Histoire : Du rêve au cauchemar

Écrite par Nerzul le 12 avril 2004 (2919 mots)

Une fois de plus et comme toujours, Jérémie était face à son ordinateur et cherchait à matérialiser Aelita. Depuis qu’il était sorti de cours, il s’était installé et tapait à toute vitesse sur son clavier. La matérialisation de sa bien aimée était devenu une obsession pour lui et il touchait au but, il en était sur. Chaque soir, chaque temps libre, il le consacrait à la recherche sur la matérialisation. Mais comme toujours, l’accumulation de fatigue se fit sentir.
- Aelita ? Je commence à dormir debout, il regarda sa montre et se rendit compte qu’il était deux heures du matin et que le réveil allait être dur. Je vais aller dormir mais avant, je vais lancer une recherche. On se voit demain.
- D’accord, à demain Jérémie.
Il avait toujours des remords à laisser son ami seul. Car chaque jour qu’il passait sur son ordinateur le rapprochait du secret de la matérialisation. Mais chaque jour risquait d’être le dernier si XANA se réveillait. C’était une course contre la montre pour l’un comme pour l’autre et ça, tout le monde le savait.
D’un pas las, Jérémie regagna son lit pour prendre un repos bien mérité. Il se coucha péniblement dans son lit, posa la tête sur son oreiller et s’endormi immédiatement.

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* *

Le réveil avait été plus dur qu’il ne l’aurait cru, si Odd et Ulrich n’étaient pas venus le réveiller il aurait été en retard. Il avait pris son petit déjeuner en quatrième vitesse et était rentré en cours de math juste à temps. Il n’avait même pas pris le temps de regarder si sa recherche avait été finie et ce que ça lui avait apporté comme renseignement. Les minutes ressemblaient à des heures mais la sonnerie de la récréation sonna pour la plus grande joie des élèves mais surtout celle de Jérémie. Il se dépêcha de sortir Odd et Ulrich sur les talons.
- Eh Jérémie attend un peut ! On dirait que tu fuis quelqu’un ! Odd vit Sissi accompagné de ses deux sbires et eu une idée. Je sais que Sissi ressemble à l’aliène dans le film qu’on a vu la semaine dernière, il la regarda et pris un air dégoûté, encore que lui était plus beau. Il avait parlé suffisamment fort pour que les élèves dans le couloir entendent, ce qui provoqua une hilarité générale et les foudres de la concernée.
- Non mais tu t’es regardé sale nain !
- T’as raison ! C’est une insulte pour la pauvre bestiole ! Les rires prirent de l’ampleur et le nombre d’élèves pliés de rire augmenta pour la plus grande satisfaction de Odd.
Voyant qu’elle ne réussirait pas à tourner la situation à son avantage, Sissi se drapa dans sa dignité et parti. Mais le sale nabot le payera.
Jérémie n’en avait que faire de ces plaisanteries douteuses, il était si près du but, qu’il pouvait déjà voir Aelita devant lui. Ulrich le rattrapa l’arrachant à ces rêves.
- Hé Jérémie ! Qu’est qu’il y a ?
- Hein ? Rien, je suis juste pressé de retourner sur mon ordinateur pour terminer le programme de matérialisation. Il avait parlé à voix basse pour que personne n’entende.
- Hé mais t’es malade ? Au cas ou tu ne l’aurais pas remarqué, la récré c’est fait pour se détendre et s’amuser.
- Ouais il a raison Einstein relaxe toi un peu ! T’as l’air d’un zombie. Un peu plus et tu va ressembler à Sissi.
- Il a raison Jérémie. Non mais regarde toi t’es tout pâle.
En passant devant une glace, il dû admettre que ces amis n’avaient pas tort. Il avait les yeux qui en disaient long sur la nuit qu’il avait passée. Mais voyant que Jérémie n’était pas convaincu, Ulrich insista.
- Et puis de toute façon, tu n’auras rien le temps de faire en si peu de temps.
- Bon ok. J’irais la voir après la cantine.
- T’inquiète pas ! T’auras tout le temps de voir ton Aelita quand elle sera avec nous !
- Ce n’est pas MON Aelita Odd !
- Ho lala ! Moi ce que j’en disait.
- Salut les garçons.
Ils avaient marchés et s’étaient dirigés au point de rencontre habituel avec Yumi sans s’en rendre compte.
- De quoi vous parliez ?
- Jérémie voulait aller dans sa chambre pour continuer ses recherches.
- Oh, je vois. Elle le regarda et constata que Jérémie était dans un piteux état, tu ne crois pas que tu en a fais suffisamment comme ça ?
- Ouais elle a raison, s’exclama Odd, décompresse un peu.
- Est que Aelita est avec nous ? Non ! Tant quelle ne sera pas là, XANA pourra faire tout ce qu’il veut. Il faut l’arrêter une bonne fois pour toute.
- Jérémie, je sais que tu travailles toute la nuit mais si tu continues comme ça, tu vas finir par te rendre malade.
- Ca va comme ça Ulrich ! J’ai dis que j’irais la voir à midi et c’est tout. Après j’irais me reposer ça vous suffit ?
La sonnerie retentit et tous les élèves rentrèrent en classe. La récréation était passée vite. Mais les heures de cours risquaient de ressembler à des jours.
La première heure de cours était passée très lentement. Jérémie voulut prendre son ordinateur portable et se rendit compte qu’il l’avait oublié. La dernière heure de cours avait été un véritable calvaire pour lui. Il aurait voulu trouver une excuse pour griller le cours mais, il l’avait fait trop souvent ces dernier temps. Presque tout le temps et il risquait de s’attirer des problèmes. Après une heure interminable, la sonnerie tant attendue retentit une fois de plus.

