Histoire : La création

Écrite par Ayoju le 25 octobre 2004 (4879 mots)

Dernière édition le 28 avril 2005

Chapitre 1 : Un Nouveau Départ
Xavier était sur son ordinateur depuis plusieurs heures déjà. Le nez collé à l’écran, il marmonnait sans arrêt. Mais Xavier n’était pas un accro de l’informatique comme les autres.
- Bon, si je ne me suis pas trompé, ça devrait marcher cette fois.
Il tapa fébrilement sur la touche « Entrée ». Au bout de quelques secondes, l’écran devint noir et un logo apparu :



- Oui ! s’exclama-t-il. J’ai réussi !
Une petite fenêtre s’ouvrit, demandant un mot de passe. Xavier sourit : Il avait trouvé un mot de passe potable depuis des mois, c’est d’ailleurs pour ça qu’il essayait d’accéder au serveur.
Mais le répit fut de courte durée. A peine deux heures après avoir piraté les ordinateurs du FBI, quelqu’un frappa à sa porte.
- Police Nationale ! Veuillez ouvrir ou nous enfonçons la porte !
- Bon sang ! Déjà !?
Tandis que les policiers frappaient encore à la porte, il s’empressa de se déconnecter du net. Mais la porte se fracassa sous le bélier des forces de l’ordre. Manque de chance, ils virent le logo encore affiché à l’écran.
- Et bien, nous y voilà ! dit un homme de forte stature.
Xavier ne dit pas un mot. Mince ! C’était dommage de se faire prendre après 3 ans de piratages dans les fichiers de différents gouvernements !
Il ne prononça pas un mot quand la police le conduisit au commissariat, menottes aux poignets. L’interrogatoire ne se passa pas vraiment en douceur.
- Vous vous rendez compte de ce que vous avez fait jeune homme ?
Pas un mot.
- Je vais vous rafraîchir la mémoire : Vous avez piraté les dossiers confidentiels du gouvernement français, de la CIA et, d’après ce que j’ai vu en arrivant chez vous, du FBI. Et tout ça à l’age de 23 ans !
- Pour la CIA j’en avais 15 ! répliqua Xavier.
- De mieux en mieux.
Il se leva brusquement et fit quelques pas dans la pièce. C’est alors qu’un policier en uniforme arriva, accompagné par un homme en imperméable noir.
- Désolé de vous déranger commissaire, mais cet homme a voulu vous voir à tout prix.
- Mais vous voyez bien que je suis en plein interrogatoire bon sang !
L’homme à l’imperméable prit alors la parole.
- Je suis venu emmener votre suspect, commissaire !
- Vous vous foutez de moi j’espère ! Et d’abords, qui êtes-vous ?
- Cette information est confidentielle !
- Et puis quoi encore ! Foutez moi le camp ! Ce jeune homme est le plus grand pirate informatique de France !
- C’est justement pour cette raison que nous l’emmenons ! Nous avons besoin de ses... compétences.
- Dites, je pourrais savoir de quoi il en retourne moi ? interrompit Xavier.
L’homme à l’imper s’approcha de lui et le regarda droit dans les yeux.
- Nous parlons de votre liberté ! Soit vous venez avec nous, soit on vous laisse ici et vous vous en tirez avec au minimum 10 ans de prison ferme pour piratage de fichiers gouvernementaux !
- Finalement, je crois que je vais vous suivre, répondit faiblement Xavier.
- Bien ! Prenez vos affaires, on vous emmène illico.
- Toutes mes affaires on été confisquées ! répondit Xavier
Le commissaire, qui n’avait pas perdu un mot de la conversation, voulut placer un mot. Mais l’homme à l’imper l’interrompit avant que le moindre mot ne sorte de sa gorge.
- Je vous conseille de coopérer commissaire. Sinon vous risquez de vous retrouver à la circulation !
Le commissaire bafouilla quelque chose d’incompréhensible mais ne bougea pas.
Une fois dehors, on fit entrer Xavier dans une grosse Berline noire aux vitres tintées. Après quelques minutes de route, Xavier voulut quand même en savoir plus.
- Où est-ce que vous m’emmenez ?
- C’est confidentiel !
