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Histoire : Secrets, peur et angoisse


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Écrite par Kaede le 09 juillet 2007 (19669 mots)

Dernière édition le 08 août 2007

Chapitre I/

- Ulrich derrière toi, lança la voix de Jérémie déformé par le micro.
Le samouraï se retourna et bloqua le laser du cancrelat à l'aide de son sabre qui prit une teinte bleue. Mais le krabe derrière lui ne lui laissa pas le temps de se retourner une seconde fois et il prit un laser dans le bras droit, son visage imprimant une grimace sous le choc. Il vit quelque chose apparaître dans son champ de vision et se diriger droit vers le cancrelat. Le projectile le trancha en deux et retourna d'où il venait. Le brun vit la japonaise sauter dans les airs et rattraper son éventail en faisant un clin d'œil à Ulrich.
-Merci, cria-t-il.
- A ton service, lança la japonaise avant de retourner à son combat contre deux autres cancrelats et un frelion.
- Aelita vient d'entrer dans la tour, fit la voix de Jérémie avec une pointe de soulagement.
Les lyokoguerriers achevèrent les derniers monstres et virent l'elfe ressortir de la tour peu après.
- Je vous ramène, lança Jérémie.
Et là le corps de l'elfe et du félin disparurent dans un million de pixel. Yumi fit un sourire à Ulrich qui y répondit et il regarda son corps se désagréger à son tour. Il ne tarda pas à suivre et se retrouva dans le scanner dont les portes s'ouvrirent, le laissant sortir, essoufflé.
-ça va vieux ? demanda la vois d'Odd.
-Impeccablement bien, répondit Ulrich avec un sourire en levant les yeux vers le blond qui lui souriait.
-les gars, remontez vite, claironna la voix métallique de Jérémie.
-Eh Einstein, je te signale qu'il y a dans cette pièce autant de fille que de garçon, rétorqua Yumi d'un ton moqueur tandis qu'elle se dirigeait vers le monte-charge.
-Ok ok, qu'est ce que t'es susceptible pour une japonaise, se moqua Jérémie.
-Tu sais ce qu'elle te dit la japonaise ?
Le rire de Jérémie se fit entendre tandis que les portes du monte-charge s'ouvraient et une fois en haut, l'intellectuel leur fit un compte rendu. Depuis qu'ils luttaient tous ensemble contre Xana, ils se connaissaient par cœur et aujourd'hui ils ne pouvaient s'empêcher parfois de se taquiner les uns ou les autres sur ses points sensibles.
Quatre ans qu'ils luttaient désormais. Quatre ans qu'ils cherchaient à exterminer Xana sans y parvenir. Quatre ans qu'ils devaient subir ses attaques au quotidien. Quatre ans qu'ils se connaissaient et s'entraidaient.
Ils étaient en début d'année scolaire, la rentrée avait eu lieu la veille et déjà Xana attaquait. Malheureusement cette année s'annonçait plus compliquée que la précédente. Jérémie et Aelita étaient de nouveau dans la même classe mais Odd et Ulrich qui avait choisi une section différente avaient été séparé d'eux. Ainsi Jérémie et Aelita se trouvaient en 1er scientifique, et Odd et Ulrich en section économiques et sociales, débarrassé ainsi de la physique qu'ils avaient en horreur. Yumi, elle, avait opté l'année précédente pour la section littéraire et entamait désormais sa terminale.
Ils étaient maintenant sur le chemin du retour et Yumi se sépara d'eux avec un signe de la main. Ulrich la regarda s'éloigner songeur, elle avait changé dernièrement mais il ne comprenait pas pourquoi. Un soupir le fit se retourner et il vit que les trois autres le regardaient fixement.
-Quoi ? lâcha-t-il avec dédain, sachant déjà ce qu'ils avaient à dire.
-Franchement, commença Aelita, ça fait quatre ans...
-Elle a raison, ajouta Jérémie. Pourquoi ne lui as-tu toujours pas dit ? il serait peut-être temps...
-Ils ont raison Ulrich, il serait temps que tu t'y mettes..., compléta Odd.
-On verra demain, lâcha Ulrich en haussant les épaules et en prenant le chemin du collège.
-Tu dis toujours ça mais tu ne fais jamais rien, remarqua Jérémie.
-Eh Einstein, ne reproche pas aux autres ce que tu ne parviens pas toi-même à faire, rétorqua Ulrich en jetant un regard bref à Aelita qui fit rougir les deux intellectuels.
Ils reprirent la route en silence et Odd leva les yeux au ciel. Eux et leur histoire d'amour...
Ils pénétrèrent sans peine dans les dortoirs et peu de temps après, ils étaient tous au chaud dans leur lit. Ulrich fixait le plafond d'un air songeur, les mains croisées derrière la nuque.
-Odd
-Mmm ?
-Comment tu ferais ? enfin je veux dire... si tu étais amoureux d'une fille, comment tu lui dirais ?
La question fit sourire Odd dans l'obscurité.
-Le plus simplement du monde Ulrich. Je lui dirais que je l'aime et je l'embrasserais.
-Ah...
Visiblement Ulrich n'était pas convaincu de sa réponse mais Odd se contenta de lui souhaiter bonne nuit.


-Bonjour tout le monde, lança Joyeusement Yumi le lendemain matin en retrouvant ses amis au banc habituel. Aelita leva les yeux vers elle et le visage de la japonaise lui confirma l'impression qu'elle avait eu en entendant sa voix. Yumi se forçait à paraître enjouée ! Aelita eut un moment d'hésitation puis trouva que le moment était mal choisi. Personne ne semblait rien avoir remarqué, Ulrich et Odd s'étaient engagés dans une conversation animée et Jérémie murmurait quelque chose à l'oreille de la japonaise.
-Ulrich !!!! cria soudain une voix féminine dans leur dos.
-Ne me dites pas que c'est qui je pense..., marmonna l'interpellé.
-On ne te le dira pas alors, lança Odd en lui donnant un coup amical sur l'épaule, mais si tu te retourne tu risque de ne pas avoir de surprise.
-Ulrich, comment vas-tu aujourd'hui ? demanda alors la brune vêtue de rose qui venait d'arriver devant eux.
-J'allais parfaitement bien avant que tu ne pointe le bout de ton museau...
-Tiens tes toutous ne sont pas avec toi aujourd'hui ? interrogea Odd avec un grand sourire. La brune lui jeta un coup d'œil furieux avant de fixer Ulrich.
-Dis tu es au courant de l'histoire des TEP ?
-C'est TPE, Sisi, grimaça Jérémie.
-Oh toi Einstein, la ferme, je ne t'ai pas causé.
-Chère Sisi, tu devrais plutôt me remercier, j'essaye de t'inculquer quelque chose.
-Te foule pas Jérem', c'est impossible pour elle t'apprendre quoi que ce soit, fit Odd avec un sourire.
-D'ailleurs je m'étonne qu'elle aille toujours en cours, continua Aelita comme si la pimbêche n'était pas là. A force des années elle aurait du se rendre compte que ça ne lui servait à rien...
-Oh vous autres, fermez là, cria Sisi, je suis venu parler à mon Ulrich, pas à vous.
-A qui ? demanda soudain Yumi en fronçant les sourcils. Sisi la regarda sans comprendre. Non, je demande parce que je connais un Ulrich mais il ne me semble pas me souvenir qu'il t'appartenait...
-Tu sais quoi la gothique ?
-Non, et je ne veux pas savoir...
Elle regarda tous les membres de la bande tour à tour qui affichaient un sourire jusqu'aux oreilles puis elle tourna les talons sans ajouter un mot et s'éloigna à grands pas furieux. La bande éclata de rire mais fut interrompue par la sonnerie stridente qui indiquait le début des cours. Yumi fit une grimace et les salua d'un geste de la main avant de s'éloigner à petits pas vers sa salle de classe. Aelita emboîta le pas à Jérémie tandis qu'Ulrich et Odd prenait la direction opposée vers le gymnase.
-J'en ai ma claque de courir, gémit Odd une heure plus tard.
-courage, fit Ulrich avec un petit sourire, on a bientôt fini.
-Allez bande de fainéant, encore deux tours et c'est fini, cria la voix de Jim.
-Tu vois qu'est ce que je disais ? reprit Ulrich.
Après avoir prit une bonne douche et s'être glissé dans des vêtements propres, Ulrich et Odd purent sortir un peu avant que la sonnerie ne se fasse entendre. Ils s'installèrent sur le banc attendant la fin des cours de leurs amis.
- Bon alors, tu vas faire comment ? interrogea soudain Odd.
Ulrich qui avait parfaitement compris où il voulait en venir fit néanmoins semblant de ne pas avoir saisi. Il fronça les sourcils en se tournant vers lui, le bras nonchalamment appuyé sur le dossier du banc.
-Je peux savoir de quoi tu parle ?
-Allez ne fais pas semblant de ne pas avoir compris, je commence à te connaître, rétorqua Odd assis sur le dossier. Tu sais parfaitement de quoi je parle...
-Mmm, grogna Ulrich en détournant le regard, sachant qu'il était inutile d'essayer de tromper son ami plus longtemps.
-Alors, insista Odd.
-Très bien j'essaierais de lui dire...
Odd sourit de satisfaction en entendant les mots marmonnés à voix basse. La sonnerie se fit entendre et Le blond tourna la tête vers les salles de classe tandis qu'Ulrich, les yeux rivés au sol, regrettait déjà sa promesse, ne sachant comment il allait faire.
- Alors ce cours de sport ? la voix de Jérémie tira le brun de ses réflexions et il le regarda prendre place à côté de lui tandis qu'Aelita restait debout devant eux.
-Odd n'a pas arrêté de se plaindre, grimaça Ulrich d'un ton moqueur.
-Evidemment en mangeant une dizaine de croissant le matin, il paraît difficile de se sentir léger après, plaisanta Aelita.
-Eh, j'en ai mangé à peine six ce matin, se défendit Odd.
-Oui, enfin sans compter les trois bols de chocolat chauds et les deux bananes, ajouta Jérémie avec un air moqueur.
-Vous avez fini oui ? Je me sens parfaitement bien et... Odd s'interrompit en posant son regard sur Aelita qui ne semblait plus l'écouter. Elle avait le regard fixé sur quelque chose dans leur dos. Odd se tourna et vit Yumi qui se dirigeait vers eux les sourcils froncés. Avant qu'elle n'arrive, Aelita sembla se reprendre et après une inspiration et sourit à Odd.
-Enfin, je me demande comment en mangeant autant tu parviens à rester si maigre...
Odd en resta bouche bée, le changement de visage d'Aelita avait été rapide et il ne restait plus de trace de l'inquiétude qui la rongeait peu auparavant. Quand avait-elle donc appris à cacher ainsi ses émotions ? qu'était devenue la petite-fille naïve et innocente qu'il connaissait ?
Ni Jérémie, ni Ulrich ne semblait avoir prêté attention à ce changement et leur attention se focalisa sur Yumi dès qu'elle arriva dans leur champ de vision.
-Yumi..., hésita Jérémie. Un problème ?
-Ah euh..., la japonaise les regarda les uns après les autres, perdant peu à peu son expression furieuse puis un sourire étira ses lèvres tandis que ses yeux bridés se fermaient. Non, non ne vous en faites pas, c'est juste le prof d'histoire qui m'a énervée, ce n'est rien ça va passer.
-Rien de grave alors? Insista Ulrich.
-Absolument rien, affirma la japonaise en le fixant dans les yeux.
Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, Ulrich sut que son amie mentait. Il en était persuadé. Mais pourquoi ? il tourna la tête vers Jérémie qui parlait avec Aelita et constata qu'il ne parviendrait pas à comprendre leur langage informatique et se reporta sur l'échange entre Odd et Yumi. Odd se plaignait encore de son heure de sport mais fut interrompue par la sonnerie, c'était la fin de la récré.
Ulrich fixait les nuages blancs qui se détachaient dans le ciel bleu où le soleil brillait. Il y avait bien longtemps à présent qu'il avait perdu le fil des explications sur l'économie de la France émises par leur professeur. Odd à côté de lui avait le visage caché entre ses mains et dormait sans aucun doute, au moins les années lui avaient-elles apprises à se faire discret. Plongé dans ses pensées, le samouraï était comme isolé du monde. Une seule chose revenait sans cesse dans son esprit, Yumi. Qu'avait-elle donc en ce moment ? son mensonge d'abord était incompréhensible pour lui, jamais ils ne s'étaient mentis, pourquoi maintenant ? et son comportement était des plus étrange... Elle qui était d'une patience exemplaire se serait mise en colère à cause...de son prof... C'était invraisemblable... et il la sentait de plus en plus ... en fait il n'avait pas vraiment trouvé de mot pour décrire cette sensation mais c'est comme si elle était mal à l'aise...que cachait-elle et pourquoi ?
-Ulrich, Xana attaque encore, je viens de recevoir un message de Jérémie.
La voix d'Odd le tira de ses pensées et il hocha la tête. Il regarda sa montre et haussa les épaules. Dans cinq minutes, la pause du midi sonnerait. Et quelques minutes plus tard, la cloche sonna ! sortant de cour sans prendre le temps de noter les devoirs, ils foncèrent à l'usine où se trouvait déjà Jérémie et Aelita. Jérémie les envoya sur Lyoko sans plus tarder et lorsque Ulrich s'étonna de ne pas voir Yumi, il répondit qu'elle avait été retenue par son prof de littérature. Parant les lasers, ils ne tardèrent pas à trouver la tour et Aelita la désactiva.
- Et sur terre, Einstein ?
- Rien à signaler donc pas de retour ! Je vous ramène.
Peu après, ils étaient en vue des réfectoires et rejoignirent Yumi à la table où elle les attendait.
-Désolé de ne pas être venue, s'excusa-t-elle tandis qu'ils s'installaient, ça a été ?
-Mission de routine, claironna Odd en entamant son repas avec gourmandise.
-Qu'est ce qu'elle te voulait ta prof ? demanda Aelita en fixant Yumi avec un regard pénétrant
-Bah en fait..., elle fit un sourire qui ressemblait plus à une grimace, elle voulait me dire qu'elle été ravie de m'avoir dans sa classe, son collègue de l'année dernière lui a dit que du bien de moi.
-Houa, t'es déjà chouchoute d'un prof alors ? se moqua Odd
-Quelle perspicacité Mr gourmand, grimaça Yumi en se moquant, tu m'épate !
-Je sais, je suis un grand génie ! fit le blond en bombant le torse
-N'exagère pas non plus, lâcha Jérémie avec un sourire faisant retomber bien bas l'ego d'Odd qui reporta son attention sur son assiette avec un air déçu et boudeur.
-Allez te vexe pas, reprit Jérémie en riant, je plaisante ... malgré la part de vérité que contiennent mes paroles, ne put s'empêcher de rajouter le blond avec humour.
Une scène du quotidien qui lui paraissait indispensable, pensa Ulrich en levant discrètement les yeux vers Yumi. Elle semblait heureuse, elle riait avec les autres, s'était-il trompé ? Elle remarqua soudain son regard et rougit avant de détourner les yeux. C'est alors qu'il vit une expression inhabituelle sur son visage tandis qu'elle fixait un coin de la salle. Non, il ne s'était pas trompé ! Mais qu'avait-elle ? ...
- Yumi au fait, tu n'as pas oublié pour ce soir ?
Changement d'expression, regard sur Aelita et sourire...
- Bien sûr que non, j'ai redemandé ce matin. On rentre toutes les deux ce soir.
- Génial, s'exclama Aelita. Ulrich regarda la jeune fille aux cheveux roses et eut un sursaut imperceptible de surprise. Elle se donnait un air heureux pourtant, il venait de remarquer... c'était inscrit sur son visage... comment ne pas avoir vu avant ? ... Aelita était effrayée et inquiète... Mais que lui arrivait-il ? que leur arrivait-il ? ...







Chapitre II/

- Oh oh! Ulrich, tu m'écoute ? ?
-hein... que ...qui ? quoi ? ... Ulrich redescendit sur terre et vit la main d'Odd qui s'agitait sous son nez.
-Ah, ça y'est, monsieur Ulrich est de nouveau parmi nous, lança Jérémie avec une nuance de moquerie dans la voix.
Le brun lui jeta un regard indifférent et vit les sourcils du blond se froncer en remarquant qu'il ne répondrait pas à sa remarque sarcastique. Il eut une moue d'impuissance, appuya ses coudes sur la table, joignit ses mains sur lesquelles il posa son menton et tout en fixant Ulrich, il attendit que celui-ci explique son comportement sans poser la moindre question, sachant que le samouraï avait parfaitement comprit ce qu'il voulait.
Ulrich soupira en repoussant son plateau vers Odd qui l'attaqua aussitôt et se dit que c'était aussi bien de parler de ses impressions ce soir, alors qu'Aelita était chez Yumi pour la nuit.
- Vous ne trouvez pas que les filles ont un comportement ...inhabituel ?
A sa question, Jérémie pâlit et laissa retomber ses mains sur la table, Odd déglutit péniblement et reposa sa fourchette en fixant Ulrich qui ne s'attendait pas à une telle réaction.
- J'espérais que ça venait de moi...cette impression, murmura péniblement Jérémie au bout d'un certain temps.
-Je ne parviens pas à comprendre ce qu'elles ont ...enfin je veux dire... elles ont changé..., acheva Odd dans un soupir en repoussant le plateau vers un coin de la table.
-Mais...enfin vous ne trouvez pas ça bizarre, reprit Ulrich, qu'on s'en aperçoive seulement maintenant ?
-Eh bien..., Jérémie soupira, je trouve que ces derniers temps elles ...enfin elles... je ne sais pas trop comment dire...
-Yumi a menti ce matin, coupa Ulrich d'un ton abrupt.
-A propos de son prof ? sur la raison de sa colère, c'est ça ? Jérémie regarda Ulrich hocher la tête et haussa les épaules en soupirant de nouveau. Je m'en doutais, lâcha-t-il. Pourtant ce n'est pas son genre...
-Et Aelita ? demanda soudainement Odd. Depuis quand arrive-t-elle à nous cacher des choses comme ça ?
-Je n'ai pas de réponse...personne n'en a sauf elle, répondit Jérémie. Mais je crois qu'il faut qu'on leur parle...
-Pourquoi pas demain ? intervint Ulrich.
-Pourquoi pas..., soupira Jérémie en se levant.
En le regardant s'éloigner Ulrich se dit qu'il attendait déjà le lendemain avec une impatience angoissée. Les filles répondraient-elles à leurs questions ? ...

Assis sur le banc habituel, il régnait entre les trois garçons un silence oppressant. Ils n'avaient presque rien dit depuis le petit déjeuner et ils fixaient à présent le portail de Kadic avec anxiété. Les élèves externes arrivaient peu à peu et celles qu'ils attendaient finirent par arriver.
Elles semblaient plongée dans une conversation sérieuse, Aelita arborait un air grave et inquiet et Yumi avait les traits tirés, ses yeux bridés d'habitude pétillants de joie paraissaient ternes. Elle se dirigèrent mécaniquement vers le banc et à la vue des trois garçons, un sourire se peignit sur leurs visages, sourires qui provoquèrent des regards sceptiques entre les trois garçons.
- Bonjour bonjour, lança Aelita avec enthousiasme.
- Comment allez vous ce matin ? vous n'avez pas très bonne mine..., continua Yumi sur le même ton en s'arrêtant devant eux.
Ulrich fronça les sourcils et eut un pincement au cœur. Ils étaient leurs amis pourtant, pourquoi ne leur disaient-elles rien ? Pourquoi cacher quelque chose ? pourquoi mentir ? comment pouvaient-elles penser une seconde qu'ils ne verraient rien ?
-Mauvaise nuit, marmonna Odd et Jérémie enchaîna, ne tenant plus...
-Il faut qu'on parle ! Le ton surpris la japonaise et son amie qui perdirent le sourire puis Aelita hocha la tête.
-On vous écoute...
-Qu'est ce qui se passe ? demanda Ulrich d'un bloc.
-Ce qui se passe ? répéta Aelita.
-Alors là c'est à vous de nous dire..., ajouta Yumi en fronçant les sourcils. Qu'est ce qui vous prends ce matin ?
-Bon sang vous nous prenez pour des imbéciles ou quoi? S'énerva Odd soudainement en se levant. Moi encore je veux bien mais Einstein ou Ulrich! C'est loin d'être des idiots... Mais m**** les filles, on est vos amis !! Expliquez nous !
-Odd..., murmura Yumi qui arborait maintenant une expression de surprise. Elle regarda alors Aelita qui hocha la tête. Plan B...
-Vous croyez qu'on vous cache quelque chose, c'est ça ? demanda soudain Aelita. Elle éclata de rire au hochement de tête des garçons et Yumi suivit sous les regards surpris.
-Yumi..., articula Aelita entre deux hoquets. Je crois...Je crois qu'ils s'inquiètent... on devrait peut-être...
-Oui ... oui. Bien sûr, fit Yumi en reprenant son souffle. Elle regarda les trois garçons tour à tour puis ferma les yeux en souriant. Bon tant pis, puisqu'on est si transparentes... On voulait vous faire une surprise mais c'est raté...
-Une surprise? Reprit Ulrich, plus que sceptique.
-Bah oui ! mais bon ... maintenant qu'on est découverte...
-Qu'est ce que c'était cette surprise ? demanda Odd, demeurant tout de même méfiant.
-Réfléchissez un peu, quel mois est-on ? demanda Aelita.
-Bah, en septembre, répondit aussitôt Jérémie qui vit alors où elles venaient en venir. Vous vouliez faire une sorte de fête ?
-Exact. Pour ton anniversaire et celui d'Odd en même temps. Et comme on n'a pas fêté celui d'Ulrich en juillet parce qu'il n'était pas là on voulait faire d'une pierre trois coups...résuma Yumi.
-Ah..., fit Jérémie, se sachant plus ou se mettre.
-Désolé d'avoir tout gâché les filles, ajouta Odd en se passant la main dans les cheveux, baissant les yeux au sol.
-Pourquoi ? demanda soudain Ulrich d'une voix triste et coléreuse à la fois.
-Pourquoi quoi Ulrich? fit Aelita toujours avec un immense sourire.
-Pourquoi vous mentez toutes les deux ? que nous cachez-vous ?
-Ulrich..., les deux jeunes filles perdirent leurs sourires et pâlirent.
-Ulrich, mais pourquoi crois-tu qu'on mente ? interrogea la japonaise d'un ton hésitant.
-Yumi..., commença Ulrich en secouant doucement la tête de gauche à droite puis il leva les yeux et planta son regard dans le sien. C'est inscrit sur ton visage...
La sonnerie retentit derrière eux mais Yumi et Ulrich ne s'était pas lâché du regard. Immobiles, indifférents à l'agitation extérieure, le samouraï tentait de comprendre, de lire en elle, il devait savoir pourquoi elle mentait.
-Eh vous autres, vous n'avez pas entendu la sonnerie ? en cours et que ça saute !
La voix de Jim les tira de leur immobilité et les yeux de Yumi s'humidifièrent. Elle ferma les paupières et inspira profondément. Lorsqu'elle rouvrit les yeux ce fut pour regarder à nouveau Ulrich.
- Je suis désolé Ulrich... Crois moi, je suis vraiment désolée... Mais je... je ne peux pas... Je n'ai pas le droit...
- Oh vous êtes sourds ?
Yumi s'éloigna et rejoignit sa classe en recomposant son air froid, elle ne pouvait se permettre de venir en pleurant, ce serait lui donner une nouvelle arme...
- Aelita ? elle se tourna vers Jérémie qui l'appelait, ayant abandonné depuis longtemps l'explication des enzymes de leur professeur.
-Que se passe-t-il ? tu sais que tu peux tout me dire ...
-Je sais Jérémie... Je suis désolée mais ça... Je n'en ai pas le droit...
-Pourquoi ? c'est à toi de faire tes choix...
-Elle me fait confiance, je sais que c'est mal de ne rien dire mais je ne sais pas si ça arrangerait tout de tout avouer... C'est à elle de décider... c'est son futur qu'elle met en jeu...
-Alors toute cette histoire tourne autour de Yumi ? Pourquoi te l'a-t-elle dit à toi et pas à nous alors ?
-Concours de circonstance, grimaça Aelita. Mais toi et les autres, s'il te plait dis leur, vous ne devez pas insister pour savoir... Promet moi que tu ne lui en parleras pas... Elle est déjà assez mal comme ça... n'en rajoutez pas...
-Comment ça assez mal ?
-Eh bien..., hésita Aelita, s'apercevant qu'elle en avait trop dit. Elle craint qu'Ulrich n'apprenne cette histoire et ne veuille plus parler, elle a peur de quitter Kadic, elle s'imagine déjà seule Jérémie. Yumi va mal en ce moment... Hier soir, pour la première fois depuis que je la connais, je l'ai vu pleurer...
Jérémie fixa le professeur qui parlait sans l'entendre vraiment. Yumi ne pleurait jamais, Yumi était forte, elle était fière, elle était comme ça, pour elle les larmes étaient une faiblesse alors pourquoi pleurait-elle aujourd'hui ?...