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Comme d’habitude il s’étaient tout les quatre attablés à la même table et discutaient.
- Beu ! Des épinards, Odd était horrifié par cette verdure informe qui débordait de son assiette, pourquoi on nous sert ce truc dégueu ! Ca devrait être interdit.
- Ulrich le regarda et demanda. Tu préfères les choux de bruxelle ?
- Faut voir... Regarder ces épinards me fait penser à ce nouveau jeu avec les extraterrestres qui quand on leur tire dans la tête, on vois leur cerveau qui...
- Hé ! Protesta Yumi si tu n’aime pas les épinards c’est ton problème mais n’en dégoûte pas les autres ok ?
- C’est trop tard, répondit Jérémie. Bon faut que je vous laisse on se voit plus tard.
- Ok à plus. Yumi le regarda partir et ce tourna vers Odd et Ulrich pour les voir sourire d’un air complice. Tous savaient à quel point Jérémie aimait Aelita.
Ils lui avaient pardonné sa mauvaise humeur, la mettant sur le compte de la fatigue.

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Jérémie avançait dans les couloirs sans faire de bruit. Car Jim rodait sûrement dans les parages. Il atteignit sans problème sa chambre et entra rapidement. Il s’installa devant sa console regarda les résultats du programme qu’il avait lancé la veille et fut émerveillé par ce qu’il vit ! La matérialisation était là ! Il lança un test pour être sur et la réponse ne se fit pas attendre. Il avait trouvé comment matérialiser Aelita. Il fut transporté de joie, enfin il pourrait la voir en face de lui. Il laissa exploser sa joie par un cri de triomphe, tout excité, il l’appela. Celle-ci ne mit pas long temps à répondre.
- Jérémie ! Ah enfin !
- Qu’est qu’il y a ? Jérémie avait perçu de l’inquiétude dans sa voix et ça ne présageait rien de bon.
- XANA s’est réveillé j’entends des pulsations.
- La peur pour son amie l’envahis, bon ok je préviens les autres. En attendant, cache toi dans une tour.
- Non Jérémie, la tour n’est pas très loin. Je suis dans le territoire de la forêt.
- Bon d’accord. Mais fait attention à toi, on arrive tout de suite.
A peine la liaison coupée que Jérémie bondit hors de sa chambre et se précipita dans la cour pour rejoindre les autres.