- Bon je peux au moins savoir votre nom ?
- Ca je peux vous le dire. Mon nom est Hopper. Frantz Hopper. Je suis le chef d’un projet que vous allez nous aider à terminer.
- Un projet ? Quel projet ?
- Vous le saurez bien assez tôt.
- Ecoutez, j’ai eu accès aux fichiers les plus secrets du gouvernement. Alors je pense que vous pouvez au moins me dire le nom de ce projet !
- Ce projet n’est pas fiché au gouvernement. Même le Président n’est pas au courant de son existence.
- Peut être mais maintenant, j’en fait parti de ce projet ! s’exclama Xavier. Alors je peux avoir un peux plus d’information non ?
- Je penses que vous avez raison en fin de compte, lui répondit Frantz. Je vais vous donner le nom de ce projet : Nom de code VST, pour Voyage Spatio-Temporel.
- Vous vous foutez de moi ! Tout le monde sait que les voyages dans le temps sont impossibles !
- Ce n’est pas tout à fait exacte, nous avons fait d’énormes progrès ces derniers temps.
- De toute façon, je ne vois pas ce que je viens faire là-dedans, c’est du domaine physique, pas informatique.
- Nous avons besoins de vous ! Vous saurez ce qu’on attend de vous bien assez tôt.
C’est ainsi que Xavier Nataho se retrouva embarqué dans une Berline noire pour un lieu qu’il ne connaissait pas pour participer à un projet Top Secret qu’il ne cernait pas bien. Et tout ça avant le lever du soleil.
- Je crois qu’en fin de compte, je n’aurais jamais du pirater le FBI cette nuit ! pensa Xavier.

Chapitre 2 : Projet VST
Bercé par les secousses régulières de la voiture, Xavier avait fini par s’endormir. Il faut dire que la nuit avait été plutôt mouvementée et riche en émotions. Un brusque coup de frein le tira de son sommeil.
- Nous sommes arrivés Mr Nataho, déclara Frantz Hopper. Si vous voulez bien prendre la peine de descendre...
L’esprit encore dans le vague, Xavier sorti de la Berline. Le bruit d’un rideau métallique le tira définitivement du sommeil. Il regarda alors autour de lui, mais le décors était des plus déconcertant : Il se trouvait dans une immense pièce au toits vitrés. Mais le plus étrange, c’est que le bâtiment avait l’air abandonné depuis plusieurs dizaines d’années. En effet, les carreaux étaient couverts d’une telle couche de saleté qu’on se demandait par quel miracle la lumière arrivait à éclairer les lieux. Cela n’aurait d’ailleurs permis que de mieux voir les tas de ferrailles ça et là sur le sol. Frantz remarqua l’air étonné de Xavier.
- Ne vous fiez pas à l’apparence délabrée de ce bâtiment, ce n’est qu’une couverture ! lui expliqua-t-il.
- Mais alors où travaille-t-on alors ?
Frantz laissa échapper un sourire et pointa l’index vers le sol. Xavier compris immédiatement la signification de ce geste.
- Très ingénieux ! souffla-t-il. Mais où est l’accès ?
Toujours sans dire un mot, Frantz lui désigna un recoin de la pièce. Xavier suivit son regard et vit un vieux monte-charge.
- Vous n’allez pas me dire que cette antiquité fonctionne ! demanda Xavier.
Frantz s’approcha du rideau métallique à moitié rouillé et, contre toute attente, se leva sans un bruit. Ce rideau devait être régulièrement huilé mais, pour sauver les apparences, il n’avait pas été repeint. Xavier rentra dans la plateforme du monte-charge et Frantz appuya sur le bouton de mise en marche.
Dans un fracas assourdissant, le monte-charge commença alors à descendre, au bout d’une dizaine de secondes, Frantz ouvrit le boîtier électrique et composa un code sur le petit clavier qu’il cachait. Il y eu un léger ralentissement lors de la composition du code mais la descente continua encore quelques secondes avant de se terminer. Ils se trouvaient devant une imposante porte qui s’ouvrit une fois le monte-charge entièrement arrêté. Xavier s’attendait à tout, mais quand la porte fut entièrement ouverte, ce qu’il vit le cloua littéralement sur place.
