurité de leur fille alors qu'ils clamaient en même temps leur innocence. Ils sont de vrais parents, pensant bien à leur fille. Comme tous les gens qui ont un enfant: Il passe en priorité.
-Ou veux tu en venir? demanda Hanna qui se sentait perdu.
-Au fait que Yumi Ishiyama est née il y a quatorze ans. Et tu vois, toi, leur parents commencer à trafiquer avec de la drogue alors qu'ils s'occupent d'un enfant de quatre ans? En dix ans de PJ ce serait la première fois que je vois ca. Les trafiquants qui sont aussi des personnes normales ont tendance à se repentir des qu'ils doivent s'occuper d'un enfant, d'une famille.
-Ils étaient peut être à court de liquidités, besoin d'argent...
-Je crois pas, le père a fait des études à la prestigieuse université de Tokyo et avait un excellent emploi. Voila, c'est ca qui colle pas.
-OK, je suis ta logique. Mais pourtant les faits sont la. On a mis un mandat d'arrêt, il a été officialisé...
-T'as toujours certains de tes outils dans ton ordi?
-Ouais, pourq...Attends, tu vas pas me demander de...
-Eh si. Trouve moi tout ce que tu peux sur ce mandat d'arrêt.
-Attends, je risque ma place pour de simples soupcons de ta part?
-Disons que je m'en voudrais à mort d'avoir participé à l'enfermement de quelqu'un d'innocent. Si t'es découvert, je me porte garant."
Hanna soupira une nouvelle fois.
"T'auras intêret. Je m'y mets demain, première heure. T'as de la chance que je sois sympa."
Farrail émit un petit rire. Il en avait vraiment de la chance, effectivement. Mais il esperait que son jugement était bon.

Quatre heures plus tard, la nuit était tombée. Il était temps de déménager. Yumi et Ulrich avaient trouvé d'autres vêtements dans la maison: Un ensemble jean/veste en jean sombre pour Yumi et un t-shirt bleu foncé pour Ulrich qui garda les mêmes autres mêmes vêtements.
Ulrich sortit de la maison qu'il ferma à clef. Il avait emporté de l'argent, de la nourriture, et avait des tickets supplémentaires.
Les deux adolescents plongèrent alors de nouveau dans la nuit.
"Ou va-t-on?
-Au trains. On va dans une autre ville que je connais, cette fois ci.
-Tu connais des gens?
-Je connais l'endroit. Un ami de mon père habite la bas. Ils devraient eux aussi être partis en vacances."
Quelques minutes plus tard, ils étaient dans le train. Les gens ne les regardaient pas particulièrement. Ceux qui revenaient du travail et les autres qui ne faisaient que passer ne remarquaient jamais ceux qui étaient assis en face d'eux. Yumi et Ulrich faisaient attention si on les regardait trop, mais les gens, trop occupés, ne les reconnurent pas.
Ils descendirent à l'arrêt qu'Ulrich indiqua. Ils explorèrent la ville pendant un moment. Les lumières étaient en majorité éteintes, sauf les lampadaires...
Un peu plus tard, ils arrivèrent à la maison qu'Ulrich cherchait. Le portail ne s'était ouvert que parce qu'Ulrich conaissait le code. La porte était fermée à clé, et cette fois-ci, pas de clé cachée quelque part. Dans le jardin, un hamac, des jouets pour enfants près d'une mini bassine transformée en bac à sable, une réserve de bois pour l'hiver...
"Attends, fit Yumi.Y'a-t-il un garage?"
-Oui, il leur sert de cave pour stocker des objets assez anciens.
-Ou se trouve-t-il?
-Par la"
Ulrich mena Yumi vers le garage. Cette dernière arriva devant et chercha quelque chose qui pourrait faire un levier, une fois glissé sous la porte.
"Le hamac" fit Ulrich en comprenant.
Yumi le regarda partir alors qu'il foncait vers le hamac. C'était un hamac en kit et il put démonter l'une des barres qui le constituait.
"Gaffe!" murmura Yumi en foncant vers lui.
Un voisin était sur le point de fermer ses volets. Il avait une vue parfaite sur le jardin. Ulrich et Yumi se plaquèrent derrière un muret derrière le grillage.
Un temps, puis finalement, le voisin avait fini. Ulrich retourna vers le garage, suivi de Yumi. Il put commencer à soulever la porte juste assez pour faire passer la barre de métal.
"Manque quelque chose pour faire levier..."
Ulrich repartit vers le jardin, prit un rondin de bois dans la réserve de bois et le cala sous la barre métallique pour bien faire le levier. Yumi prit la barre par un bout.
"Faut que tu m'aides pour retenir la porte, sinon ca va faire trop de bruit."
Ulrich acquiesca, et fit l'effort de retenir la porte. Yumi appuya un coup sec. La porte s'ouvrit petit à petit. En réalité, la porte du garage n'était pas fermée à clé mais comme on ne pouvait l'ouvrir que de l'interieur ou avec une télécommande, ca ne posait généralement pas de problèmes.
Ulrich tint la porte ouverte, juste assez pour que Yumi puisse passer en emportant les instruments qu'ils avaient utilisés. Puis, lui aussi passa et poussa la porte vers le bas doucement pour la fermer sans faire trop de bruits. Yumi se dirigea vers un interrupteur pour allumer la lumière mais Ulrich l'en empêcha.
"Pas de lumières. On se ferait repérer
-J'en ai assez de jouer les créatures de la nuit."
Ulrich lui lanca un regard qu'elle parvint juste à distinguer comme disant "On a pas le choix, désolé" et elle vit que lui aussi n'aimait pas trop cette ambiance.
"On va monter dans les chambres. Suis moi."


