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Histoire : De nouvelles recrues... surprenantes !!!


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Écrite par Mamaï le 06 décembre 2006 (29476 mots)

Dernière édition le 08 décembre 2006

Chapitre 1 : La punition du siècle !!!



- Et alors, on calcule f(x) par 3, donc on applique la formule que je vous ai donnée il y a à peine deux minutes, donc si vous avez compris... je vous laisse 5 minutes.
Ah... les mathématiques... toujours aussi ennuyeux... barbants... chiants... vous ne trouvez pas ?
Gaëlle était au bord du sommeil, elle avait du mal à se concentrer sue le cours de maths qui concernent les fonctions, et avait encore plus de difficultés à garder ses yeux ouverts.
Stéphane et Marine, les intellos de la bande, écoutaient avec une expression voisine de la vénération le cours, ce qui dégoûtait Gaëlle et Eric au plus au point. Comme Jérémie et Aelita, les héros de Code Lyoko dont Stéphane et Marine aimaient se représenter, ils adorent les matières scientifiques !
Jérémy regardait d’un air dissipé la fenêtre, en comptant les nuages et en disant bonjour aux passants...
Eric, quant à lui, avait son attention décrochée depuis l’instant même où il avait mis son pied dans la salle de maths. Gaëlle, c’était lorsqu’elle s’installait ; Jérémy, quand il avouait au prof qu’il avait oublié ses affaires (ça fait plusieurs mois qu’il donne la même excuse, et ça marche...).
- Gaga ! dit Jérémy à voix basse. Sois plus attentive. Tu vas encore t’faire choper.
La jeune fille lui jeta un regard glacial. Elle reporta ses yeux sur sa page de cahier vierge, et marmonna sèchement :
- Parfait...
Elle prit son stylo, et écrivit avec frénésie. Jérémy soupira. Cela faisait plusieurs semaines qu’elle avait ses nerfs à fleurs de peau. Une personne ne pouvait pas lui parler sans qu’elle pique une crise comme si on venait de l’insulter. Même lui, Jérémy, qui était son petit ami, subissait ses sauts d’humeur.
- Le temps est écoulé, annonça Mr Schleder, le prof de maths. Je vais désigner la personne qui va résoudre cette équation au tableau.
Son regard s’attarda sur Gaëlle, la tête baissée et qui continuait d’écrire avec force sur son cahier, les sourcils froncés et les dents serrées.
- Mlle K. pourra peut-être me faire le plaisir de me montrer ce qu’elle écrit avec tant de conviction ? Venez au tableau, s’il vous plaît.
Gaëlle le fixa avec froideur. Et d’une voix forte et claire, elle lança :
- Et si ça m’plaît pas ? Hein ?
Un vent de surprise souffla dans la classe. Jérémy mit son visage dans ses mains, se disant que ça allait mal finir. Stéphane et Marine eurent une expression marquant l’indignation, et Eric la regarda, fasciné devant tant d’audace.
- MISS K. !!!!!! hurla Schleder, indigné.
- Mr Schleder, répondit la fée virtuelle avec un ton faussement poli.
Le prof vira au rouge brique. Puis il se dirigea vers la Lyokoguerrière comme s’il s’apprêtait à la gifler. Elle ne trembla pas une seconde. Au point où elle en était, elle n’avait rien à perdre.
Schleder prit le cahier de Gaëlle et observa ses gribouillis.
- Moi, au moins, j’suis honnête, dit-elle. Tout c’qui est écrit là est pur’ment sincère... lorsque j’écris des « Schleder pue comme un vieux bouc des montagnes », ou des « Pour Schleder, 1 + 1 = 0 », ça vient du fond du cœur, vous pouvez m’croire... et j’suis sûre que vous aussi, vous avez de magnifiques éloges à mon égard à mettre sur mon bull’tin...
La situation aurait pu être drôle (Eric pouffait de rire) si elle n’était pas aussi grave (Marine suppliait Gaëlle d’arrêter).
- Très bien, finit par murmurer Schleder, le rouge présent sur son visage n’ayant toujours pas disparu, très bien...
Il jeta le cahier et se dirigea vers son bureau. Gaëlle afficha un sourire qui montrait toute sa satisfaction. Schleder s’assit, et dit :
- Ne croyez pas que vous allez vous en tirer comme ça, Miss. Je vais tout de suite appeler le conseil de discipline. Et vous risquez...
Nullement impressionnée, l’Africaine croisa les bras, et le coupa en minaudant :
- Allons... vous pouvez pas faire mieux qu’ça ? Vous voulez pas appeler l’Assemblée Nationale, tant qu’vous y êtes ? Convoquer Jacques Chirac ? Et puis, j’en ai marre de vous, Mr Schleder. Vous m’saoulez depuis que j’suis dans ce lycée. Dites-vous bien que j’assisterai plus à vos foutus cours où j’ai la nette impression que je perds mon temps avec le pire crétin du monde. Et si y a une chose que j’déteste, c’est de perdre mon temps.
Au même moment, la cloche sonna. Gaëlle prit son sac et se dirigea vers la porte de la salle. Avant de partir, elle dit à son professeur :
- Au plaisir de ne plus vous r’voir, sale ndoki !
Elle s’en alla, sans gêne. Un silence admiratif suivit son départ. Brisé par la voix tonitruante de Schleder, apparemment frustré qu’une élève l’humilie de cette manière :
- VOUS N’AVEZ PAS ENTENDU LA SONNERIE ? DEHORS, ET TOUT DE SUITE, SALES GOSSES !!!
N’ayant pas besoin de l’entendre une deuxième fois, les élèves sortirent précipitamment de la salle.
- Alors là... j’admire ! s’exclama Eric. D’habitude, Gaga est super discrète en cours... (V.V.V.V.) J’me demande c’qui lui prend, en c’moment... venez, on va la chercher.
- Heu... sans moi, dit Jérémy d’une voix mal assurée, j’ai un truc à faire... j’en ai pas pour longtemps.
Il partit rapidement. Marine soupira bruyamment.
- Sérieux, j’sais pas c’qu’ils ont, tous les deux. Gaga qui s’met en pétard pour rien, et Jérèm qui s’éclipse tout l’temps comme un voleur. J’espère que leur couple traverse pas une crise...
- Détrompe-toi, j’les ai vus en train de s’embrasser tout à l’heure. C’est comme s’ils s’étaient pas vus depuis un siècle, c’est te dire... hé, Gaga !!
Gaëlle se trouvait à 100 mètres d’eux. Perdue dans ses pensées, elle rangea son portable dans sa poche. Elle semblait abattue. Mais lorsqu’Eric l’appela, son visage se durcit à nouveau en les rejoignant. Ses amis ne manquèrent pas de lui faire des remontrances.
- T’es folle ?! On peut savoir c’qui t’arrive ? demanda Marine.
- Tu t’rends pas compte que tu risques le conseil de discipline ? ajouta Eric.
- Déjà que t’avais des notes grave nulles en maths...ben là... t’étonne plus, quoi ! continua Stéphane. Même toi, t’es pas aussi insensée...
La fée virtuelle explosa.
- Pour qui vous vous prenez ? C’est MOI que tu traites d’insensée ? Vous croyez que vous avez l’droit de m’incendier ? J’suis pas votre fille, mettez-vous ça dans l’crâne une bonne fois pour toutes !
Elle leur tourna le dos. Ses amis s’échangèrent un regard surpris et attristé.
- Gaga... qu’est c’qui t’prend ? s’inquiéta Marine.
- J’tiens pas à m’embrouiller avec vous, répondit-elle en guise d’excuse. Mais faites attention : que personne me prenne l’chou ou ça s’ra pire que l’explosion du Tchernobyl...
- Si tu pouvais au moins nous dire c’qui t’arrive, suggéra Eric.
- C’est pas vrai ! s’écria Gaëlle en se tournant vers eux avec force, j’ai rien à vous dire, wech ! Pourquoi vous tenez tant à vous immiscer dans ma vie ? Occupez-vous de la vôtre !
Elle tremblait. On avait l’impression qu’elle était à deux doigts de perdre ses moyens.
- Gaga ?
Elle se retourna. Inquiet, Jérémy se tenait devant elle. Et sa petite amie craqua complètement : elle se jeta dans ses bras et fondit en larmes.
- Mon amour... dis-moi c’qui n’va pas...
Elle se sépara de lui, les yeux rouges.
- Juste un coup d’blues... rien d’grave...ça va passer, faut pas vous en faire.
L’Espagnol lui tendit un mouchoir, qu’elle prit pour se moucher.
- Gaga, on connaît tes coups d’blues quotidiens, et t’es pas désespérée au point de t’révolter en cours comme tu viens d’le faire..., dit Eric.
- Ça doit être plus qu’un coup d’blues, sinon tu pèt’ras pas les plombs comme ça, ajouta Marine avec réalisme.
Stéphane se rapprocha d’elle et enroula son bras autour de ses épaules.
- Ecoute, on est désolés. On aurait pas dû t’assaillir de questions. C’est ta vie, et si t’as pas envie d’nous dire c’qui te tourmente autant, c’est ton droit. Mais si j’peux m’permettre une remarque innocente, si tu t’es mise à pleurer, c’est que ça doit pas être de la gnognotte... la dernière fois que t’as pleuré - de rage -, c’était sur Lyoko, et c’était si grotesque...
- Ouais, dit Marine en souriant. T’étais en train de faire une course contre Odd, et t’étais devant lui... t’étais bien en train de t’moquer d’sa poire... et PAF ! Tu percutes un arbre... t’étais tell’ment sonnée que t’avais pas continué...et t’avais dû lui filer ton menu entier de McDo... j’me souviens de ta tête à c’moment-là... royale !
Tout le monde se mit à rire.
- Tiens ! Que nous vaut ce souk de pauvres idiots ?
Camille, l’équivalente de Sissi (Mort aux c**s...), était arrivée, accompagnée comme toujours de sa bande de pouffiasses. Une bande que les héros ne pouvaient absolument pas supporter.
En la voyant, Jérémy changea brusquement d’attitude : il dissimula un malaise...
Gaëlle lança à Camille un regard de pur mépris et plissa ses yeux avec colère. Une rivalité était née entre elles depuis des années ; le prix ? Jérémy ! Camille se morfond d’amour pour lui. Mais comme Jérémy aimait sa pire rivale... depuis toujours, Camille et elle se détestaient cordialement. Comme Yumi et Sissi, quoi !
Eric, Marine et Stéphane se contentèrent de la dévisager d’un air dégoûté.
- Dégage, vieille face de rat mort pourri ! siffla Eric.
- Je dégage si j’veux, répondit Camille d’un ton hargneux. La cour n’est pas ta propriété privée !
- Tu crois vraiment que si c’était l’cas, tu s’rais ici, à l’heure qu’il est ? ironisa Marine.
Camille ne prit pas la peine de répliquer ni même de la regarder. Elle fixa Gaëlle d’un regard noir, que la jeune héroïne lui rendit...
- Dis donc, Gaëlle, ou plutôt Gaga Big-One (son nom de scène en danse - V.V.V.V. -), j’espère que t’as des tripes, parce que tu vas souffrir, ma pauvre...
- Rien que de t’voir depuis mes 9 ans, je souffre déjà horriblement, répliqua-t-elle avec un sourire narquois. Alors j’te demand’rais de pas jouer avec moi ou tu l’regrett’ras. T’es prévenue. Bon allez, j’ai pas d’temps à perdre... du large, Camille.
La danseuse bouscula brutalement Camille en s’éloignant. Mais celle-ci lui prit par la main et l’examina. Scandalisée, Gaëlle s’exclama :
- Hé ! Mais tu t’crois où, là ? Lâche-moi tout d’suite ou...
- Où t’as volé cette bague ? coupa Camille.
En effet, la Lyokoguerrière avait une belle bague en or, avec un gros diamant entouré de petits saphirs. Irritée, elle arracha sa main de l’emprise de sa pire ennemie.
- C’est moi qui lui ai offerte, révéla Jérémy en se mettant entre elles.
Camille le regarda en souriant.
- Oh, je vois..., murmura-t-elle.
Stupéfaits, Eric, Marine et Stéphane observèrent la scène. Cela faisait tout de même longtemps que Jérémy aurait dû remettre Camille à sa place. Et là... rien, il semblait apeuré.
Apparemment, Gaëlle pensait la même chose, puisqu’elle prit Jérémy par le bras et l’entraîna loin de la peste.
- Allez RèmG, on a rien à dire à cette idiote juste bonne à faire chier son monde...
Les 3 autres héros la suivirent. Mais chacun se raidit lorsque Camille lança :
- Tu verras, dans quelques temps, cette bague m’appartiendra... tu s’ras tell’ment en rogne que tu voudras même plus la porter... et là... ton Jérémy sera à moi...
C’en était trop. Gaëlle se retourna et se dirigea vers sa rivale, avec les encouragements de Stéphane et Marine, et avec les sifflements d’Eric...
- J’t’avais pourtant avertie...
Et là, le coup partit : Gaëlle avait donné une gigantesque gifle à Camille. Cette dernière vacilla sous le choc en se tenant la mâchoire. Sa bande de pestes frémit d’indignation. Dans le couloir, les élèves qui avaient assisté à la scène se mirent à rire ouvertement. La fée virtuelle fulminait de rage.
- La prochaine fois que t’ouvres ta g****e de s****e, tout l’reste y passe, j’me suis bien fait comprendre ? avertit-elle.
- Trop bien, l’explosion du Tchernobyl ! s’écria Eric, satisfait.
- Tu l’as pas volée, celle-là ! Gaga est vraiment une privilégiée ! ajouta Marine qui jubilait.
- Bien lancé ! ironisa Stéphane. J’suis sûr que t’as perdu ton seul neurone !
- Laisse tomber, Stéph, j’suis certaine qu’elle en avait même pas, de neurone, se moqua Gaëlle.
Camille lui lança un tel regard de haine qu’on avait la nette impression que rien ne lui ferait plus plaisir que lui rendre la gifle. Mais Jérémy la défendrait sûrement, et lui faisait du karaté... elle dit à sa rivale un « Tu m’le paieras » et elle s’en alla, avec sa bande.
- C’est ça, dégage de ma vue ou Xana n’aura rien à t’envier ! s’exclama Eric.
- Ben dis donc, ça fait un bien fou..., soupira Gaëlle en s’étirant. J’en avais vraiment besoin, de faire passer mes nerfs sur quelqu’un. La prochaine fois, qui lui colle une beigne ? J’m’arrange pour toi, Kaïri ?
- Hé ! Et pourquoi ? Et moi ? se plaignit Eric.
- Une autre fois, si tu veux, proposa-t-elle.
Quelqu’un lui tapota l’épaule. Gaëlle se retourna, et...
- Coucou Laura..., dit-elle d’une voix mal assurée.
Laura était la pionne la plus critiquée du lycée. Avec son faux accent anglais à faire honte aux vrais Anglais, et avec ses airs d’éléphante civilisée, elle ressemblait à un Méga-Tank déguisé en clown, ou à Jim en version femelle...
- Mademoiselle, on vous attend dans le bu’eau du p’oviseu’, avec le p’oviseu’ lui-même, et Mr Schlede’.
Marine, Jérémy, Eric et Stéphane restèrent figés. Mais Gaëlle avait un visage impassible. Elle ne semblait rien regretter.
- Je vois que j’ai pas l’choix, répondit-elle. J’te suis.
Elle s’apprêta à s’en aller lorsque Jérémy lui attrapa le bras et lui vola un baiser. Mais au lieu d’être heureuse, elle reprit son air triste.
- S’il te plaît... ne rends pas les choses plus difficiles qu’elles ne l’sont déjà...
Stupéfait, il la laissa partir.

- Ah ! Mlle K. ! dit le proviseur. Entrez, je vous en prie. Merci Laura.
Gaëlle entra dans le bureau. Elle vit Mr Schleder, qui la fusillait du regard, et heureusement, le proviseur semblait calme. « Un point pour moi... », se dit-elle.
- Asseyez-vous, Mlle, ordonna paisiblement le proviseur.
Elle s’exécuta, sans rien dire et en soutenant le regard furieux de son professeur de maths.
- Bien. Je vois qu’on contrôle mieux son humeur, n’est ce pas ?
- Bien obligée, non ? répondit Gaëlle d’un ton sincèrement poli et posé.
Le proviseur lui sourit. Il n’avait pas l’air en colère, du moins jusqu’à maintenant...
- Mlle, Mr Schleder ici présent m’a fait part de votre comportement, pendant le cours de maths. Vous avez fait preuve d’une attitude inadmissible et totalement déplacée. Normalement, une révolte de ce genre devrait vous faire exclure du lycée, mais étant donné que vos parents m’ont appelé pour m’expliquer la chose...
- Ils vous en ont parlé ? s’exclama la fée virtuelle.
- Oui, et même si je désapprouve complètement cette idée, je ne peux pas les empêcher de faire ce qu’ils ont l’intention de vous faire. C’est pourquoi je ne tiens pas à vous exclure. Mais pendant ce temps... Mr Schleder m’a parlé d’une vieille rivalité entre vous et Mlle Camille C., et j’ai pensé à quelque chose.
« Quel rapport avec cette imbécile... ? » se dit Gaëlle. Et comme si le proviseur avait lu dans ses pensées, il tapa dans ses mains en appelant :
- Entrez, Mélissa !
Une porte adjacente à celle du bureau s’ouvrit. Une jeune fille entra. Elle rappelait quelqu’un, mais qui... ?
Devant la mine perplexe de la belle Africaine, le proviseur expliqua :
- Mlle, pendant tout le temps où vous restez au lycée, je veux que vous vous occupiez de cette demoiselle. Mélissa C..
Le cœur de Gaëlle fit un saut périlleux. Méritait-elle une si grande punition ?
- Je pense que vous avez compris... voici la sœur jumelle de Camille C.. Sous votre entière responsabilité pendant tout le temps où vous restez ici.
Gaëlle eut l’impression qu’elle allait subir une crise cardiaque. Elle pensa de toutes ses forces « réveillez-moi... pitié... c’est un horrible cauch’mar que j’suis en train d’faire...un horrible cauch’mar... »

Fin du chapitre





MarthAelita

Chapitre n°2 : De mauvaises rencontres ?