C’était en opposition totale avec ce que Xavier venait de voir. Lui qui pensait se retrouver dans un labo mal éclairé avec des outils rouillés ! Il se trouvait au contraire dans une pièce immaculée qui se trouvait être, contrairement aux habitudes, circulaire. Poussé par Frantz, Xavier mit finalement un pied dans cette pièce d’une propreté remarquable.
Au centre de la pièce, les techniciens travaillaient sur une étrange plate forme. En voulant, s’approcher pour mieux voir, il butta sur un rail solidement fixé au sol.
- Mais bon sang, qu’est ce que... marmonna Xavier.
Il suivit alors le trajet du rail, ce qui le mena à un fauteuil. Ne pouvant résister à la tentation, et manquant de sommeil, il s’y installa. Mais à peine s’était-il assis, que le siège se mit en mouvement, l’emmenant à l’autre bout de la salle. Décidément, il allait de surprise en surprise... Le siège s’arrêta devant trois écrans plats et un clavier. Jusque là, rien d’anormal. Ce qui l’était par contre, c’est que tout ça était accroché au plafond par un immense bras mécanique recouvert d’une multitude de câbles. En examinant plus attentivement le support des écrans, il remarqua un rail suspendu au plafond. Même les écrans pouvaient tourner dans la pièce !
- Ah ! Je vois que vous avez trouvé votre poste de travail ! s’exclama Frantz.
- Pardon !? dit Xavier, surpris.
Xavier regarda les écrans éteints qui lui faisaient face, puis Frantz, puis encore les écrans.
- Moi je veux bien, mais où est le bouton pour mettre ce bazar sous tension ? demanda-t-il.
- Il se situe au dernier niveau, expliqua Frantz. Suivez-moi, je vais vous montrer le reste.
- Parce qu’il en reste !? s’exclama Xavier.
- J’ai bien peur que oui, ironisa Frantz. Bon, suivez moi !
Frantz ramena Xavier au monte-charge. Il ouvrit le boîtier et tapa un code. Le monte-charge se mit alors à descendre. 30 secondes plus tard, celui-ci s’immobilisa devant une porte semblable à celle de l’étage supérieur. Elle s’ouvrit sur une véritable fourmilière : Des techniciens s’affairaient autour de trois gros cylindres blancs. Xavier ne pu s’empêcher de demander :
- Qu’est ce que c’est que ça ?
- Il s’agit des interfaces entre notre espace-temps et un autre, commença Frantz.
- Je ne suis pas physiciens, vous pouvez me redire ça avec des mots plus simples ?
- Je vais appeler le responsable de ce niveau, il saura mieux vous l’expliquer que moi !
Frantz interpella un homme qui s’avança vers eux. Il était relativement jeune, la quarantaine à peu près. Il portait une chemise à carreaux bleu clair et un jean à moitié délavé. Il arborait un grand sourire sous ses petites lunettes. Frantz fit les présentations :
- Voici Adrien Connrad, responsable technique de ce projet.
- Enchanté, répondit Xavier, je suis...
- Xavier Nataho, le coupa Adrien, j’ai beaucoup entendu parler de vous. C’est un honneur de connaître le meilleur informaticien de France !
- Mais comment... balbutia Xavier.
Frantz répondit à sa question.
- En fait, cela faisait un moment que nous avions repéré vos activités de piratage informatique. Nous allions vous interpeller mais la police nationale nous a devancé de peu ! expliqua Frantz.
- Je ne vois pas comment vous avez pu me repérer ! Seul un ordinateur d’une puissance minimale de 650 THz aurait pu me repérer à temps.
Le visage d’Adrien s’éclaira.
- Vous ne lui avez pas encore tout montré, n’est-ce pas ? demanda-t-il à Frantz.
- Non, en effet ! répondit Frantz.
- Puis-je me permettre de continuer la visite ?
- Bien sur, mais je vous ai appelé pour expliquer ce qu’était les cylindres de cette salle.
- Aaahhh ! Bon je vais essayer de faire simple.
Il se tourna vers Xavier et l’entraîna vers l’un des « cylindres ».