Chapitre III/

Yumi pénétra dans l'enceinte de Kadic pour une nouvelle journée. Elle marchait lentement, tête basse, les yeux au sol, reculant au plus tard possible le moment où elle le verrait... Elle aperçut ses amis assis sur le banc, ils parlaient ensemble puis ils la virent. Ils agitèrent la main dans sa direction et elle s'approcha. Elle sourit comme à son habitude et ils répondirent comme à la leur, mais elle remarqua bien que ce matin là ils ne la croyaient pas, ils n'étaient plus dupes, ils savaient que son sourire cachait autre chose, de bien plus profond...
Elle fit pourtant comme si elle n'avait rien remarqué et discuta avec eux jusqu'à ce que la sonnerie retentisse et lorsque cette dernière ce fit entendre, tout son corps se tendit. Pourquoi ? pourquoi encore aujourd'hui ? Elle ne pourrait plus le supporter bien longtemps... Son regard alla sur Ulrich et elle soupira. Que dirait-il s'il savait ? sans doute la détesterait-il ou pire, il l'oublierait définitivement... Non elle ne pouvait pas l'accepter, elle se redressa et leur sourit une dernière fois avant de s'éloigner à pas lent vers sa classe...
-Aelita, c'est de pire en pire, il faut que tu me dises ce qui se passe, lâcha soudain Jérémie en plein cours de Maths, un soupçon de colère dans la voix.
-Mais j'ai promis..., murmura Aelita.
-Mais tu l'as vue ? bon sang mais regarde la mieux ! Elle est si pâle que la neige paraîtrait grise à côté de son visage ! Et ses cernes ? tu as remarqué quand même ? ça lui descend jusqu'au milieu des joues...
- Elle a maigri aussi, ajouta Aelita d'une voix inquiète, n'osant croiser le regard de Jérémie.
- Aelita..., reprit Jérémie d'une voix plus douce, je t'en pris, il faut que tu me dises, ça paraît grave...
- Mais ça l'est Jérémie... ça l'est ...
Elle était au bord des larmes et Jérémie la fixa quelques secondes en silence avant de lever la main.
- Oui Jérémie ?
-Aelita ne se sent pas bien, je peux l'emmener à l'infirmerie ?
- Allez-y !
Les deux adolescents sortirent de la salle sous les regards curieux des autres élèves, une fois la porte fermée, Jérémie passa son bras autour des épaules d'Aelita qui ne retint plus ses larmes et pleura sur l'épaule de son ami en lui racontant ce qu'elle avait surpris et ce que Yumi lui avait raconté. Plus elle parlait et plus Jérémie était stupéfait, elle finit par se calmer et ils s'assirent sur le banc habituel de la bande.
Aelita essuya ses joues d'un revers de main et tenta de sourire à Jérémie qui essayait de la rassurer sans grand succès. La sonnerie résonna et Jérémie se tourna vers les arcades en réfléchissant un cours instant.
- Odd et Ulrich n'ont pas cours à cette heure-ci, profitons en pour leur parler... Tu vas leur dire ce que tu m'as raconter, d'accord ?
- Mais...
- Ne t'en fais pas, on est tous ses amis, personne n'en voudra à Yumi, ce n'est pas du tout de sa faute et tu te dois de leur raconter...
-Très bien, céda Aelita en baissant les yeux, implorant mentalement Yumi de lui pardonner.
-Tiens, bah vous avez pas cours ? demanda Odd en s'approchant d'eux par derrière.
-Si, on a..., répondit Jérémie d'une voix neutre tandis qu'Ulrich s'installait sur le banc en les regardant l'air interrogateur.
-Vous êtes bizarre..., remarqua soudain Odd.
-Aelita, Tu as pleuré ? questionna soudain Ulrich à mi-voix. La jeune fille hocha simplement la tête, la gorge nouée. Qu'est ce qui se passe ? vous n'allez pas commencer à nous faire des cachotteries tous les deux quand même ?
-Au contraire..., souffla Jérémie, Aelita m'a tout dit... A propos de Yumi...
-Quoi ? Ulrich se redressa brusquement, fixant l'adolescente. Tu es au courant ? Nouveau hochement de tête puis Aelita commença d'une voix hésitante :
-Il y a plusieurs mois, avant les vacances, je suis allée au distributeur pour...pour m'acheter une boisson froide... Tu te souviens comme il faisait chaud... Je me rappelle bien, Jérémie et Odd se disputaient à moitié et tu faisais ...comment dire...l'arbitre.. Un sourire effleura les lèvres d'Aelita à cette situation encore souvent d'actualité mais il disparut soudainement et elle fronça les sourcils. Tu te souviens peut-être que ce jour là, à cette récré, on n'a pas vu Yumi...
-Je m'en souviens...
-Eh bien moi, je l'ai vu ! lâcha Aelita en accrochant le regard d'Ulrich.
-Que faisait-elle ?
-Avant de te raconter la suite, je tiens à ce que tu sache qu'elle n'y est pour rien dans cette histoire, tout se passe contre son gré, tu dois me promettre de ne pas lui en vouloir pour tout ça...
-Promis, lâcha Ulrich après un court silence.
-Elle était dans les bras de William. Les traits d'Ulrich se crispèrent mais il ne dit rien contrairement à ce que s'attendait Aelita et attendit la suite. Je n'ai pas osé bouger au début, j'étais très surprise... depuis que je connais Yumi, et avec tout ce qu'elle m'a dit j'étais persuadée qu'elle n'aimait pas ce crétin mais t...enfin elle n'était pas amoureuse de lui, j'en étais sûre... Et pendant quelques secondes j'en suis restée tétanisée, j'étais là à les regarder sans rien pouvoir dire ou faire... Et puis j'ai remarqué que Yumi bougeait bizarrement et j'ai finalement entendu sa voix ...
-Que disait-elle? Interrogea Odd.
-Elle lui disait qu'elle ne voulait pas, elle le suppliait d'arrêter..., murmura Aelita. Et je l'ai entendu répondre qu'elle n'avait pas le choix... Et là, il m'a vu. Il s'est reculé, a lâché Yumi et il est parti sans un mot...
-Pourquoi n'aurait-elle pas le choix? Demanda Odd d'une voix sourde.
-Je ne sais pas vraiment, je ne connais pas les détails, elle ne me les a pas donné...Tout ce dont je suis sûre, c'est que William a une emprise très forte sur elle...elle ne peut rien lui refuser... Elle a tenté de me faire croire au début qu'il n'en était pas ainsi mais finalement, lorsqu'elle a vu que je ne la croyais pas, elle a fini par me dire qu'elle était coincée mais qu'il fallait que personne ne l'apprenne... J'ai promis de me taire, elle avait l'air si effrayée...
-Il y a certaines choses Aelita, qui doivent être dites, même si pour cela on doit parfois briser une promesse..., souffla Odd en baissant les yeux.
-C'est donc ce crétin de William qui la met dans cet état..., murmura soudain Ulrich. Les yeux rivés au sol et une expression de haine sur le visage, il avait murmuré avec toute la rage qu'il était possible d'avoir...
-Ulrich...J'espère que tu ..., commença Aelita avec hésitation.
-Que je ne lui en veux pas ? c'est ça ? termina Ulrich d'un ton abrupt en levant les yeux vers la jeune fille. C'est à William que j'en veux... Et à Yumi... Pourquoi ne pas nous en avoir parlé ?
-Elle a peur...
La remarque d'Aelita amené un long silence et Ulrich soupira en secouant la tête de gauche à droite comme pour dire que c'était impossible.
Yumi n'avait jamais peur...
- Elle a peur de te perdre, peur de partir, peur de tout perdre, elle a peur que tout se termine... Oui, elle a peur... essaie de le comprendre Ulrich
- Il faut lui parler...
-Pour lui dire quoi ? demanda Jérémie inquiet des réactions du samouraï.
-Ce qu'il faut... Il faut qu'elle sache qu'on est là, qu'on peut l'aider...et que je ne veux pas la perdre non plus..., acheva Ulrich à voix basse.
La sonnerie se fit entendre une nouvelle fois et la cour fut envahi par les élèves en quelques secondes seulement. Yumi ne tarda pas à arriver, sourire aux lèvres en les voyant mais dans ses yeux, la joie était quasi-inexistante ...
-Re bonjour, lâcha t-elle en s'installant sur le banc. Puis voyant que personne ne répondait, ni ne souriait elle haussa les sourcils d'un air interrogateur. J'ai raté quelque chose ?
-On sait..., lâcha soudain Odd. Aussitôt Yumi leva les yeux vers Aelita qui détourna le regard, au bord des larmes et Yumi pâlit.
-Tu avais promis..., murmura la japonaise. Jérémie posa la main sur son épaule et elle posa son regard sur lui.
-Pourquoi ne rien nous avoir dit ?
-Pourquoi être restée silencieuse ? enchaîna Odd.
-Pourquoi ne pas nous avoir fait confiance ? demanda Ulrich en plongeant son regard dans le sie







Chapitre IV/

Ils la fixaient tous, elle était coincée, plus d'échappatoire... Ah si, il y'en avait une, elle arrivait mais elle aurait largement préféré n'en avoir aucune...
-Hey salut Yumi ! comment ça va ce matin ?
-Bonjour William, murmura Yumi du bout des lèvres.
-Salut, balança Ulrich d'un ton sec pour lui faire remarquer qu'ils étaient tous là. C'est à ce moment là qu'Ulrich remarqua l'air angoissé de Yumi et il en fut surpris. Yumi était forte, fière, digne, c'était une battante, positive, une gagnante, et Yumi avait peur. C'était inscrit sur chacun de ses traits et cette flamme au fond de ses yeux... Non, elle n'avait pas peur, elle était terrifiée...
Elle était tétanisée, complètement paralysée... Que pouvait-elle dire? Que devait-elle faire ? Maintenant qu'ils savaient elle ne pouvait plus faire semblant, ils voudraient des explications... Et lui, qui arrivait au mauvais moment...comme à son habitude... Et maintenant ? que devait-elle faire ? ils la regardaient tous, ils attendaient quelque chose d'elle mais elle ne savait pas quoi faire, comment agir ? ... William se chargea de répondre pour elle...
- Tu viens Yumi ? la sonnerie ne va pas tarder et j'aimerais que tu me ré-éxplique deux ou trois trucs avant le cour de maths.
- Elle te rejoindra, répliqua Odd avant que la japonaise n'ait eu le temps de répondre.
Le regard déterminé des quatre amis sembla surprendre William, puis le faire hésiter mais finalement il s'en alla en haussant les épaules.
- Alors ? demanda finalement Ulrich en la fixant intensément.
Mais la japonaise gardait obstinément les yeux rivés au sol, le visage dissimulés par ses cheveux. Ils allaient lui poser des questions jusqu'à ce qu'ils aient une réponse et elle le comprenait, elle voulait leur répondre mais elle ne pouvait pas... Et après la sonnerie, elle aurait droit à d'autres questions, une autre méfiance... pire encore...
- Yumi.
Elle sentit une main se poser sur son épaule, elle entendit son prénom mais ne bougea pas. Elle sentit la pression de la main et elle secoua la tête de gauche à droite en levant un regard éteint vers Ulrich qui n'était qu'à quelques centimètres d'elle.
- Je ne peux pas ..., murmura-t-elle.
-Pourquoi ? demanda simplement Ulrich.
- Il me l'a interdit...si... si je vous explique...si je vous dis les choses comme je pourrais vous les dire... ce...ce sera la fin...
- La fin de quoi ? interrogea Odd.
- La fin tout... Je ...je serais obligée de partir...quitter Kadic...vous quitter...quitter cette ville... son regard revint vers Ulrich et ses yeux se plongèrent dans les siens, sa voix devenant plus tremblante. Et si tu savais...si je disais... Je crois que tu me détesterais...
Le silence suivit cette déclaration et Ulrich soupira en baissant les yeux un instant avant de remonter le long de son visage et de revenir à son regard terne et fatigué.
- Yumi..., murmura-t-il. Me connais-tu si peu que ça ? as-tu si peu confiance en moi ? Dis-moi, qu'ai-je fait pour que tu ne crois plus en moi ? A quel moment l'un de nous t'a-t-il donné une raison de pensé que l'on se détournerait de toi pour un prétexte ou un autre ?
- Ce n'est pas un prétexte Ulrich..., sa voix s'était endurcie et un éclair de souffrance traversa ses yeux bridés. C'est bien plus que ça... Je suis coincée... et j'ai beau chercher, aucune solution ne vient... Je...n'en peux plus... une larme coula sur sa joue et Ulrich l'essuya délicatement tandis que Jérémie s'approcha davantage d'eux.
-Alors explique nous, nous tacherons d'en trouver une pour toi...
Yumi ferma les yeux en entendant les paroles, au combien souhaitées de Jérémie. La proposition était tentante, surtout après tout ces mois passés dans la peur, l'angoisse et dans la solitude de son secret. La sonnerie retentit, elle lui parvint faiblement à travers les brumes qui envahissaient son esprit. Elle n'avait pas le courage d'aller là-bas, le retrouver et répondre à ses question, lui assurer qu'elle n'avait rien dit, rien avouer, que tout était encore secret ... non, ce courage la était épuisé... depuis quelques temps déjà... Pourtant au fond d'elle, un autre courage était apparu...le courage de tout dire...de croire que même si elle faisait l'interdit, elle ne serait pas obligée de partir...Elle sentit une main fine descendre le long de son bras et saisir sa main. En rouvrant les yeux, elle croisa le regard encourageant d'Aelita qui implorer silencieusement son pardon. Elle pressa ses doigts dans les siens et sous leurs regard, elle se releva et jeta un coup d'œil vers les arcades, là où sa classe entrait... Ses yeux croisèrent ceux de William qui l'attendait tandis que les autres élèves entraient les uns après les autres et elle tressaillit...Son regard, ce regard...celui qu'il avait là, sur l'instant était le plus mauvais d'entre tous... si elle y allait maintenant... Une seule fois elle lui avait vu ce regard et toute sa vie elle s'en souviendrait... Elle recula involontairement d'un pas et elle vit son regard se durcir encore... Un bras passa autour de ses épaules et elle sentit une chaleur réconfortante l'envahir...A cette seconde, elle sut qu'elle venait de perdre la lutte... des mois qu'elle luttait mais à cet instant, la seule idée de le rejoindre était inacceptable... a ce moment précis, elle savait qu'elle ne pourrait quitter cette chaleur pour le voir et devoir le supporter... elle savait qu'elle n'avait plus le courage, ni la force... elle se laissa entraîner par les mains de ses amis et disparut de la cour sans vraiment s'en rendre compte.
La suite des évènements lui sembla irréelle... Elle ne sut jamais vraiment comment elle se retrouva assise sur une marche dans l'ancienne usine, entre Ulrich et Aelita, Odd et Jérémie assis devant eux, une marche plus bas... Elle ne se souviendrait sans doute jamais à quel moment les larmes commencèrent à perler à ses yeux puis à rouler sur ses joues... Par contre elle se rappellerait sans doute toujours le bien que cela lui fit lorsqu'elle raconta son enfer dans les moindres détails sous les regards horrifiés de ses amis... oui, elle se souviendrait toujours comment elle avait, en fixant Ulrich droit dans les yeux, commencé son récit, désormais incapable de retenir les mots...
- C'était il y a quelques mois...







Chapitre V/


Flash back

Yumi entra dans la salle, c'était la fin de l'année dans deux mois et quelques et en cette fin de trimestre, les contrôle se multipliait surtout dans les matières où les épreuves de bac étaient prévues pour le mois de juin. Elle s'installa à une table avant même que la sonnerie ne se soit fait entendre et appuya son menton sur sa paume, coude sur la table, en contemplant le ciel bleu qu'on apercevait depuis la fenêtre. Ses amis étaient de sortie aujourd'hui, elle ne les reverrait avant le lendemain. Toutes les classes de seconde étaient de la partie. Elle entendit la chaise racler près d'elle tourna la tête, découvrant un William tout sourire mais au regard étrange. Il s'installa sans cesser un instant de sourire et elle fronça les sourcils.
- Tu as reçu de bonnes nouvelles ? interrogea-t-elle finalement
-Oh ça fait un bout de temps maintenant. C'est une belle journée, tu ne trouve pas ?
-Magnifique, approuva Yumi.
-Dis moi Yumi, tu fais quoi après les cours ?
-Eh bien, hésita la japonaise, surprise par l'audace de la question et du ton duquel elle avait été posée. Je rentre chez moi, faire mes devoirs et m'occuper de mon frère.
-Hum, ça ne te dirait pas qu'on se voit à la place.
-..., Yumi haussa les sourcils, plus que surprise. C'était la première fois que William était aussi direct et elle pensa à le remettre à sa place tout de suite histoire qu'il ne l'embête pas trop et surtout, qu'il ne provoque pas encore une fois la jalousie d'Ulrich. Je dois m'occuper de mon frère et puis, je t'avoue que je n'ai pas vraiment envie de sortir ce soir. Désolé.
-Pas même pour un ciné ? je te le paie !
-Ecoute William, répliqua Yumi agacée par son insistance, je préfère être franche avec toi, je n'ai pas envie de sortir avec toi, désolée.
-Eh bien! Ça pour être franc... son sourire changea soudain et se fit plus dur et de mauvaise augure. Bon, je voulais être sympa, te laisser une dernière chance mais si tu ne la saisis pas, il va falloir que je revoie mes méthodes...
-Pardon ? Yumi n'en revenait pas, que voulait-il dire par là? Et ce sourire... il n'e ressortirait rien de bon... son expression était presque cruelle... Yumi ne put s'empêcher d'appréhender ses prochaines paroles...à raison...
-Tu ne vas plus avoir le choix je crois...
-Le choix ?
-Sors avec moi ou...
-Ça va pas la tête, je te l'ai dit ! Je ne veux pas sortir avec toi !
-Ou, continua William sans tenir compte de l'interruption. Tu retourne au Japon.
-Quoi ? Yumi resta un instant stupéfaite puis son expression se fit hostile, dure et glaciale.
-Tu n'es pas au courant ? jubila William. Il y a quelques temps, mon père, prénommé Xavier George Dunbar, et propriétaire d'une des plus grosses entreprises de France à racheter la compagnie où travaille ton père.
-Et alors ? demanda Yumi d'un ton indifférent mais attendant la suite avec inquiétude.
-Alors, en tant que directeur attentionné, il a des entretien avec le plus grand nombre possible de ses employés, entretiens tenus secret évidemment enfin...secret pour tous, excepté son fils... et tu ne devineras jamais ce que ton père a avoué au mien... apparemment ta situation familiale est moins stable que ce que je croyais... d'après ce que j'ai compris, ton père a déjà perdu son boulot il y a quelques années... vous avez failli partir au Japon, c'est ça ? Yumi ne put qu'acquiescer d'un signe de tête et le sourire de William s'agrandit. Et il s'est avéré que si la situation se reproduisait, le départ serait inévitable, je me trompe ?
-Pas du tout, murmura Yumi d'une voix hésitante.
-C'est bien ce que je me disais. Oh ! mon père a rassurer le tien en lui disant que s'il ne commettait aucune erreur, il n'y avait aucune raison qu'il ne perde son boulot...seulement, il y a un autre détail que tu dois connaître... Je suis fils unique et je ressemble à ma mère décédée à un point ... ce qui fait que mon père m'accorde tout ce que je veux...
-Ou veux-tu en venir exactement ?
-Sors avec moi sinon tu repars avec ta famille au Japon !
-Si je refuse et que je pars tu n'obtiendras jamais ce que tu veux..., remarqua Yumi.
-Mais au moins je suis sûr que d'autres n'auront jamais ce que je ne peux pas avoir...
-Tu n'es qu'un...
-Garde tes insultes pour toi, je n'en ai pas besoin. Je te laisse jusqu'à demain. Ah ! petite précision, tu ne parleras de ça à personne et je dis bien personne ! compris ?
-Si j'accepte ta proposition, tout le monde saura et crois-moi, mes amis me connaissent, ils poseront des questions jusqu'à ce qu'ils aient des réponses.
-Alors ils ne sauront pas. Nous saurons être discrets...
-Discrets ? l'expression du garçon n'annonçait vraiment rien de bon...
-Tout à fait. Alors ne dis rien. A personne.

Fin du flash back.

-Du chantage, murmura Jérémie. Etait-ce vrai au moins ?
-J'ai demandé à mon père le soir même, l'entreprise avait bien été rachetée il y a peu par un dénommé Dunbar et il se souvenait parfaitement de son entretien avec lui..., souffla Yumi en essuyant ses joues avec sa manche droite.
-Que s'est-il passé ensuite ? interrogea Odd.
-Ensuite ? on a commencé à se voir après les cours...

Flash back.