- J’aim’rais pas être à ta place, Gaga, compatit Marine. Sérieusement.
Gaëlle raconta rapidement son entretien avec le proviseur à Marine.
- ... et pendant une durée...heu...indéterminée, j’vais devoir m’occuper d’la petite sœur de cette pouff de Camille ! J’aurais préféré être condamnée à mort, tu vois ! Chaise électrique ou piqûre mortelle...prison à perpétuité... voire guillotine... n’importe quoi, mais pas ÇA !!!
Marine s’approcha de Mélissa et lui demanda gentiment, malgré une grimace bien visible sur son visage :
- Salut, tu t’appelles comment ?
Mélissa répliqua sèchement :
- Pourquoi tu m’demandes ça ? J’suis en prison ou quoi ?
- Mon Dieu... c’que j’donn’rais pour y être au lieu de subir ça..., gémit Gaëlle dans un murmure que personne entendit.
- Heu..., balbutia Marine. Non, mais...
- Alors tais-toi, cracha Mélissa.
La ninja fut cassé à plate couture. Gaëlle cligna les yeux avec étonnement, et s’exclama avec rage :
- Dis donc ! D’abord, tu vas lui parler plus poliment, c’est compris ? Ensuite, c’est déjà une corvée interplanétaire pour moi d’m’occuper d’la sœur de la pire garce du monde entier, alors respect ! Capich ?
Elle se tourna vers Marine.
- Elle s’appelle Mélissa. Sœur jumelle de notre ennemie. 16 ans. Etudie à Paris...
Eric arriva. Lorsqu’il vit Mélissa, il se figea sur place, frappé par la foudre. Il tremblait de tout son corps, et il lui fallut un bon moment avant de reprendre ses esprits. Heureusement, personne n’avait remarqué qu’il était arrivé. Après avoir prit une profonde inspiration, il se dirigea vers ses amies.
- Ah, Rik Rok..., bougonna Gaëlle.
- Quoi ? dit-il.
- Voilà ma punition, révéla-t-elle en désignant Mélissa. Tu sais qui c’est ? J’te fais réfléchir.
- Heu...elle ressemble à notre cruche internationale...oh non...n’me dis pas que...
- Tout juste ! C’est sa sœur jumelle !
Eric la regarda, ahuri.
- Tu vois, j’ai toujours dis que j’étais la poisseuse la plus malchanceuse de la Terre, mais là, j’ai encore été surprise. Parmi toutes les pestes du monde, il a fallu que j’tombe sur la sœur de mon ennemie. LA SUR DE MON ENNEMIE !!!
Eric se mit à rougir en regardant Mélissa qui ne tarda pas non plus à devenir écarlate. Gaëlle les observa chacun leur tour et, se disant que quelque chose de terrible allait arriver (un coup de foudre est la chose qu’elle souhaite le moins, dans cette situation-là), s’écria :
- Hé ! On vous dérange pas, là, hein ?
- Quoi ? Qu’est c’que tu dis ?
- Au lieu de regarder une C. comme si c’était une sainte venue du ciel (ce qui ne sera jamais l’cas), tu f’rais mieux d’me plaindre !
- Je compatis, bougonna Eric. T’es contente ?
Gaëlle pouffa de lassitude. Marine eut un petit rire.
- Au fait, Gaga... vraie parenté ?
Gaëlle le regarda en demandant :
- Précise ?
- C’est vraiment la sœur de Camille, de mêmes darons que notre peste ? Ou c’est sa demi-sœur, sa cousine, sa nièce... ou si ça s’trouve... sa fille ?
- Qui aurait envie de faire un bébé avec elle ? marmonna Gaëlle, pensant la chose totalement impossible. Ou même de faire... enfin... tu m’a comprise, quoi ! Bref, pour répondre à ta question, c’est sa vraie sœur.
- La sœur de qui ?
Stéphane était là. Il embrassa Marine, et posa à nouveau sa question.
- Mélissa. Sœur de Camille.
- La sœur de QUI ????? s’étrangla Stéphane, horrifié.
- De..., voulut répéter Eric.
- J’ai pigé, c’est bon ! répliqua-t-il. Et j’peux savoir c’qu’elle fout là, avec toi, Gaga ?
- Pitié... j’veux même plus m’en souv’nir... Ririk t’expliqu’ra. Moi, j’ai l’impression que j’vais devoir me familiariser avec notre invitée...
- Et si j’ai pas envie d’me familiariser avec toi ? protesta Mélissa.
Gaëlle soupira, et un sourire méchant apparut sur son visage.
- J’ai l’impression qu’on va s’amuser comme des folles... ça va vraiment l’faire... d’abord, tu vas v’nir avec moi...
Elle empoigna le col de sa « protégée » et était sur le point de l’entraîner vers les dortoirs lorsqu’elle se rendit compte de quelque chose qu’elle n’avait pas remarqué depuis.
- Maint’nant que j’y pense... où est Jérèm ?
- Ah, Jérèm..., répéta Eric, gêné.
Gaëlle le fixa, et s’aperçut qu’on lui cachait un truc. Stéphane aussi, semblait mal à l’aise.
- Bon, alors ! J’attends votre réponse !
Le Titan craqua, et s’écria :
- D’accord ! En r’venant ici, j’l’ai vu en grande conversation avec Camille !
La fée virtuelle eut l’impression d’avoir reçu quelque chose de très lourd sur sa tête.
- QUOI ? AVEC CETTE CRÉTINE ?
Elle semblait avoir toutes les peines du monde à se retenir de secouer Eric pour avoir des explications.
- Calme-toi, Gaga ! dit Stéphane. J’suis sûr qu’il y a une bonne raison !
- Ouais ! Qu’il discute calmement avec celle que je hais de tout mon cœur, c’est tout à fait normal !!
- Gaga !!!
- Vous avez pas trouvé ça bizarre qu’il ne la vanne pas une seule fois ? Et ça vous a pas étonné pas qu’il se mette à avoir peur d’elle ? Et maint’nant, ils discutent ! Ils cachent quelque chose ! Si vous l’voyez, vous lui dites que j’veux lui parler ! Gare à lui s’il oublie !
Et, sans prévenir, elle entraîna Mélissa sans cérémonie, et elles s’en allèrent.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

On plonge dans le monde de Code Lyoko. Comme vous le savez, on est proche de la fin de l’année. Et cela veut dire beaucoup de choses.
Au collège que je ne vous présente plus...
- Vous savez où est Yumi ? demanda Aelita.
- Elle passe son brevet, répondit Jérémie qui tapotait sur le clavier de son ordinateur.
Ulrich et Odd, qui étaient en train de discuter sur les projets de l’été, abordèrent un sujet délicat.
- Ça m’rappelle que Yumi va bientôt changer d’établiss’ment, dit Odd. Eh ! Ulrich ! Qu’est c’que t’en penses ?
- Qu’est c’que tu veux qu’je fasses ? répliqua Ulrich.
- Tu lui a au moins dit c’que tu ressens pour elle, non ? Rassure-moi !
- T’es plus d’actualité, mon pote, soupira Ulrich. Ça fait plusieurs semaines maint’nant. La seule chose, c’est qu’elle ne sera plus là. Et ce vautour de William qui continue de tourner autour d’elle...
- Et ce thon de Sissi qui souhaite que sa pire rivale déguerpisse le plancher, ajouta le félin virtuel. J’ai l’impression que l’année prochaine va être super mouv’mentée. J’lui ferais pas d’cadeaux, à la Miss Delmoche...
Au même instant, Yumi arriva, suivie de William.
- Salut les garçons et la fille ! lança-t-elle.
- Coucou Yumi ! s’exclama Jérémie. Alors, ce brevet ?
- J’m’en suis bien tirée, révéla-t-elle. Mais j’préfère pas crier victoire tout d’suite. Attendons de voir les résultats. Et heureus’ment que William m’avait aidée sur un sujet que j’avais pas compris, avant l’épreuve...
- On est de tout cœur avec toi, chère geisha, dit Odd.
- Merci, soupira-t-elle. Bon... je rentre chez moi pour réviser l’épreuve de maths. J’ai l’impression que j’vais m’écrouler. William va me donner un coup d’main.
- Bon courage, alors ! dit Aelita.
- A demain, Yumi ! continuèrent Odd et Jérémie.
Après qu’elle soit partie avec son ami, Ulrich laissa éclater sa rage.
- T’as vu ? Elle m’a rien dit ! Elle m’a même pas regardé !
- Tu crois qu’elle t’en veut encore parce que t’avais accepté l’invitation de Sissi ? suggéra Odd. Tout simplement parce que t’avais cru qu’elle avait accepté celle de Willy ? Alors qu’elle avait en fait refusé ?
- Mais j’y étais pas allé, au bal !
- Peut-être qu’elle est exaspérée par ta jalousie.
- Comme si elle n’était pas jalouse de Sissi !
- On parle de moi ?
Sissi était là, suivie bien sûr de ses deux toutous.
- Oh ! T’as des oreilles ! ricana Odd. Ça compense le fait que t’as pas de cerveau !
- Tais-toi Odd ! siffla Sissi. Ulrich, mon chéri, pourquoi t’étais pas venu au bal ? J’étais pourtant ta cavalière !
- Désolé Sissi, mais Ulrich avait simplement accepté ton invitation parce qu’il avait pitié de toi. Remarque... qui ne peut pas avoir de pitié pour celle qui fait... (il se lève, prit des airs vaniteux et changea de voix) « Oh... Ulrich... tu veux pas aller au bal avec la fille la plus belle du collège ? »
Ulrich explosa de rire. Sissi devint rouge.
- Dis plutôt que t’avais accepté parce que ta Yumi était avec William ! s’exclama-t-elle.
- Et si c’était vrai ? Qui t’a dit que j’viendrais ? J’avais fait que dire « oui », j’avais jamais dit que j’allais venir. C’est toi qui t’es inventée des films. Moi... ton cavalier ? Et puis quoi encore ?
- Et un point pour Ulrich, un ! Allez Miss Yéti, va effrayer les alpinistes et laisse les gens civilisés là où ils sont, d’accord ? Viens, Ulrich. On s’en va. L’air est irrespirable, ici.
Il prit Ulrich par le bras, laissant Sissi en proie à sa fureur.
- Jérémie, qu’est c’que tu fais ? s’étonna Aelita.
- J’essaie d’entrer en contact avec ton père, Franz Hopper..., répondit Jérémie qui continuait de taper sur le clavier sans quitter l’écran des yeux, mais j’y arrive pas... c’est aussi difficile que de trouver ton programme de matérialisation !
- Pourquoi ? questionna la fille aux cheveux roses.
- Pour savoir c’qu’on peut faire pour se défendre alors que Xana est libre, en c’moment ! Il a plus b’soin d’activer les tours, à présent ! Tu t’rends compte ? Heureus’ment que Stéphane est en train d’m’aider... sinon, j’crois que j’aurais déjà laissé tomber.
Aelita vit que l’intello était à cran.
- Jérémie...
- Quoi ?
- Tu devrais te reposer un peu. Tu vas finir par tomber malade. Laisse-moi faire, et va t’coucher pendant environ une heure... pour récupérer.
- T’es sûre ?
- Si j’ai du nouveau, je t’appelle. Promis. Allez, vas-y et t’en fais pas. On va finir par y arriver. Comme tu l’as dit, combattre Xana est NOTRE mission. Tout le monde doit s’y mettre.
Convaincu, Jérémie eut un faible sourire et s’en alla vers sa chambre.

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *
Dans le vrai monde réel. Jérémy rejoignit ses amis. Il était maussade. D’une voix faible, il demanda :
- Où est Gaga ? Elle est pas r’venue ?
Marine croisa les bras et annonça :
- Ça fait un sacré bout d’temps qu’elle est revenue de son entretien. Elle t’expliqu’ra. Pour le moment, elle est furax contre toi. Elle t’attend dans sa chambre.
- Pourquoi ?
- T’oses demander pourquoi ? C’est toi ou ton double qu’on voyait en super tchatche avec cette grognasse de Calamité Camille ?
- C’est encore une question de temps avant que Gaga se foute une balle dans le cerveau, ajouta Eric. C’est trop pour elle, là. Elle en a marre. Et j’te conseille d’aller vite la voir, tu sais qu’en ce moment, elle s’énerve contre tout le monde. Si tu la fais attendre, j’donne pas cher de ta peau.
- Tant pis, dit l’Espagnol. J’lui parlerai plus tard. Ça peut attendre.
- Non, ça peut plus attendre, car tu vas d’abord nous l’dire, ordonna Stéphane.
Jérémy se raidit.
- Gaga a dit quelque chose de très vrai, tout à l’heure, avoua le brun. Tu t’comportes bizarr’ment avec Camille. Rien qu’le fait de pas t’voir en train d’la gazer, on trouve ça étrange. S’ajoute le fait que tu t’mets à avoir peur d’elle. A c’moment-là, on s’inquiète un peu. Et là, tu discutes avec elle. On s’dit « Houston, on a un problème ! ». Gaga est ta petite amie, elle t’aime, et toi t’as l’imbécillité d’être constamment avec la personne qu’elle hait depuis la nuit des temps ?
- Tu sais, on est tes amis, pas des cafteurs, déclara Eric. Tu peux tout nous dire.
Le dompteur virtuel ne répondit pas.
- Par pitié, dis-nous c’que tu as ! implora Marine, les larmes aux yeux.
Mais apparemment, Jérémy ne voulait rien dire du tout, car il s’éloignait.
- REVIENS ICI ! hurla Eric.
- Laisse-le, dit Stéphane. Il a besoin d’être un peu seul. Mais j’pense à une chose.
Il regarda le ciel d’un air distrait.
- J’ai la vague impression que Gaga est un peu responsable de son attitude... même si elle ne s’en rend pas vraiment compte...
- Comment tu peux dire ça ? s’indigna Marine, scandalisée. Ça s’voit qu’ils s’aiment !
- Les apparences sont trompeuses, tu connais ? répliqua sèchement Eric. Même si Stéph à raison, ça concerne Gaga et Jérèm ! C’est pas nos oignons !
Du côté de Jérémy...
Il n’allait pas voir la fée virtuelle tout de suite ; il s’assit sur un banc. Pourquoi lutter ? Tout était perdu. Sa petite amie n’avait strictement rien à se reprocher. Il redoutait simplement sa réaction. Il risquait de la perdre pour toujours... si elle savait ce qu’il avait fait, elle ne le voudra même plus le regarder. Encore moins être sa petite amie.
- Alors ? Tu lui as dit ?
Il leva sa tête.
- J’peux savoir pourquoi tu m’as d’mandé de v’nir ? dit Jérémy d’une voix lasse.
- Oh...donc, tu continues de te taire, hein ? murmura Camille en ricanant. Il faut que tu lui dises ! C’est pour notre bien à nous deux !
- De quel bien tu parles ? répliqua-t-il. C’était une erreur. Je ne savais pas c’que j’disais. Ecoute, et là, je pèse mes mots : j’aime profondément Gaga, d’accord ?
- T’as une curieuse façon de l’montrer, marmonna-t-elle sans perdre son ton ironique.
- J’ai pigé, t’es là pour me remuer un peu plus le couteau dans la plaie, c’est ça ?
Camille soupira, mais ça sonnait faux.
- Il faut que tu l’dises à Gaëlle. Tu sais mieux qu’moi qu’elle est rancunière à mort. Plus tu tarderas à lui dire, et plus elle t’en voudra.
- Bien sûr, t’as raison, vociféra l’Espagnol. Ça t’arrangerait, hein, qu’elle sache tout ! Elle me détestera, et comme ça tu auras l’champ libre !
- Sois réaliste ! s’exclama Camille. Tu peux pas éviter ça. Que tu lui dises ou pas, l’issue sera la même. Elle finira par le savoir. Tu sais qu’elle finit toujours par tout savoir. Elle te haïra... et quand c’moment arriv’ra... ah, mon amour... si tu veux, j’en ai encore, dans ma chambre... si tu veux t’faire plaisir... à bientôt, mon cœur...
Avec un sourire mesquin et triomphant, Camille s’en alla.
Ce qu’elle venait de dire bouleversa Jérémy. Il était désemparé. Elle avait raison sur toute la ligne... la fille qu’il aime de tout son cœur finira par le détester...

* * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * * *

(Salut, c’est Stéph ! T’en fais pas, MarthAelita, je prends la suite des opérations en mains ! Gaga, Jérèm, Ririk, Delph, et surtout toi, Kaïri, j’espère que vous allez bien ! Vive les LD60 !)


Dans le monde de Code Lyoko. Chambre d’Ulrich et d’Odd.
- Si tu veux que William lâche Yumi, il faut que tu lui montres, à Willy, que t’es plus fort que lui.
- Comment ? soupira Ulrich. Il a le même âge qu’elle. Ils sont dans la même classe. Ils vont se retrouver ensemble l’année prochaine... qu’est c’qui m’a pris d’être tombé amoureux d’elle...
- Ne commence pas à culpabiliser ! dit Odd. Non seul’ment Willy lâch’ra ta Nipponne chérie, mais en plus, ta Yumi viendra t’faire des déclarations officielles ! J’suis un pro pour les flashes d’anticipation, tu sais ?
On frappa à la porte.
- Les garçons ?
C’était la voix d’Aelita.
- Tu peux entrer, princesse, répondit Odd.
Elle entra, l’ordi de Jérémie coincé sous son bras.
- J’ai trouvé quelque chose d’étonnant, annonça-t-elle. Vous voulez voir ?
- On est tout à toi, dit Ulrich.
Elle ouvrit l’ordinateur, l’alluma.
- Vous vous rappelez du jour où Sissi avait été possédée par une mystérieuse entité ?
- Qui a oublié ça ? se moqua Odd. Agaaaa agaga...elle parlait comme un bébé !
- Bravo Odd ! félicita Ulrich. Quelle mémoire tu as ! Bon alors ?
- C’était Franz Hopper qui contrôlait cette fameuse tour blanche, tu t’souviens Ulrich ? Et lorsqu’elle a été détruite par le Méga-Tank qui t’avait par la même occasion dévirtualisé, il avait perdu le contrôle de Sissi.
- Ouais, on sait que l’entité était ton père, mais pourquoi tu nous l’dis ? marmonna Odd.
- Xana veut s’approprier cette tour, révéla Aelita.
- Pourquoi ? dit Odd avec étonnement.
- C’est extraordinaire ! De là où il était, il vous connaissait par cœur !
Ulrich et Odd s’échangèrent un regard.
- Sois plus claire, Aelita, demanda Ulrich.
- Vous êtes les élus ! C’est Franz Hopper qui s’est arrangé pour que vous vous connaissiez, vous, Yumi et Jérémie. Il connaît vos points forts, vos points faibles, votre personnalité... il sait tout de vous ! Vous étiez destinés à sauver le monde de Xana ! Vous et personne d’autre !
- Et quel rapport avec cette tour ?
- Cette tour est la seule protégée par Franz Hopper. Si Xana se l’approprie, il saura comment faire pour vous atteindre de la meilleure manière !
Odd se leva, alarmé.
- Qu’est c’qu’on peut faire, alors ?
- La tour a été détruite par Xana. Avant, il ne savait pas que cette tour contenait toutes ces informations. Maintenant qu’il le sait, il va tout faire pour avoir une autre tour, contrôlée par Franz...
- Il faut avertir Jérémie, marmonna Ulrich. Il peut faire quelque chose pour trouver Franz avant Xana.
- Allons chez Einstein tout d’suite ! trancha Odd.
Les héros sortirent de la chambre. Ils se dirigeaient vers la chambre de Jérémie lorsque quelque chose attira leur attention.
C’était une jeune fille, qui devait avoir leur âge. Elle portait une petite jupe en jean, de longues bottes noires et un débardeur bleu clair avec écrit en jaune or « I LOVE SUBSONICS ». On pouvait également remarquer qu’elle avait des cheveux bruns coupés courts, comme la coiffure de Yumi, et elle portait de grosses boucles d’oreilles créoles en argent. Elle était très jolie. Toutefois, les héros sentaient bien qu’elle leur rappelait quelqu’un.
Odd semblait comme électrisé, et rougit en un coup.
- Vous la connaissez ? dit Aelita.
- Non, mais j’ai l’impression de la connaître, répondit Ulrich.
- T’en penses quoi, Odd ? demanda Aelita.
Le féli virtuel ne prononça pas un mot. Il fixait la jeune fille avec un tel air qu’Ulrich eut un moment une expression inquiète.
- C’est une hypnotiseuse ou quoi ? Eh ! (il secoua son ami) Odd ! OOOOOOODDDDDDD !!!!
Odd sursauta.
- Une pizza Margarita, avec une tonne de gruyère, siouplaît ! s’exclama-t-il.
Ulrich fit de son mieux pour ne pas exploser de rire.
- On est pas à la pizzeria...
- Hein ? Quoi ?
- Rhaaaa... laisse tomber, céda le samouraï. Viens, on va lui parler.
Ils vinrent vers la jeune fille, mais Odd était mal à l’aise... (allez savoir pourquoi ! - Note de Stéph -)
- Heu... salut, dit Odd d’un ton mal assuré.
La fille se retourna vers nos héros et les dévisagea un par un.
- Salut.
- Tu t’appelles comment ? continua Odd pour engager la conversation.
Ulrich et Aelita se regardèrent, effarés.
- Je m’appelle Essili, répondit la jeune fille.
« Quel beau prénom ! », pensa Odd, séduit. Aelita continua :
- Contente de te connaître, Essili. Moi c’est Aelita, lui c’est Ulrich, et lui c’est...
- Odd ! termina celui-ci en poussant Aelita qui tomba dans les bras d’Ulrich. Pour te servir !
- Enchantée, dit Essili en souriant. Heu... vous êtes du collège ?
- Oui ! répondit Odd d’une voix forte, prenant de vitesse Ulrich qui avait ouvert la bouche.
Il la referma d’un air exaspéré. Aelita pouffa de rire.
- Je suis nouvelle, ici... on a déposé mes affaires dans une chambre, mais je sais pas où elle est... vous savez, moi et le sens de l’orientation...
- J’peux t’aider, suggéra Aelita. C’est quel numéro ?
Essili sortit de sa poche une feuille froissée et lut dessus.
- La chambre 321.
Aelita eut un sourire.
- C’est ma chambre, révéla-t-elle d’un ton enjoué. C’est donc toi ma nouvelle colocataire ? On m’en a parlé il y a une semaine. La chambre n’est pas très loin. Tu t’es simplement trompée de dortoir. C’est celui des garçons, ici.
- Ah bon ? s’étonna Essili.
- Pas grave, la rassura Odd en mettant son bras sur ses épaules, on va t’accompagner. T’es d’accord ?
- Si vous voulez...
- Bien sûr que ça nous fait plaisir ! dit l’Italien. On y va tout d’suite ! Eh ! Vous prenez ses bagages, ordonna-t-il à Ulrich et Aelita.
Ils s’éloignèrent. Ulrich fut indigné.
- Quel crétin, celui-là... quand y a une fille, ça y est, il se sent plus...
Ils partirent vers la chambre n°321. En y allant, ils tombèrent sur Jim, accompagné de Sissi. Cette dernière, en voyant Essili, s’arrêta net et l’observa d’un mauvais œil.
- C’est pas vrai... t’es là, toi. J’aurais dû m’en douter. T’aurais pas pu rester là où t’étais, dans ton coin perdu ?
Essili croisa ses bras, moqueuse. Elle répondit :
- J’suis aussi contente de te voir, chère sœur !
Odd, Ulrich et Aelita étaient... comment dire... giga stupéfaits !
- Chère sœur ? répéta Ulrich.
- J’me disais bien aussi qu’elle nous rapp’lait quelqu’un, ajouta Aelita.
- Essili, tu peux nous expliquer ? dit Odd.
Essili se tourna vers lui et annonça :
- J’avais oublié de te donner mon nom. Je suis Essili Delmas. Sœur jumelle de Sissi Delmas qui, je l’vois bien, est très heureuse de m’revoir... après tant d’années d’absence !
Nos héros furent plus que giga stupéfaits. Odd semblait tomber de haut. Cette jeune fille, si gentille, était du même sang, de la même chair que la pire garce du monde de Code Lyoko.
La sœur de Sissi !

Fin du chapitre.