- Ce que vous voyez devant vous est ce qu’on pourrait appeler un « scanner » de matière. Il scanne ce qu’il contient et le transforme en données informatiques. Mais afin d’éviter les redondances - vous savez ce que c’est je crois - il détruit aussi ce qu’il vient de scanner en le transformant en énergie.
- Ingénieux ! commenta Xavier.
- N’est ce pas ? Ensuite, nous transférons les données via un réseau à haut débit, quel qu’il soit, et nous faisons le processus inverse dans un autre scanner.
- Voilà qui explique le voyage dans l’espace, mais comment faite vous pour voyager dans le temps ? demanda Xavier.
- Pour le voyage dans le temps, il faudra que vous demandiez à Melle Dréout, c’est elle la spécialiste dans ce domaine.
Xavier baissa la tête, déçut de ne pas savoir comment ils avaient résolu le problème du voyage dans le temps mais bon, au moins il pourrait le demander plus tard, quand il rencontrerait cette Melle Dréout.
- Au fait, demanda-t-il. Où ce situe le bouton marche pour l’ordinateur que je dois utiliser ?
- Ah oui ! Si vous voulez bien me suivre...
Xavier suivit le technicien en ruminant la question qui l’avait amené à ce niveau. Tout ça parce qu’il se demandait comment allumer ce bazar... Il l’amena au centre de la pièce où se trouvait une sorte d’écoutille de sous-marin.
- Voilà ! s’exclama-t-il. Au niveau inférieur se trouve le « cerveau » qui va gérer toutes les machines que vous avez pu voir ici et au-dessus.
- Vous réservez un niveau complet pour un ordinateur ?
- Ce n’est pas un ordinateur ordinaire, répondit Adrien tout en descendant l’échelle qui menait au niveau inférieur.
Une fois en bas, Xavier vu l’ordinateur. Ou plutôt il vit l’absence de quoique ce soit qui pourrait ressembler à un ordinateur : La pièce était vide !
- Ben alors ! Où il est votre ordinateur ? demanda-t-il.
- Attendez un instant, je vais le sortir.
Adrien appuya sur un bouton subtilement caché dans le mur. Sous les yeux ébahis de Xavier, une ouverture parfaitement circulaire apparue dans le sol, au centre de la pièce. Une structure cylindrique apparue alors, ruisselant d’un liquide dont Xavier se doutait la nature.
- C’est de l’azote liquide, dit Adrien, comme s’il avait entendu sa pensée. Cet ordinateur pourrait faire rôtir tout le bâtiment sans cela.
Encore sous le choc, Xavier ne savait plus quoi dire. Puis, la passion de l’informatique reprenant le dessus, il demanda :
- Quelle est ça puissance ?
- Environ 850 THz, répondit Adrien. Mais nous ne l’avons pas encore poussé à la limite de ses capacités.
Xavier faillit s’étrangler à l’annonce de ce chiffre. Il avait devant lui le plus puissant ordinateur au monde ! Avec une telle puissance, on ne pouvait même plus parler d’ordinateur, mais de superordinateur.
- Pas étonnant que vous m’ayez facilement repéré ! dit-il. Vous n’avez eu qu’à utiliser une petite partie de la puissance de ce superordinateur.
- En effet oui, confirma Adrien.
- Mais combien de processeurs avez-vous réuni pour avoir cette puissance ?
- En fait... aucun, répondit Adrien. Ce superordinateur n’utilise pas l’architecture conventionnelle des ordinateurs. Il est constitué d’une architecture neuronale proche de celle d’un cerveau organique.
- Vous voulez dire que ce... peut penser ?
- Théoriquement oui, répondit Adrien. Encore faut-il lui programmer une intelligence artificielle !
- Et je suppose que c’est moi qui va devoir le faire ! répliqua Xavier.
- Ce n’est pas ce qu’on vous demande ! Heureusement !
Adrien s’approcha du superordinateur et montra un gros levier.
- Voilà l’interrupteur général. Vous me feriez un grand honneur si vous l’enclenchiez.
- Vraiment ? Je peux ? demanda Xavier.
- Mais puisque je vous le dis ! répliqua Adrien.