Yumi dit au revoir à ses amis avec un sourire forcé et se dirigea vers le portail avec raideur. Il était déjà là, il l'attendait, il savait qu'elle dirait oui, qu'elle n'avait pas le choix. Il lui prit la main et elle se retint de ne pas la lui retirer violemment et se laissa entraîner dans la rue. Ils marchèrent en silence, Yumi appréhendant la suite des événements. Il s'immobilisa finalement devant une grande maison, un grand jardin à l'avant, elle sut plus tard qu'il y avait une piscine creusée à l'arrière ainsi qu'un jardin plus grand encore. Les domestiques étaient nombreux, elle le remarqua lorsqu'il la fit pénétrer dans la maison. Le hall était impressionnant et face à la porte d'entrée, un imposant escalier de marbre, blanc et noirs, muni d'une balustrade couleur or. Il y avait beaucoup de plantes vertes décoratives, des tableaux tous plus grands et plus beaux les uns que les autres ornaient les murs de la pièce. A droite une porte immense donnait sur une salle à manger tout aussi impressionnante mais elle n'eut pas le temps de plus détailler les lieux car William la traîna à l'étage, jusqu'à sa chambre. Cette dernière était décoré d'un goût de luxe et surtout semblait-il, très coûteux. Il s'étala sur le canapé et tapota la place à côté de lui pour faire comprendre à Yumi de s'installer près de lui, ce qu'elle fit non sans hésitation. Il passa un bras autour de ses épaules et la fixa dans les yeux avec un sourire.
-Ici on pourra parler tranquille, déclara-t-il d'une voix calme et sûre. Si tu es là, c'est que j'ai gagné, n'est ce pas ? évidemment, sinon tu ne te serais pas laissé faire... alors ton père t-a-il confirmé mon récit ?
-Si ça n'était pas le cas, je ne serais pas là, répliqua Yumi d'un ton sec qui fana le sourire de William. Son expression se fit plus dure.
-Un conseil, évite de me répondre comme ça.
-Je ne vois pas pourquoi, rétorqua Yumi avec hargne, bien décidée à ne pas trop se laisser faire malgré la menace qui pesait sur elle et sa famille. J'ai beau sortir avec toi, ça ne te donne pas tout les droits...
-Je... je crois que tu n'as pas tout bien saisi..., articula William avec peine, comme étouffé par la colère qui s'emparait de lui.
-Explique toi ! tu ne... Yumi fut coupée par une gifle qui la fit tomber du canapé. Elle posa la main sur sa joue chaude, trop surprise pour dire quoi que ce soit.
-Tu ne sors pas simplement avec toi, fit William à voix basse mais avec un soupçon de triomphe dans la voix. Tu es à moi, Yumi. Tu feras tout ce que je te dirais de faire quand je te le dirais. Tu n'as pas le choix. C'est ça ou tu disparais de la France. tu seras éloigné de tout, tes amis, ton pays, ta maison, ton lycée mais pas de moi. Tu ne gagneras pas, quoi que tu fasses... alors obéis moi. Yumi recula effrayée, elle n'avait jamais vu cette expression chez celui qu'elle avait crut être un ami... Parle moi encore une fois comme ça et crois-moi, tu le regretteras...

Fin du flash back.

-il t'a menacé ? il t'a vraiment dit tout ça ? fit Aelita, complètement stupéfiée.
-Ça et tant d'autre choses..., soupira Yumi en entourant ses jambes pliées de ses bras. Elle posa son menton sur ses genou et soupira encore une fois.
-Il s'est passé autre chose, n'est ce pas ? questionna Ulrich dans un murmure qui fit baisser les yeux à Yumi. C'était la première fois qu'il posait une question depuis qu'elle avait commencé son récit et elle ne sut si elle devait le remercier ou le haïr pour avoir posé celle là.
-C'était vers la fin de l'été... on se voyait au moins deux à trois fois par semaine...il m'emmenait au cinéma, dans des zoo, un peu partout. Il insistait pour que l'on se ballade main dans la main et je le laissais m'embrasser comme il le voulait, n'ayant de toute manière pas le choix... puis il est devenu plus pressant, il voulait plus...et finalement...
-Finalement ? insista Ulrich voyant qu'elle s'interrompait.
-On a passé la journée dans un parc ce jour là, on avait fait beaucoup de voiture, on été monté à cheval aussi, on avait vu pleins de choses et je me souviens... oui, j'étais vraiment fatigué ce soir là, je ne pensais plus qu'à rentrer chez moi... Il a proposé de me raccompagner en voiture comme il le faisait toujours et comme d'habitude, je suis monté à l'arrière de sa Mercedes, avec lui. Il a parlé de la journée avec enthousiasme, il semblait heureux... C'est incroyable... mais je me souviens de chaque détail... lorsque la voiture s'est arrêté, il m'a embrassé comme je m'y attendais... je m'y été préparé, je m'y préparais toujours mais ce soir là... ce soir là, c'était différent. Alors j'ai essayé de m'échapper et je suis sortie de la voiture... je me suis retrouvée devant sa maison...
-Sa maison ?
-Oui, la sienne. Elle était déserte... calme... tranquille... elle était là devant moi et lui, il était derrière moi... le reste...le reste est flou... je ... je ne veux pas m'en rappeler... les larmes coulèrent peu à peu sur ses joues, de plus en plus nombreuses mais elle fixait toujours le même point invisible.
-Yumi, appela la voix douce d'Aelita. Yumi, dis nous tout, que s'est-il passé ?
-Il... il voulait...plus... toujours plus..., murmura Yumi par saccade, le souffle court, les larmes coulant toujours sur ses joues pâles. Mais...mais moi je ne voulais pas... Je lui ai dit... J'ai essayé...j'ai...le repousser... mais il...il était tellement fort...
-Qu'est ce que...,commença Jérémie qu'est ce que tu veux dire par là ?
-Je me souviens... je me rappelle encore... le bruit de déchirement... la douleur est encore là... Je ne voulais pas...mais lui...lui...il...n'attendait ... que ... ça...
-Ça ?
-Il m'a violée, lâcha soudain Yumi d'une voix faible. Elle enfouit sa tête entre ses bras, honteuse, se sentant sale, humiliée...
Elle sentit deux bras entourer ses épaules et se laissa aller contre la poitrine chaude de son ami. Pour la première fois depuis longtemps, elle laissa voir sa peine, sa rage, sa honte, sa haine, et ses larmes à tous ses amis...







Chapitre VI/

Il regarda une dernière fois Yumi qui s'était endormie sur son lit, complètement épuisée. Il referma la porte en soupirant et rejoignit la chambre de Jérémie où ils s'étaient tous réunis. Il faisait nuit, ils n'étaient rentrés qu'une fois le soleil couché pour être sûr de ne voir personne. Jérémie avait appelé les parents de Yumi pour ne pas qu'ils s'inquiètent et ces derniers avaient répondus qu'ils ne s'attendaient pas à la voir ce soir car elle les avait prévenu qu'elle serait chez William.
Il entra dans la chambre sans frapper. Jérémie assit sur sa chaise de bureau, une jambe posée sur l'autre, les bras croisé sur sa poitrine, Aelita était sur le lit en tailleur, les mains accrochées à ses chevilles, crispées, moites et Ulrich... Ulrich tournait en rond au milieu de la pièce dans un état indescriptible. Il marmonnait à voix basse des mots incompréhensibles. Il referma la porte aussi silencieusement que possible et vit les regards se lever vers lui, inquiets, anxieux, interrogateurs. Ulrich cessa même son va et vient.
- Alors ? interrogea-t-il d'une voix sourde.
-Elle s'est endormie sur ton lit. Elle était vraiment fatiguée..., répondit Odd d'un ton calme qui ne lui ressemblait pas.
- Fatiguée, répéta Ulrich avec sarcasme. Tu m'étonne qu'elle est fatiguée... après tout ce que ce s***** lui a fait subir... celui là quand je le verrais...je ... je ...
Le samouraï était tellement en colère qu'il en perdait ses mots. Il s'assit brusquement sur le bord du lit et se prit la tête entre les mains. Il la secoua de gauche à droite, et sans prévenir, les larmes coulèrent sur ses joues.
-Ulrich, appela aussitôt Aelita en s'approchant de lui.
-Désolé...mais je...je ... Il leva les yeux vers elle, laissant voir une expression tourmentée, torturée...
- Ne t'excuse pas, je comprends ce que tu ressens..., murmura la jeune fille en posant la main sur sa nuque. Mais ne pleure pas, ça ne l'aidera pas...
- Qu'est ce qui pourrait l'aider maintenant ?
- Elle a besoin de nous, d'être entourée..., répondit Odd. Après tout ces mois où elle s'est isolée, après ce qu'elle a subit... elle va avoir besoin de se sentir aimée...
- aimée de toutes les manières..., poursuivit Jérémie. L'amitié, nous pourrons lui prouver que nous sommes là... mais pour le reste Ulrich...
-Je sais..., coupa le brun.
-Elle va avoir besoin d'être épaulée, ajouta Jérémie
-Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle ressent après une telle expérience, murmura Aelita d'une voix douce mais où perçait l'angoisse. Elle doit se sentir sale et repoussante... humiliée... elle doit être très mal au fond d'elle... écoute Ulrich...quoi que tu fasses...quoi que tu décide, si elle te repousse ne... ne réagit pas mal...
-Pour qui me prends-tu ? s'exclama Ulrich.
-Après ça elle doit penser que tout les garçons lui veulent du mal... je suis même étonné qu'elle nous ait laissée la toucher, continua Aelita.
-Elle était à bout de force, remarqua Odd en s'asseyant à son tour sur le bord du lit, son visage arborant un air las.
-Elle a supporté plus de souffrance qu'il n'est possible pour un être humain, murmura Aelita.
-Si je le tenais..., lâcha Ulrich avec haine en se relevant brutalement, les yeux sec mais à nouveau emplis de colère, de haine, de fureur...
-Ulrich, s'énerver ne sert à rien, lança Jérémie.
-Et ce qu'il a fait lui ? A quoi ça servait ? hurla le brun en se tournant vers son ami comme s'il était l'unique coupable. Il regretta aussitôt son ton et se passa une main sur le visage puis il recommença à tourner en rond.
-Il faut trouver une solution, reprit Odd. Que tout cela cesse !
-Je vais faire des recherches, voir si son père est réellement le propriétaire de l'entreprise même si je pense que c'est le cas.
-On ne peut pas laisser tout ça continuer, cria Ulrich son poing s'abattant sur le bureau dans un geste de rage incontrôlable.
-Alors plutôt que de t'énerver ainsi, trouve une solution, répliqua Jérémie sur le même ton.
Ulrich resta figé un instant, contemplant Jérémie d'un air incrédule puis il sortit en claquant la porte, d'un pas furieux.
- Ulrich ne tiendra pas longtemps à ce rythme là, il va finir par casser quelque chose... ou tuer quelqu'un..., chuchota Odd.
- De toute façon, c'est seulement en aidant Yumi que l'on aidera Ulrich..., affirma Aelita.
-J'ai peut-être une idée..., informa Jérémie, attirant l'attention des deux autres...

Ulrich parcourut le couloir d'un pas toujours aussi furieux mais il s'immobilisa devant la porte de sa chambre qu'il entrouvrit après une hésitation. La lumière du couloir éclaira la chambre sombre et il aperçut le visage pâle de la japonaise sur son oreiller. Sa colère reprit en intensité lorsqu'il distingua ses cernes, ses joues trop pâles et son visage qui même dans le sommeil, arborait une expression de souffrance. Elle s'agita un instant et il devina le cauchemar qui la hantait. Il pénétra dans la chambre et s'assit sur le rebord du lit. Elle bougeait dans tout les sens, se débattait et il la saisit par les épaules. Cela eut pour seul effet de la faire se débattre encore plus et lorsqu'il voulut la secouer elle cria en se redressant.
- Non ! non... lâche moi... Je ne veux plus...non...laisse moi...
Elle se terra dans le coin du mur, recroquevillée sur elle-même, les jambes entourées de ses bras, le front posé sur ses genoux, le dos appuyé au mur.
- Yumi. Elle releva la tête en entendant son murmure. Excuse moi Yumi, continua-t-il en baissant les yeux. Je ne voulais pas t'effrayer mais... tu faisais un cauchemar...j'ai voulu t'éveiller mais ... Il s'interrompit en sentant une main se saisir de la sienne et il leva les yeux, rencontrant ceux de Yumi.
-Merci de m'avoir réveillée...
Il la contempla un instant et eut la soudaine envie de l'embrasse, de lui dire enfin ce qu'il ressentait... il voulait l'aider, mais il voulait aussi lui avouer... Il aurait voulu s'avancer vers elle et poser ses lèvres sur les siennes... Ce fut comme si elle avait sentit son envie car elle lâcha sa main et se recula dans le coin... Ulrich comprit et se remémora les paroles d'Aelita. Il eut un sourire hésitant et souleva la couette.
- Tu devrais te recoucher, tu as l'air plus fatiguée qu'avant de t'endormir...
Yumi répondit timidement à son sourire et se glissa sous les couvertures en lui jetant un dernier regard confiant. Elle ferma les yeux et Ulrich fut ravi de constater qu'elle se méfiait moins de lui qu'il ne le pensait. Elle ne se méfierait pas du tout à vrai dire si ce.... La colère ressurgit soudain et il sortit après avoir jeté un dernier regard à la japonaise. Sans réfléchir, machinalement, il se dirigea vers le gymnase et toute une partie de sa nuit, il la passa à exorciser tout ses sentiments en pratiquant son art... Lorsqu'il aurait William en face de lui...







Chapitre VII/

Ils étaient réunis autour du banc habituel, Ulrich était debout juste à gauche de là où Yumi était assise. Les mains enfoncées dans ses poches, il parcourait la cour d'un regard noir. Aelita était à la droite de Yumi et discutait avec elle de chose et d'autres et à côté d'elle, Jérémie discutait avec Odd qui faisait le pitre. De l'extérieur, n'importe qui aurait cru à une situation normal, que rien n'avait changé... ce fut ce que cru William en arrivant ce matin là malgré le doute qui persistait... tout le monde crut que le groupe était comme à son habitude... et c'était exactement ce que Jérémie voulait...
William eut un temps d'hésitation puis marcha dans la direction du banc, se composant un air serein. Ils ne pouvaient pas savoir après tout... Yumi n'aurait pas eu le cran de leur dire...
Ulrich regarda le brun arriver et il serra les dents, au fond de ses poches ses poings se fermèrent et tout ses muscles se tendirent. quoi qu'il arrive Ulrich, ne montre rien... si tu veux que Yumi s'en sorte et reste avec nous, il ne faut rien que tu fasses... Les paroles de Jérémie lui revinrent en mémoire et il détendit les traits de son visage, prenant une expression froide, légèrement hostile mais il fut incapable de détendre ses muscles ou même de desserrer les poings...Ç'aurait été trop lui demander et Jérémie le savait... Car désormais, ce n'était plus de la méfiance mais bien de la haine qu'il ressentait pour William... Et la vue de son visage, lui donner aujourd'hui des envies de meurtre... pourtant... rassemblant tout l'amour qu'il ressentait pour Yumi, il se tint immobile et regarda l'autre sourire à Yumi, la saluer et s'arrêter devant le banc des cinq amis...
- Salut Yumi.
- Salut... Son ton était le même que d'habitude remarqua William avec satisfaction. Un peu apeuré, hésitant...
Mais si William ignorait une chose, c'était celle là... l'expérience des derniers mois avait appris à Yumi à dissimuler ses émotions...
- Pourquoi n'es-tu pas revenu hier ?
- J'ai eu un problème...
-Rien de grave j'espère ? s'inquiéta faussement William.
-Rien de grave, assura Yumi puis son regard se planta dans le sien et elle ajouta : ça va vite s'arranger.
-Tant mieux alors, mais malgré son ton sûr il ne put réfréner le frisson qui le parcourut de haut en bas. Et si elle avait parlé ? impossible...
-Au fait, tu peux me prendre mes cours ce matin aussi, s'il te plaît, reprit Yumi.
-Tu ne viens pas ? s'étonna William, plus angoissé qu'il ne le laissait paraître.
-Elle vient dans notre classe, intervint Odd d'un ton certain. ne te plante pas Odd, si tu n'es pas convaincant et que William ne nous croit pas, c'est Yumi qui trinquera... Ne t'en fais pas Jérémie, je serais convaincant, pensa Odd. Notre professeur d'économie va parler du Japon et il pensait qu'avoir un avis "japonais" nous donnerait une autre vision des choses...
-Et ça va durer 4h ?
-3, pour être précis, on commence à 9h. et exceptionnellement on n'aura que éco ce matin, ajouta Odd.
-Mais ...je ne vois pas...enfin Yumi n'a rien préparé à dire...
-Apparemment j'aurais juste à répondre à des questions, lança Yumi avec un sourire faible.
-Je cois..., céda William puis il se força à sourire. Je te prendrais tes cours alors... et de toute façon tu reviens cette après-midi. Ajouta-t-il d'un ton où perçait sa méchanceté... il eut un regard de triomphe en voyant Yumi tressaillir. Donc à tout à l'heure, salua William avec un vrai sourire cette fois-ci...
-Allez Yumi courage, ça va marcher tu verras..., encouragea Aelita en posant la main sur l'épaule de son amie.
-J'espère Aelita, j'espère.
-On y va, si Jim nous choppe, on est mal, lâcha Odd en se levant d'un bond.
Ils traversèrent la cour en direction du parc et disparurent dans les feuillages tandis que la sonnerie se faisait entendre dans la cour et que la voix bourrue de Jim poussait les élèves vers les salles de classe. Après dix minutes de marche à pied, Jérémie les fit descendre dans le métro parisien et leur tendit à tous un ticket.
- Commandé par internet et aussitôt imprimé, expliqua-t-il en introduisant le sien dans la machine prévu à cette usage.
Ils descendirent sous le sol de Paris et quelques minutes plus tard Odd revenait après avoir consulté la liste des lignes et les heures d'arrivée.
- Il arrive, il sera à quai dans trois minutes.
Et trois minutes plus tard, le train de la ligne 9 ouvrait ses portes, laissant entrer cinq adolescents. Ils s'installèrent dans le train presque vide à cette heure-ci. Yumi s'accouda à la fenêtre, en face d'Aelita et à côté d'Ulrich. La jambe du jeune homme frôla la sienne et elle ne put s'empêcher de tressaillir en se reculant vivement. Elle croisa le regard peiné du samouraï qui se força à sourire gentiment mais au fond d'elle, elle se détesta. Pourquoi une telle réaction ? oh elle savait pourquoi...mais pourquoi même avec lui, inconsciemment ? ...
Le trajet dura vingt minutes et lorsqu'ils descendirent, c'est avec joie qu'ils retrouvèrent l'air de l'extérieur. L'endroit où il se trouvait n'avait plus rien d'une banlieue tranquille, c'était un centre ville bondé, des voitures encombraient les rues, de hauts immeubles s'étalaient de part et d'autre de la rue, au loin on apercevait la fumée des usines...
- Par là, indiqua Jérémie.
Ils se mirent en route et peu après, ils s'immobilisèrent devant deux portes coulissantes électroniques. Aelita sortit son portable en se dégageant du passage avec ses amis et jeta un coup d'œil à Jérémie qui hocha gravement la tête. il faudra que tu sois convaincante Aelita, prend la même voix les deux fois et parle comme une vrai secrétaire. Elle composa le numéro en se raclant la gorge et écouta les trois sonneries puis le son du téléphone qui est décroché...
-Secrétaire de monsieur le Directeur, je vous écoute.
-Oui bonjour, je suis la secrétaire de monsieur Raïtan. Je vous ai appelé hier si vous vous rappelez bien...
-Oui tout à fait, approuva l'interlocutrice d'Aelita. Que désirez-vous ?
-Eh bien voilà, comme vous le savez, monsieur Raïtan a prit rendez-vous hier avec Monsieur Dunbar pour aujourd'hui neuf heure, c'est-à-dire dans un quart d'heure... Le problème est qu'il ne pourra pas venir.
-Oh, je vois. J'espère que ce n'est rien de grave.
-Non, ne vous en faîtes pas, assura Aelita. Désolé pour le dérangement.
-Vous ne prenez pas d'autre rendez-vous? S'étonna la secrétaire.
-Je rappellerais plus tard, je dois vous avouer qu'avec le nombre de rendez-vous à annuler, je suis débordée.
-Comme je vous comprends ! Très bien, passez une bonne journée.
-Merci à vous aussi, au revoir.
Aelita raccrocha, un sourire fier aux lèvres et tous se tournèrent vers Yumi qui soupira. Ils pénétrèrent dans l'immeuble et prirent l'ascenseur qui les emmena au dernier étage. tu risque gros Yumi, en acceptant ce plan... c'est très risqué... si on fait ça, il n'y aura pas de juste milieu... ou tu gagne tout ou tu perd tout... La décision te revient...si j'ai raison demain tu seras libre de William mais si jamais je me trompe... Je vais le faire Jérémie, je vais le faire parce que tu as réussi à trouver un semblant de solution là où je n'en voyais plus, je vais le faire parce que de toute façon, je n'ai plus que ça à faire, je vais le faire parce que je ne peux plus continuer ainsi, je te fais confiance Jérémie alors je vais le faire...
Dans l'ascenseur, Yumi se redressa et ses amis sourirent faiblement en voyant sa fierté revenir. Elle était à nouveau digne, droite et fière. Elle allait aller voir le père de William et lui parler comme il se devait, c'était le seul moyen de savoir... Elle n'allait rien lui montrer mais elle devait lui dire... Si son fils avait menti, alors elle serait libre... Dans le cas contraire...
Un bip retentit dans la cage, les portes métalliques s'ouvrirent révélant un couloir aux teintes rouges et à l'autre bout, un bureau de secrétaire, juste devant une grande porte... La porte du bureau de Xavier George Dunbar et sa secrétaire, la femme a qui Aelita avait parlé au téléphone... Maintenant que Monsieur Dunbar était libre, il fallait la convaincre elle, de les laisser le voir...