Stéph

Chapitre 3 : La nuit des trahisons


- Aïe ! Tu m’fais mal... mais AÏEEEE !!!
Mélissa souffrait.
- Tais-toi ! siffla Gaëlle, dont la colère ne s’était toujours pas calmée.
La fée virtuelle se vengeait sur une C. à sa façon : Mélissa avait demandé à la Lyokoguerrière si elle pouvait lui faire des rajouts. Gaëlle avait accepté, pensant obtenir sa vengeance. Elle lui tirait les cheveux, les coupait sans pitié.
- Arrête, ça m’fait mal, gémit Mélissa.
- Tu vas arrêter d’gigoter, oui ? répliqua Gaëlle. Si tu continues de te tortiller comme tu l’fais, j’laisse tomber, donc tu pass’ras ton premier jour ici à t’faire vanner parce que t’auras une tête de femme des cavernes ! Alors calmos !
Mais Mélissa continuait de s’agiter. Soudain, Gaëlle abandonna, se leva, et fusilla Mélissa du regard.
- T’as gagné ! Décarcasse-toi toute seule ! dit-elle d’un ton exaspéré.
Pendant qu’elle se dirigeait vers la porte (assez lentement), Mélissa regarda sa tête : c’était vraiment affreux !
Gaëlle avait mis sa main sur la poignet...
- Non ! Gaëlle, j’t’en supplie ! s’exclama Mélissa.
Gaëlle s’interrompit, un sourire satisfait aux lèvres.
- Ça marche à tout les coups, chuchota-t-elle pour elle-même.
- Excuse-moi, dit Mélissa avec tristesse. J’suis désolée...
De la surprise apparut sur le visage de Gaëlle qui se retourna.
- J’hallucine ! Une C. qui sait dire pardon ? Jamais vu ça ! En quel honneur ?
Mélissa afficha un air coupable. Gaëlle fut émue.
- Mince alors...j’crois qu’j’y suis allée un peu fort...excuse-moi, Mélissa... quand j’m'y mets, j'suis parfois irrécupérable... tout simplement parce que t'es la sœur de ma pire enn'mie...
Elle semblait ailleurs. Mélissa demanda :
- Tu as vraiment l’air de la haïr...ça te fera du bien d’m’en parler.
Le regard de la Lyokoguerrière se fit lointain. Après tout... pourquoi pas ?
- Elle est amoureuse du garçon qui, en c’moment, est mon petit ami... depuis des années qu’elle lui court après...et j’ai l’impression qu’il s’éloigne chaque jour de moi... je l’aime tant... et lui... il n’est même pas sincère avec moi. Vu comment il s’comporte avec Camille, j’crains l’pire... j’ai la vague idée qu’il m’a trahie avec elle... si c’est ça, je... j’me sentirais si mal...
C’était comme si Mélissa n’était pas là. Des larmes coulèrent silencieusement sur les joues de l’héroïne.
- Alors, c’est toi, la célèbre Gaëlle K. ? interrogea Mélissa, après un long moment de silence.
Gaëlle la fixa, et essuya ses larmes.
- En quoi j’suis célèbre... ?
- C’est toi qui dirige le groupe de danse qui fait en c’moment fureur dans les concours ? Les « Seven Fighters » ? C’est toi, Gaga Big-One ?
- Ouais...
Mélissa se leva, admirative.
- J’adore vos déhanchés. Vous les faites divin’ment bien. C’que je donn’rais pour faire pareil...une chose que Camille pourra jamais avoir : ton talent en danse. T’as gagné sur ce point. Elle fait pitié à voir quand elle danse...
Gaëlle lui sourit.
- T’es différente de ta soeur, toi... je t’ai peut-être jugée un peu trop vite...
- Tu m’as jugée pour la simple raison que j’suis la sœur jumelle de Camille. Mais tu sais, les jumelles ne sont pas sensées se ressembler..., avoua Mélissa.
Son regard se porta sur une pile de cassettes.
- Dis-moi, t’es Lyokofan ?
- Et comment que je l’suis ! répondit la fée virtuelle avec fierté.
- Moi aussi ! annonça Mélissa.
Le visage de Gaëlle s’illumina.
- Je pense qu’on va s’entendre comme des sœurs... ton personnage préféré ?
- Odd.
- Ton couple favori ?
- Les deux de la bande. Si seul’ment Odd pouvait avoir une petite amie...
- Qui est Sissi ?
- Une peste pas possible, une vraie tête à claque ! J’me demande c’que Camille peut bien lui trouver... elle s’compare à elle...
- Ta sœur est tout simplement une idiote. Je l’ai toujours dit... (après un moment de réflexion) bravo ! T’es vraiment une Lyokofan ! Attends deux secondes...je donne ça à chaque Lyokofan que je rencontre...
Elle partit vers son bureau, et sortit du tiroir deux choses : un signe de Xana et un autocollant.
- Ton personnage préféré, c’est Odd, n’est c’pas ? J’me demande si Ririk ne l’a pas pris... ah, non. Tiens, le voilà.
Elle sortit un autocollant de Odd virtuel.
- Ah ! Merci ! Je m’tuais à les chercher !
- Mon personnage favori est Odd aussi, mais je m’identifie à Yumi. On s’ressemble grave, tu sais...
- A t’entendre, on dirait que tu l’as déjà vue, dit Mélissa.
Gaëlle leva ses yeux au ciel. « Si elle savait... », se dit-elle en souriant intérieurement.
- Gaëlle... j’aim’rais te demander quelque chose. Camille m’a parlé d’un groupe de Lyokofans, dans ce lycée. T’en fais partie, non ?
- Normal, c’est ma bande qui l’a créée ! révéla la danseuse.
- Dis, dis...j’peux m’inscrire ?
Stupéfaite, Gaëlle l’observa.
- Si t’es Lyokofan, t’es censée n’avoir aucun problème d’admission... mais j’préfère demander à Ririk, d’abord.
- C’est qui, Ririk ?
- Le chef du club. Le blond avec les cheveux attachés... qui s’habille en violet en référence à Odd, le personnage dont il s’identifie. Tu sais, celui que j’ai engueulé lorsqu’il est arrivé...parc’qu’il me plaignait pas.
- Ah...
Gaëlle eut un sourire mutin.
- Il est mignon, n’est c’pas ? Je comprends ton choix.
- Hein... quoi ?
- Arrête, ne m’fais pas gober que t’as pas eu un genre de coup d’foudre ? J’t’ai vue, tu sais... t’étais aussi rouge que le nouveau fond de teint de ta crétine de sœur. T’oublies que moi aussi, j’suis amoureuse... j’connais ça. Il est célibataire ; t’as mon consent’ment. Mais autant t’prévenir qu’il ne fréquente que des Lyokofans...
Mélissa devint écarlate. Gaëlle éclata de rire.
- Normal’ment, une C. n’a aucune chance. Il maudit cette famille. Mais si je t’aide un peu, il voudra en savoir un peu plus sur toi. Mais j’ai la conviction que j’ai même pas b’soin de t’aider... t’as déjà marqué un point.
L’expression cramoisie présent sur le visage de la jeune fille ne disparut pas. Gaëlle fut convaincue qu’elle ne pourrait plus jamais trouver de plus rouge dans sa vie.
- T’aurais b’soin d’un coup de main. Pour plaire à Ririk, il t’faudra tout mon savoir-faire... mince... j’ai du mal à croire que j’aide une C. ... il va falloir que j’raconte ça à mon frère. Il en tomb’ra raide !
Elle se frotta les mains.
- Bienv’nue dans la bande ! Objectif : plaire à Eric P. ; mission 1 : relookage !


Code Lyoko, UN MONDE SANS DANGER !!! (désolé, il fallait que je la sorte)


- Mesdemoiselles, soyez raisonnables ! s’exclama Jim.
Essili et Sissi ne cessaient de se lancer des insultes. C’était limite si elles n’allaient pas se jeter l’une sur l’autre pour se bastonner. Le pauvre prof de sport, après un certain temps, soupira et s’en alla en marmonnant un « C’est plus de mon âge ».
- Eh ! s’écria Odd en se mettant entre elles, les bras écartés. Vous en avez pas marre de vous gazer ? On dirait des gamines !
- Exact ! approuva une voix. On vous entend d’ma chambre !
C’était Jérémie. Il allait un peu mieux, les cernes sous ses yeux s’étaient un peu estompés. Mais il semblait toujours aussi fatigué.
- Einstein ! dit Odd. On allait v’nir te voir, mais on a eu un contretemps...
- Hum... je vois ça.
Essili laissa tomber.
- Ils ont raison. De toute manière, t’en vaux pas du tout la peine !
- Tu veux mourir, c’est ça ? siffla Sissi.
- STOP ! hurla Aelita. Ça commence à bien faire ! Sissi, tu dégages. Essili, on va t’am’ner dans ta chambre.
Elle prit Essili par le bras, et elles commencèrent à s’éloigner.
- Odd ? Tu viens ?
- Ouais... qu’est c’que t’as à m’fixer comme ça, Miss Immonde ?
En effet, Sissi le regardait avec un air qui ne présageait rien se bon (« à la Jim », comme aime dire Gaga - Note de Stéph -)
En entendant ça, Essili s’arrêta net.
- Oh ! Quelle réputation ! Tu t’appelles « Miss Immonde », ici ? Pourquoi, Odd ?
- J’vais te dire pourquoi : parce que même si elle part chez l’coiffeur, même si elle s’paye de novelles fringues, même si elle s’maquille, elle aura toujours l’air d’une pure clocharde, avoua Odd avec un sourire mauvais.
Aelita, Jérémie et Essili éclatèrent de rire. Sissi vira au rouge brique.
- On y va. Einstein... on a quelque chose à t’dire. Avant, on va montrer à Essili sa chambre, c’est celle d’Aelita.
Tandis que tout le monde partait à ses occupations, Sissi tremblait de rage.
- C’en est trop ! Je vais me venger !


Monde réel.
- Ben tu vois, quand tu veux ! dit Gaëlle, satisfaite.
Mélissa se leva, et alla vers le miroir pour voir le résultat. Elle fut admirative.
- Ouah ! J’me reconnais même plus ! Merci Gaëlle ! C’est gentil de ta part !
- Pas d’quoi. C’est pour m’faire pardonner d’avoir été si vache avec toi, au début. Et au fait...prends bien soin de cette veste, elle m’a d’mandée une patience...
La veste que Gaëlle avait donnée à Mélissa avait un grand signe de Xana à côté. D’après la fée virtuelle, il lui a fallu du temps pour faire un parfait signe, et encore plus de temps pour le broder. Mais ça en valait la peine, elle en était extrêmement fière.
- T’en fais pas. J’vais la traiter comme un trésor !
- C’est un trésor ! s’indigna la danseuse. Maint’nant, il faut appeler Ririk. Où est mon portable... ?
Au même instant, la porte de la chambre s’ouvrit toute grande, et Eric entra, hors d’haleine. Devant l’expression scandalisée de son amie, il eut un air gêné et balbutia :
- S’cuse Gaga, mais je... oh...
Il venait de remarquer Mélissa. Il était à la limite de l’évanouissement. Gaëlle eut un sourire réjoui.
- Ben dis donc, Mélissa... t’es..., bredouilla-t-il.
- Méconnaissable ? conclut la Lyokoguerrière. Je sais, c’est toute ma magie du relookage ! Ah oui, j’suis vraiment une pro, hein ?
Mélissa se rapprocha légèrement d’Eric.
- Alors ? Comment tu m’trouves ?
- Heu... méconnaissable ! s’exclama-t-il en hochant furieusement de la tête.
Gaëlle eut beaucoup de mal à avoir un air sérieux. Eric eut un sourire forcé, et entraîna Gaëlle à la sortie.
- DSL, mais j’dois t’emprunter Gaga une seconde ! On arrive !
Il ferma la porte et tous les deux se retrouvèrent dans le couloir du dortoir.
- Ça veut dire quoi, ça ? Tu peux m’expliquer ? s’indigna-t-il.
Gaëlle devint provocatrice.
- Tu devrais t’calmer, Ririk. Regarde-toi. Tu tiens même plus sur tes jambes. Tu transpires comme si t’avais couru le marathon de New York sans entraîn’ment. Si j’te connaissais pas si bien, j’dirais que t’es...
Elle fit semblant d’être surprise. Mais Eric ne mordit pas à l’hameçon.
- Arrête, Gaga ! T’es douée au théâtre, peut-être, mais pour moi, t’es hyper transparente ! Tu t’rends compte que t’as sympathisé avec une C. ?
- Elle est différente de sa sœur, crois-moi ! révéla Gaëlle.
- J’me moque ! C’est quand même une C. !
- Elle est Lyokofan !
- Rien à faire !
- Oh la la... je fais d’mon mieux pour te trouver une copine, et toi t’es...
- Parce que tu voulais que je sorte avec elle ? Mais t’es cinglée ?
- Rik Rok, j’ai r’marqué comment tu la r’gardais, tout à l’heure ! Toi-même, au fond d’toi, tu sais qu’elle ressemble pas à sa sœur. Cesse ton numéro ! En plus, elle est Lyokofan !
- Si ce sont tes critères de sélection, j’aurais très bien pu sortir avec Camille !
- Oh non ! T’aurais pas pu, parce que j’t’aurais déjà massacré ! C’est pour toi que j’fais ça ! Alors tu vas lui parler ! Elle t’attend !
Elle le poussa dans la chambre.
- Excuse-nous, Mélissa, on devait mettre quelques trucs au clair... moi, j’ai un machin à prendre et après, j’vous laisse en...intimité.
Elle leur fit un clin d’œil. Puis, elle se dirigea vers son sac et s’empara d’une sorte de radio.
- On s’retrouve dans la chambre de Kaïri, Ririk. A plus !
Gaëlle s’en alla aussi vite que si elle avait utilisé une formule magique pour disparaître.
En allant vers la chambre de Marine, elle alluma sa radio.
- Gaga à Yumi... Yumi, tu m’reçois ?
Il eut un crépitement. Et la voix de la Japonaise se fit entendre.
- Gaga... j’ai pas beaucoup de réseau... tu vas bien ?
- Très bien. Je voulais juste savoir où tu étais. T’es chez toi ?
- Ouais, je révise mon brevet. Avec William.
- Avec...
Elle perdit sa voix. D’accord, Gaëlle ne serait pas trop triste si Yumi et William sortaient ensemble, mais UNIQUEMENT si Ulrich et Sissi venaient à se mettre ensemble. D’ici là...
- Yumi, désolée de t’dire ça, mais t’es assez intelligente pour réviser toute seule...
- On dirait Ulrich...
- Et je l’comprends. Bon... j’avais un service à te d’mander, mais comme t’es en si bonne compagnie...
- Tu sais, ça m’dérangerait pas.
- Merci. J’aim’rais que t’ailles faire un tour au collège Kadic. Juste un p’tit truc à vérifier. Si mes suppositions sont exactes... tu comprendras tout par toi-même, si j’ai raison. Tu veux bien ?
Elle entendit Yumi soupirer.
- D’accord. De toute manière, Ulrich doit être furax, j’suis partie avec William sans lui dire un mot. J’ai deux mots à lui dire.
- Tu peux m’expliquer ?
Gaëlle était arrivée devant la chambre de la ninja.
- Pour qu’il comprenne que j’suis pas sa propriété ! Toujours à être jaloux lorsqu’un garçon s’approche à 100 mètres de moi. Ça m’étouffe... j’me tue à lui dire qu’entre William et moi, on est simplement amis, mais tu l’connais, une vraie tête de mule.
- Et tu t’plains ? C’était pas toi qui étais jalouse à mort de Sissi ? Lors de cette histoire de bal ?
- Ouais bon... j’peux décidément rien t’cacher...
La fée virtuelle frappa à la porte.
- Ecoute : Ulrich t’aime et tu l’sais. Si ton plan est de l’rendre jaloux, tu devrais pas. Si ça s’trouve, c’est l’homme de ta vie. Ton âme sœur ! Crois-moi. Je sais d’quoi j’parle.
Yumi perçut de l’amertume dans sa voix.
- Gaga... ça s’passe pas bien avec Jérémy ?
Elle ne répondit pas.
- Gaga ?
- J’suis là, Yumi.
La geisha sut qu’elle avait visé au point sensible.
- Alors ? Ça s’passe pas bien ?
- Yumi... J’suis fatiguée d’lui. Il prend même pas notre relation au sérieux. En ce moment, j’suis en plein cœur d’un terrible problème avec mes parents. J’ai besoin de son soutien, de son amour... et il s’rend même pas compte du mal que ça m’fait, d’le voir en train de discuter avec celle que j’considère comme plus minable que Sissi. J’ai tant besoin de lui, et lui n’est pas avec moi quand il le faut.
Gaëlle frappa de nouveau à la porte.
- T’en fais pas, ça va s’calmer..., la rassura Yumi.
- Je prie pour que t’aies raison... c’est moi, Kaïri. J’peux entrer ?
Elle entra dans la chambre de Marine. Elle était avec Stéphane qui semblait être en plein dans ses calculs.
- Gaga ? Tu restes en contact ? J’ai un appel de Jérémie.
- Prends ton temps.
La radio émit un « bip...bip... ». Gaëlle en profita pour parler à son amie.
- Dis donc, Gaga... ça va pas ou quoi ? demanda-t-elle.
- Si... tout baigne... t’aurais pas un chewing-gum ? Pour canaliser ma tension.
- J’crois qu’il m’en reste un peu dans ma poche... ah, tiens. J’me demande s’il m’en reste aussi, pour moi.
Sans attendre, la fée virtuelle le fourra dans sa bouche. Marine l’imita.
- Où est Ririk ? questionna la ninja.
- Entre de bonnes mains, fais-moi confiance ! Il sympathise avec Mélissa.
Marine faillit s’étouffer avec le chewing-gum. Elle suffoqua et son visage prit une horrible couleur violacée.
- Kaïri ! s’exclama Stéphane. Ça va ?
Il courut vers elle et tapota sur son dos.
- Hum... oui, ça... ça va... ben dis donc... cette nouvelle... peut vraiment tuer...
- Et toi, tu dis rien ? continua Stéphane en jetant un regard surpris à Gaëlle.
- Mélissa... j’me suis trompée sur son compte. Elle est vraiment adorable. Quand j’pense que j’suis en train d’parler d’une C...
Le « bip...bip...bip... » disparut.
- Gaga ? appela Yumi. T’es toujours là ?
- J’te reçois 5/5.
- Jérémie a quelque chose d’important à nous dire. J’ai une raison de plus pour aller au collège. J’vais chercher les autres. Mais dis-moi... j’suis censée faire quoi, là-bas ?
- Tu verras. J’te biperais quand on arrive. A plus Yumi.
Elle coupa la communication.
- On doit aller dans l’monde de Code Lyoko ? dit Stéphane.
- Ouais, répondit Gaëlle. On a un truc à nous annoncer. On va chercher Ririk et Jérèm, et on s’en va.
- Et Mélissa ? interrogea Stéphane, qui apportait une bouteille d’eau à Marine.
- Bof... si mes suppositions sont exactes, on devra la ram’ner avec nous...

Code Lyoko. Yumi et William allaient vers le collège. Ils étaient au niveau de la forêt.
- Merci pour ton aide, murmura-t-elle d’un air reconnaissant. J’sais pas comment j’aurais fait, sans toi... maint’nant, le brevet va être facile...
- De rien, dit William en souriant.
La geisha lui rendit son sourire. Mais au même instant, elle trébuche sur une branche qu’elle n’avait pas remarquée, et allait tomber si William ne l’avait pas rattrapée à temps.
- Oh... encore merci, William..., balbutia-t-elle.
- Re-de rien, répéta-t-il, amusé.
Ils se regardèrent intensément. Yumi semblait très mal à l’aise.
- Heu...on devrait peut-être partir, non ?
Au fond d’elle-même, elle n’avait aucune envie de partir. William non plus.
- Tu sais, on a tout notre temps..., déclara-t-il dans un souffle.
La Japonaise se rendit seulement compte qu’elle était serrée contre lui .Elle voulait se dégager, mais il l’en empêchait.
- Tu veux déjà te séparer de moi ?
- William...c’est une mauvaise idée. Très mauvaise. Et...
- Non Yumi. Ne dis rien, la coupa-t-il en mettent son doigt sur les lèvres de la jeune fille. Pas maint’nant.
Il rapprocha son visage du sien.
- Pas ça, William. S’il te plaît...
Mais il l’embrassa fougueusement. Elle ouvrit grands ses yeux, et les ferma. Après tout...c’était ça la concrétisation de son plan... mais soudain, ce que Gaëlle lui avait dit il y a à peine 15 minutes lui revint à l’esprit. « Ecoute : Ulrich t’aime et tu l’sais. Si ton plan est de l’rendre jaloux, tu devrais pas. Si ça s’trouve, c’est l’homme de ta vie. Ton âme sœur ! ».
C’est vrai ! Ulrich l’aime, et il n’est pas allé au bal. Et si Gaëlle avait raison... ? Si Ulrich était réellement l’homme de sa vie...
Elle repoussa brusquement son ami. William, un moment, semblait sonné, mais il se ressaisit vite.
- Tu aurais pu mettre moins d’temps pour me rejeter, ironisa-t-il.
- On aurait pas dû, bredouilla Yumi, complètement perdue. On aurait... pas dû.
Elle se mit à l’empoigner par le col de son pull. La confusion avait laissé place à la fureur, mêlée à l’inquiétude d’être découvert.
- Tu m’écoutes très attentivement : il s’est rien passé. D’accord ? Il ne s’est RIEN passé. Si Ulrich apprend ça, j’t’arrache tes yeux une par une, t’as compris ?
William sourit, nullement impressionné.
- C’était le plus beau baiser d’ma vie, dit-il. Je te l’ai dit, quand une fille me fait craquer, j’suis capable de devenir fou...
Elle le gifla violemment.
- J’peux aller au collège toute seule, cracha-t-elle. Bonne nuit William.
Elle s’en alla, laissant son ami dépité, mais déterminé.
- Oh non Yumi... tu ne m’échapp’ras pas...