Avec une vive émotion - c’est le plus puissant ordinateur au monde quand même - Xavier leva le levier. Un bourdonnement se fit entendre quelques secondes puis le supercalculateur retourna rapidement dans son bain d’azote liquide.
- Et pour l’arrêter ? hasarda Xavier.
- Pourquoi voudriez-vous l’arrêter ? demanda Adrien, étonné.
- C’est juste pour savoir ! rétorqua Xavier.
- Ah ! Et bien, on a établi une procédure logicielle semblable à celle utilisée sur le plus commun des ordinateurs.
- OK.
Sur ces mots, Xavier et Adrien remontèrent au niveau des scanners puis, Adrien retournant à son travail, Xavier remonta seul au poste de contrôle. Frantz l’y attendait.
- La visite vous a plu ? demanda ce dernier.
- Elle était... enrichissante ! répondit Xavier.
- J’en suis heureux pour vous ! Comme vous venez de démarrer le superordinateur, je ne peux que vous conseiller de vous mettre au travail !
- Je n’ai toujours pas reçut l’objectif de mon travail !
- Justement le voici ! répondit Frantz, lui tendant une imposante liasse de feuilles. Bon travail !
Sans perdre une seule seconde, il commença à lire le document que Frantz lui donnait. Quelques heures plus tard, il commençait déjà à pianoter sur le clavier.
Son travail au sein du projet Voyage Spatio-Temporel ne faisait que commencer...

Chapitre 3 : Rencontre
Xavier se réveilla, en sueur. Encore un cauchemar ! Il se tourna vers la personne couchée à coté de lui, endormie. Noémie Dréout. En la voyant endormie, le sourire au lèvres, il repensa avec nostalgie à leur rencontre. Rencontre qui se trouva être plutôt mouvementée...
3 ans plus tôt.
Xavier venait d’arriver sur le lieu de son « travail ». A peine fut-il sortit du monte-charge que Frantz, le chef officiel du projet, l’aborda.
- On attendait plus que vous ! commença-t-il sans même un bonjour.
- Bonjour Frantz, moi aussi j’ai passé une bonne nuit, ironisa Xavier.
- Le responsable de la partie temporelle du projet arrive aujourd’hui mon grand ! continua-t-il sans prêter attention à sa remarque.
- Enfin ! s’exclama Xavier, tout excité.
- Elle vous attend !
Sans perdre une seconde, il courut à son « bureau », autrement dit au poste de contrôle du superordinateur. Quand il arriva, « quelqu’un » avait pris ça place. Furieux, il pressa le pas pour dire ce qu’il pensait de ce gêneur. En arrivant devant les écrans de contrôle, il remarqua que le gêneur était en fait une gêneuse.
- Dites donc ! hurla-t-il. Je croyais avoir formellement interdit l’accès à ce poste à part moi !
Sans quitter le siège, la jeune femme se redressa et regarda Xavier.
- Dis donc petit, tu sais au moins à qui tu as affaire ? répondit-elle.
- Non et je m’en fous ! répliqua-t-il. Je suis le responsable informatique de ce projet ! J’attends la responsable de la partie temporelle moi ! Alors dégagez de ce fauteuil, j’ai à faire !
La femme se cala dans le siège et dit le plus posément du monde :
- Et bien il se trouve que vous vous tenez devant la responsable en question !
Surpris, Xavier ne su quoi dire.
- Ah ben je... Je vous... balbutia-t-il.
- Oui ?
- Je... suis... enchanté de faire votre connaissance Melle Dréout ! réussit-il enfin à dire.
- Je vous en pris ! Appelez-moi Noémie comme tout le monde ici !
- Bien Madem.... Heu... Noémie. Puis-je m’installer dans mon siège s’il vous plait ?
Noémie pouffa.
- Bien sur ! Je ne faisais que jeter un coup d’œil. Vous savez moi et l’informatique... Ma branche c’est plutôt la physique quantique !
Elle libéra le siège et s’éloigna. Xavier lui, la suivit du regard, complètement cloué sur place. Un cri le ramena soudain à la réalité :

- Xavier ! hurla Frantz. Mais qu’est-ce que vous faites encore debout ! Vous devriez déjà être en train de travailler !