Chapitre VIII/

Le couloir s'étirait devant elle, lui donnant l'impression qu'il n'avait pas de fin. La moquette d'un rouge sombre étouffait ses pas, aucun bruit ne venait troubler le silence pesant qui régnait depuis l'ouverture des portes. Elle sentait derrière elle la présence rassurante de ses amis et cette douceur dont ils l'entouraient était la seule chose qui la persuadait encore d'avancer... ils étaient pour le moment son seul courage et sa seule force... et ils le savaient...
Le couloir n'était pas étroit et pourtant, elle avait une impression d'emprisonnement... le bureau de la secrétaire paraissait encore plus loin maintenant que lorsqu'elle se trouvait encore dans l'ascenseur... qu'allait-elle lui dire ? comment la convaincre ? arriverait-elle à passer les hautes portes de bois qui cachaient le bureau du grand directeur Dunbar ? Ses pas feutrés la menèrent là où elle devait arriver, inéluctablement...
C'était une grande femme aux cheveux blonds coupés au carré, elle portait de fines lunettes aux montures grises et derrière les verres, son regard d'argent se leva et se posa sur les adolescents qui se stoppèrent devant elle. Elle était vêtue d'un tailleur gris qui mettait en valeur sa taille fine, sa silhouette aux formes féminine... Elle se leva à leur arrivée et les détailla de bas en haut les un après les autres puis demanda la raison de leur présence d'une voix douce mais ferme.
-Je... je viens voir Monsieur Dunbar, articula Yumi avec peine.
-Il n'est pas libre, répondit aussitôt la secrétaire.
Réponse type, pensa Jérémie, que tout patron demande à sa secrétaire de répondre au cas où des opportuns s'amuseraient à venir le déranger sans raison valable...
-ne nous racontez pas n'importe quoi..., lâcha Ulrich d'un ton froid et hostile s'attirant le regard étonné de la jeune femme.
-Je vous demande pardon ?
-Je suis le fils de Monsieur Raïtan, annonça Ulrich en s'avançant avec un air orgueilleux et arrogant. Mon père avait rendez-vous avec lui et a annulé au dernier moment.
-Vous êtes... très bien. Je vais voir s'il peut vous recevoir...
Elle passa les portes de bois, laissant les cinq adolescents seuls dans le couloir oppressant. Yumi se tortillait nerveusement les doigt et frémit lorsque Aelita posa la main sur son épaule.
Jérémie soupira de soulagement... Finalement ce monsieur Raïtan était bien utile... Lorsqu'il avait conçu son plan la veille, il lui manquait un élément décisif et ce gros industriel à la réputation de riche homme d'affaire correspondait exactement à ce qu'il cherchait. C'était un homme blanc, brun, assez grand, orgueilleux et Jérémie avait trouvé qu'un soi-disant lien de parenté entre lui et Ulrich ne serait pas choquant malgré leurs quelques différences physiques... et cela lui avait permit de monter son plan entièrement...avec succès puisqu'ils étaient sur le point de pénétrer dans le grand bureau... là où tout se déciderait, là où avoir un plan n'aurait aucune importance... là où seule la vérité serait à prendre en compte... la porte se rouvrit sans un grincement et la jeune femme réapparut, tenant le battant de bois dans sa main.
- Entrez. Monsieur Dunbar va vous recevoir dans quelques instants. En attendant, il vous prie de bien vouloir patienter dans son bureau...
Tout son corps se tendit et elle se vit incapable de faire le moindre geste... Ça y'est, ils y étaient... contre toute attente, ils avaient réussi, le plan avait marché... Il avait marché mais elle était incapable de bouger, elle semblait paralysée. Aelita fit quelques pas en lui jetant un regard inquiet. Le message était clair... Il fallait y aller, la secrétaire devenait soupçonneuse... Elle tressaillit et posa un regard sur la main qui venait de saisir son bras... ses yeux remontèrent le long du bras qui la tenait, parcourut l'épaule le cou et croisa les yeux bruns d'Ulrich... elle ne se dégagea pas car dans ses yeux elle ne lisait que confiance et encouragement, tendresse et... oui et amour... guidés par ses sentiments, elle fit un pas... puis un autre et encore un... et c'est à ses côtés, qu'elle franchit la lourde porte de bois...
La secrétaire était ressortie et les avaient laissés seuls dans l'immense pièce... un bureau gris trônait en son centre avec un écran plat, un clavier et une souris posés dessus. Le nom de Xavier Dunbar était inscrit en lettre noir sur une plaque couleur or et elle était posée sur le devant du bureau, bien en vue. La seule autre chose qui habillait un peu le bureau nu était un cadre photo à demi tourné vers eux. En s'approchant t un peu, ils purent y voir l'image et Yumi fit un pas en arrière. Une jeune femme d'environ trente ans souriait en fixant le photographe d'un air amoureux... Ses cheveux d'un noir de jais tombaient dans le long de son dos, on pouvait presque croire les voir bouger sous l'effet d'une brise. Au niveau des épaule, la femme avait les épaules orientées différemment et elle regardait par-dessus son épaule... Elle était magnifique, elle avait un visage d'ange, un visage innocent...sa peau était blanche et semblait avoir la douceur de la soie... son teint pâle faisait ressortir ses yeux d'un noir profond... si profond, si expressif qu'on aurait pu s'y noyer... son sourire était lumineux et il éclairé le moindre de ses traits angéliques... derrière elle, on apercevait un paysage où s'accumulait plante vertes et fleur en tout genre et de toutes les couleurs, la mettant encore plus en valeur...
- il n'a pas menti..., murmura Yumi qui avait pali. Il lui ressemble tellement...
- William n'a rien des expression angélique que l'on retrouve sur cette photo..., grogna Ulrich.
Lâchant la photo du regard, il examina le reste de la pièce. A chaque coin on pouvait voir une plante verte d'un mètre de haut environ, à l'entrée un tapis rouge aux motifs d'or. derrière le bureau, il n'y avait rien d'autre sinon une immense fenêtre qui faisait toute la largeur de la pièce... D'une netteté étonnante, elle laissait voir toute la ville et au loin, on apercevait la silhouette de la tour Eiffel. Une porte s'ouvrit soudain sur leur gauche et un homme entra, avec dans la main un téléphone portable qu'il referma dans un geste preste avant de poser un regard calme sur eux.
Ils eurent tous un choc... il avait en face d'eux monsieur Xavier George Dunbar, grand patron de plusieurs grandes entreprises et père de William Dunbar et il ne ressemblait à rein de ce qu'ils attendaient... Ils était très grand, dans les un mètre quatre vingt cinq, son visage à la peau mate contrastait étonnamment avec ses cheveux d'un blond cendré coupé court mais le gênant parfois, lorsqu'une mèche lui tombait dans les yeux. Il avait une silhouette athlétique, des épaules carrés, un torse musclé... Il était vêtu d'un costume sombre mais avait ôté sa veste et déboutonné le bouton du haut de sa chemise blanche... Mais le plus impressionnant était son regard d'un bleu plus pur que celui de n'importe quelle mer, océan ou même celui du ciel... Il sourit en hochant la tête pour les saluer.
- excusez ma tenue mais je n'attendais personne avant dix heures... Asseyez-vous. Je peux vous offrir quelque chose ?
Yumi jeta un regard à ses compagnons, un regard d'incertitude. Comment lui dire? Comment aborder le sujet ? comment ne pas le braquer ? comment faire ? ... Comment allait-il réagir ?...







Chapitre IX/

- Asseyez-vous, répéta l'homme en ouvrant un bar gris. Vous désirez boire quelque chose ?
Dans la partie droite de la pièce, il y avait deux canapé et deux fauteuils ainsi qu'un mini bar devant lequel se tenait Mr Dunbar. Jérémie et Odd prirent place l'un des canapé et après une longue hésitation, Yumi parvint à bouger et à s'installer entre Aelita et Ulrich sur le second canapé. Jérémie répondit pour eux tous, ils ne désiraient rien... L'homme referma le bar et s'installa dans un fauteuil avec un sourire encourageant.
-Alors que me vaut l'honneur de votre visite jeune gens ?
- Eh bien, commença Jérémie avec hésitation.
- Je vois..., sourit monsieur Dunbar. Il se tourna vers Ulrich et son sourire se fit malicieux. Il ne me semblait pas me rappeler que Steeve avait un fils...
Ulrich fronça les sourcils ne comprenant pas le sens de ses paroles et l'industriel se mit à rire...
- C'est bien ce que je me disais... Steeve Raïtan n'a pas de fils...
Ulrich se tassa sur lui-même, se maudissant de s'être trahi tout seul.
- Mais ma foi, il fallait y penser... pourquoi vouliez-vous tant me voir ? parce que j'imagine que si vous avez inventé une telle histoire, ce n'est pas juste pour avoir un autographe...
Il souriait d'un air malicieux, déstabilisant les cinq amis qui ne s'attendaient en rien à trouver un homme détendu, même après qu'il est découvert la supercherie. Aelita se redressa et murmura d'une voix hésitante :
- C'est à propos de votre fils monsieur...
- Mon fils ? ... Le visage de l'homme perdit son sourire, son air rieur et sympathique... il se durcit et il fronça les sourcils en regardant Aelita d'un air étrange.
-Oui, William, ajouta Odd.
L'homme parcourut les cinq visages graves devant lui et son visage se ferma davantage, surprenant toujours plus ses interlocuteurs qui ne savaient plus comment agir face à cet homme étrange...
- Eh bien je vous écoute, fit sèchement l'homme.
Les regards s'aventurèrent du côté de Yumi un moment mais il était visible que celle-ci ne parviendrait jamais à parler de son histoire à un inconnu, qui plus est, le père de William...
- Je sais que la question peut vous paraître bizarre et vous me répondrez probablement que ça ne me regarde pas, commença Jérémie d'une voix ferme et sûre, mais nous aimerions savoir quel genre de relation vous entretenez avec lui ...
- De relation ? Vous avez raison jeune homme, ça ne vous regarde pas !
- Monsieur..., implora Aelita d'un regard, s'il vous plait répondez...c'est important...
- écoutez...je..., son visage changea encore d'expression et devint plus pensif plus lointain, presque douloureux...Il soupira... Vous vous attaquez à un sujet sensible, murmura l'homme d'un ton où perçait de la peine.
-Nous en sommes désolé, répondit Ulrich, mais nous devons savoir...
-Je vais peut-être le regretter mais... Promettez moi que rien ne sortira de ses murs...
-Nous vous le promettons, rétorqua aussitôt Odd.
-Puis-je vraiment vous faire confiance ?
-Nous serons des tombes, monsieur, assura Jérémie, ne vous en faites pas les secrets ça nous connaît...
-Très bien... nouveau soupir puis l'homme inspira profondément en fermant les yeux quelques secondes... Mais je... enfin je ne vois pas en quoi cela... pourrait vous aider...
-S'il vous plait, répéta Aelita et là, l'homme sembla abandonner la lutte ... son visage prit une expression douloureuse alors qu'il lâchait les mots qui lui enserrait le cœur...
-Ce n'est pas mon fils...
La stupeur se peignit sur les traits des cinq adolescents qui fixèrent silencieusement l'homme qui semblait tout faire pour ne pas qu'ils s'aperçoivent de sa souffrance trop intense...
-Mais..., hésita Jérémie au bout d'un long moment. Alors où est son...
-Son père ? il est mort il y a très longtemps...
-Que s'est-il passé ? interrogea Aelita, sensible à la douleur de cet homme qui paraissait presque fragile maintenant.
-C'est une triste histoire... lâcha l'homme.
-Racontez-nous, murmura Aelita.
-Elle s'appelait Rhianna... Je l'ai rencontré alors que j'avais vingt ans et pas un sous en poche... pour moi, ce fut le coup de foudre... mais je me suis vite aperçu que ça n'était pas réciproque... et ça ne l'a jamais été... au moins m'a-t-elle apprécié... nous sommes devenu amis, de très bon amis... certes, ce n'était pas ce que je voulais mais elle... elle était heureuse ainsi... Alors j'ai vécu auprès d'elle des années dans cette situation et notre amitié demeurait intacte... Mr Dunbar était maintenant plongé dans les affres douloureux de ses souvenirs... il semblait plus parler pour lui-même qu'à ses visiteurs qu'il ne paraissait même plus voir....elle avait vingt cinq ans et mois bientôt vingt huit quand cela s'est produit... j'étais déjà en train de faire fortune, j'avais plusieurs entreprises sous mon contrôle et je ...j'ai tenté de la persuader de m'épousée...cela l'a quelque peu éloignée de moi à l'époque alors j'ai cessé... mais il était trop tard... Elle avait rencontré un homme, il s'appelait William Jilon. Elle est restée quelques mois avec lui, elle était heureuse mais plus loin de moi que jamais car William était d'une jalousie horrible... J'ai fini par la perdre de vue, je n'ai plus eu de nouvelles pendant six mois... J'étais si inquiet... j'avais...mal... l'imaginer avec lui... et puis un beau matin, j'ai reçu un coup de téléphone...c'était elle... elle était enceinte et William en l'ayant appris, avait pris la fuite...
-Il est parti ?
-Oui.. oui il s'était enfui... il n'est jamais revenu... En désespoir de cause, Rhianna a acceptée de m'épouser, pour donner un père à son fils...mais...elle ne m'a jamais véritablement aimé... Je le sais... mais pour son enfant, elle m'a épousé... Elle a exigé qu'on le nomme William, à la mémoire de son père... Elle a toujours agi comme s'il était mort et non parti... Après son départ elle n'a plus jamais été la même... Elle l'aimait trop... et toute sa vie, elle l'a aimé... Lorsque William a eu cinq ans, on lui a découvert un cancer... Elle est morte sept ans, jour pour jour après que William l'est quittée... J'ai trouvé ça très ... Il tourna la tête vers les adolescents, reprenant une expression plus dure, plus terre à terre... Tout ça pour vous dire que William n'est pas mon fils, c'est seulement le sien...
-Est-ce pour cela que vous lui accordez tout ce qu'il désire? Lâcha Yumi dans un murmura douloureux.
-Je vous demande pardon ? Mr Dunbar avait levé des yeux étranges, inquiet, interrogateurs vers elle en entendant sa voix encore plus faible et craintive que la sienne.
-Lorsqu'il vous demande quelque chose... lui accordez-vous ? reprit Aelita.
-Eh bien..., hésita L'homme, tout dépend de ce qu'il demande!
-Et s'il... s'il vous demandait de renvoyer l'un de vos employé, en vous donnant son nom...,le feriez-vous ?
Mr Dunbar fixa Odd stupéfait par la question.
-Il ne m'a jamais demandé une telle chose !! s'exclama-t-il
-Et s'il le faisait que..., commença Jérémie mais il fut coupé par Yumi.
-Vous a-t-il parlé de moi ? Ulrich leva les yeux vers son amie et remarqua que ses mains tremblaient, malgré le fait qu'elle les serrait l'une contre l'autre.
-De vous ? mais j'ignore même votre nom !
-Yumi. Yumi Ishiyama.
-Ishiyama... ça me dit quelque chose..., remarqua l'homme
-Mon père travaille pour vous, murmura Yumi.
-Exact, mais qu'est ce que tout cela a avoir avec vous et William ? interrogea l'homme de plus en plus perplexe.
-S'il vous le demandait, demanda Jérémie d'une voix ferme et sûre en fixant l'industriel droit dans les yeux, si William vous demandait de renvoyer Takeo Ishiyama, le feriez-vous ?
L'homme demeura immobile, figé, perdu, perplexe. Il fixait Jérémie qui attendait sa réponse et il hésita...
-Pourquoi voulez savoir ça ?
-William affirme..., articula Yumi avec peine, retenant ses larmes au plus profond d'elle, il affirme que vous le feriez... Il m'a ... il m'a assuré que d'un mot de lui à vous, et mon père se retrouvait à la porte et nous serions obligé de partir au Japon... Avec ça... il fait... Il a tout fait... L'homme se figea en entendant ses mots sans sens réels mais le seul sens qu'on pouvait leur donnait déclencha en lui un vent de panique. Il fixait la japonaise qui plongea son regard, un regard désespéré, dans le sien. Maintenant, s'il vous plaît, répondez-moi... Le feriez-vous ? lui avez-vous donné ce pouvoir ?...







Lui avez-vous donné ce pouvoir... Les mots résonnaient dans son esprit... La souffrance dans la voix de cette fille, ses yeux fatigués, presque éteints et sans vie... son visage pâle... ses mains tremblantes... son expression au bord du désespoir... qu'avez donc encore fait William ? ...Le visage de Rhianna jaillit en lui et son expression prit un pli plus grave, plus dur et il sut qu'il allait encore une fois, protéger le fils de celle qu'il aimait...
- Je le ferais !
Il vit l'horreur, l'incompréhension voir même de dégoût se peindre sur leurs traits. Il vit l'un des jeunes se lever, un blond à la mèche violette qui arborait à présent une expression glaciale.
-Quel genre d'homme êtes-vous donc ?
-Je ne vous permets pas de..., mais il fut vite coupé.
-Vous donnez le pouvoir de détruire une vie à un gamin égoïste, arrogant et gâté...Si j'étais vous, j'aurais honte.... Oui, honte de moi...
-Suffit ! cria L'homme d'un ton coléreux en se levant à son tour. Je ne permettrais pas qu'un gosse me juge sur ma façon d'éduquer William.
-Eduquer ? ricana Ulrich d'un ton mauvais qui énerva encore plus l'industriel. Le brun se leva à son tour, tenant la main de Yumi fermement dans la sienne. Vous appelez ça éduquer ??? L'homme eut un infime mouvement de recul en percevant la haine dans sa voix. Vous pensez peut-être que parce qu'il est le fils de la femme que vous avez aimé jadis, vous vous devez de tout lui accorder mais croyez moi, ce n'est pas chose à faire... Ce n'est pas honorer sa mémoire... Vous l'aimiez ? prouvez le et faite de son fils un homme bien...
-Que savez-vous de tout ça ? Vous n'êtes que des gosses... Que savez-vous de la vie... Comment pourriez-vous définir ce qu'est un homme bien ?
-Pour vous, commença Ulrich en plongeant son regard dans celui de l'homme, un homme bien violerait-il quelqu'un ?
L'homme tressaillit et fit un pas en arrière en entendant ces mots. Yumi serra les doigts d'Ulrich comme pour le supplier de se taire mais le jeune homme fit tout le contraire, il ne pouvait plus se taire... Cet homme devait savoir...
-William n'est pas un homme bien...pensez-vous que Rhianna aurait voulu qu'il devienne ce qu'il est aujourd'hui ? ...
-Je ...Je t'interdis de parler de Rhianna, articula l'homme avec haine, les yeux luisants... Tu ne peux pas comprendre... l'amour...
-Son fils a violé la fille que j'aime, cria Ulrich d'un souffle puis il soupira. Alors ne me dites pas que je ne peux pas comprendre... La vie est loin d'être ce que vous croyez Mr Dunbar... L'amour ne suffit pas toujours... Continuez ainsi avec William et un jour ou l'autre vous le regretterez...
-Sortez ! souffla l'homme en pointant le doigt vers la porte. Immédiatement.
Ulrich se tourna vers le canapé et entoura les épaules de Yumi de son bras... La jeune fille avait tout tenté pour retenir ses larmes mais elle savait à présent...tout était sûr... Elle ne pourrait pas s'en sortir... Ulrich l'aida à se lever puis prit la direction de la porte en lui murmurant des mots rassurant à l'oreille. Odd jeta un regard froid à l'industriel qui n'y fit pas plus attention que ça... Aelita suivit le blondinet et Jérémie se leva à son tour, sans se diriger vers la sortie... Il fixait l'homme qui lui jeta un regard mi interrogateur, mi-furieux... Mais Jérémie resta immobile, arborant un air tranquille et il lui parla d'un ton calme et posé.
- Je dois avouer que je ne comprends pas votre point de vue, commença-t-il. Mais je ne jugerais pas. Quoi qu'il en soit, j'aimerais vous demander de garder cette entrevue pour vous... ou au moins que William ne l'apprenne pas...
-Je ferais les choses tel que je le souhaite, hurla l'homme.
-Soit, admit Jérémie en hochant la tête, toujours aussi calme. Il commença à marcher vers la porte puis s'arrêta quelques pas plus loin et se tourna à demi vers l'homme. Mais j'aimerais vous dire que si William venait à apprendre que nous sommes venus, il vous demanderait de renvoyer Mr Ishiyama pour se venger de nous et Yumi partirait au Japon... Cela peut vous sembler assez futile, voir même sans gravité mais si cela arrivait, après ce que William a fait à Yumi, si elle se retrouve seule au Japon, je doute sérieusement de la longévité de sa vie si vous voyez ce que je veux dire... Mais si vous n'avez pas de conscience, vous n'avez rien à craindre...
Sur ces mots, Jérémie passa le seuil et referma la porte, laissant l'homme seul, désorienté, empli, de colère, de peine, de rage et de tristesse.

Le retour dans le métro se passa dans le silence le plus complet. Yumi avait ravalé ses larmes et elle contemplait le paysage de la fenêtre d'un air lointain, absent, sans le voir vraiment pourtant, elle avait gardé la main d'Ulrich bien serrée dans la sienne et ne le lâchait pas une seconde. Assise en face d'elle, Aelita la contemplait d'un air douloureux... qu'allait-il se passer maintenant ?...

Odd soupira détendant pour la première fois depuis de nombreuses heures tous les muscles de son corps. Il essaya de faire le vide dans son esprit mais rien à faire... cette rage, cette colère était toujours là... Comment un homme qui paraissait bon pouvait-il tolérer ça ? L'amour faisait-il vraiment faire des choses aussi stupide ?... Il jeta un coup d'œil à Ulrich et comprit... Ce n'était pas l'amour mais les gens... Les gens amoureux...

Jérémie avait les bras croisé sur sa poitrine, la cheville gauche posée sur son genou droit et arborait une expression indifférente pourtant il n'en pensait pas moins... Intérieurement il fulminait... Rien ne s'était déroulé comme prévu... Pourquoi avait-il fallu que cet homme soit si amoureux et que le fils de sa femme soit si arrogant ? Pourquoi fallait-il que les choses se passent ainsi ? Pourquoi n'avait-il aucune réponse à ses questions ? comment arranger les choses désormais...

Ulrich serrait la main de Yumi dans la sienne, ça l'aidait à rester calme et réaliste... La rage qui bouillait en chacun d'eux n'était rien comparé à la sienne... Yumi, Sa Yumi souffrait et il n'avait aucun moyen pour la protéger... Comment faire ? Si seulement il pouvait l'emmener loin, avec lui... l'emmener et la protéger pour le restant de ses jours... Il désirait seulement faire disparaître ses larmes et la voir sourire comme avant les yeux pleins de vie; de joie, de bonheur... Mais c'était impossible... A cause d'un arrogant et d'un homme trop amoureux... Tout allait exploser en lui... Un moment ou un autre... Il voulait tenir bon, pour Yumi...pourtant c'était trop... tout allait exploser et il savait comment...

Le bruit des roues sur les rails étaient incessants, répétitifs, réguliers... il semblait répéter toujours la même chose, les même mots... Tout est perdu...Tout est perdu... Tout est perdu...







Chapitre XI/

Yumi jouait avec le contenu de son assiette avec le bout de sa fourchette mais elle n'avait pas avalé une seule bouchée... cela faisait bien dix minutes qu'elle était assise devant mais elle ne pouvait manger...rien que la vue de la nourriture lui avait donné envie de vomir... Le trajet du retour était encore flou dans son esprit... Tout était brouillé...plus rien n'avait de sens... Les gens autour d'elle semblaient ne plus exister... Tout avait disparu sauf la souffrance... Oui, elle était encore ancrée en elle et avait pris en force... Son cœur était enserré dans un étau... pourtant à ses yeux, aucune larme... Maintenant elle savait ! elle savait que tout était vrai... Elle savait qu'il n'avait rien inventé... Elle savait qu'elle n'avait plus de solution... Elle leva les yeux en voyant l'ombre familière s'étendre sur leur table... Elle croisa le regard de William qui la prévenait...Elle aurait droit à l'interrogatoire... Ses yeux redescendirent vers son assiette sans un mot au grand étonnement de tous... Et elle ne dirait rien... Non car elle savait qu'elle ne pouvait plus rien dire... Elle ne pouvait plus rien arranger... Elle était coincée... quoi qu'elle fasse... Elle savait qu'il avait gagné... Elle savait que le mot bonheur était un leur... Il n'existait plus...plus pour elle... elle savait tout ça et bien plus encore... Aussi lorsqu'il l'appela par son prénom, elle ne broncha pas... elle savait qu'elle le paierait mais maintenant elle s'en fichait... Une souffrance pour une souffrance... Alors peu importe ce qu'il faisait... Il avait gagné, elle avait perdu... Où qu'elle aille, elle perdrait ! Tout ça à cause d'un amour mort... Elle réentendit son prénom et sa fourchette s'immobilisa quelques seconde avant de reprendre son mouvement lent et régulier... qu'importe maintenant... tout était fini... Japon, France... tout serait égal à la même souffrance... la même torture chaque jour... Peu importait désormais... Elle n'avait plus la force de se battre... plus le courage de faire face... sa fierté avait disparu...son orgueil n'existait plus... son cœur ne battait plus... Il ne lui restait plus que ce poids... cette douleur... ce malheur... cette honte... cette souffrance... Il prononça une troisième fois son prénom et elle posa sa fourchette en levant les yeux vers lui... elle rencontra son regard et le vit faire un pas en arrière... tout était fini pour elle... elle était finie... elle n'était plus rien...rien sinon un pantin, un jouet, SON jouet... ce n'était pas une vie...pas une vrai vie, digne d'être vécue... Aussi...
Yumi Ishiyama avait disparue...
Son regard terne, morne, sans la moindre étincelle était terrifiant...