Vrai monde... les Lyokoguerriers cherchaient Jérémy, en compagnie de Mélissa.
- Elle est au courant qu’on peut aller dans l’monde de Code Lyoko ? dit Marine à Stéphane.
- Ouais, mais elle a commencé à nous prendre pour des fous, et Ririk a insisté pur qu’on la ramène avec nous. Mais sérieux... j’me demande où est Jérèm. Sa manie d’être l’Homme Invisible commence vraiment à m’peser...
La fée virtuelle et le Titan étaient en pleine conversation.
- Alors ? demanda Gaëlle à Eric.
- On a discuté pendant des lustres ! répondit-il, ravi. T’as raison Gaga, elle ressembla pas du tout à sa sœur. En plus, son personnage favori est Odd, mais elle chang’ra d’avis s’il avait une p’tite amie !
- On d’vrait lui en parler, ajouta Marine en se mêlant à leur discussion.
- Oh... vous en faites pas pour ça, dit la fée virtuelle avec mystère. C’est déjà fait.
Eric et Marine la regardèrent, perplexes. Gaëlle haussa les épaules.
- J’ai d’mandé à Yumi de vérifier si y avait pas une autre Delmas qui était entrée récemment dans le collège.
- Et ?
- J’ai visé juste, révéla la danseuse. Essili Delmas. Odd est sur le coup. Gentille, d’après Ulrich. Lui aussi, j’ai deux mots à lui dire ...
- A croire que lorsqu’il y a une nouvelle dans la bande, ça s’répercute dans l’autre bande..., marmonna le Titan.
Marine se tourna vers lui, alarmée.
- Parc’qu’elle est dans la bande ? ELLE ??
- On vient de t’dire qu’elle ressemble à Camille sur aucun point, répliqua Gaëlle avec une once de patience dans la voix. Elle plaît à Ririk - eh ! Calme-toi ! - et en plus, j’la trouve sympa. Donc, pas d’objection, Kaïri.
Marine marmonna des paroles incompréhensibles.
- Gaga, ça fait une bonne demi-heure qu’on cherche Jérèm. J’me demande où il est...
Le visage de Gaëlle s’assombrit.
- J’ai ma p’tite idée, dit-elle après un instant de silence dû à la réflexion. S’il y est, je...
Elle s’arrêta, la tête baissée. Ses amis l’observèrent.
- Gaga... y aurait-il une chose que t’aurait oublié d’nous dire ? interrogea Stéphane qui s’inquiétait.
- Tu t’rappelles du jour où j’avais oublié mon portable à l’internat, et que je devais joindre mon frère ? J’avais demandé à Jérèm de m’passer son mobile, et il avait accepté juste avant de sortir... et après avoir appelé, il avait reçu un message. J’sais pas pourquoi, mais j’me suis dit que ce message était important et je l’ai lu...
- Gaga ! C’est atteinte à la vie privée, ça ! s’exclama Marine.
- Attends d’savoir qui lui a envoyé le SMS, tu comprendras... c’est Camille...
Eric et Stéphane s’échangèrent un regard.
- Camille ? Mais qu’est c’qu’elle voulait ?
- Lui faire rapp’ler qu’ils devaient aller ensemble en boîte, « Le Karma »...
La stupeur présente sur le visage de Marine s’accrût.
- « Le Karma » ? répéta-t-elle. C’est une boîte mal famée... le plus bizarre, c’est que t’es toujours invitée, Gaga.
- Laisse tomber..., bougonna Gaëlle en haussant les épaules. ils ont sûr’ment besoin d’une gourde à la danse, c’est tout... et j’me dis toujours pourquoi ils s’prennent la peine de m’envoyer une carte. J’y vais jamais...
- Ouais, et alors ? dit Stéphane. En quoi ça concerne Jérèm et Camille ?
- Ils sont censés y aller ce soir, révéla Gaëlle.
- Ce soir ? s’étonna Eric. Notre Jérèm, dans une boîte minable avec une fille minable ?
- J’vous l’ai dit, ils cachent quelque chose ! Et j’suis certaine que c’est encore un coup de Camille, et que ce secret m’concerne. Je connais Jérèm. Et avec Camille, j’m’attends à tout.
- Donc, Jérèm doit y être, conclut Marine. C’est assez loin d’ici. Il nous faudra un bon quart d’heure pour y aller. Gaga ?
Celle-ci venait de laisser échapper un sanglot. Marine essaya de la consoler.
- Gaga... c’est pas c’que tu crois... j’suis sûre qu’il y a une bonne explication à tout ça...
- Me mens pas... j’suis sûre qu’il m’a trahie... toi-même tu sais que c’est bizarre qu’il parte comme ça, sans rien dire... j’y crois plus... j’vais finir par le plaquer... et puis, ils avaient raison... j’ai été idiote...
- Qui ? Qui avaient raison ? Gaga ! Réponds-moi ! ordonna la ninja en secouant son amie.
- Kaïri ! Lâche-la ! dit Eric. Tu sais bien qu’elle dira rien !
Marine lâcha la fée virtuelle.
- Excuse-moi, Gaga. J’aurais pas dû. Désolée...
Sans rien dire, la danseuse essuya brutalement ses larmes et trancha :
- On y va.

Code Lyoko. Au collège Kadic. Odd discutait avec Essili.
Pendant ce temps, Ulrich, Jérémie, Yumi et Aelita se mettaient d’accord sur un point.
- Dis Yumi, comment t’as fait pour savoir qu’une autre Delmas était entrée dans le collège ? questionna Aelita.
- C’est Gaga, répondit-elle. Elle m’a demandé de vérifier. J’sais pas comment elle a su, mais apparemment, après c’que vous venez d’me dire, c’était calculé depuis l’début. Que des filles, sœurs à des personnes qu’on déteste, soient de purs anges... et arrivent comme par hasard le même jour...
- En parlant de Gaga, elle et sa bande arrivent quand ? dit Jérémie.
- Ils risquent de mettre du temps, murmura la geisha.
- Pourquoi ?
- Gaga semble avoir des ennuis avec Jérémy... il paraît qu’il s’met à disparaître sans raison, et qu’il est injoignable au téléphone. Elle commence à en avoir assez...
- Donc, il faudrait pas compter sur eux de sitôt, déclara Jérémie. C’est pas grave. On va à l’usine quand même.
- Et Essili ? ajouta Ulrich en jetant un coup d’œil à la sœur de Sissi, toujours en grande conversation avec Odd.
- On la ramène.
On frappe à la porte.
- Je vais voir qui c’est, dit Ulrich.
Il ouvrit la porte. C’était Sissi.
- Qu’est c’que tu veux ? marmonna-t-il.
- Parler à Yumi. J’veux lui dire la vérité.
Avant même qu’on puisse l’autoriser à entrer, elle le fit, et se dirigea vers la Japonaise. Elle lui murmura quelque chose à l’oreille. Et lorsqu’elle termina, Yumi semblait stupéfaite.
- C’est vrai, c’que tu viens d’me dire ?
- Parfait’ment vrai. C’est la première fois d’ma vie que j’dis la vérité.
- Et la dernière, répliqua Odd.
Sissi lui lança un regard furieux, mais ne dit rien. Elle sourit à Yumi.
- Voilà, j’te l’ai dis. J’ai plus rien à faire ici. Bonne soirée !
Elle s’en alla. Yumi tremblait de rage. Ulrich s’approcha d’elle.
- Hé... qu’est c’qu’elle t’a... ?
- Oh toi ! N’me touche même pas ! T’as compris ? hurla-t-elle.
Elle lui tourna le dos. Les Lyokoguerriers se montrèrent surpris par ce haussement de ton.
- Yumi..., balbutia le samouraï.
- TAIS-TOI ! s’écria-t-elle.
- Tu f’rais peut-être mieux d’nous expliquer c’qui s’passe ? demanda Odd.
- J’dirais rien, trancha-t-elle. Ulrich sait très bien c’qu’il a fait.
- Ouais, ben nous on sait pas, continua le félin virtuel.
La geisha se retourna, se retenant visiblement de se jeter sur Odd pour le faire taire.
- Très bien ! Vous voulez savoir ? Ulrich a une fois d’plus embrassé Sissi !
Essili, abasourdie, s’arrêta devant elle.
- Ecoute, heu... Yumi, c’est ça ? Tu ne devrais pas croire c’que dit ma sœur. Elle peut faire n’importe quoi pour arriver à ses fins, surtout question cœur.
- Peut-être, mais on va voir si Ulrich va démentir c’qu’elle vient d’me dire, ironisa Yumi.
Ulrich avait la tête baissée et ne disait rien.
- Oh non... t’as quand même pas fait ça ? s’étrangla Odd.
- Le silence parle de lui-même, ajouta Yumi en croisant ses bras. C’est pas vrai... (elle se coupa net de parler)
Jérémie, qui voyait qu’elle s’était tut pour hurler de toutes ses forces, se dit qu’il valait mieux rétablir le calme.
- BON ! Heu...on peut y aller ? Imaginez que les autres sont déjà arrivés... connaissant Eric, il va s’plaindre qu’on le fait trop attendre.

On retourne dans le monde réel.
Les adolescents étaient arrivés devant la boîte « Le Karma ». Une ambiance survoltée y régnait. Gaëlle subissait des phrases genre « allez ! Viens danser avec nous ! », ou des « on t’attend depuis des mois pour que tu nous montres ton talent de danseuse », mais tout le temps, soit elle les vannait royalement, soit elle passait sans dire un mot.
- Dis donc, Gaga, on espère viv’ment que..., commença Eric.
- Oh ça va ! répliqua-t-elle.
Elle semblait à cran.
- Dites ! C’est pas Jérèm qu’on voit, là-bas ? s’étonna Marine.
En effet, Jérémy se trouvait à 200 mètres d’eux. Il discutait avec un garçon qui ne leur inspirait rien d’autre que de la méfiance. Avec Camille, aussi. Elle jubilait. L’Espagnol lui passait quelque chose, quelque chose qui ressemblait à un billet d’argent, et le garçon lui rendait un truc dans un sachet.
- Christophe ! chuchota Gaëlle.
Elle allait s’évanouir. Christophe, elle le connaissait. Et le dompteur aussi. Donc, il aurait recommencé à...
- Gaga ! Qu’est c’qui t’prend ? s’inquiéta Eric.
- ... alors, c’était donc ça... et j'ai rien vu v'nir...
- Eh ! C’est qui c’gars ? Et pourquoi Camille est avec eux ? rugit Stéphane.
- Gaga, tu l’connais peut-être ? dit Marine.
La fée virtuelle rebroussa chemin, refusant d’avouer quoi que ce soit.
- C’est bien c’que j’pensais. Venez. On a rien à faire ici.
- Attends ! On était venus chercher Jérèm, non ? demanda Eric en la tenant par le bras.
- T’en fais pas ! Là où il est, il doit s’en moquer, qu’on l’cherche. Laisse-le moisir ici. C’est plus du tout mon problème.
Camille remarqua la bande de Lyokoguerriers. Elle vit également que Gaëlle semblait contrariée.
- Tiens... Jérémy, ta petite amie est là. Elle n’a l’air pas très contente... tu f’rais mieux de lui dire, ou c’est moi qui l’fais.
- Gaga est là ? s’exclama-t-il. Oh non...
Justement, elle n’avait aucune envie de rester. Elle avait donc tout compris.
- Très bien ! Je vais lui dire ! s’écria Camille.
Elle courut vers le groupe.
- Ah ! Gaëlle ! Tu es là ! Je suppose que t’as enfin réalisé ?
- Espèce de... c’est d’ta faute, hein ? vociféra-t-elle en serrant ses dents. J’suis certaine que c’est toi ! Tu l’as forcé à r’plonger !
Eric et Marine la retinrent chacun par le bras.
- Gaga ! Explique-nous ! dit Stéphane.
- Non ! J’dirais rien ! T’es qu’une sale sorcière ! Si j’vous attrape, j’vous...
Jérémy était là.
- Gaga... j’peux tout t’expliquer...
- Ferme-la ! hurla-t-elle. J’en étais sûre ! J’aurais dû m’douter que ton passé t’avait rattrapé ! Et vous, lâchez-moi !
- Gaga ! dit Eric. Si tu nous disais...
Elle réussit à s’échapper de l’emprise de ses potes. Elle était essoufflée.
- Parfait... si vous insistez... Jérèm était un ancien... ou plutôt... c’est un camé... ! Un drogué, vous comprenez ? Je l’ai rencontré comme ça... il y a environ 6 ans... et j’ai fait la conn’rie d’être tombée amoureuse de lui ! Il m’avait dit que c’était grâce à... notre rencontre qu’il avait eu la force d’arrêter ! Et je l’ai cru !
Camille était aux anges. Elle fouilla dans sa poche tandis que ses amis la consolaient.
- Gaga... pourquoi tu nous l’as pas dit ? C’est un gros secret...et donc, ce type, tu l’connaissais ?
- C’était un d’ses anciens potes... Christophe...il s’droguait avec lui... mon Dieu... et moi qui t’faisais confiance...
Camille avait des photos dans sa main.
- Tiens, voilà qui devrait te montrer que t’aurais jamais dû m’provoquer. Quand j’veux quelque chose, je l’obtiens toujours ! T’as été une rivale vraiment redoutable, Gaëlle. J’ai eu du mal à te surpasser... si ce n’est pas par la danse ou par le théâtre en passant par les cours, j’te dépasse en... enfin, tu vois l’genre, quoi ! J’peux t’garantir que Jérémy a adoré.
- On adorerait aussi que tu la boucle ! répliqua Eric.
La danseuse regarda les photos... et deux secondes plus tard (c’est vrai, en plus - note de Stéph -), elle cessa.
- D’accord, finit-elle par murmurer. T’as gagné, Camille.
- Gaga, dit Marine, montre-moi les...
- Vaudrait mieux pas.
Gaëlle parlait avec un calme incroyable. Elle ne pleurait même pas. Mais au fond d’elle-même, la douleur était limite supportable.
- Jérèm... si t’aimais Camille, il fallait m’le dire, au lieu d’insister pour sortir avec moi. En parlant d’ça... tu peux t’considérer comme plaqué. C’est fini entre nous. Et pour que cette rupture soit tout à fait totale...
Elle retira un beau collier de son cou, le mit par terre, et l’écrasa sans aucune pitié, en fixant son ex.
Un long silence suivit ses paroles et ce geste barbare.
- Peuh... j’commence à piger pourquoi tu m’offrais tell’ment d’cadeaux, ces derniers temps... comme si ça allait changer quelque chose, ajouta-t-elle avec un mépris infini.
- Gaga ! s’indigna Stéphane.
- Stéph... c’est bon, souffla Marine qui avait fini par voir les clichés.
- C’était la meilleure chose à faire, dit Camille en souriant. Crois-moi. C’est par gentillesse que j’fais ça.
- Tu connais pas la moindre gentillesse, répliqua sèchement Gaëlle.
- Au fait... j’voulais te dire... c’était un moment merveilleux. Quelle nuit exceptionnelle... au fait... j’te dois une claque, je crois...
- Non ! Camille, fais pas ça ! s’écria Mélissa.
Mais la jeune fille s’approcha de sa rivale et était sur le point de la gifler. Mais Gaëlle bloqua la gifle avec son bras. Elle souriait d’un air déconcertant.
- T’as gagné sur ce coup-là, mais tu verras, menaça l’héroïne. Tu devrais t’méfier. T’as posé ton pied sur un terrain dangereux. Et sur ce terrain, c’est moi qui suis la plus forte. Tu devrais savoir que j’me laisse pas faire, depuis l’temps qu’on s’connaît. La preuve...
Et paf ! Ce fut elle qui donna la claque à Camille, bien plus forte que la première. Elle tomba lourdement sur le sol. La Lyokoguerrière éclata de rire.
- Espèce de sale traînée..., marmonna Gaëlle en lui écrasant les doigts de Camille avec son pied. Ah oui, ça fait mal, hein ? J’sais pas c’qui m’retient de t’rouer de coups...
- Gaga, arrête ! s’exclama Jérémy qui n’avait rien dit depuis un moment.
Il lui prit le bras, mais elle s’en dégagea vite.
- T’es super mal placé pour m’donner des ordres ! rugit-elle. Et t’as pas intérêt à m’toucher, t’entends ? Dépêche-toi d’la rejoindre où c’est à l’hosto que tu la r’trouv’ras !
Même Eric et Marine trouvèrent que leur amie avait été trop dure avec Camille.
- Gaga, ça va...s’il te plaît. Viens. On nous attend. T’as oublié ? dit le Titan.
- Ouais, laisse ces deux imbéciles entre eux, on a pas d’temps à perdre, ajouta la ninja. Inutile de rester là. Tu t’fais du mal pour rien.
Elle lui prit la main.
- Tu sais, le mal est déjà fait. On va y aller. T’as raison, Kaïri. Mais avant... j’ai quelques trucs à remettre.
Elle se dirigea vers son ex, et en le regardant droit dans les yeux, lui rendit les photos en les enfonçant dans son ventre.
- Aïe, fit-il.
Gaëlle eut un sourire mauvais.
- Ce n’est qu’une infime partie de ma douleur. Tu vaux pas mieux que cette tête vide. Désormais, c’que j’ressens pour toi, c’est que du mépris et du dégoût. Plutôt flatteur pour quelqu’un comme toi, hein ?
Elle s’éloigna. Eric, Mélissa, Marine et Stéphane la suivirent.
Ce geste en disait long. C’était la fin d’une belle histoire d’amour.

Fin du chapitre (je suppose que vous avez compris pourquoi Gaga avait refusé de mettre cette histoire sur le site - également, on a mis cette FF sur un site qui lutte contre la drogue, dossier « La drogue dégrade les relations avec les proches » C’est pour ça que ça a été un bon succès... -)




Stéph

Chapitre n°4 : Belles retrouvailles, tristes embrouilles et colliers de virtualisation