Xavier, pris d’une soudaine panique, se jeta dans le siège et commença à pianoter comme un fou sur son clavier, les yeux rivés à l’écran. Mais ses pensées se tournaient toujours vers la belle Noémie...
- Belle et intelligente qui plus est ! pensa-t-il.
Ce qui lui rappela qu’il devait la questionner sur la façon de voyager dans le temps afin de parfaire son programme de gestion. Il interpella quelqu’un passait :
- Et toi ! Où puis-je trouver la responsable temporelle ?
- Je crois qu’elle est au niveau des scanners avec le responsable du voyage spatial, répondit la personne.
- Merci !
Sans perdre une seconde, il se dirigea vers le monte-charge. Alors qu’il allait l’appeler, celui-ci s’ouvrit, laissant apparaître... Noémie. Elle leva la tête et leurs regards se croisèrent.
- Ah ! Justement, je voulais vous parler ! dit Xavier.
- Ah ! Justement, je voulais vous parler ! dit Noémie, exactement en même temps.
Ils se mirent à rire si fort que tout le monde les regarda, surpris. Xavier regarda rapidement sa montre.
- Il est bientôt midi. Si nous discutions autour d’un café ? proposa-t-il.
- Avec joie ! répondit Noémie. Je connais justement un petit bar très calme où nous pourrons parler tranquillement.
Ils prirent tous deux le monte-charge pour atteindre la surface. Une fois sortis de l’usine abandonnée, Noémie et Xavier marchèrent quelques instants, côte à côte. Chacun avait le cœur qui battait à 100 à l’heure, mais ils faisaient tout pour ne pas le laisser voir à l’autre. Xavier parla le premier :
- Je voulais vous demander quelques détails concernant le voyage spatio...
- Pas ici ! coupa Noémie. De toute façon, je n’ai pas tout en tête. La plupart de mes notes sont chez moi.
- Vous laissez vos notes chez vous ? demanda Xavier, interloqué. Mais vous n’avez pas peur que quelqu’un vous les vole ?
Noémie laissa échapper un petit rire.
- Je ne suis pas si bête voyons ! Même si ce projet est tellement bien camouflé que personne ne pourrait soupçonner notre activité, je les ai mise dans mon coffre fort !
- Un coffre, ça se force vous savez ! objecta Xavier.
- Elles sont sur une carte mémoire codée, répliqua Noémie.
- Vous savez, je ne connais aucun code que je ne puisse casser !
- C’est pour cela que je les ai encodé avec votre propre algorithme de camouflage informatique !
- Vous voulez dire que... Mais comment avez-vous eu cet algorithme ? demanda Xavier.
- Voyons ! Vous avez la mémoire si courte ? taquina Noémie. Dois-je vous rappeler comment nous vous avons repéré ?
- Ah oui ! Evidemment ! Suis-je bête !
Noémie s’arrêta de marcher.
- Nous y voilà ! dit-elle.
- Chez vous ? demanda Xavier.
- Non gros bêta ! Au café dont je vous parlais ! regardez !
Xavier regarda autour de lui. Il était tellement distrait qu’il n’avait pas remarqué les petites tables sur la terrasse où ils se trouvaient. Noémie s’assit à l’une d’elles et invita Xavier à faire de même. Une fois installé, Noémie fit signe au serveur qui s’approcha d’eux.
- Vous désirez ? demanda-t-il
- Deux cafés et deux plats du jour, répondit Noémie.
Le garçon partit dans la seconde. A nouveau seuls, les deux jeunes gens ne surent quoi dire. Ce qui était sur, c’est qu’ils n’était plus près de se séparer...
Une fois rentrés à l’usine, Xavier demanda à Frantz s’il pouvait dormir à l’extérieur. Celui-ci le scruta attentivement.
- Et où iriez-vous ? demanda-t-il.
- Noémie m’a gentiment proposé de dormir chez elle, répondit Xavier.
- Dans ce cas, je ne peux qu’accepter ! Il est vrai que les lits ici ne sont pas très confortables, dit-il en se mettant les mains sur les reins. Crois en mon expérience !
Xavier sorti alors du bureau de Frantz. Noémie, qui l’attendait à la sortie, lui demanda :
- Alors ? Qu’a-t-il dit ?