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Jérémie courut à la rencontre de ces amis.
- Eh il faut... Le sol se mit à trembler et à se fissurer de toute part provoquant la panique parmi les collégiens.
- Ok Jérémie, répondit Ulrich, pas besoin d’en dire plus on fonce à l’usine.
Courir leur était presque impossible à cause des tremblements de terre. Mais ils parvinrent à atteindre la bouche d’égout. Ils atteignirent l’usine et virent qu’elle aussi avait subit quelque dégât. Une partie du plafond s’était écroulée sur la cage d’ascenseur. Odd soupira.
- Bon ben, va falloir faire le grand détour.
- Aller il faut se dépêcher on ne sait pas combien de temps encore l’usine pourra tenir.
Yumi avait raison, l’usine qui n’avait plus été entretenue et elle commençait à s’écrouler petit à petit.

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Comme d’habitude, Yumi, Odd et Ulrich avaient pris place dans les scanners et Jérémie s’était installé devant la console pour envoyer ses amis dans le monde virtuel.
- Allé ! C’est parti, direction le territoire de la forêt.
Une fois virtualisés, ils s’approchèrent d’Aelita et partirent en courant remontant le long des pulsations. Jérémie les suivit sur son écran. Ils finirent par arriver en vue de la tour activée gardée par cinq Cancrelats.
- C’est bon Jérémie, ce sera facile ! Ils ne feront pas le poids ! S’exclama Odd.
- Odd a raison c’est du gâteau.
- C’est alors que Yumi se tourna et répondit. T’as parlé trop vite.
Trois Frolions foncèrent sur le groupe et ouvrirent le feu. Odd et Ulrich ne purent les éviter à temps et perdirent chacun quarante points de vie.
- Attention moins dix points de vie par impact pour les Cancrelats et moins vingt points pour les Frolions.
- Merci de nous prévenir, maugréa Odd.
Les Cancrelats les ayant repéré, ils se mirent à leur tirer dessus tout en avançant vers eux. Ils étaient pris entre deux feux ce qui avait fait chuter leur espérance de vie. Ulrich déviait les tirs des Cancrelats, Yumi les parait avec sont éventail tendit que Odd et Aelita esquivaient les tirs de Frolions.
- Mais qu’est que vous faites bon sang ! Vous avez tous perdu au moins la moitié de vos points de vie ! Trouvez quelque chose et vite !
- Bon ça suffit comme ça ! Odd tu t’occupes des Frolions, Yumi et moi on charge les Cancrelats. Aelita, tu resteras derrière Yumi. Vous êtes prêts ? Des hochements de tête lui répondirent.
Dans le laboratoire, plusieurs blocs de pierres étaient tombés et bientôt le plafond allait suivre. Pourvu que la salle des scanners soit intacte.
Odd visa et tira trois lèches. Une seulement atteignit sa cible qui explosa. Ulrich se dédoubla en trois grâce à son triplicata, chargea les Cancrelats qui parvinrent à en tuer un avant que deux les deux autres ne détruisent chacun un Cancrelats. Yumi avait réussi à arriver à leur niveau et à en tuer un sans être touché, avec Aelita derrière elle. Les deux Frolions descendirent en piquer sur Odd qui ne réussit pas à esquiver tous les tirs. Il ne lui resta plus que dix points de vie. Les Cancrelats aussi ripostèrent ce qui coûta vingt points de vie à Yumi et le double de Ulrich. Odd riposta avec deux flèches qui firent mouche toute les deux. Ulrich et Yumi éliminèrent les derniers Cancrelats.
- Et voilà le travail Einstein !
- J’y vais ! Aelita s’élança vers la tour.
- Attend ! Il y a quelque chose devant la tour.
Jérémie avait raison. Entre Aelita et la tour se dressait un Méga Tank
- Attention si vous êtes touchés c’est fin de partie.
- Il nous barre la route. Odd tiens toi près. Yumi si Odd le rate, on y va ensemble.
- Aelita recule, il ne va plus te gêner d’ici deux minutes. Odd attendit que le Méga Tank s’ouvre, visa et tira trois flèches et voilà le travail...
Avant que l’une des flèches ne l’atteigne, il se referma.
- Hé ! C’est de la triche !
Il n’eut pas le temps de dire autre chose, le Méga Tank se rouvrit et tira. Odd voulut en profiter pour le détruire mais il ne fut pas assez rapide et fut renvoyé dans le monde réel. Les autres s’étaient jetés à terre pour éviter le tir et la grosse boule en profita pour avancer. Il bloquait maintenant le chemin qui était déjà bien étroit.
- Ulrich, Yumi, Aelita ! Vite ! Relevez vous un autre Méga Tank arrive derrière vous !
Ulrich fut le premier se rétablir et voyant que le nouvel arrivent visé Aelita, il ne put que s’interposer entre le tir et sa cible. Ce qui l’envoya rejoindre Odd, mais il avait sauvé Aelita. Yumi en profita pour l’éliminer et se tourna vers la première. Lorsqu’elle le vit, il était déjà ouvert et emmagasinai de l’énergie pour tirer. Yumi bondit sur le côté évitant in extremis le tir. Aelita se relevât et courut vers Yumi pour l’aider à se relever. La boule roula dans leur direction à toute allure et percuta Yumi la dévirtualisant.
- Jérémie au secours ! Sa voix vibrait de peur et de détresse.
- Sauve toi Aelita vite ! Il était prit de panique pour son amie et ne pouvait rien faire.
Aelita se mit à courir aussi vite qu’elle le put. Le Méga Tank s’ouvrit se chargea d’énergie et tira.
Sur son écran, Jérémie vit son amour disparaître. Des larmes coulèrent sur ses joues et il appela d’une voix tremblante par le chagrin et la détresse.
- Aelita... ...je t’en supplie répond moi... ..par pitié... NON !!!
Il laissa exploser son chagrin. Il avait eut le moyen de la rendre réelle et il ne la verrait plus jamais. Il souffrit d’un mal sans nom. Jamais il n’avait eut aussi mal. Le pire était arrivé, Aelita n’existait plus. Il sanglota et hurla de douleur. Il eut l’impression d’être terrassé et d’agoniser. Il se leva et tombât... ...de son lit !