Dans le monde de Code Lyoko... dans l’usine, une heure plus tard.
- Yumi ! Ecoute-moi ! dit Ulrich.
- Et pourquoi ? T’étais toujours en train d’te plaindre que j’suis tout l’temps avec William, et pendant c’temps, t’embrasses Sissi ?! T’es qu’un hypocrite !
- Heu...si vos pouviez arrêter, marmonna Aelita.
- Ouais, approuva Yumi, de toute façon, j’ai strictement rien à lui dire !
Elle lui tourna le dos. Ulrich soupira.
- Essili, j’espère au moins que tu nous crois sur c’qu’on t’a dit tout à l’heure, sur Xana et tout ? demanda Odd.
- Bien sûr, répondit Essili. J’admire beaucoup le fait que vous sauvez le monde, comme ça, incognito...
- Ah ! Tu sais, c’est ma magie qui opère ! se vanta Odd en bombant le torse. Quand j’suis sur Lyoko, les autres peuvent s’la couler douce, car c’est moi qui m’tape toujours l’boulot.
- Odd, t’es vraiment incorrigible, dit Jérémie. Bon, les autres ne vont pas tarder à arriver. Mais Marine m’a prévenu de n’pas parler de Jérémy... lui et Gaga ont rompu il y a environ une heure.
- Rompu ? s’étonna la geisha.
Elle eut un air attristé.
- Et elle qui l’aimait... décidément, on a pas d’chance, ajouta-t-elle.
Soudain, un « BOUM » retentit au niveau du monte-charge. On entendit un « Ah mais c’est pas possible ! Même pas d’ceinture ici ! », et l’engin s’ouvrit.
Marine en sortit en premier. Suivie de Gaëlle, puis d’Eric qui tenait une Mélissa secouée par le bras, et enfin Stéphane.
- Salut tout le monde ! s’exclamèrent les deux Lyokoguerrières de la bande de lycéennes ; la fée virtuelle allait plutôt bien après l’épreuve pénible qu’elle venait de subir.
- Bonjour vous deux ! répondit Yumi en les prenant dans ses bras chacune leur tour. Comment ça va ?
- Ça peut aller, et toi ?
- Moi, ça va... mon examen s’est bien passé, j’ai plus rien à craindre avant demain.
Tandis que Gaëlle faisait la bise à tout le monde, Stéphane rejoignit Jérémie.
- Tu les as ? interrogea le blondinet à lunettes.
- J’y ai pensé, assura le brun. T’en fais pas.
- Dis... il s’est passé quoi avec Jérémy ?
- Oh... tu sais, on pense connaître les gens, mais en réalité, on s’rend compte que bien trop tard qu’on est encore loin de bien les connaître. Gaga en a fait les frais.
- Pourtant, elle semble aller bien ?
- En apparence seul’ment. Mais elle souffre terriblement au fond d’elle. Tu la verras jamais faire une tête d’enterr’ment. Pour elle, ça signifie s’apitoyer sur son sort, et elle a horreur de ça.
- D’accord... Essili, Mélisande... heu non ! Mélissa... venez ici. On veut vous montrer quelque chose.
Gaëlle était dans une conversation animée avec Odd et Eric.
- Maint’nant qu’y pense... la photo du jour où on s’est rencontrés, j’voulais t’la montrer, Oddi. J’l’ai mise dans mon carnet de liaison.
- Elle insistait toujours pour la garder de peur qu’on la perde, ajouta le Titan.
- Ah oui, en effet, ça s’rait trop bête de la perdre...
- C’est quoi ? dit Ulrich en les rejoignant. Ah ! La fameuse photo !
Marine, Yumi et Aelita discutaient dans leur coin.
- Non... t’es sérieuse, Kaïri ?
- Et toi ? T’es sérieuse, Yumi ? Ulrich a embrassé Sissi ? Misère, si Gaga entend ça... c’est sûr, elle va se suicider. C’est trop pour elle.
- Sérieux, Jérémy... celui qu’on connaît, qui paraissait tell’ment fou de Gaga... l’a trompée en... l’faisant avec sa pire enn’mie ?
- Ouais. Mais n’en parle pas à Gaga. Pitié. C’est suffisamment dur pour elle.
- Pas d’souci. On s’taira.
Jérémie et Stéphane tapèrent dans leurs mains.
- Allez ! Mettez-vous tous ici ! Communiqué important !
Après que tout le monde se soit réuni... Jérémie déclara :
- Bien. Stéphane et moi, on voulait vous faire part d’une de nos inventions. Cela vous aid’ra dans la lutte contre Xana. Comme vous l’savez certain’ment, Xana est devenu plus puissant et s’est libéré du supercalculateur. Il n'a plus b'soin d'activer de tour pour lancer une attaque. J'sais pas comment, mais.. quoi qu'il en soit, il faut...il faudra donc s’montrer vigilants. Il n’est plus obligé d’activer de tour. C’qui fait que s’il xanatifie quelqu’un, on n’a plus à aller sur Lyoko afin de désactiver la tour qui contrôle la xanatification.
- Jérémie vient de m’annoncer que Xana cherche en c’moment à s’procurer une tour. Il y a de fortes chances qu’elle soit contrôlée par Franz Hopper.
Des murmures s’élevèrent. Mais Stéphane leva la main et le silence revint.
- Cette tour contient des informations importantes qui nous concernent tous. Aussi bien les uns que les autres. Si Xana se l’approprie, il saura commet nous attaquer par nos poins faibles. Il aura ainsi une supériorité considérable sur nous tous. Mais Franz Hopper la protège efficacement. Il refuse qu’on entre en contact avec lui, par peur d’être découvert par Xana pendant la communication.
- Donc, Stéphane et moi, on a pensé à quelque chose qui vous permettra, en cas d’attaque de Xana, de vous virtualiser sur Terre. Et d’aller directement sur Lyoko en cas de destruction des scanners.
Des sifflements admiratifs, à présent. Jérémie sortit une sorte de collier de sa poche.
- C’est un collier de virtualisation. Très banal, si c’n’est qu’il possède en guise de pendentif le signe de Xana. Vous voyez ? Et entre le signe, il y a deux décorations montrant votre arme caractéristique. Au centre du pendentif, il y a un mécanisme qui prélève vos empreintes digitales. Et ça vous fait virtualiser en un temps record. Votre collier agit en fonction de vos empreintes et de votre voix. Il faut également dire « virtualisation ». Et il faut aussi vous avertir que chacun de votre collier possède une fonction spéciale qui lui est propre et une fonction commune, la « transmission de pensée ».
- Transmission de pensée ? répéta Eric. C’est quoi ?
- Cela vous permet de communiquer avec une personne qui a un autre collier, répondit Stéphane. Sans parler. Vous ne faites que dire le nom de votre destinataire, et la personne reçoit la communication. Vous comprenez ?
- Venez prendre chacun votre collier. J’ai lequel en c’moment... ah... celui de Jér...
Il plaqua sa main contre sa bouche. Et instinctivement, tous les regards se portèrent vers la fée virtuelle qui eut une expression perplexe.
- Quoi ? dit-elle.
Elle les fixa chacun leur tour. Puis elle sourit, amusée, mais agacée.
- Ah d’accord... j’ai compris. Qui a demandé de pas parler de Jérèm, ici ?
Son regard se posa sur Marine. Son sourire s’élargit.
- C’est toi, Kaïri ? Tu crois que le simple fait de n’pas prononcer son nom va m’permettre d’oublier c’qu’il m’a fait ? T’inquiète pas. J’aurais tout le loisir de tourner la page. C’est bon Jérémie. J’me charge de lui remettre ça.
Elle se leva et arracha le collier des mains de Jérémie et retourna à sa place sans demander son reste.
- Gaga... j’crois pas que ce soit une bonne idée, balbutia la ninja.
- C’est pas pour lui que j’fais ça, répliqua-t-elle en perdant son sourire et en montrant une expression glacée. Mais pour moi. Le voir une dernière fois me montrera que je suis rien d’autre qu’une fille qui a eu un amour aveugle et dévastateur pour une personne qui se drogue en cachette et qui s’tape ma pire rivale.
« Quel sang-froid ! », se dit Eric. Tout le monde resta bouche bée après cette déclaration.
Jérémie fut assez mal à l’aise.
- Heu... bon, quoi qu’il en soit, le but premier est de se protéger. Vous ne risquez aucune xanatification si vous avez vos colliers sur vous. Demain, mission sur Lyoko. Stéphane et moi allons passer toute la nuit ici, dans l’usine. Nous devons trouver la tour qu’il occupe avant Xana. On a quelques idées. Avec un peu de chance, nous trouverons la tour demain matin. Vous devriez ensuite protéger Aelita qui devra effectuer un transfert des données. Des questions ?
- Oui, dit Marine en levant sa main, on est obligés de rester dans votre monde ? Sinon, on peut retourner dans le notre.
- Si vous voulez, répondit Jérémie. Bref... (il regarda sa montre) il est dix heures du soir. Vous feriez mieux de rentrer.
- Sans moi, annonça Gaëlle. Je reste avec Yumi.
- Ouais, je l’ai invitée chez moi, ça fait quelques jours à peine.
- Mais alors, comment tu vas faire pour donner le coll...
- C’est MON affaire, répliqua sèchement la fée virtuelle. Ne t’en mêle pas, d’accord ? Heu... Stéph, maint’nant qu’j’y pense, tu peux m’prêter ton ordi, s’il te plaît ?
- Mon ordi... ? Dis Jérémie, on s’en sert ou pas ?
- Quoi ? dit le concerné en s’arrêtant de tapoter sur son clavier. Heu... oui, oui, si tu veux, l’ordinateur de l’usine peut tout faire...
- Tu peux l’prendre, Gaga. Prends-en soin, aussi bien que si c’était une de tes cassettes.
- Si c’est ça, t’as même pas à t’inquiéter. Merci Stéph. Bon... j’vous mets le code, et on s’voit demain.
Elle et ses amis partirent vers le monte-charge. Elle mit le code et dit au revoir à tout le monde. Les lycéens s’en allèrent quelques secondes plus tard.
- Gaga, si tu veux qu’on s’fasse incendier, il vaut mieux qu’on parte tout d’suite, suggéra la Japonaise.
- J’suis d’accord avec toi. Bonne nuit tout le monde. Bon courage, Jérémie et Stéph.
- Bonne nuit à toi, Gaga.


Yumi et Gaëlle étaient dans la chambre de la geisha.
- Gaga... c’est une bonne chose que tu sois avec moi, bredouilla-t-elle. J’ai plusieurs choses à voir avec toi...
- On est entre nous, j’peux donc rien te r’fuser.
- D’abord, j’voulais te dire que... Ulrich a encore embrassé Sissi !
La réaction qu’avait son amie la surprit grandement.
- Et alors ?
- ...
- Tu vas quand même pas m’dire que t’as pas embrassé William, non ? Ça s’rait bien que tu m’dises la vérité. Les circonstances, qui a commencé, combien de temps ça a duré.
- Mais comment t’es... ?
- T’avais laissé ta radio en communication avec la mienne, révéla Gaëlle avec un sourire en coin. Tu l’avais pas éteinte. J’ai entendu tout c’qui s’passait. Tu d’vrais faire plus attention...
- Très bien, céda Yumi.
- J’estime donc que vous êtes à égalité, ajouta-t-elle. Vous avez faits tous les deux une erreur. Et le mieux serait que tu l’dises à Ulrich. Comme ça, t’auras eu au moins le cran d’avoir avoué au lieu que l’autre, en l’occurrence William, le fasse. C’est déjà un point... pour lui prouver que toi au moins, t’es honnête. Mais sérieus’ment... je t’avais pas prév’nue ? J’t’avais pas dit que William allait tout faire pour t’arracher un... ?
- Désolée, j’ai rien pu faire..., murmura Yumi.
- T’aurais pu te dégager, persista la danseuse. Comme ça, lui seul serait en faute. Je parle d’Ulrich, bien sûr... mais qu’est c’que tu vas faire, maint’nant ? Tu m’écoutes ou tu t’enfonce dans ton ânn’rie ?
- J’crois que je vais t’écouter.
- Bonne réponse ! approuva Gaëlle en levant son pouce. On change de sujet ?
- D’accord... je voulais te demander... enfin, je...
- Ça m’concerne, c’est ça ? l’interrompit Gaëlle sans ton brusque. Si c’est l’cas, je sais d’avance c’que tu vas m’demander. Comme t’es la seule à qui j’peux m’confier... après Kaïri...
- Tu veux bien m’raconter les faits ?
- Qu’est c’qu’il y a à raconter ? répliqua la fée virtuelle. Il m’a trompée, c’est tout c’que j’ai à dire. La vie continue...
- Et tu pleures même pas, dit Yumi, assez admirative.
- J’arrive pas à pleurer. Sans doute parce que j’m’y attendais... j’me disais bien, au fond d’moi, qu’il allait replonger dans la drogue. C’était juste une question de temps. Mais tout ça n’a plus d’importance.
La Japonaise se rapprocha d’elle.
- Il y a une phrase que t’as dit qui m’paraît bizarre. Lorsque tu disais « Tu crois que le simple fait de n’pas prononcer son nom va m’permettre d’oublier c’qu’il m’a fait ? T’inquiète pas. J’aurais tout le loisir de tourner la page », qu’est c’que tu voulais dire ?
Le regard de l’Africaine se fit plus lointain.
- J’me disais bien aussi que je m’étais trahie.
- Qu’est c’que t’insinues ?
- Voilà la raison pour laquelle j’étais si nerveuse, ces derniers temps... j’m’en prenais à tout l’monde... Yumi. J’ai un truc à t’avouer. Garde le secret, c’est tout c’que j’demande.
- Bien sûr...

Le vrai monde. Dans la chambre d’Eric.
- J’suis fatiguée ! s’exclama Marine en tombant dans le lit.
- Cette nuit a vraiment été mouv’mentée, ajouta Eric. Autant pour notre Gaga que pour nous. Mais j’me dis quand même qu’on aurait pas dû la laisser dans le monde de Code Lyoko...
- Il vaudrait mieux qu’elle reste le plus loin possible de Jérèm, dit Mélissa. Pour ma part, j’refuse de lui parler.
- J’suis d’accord avec toi, acquiesça Eric. Il a vraiment été odieux. Qu’il s’drogue et qu’il fiche sa vie en l’air, libre à lui. Mais qu’il n’entraîne pas des victimes qui n’ont rien à voir avec lui dans sa chute.
- Qu’est c’qu’on va bien faire de lui ? marmonna Marine. Plus idiot que lui, ça doit pas exister. Il avait pourtant tout pour être heureux.
On frappa à la porte.
- C’est qui ? demanda Eric sans bouger de sa place.
- C’est moi...
Tout le monde sursauta. Eric se leva, et ferma sa chambre à clé.
- Dégage, Jérèm ! On veut plus t’voir ! s’écria-t-il. T’as fait suffisamment de conn’ries !
- J’ai besoin d’parler à Gaga...
- Elle est pas là, et même si elle était avec nous, elle aurait certain’ment r’fusé de t’parler ! Retourne retrouver Camille, quelqu’un qui a l’même niveau d’imbécillité que toi !
- Je...
- T’as pas compris ou il faut qu’on utilise la manière forte ? T’avise plus jamais d’approcher notre Gaga ou t’auras affaire à nous ! Casse-toi, maint’nant !
- Mais...
- VA-T’EN !!!!! hurlèrent Marine et Mélissa.
On entendit le jeune homme soupirer, et il s’en alla.

- Enfin Gaga... tu pouvais quand même pas garder ça pour toi ! s’indigna Yumi.
- Tu comprends maint’nant pourquoi j’avais les nerfs à vifs, il y a quelques temps ? dit Gaëlle dans un souffle.
- Qu’est c’que tu vas faire, à présent ?
- Les écouter. Ecouter mes parents. Ils avaient raison. Je les ai pas obéis. Je regrette.
- C’est une trop grande décision.
- C’est mieux pour moi. J’pourrais plus rester dans un endroit où je risque de l’voir tout l’temps. Où je s’rais obligée d’lui parler. Comprends-moi, Yumi...
J’ai pris ma décision. Irrévocable.
- Gaga...
- Fin d’la discussion. J’t’en ai parlé pour des raisons simples : pour soulager ma conscience. Pour ne pas avoir à changer d’avis. Pour que tu l’dises aux autres quand je...
- Jamais ! trancha la geisha.
- Ils finiront par le savoir. Autant que tu l’fasses à ma place.
Gaëlle bâilla.
- J’suis fatiguée... on s’couche ?

Fin du chapitre
(A toi, MarthAelita !)





MarthAelita

Chapitre n° 5 : Rencontre dans un rêve


Il faisait nuit dans les deux mondes. Chez les Ishiyama, pour commencer. Gaëlle et Yumi dormaient profondément. Enfin... non, puisque la fée virtuelle se leva discrètement, vérifia si son amie était endormie, prit son collier de virtualisation et celui de Jérémy, et l’ordinateur que Stéphane lui avait prêtée.
Elle l’alluma, et connecta le collier de virtualisation. Elle vit le programme de virtualisation du dompteur virtuel. Gaëlle fronça les sourcils.
- Beau baratineur..., marmonna-t-elle. Mais ce soir, tu vas voir, espèce de big imbécile... tu perds rien pour attendre... voilà... transmission de pensée activée...
La jeune fille tapota sur le clavier pendant plusieurs minutes. Elle déconnecta le collier de l’Espagnol. Puis elle mit son propre collier sur son cou. Elle prit une profonde inspiration.
- Bon allez hop... qu’est c’qu’on doit dire, déjà ? VIRTUALISATION...
Elle se transforma, et la seconde d’après elle s’écroula.
Lorsqu’elle se réveilla, elle était en plein milieu d’un endroit à l’atmosphère brumeux. Il faisait sombre. Elle avait du mal à regarder nettement devant elle.
- On dirait Yu-Gi-Oh... quand c’est comme ça, c’est qu’il y a de l’anxiété... bon... pas d’temps à perdre.
Son collier s’illumina, et émit une belle lumière. Elle avança, marcha sans repère. Elle allait droit devant.
- Faire des sacrifices pour quelqu’un qui n’en vaut même pas la peine... j’ai perdu mon temps... plus jamais...
Au même instant, elle le vit. Il était là. De dos. Il fallait se dépêcher. Il ne s’était pas rendu compte que la jeune fille était là. Elle croisa les bras. Et lorsqu’elle se décida de débloquer la situation, elle siffla :
- Bon, tu t’retournes, oui ?
Jérémy fit volte-face. Il fut stupéfait.
- Gaga ? Mais...
- Ferme-la, le coupa Gaëlle en levant sa main à la hauteur de son épaule. J’ai pas d’temps à te consacrer. J’voulais simplement te donner ça.
Elle lui balança le collier de virtualisation.
- Ça te permet de t’virtualiser sur Terre. T’appuies sur le centre du pendentif en disant « virtualisation ». T’es virtualisé et sur tu veux aller sur Lyoko, tu dis « Code Lyoko ». C’est tout. Allez... j’vais m’en aller.
Elle s’éloigna.
- Ah, j’allais oublier, dit-elle en s’arrêtant. J’voulais te dire que j’quitte le lycée.
- Tu quoi ?
- Mieux : je quitte l’Europe. Je pars en Afrique. Au Congo, plus exactement. Mes parents m’ont fiancée avec un garçon que j’connais même pas.
- Et... tu r’viendras ?
- Qu’est c’que ça peut t’faire ? répliqua-t-elle en se retournant.
- Gaga..., dit l’Espagnol en allant vers elle.
- Stop ! Ne t’approche même pas d’moi ! Ne t’avise même pas de l’faire ! T’as fais ton choix entre moi et la drogue. Subis-en les conséquences.
- Tu prends même pas l’temps d’m’écouter...
- Le temps ?
Gaëlle eut une expression outrée.
- Mon pauvre vieux, le temps, j’t’en ai accordé. Et j’en ai perdu assez avec toi. J’ai perdu du temps à tomber amoureuse de toi ; ensuite, à sortir avec toi ; puis, à être horriblement déçue juste après, merci bien.
Elle ferma ses yeux, avant de les ouvrir quelques secondes plus tard. Ils s’emplissaient de larmes.
- C’était si difficile de m’avouer la vérité ? Il fallait vraiment que cette crétine me balance tout ? Hein ?
- Gaga, s’il te plaît...
- NON ! J’veux même pas t’entendre ! Tu sais qu’ça fait des mois que mes parents m’forcent à aller en Afrique le plus tôt possible ? Et la seule chose qui était suffisante pour repousser le départ, c’était que j’étais amoureuse de toi... mes parents étaient au courant de notre relation... mais maint’nant... j’ai plus aucune raison d’rester...
Elle se remit de dos, et avait son doigt juste au dessus du centre de son pendentif.
- J’te souhaite une longue vie, Jérèm. Une longue vie sans moi.
Et avant qu’il puisse dire quelque chose, elle disparut.

- Ah, ma tête..., gémit Jérémy.
Il était dans sa chambre ; il se disait que c’était un mauvais rêve. Il n’avait pas l’esprit clair... après avoir été insulté par ses amis en tentant de parler à Gaëlle qui était absente, il s’est mis à boire, à boire... des bouteilles de bière jonchaient le sol de sa chambre.
- Décidément, cette fille me rendra fou, murmura-t-il.
Son regard s’arrêta sur quelque chose de brillant. Il s’en empara et plissa ses yeux pour mieux voir l’objet. Et il fut surpris.
- Le collier de virtualisation...
Ce qu’il venait de vivre n’était pas le fruit de l’alcool. C’était vrai. Mais alors... ça veut aussi dire que Gaëlle va vraiment s’en aller pour toujours...
Justement... cette dernière s’était réveillée dans la chambre de Yumi qui dormait toujours. Elle était dévirtualisée, et après s’être aperçue que sa main gauche était vide, elle eut un sourire et se recoucha.


Fin du chapitre
(Je fais le prochain seul, MarthAelita !)





Ririk

Chapitre n°6 : Problèmes


- Gaga, s’il te plaît... tu peux pas faire ça ! supplia Yumi. Si les autres s’rendent compte que tu dois partir définiv’ment, ils...
- Et pourquoi pas ? répliqua Gaëlle. Voilà justement la raison pour laquelle j’veux que tu l’dises lorsque j’partirais. Ils comprendront mieux, j’en suis sûre...
- Ils comprendront pas pourquoi t’avais attendu de partir pour que moi j’leur dise la vérité !
- Yumi...ne discute pas. Faut pas rendre les choses plus compliquées. C’est pas d’gaité de cœur que j’fais ça. Crois-moi. Bon... si on parlait d’autre chose ? Ce genre de conversation me met affreus’ment mal à l’aise...
Les deux jeunes filles étaient en train de s’habiller et allaient au collège, car Yumi avait son épreuve de maths.
- Dis, c’est si compliqué que ça, le brevet d’maths ?
- Regarde-moi. J’suis une parfaite nullité en maths. Et pourtant, j’ai réussi. Pas haut la main, mais j’ai réussi à avoir la moyenne. Et Dieu seul sait que durant mon année de quatrième et de troisième, les maths et moi, on faisait deux ; t’as pas de souci à t’faire.
- Tu m’rassures. Bon, j’vais me brosser les dents. tu m’attends ?
- J’peux quand même pas partir sans toi, non ?
Yumi lui sourit et s’en alla dans la salle de bain. Gaëlle jeta un coup d’œil sur l’ordinateur de Stéphane.
- Mince, j’ai oublié de l’débrancher... Stéph allait m’trucider si j’avais oublié son bijou ici.
Yumi se brossait les dents avec énergie. Aujourd’hui, pas question de parler à William. Quel idiot, celui-là ! Lors de l’épreuve, elle ira s’asseoir à côté de Maïtena. Et il fallait aussi parler à Ulrich pour lui avouer la vérité. Mais sa fierté risquait d’être remise en question si elle avouait qu’elle avait embrassé William alors qu’elle-même avait refusé d’adresser la parole à Ulrich parce qu’il avait de nouveau embrassé Sissi.
Soudain, un cri perçant retentit. Cette voix... celle de son amie ! Yumi arrêta net sa chasse aux caries, et fila vers sa chambre. Elle vit Gaëlle qui était tranquillement en train de mettre ses bottes. Elle était tête baissée.
- Gaga ! Ça va ?
La jeune fille leva ses yeux vers elle.
- Heu... oui, pourquoi ?
- ...
La geisha eut l’impression que quelque chose n’allait pas. Il y avait un truc qui clochait. C’était bien la voix de Gaëlle qu’elle avait entendue. C’était un hurlement de terreur...
La fée virtuelle se mit debout. Yumi s’inquiéta.
- Gaga, qu’est c’qui s’est passé ?
- Hein ? Mais qu’est c’que tu racontes ? T’as pas assez dormi, d’après moi. Tu t’mets à devenir Jeanne d’Arc ; t’entends des voix, ma parole...J’vais bien, tu vois !
- Gaga...
- J’T’AI DIT QUE TOUT ALLAIT BIEN !
Cette fois, la voix était différente. Elle était sèche. Glacée. Yumi recula, apeurée.
Gaëlle plaqua sa main contre sa bouche, visiblement stupéfaite.
- Oh... j’viens de t’crier d’ssus alors que c’était pas mon intention. Pardon, Mim...
Elle prit les mains de la geisha et les serra fort.
- Tu vois, j’pense que j’suis encore sous l’choc à cause de ce crétin de Jérèm... excuse-moi.
Yumi avait un air lointain. Son regard était vitreux.
- Yumi ? Ça va pas ?
- ... ... Tu viens de m’appeler Mim...
- Ben quoi ? T’aimes pas ? J’viens à peine d’y penser. Ça t’plaît pas ?
- Oh... si...
Gaëlle prit ses affaires après avoir allumé l’ordinateur.
- Si on veut pas faire enrager les autres, on devrait y aller. T’es d’accord ?
- Heu... ouais.