- Il a dit Oui ! répondit Xavier, fou de joie.
Ils repartirent tous deux au travail. Lui à son ordinateur, elle au scanner, pour continuer les tests et les réglages.
Au fil des semaines, le projet VST pris forme, et Xavier se rapprocha de plus en plus de Noémie. Bien qu’au départ, il dormait dans la chambre d’amis, ses passages dans le lit de Noémie se multiplièrent.
Ce matin là, il se réveilla justement aux cotés de Noémie. Elle était encore endorme et n’avait pas le cœur de la réveiller.
- Je vais pouvoir continuer mon petit programme, pensa-t-il.
Il alla dans la salle de bain et prit une douche. Fort heureusement, Noémie avait le sommeil lourd en ce moment et le bruit ne la réveilla pas. Il faut dire que les journées étaient chargées : Le projet touchait à son terme et Frantz monopolisait tout le monde 16 heures par jour. Xavier avait profité de ces longues journées de travaille auprès du supercalculateur pour développer quelques idées. Il en avait parlé à Frantz qui l’approuvait. Mais il voulait faire la surprise à Noémie.
Une fois lavé et habillé, Xavier sortit et pris le métro - Noémie n’habitait pas à côté de l’usine pour ne pas éveiller les soupçons - et sortit à quelques rues de l’usine, toujours pour des raisons de sécurité. Une fois arrivé à l’usine, il prit comme à son habitude le monte-charge et descendit. Il entra le code d’accès du premier niveau. La porte s’ouvrit sur Frantz qui, apparemment, l’attendait.
- Bonjour Xavier !
- Bonjour Frantz, vous m’attendiez ?
- Oui, je suis venu voir où en étaient vos petites idées.
- Elles sont pratiquement terminées, je venais justement y mettre la touche finale.
Frantz se pencha et regarda derrière Xavier.
- Noémie n’est pas avec vous ? demanda-t-il
- Non, elle dort encore. La nuit a été... agitée, répondit Xavier.
- Je vois ! dit Frantz, un sourire aux lèvres. Vous pensez avoir fini vos « projets » dans combien de temps ?
- Disons, que dans deux heures, ce sera prêt !
- D’accord, donc je fixe la réunion d’ici 3 heures, ça vous va ?
- Sans problème ! répondit Xavier.
Sans perdre plus temps, il s’installa devant ses écrans et se remit au travail, Frantz ayant prit des dispositions pour que personne ne le dérange pendant les prochaines heures.
Un peu plus de deux heures plus tard, Noémie arriva enfin à l’usine. Alors qu’elle se dirigeait vers le poste de Xavier, Frantz l’intercepta.
- Ah ! Noémie ! Vous voilà enfin ! Je dois vous dire que nous avons une réunion importante dans moins d’une heure !
- Pardon ? Pourquoi ne m’en avez-vous pas parlé plus tôt ? demanda-t-elle, légèrement énervée.

- Vous n’étiez pas concernée, répondit Frantz. De toute façon elle va bientôt commencer.
Frantz et Noémie se dirigèrent vers la salle de réunion. Cette dernière n’avait toujours pas vu Xavier et en fit part à Frantz. Celui lui répondit qu’il était arrivé depuis longtemps et qu’elle le verrait à la réunion de toute façon.
Une fois dans la salle de réunion, Noémie ne vit toujours pas Xavier. Mais qu’elle ne fut pas sa surprise quand elle le vit enfin... sur la petite estrade de la salle.
- Messieurs Dames, bonjours ! dit-il. Vous êtes rassemblés ici pour prendre connaissance du projet que je mène depuis maintenant un an en parallèle du projet VST.
Noémie ouvrit de grands yeux, étonnée. Quel pouvait bien être ce projet pour qu’il ne lui en ait jamais parlé ? Elle écouta avec attention la suite des propos de Xavier.
- Aujourd’hui ce projet est arrivé à terme et sera implanté au coeur du projet VST.
Les lumières s’éteignirent et l’écran situé dans le dos de Xavier se mis en route.
- Voici maintenant les détails du projet baptisé « Projet Lyoko ».