Les deux montèrent sans bruit les escaliers qui menaient dans la maison puis dans les chambres.
"Demain, on va tenter de voir comment les choses auront évolué. On pourra soit rester ici un moment, soit partir. Dans tous les cas, j'apellerai Jérémie.
-On fait comme ca" approuva Yumi.
Ulrich indiqua deux chambres.
"Tu prends laquelle?
-Celle des parents. Je peux?
-OK
-Dommage qu'on ait peu de lumière, j'aurais bien voulu lire quelque chose."
La seule lumière qui filtrait maintenant était la lumière de la lune et des lampadaires qui éclairaient la rue. Les volets étaient fermés. L'ambiance n'était pas terrifiante comme dans la cave, ni renfermée. Une sensation de solitude sans être triste. Elle n'était pas seule mais ils étaient seuls. Un soupcon d'intimité.
"Bon, je vais voir ma chambre. Essaie de ne pas allumer la lumière sauf si...
-Ulrich?
-Qu'est ce qu'il y a?
-Tu n'as jamais vraiment répondu à ma question... Pourquoi tu es parti avec moi?"
Ulrich s'immobilisa. La vraie raison refaisait surface. Yumi la soupconnait, mais voulait l'entendre lui dire. L'avenir qu'ils avaient imaginé ne comptait plus. Ils étaient la, maintenant, et c'était ca qui comptait. Ulrich finit par s'asseoir à côté d'elle.
"Je sais pas si...
-On est la. On est seuls. Et plus tard, ce sera peut être trop tard ou alors tu voudras pas me dire."
Elle avait parfaitement raison, et il le savait.
"S'il te plait..."
Yumi trouva sa main sur le lit et glissa doucement la sienne au dessus. Alors, il savait que si ce n'était pas maintenant, ce serait jamais.
"Parce que tu as toujours compté pour moi depuis qu'on s'est rencontrés. Plus encore qu'une amie. Parce que je ne voulais pas te laisser tomber. Parce que je voulais te protéger. Et tout cela se résume en une phrase: Parce que je t'aime."
Yumi aurait très bien pu deviner ses sentiments autant de fois qu'elle voulait, l'impact de la dernière phrase aurait été le même. Elle aussi conaissait ses sentiments à elle.
"Pourquoi il faut toujours qu'on attende les moments les plus dramatiques pour se l'avouer? demanda-t-elle.
-Je suis désolé, répondit Ulrich.
-Tu n'as pas à l'être, c'est moi qui aurais du te le dire plus tôt..."
Ulrich se tourna vers elle.
"Tu...
-Moi aussi je t'aime..."
L'obscurité n'était plus un obstacle, et les adolescents pouvaient lire la sincérité dans les yeux de l'autre...
Puis leurs mains s'unirent enfin.
Puis leurs lèvres se refermèrent sur celles de l'autre.
Après un temps, ils se séparèrent.
"Euh... je... je pense que tu devrais te reposer, fit Ulrich. On en aura besoin tous les deux."