Les adolescents étaient déjà arrivés et attendaient les deux amies avec impatience.
- Yumi, d’accord, elle a son brevet. Mais Gaga... d’habitude, c’est elle qui nous devance ! marmonna Eric à Odd.
- Justement, c’est pas comme d’habitude, en c’moment ! rappela Marine. Oh... j’entends le monte-charge, ça doit être elle !
En effet, l’engin s’ouvrit, et Gaëlle apparut. Mais au moment même où elle sortit du monte-charge, une alarme stridente retentit, et l’usine toute entière fut comme baignée de lumières rouges.
- Mince ! cria Jérémie qui espérait que sa voix couvrirait le vacarme. Désolé Gaga, notre alarme anti-xanatifié doit avoir quelques problèmes... !
- Ouais ! répondit la jeune fille qui avait ses mains sur ses oreilles. Alors arrête ça tout d’suite !!!
Il fallut cependant quelques temps à Jérémie pour cesser le boucan. 5 minutes plus tard, le labo eut enfin le silence.
- Jérémie, heu... tu devrais réparer ton machin, suggéra Marine. Comment ça va Gaga ?
- Ça peut aller, merci beaucoup, dit-elle. Jérémie, ça a dû être un genre d’interférences, j’ai laissé l’ordi de Stéph allumé. Bon... vous êtes tous prêts pour la mission ?
- Stéph a insisté pour qu’on attende Yumi, avoua Mélissa.
- Ah bon ? Alors ça tombe bien, j’ai fait quelques courses... au menu c’matin : gâteaux, bonbons, fruits, yaourts à boire, viennois’ries... je parie que nos deux intellos n’ont strictement rien mangé d’puis hier !
- T’as deviné juste, ma chère Gaga, je meurs de faim, marmonna Stéphane.
Tandis que tous les Lyokoguerriers prenaient des forces pour leur prochaine aventure, Gaëlle regardait les programmes de virtualisation d’Essili et de Mélissa.
- Mince alors, c’est tout l’contraire de moi, Mélissa ! s’exclama-t-elle.
- Oui, répondit la concernée. Stéphane a voulu faire un personnage tout en contraste avec toi. T’es une fée, moi une sorcière. Avec sceptre et tout.
- « Witcha », lut la fée virtuelle en plissant ses yeux. Décidément, Stéph a l’chic pour trouver des mots bizarres. J’te parie tout c’que tu veux que tu vas bientôt faire ton baptême de l’air. Sois courageuse...
Soudain, Mélissa eut une expression attristée.
- Mélicha ? Cha va pas ? s’enquit Essili qui avait la bouche pleine.
- Hein ? Heu... oui, j’vais bien. J’vais prendre un morceau...
Elle s’en alla précipitamment. Essili et Gaëlle s’échangèrent un regard étonné.
- J’faisais que lui mettre en garde... qu’est c’que j’ai encore dit d’mal ?
- Pourquoi ? dit Essili.
- La première fois que j’suis allée sur Lyoko... j’ai failli y passer ! J’volais sans m’arrêter. Stéph n’avait même pas jugé bon de m’prévenir qu’il avait programmé des ailes pou moi. Résultat : s’il m’avait pas donné la formule pour les faire disparaître, je s’rais sûr’ment pas là pour t’parler aujourd’hui. Donc, si elle est tout l’inverse de c’que j’suis sur Lyoko... elle aussi aura cette pénible expérience. Allez... on va voir ton programme à toi, d’accord ?
Elle regarda l’écran et siffla d’admiration.
- « Maîtresse des eaux numériques »... chapeau ! Tu vas donc commander la mer numérique !
- C’est quoi ça ? demanda-t-elle.
- Oula... vaudrait mieux que tu l’découvres par toi-même. Si j’fais que te prév’nir des nombreux dangers de Lyoko, t’auras même plus envie d’en entendre parler, encore moins d’y aller, alors... ben tiens... t’auras aussi un sceptre... un trident... ça va d’soi.
On entendit quelqu’un fondre en larmes.
- Odd ! s’écria Essili.
Elle accourut vers lui. Odd, en effet, pleurait sans retenue. Tous les Lyokoguerriers étaient autour de lui.
- Odd... arrête de pleurer et dis-nous c’qui va pas, murmura Eric.
Il ne répondit pas et pleurait de plus en plus. Il tenait un paquet de gâteaux, le seul de ce nom que Gaëlle avait acheté. Eric, comprenant ce qui se passait, prit le paquet et le rendit à son amie.
- Dis Gaga, tu veux bien t’faire rembourser ?
- Heu... mais bien sûr, si tu veux, dit-elle en prenant la marchandise sans le regarder.
Elle avait un visage impassible et son ton était calme. Comme si ce qui se passait n’avait aucune importance. Lorsque Mélissa était venue vers lui, l’expression d’une personne qui venait de perdre un proche, le Titan s’était demandé pourquoi la fée virtuelle n’avait pas cherché à la consoler. Pourquoi elle l’avait laissée partir sans dire un seul mot de réconfort...cela ne lui ressemblait pas... mais avant même qu’il puisse pousser cette pensée, Gaëlle lui annonça, toujours de sa voix paisible et sans adresser un regard à son ami :
- Ça fait trois personnes en moins une demi-heure qui s’mettent à pleurer sans raison. Ça d’vient bizarre...
- Quoi ?
- Ben oui, d’abord c’était Yumi, ensuite c’est Mélissa, et là, c’est Odd. J’me demande bien c’qui s’passe... apparemment, ma tristesse est contagieuse...
Il fallait poser la question.
- Gaga... à t’entendre, on dirait que t’en a rien à faire, qu’il y ait des personnes qui s’mettent à craquer. Tu veux bien m’expliquer ?
Elle se tourna vers lui. Elle semblait irritée.
- Mon cher Ririk, au risque de t’offenser, les paroles de consolation ne servent à rien. A RIEN, tu piges ? La douleur est toujours présente, et toute votre misérable pitié ne fait que la rendre encore plus forte. Par exemple, hier soir, après ce qu’a fait Kaïri pour soi-disant me préserver, et après avoir vu... bon bref, j’étais à la limite de m’suicider, tu comprends ?
Ce qu’elle venait de révéler effraya le Titan virtuel. Il voulait dire quelque chose, mais elle le coupa net :
- T’en fais pas. Si j’étais passée à l’acte, je s’rais pas ici, mais sur un lit d’hosto. J’suis pas assez stupide pour m’donner la mort pour des idioties. Mais avec personne pour m’consoler, le mal était moins puissant...
- Ça m’explique toujours pas pourquoi tu...
- J’y viens. Ce que Yumi, Mélissa et Odd ressentent, je l’sais. Et la dernière chose dont ils ont besoin lors d’un moment comme celui-là, ce sont des amis qui sont là à s’plaindre pour toi. Pour ma part, j’préfère rien dire du tout, comme ça j’aurais pas d’remords si quelqu’un aurait l’intention d’absorber un flacon de médicaments ou de s’couper les veines. J’espère avoir bien répondu à ta question.
Elle lui sourit et se remit à travailler sur l’ordinateur. Eric haussa les épaules.

Trois heures plus tard, Yumi arriva. Elle était exténuée, mais contente. Le brevet s’était bien passé pour elle.
- J’ai simplement paniqué pour une ou deux questions, mais à part ça, le reste était du gâteau.
- En parlant de gâteau, t’as un paquet qui t’attend dans ce sac, dit Aelita.
Yumi l’observa, et se dirigea vers le sac. Elle fut ravie.
- J’étais tant stressée que j’ai rien pu avaler, tout à l’heure. Mais maint’nant... merci Gaga.
- Tiens ? Comment tu sais que c’est moi ?
- C’est bien toi qui avait 50 , non ? Et t’as tout dépensé ?
- Non, j’ai ach’té aussi plein de volumes « Naruto » (le coup de cœur de Gaga pour l’été - elle s’est ruinée pour pouvoir se payer les 10 premiers volumes -V.V.V.V. -). Bref... j’les lirais tous. Mais pas tout d’suite. Grouille-toi Yumi, on n’attend plus que toi...

Vrai monde. On n’a normalement aucune raison d’y aller car les adolescents sont dans le monde de Code Lyoko. Mais... il reste un Lyokoguerrier qui est resté dans son propre monde. Parce que personne ne voulait de lui. Parce que son amour l’avait rejeté. Bien sûr, il avait déclenché tout cela. Mais il ne devait pas la laisser partir... elle compte tellement pour lui...même si dorénavant, elle pense le contraire.
Maintenant qu’il avait réussi à maîtriser le collier de virtualisation, il était prêt à l’empêcher de s’en aller.

- C’est l’heure, les amis ! annonça Jérémie en voix off. Tour à 90° ; vous d’vinez donc que c’est le territoire Carthage qui vous attend.
- Y a des tours dans Ca rthage ? s’étonna Mélissa.
- Ça s’voit que t’as pas r’gardé tous les épisodes de la 2ème saison, dit Eric. Gaga, fais-nous part de ton expérience sur les titres, j’te prie.
- Bien sûr. C’est l’épisode « Franz Hopper ».
Eric leva son pouce en guise de félicitations.
- Inutile de gaspiller l’énergie de vos colliers. Allez directement sur Lyoko avec les scanners. Kaïri, Yumi et Odd, vous commencez.
Les trois appelés se placèrent dans les engins.
- C’est parti ! Transfert Marine. Transfert Odd. Transfert Yumi.
- Scanner Marine. Scanner Odd. Scanner Yumi.
- VIRTUALISATION !
Les scanners se rouvrirent.
- On enchaîne, vite ! Gaga, Aelita, Ulrich.
- Transfert Gaëlle. Transfert Aelita. Transfert Ulrich.
- Scanner Gaëlle. Scanner Aelita. Scanner Ulrich.
- VIRTUALISATION !
A l’ouverture, les appareils étaient à nouveau vides.
- On ne perd pas d’temps ! Eric, Essili et Mélissa, votre tour !
Les deux intellos transpiraient abondamment. Mais le rythme était toujours soutenu. Ils ne s’accordaient pas une seconde de répit.
- Transfert Eric. Transfert Essili. Transfert Mélissa.
- Scanner Eric. Scanner Essili. Scanner Mélissa.
- VIRTUALISATION !!!

Fin du chapitre




Ririk

Chapitre n°7 : Tout se gâte


Territoire banquise.
- Mince ! s’exclama Jérémie.
Tous les programmes de virtualisation étaient ouverts, tous les programmes de virtualisation avaient en fond d’écran ce point d’exclamation rouge. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose.
- Attends, c’est du délire ! C’est impossible qu’il puisse avoir le même bug sur tous les programmes ! rugit Stéphane.
- Tu connais Xana, dit Jérémie.
- Vérifié si c’est pas encore un coup de sabotage du programme de dévirtualisation. Si c’est l’cas, Xana manque décidément d’originalité. Ça commence à bien faire...moi, j’contacte les autres. Histoire de voir s’ils sont tous bien arrivés. Hé ! ajouta-t-il en voix off. Vous allez bien, tous ? Vous avez tous un bug sur vos programmes de virtualisation...
- Ah bon ? En tout cas, ici, tout baigne ! répondit Marine. On a été bien surpris, on pensait que Mélissa allait s’ramasser comme Gaga, mais...
- T’en as pas marre, de rabâcher toujours les mêmes choses ? répliqua sèchement la fée virtuelle. Je sais qu’c’était un désastre, pas la peine de me l’faire souv’nir !
Mélissa se mit à côté de Gaëlle.
- Le bien d’un côté, le mal de l’autre, souffla Eric.
- En parlant du côté mal, il faut que j’donne quelques précisions sur les pouvoirs de Mélissa, annonça Stéphane. Tu peux invoquer des balais magiques. Trois au maxi.
- Encore un mot barbare, pour l’invocation ? bougonna Marine.
- Détrompe-toi, Kaïri ; Il s’agit de KAYA.
- Ka quoi ? demanda Eric.
- C’est bien c’que j’disais, chuchota Marine. Encore un mot barbare.
Yumi prit les choses en mains.
- Allez les amis. Allons au territoire Carthage avant que Xana ne nous prenne de vitesse.
- Vos véhicules sont avancés, annonça Jérémie.
L’Overwing, l’Overbike et l’Overboard apparurent, et les propriétaires montèrent sur leurs engins respectifs.
- Mélissa, à toi l’honneur, minauda Aelita.
- Hein... ? Quoi ? Ah oui... KAYI ! Heu... non ! KAYA !
Trois balais magiques surgirent de nulle part.
- Il n’en fallait pas tant, gémit-elle.
- Pas compliqué, la rassura Stéphane. Il t’en faut deux, c’est ça ? Attends, j’t’en désactive un. Voilà princesse.
- Princesse ? Et moi ? s’énerva Marine.
Stéphane soupira.
Mélissa monta sur le balai et prêta le deuxième à Aelita. Gaëlle murmura « YAKA » et les ailes poussèrent sur son dos. En volant, elle activa son sceptre en même ton que son collier protecteur, et invita Mélissa la « witcha » à en faire autant.
- Comment j’fais ? s’enquit-elle.
- Fastoche, répondit Gaëlle en se posant afin d’aider Mélissa. Regarde. T’as un collier sur ton cou. Un signe de Xana. Comme moi. Tu appuies d’ssus, et t’as une protection. Tu peux encaisser trois lasers sans perdre un seul point d’vie. Passé cette limite, t’es vulnérable comme les autres. Et si tu veux en re-bénéficier, il faut sacrifier 40 pts d’vie. Quant à ton sceptre, rien d’plus simple, tu l’appelles. Dis « sceptre » en levant ta main.
- Sceptre ?
Un sceptre avec une tête de mort jaillit dans la paume de sa main. Gaëlle eut une grimace.
- Morbide, dit-elle. Allez, let’s go...
Eric avait le pouvoir de léviter. Essili avait invoqué, elle, un majestueux hippocampe sur lequel elle monta dessus. Marine avait un cheval ailé.
Désormais parés pour un long voyage vers le bout du territoire, ils partirent tous vers le Transporteur.
Pendant ce temps, Stéphane et Jérémie étaient bien dépités.
- C’est pas un coup de « t’es mort si t’es dévirtualisé », déclara formellement Jérémie.
- T’es sûr ? dit Stéphane. D’après moi, y a pas d’autre solution...
- Les circuits sont tous intacts, tous sans exception. Il y a donc une autre explication. Oh mais attends deux s’condes... si j’ai raison, c’est une catastrophe ! Stéph, pour gagner du temps, vérifie si la tour qu’on a localisé comme appartenant à Hopper... n’a pas déjà été visité par Xana.
Stéphane cligna des yeux.
- Tu veux dire que... ?
- Exact. Xana nous a devancés. Et il a fait un joli coup...
Sur Lyoko. Les héros étaient arrivés à l’extrémité du territoire.
- Bon, le mieux, c’est qu’on aille quatre à quatre, suggéra Ulrich. C’est p’t-être le nombre maxi qu’il peut supporter...
- Bonne idée, approuva Aelita.
- Les 4 habitués n’ont qu’à aller en premier, ajouta Gaëlle. Nous, on peut très bien attendre.
- Sûr’ment, Gaga, mais j’ai une information qui, elle, peut pas attendre, dit soudainement Stéphane en voix off. J’pense que c’est même plus la peine d’aller à Carthage.
Tous les Lyokoguerriers montrèrent une expression surprise. Gaëlle fronça les sourcils.
- Pour la simple et bonne raison que Xana a déjà récupéré les dossiers de Franz Hopper nous concernant.
- QUOI ??? rugit Eric. Ça veut dire qu’il a prit d’l’avantage sur nous ?
- Pour une fois, tu t’es montré perspicace, mon cher Rik Rok, répondit Jérémie en raillant.
Des ricanements. Eric gonfla ses joues pour montrer sa frustration.
- Assez plaisanté, coupa froidement Stéphane. On peut faire quelque chose, mais c’est risqué.
- On a l’goût du risque, clama Odd en bombant le torse et en décrochant un super smile.
Essili eut un petit rire.
- J’pense qu’il faut tout d’même aller à Carthage pour soutirer les informations à Xana. Voler le voleur, en quelque sorte.
- T’es fou ? s’étrangla Jérémie à côté de lui. Tu t’rends compte de c’que tu dis ?
- Et alors ? Tu crois que j’vais attendre qu’il déballe tous mes points faibles sur moi ? dit-il en serrant ses dents. J’suis trop jeune pour avaler mon bull’tin de naissance, j’te signale !
Jérémie enleva ses lunettes, prit un mouchoir et les essuya.
- Il n’y a plus aucune information sur Xana. J’te rappelle qu’il est d’venu indépendant !
- Qu’est c’que t’en sais ? réfuta son ami.
Ça sent le roussi, et Yumi s’en rend bien compte.
- Heu... les gars, si vous pouviez bien vous entendre... le temps se joue de nous.
- En tout cas, j’suis d’accord pour aller sur Carthage, annonça Gaëlle. J’suis comme Stéph. J’tiens trop à la vie pour m’laisser mourir tout d’suite. Si y a une chose qu’on puisse faire pour combattre Xana, même s’il est indépendant, il faut la tenter.
- Bien parlé, approuva Odd.
Jérémie soupira en entendant des murmures approbateurs.
- Bon d’accord. Allez-y. Mais d’abord, il faut qu’on vous dise quelque chose. Vous êtes plus en danger que d’habitude. Car Xana a une emprise sur vous tous. C’était ça, le bug de tout à l’heure. Vous êtes tous à sa merci...
Avant même que les questions ne fusent sur l’effet de la surprise mêlée à la peur, Stéphane enchaîna :
- C’que Jérémie tente de vous expliquer, c’est que Xana est déjà en train d’vous miner avec vos points faibles. Voilà la raison pour laquelle il y a déjà eu des accrochages et des pétages de plombs... même sur Lyoko, vos faiblesses peuvent vous attaquer, en plus si c’est Xana qui les contrôle, vous devriez faire attention. Vos faiblesses, désormais, peuvent... vous tuer.
Un silence de mort lui répondit.
- Maint’nant que vos êtes prév’nus, vous pouvez y aller, ajouta Stéphane pour casser le calme pesant. Bonne chance.
Jérémie appela le Transporteur ; lorsqu’il arriva, Yumi, Odd, Ulrich et Aelita partirent en premiers sur Carthage. Puis ce fut le tour de Marine, Gaëlle, Essili, Eric et Mélissa.
Plusieurs minutes passèrent. Ils se retrouvèrent tous dans l’aréna.
- Pour soutirer toutes ces informations à Xana, il nous faut deux énergies, dit Jérémie qui était plongé dans ses recherches. On aura donc besoin de Marine.
- Moi ? s’étonna cette dernière.
- Oui, toi ! répéta Eric avec une voix aiguë.
Marine lui donna un coup de pied.
- Je t’interdis de t’moquer d’moi ! s’exclama-t-elle.
- Si tu crois que j’vais m’gêner...
- Répète ça, pour voir ?!
- SI TU CROIS QUE J’VAIS M’GÊNER !!!!
Si Ulrich et Aelita n’étaient pas intervenus, il y aurait sans doute eu un massacre.
- Ne vous disputez pas pour rien ! Jérémie nous a avertis, et vous continuez !
- C’est lui qui a commencé !
- Pas du tout ! C’est toi, Kaïri !
- J’vais te...
- Arrêtez ! supplia Aelita.
Ce ne fut que l’arrêt de l’aréna qui mit fin à leurs chamailleries.
- C’est parti pour le compte à rebours ! dit Jérémie, tendu.
- Dépêchez-vous ou vous connaissez les conséquences ! continua Stéphane qui était dans un état semblable.
Quelque chose, sur l’écran, attira son attention.
- Mais c’est pas vrai ! Jérémie, r’garde ça !
Jérémie eut un air alarmé.
- Il faut les prévenir ! Ou ça s’ra un désastre !
- Les amis ! appela Stéphane. Il ne faut pas...
L’écran se mit à recevoir conne des sortes d’interférences, et la communication avec Lyoko fut coupée.
- Sacré Xana ! Il a nous a bien eu, cette fois ! s’écria Jérémie en frappant l’écran de son poing.
Il se fit bien mal.
- Jérémie ! C’est pas en s’défoulant sur l’écran qu’on va résoudre notre problème ! J’vais aller au niveau du supercalculateur pour voir c’que j’peux trouver. Et si y a rien, on s’ra bien entrés dans l’auberge !
- D’accord. Vas-y, Stéphane. Vas-y...
Les héros sur Lyoko s’étaient bien aperçus que la situation empirait. Ils étaient tous en train de se battre contre des Rampants bien tenaces.
- Que quelqu’un trouve la clé ! J’ai un moyen pour s’débarsasser du reste ! cria Marine qui envoyait un clin d’œil à Gaëlle qui comprit tout.
- J’m’en charge ! dit Yumi.
La clé se trouvait assez loin derrière elle. La jeune fille s’élança.
Alors que la jeune fille était sur une sorte de chemin étroit qui exigeait son attention ainsi que son tout son équilibre, tout à coup, sa vue se brouilla... elle entendait des voix...
- Ma belle Yumi, sache que je te protègerais toujours... je veillerais à jamais sur toi...
Malgré le fait qu’elle était sur Lyoko, elle sentait les larmes lui monter aux yeux...
- Non, Mim ! NON !!!!
Elle avait l’impression que ses muscles la lâchaient...
- Je veillerais à jamais sur toi... sois toujours forte...
Son pied flancha... et lorsqu’elle reprit ses esprits, elle était à la limite de tomber dans un vide profond. Et le compte à rebours qui continuait de tourner... il ne devait rester qu’une bonne vingtaine de secondes... tout le monde comptait sur elle... et Mim aussi... mais ses forces l’ont abandonnée.
- Arrangez-vous tous pour encercler les Rampants et encaissez l’moins de lasers possibles ! ordonna Marine. Voilà ! C’est ça ! Resserrez plus votre cercle !
- Qu’est c’que vous comptez faire... ? s’essouffla Mélissa.
- Ah... surprise ! C’est bien ! Restez comme ça ! A toi, Gaga !
La fée virtuelle monta en flèche, fit tourner son sceptre avec sa main, et l’arrêta en le pointant sur le groupe serré de Rampants.
- C’est mon tour ! LASER DIVIN !!!!
Un beau laser multicolore jaillit du sceptre et fonça sur un Rampant. Il ne fallut que quelques secondes pour que tous les Rampants disparaissent.
Soulagée, Gaëlle allait se poser, mais une vision d’horreur apparut, et elle lança un nouveau « LASER DIVIN », cette fois plus puissant. Le laser survola la tête de tout le monde, et alla se perdre en touchant la clé. Le compte à rebours à été stoppé juste à temps.
Comprenant que Yumi allait lâcher prise, la jeune danseuse vola avec force vers elle.
- J’te tiens ! Tu peux lâcher !
La Japonaise se cramponnait au bord. Elle était entrée dans une sorte de transe.
- Non ! J’ai peur ! Ils veulent me tuer ! J’ai rien fait ! Au s’cours, Mim...
Les autres se rendirent compte que quelque chose n’allait pas.
- Gaga ! Qu’est c’qui s’passe ? demanda Ulrich.
- Venez tous ! J’ai b’soin d’vous ! Elle refuse de lâcher prise !
Et pendant que tout le monde accourait vers elles...
- Yumi...Mim n’aurait pas aimé que tu disparaisses comme ça. Tu mérites une vie longue et heureuse...
La voix était douce, apaisante. Et elle abandonna, les yeux fermés, se moquant de ce qui allait se passer. Le vide était sous ses pieds... Gaëlle la tint par les bras, juste à temps, avant qu’elle ne sombre dans le néant virtuel. Elle serrait ses dents.
- ROUTINE version Gaga... j’espérais pas mieux... Mélissa ! Rejoins-moi, j’tiendrais... pas longtemps...
Mélissa vola avec son balai magique. Elle arriva à la hauteur des deux filles. Elle réussit à mettre la Japonaise sur le balai.
- Qu’est c’qui lui prends, à la fin ! marmonna Eric.
- J’crois que Xana a dû lui faire le coup des points faibles, dit Gaëlle qui se posait en même temps que Mélissa. Il a attendu qu’elle soit dans ce genre d’endroit pour la tourmenter, c’est évident. Un passage étroit... et le vide, en plus... l’occasion rêvée.
- Tu dois avoir raison. Mais l’ennui, c’est qu’elle se réveille pas. Qu’est c’qu’on fait ?
La pièce où ils étaient tous avait déjà été transformée. Marine observa tout ce qui se trouvait autour d’elle, et murmura :
- Il faut prendre l’ascenseur pour aller se connecter sur une interface... pas d’temps à perdre. Xana a déjà terrassé Yumi. Si Gaga n’était pas v’nue à temps, j’imagine même pas c’qui se s’rait passé. Il va pas s’arrêter à une seule d’entre nous. Il continuera à s’en prendre à nous.
- Ouais. Alors le mieux, ça s’rait qu’on continue, dit Ulrich. Allons-y.
Sur Terre. Jérémie faisait de son mieux pour rétablir la connexion avec Lyoko. Il avait vu clair sur les desseins de Xana.
- On aurait dû s’en douter... en arrivant, ça s’était déclenché... ça aurait dû nous avertir... au lieu d’ça, on l’a laissée nous embobiner...
Stéphane arriva. Il était visiblement essoufflé.
- J’ai pu faire quelque chose... il s’est montré très prudent...mais il a laissé des traces... avec c’qu’il a laissé, on peut l’piéger. Sur cette étape-là, il s’est pas montré intelligent. Il a prit la plus sensible...
- Mais comment faire pour... ? commença Jérémie.
- Il n’y a qu’une personne qui peut faire ça. La seule personne. Nous autres, on peut pas. Il faut le contacter...
- Pas la peine, dit brusquement une voix. J’suis là. Apparemment, j’arrive à pic...
Sur Lyoko. Les héros étaient descendus de l’ascenseur.
- Allez les amis, du nerf, il faut y aller, encouragea Aelita.
- On y est ! s’exclama Marine avec soulagement en arrivant devant l’interface. Viens Aelita.
Les deux jeunes héroïnes avaient leurs mains sur l’interface et commençaient les transferts vers l’ordinateur central de l’usine.
- L’ennui, c’est qu’on est pas en contact avec Jérémie et Stéphane, s’inquiéta la ninja. Il leur est peut-être arrivé quelque chose.
- Raison de plus pour accélérer le tempo, répondit Aelita, en plein dans ses transferts. Bizarre. Normalement, ça devrait prendre plus de temps. Mais là...ça va pas être long. Tiens, c’est déjà fini.
A peine cette parole fut-elle prononcée, que les ennuis surviennent réellement.
- Mon sceptre ! s’écria Mélissa. Il a disparu !
Ulrich montra son fourreau. Pas de sabre. Essili aussi, n’avait plus son trident. Marine vit que sa sacoche d’étoiles ninja était vide.
En gros, tous les héros étaient dépourvus d’armes et de protection.
- Vous aussi, vous avez vos perdu vos armes ?
- A mon avis, cette interface a supprimé nos instruments d’combat, suggéra Odd. C’est pour ça que ça a pris moins de t... Gaga ?
Seule, Gaëlle avait gardé son sceptre. Elle s’était mise à l’écart du groupe.
- Comment s’fait-il que t’as toujours ton bâton ? s’étonna Eric.
Elle ne répondit pas. Une sorte de son aigu retentit. Un crépitement. Puis...
- Ça... ça y est ! J’ai rétabli le contact ! s’exclama la voix lointaine de Jérémie. (après qu’il ait mis le micro) Les amis, il faut surtout vous mettre à distance de Gaga ! Elle est xanatifiée !