Lorsque William s'éloigna, Aelita se tourna aussitôt vers Yumi et prononça son prénom d'une voix faible et hésitante... Le même regard, la même attitude, la même expression... Et elle comprit... Elle sut... William détruisait Yumi... Il était en train de lui ôtait tout courage, toute volonté, toute indépendance... Il était en train de la tuer... Elle ne pouvait laissait faire ça... Ils sortirent dans la cour... William reparut, l'expression plus fier que jamais... Yumi n'avait pas bronchée... Elle était immobile, inattentive... elle n'écoutait plus, elle envoyait plus, elle ne sentait plus rien... William lui toucha l'épaule pour attirer son attention et ce fut le geste de trop...

Le voir la toucher... la voir dans cet état...cette situation... tout était intolérable... intérieurement il hurla sa rage puis il le vit se mettre face à la japonaise qui le contempla d'un air absent... Il le vit sourire... un sourire de triomphe...de gagnant...de vainqueur... alors il ne tint plus... il saisit l'épaule gauche de William et le tourna vers lui... le temps avait ralenti... il percevait chaque détail... et il vit son visage prendre une expression de surprise puis de peur... son poing se serra et prenant de l'élan, il l'envoya dans la figure de William.

-Ulrich ! s'écria Aelita.

William se releva en fixant Ulrich d'un air haineux. Il essuya sa mâchoire en sang... et il sourit ! Il jeta un coup d'œil à Yumi avant que son regard ne vienne se poser à nouveau sur Ulrich...
- Elle vous a tout dit, comme je m'en doutais...
Il regarda Yumi qui ne recula même pas devant son regard mauvais...
- Tu sais que tu vas payer..., lâcha William d'un ton hargneux. Tu pourrais repartir au Japon..., menaça-t-il mais devant l'absence de réaction de la Japonaise, il fronça les sourcils. Tu comprends ce que ça veut dire ? là-bas, il n'y aura que toi et moi ... plus tes amis, plus ce lycée... plus rien... Mais Yumi ne dit rien... elle détourna les yeux et les leva au ciel... Un beau ciel bleu... pourtant elle ne voyait pas sa beauté... elle était trop oppressée par ce point dans sa poitrine... le murmure de William lui parvenait sans qu'elle ne le comprenne...sans qu'elle ne cherche à le comprendre...Très bien Yumi, continuait celui-ci sans chercher plus loin. Fait tes valises, tu partiras dans la semaine... Je parlerais à mon père ce soir...
Sous l'air haineux des quatre autres amis, il s'en alla d'un pas victorieux malgré le sang qui s'écoulait par la commissure de ses lèvres...
- Yumi, murmura Aelita en posant la main sur l'épaule de son amie. Yumi réponds-moi.
Cette après-midi là, aucun d'eux n'obtint aucune parole ni aucune réaction de la part de Yumi... pas même Ulrich... Yumi semblait résignée à sa souffrance... Elle était morte de l'intérieure...
Yumi Ishiyama n'était plus...
Ulrich la raccompagna chez elle le soir là et il la quitta devant le portail de la maison... Le trajet avait été silencieux... et pour la première fois depuis de nombreuses années, il pleura...durant tout le trajet du retour, il laissa couler ses larmes...
Yumi Ishiyama n'existait plus...







Chapitre XII/ un miracle ? Et si tout s'arrangeait ?



Lorsque Yumi arriva le lendemain dans le même état, ses amis ne purent s'empêcher de se jeter mutuellement des regard douloureux et plein de désespoir... Qu'allait-il advenir maintenant ?
Le temps qui restait avant la sonnerie, elle le passa debout face au banc où étaient assis Jérémie, Aelita et Odd, le regard fixe, dans le vide, le visage sans expression, et elle ne fit pas un geste ni ne prononça mot... pas même lorsque Ulrich vint lui entourer les épaules de son bras... William vint les voir quelques minutes avant la sonnerie et il se colla d'autorité près de Yumi et s'adressa à eux avec un sourire narquois...
- Vous devez vous inquiéter..., lâcha-t-il. Mais ne vous en faites pas... Comme Yumi a été très sage hier soir, je n'ai rien dit à mon père... Elle n'est pas encore partie...
Les yeux d'Aelita s'emplirent d'horreur en comprenant le sens de ses paroles et elle regarda Odd et Jérémie se lever pour retenir Ulrich de se jeter littéralement sur William qui s'éloignait déjà, emportant Yumi avec lui...

Il lui semblait que son corps ne lui appartenait plus... elle se laissait guider par les mains qui l'emmenaient sans réagir... Les pas qui l'avaient amené au lycée avaient été machinal, automatique... tout comme maintenant, prendre des notes du cours semblait être naturel... mais en vérité... oui en vérité, elle n'avait plus conscience de tout cela... ni même de sa voix à lui... qui lui murmurait des mots à voix basse... encore moins de sa main sous la table, posée nonchalamment sur sa cuisse... non, plus rien de tout cela ne la touchait...elle était ailleurs...loin.. très loin...

Et les jours passèrent ainsi...tous identiques... tous semblables... tous intolérables...tous insupportables... au bout du cinquième jour, Yumi ne vint pas... Elle ne se montra pas de la journée à la grande inquiétude de ses amis...et à leur étonnement, William ne semblait être au courant de rien... C'est donc avec angoisse qu'ils se rendirent chez elle immédiatement après les cours...

Ils couraient... Ils couraient à pleine vitesse sur le trottoir de béton détrempé... La pluie tombait avec force et vigueur les trempant de la tête aux pieds... Les cheveux plaqués sur le front, les vêtements lourds d'eau ils couraient à en perdre haleine... Ils couraient et aucun d'eux ne s'arrêteraient avant qu'ils n'aient atteint leur but... Ils couraient et une seule question les poussait à courir ainsi... qu'avait fait Yumi ? ...

Ils arrivèrent devant la maison japonaise trempé jusqu'aux os mais ils franchirent le portail sans plus attendre et Ulrich frappa trois coups à la porte de bois... La lumière chaleureuse brillait à la fenêtre du salon... La porte s'ouvrit finalement après que ce soit fait entendre le bruit d'une clé tournant dans une serrure... un grincement léger s'éleva mais ne suffit pas à couvrir le bruit de battement de la pluie sur le béton... Un homme Japonais se tenait sur le seuil... Tout dans son attitude, dans son maintien, dans son expression faisait savoir qu'il allait mal... Mais ses yeux ne transmettaient qu'un seul et unique message... laissez moi en paix...

Il les regarda les uns après les autres et les reconnaissant assez vite pour les avoir de nombreuses fois vus en compagnie de Yumi, il dégagea l'entrée et tendit le bras vers l'intérieur pour leur faire comprendre qu'ils devaient rentrer... Hésitant d'abord parce qu'ils étaient dégoulinants de pluie ils finirent par pénétrer dans le couloir en voyant la fixité de Mr Ishiyama... Visiblement celui-ci ne bougerait plus avant qu'ils ne soient tous à l'intérieur...En refermant la porte, il les pria d'une voix sourde d'avancer jusqu'au salon où ils trouvèrent Hiroki et Mme Ishiyama, à genou sur des coussins, devant une table basse japonaise...

En les voyant, la mère de Yumi se leva et leur ramena une serviette chacun puis elle disparut dans la cuisine... elle revint quelques minutes plus tard avec un plateau, cinq bols fumant posé dessus... Lorsqu'ils en eurent chacun un, Aelita se décida à parler... Un murmure faible sortit de sa bouche...

- Yumi... Où est-elle ?

Les Ishiyama se jetèrent des regards étranges puis les fixèrent d'un air anéanti... mais aucun d'eux ne se décida à parler avant plusieurs seconde d'un silence pesant et angoissant seulement brisé par le tintement monotone de la grande pendule qui trônait dans un coin du salon...

-Elle vous la dit, n'est ce pas ? lâcha soudainement Hiroki, s'attirant tous les regards. Oui, si elle l'a dit à quelqu'un, ce ne peut-être qu'à vous...
-Alors vous étiez au courant, murmura Mme Ishiyama.
-Depuis peu, avoua Jérémie, pensant comme les autres que quelqu'un avait mis la famille de leur amie au courant de tout.
-Je vois, marmonna Takeo d'un ton lourd...
-Mr, Mme Ishiyama, croyez-nous, nous avons essayé de l'aider, si nous avions pu nous vous aurions tout dit..., commença Odd.
-Je sais, coupa Mme Ishiyama. Nous ne vous en voulons pas, ne vous en faites pas.
-Au contraire, nous voudrions vous demander un service, poursuivit son mari.
-Un service ? répéta Jérémie.
-Aidez là, soupira Hiroki en fixant Ulrich dans les yeux. Quand elle reviendra, aidez là... Le petit garçon commença à jouer avec le bol vide devant lui et poursuivit d'une voix basse et hésitante. Ça fait presque une semaine... Je... Même quand je l'embêtais... j'ai tout essayé... tout ce qui la mettait en colère avant... mais ...malgré tout ça... Elle... elle ne réagissait à rien... elle ne parlait plus... elle ne mangeait plus... Elle ...elle fixait le vide, encore et encore...je ... aidez là, acheva-t-il les larmes aux yeux. La détresse du frère de leur amie les figea... les toucha... les alarma...
-Où est-elle maintenant ? demanda Ulrich, la voix calme mais le visage paniqué.
-Elle est partie. Elle ne reviendra que lorsque tout ça sera réglé..., révéla Mr Ishiyama.
-Partie ? partie où ? comment allez-vous régler tout ça ? s'impatienta le brun.
-Tu devrais tout leur raconter, Takeo, chuchota Mme Ishiyama en posant sa main sur celle de son mari, sur la table.
-Tu as raison. Ce matin, mon grand patron m'a convoqué dans son bureau, il perçut les souffles des jeunes s'arrêter en entendant ses mots... Mais pas pour ce que vous croyez.... Il m'a dit de vous dire ceci... Ou plutôt il me l'a fait comprendre...

Flash back

-J'ai eu la visite de cinq jeunes gens il n'y a pas longtemps, à peine quelques jours. Ils sont parvenus jusqu'à moi d'une manière inhabituelle, je dois l'admettre. Intelligente surtout... d'un certain côté, ils m'ont impressionné... Mais je vous avoue ne pas leur avoir fait bon accueil... A l'heure qu'il est, je n'ose même pas imaginer l'opinion qu'ils ont de moi... Ce sont pas vraiment des adultes mais ce n'est plus tout à fait des enfants... pourtant, il aurait fallu que vous voyez... que vous entendiez... Il y a en leur parole plus de logique et de sagesse qu'en n'importe quelle autre... Ils ... oui je dirais qu'ils écoutent ce que leur cœur leur dicte et c'est ... assez impressionnant... Mais je ne pense pas qu'ils s'en rendent compte... non, je crois qu'ils n'en ont pas conscience...
- Où voulez-vous en venir Mr Dunbar ? coupa Takeo d'une voix faible.
- J'en viens à l'effet... Oui l'effet que leurs paroles, toutes leurs paroles ont eut sur moi... et les conséquences... Cela fait cinq jours presque, Mr Ishiyama... Cinq jours et je m'aperçois à présent que je n'ai pas du tout réagi comme je l'aurais du... Alors je sais qu'à présent ils doivent me haïr mais j'ai décidé, quoi qu'avec du retard je l'admets, de les aider...
-Qu'est ce que cela a avoir avec moi ?
-Vous allez changer de travaille, Mr Ishiyama. Un ami à moi va vous prendre sous son aile. Augmentation de salaire, plus d'avantage...
-Mais Mr... Je ne comprends pas...
-Je me doute bien... laissez moi vous répéter le peu que je les ai laisser parler... ce que j'ai appris...
-Mais qu'est ce qu'ils ont avoir avec moi ? demanda Takeo, ne comprenant rien. Le directeur planta alors ses yeux dans les siens d'un air grave.
- Il y avait votre fille Mr Ishiyama...

Fin du flash back

- Il m'a tout raconté, du début à la fin... Et en rentrant ce soir, il m'a fait raccompagné par l'un de ses hommes, Matteo... qui en repartant, a emmené Yumi...
-Où ? demanda aussitôt Jérémie.
- Il n'a pas précisé le lieu ou l'endroit il a juste dit que Mr Dunbar avait tout prévu pour l'aider...
- Et vous lui faites confiance après tout ça ? s'écria Ulrich.
- Comprend bien Ulrich... Il m'a expliqué...Tout ça, comme tu dis, ce n'était pas lui... c'était William...
- Et vous l'avez cru...
- parce que c'était la vérité...
Pendant quelques secondes, personne n'osa parler puis Ulrich soupira, se détendant à nouveau sous leurs regards inquiets.
- Quand rentre-t-elle ?
- Il la déposera lundi matin devant le lycée. Il m'a dit avant de partir que l'amélioration de son état ne serait sans doute pas visible toute de suite mais que si nous l'aidions...si nous l'aidions tous, elle irait mieux dans quelques temps...
Des soupirs s'échappèrent et s'élevèrent dans la pièce... Lundi elle reviendrait, en attendant, il fallait prendre son mal en patience... et durant tout le week-end, c'est ce qu'ils furent obligé de faire...
Heureusement pour eux, William était externe, aussi ne le virent-ils pas une seule fois... ces deux jours furent tristes, monotone, gris, sans intérêt aucun... Tous pour une fois, n'attendait qu'une chose... la fin du week-end... la reprise des cours... le retour de Yumi...
Et le lundi arriva... Comme si le temps voulait les encourager, le soleil pointa ce matin ... Ils s'installèrent sur le banc mais ne lâchèrent pas un seul instant l'entrée de Kadic des yeux...la température montait peu à peu, au fur et à mesure que les élèves envahissaient la cour... Ulrich eut droit à une attaque de Sisi mais elle fut bien vite rabrouée... Le brun se tendit soudain en voyant William pénétrer dans l'enceinte de Kadic et se diriger vers eux à grands pas furieux...
-Où est-elle ? demanda-t-il tout à trac, amenant quelques sourire narquois.
-Au Japon je crois, répondit Odd en faisant semblant de réfléchir.
-Te fous pas de moi, je le saurais si elle y était...
-Ah...autant pour moi..., ricana Odd.
-Répondez !
Derrière lui, sans qu'il ne le voie, une voiture noire aux vitres teintées s'immobilisa devant le portail et un homme descendit pour ouvrir la porte arrière. Une jeune fille sortit de la voiture et l'homme lui tendit un sac en lui murmurant quelques mots.
-Répondez, hurla de nouveau William
-La voilà, murmura soudain Aelita en voyant la japonaise entrer dans la cour tandis que la voiture s'éloignait lentement. William se retourna aussitôt et se figea...
l'amélioration de son état ne serait sans doute pas visible toute de suite...
Il avait eu tort... Mr Ishiyama avait eu tort. C'était plus que visible... c'était incroyable... il aurait fallu être aveugle pour ne pas voir... En apercevant William près du banc elle se figea et le fixa quelques secondes ...
Elle ne se sentait pas prête... pas maintenant... pas encore... non, elle avait cru pourtant... non, c'était trop beau...tout allait recommencer... non... pas encore...
Elle fit un pas en arrière puis un deuxième et un troisième avant de s'arrêter dans une attitude inhabituelle... Aelita marcha vers elle et elle lui prit la main... Yumi ne la regarda même pas... Ulrich fit de même et elle tressaillit sans se dégager... Odd et Jérémie s'approchèrent d'elle mais elle ne lâchait pas William des yeux... Et lorsque celui-ci osa enfin faire un pas vers elle, elle recula...
- Je crois que le message est clair William, lâcha Aelita d'un ton méchant, sans plus cacher sa haine pour le jeune homme.
-Elle n'a pas le choix..., murmura-t-il refusant la défaite...
-Maintenant si ! son père a changé de boulot... Tu ne peux plus rien contre elle, laisse là en paix, ordonna Jérémie.
-Non.
-Oh que si, reprit Odd, c'est toi qui n'a plus le choix désormais. Il t'est interdis de l'approcher, tu entends...
-Mais je l'aime, se défendit William.
Il sentit alors un poing dans le creux de son ventre et il souffla bruyamment sous le coup de la douleur et se plia en deux... aussitôt après, il sentit quelque chose de dur sur sa nuque et il s'écroula au sol... En relevant la tête, il sentit une chaleur douloureuse sur sa joue et un goût de sang envahit sa bouche... Il passa sa langue sur ses lèvres ensanglantées et leva les yeux vers Ulrich qui le dévisageait d'un air furieux, poing toujours serré, levé et prêt à frapper...
- Ose répéter encore une fois que tu l'aime et je te jure que je te tue...
William ne put que regarder les quatre amis s'éloignaient emportant avec eux la fille qu'il aimait... qu'il avait détruite... Elle tenait la main d'Ulrich sans aucune appréhension semblait-il et il repensa à la peur dans ces yeux chaque fois que lui la touchait... Il avait perdu semblait-il...

Epilogue.

Cinq mois plus tard.

- Eh Ulrich, un peu plus à droite la guirlande.
Ulrich décala le morceau qu'il tenait de la main gauche en raffermissant sa prise sur le grand escabeau de l'autre main. Il se penchant un peu plus, faisant trembler l'escabeau sur ses bases. Il jeta un regard inquiet vers Odd qui était sensé tenir les pieds du socle mais qui semblait plus absorber par sa conversation avec Aelita qu'autre chose.
-Non c'est trop, à droite maintenant.
-Odd, tiens mieux l'escabeau, hurla soudain Ulrich du haut de son perchoir, faisant sursauter tout le monde et toi Einstein décide toi ou tu vas venir la mettre tout seul ta guirlande.
-Là c'est parfait Ulrich, décida aussitôt celui-ci.
Le brun sourit, fixa la guirlande et commença à descendre les marches en faisant le tour de la salle des yeux. Yumi était un peu plus loin, recouvrant les grandes tables d'une nappe de papier blanche, aidée par Hiroki. D'autres s'affolaient ici et là, à d'autre préparatifs pour la fête d'anniversaire de Yumi, organisée par ses parents et l'aide de tout ceux qui le voulaient.
Il atteint enfin le bas de l'escabeau et Odd lâcha sa prise en suivant son regard.
-Elle ne parle toujours pas, murmura Aelita.
-Et ça fait cinq mois que ça dure..., poursuivit Odd.
-Vous avez entendu Matteo, c'est normal. Au moins elle va mieux, vous ne pouvez pas dire le contraire.
En effet Yumi allait mieux. Elle avait repris des couleur, du poids et le sourire. Ils avaient appris que Matteo était un psychologue de qualité qui était là pour aider la jeune fille du mieux qu'il le pouvait. Néanmoins, il leur avait certifié qu'elle faisait des progrès surprenant à une grande vitesse. Ceci devait surtout être dû au fait qu'elle soit entourée par sa famille, ses amis et Ulrich. Le psychologue était plus que ravi lorsqu'il avait découvert que Yumi faisait confiance au jeune homme et ne réagissait plus violemment lorsqu'il la touchait. Elle est sur la voix de la guérison, avait-il affirmé mais sa voix à elle, ils ne l'entendaient plus... Elle se faisait comprendre autrement et ils étaient toujours pas on écoute mais plus de voix...
- Eh Yumi, stop, s'écria soudain Hiroki.
Yumi se mit à rire en voyant son frère empêtré dans le rouleau de nappe. Il chercha à se dépêtrer de là mais ne parvint qu'à s'emmêler encore plus augmentant le rire de sa sœur... Un rire qui fit tourner les têtes et sourire les proches... Malgré tout ce qu'elle avait vécu, elle riait ... Il y a quelque temps, ils n'auraient pas cru ça possible mais aujourd'hui... Oui, aujourd'hui, malgré tout les souvenirs qu'elle gardait enfoui au plus profond d'elle dans l'espoir de les oublier, en dépit des épreuves qu'elle avait traversés, elle riait... Elle parvenait à tenir ses mais dans ses bras comme si aucun garçon ne lui avait jamais fait de mal... Elle réussissait à vivre comme auparavant... Et ce soir elle ferait la fête comme n'importe quelle personne...
Quelques heures plus tard, une musique de fond calme emplissait la pièce, assis autour des tables devant un verre, les adolescents profitaient de la soirée. Yumi était assise entre Ulrich dont elle tenait la main et Aelita. En face se tenaient Odd, Jérémie et Hiroki qui contemplait sa sœur souriante d'un air heureux... Il l'avait aidé du mieux qu'il pouvait ces derniers mois et il ne se doutait pas à quel point il avait compté pour elle... plus qu'elle ne l'aurait jamais cru... Odd fit une mimique comique et ils éclatèrent à nouveau de rire... Tous ensemble... On leur proposa un autre verre mais les leur encore pleins, ils refusèrent... Yumi posa son regard sur chacun d'eux, les uns après les autres et sa bouche s'étira en un sourire confiant et tendre. Ils la regardèrent d'un air interrogateur comme chaque fois qu'ils voyaient qu'elle voulait se faire comprendre... Et en voyant leur yeux confiants, affectueux,, aimants tournés vers elle une fois de plus, son sourire s'agrandit...
- Mer...ci...
Ce seul mot prononcé d'une voix rauque, basse suffit à illuminer leur soirée. Ce simple merci qu'il n'auraient échanger pour rien au monde leur prouva encore une fois que l'amitié et l'amour étaient vraiment les plus grands des trésors. Ce seul mot amena en eux une vague de bonheur, une joie profonde, immense, intense... Ce seul mot suffit à amener les larmes aux yeux d'Aelita, une expression attendrie sur les visage d'Odd, Jérémie et Hiroki, un air rassuré, confiant, aimant sur celui d'Ulrich. Un seul mot avait suffit...car c'est Yumi qui l'avait prononcé...