Dimanche, 10h30
Farrail était dans son bureau en train de ré-étudier les mandats d'arrêt. Lopez, lui, était à côté de lui, en train de tracer la ou les fugitifs auraient pu aller.
"Ils ont pris le train régional. Clair et net. Les passagers n'ont jamais tendance à mémoriser le visage d'autres passagers. Le problème viendra quand ils devront racheter des tickets. Soit ils passeront par un guichet avec quelqu'un, soit par une machine automatique. Dans le meilleur des cas, y'aura pas de machines et ils seront obligés de passer par un guichet, auquel cas le vendeur s'en souviendra.
-Ils ont été tres précautionneux jusqu'ici, récapitula Farrail. On n'a presque jamais trouvé de trace d'ou ils auraient pu aller. Ces jeunes sont vraiment forts, quand même...
-Oh, tu sais, des fois, tout ce qu'ils font, c'est faire ce qu'on dit dans ces films d'action. Tu te rapelles du Transporteur? Dans ce film, le héros vole une voiture dans un garage, et on le montre en train de faire bzzt avec des fils en bas du volant. Et plein de jeunes se sont fait prendre en train d'essayer ca dans la réalité.
-Et une nouvelle bonne raison de détester Europacorp, plaisanta Farrail. Mais ta théorie d'avant ne marche que s'ils se déplacent encore. Si ca se trouve, ils ont trouvé un endroit dans la nuit de vendredi et n'ont pas bougé depuis."
Lopez acquiesca. Il allait dire quelque chose quand Hanna rentra dans le bureau avec assez de force pour manquer de défoncer la porte au passage.
"Bon sang, patron, c'est du délire!"
Il referma la porte, sortit une disquette de sa poche et s'approcha du bureau en manquant de renverser une plante en pot.
"Ecoute ce que j'ai découvert...
-Euh... D'abord je suggère que tu partes te calmer quelque part.
-Mais c'est complètement dingue! J'ai mis la main sur l'original du mandat d'arrêt sur le serveur, et je l'ai étudié sous tous les angles.
-Et alors?
-Ce mandat n'a jamais quitté le sol francais."
La, c'est au tour de Farrail et de Lopez d'être surpris. Mais Farrail commencait à voir ses soupcons confirmés.
"Ce mandat à été créé en France et la contre signature électronique japonaise qui a fait qu'on a même pas cherché a vérifier l'authenticité du mandat est un faux très élaboré. On a du se baser sur un mandat international véritable...
-Mais alors... commenca Lopez.
-Deuxième chose: Il n'y a jamais eu de témoin de vols d'auto radio, et peut être pas de vols tout court de la part de Yumi Ishiyama. Le témoin nommé dans le mandat d'arrêt n'existe pas. Et troisième chose: Les deux mandats d'arrêt ont été postés sur l'Intranet en même temps, a quelques secondes d'intervalle!"
La, tout était on ne peut plus clair.
"Mais... balbutia Lopez... Mais ca veut dire qu'on aurait pu... On aurait pu commetre une immense bavure?
-Je le savais, marmonna Farrail.
-Mais qui a pu..."
Une expression d'extrème outrage apparut sur le visage de Lopez
"Seule explication, dit Farrail: Un type qui en veut à mort aux Ishiyama. Il lui en veut assez pour avoir posté ces faux mandats et tenté de nous avoir dupés.
-Oui, mais qui? L'Intranet est réservé aux seuls policiers...
-Hanna?
-J'essaie d'identifier l'ordi d'ou à été posté le mandat, reprit le lieutenant. Mais le faussaire n'avait pas pensé à quelque chose: Il a établi son mandat avec soin et avec un programme officiel... qui laisse des traces. J'ai donc réussi à remonter jusqu'a l'adresse connectée sur Internet d'ou le mandat à été créé.
-Ou ca? demanda Farrail, impatient.
-Je te le dis, tu me croiras jamais.
-Ou?
-Dans l'usine de l'île."
Un temps.
"Tu parles de cette usine désaffectée depuis un bout de temps?
-Une planque idéale pour le faussaire. La seule chose que j'arrive pas à m'expliquer est comment peut il disposer d'une connection au Net dans ce vieux batiment.
-Ca, je ne tarderai pas à le savoir" dit Farrail en se levant.
Il se dirigea vers son armoire, et en ouvrit le seul tiroir qui en était fermé à clé. Dedans se trouvait un pistolet automatique CZ-75 avec trois chargeurs, et son arme normale de service. Le CZ-75 était le souvenir d'une vieille affaire de trafic d'armes démantelées. Il avait eu l'occasion de se servir de l'arme et l'avait adoptée depuis.
"Pas un mot de tout ceci aux superieurs.
-Quoi? s'exclama Hanna. T'as la toutes les preuves pour sortir les Ishiyama de prison et arrêter de poursuivre la petite...
-Mais quelqu'un en dehors comprendra alors que son plan à raté, et il fichera le camp en vitesse. Pour l'instant, il croit que son plan marche, ca me laisse alors une chance de l'atteindre. Je veux savoir qui est derrière tout ca et je veux lui faire comprendre qu'on ne se fout pas impunément de la gueule de la justice."
Hanna était d'accord. Lopez tirait de ses lointaines origines hispaniques un immense sens de l'honneur et était tellement furieux d'avoir failli se faire duper qu'il accepta lui aussi.
"Je vous recontacterai."

Yumi émergea d'un profond sommeil. Les rayons du soleil filtraient à travers les volêts. Elle ne voulut pas se lever tout de suite...
Soudain, on frappa à la porte.
"Yumi?
-Oui?"
Ulrich entra, réveillé et presque entièrement habillé.
Elle s'approcha de son visage et ils s'embrassèrent en guise de "bonjour".
Puis, Ulrich prononca la phrase qui lui brisait le coeur mais il le fallait...
"Il va falloir qu'on parte...
-Oh, on peut vraiment pas rester un peu?
-Je dois apeller Jérémie. Tu m'attends ici?
-D'accord..."
Ulrich s'éloigna à regret, alla chercher des nouveaux vêtements dans la garde robe de la chambre, et finit par s'en aller. Yumi se rallongea pour profiter de quelques minutes de repos supplémentaires.
Ulrich fouilla la maison pour trouver de l'argent ainsi que le téléphone. Il composa le numéro de Jérémie. Ce dernier devait être sur son ordinateur en permanence puisqu'il décrocha tout de suite.
"Allo?
-Ligne sure?
-Oui. J'efface les traces après l'appel.
-On est dans la maison d'un ami, dans une ville à une trentaine de kilomètres de chez nous. Comment avance l'enquête?
-Les serveurs de la police sont trop compliqués à pirater pour dire quoi que ce soit de précis. Ce que je sais, c'est que tu as un inspecteur à tes trousses. Il est venu nous interroger. Il ne nous croit pas, alors je pense qu'il va revenir. Je sais pas ou il en est.
-Les parents de Yumi?
-En bonne santé. Je suis allé les voir hier pour les rassurer au sujet de leur fille. Je leur ai dit qu'elle déprimait un max mais qu'elle ne croyait pas à ces histoires. A ce que j'en sais, ils ne savent rien de votre fuite. Autre chose: Je crois que j'ai trouvé d'ou vient l'affaire...
-De quoi?
-Xana.
-Tu plaisantes?
-On a accusé Yumi de vol d'auto radio. Ca m'a convaincu que toutes les accusations contre les Ishiyama étaient fausses, forgée par quelqu'un. Les Ishiyama ne sont pas vraiment détestés au Japon, en France non plus et je vois pas Sissi faire un coup de ce genre. Je vais vérifier quelques fichiers mais si il y a quelqu'un qui peut profiter de la situation, c'est lui.
-Et maintenant, il a mis le paquet. Qu'est ce que tu comptes faire?
-Faut agir avec calme."
A ce moment, il entendit Yumi descendre les escaliers.
"Je pars à l'usine trouver des fichiers que j'ai commencé à déterrer hier. S'il s'avère que Xana soit derrière tout ca, il aura peut être laissé une tour activée. Aelita ne s'en sera pas apercue, et je la blamerai pas. J'ai pas pu travailler sur Lyoko depuis Jeudi. J'ai juste pu parler à Aelita et comme elle m'avait dit que tout allait bien, j'ai pas voulu vraiment vérifier. Sinon, on fait comme d'habitude dans ces cas la: On va improviser.
-OK, alors je te rapellerai plus tard.
-Yumi va bien?
-En pleine forme, dit Yumi dans le micro.
-Tres bien, rapellez moi bientôt..."
Ulrich raccrocha. Puis il se tourna vers Yumi.
"Tu... Tu veux un petit déjeuner?"
Elle approuva d'un signe de tête. Les deux restaient assez maladroits l'un envers l'autre, mais ca faisait partie du charme.