Fin du chapitre
(J’en peux plus ! J’ai mal à la main ! MarthAelita va faire le reste)





Erreur ! C’est moi, Gaga, qui vais la mettre. C’est surprenant, hein ? Moi qui m’étais promis de m’écarter de cette histoire-là... elle me rappelle de si mauvais souvenirs... enfin... je dois remercier MarthAelita de m’avoir convaincue d’affronter mes démons du passé. Je prends la relève.




Gaga (venue parce qu’on l’avait forcée - j’ai un de ces courages... -)

Chapitre n°8 : Xana mène la danse


- Jérémie, ta montre est en r’tard ! vociféra Eric.
- T’aurais pu nous prév’nir plus tôt ! ajouta Mélissa.
- C’était plutôt bien joué, dit Stéphane. Prendre le contrôle de Gaga pendant qu’elle était en contact avec mon ordinateur... sûr’ment pendant qu’elle le débranchait... Yumi m’a raconté qu’elle était pas protégée, puisqu’elle n’avait pas son collier de virtualisation avant de prendre mon ordi...et pour ne pas éveiller les soupçons, tu l’avais rallumé ensuite. Car tu savais parfait’ment qu’on avait crée une alarme anti-xanatifié. En v’nant, elle était pas sous ton emprise, elle pensait donc qu’elle l’avait bien éteinte...
- ... et lorsqu’elle est arrivée, l’alarme s’est déclenchée. T’as de nouveau contrôlé Gaga, pour qu’elle nous fasse croire que c’était un problème d’interférence..., ajouta Jérémie. Elle avait ach’té plein de trucs à manger pour attirer notre attention pendant qu’elle partait avec Mélissa et Essili, voir leur programmes de virtualisation. Mais en fait, c’était une excuse pour mieux circuler parmi les autres programmes et y placer ton emprise à l’aide des dossiers concernant nos points faibles... et c’est à ce moment-là que les crises de larmes ont commencé...
Tous les Lyokoguerriers regardèrent leur amie qui, maintenant, avait la tête baissée.
- Mais Xana, il y a qu’une erreur parmi ton plan si bien parfait... la personne que t’as choisie pour ta xanatification. J’sais pas si t’es au courant, mais Gaga vient de subir une terrible déception amoureuse... donc, t’as pensé qu’elle serait plus apte à recevoir ton pouvoir en elle. Mais elle est affaiblie... elle ne tardera pas à craquer... c’est même étonnant qu’elle ait encore résisté à l’heure qu’il est...
La fée virtuelle se mit à ricaner.
- Non... Gaga, tu n’es pas..., gémit Marine.
- La ruse n’a pas marché, il faut alors avoir recours à la force...
Elle releva la tête, et on pouvait voir deux signes de Xana dans ses yeux. Un sourire démoniaque illuminait son visage. Ses traits étaient extrêmement tirés. Xana avait effectivement pris le contrôle de son corps...
- Gaga !! hurla Marine.
- Xana a désactivé vos armes ! dit Jérémie.
- Face à une... une Gaga xanatifié alors qu’on a pas... pas d’arme... on fait quoi ? demanda bêtement Odd.
- J’ai une solution : COURIR ! hurla Eric.
Les héros ne se firent pas répéter deux fois : ils se mirent à fuir. Mais Xana, à travers le corps de Gaëlle, leva ses mains et deux boules d’énergies apparurent lorsqu’elle serrait ses poings.
Ulrich se rendit compte de quelque chose ; il s’arrêta.
- Ulrich ! C’est pas l’moment ! s’exclama Eric.
Il s’interrompit. Les autres et lui s’étaient aussi arrêtés. Il s’aperçut également que... l’endroit où ils étaient tous... était en train de s’effondrer !
Xana réapparut juste devant eux.
- Vous ne pouvez pas m’échapper !!! rugit-il.
De nouveau, de l’électricité passa entre ses mains. Il lança ensuite la boule d’énergie vers Aelita. Celle-ci s’écroula de douleur et se tint la tête, en proie à une souffrance insoutenable.
- On est pas censés avoir mal sur Lyoko, dit Eric qui faisait de son mieux pour éviter de pas se faire écraser par les cubes composant le territoire Carthage qui continuait de s’effondrer.
- Il faut faire quelque chose ou elle sera aplatie ! ajouta Odd, horrifié.
- J’m’en charge ! s’exclama Mélissa.
En courant de toutes ses forces, la witcha s’élança vers Aelita qui, maintenant, poussait des hurlements effroyables.
- Allez Aelita, il faut...
Mélissa s’interrompit en mettant sa main sur l’épaule de la virtuelle. Elle vit rouge, et une multitude d’images défilèrent devant ses yeux. Des voix familières se firent entendre...
- Vas-y, Méli... tu peux l’faire... allez, SAUTE !!
- Non, veux pas, veux pas, veux pas, veux pas...
Sa tête... un bourdonnement insupportable...
- veux pas, veux pas, veux pas, veux pas...
Pourquoi le destin est-il si cruel... ? Mais pourquoi ?
- veux pas, veux pas, veux pas, VEUX PAS !!
Elle aussi, céda à la douleur. Deux dans le mal. Très bien, pensa Xana.
- C’est un coup de Xana ! hurla Ulrich qui a évité de justesse un cube qui allait tomber sur sa tête. Il ne faut surtout pas toucher Mélissa et Aelita !
- Mais on a pas l’choix ! Il faux les aider ou elles s’ront aussi plates que deux crêpe à la Chandeleur ! dit Odd à cran.
N’écoutant que son courage, le félin virtuel accompagné de Marine s’élança à la direction de leurs amies. Et il leur arriva la même chose...
Cinq de moins, se dit Xana qui préparait une fois de plus une boule d’énergie qu’elle lança vers Ulrich qui le reçut de plein fouet. Il tomba dans les bras d’Eric qui se trouvait en face de lui. En un coup, les deux étaient également plongés dans la torpeur de leurs souvenirs... les souvenirs les plus noirs...
Essili était la seule encore en course. Ne sachant pas trop ce qu’elle devait faire, elle qui n’était encore qu’une novice dans la bande, elle demanda conseil aux deux intellos pendant que Xana fonça droit vers elle, contrôlant le corps de la fée virtuelle. Le sceptre divin était dans sa main droite, prêt à frapper...
- C’est un duel physique que tu veux ? dit Essili qui serrait ses dents.
En guise de réponse, Xana lui envoya un coup avec le sceptre que la jeune Lyokoguerrière para avec son trident.
- J’considère ça comme un « oui » ! Très bien, tu l’auras voulu, Xana ! Bien contre mal ! Même si là, les rôles sont inversés...
Et un combat sans pitié s’engagea entre elles. Xana était plus fort, mais Essili tenait bon.
Sur Terre...
- Ils sont tous en pleine crise ! s’exclama Jérémie. Ils sont tourmentés par leurs faiblesses !
- Ça leur coûte en plus plusieurs points d’vie, ajouta Stéphane. 40 pour Aelita, 55 pour Kaïri, 50 pour Odd...mais qu’est c’qu’il fout, l’autre ?
- Déjà parti. Il ne reste plus qu’à espérer...
On retourne sur Lyoko. Essili commençait sérieusement à se fatiguer. Ses coups et ses mouvements de défense devinrent plus lents, et elle ne réussit pas à parer de nombreux coups que Xana lui envoyait, réduisant ainsi le nombre de points de vie.
- Si j’avais su, j’aurais revu mon contrat..., bougonna-t-elle.
Son manque d’attention lui coûta très cher : Xana lui envoya une boule d’énergie qu’elle reçut en plein ventre. Elle tomba en arrière. Et quelques instants plus tard, la pauvre Essili sombra également dans ses points faibles...
Satisfait, Xana arrêta l’effondrement du territoire, pensant que la torpeur suffira à les faire dévirtualiser.
- Vous voir souffrir vous conduira à votre perte...
- C’est c’qu’on va voir !! s’écria une voix.
Un éclair rouge jaillit de nulle part, fendit l’air et frappa le corps de la jeune xanatifiée reçut de plein fouet. Elle tomba au sol.
- Quoi ? rugit Xana à travers elle.
L’ombre d’une personne se tenait devant elle. A environ 100 mètres. Le visage de la jeune danseuse se durcit nettement en voyant de quelle personne il s’agissait.
- J’te demande pardon, Gaga, mais comme t’es xanatifiée et comme j’sais qu’tu m’en veux...
Jérémie et Stéphane poussèrent tous les deux un soupir de soulagement. Le brun déclara :
- Xana, tu as perdu ! Voilà le nouveau point faible de ton hôte ! Il s’appelle Jérèm.

Fin du chapitre



Chapitre n°9 : Ennemis mais amoureux


- Allez Xana, relève-toi, j’te f’rais payer d’avoir pris l’contrôle de Gaga...
- Oh... j’doute que Gaga t’entende, de là où elle est, mon cher RèmG, dit Stéphane. Mais qui sait, peut-être que je m’trompe...
- Ouais, tu t’trompes. J’suis certain qu’elle a entendu tout c’que j’viens de dire, répondit l’Espagnol en faisant claquer son fouet. Allez, viens, j’t’attends.
Furieux, Xana se remit debout, et mit ses bras devant lui. Des éclairs les parcoururent. Et chaque main tenait un sceptre.
- Jérèm, fais attention. Qui dit double sceptre dit double dégâts, avertit Jérémie.
- Je suis un pro.
Jérémy fonça vers la xanatifiée qui plaça ses deux sceptres en croix devant elle et évita le coup qu’il lui avait lancé ; ils furent tous les deux repoussés.
- Pas mal pour une débutante, railla-t-il.
- Jérèm, tu veux qu’on te dise ? Tu parles trop, répliqua Stéphane.
- Au lieu de vous foutre de moi, trouvez plutôt une solution pour délivrer les autres de l’emprise de ma danseuse préférée.
Nullement flatté(e), Xana lui envoya deux lasers en même temps, qu’il esquiva sans difficulté.
- Bon, si c’est comme ça, on va y passer la s’maine. Question duel physique, j’suis le plus fort.
- Il parle vraiment trop, approuva Jérémie à Stéphane.
Flash-back.
- Jérèm, dit Gaëlle en s’asseyant, il faut que j’te dise quelque chose. Au cas où...
- Vas-y, répondit son ami.
La jeune fille mit sa main sur sa cheville droite.
- Répète-le à personne, mais c’est mon seul point faible. Avec ça, si on m’touche cette cheville, j’m’écroule et j’peux absolument pas me relever. Plutôt pratique pour une danseuse, non ?
- Et tu fais malgré ça d’la danse qui exige un rythme sout’nu des pieds ? s’étonna-t-il.
- C’est pas un problème. Ma danse ne met pas assez d’puissance aux pieds. Il faut simplement qu’on m’donne un grand coup et hop ! Me voilà par terre sans pouvoir me r’mettre debout. Si un jour ça arrive, tu sauras au moins quoi dire au samu qui viendra m’récupérer. J’compte sur ton silence, d’accord ?
Fin du flash-back.
- Gaga, j’suis vraiment navré, mais...
Jérémy décida d’utiliser l’unique faiblesse de son amie. Enfin... ex-amie... sans prévenir, il s’empara un des sceptres et la seconde d’après s’en servit pour porter un puissant coup sur la cheville droite de Gaëlle xanatifiée. Elle poussa un hurlement terrible et s’écroula.
- C’est pas très fair-play, ça, marmonna Stéphane.
- Dans c’genre de combat, pas d’pitié pour l’adversaire. Même s’ils sont tous les deux très amoureux...
- J’irais pas jusque là, mais bon..., dit Jérémie.
Xana ne s’avoua pas vaincu : il chargea une nouvelle boule d’énergie...
- Jérèm, attention ! s’écria le blondinet à lunettes.
- Hein... ?
Trop tard.
- NON !!! hurla Stéphane.
Le dompteur virtuel voyait rouge... une voix, une seule, qui n’avait jamais quitté ses pensées, retentit doucement.
- Jérèm... pourquoi... ? Pourquoi tu m’as fait ça ? Mais qu’est c’que j’t’ai fait ?
Ce bourdonnement... c’était terrible... que ça s’arrête, par pitié...
- Pourquoi... pourquoi... ? Pourquoi me fais-tu souffrir de cette façon...
Et il la vit : c’était elle, l’amour de sa vie !
- Gaga ?
- POURQUOI TU M’AS TUÉE ??
Elle était horriblement blessée... le sang coulait de partout...elle était sur le point de mourir...
- MAIS POURQUOI TU M’AS TUÉE ??
- NOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOOON !!!!
Ça y est... le bourdonnement s’estompa... la vue devint plus nette, plus claire...
- Jérèm ? Tu vas bien ? s’étonna Stéphane.
- T’as réussi à te dégager de l’emprise ? ajouta Jérémie. Il était temps : il te reste que 10 pts d’vie. Cette emprise a été particulièr’ment puissante...
Avec de nombreuses difficultés, Jérémy se releva. Il fixa Xana logé dans le corps de la fée virtuelle.
Voyant qu’il était sorti de la torpeur qu’il lui avait infligée, il dégaina les deux sceptres et les chargea. Ce fut à ce moment-là que le Lyokoguerrier murmura :
- Gaga... je sais qu’tu m’entends... écoute-moi...
Contre toute attente, les sceptres perdirent toute leur énergie. Xana semblait comme pétrifié. Peut-être que Gaëlle l’entendait... ?
- Gaga, tu peux te délivrer de Xana... t’es la personne la plus forte que j’connaisse... tu peux l’faire... t’es pas une marionnette... je sais que tu dois m’détester, et t’as le choix libre...mais s’il te plaît...
Dans une atmosphère brumeuse, plaquée contre un mur invisible, enchaînée de tous parts, la tête baissée, la jeune fille, à l’appel de son prénom, se mit à remuer... pendant que l’Espagnol s’approchait doucement du corps de la xanatifiée.
- ... tu peux pas rester comme ça... c’est pas moi, ton adversaire... ton pire enn’mi...mais c’est Xana, celui que t’accepte en ce moment dans ton corps... pitié... tu peux t’en sortir...
C’était vrai...il a tout à fait raison...ce n’est pas ton ennemi, non... c’est lui...c’est ce maudit supercalculateur... aie au moins la force de relever la tête...
Soudain, pendant cinq secondes seulement, Xana perdit le contrôle : le signe de Xana disparut des yeux de la Lyokoguerrière, les sceptres furent baissés, et la voix redevint normale...
- Jérèm... aide-moi... sors-moi de cet enfer...
Mais cela ne dura qu’un instant : dans un haut-le-corps, Xana reprit la possession de la jeune Lyokoguerrière.
Sur Terre, Stéphane et Jérémie furent estomaqués.
- Ça marche ! Continue, Jérèm ! encouragea le lycéen. Force-la à s’fouler !
Ce début de résultat donna du courage au dompteur qui maintenait son approche vers la xanatifiée... il n’y avait qu’une dizaine de mètres entre eux...
- Tu vois... t’as réussi... tu peux l’faire... t’as les ressources nécessaires... s’il te plaît... vas-y... les autres ne t’ont rien fait... c’est moi le seul responsable... pardonne-moi, Gaga.
Oui, c’est lui le seul responsable...mais c’est vraiment pas une raison pour accepter une xanatification ! T’es devenue cinglée, ma pauvre fille !
Et... Jérémy se jeta sur elle et la força à lâcher les sceptres. Elle se mit à crier.
Tu peux l’faire ! Tu l’peux ! Montre à cet imbécile de Xana que t’es plus forte que lui !
Il la prit dans ses bras.
- C’est fini, Xana. Tu as perdu. Abandonne ce corps. Ou c’est elle qui finira par t’abandonner. Allez, SORS !
Une ombre sortit du corps de la fée virtuelle qui reprit ses esprits.
- Mais... qu’est c’que j’fais là, moi... ? Et c’est qui ?
Elle se dégagea et regarda son ami droit dans les yeux.
- Jérèm...
Il soutenait son regard. Quel toupet, celui-là !
Tout à coup, elle perdit l’équilibre et... retomba dans ses bras !
- Gaga... pardonne-moi... j’te demande pardon... pardon... pardon... j’aurais jamais dû... je t’aime...je t’aime...
Il la serra fort. Elle éclata en sanglots. S’ils n’étaient pas sur Lyoko, il aurait senti ses larmes...
Pendant ce temps, les autres Lyokoguerriers s’étaient relevés.
- Qu’est c’qui s’est passé ? dit Yumi.
- On est à Carthage, non ? ajouta Mélissa.
Stéphane et Jérémie étaient soulagés.
- On s’en est tirés sans dommages, déclara l’un.
- J’ai l’impression que j’vais m’accorder de longues vacances, répondit l’autre.
- Avec Xana dans les parages ? Tu peux en rêver, de tes vacances ! gloussa de nouveau l’un. Bon... je lance la procédure de dévirtualisation. Dévirtualisation générale !