Kaede
09/07/07 à 18:37
Alors ceci est ma 2° fan fic que je poste (et que j'écris aussi d'ailleurs lol) mais c'est ma première en romance... (l'autre étant en divers...) Je ne trouve pas qu'elle corresponde trop à mon style (bah oui je suis pas très douée pour l'amour en gros plan... je préfére les pires sous-entendus :p) enfin voilà. Je quémanderais donc votre aide (pitiéééé mdr) enfin plutôt votre avis, ainsi que critique, remarque et conseil, j'espère vous répondrez à mon appel (pitiééééééééééééé :'( :cry: Help me mdr) Je poste ce début et sûrement mon autre début de fic romance dans pas longtemps (bah oui j'en commence 2 en même temps, à pas douée moi :oops: lol ). Je vous demande donc,dans votre infini bonté, de me donner votre avis, de me dire si vous aimez et surtout si ça vaut le coup que je la continue...
Merci d'avance

sur ce bonne lecture ;)

Attention /!\ : Certaines scènes ou certains actes dont il est fait allusion peuvent heurter la sensibilité des plus jeunes

Chapitre I/

– Ulrich derrière toi, lança la voix de Jérémie déformé par le micro.
Le samouraï se retourna et bloqua le laser du cancrelat à l'aide de son sabre qui prit une teinte bleue. Mais le krabe derrière lui ne lui laissa pas le temps de se retourner une seconde fois et il prit un laser dans le bras droit, son visage imprimant une grimace sous le choc. Il vit quelque chose apparaître dans son champ de vision et se diriger droit vers le cancrelat. Le projectile le trancha en deux et retourna d'où il venait. Le brun vit la japonaise sauter dans les airs et rattraper son éventail en faisant un clin d'œil à Ulrich.
–Merci, cria-t-il.
– A ton service, lança la japonaise avant de retourner à son combat contre deux autres cancrelats et un frelion.
– Aelita vient d'entrer dans la tour, fit la voix de Jérémie avec une pointe de soulagement.
Les lyokoguerriers achevèrent les derniers monstres et virent l'elfe ressortir de la tour peu après.
– Je vous ramène, lança Jérémie.
Et là le corps de l'elfe et du félin disparurent dans un million de pixel. Yumi fit un sourire à Ulrich qui y répondit et il regarda son corps se désagréger à son tour. Il ne tarda pas à suivre et se retrouva dans le scanner dont les portes s'ouvrirent, le laissant sortir, essoufflé.
–ça va vieux ? demanda la vois d'Odd.
–Impeccablement bien, répondit Ulrich avec un sourire en levant les yeux vers le blond qui lui souriait.
–les gars, remontez vite, claironna la voix métallique de Jérémie.
–Eh Einstein, je te signale qu'il y a dans cette pièce autant de fille que de garçon, rétorqua Yumi d'un ton moqueur tandis qu'elle se dirigeait vers le monte-charge.
–Ok ok, qu'est ce que t'es susceptible pour une japonaise, se moqua Jérémie.
–Tu sais ce qu'elle te dit la japonaise ?
Le rire de Jérémie se fit entendre tandis que les portes du monte-charge s'ouvraient et une fois en haut, l'intellectuel leur fit un compte rendu. Depuis qu'ils luttaient tous ensemble contre Xana, ils se connaissaient par cœur et aujourd'hui ils ne pouvaient s'empêcher parfois de se taquiner les uns ou les autres sur ses points sensibles.
Quatre ans qu'ils luttaient désormais. Quatre ans qu'ils cherchaient à exterminer Xana sans y parvenir. Quatre ans qu'ils devaient subir ses attaques au quotidien. Quatre ans qu'ils se connaissaient et s'entraidaient.
Ils étaient en début d'année scolaire, la rentrée avait eu lieu la veille et déjà Xana attaquait. Malheureusement cette année s'annonçait plus compliquée que la précédente. Jérémie et Aelita étaient de nouveau dans la même classe mais Odd et Ulrich qui avait choisi une section différente avaient été séparé d'eux. Ainsi Jérémie et Aelita se trouvaient en 1er scientifique, et Odd et Ulrich en section économiques et sociales, débarrassé ainsi de la physique qu'ils avaient en horreur. Yumi, elle, avait opté l'année précédente pour la section littéraire et entamait désormais sa terminale.
Ils étaient maintenant sur le chemin du retour et Yumi se sépara d'eux avec un signe de la main. Ulrich la regarda s'éloigner songeur, elle avait changé dernièrement mais il ne comprenait pas pourquoi. Un soupir le fit se retourner et il vit que les trois autres le regardaient fixement.
–Quoi ? lâcha-t-il avec dédain, sachant déjà ce qu'ils avaient à dire.
–Franchement, commença Aelita, ça fait quatre ans…
–Elle a raison, ajouta Jérémie. Pourquoi ne lui as-tu toujours pas dit ? il serait peut-être temps…
–Ils ont raison Ulrich, il serait temps que tu t'y mettes…, compléta Odd.
–On verra demain, lâcha Ulrich en haussant les épaules et en prenant le chemin du collège.
–Tu dis toujours ça mais tu ne fais jamais rien, remarqua Jérémie.
–Eh Einstein, ne reproche pas aux autres ce que tu ne parviens pas toi-même à faire, rétorqua Ulrich en jetant un regard bref à Aelita qui fit rougir les deux intellectuels.
Ils reprirent la route en silence et Odd leva les yeux au ciel. Eux et leur histoire d'amour…
Ils pénétrèrent sans peine dans les dortoirs et peu de temps après, ils étaient tous au chaud dans leur lit. Ulrich fixait le plafond d'un air songeur, les mains croisées derrière la nuque.
–Odd
–Mmm ?
–Comment tu ferais ? enfin je veux dire… si tu étais amoureux d'une fille, comment tu lui dirais ?
La question fit sourire Odd dans l'obscurité.
–Le plus simplement du monde Ulrich. Je lui dirais que je l'aime et je l'embrasserais.
–Ah…
Visiblement Ulrich n'était pas convaincu de sa réponse mais Odd se contenta de lui souhaiter bonne nuit.


–Bonjour tout le monde, lança Joyeusement Yumi le lendemain matin en retrouvant ses amis au banc habituel. Aelita leva les yeux vers elle et le visage de la japonaise lui confirma l'impression qu'elle avait eu en entendant sa voix. Yumi se forçait à paraître enjouée ! Aelita eut un moment d'hésitation puis trouva que le moment était mal choisi. Personne ne semblait rien avoir remarqué, Ulrich et Odd s'étaient engagés dans une conversation animée et Jérémie murmurait quelque chose à l'oreille de la japonaise.
–Ulrich !!!! cria soudain une voix féminine dans leur dos.
–Ne me dites pas que c'est qui je pense…, marmonna l'interpellé.
–On ne te le dira pas alors, lança Odd en lui donnant un coup amical sur l'épaule, mais si tu te retourne tu risque de ne pas avoir de surprise.
–Ulrich, comment vas-tu aujourd'hui ? demanda alors la brune vêtue de rose qui venait d'arriver devant eux.
–J'allais parfaitement bien avant que tu ne pointe le bout de ton museau…
–Tiens tes toutous ne sont pas avec toi aujourd'hui ? interrogea Odd avec un grand sourire. La brune lui jeta un coup d'œil furieux avant de fixer Ulrich.
–Dis tu es au courant de l'histoire des TEP ?
–C'est TPE, Sisi, grimaça Jérémie.
–Oh toi Einstein, la ferme, je ne t'ai pas causé.
–Chère Sisi, tu devrais plutôt me remercier, j'essaye de t'inculquer quelque chose.
–Te foule pas Jérem', c'est impossible pour elle t'apprendre quoi que ce soit, fit Odd avec un sourire.
–D'ailleurs je m'étonne qu'elle aille toujours en cours, continua Aelita comme si la pimbêche n'était pas là. A force des années elle aurait du se rendre compte que ça ne lui servait à rien…
–Oh vous autres, fermez là, cria Sisi, je suis venu parler à mon Ulrich, pas à vous.
–A qui ? demanda soudain Yumi en fronçant les sourcils. Sisi la regarda sans comprendre. Non, je demande parce que je connais un Ulrich mais il ne me semble pas me souvenir qu'il t'appartenait…
–Tu sais quoi la gothique ?
–Non, et je ne veux pas savoir…
Elle regarda tous les membres de la bande tour à tour qui affichaient un sourire jusqu'aux oreilles puis elle tourna les talons sans ajouter un mot et s'éloigna à grands pas furieux. La bande éclata de rire mais fut interrompue par la sonnerie stridente qui indiquait le début des cours. Yumi fit une grimace et les salua d'un geste de la main avant de s'éloigner à petits pas vers sa salle de classe. Aelita emboîta le pas à Jérémie tandis qu'Ulrich et Odd prenait la direction opposée vers le gymnase.
–J'en ai ma claque de courir, gémit Odd une heure plus tard.
–courage, fit Ulrich avec un petit sourire, on a bientôt fini.
–Allez bande de fainéant, encore deux tours et c'est fini, cria la voix de Jim.
–Tu vois qu'est ce que je disais ? reprit Ulrich.
Après avoir prit une bonne douche et s'être glissé dans des vêtements propres, Ulrich et Odd purent sortir un peu avant que la sonnerie ne se fasse entendre. Ils s'installèrent sur le banc attendant la fin des cours de leurs amis.
– Bon alors, tu vas faire comment ? interrogea soudain Odd.
Ulrich qui avait parfaitement compris où il voulait en venir fit néanmoins semblant de ne pas avoir saisi. Il fronça les sourcils en se tournant vers lui, le bras nonchalamment appuyé sur le dossier du banc.
–Je peux savoir de quoi tu parle ?
–Allez ne fais pas semblant de ne pas avoir compris, je commence à te connaître, rétorqua Odd assis sur le dossier. Tu sais parfaitement de quoi je parle…
–Mmm, grogna Ulrich en détournant le regard, sachant qu'il était inutile d'essayer de tromper son ami plus longtemps.
–Alors, insista Odd.
–Très bien j'essaierais de lui dire…
Odd sourit de satisfaction en entendant les mots marmonnés à voix basse. La sonnerie se fit entendre et Le blond tourna la tête vers les salles de classe tandis qu'Ulrich, les yeux rivés au sol, regrettait déjà sa promesse, ne sachant comment il allait faire.
– Alors ce cours de sport ? la voix de Jérémie tira le brun de ses réflexions et il le regarda prendre place à côté de lui tandis qu'Aelita restait debout devant eux.
–Odd n'a pas arrêté de se plaindre, grimaça Ulrich d'un ton moqueur.
–Evidemment en mangeant une dizaine de croissant le matin, il paraît difficile de se sentir léger après, plaisanta Aelita.
–Eh, j'en ai mangé à peine six ce matin, se défendit Odd.
–Oui, enfin sans compter les trois bols de chocolat chauds et les deux bananes, ajouta Jérémie avec un air moqueur.
–Vous avez fini oui ? Je me sens parfaitement bien et… Odd s'interrompit en posant son regard sur Aelita qui ne semblait plus l'écouter. Elle avait le regard fixé sur quelque chose dans leur dos. Odd se tourna et vit Yumi qui se dirigeait vers eux les sourcils froncés. Avant qu'elle n'arrive, Aelita sembla se reprendre et après une inspiration et sourit à Odd.
–Enfin, je me demande comment en mangeant autant tu parviens à rester si maigre…
Odd en resta bouche bée, le changement de visage d'Aelita avait été rapide et il ne restait plus de trace de l'inquiétude qui la rongeait peu auparavant. Quand avait-elle donc appris à cacher ainsi ses émotions ? qu'était devenue la petite-fille naïve et innocente qu'il connaissait ?
Ni Jérémie, ni Ulrich ne semblait avoir prêté attention à ce changement et leur attention se focalisa sur Yumi dès qu'elle arriva dans leur champ de vision.
–Yumi…, hésita Jérémie. Un problème ?
–Ah euh…, la japonaise les regarda les uns après les autres, perdant peu à peu son expression furieuse puis un sourire étira ses lèvres tandis que ses yeux bridés se fermaient. Non, non ne vous en faites pas, c'est juste le prof d'histoire qui m'a énervée, ce n'est rien ça va passer.
–Rien de grave alors? Insista Ulrich.
–Absolument rien, affirma la japonaise en le fixant dans les yeux.
Pour la première fois depuis qu'il la connaissait, Ulrich sut que son amie mentait. Il en était persuadé. Mais pourquoi ? il tourna la tête vers Jérémie qui parlait avec Aelita et constata qu'il ne parviendrait pas à comprendre leur langage informatique et se reporta sur l'échange entre Odd et Yumi. Odd se plaignait encore de son heure de sport mais fut interrompue par la sonnerie, c'était la fin de la récré.
Ulrich fixait les nuages blancs qui se détachaient dans le ciel bleu où le soleil brillait. Il y avait bien longtemps à présent qu'il avait perdu le fil des explications sur l'économie de la France émises par leur professeur. Odd à côté de lui avait le visage caché entre ses mains et dormait sans aucun doute, au moins les années lui avaient-elles apprises à se faire discret. Plongé dans ses pensées, le samouraï était comme isolé du monde. Une seule chose revenait sans cesse dans son esprit, Yumi. Qu'avait-elle donc en ce moment ? son mensonge d'abord était incompréhensible pour lui, jamais ils ne s'étaient mentis, pourquoi maintenant ? et son comportement était des plus étrange… Elle qui était d'une patience exemplaire se serait mise en colère à cause…de son prof… C'était invraisemblable… et il la sentait de plus en plus … en fait il n'avait pas vraiment trouvé de mot pour décrire cette sensation mais c'est comme si elle était mal à l'aise…que cachait-elle et pourquoi ?
–Ulrich, Xana attaque encore, je viens de recevoir un message de Jérémie.
La voix d'Odd le tira de ses pensées et il hocha la tête. Il regarda sa montre et haussa les épaules. Dans cinq minutes, la pause du midi sonnerait. Et quelques minutes plus tard, la cloche sonna ! sortant de cour sans prendre le temps de noter les devoirs, ils foncèrent à l'usine où se trouvait déjà Jérémie et Aelita. Jérémie les envoya sur Lyoko sans plus tarder et lorsque Ulrich s'étonna de ne pas voir Yumi, il répondit qu'elle avait été retenue par son prof de littérature. Parant les lasers, ils ne tardèrent pas à trouver la tour et Aelita la désactiva.
– Et sur terre, Einstein ?
– Rien à signaler donc pas de retour ! Je vous ramène.
Peu après, ils étaient en vue des réfectoires et rejoignirent Yumi à la table où elle les attendait.
–Désolé de ne pas être venue, s'excusa-t-elle tandis qu'ils s'installaient, ça a été ?
–Mission de routine, claironna Odd en entamant son repas avec gourmandise.
–Qu'est ce qu'elle te voulait ta prof ? demanda Aelita en fixant Yumi avec un regard pénétrant
–Bah en fait…, elle fit un sourire qui ressemblait plus à une grimace, elle voulait me dire qu'elle été ravie de m'avoir dans sa classe, son collègue de l'année dernière lui a dit que du bien de moi.
–Houa, t'es déjà chouchoute d'un prof alors ? se moqua Odd
–Quelle perspicacité Mr gourmand, grimaça Yumi en se moquant, tu m'épate !
–Je sais, je suis un grand génie ! fit le blond en bombant le torse
–N'exagère pas non plus, lâcha Jérémie avec un sourire faisant retomber bien bas l'ego d'Odd qui reporta son attention sur son assiette avec un air déçu et boudeur.
–Allez te vexe pas, reprit Jérémie en riant, je plaisante … malgré la part de vérité que contiennent mes paroles, ne put s'empêcher de rajouter le blond avec humour.
Une scène du quotidien qui lui paraissait indispensable, pensa Ulrich en levant discrètement les yeux vers Yumi. Elle semblait heureuse, elle riait avec les autres, s'était-il trompé ? Elle remarqua soudain son regard et rougit avant de détourner les yeux. C'est alors qu'il vit une expression inhabituelle sur son visage tandis qu'elle fixait un coin de la salle. Non, il ne s'était pas trompé ! Mais qu'avait-elle ? …
– Yumi au fait, tu n'as pas oublié pour ce soir ?
Changement d'expression, regard sur Aelita et sourire…
– Bien sûr que non, j'ai redemandé ce matin. On rentre toutes les deux ce soir.
– Génial, s'exclama Aelita. Ulrich regarda la jeune fille aux cheveux roses et eut un sursaut imperceptible de surprise. Elle se donnait un air heureux pourtant, il venait de remarquer… c'était inscrit sur son visage… comment ne pas avoir vu avant ? … Aelita était effrayée et inquiète… Mais que lui arrivait-il ? que leur arrivait-il ? …

linki
09/07/07 à 19:26
Ta fic commence sur les chapeau de roues ! Tour est très bien décrit avec beaucoup de précision (couleur du sabre après impact etc) l'histoire à l'air très bien ,les peronnages sont fidèle à la série et il ne me semble pas avoir vu de fautes d'orthographes ! Je te dit donc bravo et suis impatient d elire la suite !

Mya2
09/07/07 à 20:19
Waw,cette fic est vraiment superbe,tout est bien décrit et écrit.Toi qui dit ne pas être douée pour écrire des romances alors là,tu m'épates vraiment :) En plus de la longueur de texte,il y'a tout pour adorer lire ta fic :)
Je commence par sissi,c'était bien fait pour elle lorsqu'on l'a remballée :D Ulrich est amoureux de yumi depuis quatre ans déjà et bien,je crois qu'il est temps qu'il le lui dise.
Par contre,yumi et Aelita sont vraiment bizarres toutes les deux...qu'est-ce qu'Aelita a à changer l'expression de son visage de l'inquiétude au calme en voyant yumi? et yumi,qu'est-ce qu'elle a à cacher ce qui la tracasse jusqu'à mentir à ulrich et aux autres?Je me demande bien quel est son problème avec son prof d'histoire :roll:
c'était magnifique,j'attends la suite avec impatience :D :)

Artémis
10/07/07 à 12:32
Je te dis pas quand j'ai vu que t'avais fait une nouvelle fic. Romance en plus! Dès que j'ai vu ton long texte, je me suis dit, ça va être une super fic, je vais savourer chaque mot.
Et en effet, c'était super! Ton style est génial, tes descriptions sont tout simplement magnifiques, je sais plus comment te dire à quel point tu écris bien...cette fic va être très belle, je le sens!
Voilà, bravo...mais question: Qu'a Yumi?

Flammèche
11/07/07 à 17:56
Déjà une nouvelle fic !?! :shock: Eh ben... Toi au moins, tu ne chômes pas !
Seulement, moi non plus je ne suis pas douée pour les fics du genre romance. Je suis vraiment désolée, mais je risque de ne pas être d'une grande aide pour toi. :cry: Je ne posterai donc que mes avis, et d'après ce que je viens de lire, ils ne seront que positifs. Je reconnais bien là ton style d'écriture qui m'a tant plu lorsque tu as écrit ta première fic.
En tout cas, ça vaut le coup que tu continues.
Bon courage pour la suite !

PS : Tu vas sans doute dire que je râbache toujours la même chose, mais tu as encore des progrès à faire au niveau de l'aération du texte. C'est tellement sérré que j'ai les yeux qui me sortent de la tête.

À bientôt

Kaede
16/07/07 à 17:33
merci pour vos commentaires ^^
encore une fois, désolé Flammèche pour le "serrage" :oops: j'avoue je n'arrive pas à me reprendre :?
Voilà une courte suite (surtout histoire de dire que j'avance et pour faire plaisir à Arté ^^) parce que je vous avoue qu'en ce moment je ne suis plus trop sur mes fics (faute d'inspiration et je suis plus sur une autre histoire commencer il y a plusieurs mois :? ) donc désolé pour l'attente entre les suites et si ces dernières sont assez courtes... .
enfin voilou le peu que j'ai fait, j'espère ça vous plaira ^^ n'hésitez pas à laisser vos amis (conseils critiques etc... j'en ai toujours besoin ^^)
sur ce bonne lecture ^^

Chapitre II/

– Oh oh! Ulrich, tu m'écoute ? ?
–hein… que …qui ? quoi ? … Ulrich redescendit sur terre et vit la main d'Odd qui s'agitait sous son nez.
–Ah, ça y'est, monsieur Ulrich est de nouveau parmi nous, lança Jérémie avec une nuance de moquerie dans la voix.
Le brun lui jeta un regard indifférent et vit les sourcils du blond se froncer en remarquant qu'il ne répondrait pas à sa remarque sarcastique. Il eut une moue d'impuissance, appuya ses coudes sur la table, joignit ses mains sur lesquelles il posa son menton et tout en fixant Ulrich, il attendit que celui-ci explique son comportement sans poser la moindre question, sachant que le samouraï avait parfaitement comprit ce qu'il voulait.
Ulrich soupira en repoussant son plateau vers Odd qui l'attaqua aussitôt et se dit que c'était aussi bien de parler de ses impressions ce soir, alors qu'Aelita était chez Yumi pour la nuit.
– Vous ne trouvez pas que les filles ont un comportement …inhabituel ?
A sa question, Jérémie pâlit et laissa retomber ses mains sur la table, Odd déglutit péniblement et reposa sa fourchette en fixant Ulrich qui ne s'attendait pas à une telle réaction.
– J'espérais que ça venait de moi…cette impression, murmura péniblement Jérémie au bout d'un certain temps.
–Je ne parviens pas à comprendre ce qu'elles ont …enfin je veux dire… elles ont changé…, acheva Odd dans un soupir en repoussant le plateau vers un coin de la table.
–Mais…enfin vous ne trouvez pas ça bizarre, reprit Ulrich, qu'on s'en aperçoive seulement maintenant ?
–Eh bien…, Jérémie soupira, je trouve que ces derniers temps elles …enfin elles… je ne sais pas trop comment dire…
–Yumi a menti ce matin, coupa Ulrich d'un ton abrupt.
–A propos de son prof ? sur la raison de sa colère, c'est ça ? Jérémie regarda Ulrich hocher la tête et haussa les épaules en soupirant de nouveau. Je m'en doutais, lâcha-t-il. Pourtant ce n'est pas son genre…
–Et Aelita ? demanda soudainement Odd. Depuis quand arrive-t-elle à nous cacher des choses comme ça ?
–Je n'ai pas de réponse…personne n'en a sauf elle, répondit Jérémie. Mais je crois qu'il faut qu'on leur parle…
–Pourquoi pas demain ? intervint Ulrich.
–Pourquoi pas…, soupira Jérémie en se levant.
En le regardant s'éloigner Ulrich se dit qu'il attendait déjà le lendemain avec une impatience angoissée. Les filles répondraient-elles à leurs questions ? …