La BMW noire se gara à cent mètres de l'usine. Farrail descendit et marcha en direction de l'usine habillé en civil. Il s'avanca vers l'entrée. Arrivée à la moitié du pont qui traversait la rivière qui entourait l'usine, il s'arrêta et sortit son CZ-75. Il s'approcha doucement d'un muret à côté de la grande ouverture et jeta un oeil dans l'usine.
L'immense cathédrale désaffectée et rouillée conservait une grande part de majesté. Il n'y avait personne à part lui. Il s'avanca prudemment et vit qu'il se trouvait sur une plate forme et qu'il y avait un étage en dessous. Il s'approcha du rebord et remarqua une corde qui pouvait permettre de descendre. En bas, personne n'était vraiment en vue. Il localisa une pile de materiaux de construction. Juste ce qu'il lui fallait. Il sauta sur la corde, l'aggripa et se laissa descendre rapidement jusqu'en bas, ou il fit une roulade derrière les materieux pour se mettre à couvert. Mais il ne vit personne. Soit celui qu'il recherchait avait évacué les lieux, soit il n'était pas la, soit il était encore la mais dans un autre coin de l'usine.
Il remarqua alors un ascensceur dans la salle. Il y avait un sous sol dans cette usine. Or la production se faisait à l'étage. Il le savait, car il était déja venu ici, quand l'usine fonctionnait.
A peine eut-il cette réflexion que des bruits de pas se firent entendre venant de l'entrée. Il retourna à couvert. Quelques secondes plus tard, deux personnes rentrèrent dans l'usine. Il les reconnut:
Jérémie Belpois et Odd Della Robia.
C'est quoi cette embrouille?
Les deux se précipitaient vers l'ascensceur. Jérémie entra un code, et l'ascensceur se mit en marche, les faisant déscendre d'un ou plusieurs étages.
Un ascensceur en parfait état de marche, des sous sols... C'était la que se trouvait la réponse.
Mais que faisaient ces deux la ici?
Prudemment, l'inspecteur fit le tour de la zone ou l'ascensceur s'était enfoncé. Il finit par déceler une porte cachée. Il l'ouvrit discrètement en se tenant à couvert. La porte donnait sur une salle éclairée par une lumière verte et douce. Il s'approcha doucement, et s'apercut que le passage donnait sur une nouvelle plate forme surplombant une grande salle ou se trouvait un gigantesque ordinateur, avec une étrange machine au centre. Devant l'ordinateur était assis Jérémie. Odd était à côté.
Jérémie pianota sur le clavier, semblant rechercher quelque chose. Soudain, il fit signe à Odd de venir.
"Regarde ca! C'est bien ce que je pensais: Toute cette affaire est bien un coup monté de Xana!
-Mince alors! C'est dément, c'est la première fois qu'il fait quelque chose comme ca.
-Je viens d'avoir Aelita. Elle n'a eu aucune pulsation. Aucune tour n'est activée. Le scan vient de vérifier. Aelita est en train de bien vérifier si tout est OK.
-Il faut avertir Yumi et Ulrich!
-On rejoint le collège."
Ils se précipitèrent vers l'ascensceur.