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* *
Il était dans sa chambre et il faisait encore nuit. Il bondit sur son ordinateur et appela Aelita avec une voix tremblante, presque suppliante. Sur l’ordinateur le visage inquiet de son amie apparut.
- Jérémie ? Qu’est qu’il y a ? Je t’ai entendu crier, tu as mal ?
- Il poussa un soupir de soulagement. Non, plus maintenant.
- Pourquoi tu es tout mouillé ?
- Je... ...j’ai fais un rêve... ...j’ai eu peur. Il s’aperçut qu’il était trempé de sueur, mais aussi qu’il pleurait.
- Mais je croyais que c’était bien de faire des rêves ?
- Oui mais parfois il tourne au cauchemar. C’est pareil qu’un rêve, sauf que lui fait peur.
- Mais les rêves ne sont pas réels. Alors il n’y a pas à avoir peur.
- Oui, mais on ne le sait pas quand on dort.
- Ah... ...et tu as encore peur ?
- Non... Après un long moment à la regarder, il ajouta en détournant légèrement le regard et en rougissant. Plus maintenant.
- Alors tout va bien ?
- Oui. Je retourne me coucher. On se voit plus tard.
- Alors à plus tard Jérémie.
Une fois la liaison coupée, il regarda ce que lui avait apporté la recherche qu’il avait lancée avant de se coucher. Mais elle ne lui apporta rien nouveau sur la matérialisation. Il regarda sa montre, quatre heures et demie du matin. Il n’avait presque pas dormi de la nuit et le réveil allait être dur, très très dur. Il alla s’asseoir en titubant sur son lit. Il était terriblement fatigué. Mais la peur, la fatigue et la peine avaient fait place au soulagement. Aelita allait bien et c’était tout ce qui importait. Il s’allongea sur son lit et s’endormi sans se rendre compte qu’une ange virtuel veillait sur lui cette nuit la encore.