Assis sur le banc habituel, il régnait entre les trois garçons un silence oppressant. Ils n'avaient presque rien dit depuis le petit déjeuner et ils fixaient à présent le portail de Kadic avec anxiété. Les élèves externes arrivaient peu à peu et celles qu'ils attendaient finirent par arriver.
Elles semblaient plongée dans une conversation sérieuse, Aelita arborait un air grave et inquiet et Yumi avait les traits tirés, ses yeux bridés d'habitude pétillants de joie paraissaient ternes. Elle se dirigèrent mécaniquement vers le banc et à la vue des trois garçons, un sourire se peignit sur leurs visages, sourires qui provoquèrent des regards sceptiques entre les trois garçons.
– Bonjour bonjour, lança Aelita avec enthousiasme.
– Comment allez vous ce matin ? vous n'avez pas très bonne mine…, continua Yumi sur le même ton en s'arrêtant devant eux.
Ulrich fronça les sourcils et eut un pincement au cœur. Ils étaient leurs amis pourtant, pourquoi ne leur disaient-elles rien ? Pourquoi cacher quelque chose ? pourquoi mentir ? comment pouvaient-elles penser une seconde qu'ils ne verraient rien ?
–Mauvaise nuit, marmonna Odd et Jérémie enchaîna, ne tenant plus…
–Il faut qu'on parle ! Le ton surpris la japonaise et son amie qui perdirent le sourire puis Aelita hocha la tête.
–On vous écoute…
–Qu'est ce qui se passe ? demanda Ulrich d'un bloc.
–Ce qui se passe ? répéta Aelita.
–Alors là c'est à vous de nous dire…, ajouta Yumi en fronçant les sourcils. Qu'est ce qui vous prends ce matin ?
–Bon sang vous nous prenez pour des imbéciles ou quoi? S'énerva Odd soudainement en se levant. Moi encore je veux bien mais Einstein ou Ulrich! C'est loin d'être des idiots… Mais m**** les filles, on est vos amis !! Expliquez nous !
–Odd…, murmura Yumi qui arborait maintenant une expression de surprise. Elle regarda alors Aelita qui hocha la tête. Plan B…
–Vous croyez qu'on vous cache quelque chose, c'est ça ? demanda soudain Aelita. Elle éclata de rire au hochement de tête des garçons et Yumi suivit sous les regards surpris.
–Yumi…, articula Aelita entre deux hoquets. Je crois…Je crois qu'ils s'inquiètent… on devrait peut-être…
–Oui … oui. Bien sûr, fit Yumi en reprenant son souffle. Elle regarda les trois garçons tour à tour puis ferma les yeux en souriant. Bon tant pis, puisqu'on est si transparentes… On voulait vous faire une surprise mais c'est raté…
–Une surprise? Reprit Ulrich, plus que sceptique.
–Bah oui ! mais bon … maintenant qu'on est découverte…
–Qu'est ce que c'était cette surprise ? demanda Odd, demeurant tout de même méfiant.
–Réfléchissez un peu, quel mois est-on ? demanda Aelita.
–Bah, en septembre, répondit aussitôt Jérémie qui vit alors où elles venaient en venir. Vous vouliez faire une sorte de fête ?
–Exact. Pour ton anniversaire et celui d'Odd en même temps. Et comme on n'a pas fêté celui d'Ulrich en juillet parce qu'il n'était pas là on voulait faire d'une pierre trois coups…résuma Yumi.
–Ah…, fit Jérémie, se sachant plus ou se mettre.
–Désolé d'avoir tout gâché les filles, ajouta Odd en se passant la main dans les cheveux, baissant les yeux au sol.
–Pourquoi ? demanda soudain Ulrich d'une voix triste et coléreuse à la fois.
–Pourquoi quoi Ulrich? fit Aelita toujours avec un immense sourire.
–Pourquoi vous mentez toutes les deux ? que nous cachez-vous ?
–Ulrich…, les deux jeunes filles perdirent leurs sourires et pâlirent.
–Ulrich, mais pourquoi crois-tu qu'on mente ? interrogea la japonaise d'un ton hésitant.
–Yumi…, commença Ulrich en secouant doucement la tête de gauche à droite puis il leva les yeux et planta son regard dans le sien. C'est inscrit sur ton visage…
La sonnerie retentit derrière eux mais Yumi et Ulrich ne s'était pas lâché du regard. Immobiles, indifférents à l'agitation extérieure, le samouraï tentait de comprendre, de lire en elle, il devait savoir pourquoi elle mentait.
–Eh vous autres, vous n'avez pas entendu la sonnerie ? en cours et que ça saute !
La voix de Jim les tira de leur immobilité et les yeux de Yumi s'humidifièrent. Elle ferma les paupières et inspira profondément. Lorsqu'elle rouvrit les yeux ce fut pour regarder à nouveau Ulrich.
– Je suis désolé Ulrich… Crois moi, je suis vraiment désolée… Mais je… je ne peux pas… Je n'ai pas le droit…
– Oh vous êtes sourds ?
Yumi s'éloigna et rejoignit sa classe en recomposant son air froid, elle ne pouvait se permettre de venir en pleurant, ce serait lui donner une nouvelle arme…
– Aelita ? elle se tourna vers Jérémie qui l'appelait, ayant abandonné depuis longtemps l'explication des enzymes de leur professeur.
–Que se passe-t-il ? tu sais que tu peux tout me dire …
–Je sais Jérémie… Je suis désolée mais ça… Je n'en ai pas le droit…
–Pourquoi ? c'est à toi de faire tes choix…
–Elle me fait confiance, je sais que c'est mal de ne rien dire mais je ne sais pas si ça arrangerait tout de tout avouer… C'est à elle de décider… c'est son futur qu'elle met en jeu…
–Alors toute cette histoire tourne autour de Yumi ? Pourquoi te l'a-t-elle dit à toi et pas à nous alors ?
–Concours de circonstance, grimaça Aelita. Mais toi et les autres, s'il te plait dis leur, vous ne devez pas insister pour savoir… Promet moi que tu ne lui en parleras pas… Elle est déjà assez mal comme ça… n'en rajoutez pas…
–Comment ça assez mal ?
–Eh bien…, hésita Aelita, s'apercevant qu'elle en avait trop dit. Elle craint qu'Ulrich n'apprenne cette histoire et ne veuille plus parler, elle a peur de quitter Kadic, elle s'imagine déjà seule Jérémie. Yumi va mal en ce moment… Hier soir, pour la première fois depuis que je la connais, je l'ai vu pleurer…
Jérémie fixa le professeur qui parlait sans l'entendre vraiment. Yumi ne pleurait jamais, Yumi était forte, elle était fière, elle était comme ça, pour elle les larmes étaient une faiblesse alors pourquoi pleurait-elle aujourd'hui ?…

Artémis
16/07/07 à 18:09
Ohlala...ça me trouble cette histoire, ça me trouble... (j'ai bien fait de choisir celle là)
Avec Yumi...ce qu'a dit Aelita...ça me trouuuubleuuuhh, j'en peux plus il me faut la suite, je tiens plus sur ma chaise moi^^'
Très très très très ...bon, écoute c'est parfait! Que dire de plus...l'orthographe, tout, c'est une pure merveille. J'adore vraiment ton style, je ne m'en passerai jamais, je pourrai te lire durant des heures...
Allez, la suite!

Flammèche
22/07/07 à 15:05
Comme l'a dit Artémis, c'est troublant tout ça.
Je me demande ce que c'est que cette histoire, là, à propos du fait que Yumi craigne de devoir quitter le collège. J'aimerai bien lire la suite ; ça répondrait aux questions que je me pose.

Pour le reste, je n'ai pas gran'chose à dire, si ce n'est que c'est toujours aussi bien écrit et mené.

À bientôt

PS : je crois que je vais te laisser tranquille à propos de l'aération du texte. Moi aussi, il m'arrive de serrer un peu trop les paragraphes...

Kaede
22/07/07 à 17:57
voilà de quoi répondre à vos questions^^.
Bonne lecture, laissez vos avis svp.


Chapitre III/

Yumi pénétra dans l'enceinte de Kadic pour une nouvelle journée. Elle marchait lentement, tête basse, les yeux au sol, reculant au plus tard possible le moment où elle le verrait… Elle aperçut ses amis assis sur le banc, ils parlaient ensemble puis ils la virent. Ils agitèrent la main dans sa direction et elle s'approcha. Elle sourit comme à son habitude et ils répondirent comme à la leur, mais elle remarqua bien que ce matin là ils ne la croyaient pas, ils n'étaient plus dupes, ils savaient que son sourire cachait autre chose, de bien plus profond…
Elle fit pourtant comme si elle n'avait rien remarqué et discuta avec eux jusqu'à ce que la sonnerie retentisse et lorsque cette dernière ce fit entendre, tout son corps se tendit. Pourquoi ? pourquoi encore aujourd'hui ? Elle ne pourrait plus le supporter bien longtemps… Son regard alla sur Ulrich et elle soupira. Que dirait-il s'il savait ? sans doute la détesterait-il ou pire, il l'oublierait définitivement… Non elle ne pouvait pas l'accepter, elle se redressa et leur sourit une dernière fois avant de s'éloigner à pas lent vers sa classe…
–Aelita, c'est de pire en pire, il faut que tu me dises ce qui se passe, lâcha soudain Jérémie en plein cours de Maths, un soupçon de colère dans la voix.
–Mais j'ai promis…, murmura Aelita.
–Mais tu l'as vue ? bon sang mais regarde la mieux ! Elle est si pâle que la neige paraîtrait grise à côté de son visage ! Et ses cernes ? tu as remarqué quand même ? ça lui descend jusqu'au milieu des joues…
– Elle a maigri aussi, ajouta Aelita d'une voix inquiète, n'osant croiser le regard de Jérémie.
– Aelita…, reprit Jérémie d'une voix plus douce, je t'en pris, il faut que tu me dises, ça paraît grave…
– Mais ça l'est Jérémie… ça l'est …
Elle était au bord des larmes et Jérémie la fixa quelques secondes en silence avant de lever la main.
– Oui Jérémie ?
–Aelita ne se sent pas bien, je peux l'emmener à l'infirmerie ?
– Allez-y !
Les deux adolescents sortirent de la salle sous les regards curieux des autres élèves, une fois la porte fermée, Jérémie passa son bras autour des épaules d'Aelita qui ne retint plus ses larmes et pleura sur l'épaule de son ami en lui racontant ce qu'elle avait surpris et ce que Yumi lui avait raconté. Plus elle parlait et plus Jérémie était stupéfait, elle finit par se calmer et ils s'assirent sur le banc habituel de la bande.
Aelita essuya ses joues d'un revers de main et tenta de sourire à Jérémie qui essayait de la rassurer sans grand succès. La sonnerie résonna et Jérémie se tourna vers les arcades en réfléchissant un cours instant.
– Odd et Ulrich n'ont pas cours à cette heure-ci, profitons en pour leur parler… Tu vas leur dire ce que tu m'as raconter, d'accord ?
– Mais…
– Ne t'en fais pas, on est tous ses amis, personne n'en voudra à Yumi, ce n'est pas du tout de sa faute et tu te dois de leur raconter…
–Très bien, céda Aelita en baissant les yeux, implorant mentalement Yumi de lui pardonner.
–Tiens, bah vous avez pas cours ? demanda Odd en s'approchant d'eux par derrière.
–Si, on a…, répondit Jérémie d'une voix neutre tandis qu'Ulrich s'installait sur le banc en les regardant l'air interrogateur.
–Vous êtes bizarre…, remarqua soudain Odd.
–Aelita, Tu as pleuré ? questionna soudain Ulrich à mi-voix. La jeune fille hocha simplement la tête, la gorge nouée. Qu'est ce qui se passe ? vous n'allez pas commencer à nous faire des cachotteries tous les deux quand même ?
–Au contraire…, souffla Jérémie, Aelita m'a tout dit… A propos de Yumi…
–Quoi ? Ulrich se redressa brusquement, fixant l'adolescente. Tu es au courant ? Nouveau hochement de tête puis Aelita commença d'une voix hésitante :
–Il y a plusieurs mois, avant les vacances, je suis allée au distributeur pour…pour m'acheter une boisson froide… Tu te souviens comme il faisait chaud… Je me rappelle bien, Jérémie et Odd se disputaient à moitié et tu faisais …comment dire…l'arbitre.. Un sourire effleura les lèvres d'Aelita à cette situation encore souvent d'actualité mais il disparut soudainement et elle fronça les sourcils. Tu te souviens peut-être que ce jour là, à cette récré, on n'a pas vu Yumi…
–Je m'en souviens…
–Eh bien moi, je l'ai vu ! lâcha Aelita en accrochant le regard d'Ulrich.
–Que faisait-elle ?
–Avant de te raconter la suite, je tiens à ce que tu sache qu'elle n'y est pour rien dans cette histoire, tout se passe contre son gré, tu dois me promettre de ne pas lui en vouloir pour tout ça…
–Promis, lâcha Ulrich après un court silence.
–Elle était dans les bras de William. Les traits d'Ulrich se crispèrent mais il ne dit rien contrairement à ce que s'attendait Aelita et attendit la suite. Je n'ai pas osé bouger au début, j'étais très surprise… depuis que je connais Yumi, et avec tout ce qu'elle m'a dit j'étais persuadée qu'elle n'aimait pas ce crétin mais t…enfin elle n'était pas amoureuse de lui, j'en étais sûre… Et pendant quelques secondes j'en suis restée tétanisée, j'étais là à les regarder sans rien pouvoir dire ou faire… Et puis j'ai remarqué que Yumi bougeait bizarrement et j'ai finalement entendu sa voix …
–Que disait-elle? Interrogea Odd.
–Elle lui disait qu'elle ne voulait pas, elle le suppliait d'arrêter…, murmura Aelita. Et je l'ai entendu répondre qu'elle n'avait pas le choix… Et là, il m'a vu. Il s'est reculé, a lâché Yumi et il est parti sans un mot…
–Pourquoi n'aurait-elle pas le choix? Demanda Odd d'une voix sourde.
–Je ne sais pas vraiment, je ne connais pas les détails, elle ne me les a pas donné…Tout ce dont je suis sûre, c'est que William a une emprise très forte sur elle…elle ne peut rien lui refuser… Elle a tenté de me faire croire au début qu'il n'en était pas ainsi mais finalement, lorsqu'elle a vu que je ne la croyais pas, elle a fini par me dire qu'elle était coincée mais qu'il fallait que personne ne l'apprenne… J'ai promis de me taire, elle avait l'air si effrayée…
–Il y a certaines choses Aelita, qui doivent être dites, même si pour cela on doit parfois briser une promesse…, souffla Odd en baissant les yeux.
–C'est donc ce crétin de William qui la met dans cet état…, murmura soudain Ulrich. Les yeux rivés au sol et une expression de haine sur le visage, il avait murmuré avec toute la rage qu'il était possible d'avoir…
–Ulrich…J'espère que tu …, commença Aelita avec hésitation.
–Que je ne lui en veux pas ? c'est ça ? termina Ulrich d'un ton abrupt en levant les yeux vers la jeune fille. C'est à William que j'en veux… Et à Yumi… Pourquoi ne pas nous en avoir parlé ?
–Elle a peur…
La remarque d'Aelita amené un long silence et Ulrich soupira en secouant la tête de gauche à droite comme pour dire que c'était impossible.
Yumi n'avait jamais peur…
– Elle a peur de te perdre, peur de partir, peur de tout perdre, elle a peur que tout se termine… Oui, elle a peur… essaie de le comprendre Ulrich
– Il faut lui parler…
–Pour lui dire quoi ? demanda Jérémie inquiet des réactions du samouraï.
–Ce qu'il faut… Il faut qu'elle sache qu'on est là, qu'on peut l'aider…et que je ne veux pas la perdre non plus…, acheva Ulrich à voix basse.
La sonnerie se fit entendre une nouvelle fois et la cour fut envahi par les élèves en quelques secondes seulement. Yumi ne tarda pas à arriver, sourire aux lèvres en les voyant mais dans ses yeux, la joie était quasi-inexistante …
–Re bonjour, lâcha t-elle en s'installant sur le banc. Puis voyant que personne ne répondait, ni ne souriait elle haussa les sourcils d'un air interrogateur. J'ai raté quelque chose ?
–On sait…, lâcha soudain Odd. Aussitôt Yumi leva les yeux vers Aelita qui détourna le regard, au bord des larmes et Yumi pâlit.
–Tu avais promis…, murmura la japonaise. Jérémie posa la main sur son épaule et elle posa son regard sur lui.
–Pourquoi ne rien nous avoir dit ?
–Pourquoi être restée silencieuse ? enchaîna Odd.
–Pourquoi ne pas nous avoir fait confiance ? demanda Ulrich en plongeant son regard dans le sie

yumi72
22/07/07 à 19:30
J'adore c'est trop pauvre Yumi ce salopard de William qu'est ce qu'il a bien pu faire pour que Yumi soit obliger de resté coller à lui, Ulrich va pas resté calme longtemps à mon avis ^^

J'ai hate d'avoir la suite

Flammèche
22/07/07 à 19:38
Oh là là, sale temps à l'horizon !
Mais qu'est-ce qui a bien pu se passer pour que Yumi soit contrainte de sortir avec William ? C'est louche tout ça.
En tout cas, cette suite répond à moitié à mes questions. Peut-être dans l'autre suite...

À bientôt

(J'ai été ravie de pouvoir lire une suite avant de partir... Ne t'attend pas à des commentaires de ma part pendant longtemps, je ne suis pas chez moi jusqu'à la fin du mois d'Août. :cry: )

yumiloveulrich
23/07/07 à 16:28
tro bien ta fan fic jaimerai tre savoir pk william a une tel emprise sryumi j ss treo presser de voir la suite previen ns kan tu la mettra tro bien ta fan fic

Artémis
24/07/07 à 16:46
Magnifique suite, y'a pas à dire...on sait enfin. C'était pesant ce suspens, on avait peur, enfin, pour ma part, je tremblais de connaître la vérité. Belle description, précise, qui nous emmène au plus profond de l'histoire...de plus, celle-ci est très belle. Inquiétante, pleine de sentiments, je l'adore. Que demander de plus face à cette suite? Bah, la suite^^ :mgreen:
Vouala, j'espère que ça va s'arranger, ça ne m'inspire pas beaucoup de joie tout ça, enfin, ils le savent, et Ulrich est calme, ce sont 2 bons points^^

Yumi94
28/07/07 à 20:43
J'adore... c'est génial... Je vais tuer William .... J'aimerais bien savoir pourquoi Yumi doit faire tout ce qu'il veut.... Ba voila.. j'ai tout dit..

Bisous

Susana

Kaede
31/07/07 à 18:06
voilou une trèèès courte suite (désolé pour le temps entre les suites mais j'ai 15 000 histoires en même temps et pas toutes des fics, difficile à gérer tout ça :s) Mais je vous promet de m'y remettre un tit peu ^^
en attendant, bonne lecture et un grand merci à ceux qui me laisse des comm, plus y'en a et plus je suis motivée à écrire la suite lol

Chapitre IV/

Ils la fixaient tous, elle était coincée, plus d'échappatoire… Ah si, il y'en avait une, elle arrivait mais elle aurait largement préféré n'en avoir aucune…
–Hey salut Yumi ! comment ça va ce matin ?
–Bonjour William, murmura Yumi du bout des lèvres.
–Salut, balança Ulrich d'un ton sec pour lui faire remarquer qu'ils étaient tous là. C'est à ce moment là qu'Ulrich remarqua l'air angoissé de Yumi et il en fut surpris. Yumi était forte, fière, digne, c'était une battante, positive, une gagnante, et Yumi avait peur. C'était inscrit sur chacun de ses traits et cette flamme au fond de ses yeux… Non, elle n'avait pas peur, elle était terrifiée…
Elle était tétanisée, complètement paralysée… Que pouvait-elle dire? Que devait-elle faire ? Maintenant qu'ils savaient elle ne pouvait plus faire semblant, ils voudraient des explications… Et lui, qui arrivait au mauvais moment…comme à son habitude… Et maintenant ? que devait-elle faire ? ils la regardaient tous, ils attendaient quelque chose d'elle mais elle ne savait pas quoi faire, comment agir ? … William se chargea de répondre pour elle…
– Tu viens Yumi ? la sonnerie ne va pas tarder et j'aimerais que tu me ré-éxplique deux ou trois trucs avant le cour de maths.
– Elle te rejoindra, répliqua Odd avant que la japonaise n'ait eu le temps de répondre.
Le regard déterminé des quatre amis sembla surprendre William, puis le faire hésiter mais finalement il s'en alla en haussant les épaules.
– Alors ? demanda finalement Ulrich en la fixant intensément.
Mais la japonaise gardait obstinément les yeux rivés au sol, le visage dissimulés par ses cheveux. Ils allaient lui poser des questions jusqu'à ce qu'ils aient une réponse et elle le comprenait, elle voulait leur répondre mais elle ne pouvait pas… Et après la sonnerie, elle aurait droit à d'autres questions, une autre méfiance… pire encore…
– Yumi.
Elle sentit une main se poser sur son épaule, elle entendit son prénom mais ne bougea pas. Elle sentit la pression de la main et elle secoua la tête de gauche à droite en levant un regard éteint vers Ulrich qui n'était qu'à quelques centimètres d'elle.
– Je ne peux pas …, murmura-t-elle.
–Pourquoi ? demanda simplement Ulrich.
– Il me l'a interdit…si… si je vous explique…si je vous dis les choses comme je pourrais vous les dire… ce…ce sera la fin…
– La fin de quoi ? interrogea Odd.
– La fin tout… Je …je serais obligée de partir…quitter Kadic…vous quitter…quitter cette ville… son regard revint vers Ulrich et ses yeux se plongèrent dans les siens, sa voix devenant plus tremblante. Et si tu savais…si je disais… Je crois que tu me détesterais…
Le silence suivit cette déclaration et Ulrich soupira en baissant les yeux un instant avant de remonter le long de son visage et de revenir à son regard terne et fatigué.
– Yumi…, murmura-t-il. Me connais-tu si peu que ça ? as-tu si peu confiance en moi ? Dis-moi, qu'ai-je fait pour que tu ne crois plus en moi ? A quel moment l'un de nous t'a-t-il donné une raison de pensé que l'on se détournerait de toi pour un prétexte ou un autre ?
– Ce n'est pas un prétexte Ulrich…, sa voix s'était endurcie et un éclair de souffrance traversa ses yeux bridés. C'est bien plus que ça… Je suis coincée… et j'ai beau chercher, aucune solution ne vient… Je…n'en peux plus… une larme coula sur sa joue et Ulrich l'essuya délicatement tandis que Jérémie s'approcha davantage d'eux.
–Alors explique nous, nous tacherons d'en trouver une pour toi…
Yumi ferma les yeux en entendant les paroles, au combien souhaitées de Jérémie. La proposition était tentante, surtout après tout ces mois passés dans la peur, l'angoisse et dans la solitude de son secret. La sonnerie retentit, elle lui parvint faiblement à travers les brumes qui envahissaient son esprit. Elle n'avait pas le courage d'aller là-bas, le retrouver et répondre à ses question, lui assurer qu'elle n'avait rien dit, rien avouer, que tout était encore secret … non, ce courage la était épuisé… depuis quelques temps déjà… Pourtant au fond d'elle, un autre courage était apparu…le courage de tout dire…de croire que même si elle faisait l'interdit, elle ne serait pas obligée de partir…Elle sentit une main fine descendre le long de son bras et saisir sa main. En rouvrant les yeux, elle croisa le regard encourageant d'Aelita qui implorer silencieusement son pardon. Elle pressa ses doigts dans les siens et sous leurs regard, elle se releva et jeta un coup d'œil vers les arcades, là où sa classe entrait… Ses yeux croisèrent ceux de William qui l'attendait tandis que les autres élèves entraient les uns après les autres et elle tressaillit…Son regard, ce regard…celui qu'il avait là, sur l'instant était le plus mauvais d'entre tous… si elle y allait maintenant… Une seule fois elle lui avait vu ce regard et toute sa vie elle s'en souviendrait… Elle recula involontairement d'un pas et elle vit son regard se durcir encore… Un bras passa autour de ses épaules et elle sentit une chaleur réconfortante l'envahir…A cette seconde, elle sut qu'elle venait de perdre la lutte… des mois qu'elle luttait mais à cet instant, la seule idée de le rejoindre était inacceptable… a ce moment précis, elle savait qu'elle ne pourrait quitter cette chaleur pour le voir et devoir le supporter… elle savait qu'elle n'avait plus le courage, ni la force… elle se laissa entraîner par les mains de ses amis et disparut de la cour sans vraiment s'en rendre compte.
La suite des évènements lui sembla irréelle… Elle ne sut jamais vraiment comment elle se retrouva assise sur une marche dans l'ancienne usine, entre Ulrich et Aelita, Odd et Jérémie assis devant eux, une marche plus bas… Elle ne se souviendrait sans doute jamais à quel moment les larmes commencèrent à perler à ses yeux puis à rouler sur ses joues… Par contre elle se rappellerait sans doute toujours le bien que cela lui fit lorsqu'elle raconta son enfer dans les moindres détails sous les regards horrifiés de ses amis… oui, elle se souviendrait toujours comment elle avait, en fixant Ulrich droit dans les yeux, commencé son récit, désormais incapable de retenir les mots…
– C'était il y a quelques mois…

yumi72
31/07/07 à 18:13
aaaahhhhh tu es cruel c'est trop injuste ^^ un truc de fou ^^ vous me tuez tous avec votre suspens ^^ J'adore cette fic tu nous plonges à fond dedans, les descriptions des sentiments est super bien faite, on ne peux pas se douter de ce que William à pu faire en tout cas sa doit vraiment êtr grave pour qu'elle ai aussi peur quitter la ville carrément ? Oùlà je me pose plein de questions encore moi

Gini
31/07/07 à 18:16
oulala...j'aime pas trop l'attitude de Yumi, c'est qu'il y a du lui arriver un truc énorme pour qu'elle soit aussi abattue et aussi piégée.
Allez Kaede!! La suite, là c'est nous mettre l'eau à la bouche^^

Yumi94
31/07/07 à 19:05
Kaede tu peux pas nous faire sa !!!
Faut nous mettre une suite!
Me demande bien se qu'il se passe et pourquoi Yumi a peur de William et de la réaction d'Ulrich....
Aller mets nous une suite...