Fin du chapitre



Chapitre n°10 : Une rancune toujours présente



Dans l’usine.
- Et tu t’souviens de rien d’autre ? interrogea Jérémie.
Gaëlle fixa ses mains, pensive.
- Heu... non... j’me souviens seul’ment que j’avais vu l’ordi de Stéph... et comme je sais qu’il tient beaucoup à son bébé, j’ai pas voulu l’oublier, donc j’allais le débrancher... et puis plus rien. Trou noir complet. Donc, j’ai vraiment été xanatifiée ?
- Ouais, en gros t’étais à la solde de Xana, dit Eric. Plutôt grave pour une Lyokoguerrière, non ?
- Est c’que j’ai d’mandé d’être xanatifiée, moi ? répliqua froidement la fée virtuelle. Et à voir ta tête, j’ai l’impression que t’as envie que j’te décrive l’effet d’une xanatification... j’me trompe ?
- Ben dis donc... j’peux rien t’cacher... alors ?
Elle soupira.
- Si j’me souv’nais de quoi qu’ce soit, j’te l’dirais, mais étant donné que j’me rappelle de rien... (elle regarda autour d’elle) tiens ? Où est passée Yumi ? J’avais à lui parler... et à vous tous.
Mélissa baissa ses yeux.
- Je sais d’avance c’que tu vas m’dire. Pourquoi j’ai une telle phobie des hauteurs ?
- C’est pas pratique, d’avoir la phobie de la voltige alors que t’es une sorcière ! s’exclama Marine en riant.
Elle s’interrompit en croisant le regard furieux d’Eric.
- J’avais aucune intention de t’demander les raisons de tes phobies. Ce sont tes secrets et je les respecte. Si personne n’a envie de dire quelles sont ses plus grandes peurs, j’insisterais pas. Moi aussi j’ai d’horribles phobies... mais la plus grave...j’vais simplement vous dire c’que c’est.
- Dévoile tes mystères, Gaga ! souffla Eric.
- Heu..., dit Gaëlle, mal à l’aise, c’est... en fait... ce sont les... les chiens.
- Les chiens ?
Mélissa la regarda.
- Voilà pourquoi Camille avait décidé d’acheter un chiot, y a quelques années... un chiot que j’ai vu qu’une fois.
- Ah, le fameux chiot ! murmura Marine, rêveuse. On était collégiennes, tu t’souviens, Gaga ?
- Comment j’pourrais oublier..., bougonna cette dernière.
- J’m’en souviendrais pendant longtemps. Gaga l’avait découvert dans son casier. Elle a crié si fort que j’étais sûre qu’on l’avait entendue dans tout le collège. Quand j’étais partie voir c’qui s’passait, elle était évanouie et elle avait comme de l’écume qui sortait d’sa bouche. Il a fallu plusieurs semaines pour lui arracher la raison de sa crise... et durant ce temps, elle avait refusé de toucher ce casier, et encore moins d’aller au collège.
- Et le chiot ? demanda Aelita.
- Jérèm l’a pris, et depuis, c’est son chien qui surveille sa chambre.
- En parlant de Jérèm, comment ça s’fait que t’aie tout à coup frappé la cheville droite de Gaga, tout à l’heure ? s’étonna Stéphane.
Les deux concernés s’observèrent.
- C’est pas possible... t’as osé faire ça ??
- Ben quoi ? répondit Jérémy sur la défensive. Tu voulais que j’fasse quoi ? Que j’te laisse me réduire en charpie ? Et puis t’étais xanatifiée. Si c’était vraiment toi... crois-moi, je...
Il fut coupé par la voix de Yumi, qui arrivait avec le monte-charge.
- T’es super mal placé pour m’en vouloir ! C’était un accident ! Au moins, j’ai eu la bonne idée de t’en avoir parlé avant que cet idiot le fasse à ma place ! Mais toi, Mister Casanova, ça fait la quatrième fois ! Et la première, c’est toi-même qui...
- Tu vas quand même pas m’répéter ça ? répliqua la voix d’Ulrich qui, évidemment était avec elle.
Le monte-charge s’ouvrit. La geisha en sortit furieuse, le samouraï sur ses talons. Ils se tournèrent le dos.
- Tu cherchais Yumi, non ? rappela Odd à Gaëlle qui avait observé la scène en souriant.
- Bon, il faut que j’aide un peu les circonstances, dit-elle en se frottant les mains et après avoir soupiré.
Elle se dirigea vers eux.
- Retournez-vous, ordonna-t-elle calmement.
Aucun des deux ne céda.
- Allez... vous êtes plus intelligents qu’ça, non ? Vous avez chacun fait une erreur. Vous êtes à égalité. Donc, ça veut logiqu’ment dire que vous êtes maint’nant comme s’il ne s’était rien passé. Ne me forcez pas à vous mettre face à face contre votre gré. D’accord ?
En voyant que ce qu’elle avait dit n’avait servi à rien, Gaëlle s’énerva.
- Bon maint’nant, ça suffit ! J’ai pas d’temps à perdre, moi ! Alors toi, tu t’RETOURNES ! Hop ! Et toi, tu t’RETOURNES aussi ! Voilà !
Les deux Lyokoguerriers étaient face à face, mais refusaient de se regarder.
- Tant mieux que vous ayez les yeux fermés. Ça va m’faciliter la tâche...
- Ah... Gaga, ne..., commença Stéphane qui avait compris.
Trop tard : Gaëlle avait, en un rien de temps, pris la tête des deux amis, et les avait forcés à s’approcher pour les embrasser. Tous les autres poussèrent des exclamations de surprise. Avec un sourire satisfait, elle mit son sac à main à côté de sa tête à elle.
- Circulez, y a rien à voir ! Scène privée ! PRIVÉE !
Elle regarda derrière elle et eut un petit rire.
- Ah ah... aider un peu les circonstances... des fois, ça paye... hein ? Mais répondez-moi ! Vous allez quand même pas vous emballer jusqu’à la nuit des temps, non ? Répondez-moi !!!!
- ...
Tout le monde éclata de rire. La seule chose qui cassa l’ambiance, c’est lorsque le portable de Gaëlle sonna. Sachant d’avance qui était à l’appareil, elle jeta un regard dur à Yumi qui avait arrêté de rouler des pelles consécutives à son chéri.
- Allô. Ouais, ça va. D’accord. J’y s’rais.
Elle raccrocha.
- Plutôt bref, pour un dialogue, remarqua Odd. C’était une annonce pour un nouveau concours de danse ?
- Non.
Elle avait ses yeux fermés ; Yumi et Jérémy s’échangèrent un regard qui exprimait toute leur tristesse.
- Racontez-leur tout, trancha la fée virtuelle. Moi, j’aurais pas l’courage.
Sans prévenir, elle se dirigea vers le monte-charge.
- Attends Gaga, dit Jérémie qui tenait un nouveau collier de virtualisation. Yumi m’a tout raconté. J’ai fait un nouveau collier avec de nouvelles fonctions. Ça pourra t’servir... attrape.
- Merci Jérémie, répondit-elle en recevant le collier.
- On f’rait mieux d’partir, les amis.
- J’vais leur expliquer, assura Jérémie alors que Yumi hocha la tête avec approbation.
Elle se rapprocha de la fée virtuelle et la serra fort contre elle.
- Au r’voir, ma Gaga... ne m’oublie pas... et merci pour tout...
- Salut, Yumi. T’inquiète, j’vous oublierais pas.

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Gaëlle avait insisté pour que personne ne la dérange dans sa chambre ; ses amis s’étaient donc réunis dans celle de Marine.
- Alors comme ça, elle s’en va..., murmura cette dernière, pensive.
- Voilà pourquoi elle s’énervait sans raison, ajouta Eric. Ça devait sans doute être très dur pour elle. Mais qu’est c’qu’on va faire, sans elle... ? Elle est indispensable, dans la bande.
Jérémy se leva sans crier gare, manquant de faire tomber Stéphane.
- J’vais lui parler.
- Oh, j’pense que t’es bien la dernière personne qu’elle a envie d’voir en ce moment, répliqua Marine d’un ton hargneux. Mais soit... va tenter ton coup. Ça s’ra déjà un miracle qu’elle t’claque pas la porte au nez.
- Merci pour ton soutien, ça fait chaud au cœur...
Il s’en alla aussitôt après. Un silence suivit son départ, rompu par Mélissa :
- On l’pardonne ou pas ?
- Tu sais, il m’a rien fait, à moi, dit Marine. Mais quand je pense à c’qu’il a fait à Gaga, ça m’donne envie d’m’arracher mon cœur à deux mains. Peut-être le fait qu’elle parte est une bonne chose pour elle. Mais pas pour nous. Oh...
- On lui dira ça quand elle aura fini d’ranger ses affaires, déclara Eric.

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- Entrez !
L’Espagnol entra, et il eut une surprise : Gaëlle se tenait au milieu de sa chambre, entourée d’une lumière rouge. Elle avait les yeux fermés, ses deux mains sur ses tempes, et elle faisait léviter divers objets qui tombèrent lourdement dans trois énormes valises.
Elle ouvrit ses yeux et s’exclama, sans pour autant avoir remarqué son ami :
- Non ! J’ai dit ça dans l’autre valise ! J’vais me mélanger les pinceaux en arrivant ! ’va falloir que j’m’entraîne... ah... Jérèm... quelle mauvaise surprise..., ajouta-t-elle en voyant le dompteur virtuel.
Elle mit son collier de virtualisation autour de son cou avant de marmonner :
- J’pense que ranger mes affaires par télékinésie n’est pas une si bonne idée qu’ça. Ça fout mal au crâne et en plus, ça range pas bien. J’vais m’servir de mes mains, ça s’ra mieux... ah oui... qu’est c’que tu m’veux ?
- J’voulais t’parler un peu seul à seule.
- C’est réussi. Grouille-toi. Et avant que tu m’poses la question, non, j’t’en veux pas.
Son ami semblait surpris. Gaëlle boucla une valise.
- Tu sais, j’me disais que c’était qu’une question d’temps avant que tu r’plonge dans la drogue. La véritable question était de savoir quand... et c’est arrivé, voilà tout. Il faut pas chercher loin. Mais sérieusement...
Elle avait fermé une deuxième valise.
- Une deuxième question me tracasse l’esprit, en ce moment, murmura-t-elle.
Gaëlle le fixa, les yeux étrangement secs.
- Pourquoi ? Pourquoi tu m’as fait une chose pareille, Jérèm ? Je t’avais rien fait, et c’est à moi d’souffrir. C’est injuste.
- Je...
- J’étais pas digne d’être ta p’tite amie, c’est ça hein ? Ou tu penses que j’étais trop aveuglée par la danse et par le théâtre pour m’investir à fond dans notre relation ?
- Ne dis pas ça...
- Ou bien tu croyais que je t’avais trahi, ou quelque chose dans c’genre...
- Ça fait plus d’une question, là...
- Très drôle. Vas-y, réponds-moi. Ou t’as aucune réponse valable à m’fournir ?
Jérémy ne répondit pas. Gaëlle eut un sourire dégoûté.
- T’as rien à m’dire, hein ? J’en étais sûre.
- Oh, Gaga...
- J’veux pas de ta pitié. Garde-la pour toi.
Et tout à coup, elle fondit en larmes. Sans prévenir. D’abord surpris, puis horrifié, le dompteur virtuel s’approcha d’elle et la prit dans ses bras.
- Lâche-moi...fiche-moi la paix, gémit-elle en donnant des coups de poing sur son buste. Mais... laisse-moi tranquille, j’te dis...
Voyant qu’il ne la lâchait pas, elle pleura de plus belle et cessa de lui donner des coups. Il la serra alors plus fort contre lui.
- Mes sentiments n’ont pas changé, dit-il d’une voix douce. Et je sais que c’est la même chose pour toi. Cesse de les refouler.
Ils s’observèrent. Il mit ses mains sur son visage afin d’essuyer ses larmes mais il l’embrassa passionnément. Elle ne l’en empêcha pas, au contraire. Elle ferma ses yeux et l’embrassa à son tour. Mais au bout d’un moment, elle se sépara de lui. Le visage dans ses mains, elle semblait regretter ce qui s’est passé.
- Non... on peut pas, on peut plus faire ça... l’image de toi avec Camille continue d’me hanter...
- Gaga...
- Jérèm... c’était une erreur monumentale. Oublie c’qui vient d’arriver.
Elle retira la belle bague qu’il lui avait offerte, et la lui tendit sans le regarder.
- Je pars. Garde ça en attendant que j’revienne. Le jour où tu retrouv’ras enfin tes repères et que tu auras vraiment fait ton choix, sans pression, sans contrainte... quelque soit ta décision... tu me la rendras. D’accord ?
- Gaga...
- S’il te plaît.
Il finit par accepter.
Au même instant, Laura (la pionne, pour ceux qui ne s’en rappellent pas - note de Ririk -) arriva, suivie des parents de Gaëlle.
- Mlle K., vos pa’ents sont là pou’ vous che’cher.
- Très bien, dit-elle. Papa, maman, mes valises sont là. Mais laissez-moi au moins l’temps de dire au r’voir à mes potes.
Les parents de la jeune danseuse acceptèrent. Et lorsqu’ils partirent en compagnie de Laura, Marine, Stéphane, Eric et Mélissa arrivèrent en courant.
- C’est Laura la gorille qu’on vient d’voir ? demanda la ninja. On pensait qu’il était trop tard... ma p’tite Gaga...
Marine ne put se retenir, et Stéphane, Eric et Mélissa non plus : ils se mirent à pleurer. Gaëlle fut stupéfaite.
- Non, pleurez pas, vous allez encore plus me déprimer... arrêter, s’il vous plaît...
- Gaga... tu vas tell’ment nous manquer..., se lamenta Eric. Qui va... vanner Camille, maint’nant que t’es plus là ?
- Et qui va nous saoûler avec les chorégraphies super dures, si tu t’en vas ? ajouta Marine.
- Et qui va m’faire chier en me d’mandant cinquante fois d’expliquer le même exercice de maths, si tu pars loin ? continua Stéphane.
Gaëlle sourit.
- A croire que j’meurs... mais non ! J’m’en vais tout simplement ! C’est pas comme si j’partais définitiv’ment !
- C’est comme tel, dit Marine.
- J’reviendrais. Promis. J’suis bien née en France, (V.V.V.V.) non ? Ils ne vont pas m’forcer à rester tout l’temps là-bas. Je connais mes parents.
Elle fit la bise à tout le monde. Et elle prit la dernière valise avant de fermer sa chambre à clé et après avoir demandé à ses amis de sortir.
- C’est le moment des adieux, dit-elle. Voilà mon adresse. Envoyez-moi autant d’lettres que possibles, même pour me raconter que vous avez perdu une chaussure. Racontez-moi c’qui s’passe avec les autres de Code Lyoko.
- Juré, assura Stéphane.
- Allez, au bientôt, j’espère.
En souriant et en se retenant de pleurer, elle disparut dans l’ascenseur.
Quand la voiture de ses parents était devant elle, Gaëlle s’arrêta. Yumi avait raison, c’était bien son avenir qu’elle modifiait en partant. Mais comment pourrait-elle faire autrement ?



FIN !!!!!!




(Une petite suite :
- Elle a laissé quelque chose par terre, murmura Marine, sa voix entrecoupée par des sanglots.
- C’est une lettre, remarqua Stéphane en la prenant. Tiens, c’est pour... les deux nouveaux couples qui viennent d’être formés.
Il s’éclaircit la gorge, et commença la lecture. A mesure qu’il lisait, ce fut la voix de celle qui l’a écrite qui se fit entendre.
« Pour Essili-Odd et Ririk-Mélissa : je vous souhaite tout le bonheur du monde. Ne laissez rien gâcher votre amour et dégrader vos sentiments. J’en paie le prix fort en ce moment. Ne vous en faites pas pour moi... pensez plutôt à vous. Ririk, je t’avais dit que tu n’allais pas tarder à rencontrer l’amour, mais je n’aurais jamais pu croire que j’accepterais la sœur de celle qui a brisé ma vie, avec le garçon à qui je la lui aurais donné toute entière...et Odd... la sœur de Sissi, celle que j’ai toujours voulu trucider de mes propres mains !...
A l’aéroport, accompagnée par sa famille, l’auteur de cette lettre entra dans l’avion, retenant ses larmes, mais s’efforça de sourire. Elle savait que sa lettre était lue en ce moment.
...mais désormais, je considère les deux nouvelles recrues comme des Lyokoguerrièrres à part entière, sans faire de jugement ; elles m’ont prouvé qu’elles ne correspondaient pas à celles qui pourrissent ma vie et celle de mes amis. Ne suivez pas mes traces. Soyez amoureux, mais... ne laissez pas votre amour vous aveugler. Vous ne voyez pas ce qui se passe autour de vous et, lorsque vous le découvrez, il est déjà trop tard, c’est le temps de pleurer e de maudire la Terre entière...
Dans le monde de Code Lyoko, les héros étaient à la déprime. Yumi était consolée par tous ses potes, car même la Japonaise réservée ne pouvait contenir ses larmes. Son amie, celle qui se représentait à elle, était partie pour toujours...
Essili...Mélissa, à qui j’ordonne de trouver un surnom...
- Pourquoi pas Améliss ? suggéra Mélissa. Ou Assilèm ? Gaga me l’avait proposé, la fois où elle me coiffait.
- Va pour Améliss et Assilèm ! trancha Eric en la prenant dans ses bras.
... je vous prends à présent comme des nouvelles recrues... SURPRENANTES !!!! »)