Xana, pendant ce temps, avait tres bien vu que son plan avait raté. La fuite n'était pas prévue dans ses calculs. Puis il s'était rendu compte que cela pouvait être une bonne chose et avait commencé à monter un plan. Après deux jours, il lui sembla que l'affaire était au point et était prêt à lancer l'attaque. Il ne fallait plus que localiser les fugitifs.
Il se connecta sur une base de données, et trouva alors ce qu'il cherchait: Un satellite d'observation. Il l'utilisa et commenca à scanner à une vitesse fulgurante différentes régions situées à trente kilomètres autour de cette ville. Il avait entendu la conversation téléphonique entre Jérémie et Ulrich. Il avait pu commencer à tracer la connection, et avait une estimation de la distance.
Après quelques minutes, il finit par trouver la ville en question ainsi que la maison. Il commenca alors à préparer son attaque.
Sans trop de précaution, il avait laissé les données s'afficher sur l'écran, et il ne savait pas qu'un inspecteur de police assez remonté était devant l'écran, en train de découvrir ce qu'était Xana, Lyoko et le reste...

Et quelques minutes plus tard, Farrail était de retour au commissariat.
"Alors? demanda Hanna.
-Toi d'abord. Du nouveau sur le mandat?
-Oui, il a été posté à partir de l'ordinateur de Pascal Breillis. Mais Pascal est chez lui, souffrant. D'après les docteurs, Pascal aurait du arrêter de travailler à partir de jeudi après midi, pourtant il aurait fait son service jusqu'au bout. Laurent l'aurait vu partir sans aucun signe de douleur. Il était même étonné qu'il travaille à l'heure ou il l'a vu partir. Moi je sais pas à quoi ca rime. Et t'as trouvé quoi?
-J'ai trouvé Yumi et Ulrich ainsi que le pirate informatique super fort qui à voulu mettre en prison les Ishiyama."
L'histoire de pirate informatique était plus crédible qu'une Intelligence Artificielle Psychopate.
"Mais ca y est, le mec est au courant. Je sais pas son nom mais je sais comment on peut faire pour l'arrêter. Ecoutez, vous deux...
-Quoi?
-Faites remonter les preuves qu'on à trouvées. Si on vous demande de facon trop insistante pourquoi vous les cherchiez, dites que c'est moi qui vous en ai donné l'ordre. Libérez Mr et Mme Ishiyama. Je m'occupe du reste, parce qu'il prépare sa revanche.
-OK, mais sois prudent, quoi que tu fasses!
-T'en fais pas."
Farrail fonca en dehors du bureau alors que les deux lieutenants foncaient vers celui du commissaire. L'inspecteur sauta dans sa BMW, mit son gyrophare sur le toit, l'activa et partit en trombe vers l'autoroute.

Ulrich et Yumi étaient dans le jardin de derrière, la ou personne ne pouvait les voir. Main dans la main, ils se relaxaient, parlaient, et apprenaient à beaucoup mieux se connaître.
Ils avaient entendu le téléphone sonner, mais par précaution, ils ne décrochaient jamais. Si c'était un ami de la famille, ils auraient du mal à s'expliquer.
Soudain, un bruit se fit entendre de l'interieur de la maison.
Les deux adolescents se retournèrent pour en tr;ouver l'origine. Les vacanciers ne pouvaient être rentrés, ils auraient entendu leur voiture rentrer.
C'est alors qu'ils entendirent un bruit qui rendit toute mesure de discrétion désormais inutilé.
La fenêtre venait de se briser et une machine bipede venait d'en sortir.
Elle était parcourue d'arcs électriques et en son centre, un immense coeur d'énergie. Ses bras concentraient l'énergie qu'il avait récolté, et dans le coeur, on distinguait l'image de l'oeil de Xana.
"C'est pas vrai! cria Ulrich. Pourquoi maintenant?"
Cette fois ci, Yumi prit les choses en main, elle attrapa le bras d'Ulrich et le traina vers la sortie. Plus le moment de jouer dans la discretion. Il fallait partir le plus vite possible. Soudain, une immense décharge éléctrique leur passa au dessus de la tête et alla s'écraser sur le portail qui fut littéralement défoncé. Xana utilisait l'électricité pour tenter de les éliminer.
Yumi et Ulrich foncaient en direction du centre ville, avec l'espoir d'y semer la machine. Mais cette dernière s'approchait assez vite, du fait qu'elle ne marchait pas mais lévitait légerement comme un aeroglisseur.
"Faut qu'on rentre, cette fois ci. Si on peut aller à l'usine, on pourra enclencher le retour vers le Passé et tout pourra peut être rentrer dans l'ordre! dit Yumi.
-On va à la gare" dit Ulrich.
Soudain, la machine re prépara un tir. Ils étaient dans une ligne droite.
Ulrich sauta, entrainant Yumi dans sa chute, dans une ruelle proche.
Un bruit de crissements de pneus.
Le bruit de la décharge étant tirée.
Un instant. Ulrich et Yumi essayerent de se relever.
Trois détonations.
Un bruit d'explosion...
Ulrich avait réussi à se lever. Soudain, quelque chose atterit à côté d'eux.
Une barre de fer, un des morceaux de la machine.
Soudain, une main lui aggripa l'épaule.
"Hé, hé, arrêtez vous! Inspecteur Farrail, Police nationale..."
Ulrich se retourna terrifié devant l'inspecteur de police.
"On a rien fait, on n'a pas...
-Je sais, je sais, amenez vous, ils ont besoin de vous à l'Usine. Xana lance son attaque."
La frayeur fut remplacée par la surprise la plus complète.
L'inspecteur éjecta le chargeur de son pistolet qu'il tenait à la main pour vérifier le nombre de balles qui lui restaient.
"Vous avez détruit le...le...
-Une balle dans le coeur d'énergie et il surcharge et explose, apparament. Mais faut viser juste."
Il referma le chargeur
"Douze balles, c'est OK. Venez!"
Yumi et Ulrich, ne pouvant que faire confiance à cet homme qui connaissait Xana, le suivirent. Une BMW noire était arrêtée au millieu de la route. Farrail leur fit signe et ils s'assirent sur les sièges arrières. Farrail s'installa au volant.
Soudain, la porte d'un magasin s'ouvrit, et une autre machine en sortit.
"Il en produit à la chaine!"
Farrail avait laissé tourner le moteur. Il se remit dans le sens de la route et fonca en direction de l'autoroute, démolissant au passage le robot.