Bisous

Susana

Kaede
31/07/07 à 19:33
bon pour vous prouver que je ne suis pas si sadique que ça...(hum bien sûr on me croit tous :roll: lol)
la suite ^^ alors je n'accepterais aucune critique car je les écrite en speed, comprenant que j'avais été... euh comment dire...assez sadique sur la dernière suite :roll: lool
donc pas de remarque sur l'otographe car je n'ai pas pris le temps de relire, ni sur le style car j'ai été vite... (non je plaisante ^^) bon j'arrête de blablater et je vous laisse à la découverte du mystère "Yumi"
désolé à l'avance si ça vous paraît choquant mais faut ce qui faut...l'idée était là, maintenant elle est écrite ... bref allez j'arrête vraiment
ah juste un merci pour votre enthousista yumi72, Gini et yumi94 ^^
bonne lecture à vous trois, j'espère vous apprécierez la suite ;)


Chapitre V/


Flash back

Yumi entra dans la salle, c'était la fin de l'année dans deux mois et quelques et en cette fin de trimestre, les contrôle se multipliait surtout dans les matières où les épreuves de bac étaient prévues pour le mois de juin. Elle s'installa à une table avant même que la sonnerie ne se soit fait entendre et appuya son menton sur sa paume, coude sur la table, en contemplant le ciel bleu qu'on apercevait depuis la fenêtre. Ses amis étaient de sortie aujourd'hui, elle ne les reverrait avant le lendemain. Toutes les classes de seconde étaient de la partie. Elle entendit la chaise racler près d'elle tourna la tête, découvrant un William tout sourire mais au regard étrange. Il s'installa sans cesser un instant de sourire et elle fronça les sourcils.
– Tu as reçu de bonnes nouvelles ? interrogea-t-elle finalement
–Oh ça fait un bout de temps maintenant. C'est une belle journée, tu ne trouve pas ?
–Magnifique, approuva Yumi.
–Dis moi Yumi, tu fais quoi après les cours ?
–Eh bien, hésita la japonaise, surprise par l'audace de la question et du ton duquel elle avait été posée. Je rentre chez moi, faire mes devoirs et m'occuper de mon frère.
–Hum, ça ne te dirait pas qu'on se voit à la place.
–…, Yumi haussa les sourcils, plus que surprise. C'était la première fois que William était aussi direct et elle pensa à le remettre à sa place tout de suite histoire qu'il ne l'embête pas trop et surtout, qu'il ne provoque pas encore une fois la jalousie d'Ulrich. Je dois m'occuper de mon frère et puis, je t'avoue que je n'ai pas vraiment envie de sortir ce soir. Désolé.
–Pas même pour un ciné ? je te le paie !
–Ecoute William, répliqua Yumi agacée par son insistance, je préfère être franche avec toi, je n'ai pas envie de sortir avec toi, désolée.
–Eh bien! Ça pour être franc… son sourire changea soudain et se fit plus dur et de mauvaise augure. Bon, je voulais être sympa, te laisser une dernière chance mais si tu ne la saisis pas, il va falloir que je revoie mes méthodes…
–Pardon ? Yumi n'en revenait pas, que voulait-il dire par là? Et ce sourire… il n'e ressortirait rien de bon… son expression était presque cruelle… Yumi ne put s'empêcher d'appréhender ses prochaines paroles…à raison…
–Tu ne vas plus avoir le choix je crois…
–Le choix ?
–Sors avec moi ou…
–Ça va pas la tête, je te l'ai dit ! Je ne veux pas sortir avec toi !
–Ou, continua William sans tenir compte de l'interruption. Tu retourne au Japon.
–Quoi ? Yumi resta un instant stupéfaite puis son expression se fit hostile, dure et glaciale.
–Tu n'es pas au courant ? jubila William. Il y a quelques temps, mon père, prénommé Xavier George Dunbar, et propriétaire d'une des plus grosses entreprises de France à racheter la compagnie où travaille ton père.
–Et alors ? demanda Yumi d'un ton indifférent mais attendant la suite avec inquiétude.
–Alors, en tant que directeur attentionné, il a des entretien avec le plus grand nombre possible de ses employés, entretiens tenus secret évidemment enfin…secret pour tous, excepté son fils… et tu ne devineras jamais ce que ton père a avoué au mien… apparemment ta situation familiale est moins stable que ce que je croyais… d'après ce que j'ai compris, ton père a déjà perdu son boulot il y a quelques années… vous avez failli partir au Japon, c'est ça ? Yumi ne put qu'acquiescer d'un signe de tête et le sourire de William s'agrandit. Et il s'est avéré que si la situation se reproduisait, le départ serait inévitable, je me trompe ?
–Pas du tout, murmura Yumi d'une voix hésitante.
–C'est bien ce que je me disais. Oh ! mon père a rassurer le tien en lui disant que s'il ne commettait aucune erreur, il n'y avait aucune raison qu'il ne perde son boulot…seulement, il y a un autre détail que tu dois connaître… Je suis fils unique et je ressemble à ma mère décédée à un point … ce qui fait que mon père m'accorde tout ce que je veux…
–Ou veux-tu en venir exactement ?
–Sors avec moi sinon tu repars avec ta famille au Japon !
–Si je refuse et que je pars tu n'obtiendras jamais ce que tu veux…, remarqua Yumi.
–Mais au moins je suis sûr que d'autres n'auront jamais ce que je ne peux pas avoir…
–Tu n'es qu'un…
–Garde tes insultes pour toi, je n'en ai pas besoin. Je te laisse jusqu'à demain. Ah ! petite précision, tu ne parleras de ça à personne et je dis bien personne ! compris ?
–Si j'accepte ta proposition, tout le monde saura et crois-moi, mes amis me connaissent, ils poseront des questions jusqu'à ce qu'ils aient des réponses.
–Alors ils ne sauront pas. Nous saurons être discrets…
–Discrets ? l'expression du garçon n'annonçait vraiment rien de bon…
–Tout à fait. Alors ne dis rien. A personne.

Fin du flash back.

–Du chantage, murmura Jérémie. Etait-ce vrai au moins ?
–J'ai demandé à mon père le soir même, l'entreprise avait bien été rachetée il y a peu par un dénommé Dunbar et il se souvenait parfaitement de son entretien avec lui…, souffla Yumi en essuyant ses joues avec sa manche droite.
–Que s'est-il passé ensuite ? interrogea Odd.
–Ensuite ? on a commencé à se voir après les cours…

Flash back.

Yumi dit au revoir à ses amis avec un sourire forcé et se dirigea vers le portail avec raideur. Il était déjà là, il l'attendait, il savait qu'elle dirait oui, qu'elle n'avait pas le choix. Il lui prit la main et elle se retint de ne pas la lui retirer violemment et se laissa entraîner dans la rue. Ils marchèrent en silence, Yumi appréhendant la suite des événements. Il s'immobilisa finalement devant une grande maison, un grand jardin à l'avant, elle sut plus tard qu'il y avait une piscine creusée à l'arrière ainsi qu'un jardin plus grand encore. Les domestiques étaient nombreux, elle le remarqua lorsqu'il la fit pénétrer dans la maison. Le hall était impressionnant et face à la porte d'entrée, un imposant escalier de marbre, blanc et noirs, muni d'une balustrade couleur or. Il y avait beaucoup de plantes vertes décoratives, des tableaux tous plus grands et plus beaux les uns que les autres ornaient les murs de la pièce. A droite une porte immense donnait sur une salle à manger tout aussi impressionnante mais elle n'eut pas le temps de plus détailler les lieux car William la traîna à l'étage, jusqu'à sa chambre. Cette dernière était décoré d'un goût de luxe et surtout semblait-il, très coûteux. Il s'étala sur le canapé et tapota la place à côté de lui pour faire comprendre à Yumi de s'installer près de lui, ce qu'elle fit non sans hésitation. Il passa un bras autour de ses épaules et la fixa dans les yeux avec un sourire.
–Ici on pourra parler tranquille, déclara-t-il d'une voix calme et sûre. Si tu es là, c'est que j'ai gagné, n'est ce pas ? évidemment, sinon tu ne te serais pas laissé faire… alors ton père t-a-il confirmé mon récit ?
–Si ça n'était pas le cas, je ne serais pas là, répliqua Yumi d'un ton sec qui fana le sourire de William. Son expression se fit plus dure.
–Un conseil, évite de me répondre comme ça.
–Je ne vois pas pourquoi, rétorqua Yumi avec hargne, bien décidée à ne pas trop se laisser faire malgré la menace qui pesait sur elle et sa famille. J'ai beau sortir avec toi, ça ne te donne pas tout les droits…
–Je… je crois que tu n'as pas tout bien saisi…, articula William avec peine, comme étouffé par la colère qui s'emparait de lui.
–Explique toi ! tu ne… Yumi fut coupée par une gifle qui la fit tomber du canapé. Elle posa la main sur sa joue chaude, trop surprise pour dire quoi que ce soit.
–Tu ne sors pas simplement avec toi, fit William à voix basse mais avec un soupçon de triomphe dans la voix. Tu es à moi, Yumi. Tu feras tout ce que je te dirais de faire quand je te le dirais. Tu n'as pas le choix. C'est ça ou tu disparais de la France. tu seras éloigné de tout, tes amis, ton pays, ta maison, ton lycée mais pas de moi. Tu ne gagneras pas, quoi que tu fasses… alors obéis moi. Yumi recula effrayée, elle n'avait jamais vu cette expression chez celui qu'elle avait crut être un ami… Parle moi encore une fois comme ça et crois-moi, tu le regretteras…

Fin du flash back.

–il t'a menacé ? il t'a vraiment dit tout ça ? fit Aelita, complètement stupéfiée.
–Ça et tant d'autre choses…, soupira Yumi en entourant ses jambes pliées de ses bras. Elle posa son menton sur ses genou et soupira encore une fois.
–Il s'est passé autre chose, n'est ce pas ? questionna Ulrich dans un murmure qui fit baisser les yeux à Yumi. C'était la première fois qu'il posait une question depuis qu'elle avait commencé son récit et elle ne sut si elle devait le remercier ou le haïr pour avoir posé celle là.
–C'était vers la fin de l'été… on se voyait au moins deux à trois fois par semaine…il m'emmenait au cinéma, dans des zoo, un peu partout. Il insistait pour que l'on se ballade main dans la main et je le laissais m'embrasser comme il le voulait, n'ayant de toute manière pas le choix… puis il est devenu plus pressant, il voulait plus…et finalement…
–Finalement ? insista Ulrich voyant qu'elle s'interrompait.
–On a passé la journée dans un parc ce jour là, on avait fait beaucoup de voiture, on été monté à cheval aussi, on avait vu pleins de choses et je me souviens… oui, j'étais vraiment fatigué ce soir là, je ne pensais plus qu'à rentrer chez moi… Il a proposé de me raccompagner en voiture comme il le faisait toujours et comme d'habitude, je suis monté à l'arrière de sa Mercedes, avec lui. Il a parlé de la journée avec enthousiasme, il semblait heureux… C'est incroyable… mais je me souviens de chaque détail… lorsque la voiture s'est arrêté, il m'a embrassé comme je m'y attendais… je m'y été préparé, je m'y préparais toujours mais ce soir là… ce soir là, c'était différent. Alors j'ai essayé de m'échapper et je suis sortie de la voiture… je me suis retrouvée devant sa maison…
–Sa maison ?
–Oui, la sienne. Elle était déserte… calme… tranquille… elle était là devant moi et lui, il était derrière moi… le reste…le reste est flou… je … je ne veux pas m'en rappeler… les larmes coulèrent peu à peu sur ses joues, de plus en plus nombreuses mais elle fixait toujours le même point invisible.
–Yumi, appela la voix douce d'Aelita. Yumi, dis nous tout, que s'est-il passé ?
–Il… il voulait…plus… toujours plus…, murmura Yumi par saccade, le souffle court, les larmes coulant toujours sur ses joues pâles. Mais…mais moi je ne voulais pas… Je lui ai dit… J'ai essayé…j'ai…le repousser… mais il…il était tellement fort…
–Qu'est ce que…,commença Jérémie qu'est ce que tu veux dire par là ?
–Je me souviens… je me rappelle encore… le bruit de déchirement… la douleur est encore là… Je ne voulais pas…mais lui…lui…il…n'attendait … que … ça…
–Ça ?
–Il m'a violée, lâcha soudain Yumi d'une voix faible. Elle enfouit sa tête entre ses bras, honteuse, se sentant sale, humiliée…
Elle sentit deux bras entourer ses épaules et se laissa aller contre la poitrine chaude de son ami. Pour la première fois depuis longtemps, elle laissa voir sa peine, sa rage, sa honte, sa haine, et ses larmes à tous ses amis…

yumi72
31/07/07 à 19:46
OH MON DIEU LA SALAUD JE VAIS LE TUER !!!!! ULRICH VA LUI FAIRE LA PEAU IL AVAIT PAS LE DROIT DE LA TOUCHER GRRRRRRRR ESPECE DE....zeeeennnn faut que je me calme mais je suis trop énervé, pauvre Yumi j'ai mal pour elle, Ulrich va devenir malade je le sens gros comme une maison oh làlà il nous faut la suite c'est trop dur d'attendre stppppp :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops: :oops:

Yumi94
31/07/07 à 20:17
QUOI ?! Je vais le tuer... ce ****** Il avait pas le droit de faire sa !
Pas a Yumi.. meme a personne... Je le hais.. Pauvre Yumi... c'est dégeulasse... haa ... désolé mais la je suis trop en colere contre William pour ecrire...

Gros bisous Kaede

Susana

Gini
31/07/07 à 20:47
mais c'est horrible! je me disais bien qu'il la tenait par un chantage mais à ce point! j'espère qu'Ulrich va lui régler son compte! pauvre Yumi!

vaan^^antechrist
31/07/07 à 20:50
C'est malin de changer de pseudo ! Je me suis dit "je vais suivre les fics de yumi41, parce que la première fic...géniale" et toi, tu changes ! Enfin, j'ai retrouvé ta trace^^

Alors chapeau ! Le style, la retranscription des sentiments des persos, tout ça, c'est toujours aussi bien, voir même mieux.

Le viol de Yumi, j'ai déjà vu ça quelque part, mais tu racontes suffisament bien pour qu'on ne se lasse pas ;)

Sinon j'ai vu deux trois fautes de frappe (ou non), le "s" manquant à "contrôle" à la 1ère ligne et le "ent" de "multipliait" qui s'est fait la malle, mais rien de bien grave, c'est juste histoire de chercher la petite bête^^


Suspense total : mais que va-t-il se passer ? La suite au prochain numéro.
On veut tous la suite, mais prend ton temps 8) (enfin pas trop quand même).

Kaede
31/07/07 à 21:58
A la demande express de Coraline la dernière suite de la soirée (bah oui faut peut-être pas abuser non plus...je bosse demain donc après dodo...)
donc chapitre court, non relu (peut-être même pas achevé, je ne suis pas sûre :s) enfin voilou, bonne lecture
J'espère qu'il est à la hauteur de tes éspérances Coraline^^


Chapitre VI/

Il regarda une dernière fois Yumi qui s'était endormie sur son lit, complètement épuisée. Il referma la porte en soupirant et rejoignit la chambre de Jérémie où ils s'étaient tous réunis. Il faisait nuit, ils n'étaient rentrés qu'une fois le soleil couché pour être sûr de ne voir personne. Jérémie avait appelé les parents de Yumi pour ne pas qu'ils s'inquiètent et ces derniers avaient répondus qu'ils ne s'attendaient pas à la voir ce soir car elle les avait prévenu qu'elle serait chez William.
Il entra dans la chambre sans frapper. Jérémie assit sur sa chaise de bureau, une jambe posée sur l'autre, les bras croisé sur sa poitrine, Aelita était sur le lit en tailleur, les mains accrochées à ses chevilles, crispées, moites et Ulrich… Ulrich tournait en rond au milieu de la pièce dans un état indescriptible. Il marmonnait à voix basse des mots incompréhensibles. Il referma la porte aussi silencieusement que possible et vit les regards se lever vers lui, inquiets, anxieux, interrogateurs. Ulrich cessa même son va et vient.
– Alors ? interrogea-t-il d'une voix sourde.
–Elle s'est endormie sur ton lit. Elle était vraiment fatiguée…, répondit Odd d'un ton calme qui ne lui ressemblait pas.
– Fatiguée, répéta Ulrich avec sarcasme. Tu m'étonne qu'elle est fatiguée… après tout ce que ce s***** lui a fait subir… celui là quand je le verrais…je … je …
Le samouraï était tellement en colère qu'il en perdait ses mots. Il s'assit brusquement sur le bord du lit et se prit la tête entre les mains. Il la secoua de gauche à droite, et sans prévenir, les larmes coulèrent sur ses joues.
–Ulrich, appela aussitôt Aelita en s'approchant de lui.
–Désolé…mais je…je … Il leva les yeux vers elle, laissant voir une expression tourmentée, torturée…
– Ne t'excuse pas, je comprends ce que tu ressens…, murmura la jeune fille en posant la main sur sa nuque. Mais ne pleure pas, ça ne l'aidera pas…
– Qu'est ce qui pourrait l'aider maintenant ?
– Elle a besoin de nous, d'être entourée…, répondit Odd. Après tout ces mois où elle s'est isolée, après ce qu'elle a subit… elle va avoir besoin de se sentir aimée…
– aimée de toutes les manières…, poursuivit Jérémie. L'amitié, nous pourrons lui prouver que nous sommes là… mais pour le reste Ulrich…
–Je sais…, coupa le brun.
–Elle va avoir besoin d'être épaulée, ajouta Jérémie
–Je n'ose même pas imaginer ce qu'elle ressent après une telle expérience, murmura Aelita d'une voix douce mais où perçait l'angoisse. Elle doit se sentir sale et repoussante… humiliée… elle doit être très mal au fond d'elle… écoute Ulrich…quoi que tu fasses…quoi que tu décide, si elle te repousse ne… ne réagit pas mal…
–Pour qui me prends-tu ? s'exclama Ulrich.
–Après ça elle doit penser que tout les garçons lui veulent du mal… je suis même étonné qu'elle nous ait laissée la toucher, continua Aelita.
–Elle était à bout de force, remarqua Odd en s'asseyant à son tour sur le bord du lit, son visage arborant un air las.
–Elle a supporté plus de souffrance qu'il n'est possible pour un être humain, murmura Aelita.
–Si je le tenais…, lâcha Ulrich avec haine en se relevant brutalement, les yeux sec mais à nouveau emplis de colère, de haine, de fureur…
–Ulrich, s'énerver ne sert à rien, lança Jérémie.
–Et ce qu'il a fait lui ? A quoi ça servait ? hurla le brun en se tournant vers son ami comme s'il était l'unique coupable. Il regretta aussitôt son ton et se passa une main sur le visage puis il recommença à tourner en rond.
–Il faut trouver une solution, reprit Odd. Que tout cela cesse !
–Je vais faire des recherches, voir si son père est réellement le propriétaire de l'entreprise même si je pense que c'est le cas.
–On ne peut pas laisser tout ça continuer, cria Ulrich son poing s'abattant sur le bureau dans un geste de rage incontrôlable.
–Alors plutôt que de t'énerver ainsi, trouve une solution, répliqua Jérémie sur le même ton.
Ulrich resta figé un instant, contemplant Jérémie d'un air incrédule puis il sortit en claquant la porte, d'un pas furieux.
– Ulrich ne tiendra pas longtemps à ce rythme là, il va finir par casser quelque chose… ou tuer quelqu'un…, chuchota Odd.
– De toute façon, c'est seulement en aidant Yumi que l'on aidera Ulrich…, affirma Aelita.
–J'ai peut-être une idée…, informa Jérémie, attirant l'attention des deux autres…

Ulrich parcourut le couloir d'un pas toujours aussi furieux mais il s'immobilisa devant la porte de sa chambre qu'il entrouvrit après une hésitation. La lumière du couloir éclaira la chambre sombre et il aperçut le visage pâle de la japonaise sur son oreiller. Sa colère reprit en intensité lorsqu'il distingua ses cernes, ses joues trop pâles et son visage qui même dans le sommeil, arborait une expression de souffrance. Elle s'agita un instant et il devina le cauchemar qui la hantait. Il pénétra dans la chambre et s'assit sur le rebord du lit. Elle bougeait dans tout les sens, se débattait et il la saisit par les épaules. Cela eut pour seul effet de la faire se débattre encore plus et lorsqu'il voulut la secouer elle cria en se redressant.
– Non ! non… lâche moi… Je ne veux plus…non…laisse moi…
Elle se terra dans le coin du mur, recroquevillée sur elle-même, les jambes entourées de ses bras, le front posé sur ses genoux, le dos appuyé au mur.
– Yumi. Elle releva la tête en entendant son murmure. Excuse moi Yumi, continua-t-il en baissant les yeux. Je ne voulais pas t'effrayer mais… tu faisais un cauchemar…j'ai voulu t'éveiller mais … Il s'interrompit en sentant une main se saisir de la sienne et il leva les yeux, rencontrant ceux de Yumi.
–Merci de m'avoir réveillée…
Il la contempla un instant et eut la soudaine envie de l'embrasse, de lui dire enfin ce qu'il ressentait… il voulait l'aider, mais il voulait aussi lui avouer… Il aurait voulu s'avancer vers elle et poser ses lèvres sur les siennes… Ce fut comme si elle avait sentit son envie car elle lâcha sa main et se recula dans le coin… Ulrich comprit et se remémora les paroles d'Aelita. Il eut un sourire hésitant et souleva la couette.
– Tu devrais te recoucher, tu as l'air plus fatiguée qu'avant de t'endormir…
Yumi répondit timidement à son sourire et se glissa sous les couvertures en lui jetant un dernier regard confiant. Elle ferma les yeux et Ulrich fut ravi de constater qu'elle se méfiait moins de lui qu'il ne le pensait. Elle ne se méfierait pas du tout à vrai dire si ce…. La colère ressurgit soudain et il sortit après avoir jeté un dernier regard à la japonaise. Sans réfléchir, machinalement, il se dirigea vers le gymnase et toute une partie de sa nuit, il la passa à exorciser tout ses sentiments en pratiquant son art… Lorsqu'il aurait William en face de lui…

yumi72
31/07/07 à 22:05
Eh ouè c'est grâce à moi qu'on à une suite :D Merci Kaede ^^ c'est vraiment génial pauvre Yumi elle est si fragile, et Ulrich ne tiendra jamais sa colère longtemps je sens qu'il va tué William dés qu'il l'aura en face de lui en tout cas il l'aura pas volé !