Jérémie était en train de réflechir à la situation dans sa chambre. Il avait re esssayé d'apeller les fugitifs mais ils ne décrochaient pas. Dans un sens, ils avaient raison.
"J'espere aussi qu'il ne leur est rien arrivé." dit Odd.
Soudain, un appel sur son PC.
Jérémie bondit littéralement et décrocha.
"Allo?
-Ici Ulrich. On rentre, prépare les scanners, Xana nous attaque!
-Xan... Bon sang, je l'avais oublié celui la! C'est lui qui a posté vos mandats d'arrêt. Une longue histoi...
-On sait, Farrail vient de nous expliquer.
-Qui? Excuse moi?
-On est dans la voiture de Farrail qui nous raccompagne. C'est un policier qui à tout découvert. Il a rien raconté à ses collègues. Il vous expliquera. On fonce vers l'usine.
-Bon, OK, les explications viendront plus tard, on peut prendre ca, mais si vous pouviez faire un crochet par le collège pour nous prendre parce que la, la sécurité à été renforcée depuis votre fuite. Des surveillants sont aussi dans le parc. Et il est interdit de sortir sauf autorisation d'un professeur.
-Tres bien, on va arriver. Si tu pouvais localiser la tour entre temps...
-Je m'en occupe. Revenez entiers, quand même..."
Ulrich raccrocha.
Jérémie lanca illico la connexion sur Lyoko.
"Jérémie, fit la voix de l'humanoide surveillante de Lyoko. J'ai cherché à te contacter mais...
-Je sais, Aelita, je suis désolée... Sincerement. Une tour est activée, c'est ca?
-Oui. Je ne l'ai pas encore localisée. Il faudrait que tu fasses un scan.
-Tout de suite! Tu es ou?
-Tour numéro 54, Territoire du Désert."
Jérémie entra les commandes pour le lancement du scan. Quelques minutes plus tard...
"Je l'ai! Territoire Montagnes, secteur 32. Je l'ai sur la carte, mais on ne peut pas venir pour le moment. Reste dans une tour, on arrive.
-Tres bien, je me mets dans la tour de passage!"

"Ne vous en faites pas, déclara Farrail. J'ai certainement pas l'intention de réveler votre secret.
-On l'espère...
-Vous me faites pas confiance?
-Pas vraiment."
Soudain, le téléphone de Farrail sonna. Il le brancha sur le haut parleur de la CB.
"Allo?
-C'est Hanna! Les documents prouvant l'innocence des Ishiyama ont été acceptés. Le Jury commence à revenir sur sa décision, et les parents seront libérés."
La voiture entra dans la ville.
"Le problème, c'est que maintenant le boss veut te voir, a propos de l'obtention des documents.
-Dis lui que je suis sur une piste pour retrouver les collégiens et que je suis allé voir. Va falloir que tu me gagnes du temps, pasque la j'en aurai besoin.
-OK, ca marche, tu as en effet l'air pressé, a entendre ta pauvre voiture. Je leur parle de l'usine repère du hacker?
-Non, c'est moi qui m'en chargerai quand je reviendrai.
-D'accord. Je te laisse, j'y vais. Bonne chance!"
En quelques minutes, ils avaient rallié le collège. Jim et un surveillant gardait l'entrée. Farrail sortit de la voiture, suivi par Yumi et Ulrich.
En les voyant, Jim eut un air de surprise. Farrail brandit sa carte.
"Police! Je dois rentrer chercher deux collegiens! C'est une urgence!"
Et sans dire plus, tous trois foncèrent en direction des dortoirs.
Après avoir foncé en haut des escaliers, ils atteignirent la porte de Jérémie. Ulrich manqua de la défoncer en ouvrant, sous les yeux médusés de Jérémie et Odd qui attendaient à l'interieur.
"On est de retour" dit simplement Yumi.
Jérémie et Odd lancèrent simplement un signe de tête et un regard signifiant "Bienvenue chez vous" puis, devant l'urgence de la situation, ils durent reprendre leur serieux.
"Suivez nous, on part pour l'usine. Il faut arrêter Xana avant qu'il ne crée..."
Des cris retentirent alors dans la cour.
Farrail et les quatre collégiens foncèrent dehors. La, dans la cour, se trouvait une des nouvelles machines de Xana. Les surveillants ne pouvaient rien faire contre elle.
Sans attendre, Farrail sortit son CZ-75 et après avoir vérifié que personne ne se trouvait dans la ligne de mire, il tira sur le coeur du robot. La première balle le rata. La deuxième balle l'atteignit et il explosa. Certains surveillants furent projetés à terre.
"Police! cria Farrail. Faites évacuer le batiment, presto! Et apellez une ambulance!"
L'un des surveillants déclencha une alarme au feu pour faire évacuer le batiment tandis que Farrail, suivi des quatre membres de la Lyoko Team, foncait vers sa voiture

Il leur suffit de quelques minutes pour rallier l'usine.
"Xana va surement créer d'autres machines pour tenter de vous éliminer, dit Farrail. Je vais faire le tour de l'usine pour tenter de vous couvrir. Vous, faites votre boulot, quel qu'il soit, pour stopper Xana.
-Vous pouvez compter sur nous!" lanca Jérémie.
Tous se précipitèrent vers l'interieur de l'usine. La Lyoko Team entra dans l'ascensceur tandis que Farrail restait à l'étage superieur. Et effectivement, dans l'ancienne salle de construction, Xana commencait à construire plusieurs de ses nouvelles machines.
Jérémie descendit au premier sous sol pour entamer le processus de virtualisation. Bientôt, Ulrich, Yumi et Odd se retrouvèrent au deuxième sous sol. Odd partit pour l'un des scanners. Yumi retint Ulrich dans l'ascensceur pour l'embrasser doucement.
"Ce sera peut être une des dernières fois ou on pourra faire ca..."
Ulrich acquiesa en l'embrassant à son tour. Odd n'avait rien vu de la scène quand les deux autres lyokoguerriers regagnèrent leurs scanners respectifs. Il se demandait juste ce qu'ils faisaient.
Jérémie lanca alors le processus de transfert.
Et quelques instants plus tard, les trois adolescents dans les scanners étaient transférés dans le monde virtuel de Lyoko.
Un ciel à couleur variable.
Pas ou peu de sensations.
Des territoires de compositions différentes.
Et la raison pour laquelle ils se battaient encore: Aelita, jeune fille superbe et "gardienne de Lyoko".
Après ce qu'ils avaient vécu, Yumi et Ulrich ne comprenaient que mieux pourquoi ils continuaient à se battre sur Lyoko.
Tous deux avaient cessé d'avoir peur de quand ca finirait ou peur du cas ou ca durerait.
"Contents de te voir, Aelita. On a bien failli ne plus se revoir, fit Ulrich.
-Jérémie m'a dit. Vous allez bien?
-Oui.
-C'est ce qui compte."
Et elle lanca un sourire au groupe, mélange d'innocence pure et d'amusement. Oui, ils avaient retrouvé la vraie raison de se battre.
"La tour est au nord ouest d'ici. On se lance?
-On se lance."
Et le petit groupe de quatre guerriers virtuels se lanca alors dans un nouveau combat.
Ils arrivèrent bientôt à un croisement.
"La tour est du côté gauche! dit Aelita.
-Et c'est de ce côté qu'arrive la réception. Et ils ont pas l'air de vouloir nous porter nos bagages."
En effet, deux Blocs accompagnés de trois Frolions étaient en train de foncer sur eux.
"Je m'occupe d'eux" fit Odd.
Et il tira trois fléches laser. L'une pulvérisa un des Blocs, l'autres en endommagea un et le troisième partit dans le vide.
"Tu devrais prendre des cours avec le policier... commenta Ulrich.
-Normalement, les mineurs ont pas le port d'arme, fit alors la voix de Farrail dans le ciel numérique.
-Farrail?
-Tout va bien de votre côté? Je m'en assurais juste.
-C'est OK, et vous?
-Cool comme Eastwood. J'y retourne, mais essayez de vous dépecher un peu. J'ai plus que deux chargeurs.
-Faudra pas le répeter!" cria Odd en retentant un tir qui endommagea encore le Block sans le détruire.
"On se charge de lui, fais diversion sur les Frôlions. On s'occupe du reste.
-Okey Dokey! Gaffe à vous!"
Odd partit en direction du chemin de droite, suivi par les Frôlions. Une seconde plus tard, le bloc était détruit par Ulrich. Cinq secondes plus tard, ils virent un Frôlion exploser en plein ciel.
"On continue"
Et ils se précipitèrent en direction de la tour.

Ils l'atteignirent, et virent àlors deux Mégatanks, neuf Kankrelats, et trois Blocs supplémentaires en poste devant la tour.
"La, c'est bien gardé, remarqua Aelita.
-Il est ou, Odd? demanda Yumi
-Il arrive, dit Jérémie. Il a encore sixante points de vie et s'est débarassé des Frôlions.
-Yumi?"
Elle hocha la tête.
"Pars devant, Aelita. Evolue en te cachant. On va se charger d'eux."
Aelita commenca à s'avancer. Ulrich se tourna vers Yumi.
"On y va?
-On y va."
Elle saisit la main d'Ulrich. Et tous les deux sautèrent sur le champ de bataille.
Si Xana a jamais été désespéré, c'aurait pu être aujourd'hui. Ensemble, en synchronisation parfaite, les deux guerriers s'étaient lancés dans une danse de destruction impeccable. Les quelques lasers qui les touchaient ne les arrêtaient pas, et ils réussirent à pulvériser la moitié de l'armée de Xana en quelques minutes. D'abord les Kankrelats qui n'arrivaient pas à vraiment les atteindre, furent tous réduits en cendres numériques avant d'avoir eu le temps de voir ce qui leur arrivaient. Les Mégatanks prenaient trop de temps pour s'ouvrir et ajuster leur tir, l'éventail de Yumi eut raison de l'un d'eux. Les Blocs, qui eux avaient a peine réussi à les atteindre une fois chacun furent taillés dans le vif aux sens propre du terme. Rien n'y faisait. Le tandem menait la danse à eux tous seuls, en synchronisation parfaite, avec une confiance infaillible...
Aelita assista à la scène avec un mélange d'incrédulité et de respect dans les yeux.
Seul le dernier Mégatank eut raison d'eux, les dévirtualisant en même temps.
Mais il ne put se refermer à temps pour prendre la fléche d'Odd qui arriva juste à temps.
Dans la salle des scanners, le tandem se retrouva dans le monde réel. Ils éclatèrent de rire en pensant à leur exploit sur Lyoko, alors qu'ils remontèrent dans l'ascensceur.
"On recommencera un de ces jours? demanda Ulrich
-Il faudra."

Les adolescents arrivèrent dans la salle des scanners en même temps que Farrail qui était à court de munitions.
"C'est bon, fit Jérémie. Aelita est dans la tour."
Au même moment, trois des machines avaient défoncé le mur de la salle et s'avancaient vers eux...
Puis s'arrêterent brutalement.
Tout était réglé. Le code Lyoko était entré. Et le retour vers le passé s'activa.

Jeudi, 12:00
A midi, tous étaient dans la chambre de Jérémie.
"Xana avait concu ses mandats d'arrêt à cette heure ci, dit Jérémie. Je les ai détruits.
-De toute facon, continua Odd, il sait que même s'il essaye de duper des forces superieures comme la police, y'aura surement quelqu'un comme Farrail pour le contrecarrer.
-Je voulais dire, fit Jérémie en s'adressant a Yumi et Ulrich. Vous nous avez manqués.
-Nous aussi. Deux jours, c'est long.
-Bon, si on allait fêter ca à la cantine? C'est aujourd'hui qu'il nous avaient fait le super menu grillades!
-Allez y, on arrive." dit Yumi
Ces dernièrs se rendirent dans la chambre d'Ulrich.
Ce fut Yumi qui prit la parole.
"Est ce qu'on... peut continuer à être ensemble... a ton avis?
-Tu sais, j'ai toujours eu peur que c'est cette aventure qui nous unirait. Qu'une fois que ce serait fini, plus rien n'existerait vraiment entre nous...
-Peut être, fit Yumi. Ou peut être que non... Qui sait?
-En tout cas, une chose est sure. Que plus tard ca ne marche plus entre nous, qu'il nous arrive quoi que ce soit... Ce qui comptera, c'est qu'on aura vraiment été ensemble. Ce sera qu'on aura, et qu'on a, comme maintenant, vécu quelque chose ensemble, qu'on se soit aimés... Je t'aime vraiment, tu sais?
-Moi aussi... Je t'aime."
Ils s'embrassèrent doucement, puis se séparèrent.
"Si on allait à la cantine? proposa Ulrich. Odd nous attend, après tout. Et je ne dirais pas non à quelques grillades
-D'accord."
Et tous deux sortirent de la salle en direction de la cantine, ou tout le monde était en train d'être servi.
Personne ne remarqua vraiment la BMW noire garée devant l'établissement, ni le policier qui regardea le batiment. Il avait vécu une aventure qu'il ne voulait pas oublier et avait inscrit temporairement ses données dans l'ordinateur de Jérémie.
Puis, il rentra dans sa voiture, et repartit vers sa vie à lui: la chasse aux criminels, laissant les lyokoguerriers à leurs vie à eux: La protection d'Aelita et le sauvetage du monde.

FIN

NOTES ET MAKING OF DE L'AUTEUR

-Cette fanfiction s'inspire librement des films policiers de Michael Mann 'Heat', 'Collateral' et 'Miami Vice'. Je sais, y'aurait du avoir plus de scènes nocturnes pour que ca le fasse vraiment.
-Faut imaginer le début avec Briefcase de Tom Rothrock, la fin avec Auto Rock de Mogwai.
-Farrail est une déformation du nom de Farrel, qui joue dans Miami Vice. Son personnage est inspiré de Fanning, dans Collateral, physiquement comme dans la personnalité. J'aimais cette idée du policier qui est chargé d'une affaire ou rien n'est ce qu'il parait être, et qui sera l'un des seuls à connaître le comment du pourquoi.
-L'inspecteur Hanna est une référence au personnage d'Al Pacino dans Heat.
-La phrase "Et une nouvelle bonne raison de détester Europacorp" est une phrase prononcée par moi et quelques amis en regardant plusieurs des daubes faites par cette compagnie(Besson, pourquoi es tu devenu comme ca?).
-Le fait divers à propos du film 'Le Transporteur' est quasi véridique, mais personne ne s'est fait prendre, il y a juste un éleve dans mon lycée qui a raconté avoir essayé sur sa voiture et il a dit que ca marchait pas(pourquoi ne suis je pas étonné?).
-Le CZ-75 est une référence au manga Gunsmith Cats.
-Le Mountain Dew est introuvable en France, mais j'ai juste eu l'occasion d'en gouter une canette.
-L'"Angel Special" est le nom d'un cocktail non alcoolisé trouvé sur le site www.1001cocktails.com.